DOSSIER SPÉCIAL

La vitamine D
pour une meilleure
immunité
DOSSIER SPÉCIAL LA VITAMINE D POUR UNE MEILLEURE IMMUNITÉ

La vitamine D pour une

meilleure immunité
En avril 2012, l’Institut National de Veille Sanitaire publiait les résultats d’une étude qui avait suivi plus de
1500 adultes âgés de 18 à 74 ans entre 2006 et 2007.1

Leur état de santé, leur mode de vie, leurs habitudes alimentaires et leur taux de vitamine D3 dans le sang
avaient été relevés régulièrement. Les résultats mettaient en évidence que 80,1% des adultes avaient une
insuffisance en vitamine D.

Elle est pourtant indispensable pour le bon fonctionnement du système immunitaire. Il devient donc urgent
d’augmenter nos apports en vitamine D.

Sommaire
PARTIE I : Une vitamine aux nombreux bienfaits
Une vitamine qui agit sur notre ADN .…………………………………………….…….…………2
Une action contre les maladies auto-immunes …….……………………….….…….………2
Une alliée contre les formes graves du Coronavirus ? .…………………………….……..3

PARTIE II : S’assurer de bons apports en vitamine D

Quels sont vos besoins ? ……………………………………………………………………………….5
Du soleil en été ..…………………………………………………………………………………………..5
L’alimentation ..……………………………………………………………………………………………..5
Un complément en vitamine D3…………………………………………………………………….6
Du magnésium……………………………………………………………………………………………….6

