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LA CRITIQUE

Tzvetan Todorov : “Les autres sciences humaines peuvent se servir de la littérature


comme matière pour leurs analyses, mais si celles-ci sont bonnes, elles font partie de
la science en question et non d’un commentaire littéraire diffus.”  Comment peut on
alors établir une science de la littérature ?…

I LA CRITIQUE TRADITIONNELLE
Elle se base sur un idéal scientifique (cf. idéologues, scientistes) qui se
superpose à l’étude biographique. Idée d’une transparence totale entre la
personnalité de l’auteur et son œuvre.
Ste Beuve, Taine, Brunetière (19ème siècle) : classer, distinguer référence aux sciences
(anatomie, botanique)
Lanson (début 20ème siècle) : définir une histoire littéraire divisée en période
-Recherche des sources
-Études des milieux et des influences
-Recherches biographiques
Cette critique tombe dans l’écueil de ne voir qu’une signification de l’œuvre
au lieu de la considérer dans sa pluralité. De plus, cette critique ne peut difficilement
donner de jugement esthétique.

II APPROCHE PSYCHANALYTIQUE

Freud : Le plaisir vient de la substitution qui permet la jouissance cathartique.


Il part du plaisir produit par l’œuvre pour en venir à l’affect de l’artiste. C’est à partir
du retentissement du texte sur son propre inconscient qu’il décèle les traces de
l’inconscient du texte. L’œuvre littéraire est donc un objet « transnarcissique », lieu où
se rencontre le narcissisme de l’auteur et du lecteur (Green). Freud cherche quelles
ont les motivations littéraires d’une œuvre. D’après lui, le poète a la connaissance
profonde mais obscure du monde du désir. Mais comme c’est inné chez lui et qu’il ne
perçoit pas clairement les choses, la psychanalyse seule peut l’expliquer. Même le
choix des métaphores recèle un sens profond opaque à l’artiste lui-même. D’autre
part, Freud fait une étude d’intertextualité pour faire émerger des motivations
universelles. L’œuvre littéraire serait alors le garant des découvertes de la
psychanalyse.
On peut rapprocher l’œuvre littéraire du rêve (message à décoder) ou du
souvenir d’enfance. D’après Marthe Robert, l’œuvre signifie un manque qu’elle tente
de combler. Elle recherche donc le « noyau primitif »de toute œuvre dans le souvenir
d’enfance. Contrairement à cela, pour Freud le souvenir d’enfance est une manière
de reconstituer le fantasme projetté dans l’œuvre, il est un prétexte, il cristallise les
fantasmes.


Todorov : 1968, Qu’est-ce que le structuralisme ?
Freud critique l’étude biographique, le biographe idéaliste établit une
projection de son propre désir tandis que le biographe destructeur s’exalte en
abaissant le “créateur” ce qui correspond à l’accomplissement symbolique du
meurtre du père. Le procédé de Freud est l’inverse de celui des biographes, il part de
l’œuvre pour déceler l’