1
https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/documents/article/statut-en-
vitamine-d-de-la-population-adulte-en-france-l-etude-nationale-nutrition-sante-enns-2006-20073
1
DOSSIER SPÉCIAL
PARTIE I.
Une vitamine aux
nombreux
bienfaits
Une vitamine qui agit sur notre
ADN
À ce jour, on estime que sur les quelque
30 000 gènes de votre code ADN, 2 000 d’entre
eux sont sous influence de la vitamine D. Cela
représente 8 % du génome humain, un champ
d’activité de grande envergure qui commence
seulement à être exploré. Mais d’ores et déjà, on
sait que la vitamine D module l’expression de
gènes très importants en particulier dans le
cerveau, les muscles, le foie, le cœur et le système
hormonal2.
La principale fonction physiologique de la
vitamine D est de métaboliser le calcium. Des
récepteurs à vitamine D sont omniprésents dans
les os, les intestins et les reins. Ils régulent
l’assimilation intestinale du calcium, son stockage
dans les os et limitent son excrétion par les reins
dans les urines. Outre le calcium, la vitamine D
régule également l’absorption d’autres minéraux,
le phosphore et le magnésium essentiels à
l’homéostasie osseuse.
2 infectious diseases: a systematic review of randomized
Ramagopalan SV, Heger A, Berlanga AJ, Maugeri NJ,
Lincoln MR, Burrell A, Handunnetthi L, Handel AE, Disanto
G, Orton SM, Watson CT, Morahan JM, Giovannoni G,
Ponting CP, Ebers GC, Knight JC, « A ChIP-seq defined
genome-wide map of vitamin D receptor binding:
associations with disease and evolution », Genome Res,
2010 Oct;20(10):1352-60, doi: 10.1101/gr.107920.110,
Epub 2010 Aug 24. PMID: 20736230; PMCID: PMC2945184
3 doi: 10.3389/fimmu.2019.00600
Yamshchikov AV, Desai NS, Blumberg HM, Ziegler TR,
Tangpricha V, « Vitamin D for treatment and prevention of
LA VITAMINE D POUR UNE MEILLEURE IMMUNITÉ
C’est d’ailleurs pour son action sur la
minéralisation du squelette qu’elle a été
découverte il y a plus d’un siècle. Si le rachitisme
(un défaut de la croissance osseuse) a disparu des
pays développés, c’est bien grâce à la
généralisation, dans les années 1930, de la
supplémentation en huile de foie de morue chez
les jeunes enfants, une source naturelle de
vitamine D et de vitamine A.
C’est aussi à cette époque que l’on a envisagé pour
la première fois que l’huile de foie de morue
pouvait être un facteur susceptible de contribuer
à améliorer l’état des malades tuberculeux.
Depuis, la connaissance de la physiologie de la
vitamine D a mis en exergue des interactions avec
les cellules immunitaires, y compris celles
présentes dans les voies respiratoires 3.
Une action contre les maladies
auto-immunes
Dans les maladies auto-immunes, le système
immunitaire prend pour cible les constituants du
corps, comme s’ils étaient des agents pathogènes
extérieurs. En gros, il ne fait pas de différence
entre le « soi » et le « non-soi ». Les maladies
auto-immunes sont multifactorielles et leur
physiologie est complexe, néanmoins, elles
reposent sur un déséquilibre des différentes
lignées de lymphocytes T. La vitamine D est un
acteur important de la tolérance immunitaire via
ses effets régulateurs sur les lymphocytes T, une
carence (moins de 30 ng/ml) expose à un risque
majeur de développer une maladie auto-immune,
tandis qu’un taux élevé est associé à une moindre
activité de la maladie 4.
controlled trials », Endocr Pract. 2009;15(5):438-449,
doi:10.4158/EP09101.ORR
4
Saul L, Mair I, Ivens A, Brown P, Kay S, Campbell JDM, Y
Soong D, Kamenjarin N, Mellanby RJ, « 1,25-
Dihydroxyvitamin D3 Restrains CD4 T Cell Priming Ability of
CD11c Dendritic Cells by Upregulating Expression of
CD31 », Frontiers in Immunology, 2019; 10
DOSSIER SPÉCIAL
En outre, il est fréquent que les personnes
atteintes de maladies auto-immunes présentent
une susceptibilité génétique particulière
concernant la vitamine D, qui affecte l’expression
et l’activation des récepteurs, ce qui réduit de fait
son activité biologique 5.
La recherche dans ce domaine est relativement
récente, cependant il est certain que la vitamine D
joue un rôle central, notamment dans la sclérose
en plaques où elle est considérée comme un agent
thérapeutique capable de freiner les poussées 6.
Elle présente aussi des effets préventifs contre le
diabète de type 1, la maladie de Crohn, la maladie
cœliaque, le psoriasis, la polyarthrite rhumatoïde,
le lupus7.
Selon les spécialistes, dans ces situations, il faut
viser un taux sanguin compris entre 40 et
100 ng/ml.
Une alliée contre les formes
graves du Coronavirus ?
Le coronavirus aura vraiment pris tout le monde
de court. D’une simple grippette, il s’est
transformé en quelques semaines seulement en
une pandémie globale touchant des dizaines de
millions de personnes et fait plus d’un million de
morts.
Pour nous en protéger, nous sommes nombreux à
penser que l’on n’a rien à perdre et
potentiellement beaucoup à gagner à se
supplémenter en vitamine D. Qu’en est-il
exactement ?
5 mortality », Aging Clinical and Experimental Research,
Zhai N, Bidares R, Makoui MH, Aslani S, Mohammadi P,
Razi B, Imani D, Yazdchi M, Mikaeili H, « Vitamin D receptor
gene polymorphisms and the risk of the type 1 diabetes: a
meta-regression and updated meta-analysis », BMC Endocr
Disord, 2020 Aug 8;20(1):121, doi: 10.1186/s12902-020-
00575-8. PMID: 32771009; PMCID: PMC7414991
6 adverse clinical outcomes in patients with COVID-19
Sintzel MB, Rametta M, Reder AT, « Vitamin D and
Multiple Sclerosis: A Comprehensive Review », Neurol Ther,
2018 Jun;7(1):59-85, doi: 10.1007/s40120-017-0086-4
7 10
Murdaca G, Tonacci A, Negrini S, Greco M, Borro M,
Puppo F, Gangemi S, « Emerging role of vitamin D in
autoimmune diseases: An update on evidence and
therapeutic implications », Autoimmunity Reviews,
Volume 18, Issue 9, September 2019, 102350
8
Ilie PC, Stefanescu S, Smith L, « The role of vitamin D in
the prevention of coronavirus disease 2019 infection and
LA VITAMINE D POUR UNE MEILLEURE IMMUNITÉ
D’après les analyses géographiques à l’échelle
européenne, il existe bien une relation entre le
statut en vitamine D et le nombre de malades :
avoir un taux bas rend plus vulnérable et
augmente le risque d’être testé positif 8. En
poussant l’enquête un peu plus loin, on voit aussi
que les chances de souffrir d’une forme légère ou
modérée deviennent quasiment nulles si on n’a
pas assez de vitamine D dans le sang. La dernière
étude en date montre que le risque de mourir du
Covid-19 diminue de 52 % chez ceux qui ont
suffisamment de vitamine D9.
Ces analyses ont des limites et aucune étude
évaluant directement l’implication de la
vitamine D dans la survenue ou la progression de
la Covid-19 n’est encore disponible. Cependant,
on peut s’appuyer sur bon nombre de données
indirectes. La vitamine D est bien connue pour
améliorer la réponse immunitaire face aux
infections, augmentant l’activité des macrophages
et des monocytes, des globules blancs chargés
d’éliminer les pathogènes et produisant
directement des substances anti-infectieuses,
antibactériennes et antivirales.
Une supplémentation de vitamine D permet
globalement de diminuer le risque d’infections
respiratoires aiguës, même chez les personnes
non carencées, mais avec des résultats encore plus
probants chez ceux qui en manquent 10. Par
ailleurs, une propriété fondamentale de la
vitamine D est de maintenir actifs les
lymphocytes T, des agents immunitaires
régulateurs, ceux qui évitent à l’organisme de
partir en guerre en déclenchant des réponses
inflammatoires pour un oui ou pour un non. Des
2020; doi: 10.1007/s40520-020-01570-8
9
Maghbooli Z, Sahraian MA, Ebrahimi M, Pazoki M, Kafan
S, Tabriz HM, Hadadi A, Montazeri M, Nasiri M, Shirvani A,
Holick MF, « Vitamin D sufficiency, a serum 25-
hydroxyvitamin D at least 30 ng/mL reduced risk for
infection », Published: September 25, 2020, disponible sur :
https://doi.org/10.1371/journal.pone.0239799
Martineau AR, Jolliffe DA, Hooper RL, Greenberg L, Aloia
JF, Bergman P, et al., « Vitamin D supplementation to
prevent acute respiratory tract infections: systematic
review and meta-analysis of individual participant data,
BMJ, 2017;356 :i6583
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études antérieures laissent penser que ce contrôle

de l’inflammation serait capable de diminuer la
libération de cytokines, ces molécules
inflammatoires qui entraînent la détresse
respiratoire aiguë et les décès. Cela a déjà été
démontré dans plusieurs maladies respiratoires,
dont la pneumonie11.
Même si les données irréfutables manquent
encore, s’assurer d’un niveau correct de
vitamine D semble particulièrement judicieux
pour prévenir l’infection ou pour éviter une
aggravation. D’après une analyse statistique, le
simple fait de normaliser le taux à 30 ng/ml
permettrait une réduction de 15 % du nombre de
cas graves12.

11
Xu J, Yang J, Chen J, Luo Q, Zhang Q, Zhang H, « Vitamin
D alleviates lipopolysaccharide-induced acute lung injury
via regulation of the renin-angiotensin system », Mol Med
Rep, 2017 Nov;16(5):7432-7438, doi:
10.3892/mmr.2017.7546. Epub 2017 Sep 20. PMID:
28944831; PMCID: PMC5865875
12
Daneshkhah A, Agrawal V, Eshein A, Subramanian H, Roy
HK, Backman V, « The Possible Role of Vitamin D in
Suppressing Cytokine Storm and Associated Mortality in
COVID-19 Patients », medRxiv
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A noter : Les besoins en vitamine D augmentent

si l’un des facteurs ci-dessous s’applique à vous :

PARTIE II. -
-
Vous êtes en carence ;
Vous avez la peau foncée ;
- Vous avez plus de 70 ans (la synthèse par

S’assurer de bons -
la peau diminue avec l’âge) ;
Vous passez peu de temps à l’extérieur ou
vous utilisez un écran solaire ;
apports en -
-
Vous êtes en surpoids ou obèse ;
Vous êtes en maison de retraite ;

vitamine D - Vous souffrez d’une maladie touchant le

Quels sont vos besoins ?
Réaliser une prise de sang pour connaître son
niveau de vitamine D est la seule manière
d’ajuster individuellement une supplémentation.
Le seuil minimal est évalué à 30 ng/ml pour une
personne en bonne santé, sachant néanmoins
qu’en cas de maladie, il faudrait atteindre un taux
compris entre 40 et 80 ng/ml.
Autre possibilité : choisir de se référer à son poids
corporel et compter 75 UI par kg pour les adultes
et 100 UI par kg pour les enfants de moins de
2 ans.
À savoir : les enfants nourris au sein n’ont pas
besoin d’être supplémentés si la mère a des
apports suffisants. Pour couvrir les besoins de leur
enfant, les femmes allaitantes peuvent augmenter
leur complémentation de 2000 UI
supplémentaires par jour . 13
Il est déconseillé de dépasser une dose
quotidienne de 10 000 UI.
foie, les reins ou les intestins (par exemple
la maladie cœliaque) qui interfère avec
l’absorption et la transformation de la
vitamine D.
Du soleil en été
Au nord des Pyrénées, ce n’est qu’entre mi-avril
et mi-octobre qu’il est possible de synthétiser la
vitamine D sous l’action du soleil.
Il faut exposer 3 fois par semaine la plus grande
surface de peau possible au soleil, entre midi et
16 heures, pendant 10 à 15 minutes, le tout sans
écran solaire.
Entre avril et juillet, rien qu’en exposant 25 % du
corps pendant 20 à 25 minutes, par exemple
torse nu et bras découverts, une peau de
phototype intermédiaire produit environ 1000 UI
de vitamine D, entre 15 h et 17 h.
Une peau plus foncée doit s’exposer plus
longtemps.

L’alimentation
Dosage recommandé
Nouveaux nés et 1 000 UI/jour C’est une source très limitée de vitamine D,
nourrissons pourtant il serait dommage de s’en priver, en
Enfants 75 UI/jour et par kg particulier en hiver. On trouve en moyenne
de poids corporel 400 UI de vitamine D pour 100 grammes dans les
Adultes (environ 60kg) 4 500 UI/jour poissons gras (sardine, maquereau, hareng,
Femmes allaitantes 6 000 UI/jour sardine). L’huile de foie de morue est également
très riche… mais elle renferme aussi une bonne
teneur de vitamine A qui peut bloquer l’action de

13 Lactation: A Randomized Controlled Trial. Pediatrics. 2015

Hollis BW, Wagner CL, Howard CR, Ebeling M, Shary JR,
Smith PG, Taylor SN, Morella K, Lawrence RA, Hulsey TC. Oct;136(4):625-34.
Maternal Versus Infant Vitamin D Supplementation During
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la vitamine D, c’est pourquoi on déconseille d’en

surconsommer14.

Un complément en vitamine D3
Entre octobre et avril, la supplémentation est
incontournable, sous forme de vitamine D3 en
gouttes, la seule forme efficace 15. Il faut éviter les
ampoules massivement dosées (Uvédose), en
réalité inefficaces16 et privilégier de plus petites
doses comme on le ferait naturellement avec le
soleil, à prendre sous forme de gouttes
quotidiennement. Au choix, cela peut être de la
vitamine D3 animale (issue de la lanoline de
mouton) ou végétale (extraite du lichen boréal),
un peu plus onéreuse, car le procédé de
fabrication est plus long.

Du magnésium
Pour transformer la vitamine D en forme active,
le magnésium est indispensable. Quand le taux
sanguin de vitamine D est bas (inférieur à
30 ng/ml), il sera utile de faire également une
cure de magnésium pour rendre efficace la
complémentation en vitamine D17. Lorsque l’on
atteint un taux correct de vitamine D, comme elle
favorise à son tour l’absorption du magnésium
alimentaire, la cure de magnésium n’est plus
indispensable.

14 markers of a single high dose of oral vitamin D3 », J Clin

Johansson S, Melhus H. Vitamin A antagonizes calcium
response to vitamin D in man. J Bone Miner Res. 2001
Oct;16(10):1899-905.
15
Lehmann U, Hirche F, Stangl GI, Hinz K, Westphal S,
Dierkes J, « Bioavailability of Vitamin D2 and D3 in Healthy
Volunteers, a randomised placebo-controlled trial », JCEM,
jc.2012-4287
16
Rossini M, Gatti D, Viapiana O, Fracassi E, Idolazzi L,
Zanoni S, Adami S, « Short-term effects on bone turnover
Endocrinol Metab, 2012 Apr;97(4):E622-6
17
Dai Q, Zhu X, Manson JE, Song Y, Li X, Franke AA, Costello
RB, Rosanoff A, Nian H, Fan L, Murff H, Ness RM, Seidner
DL, Yu C, Shrubsole MJ. Magnesium status and
supplementation influence vitamin D status and
metabolism: results from a randomized trial. Am J Clin Nutr.
2018 Dec 1;108(6):1249-1258. doi: 10.1093/ajcn/nqy274.
PMID: 30541089; PMCID: PMC6693398.
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Dossier spécial :
La vitamine D pour une meilleure immunité

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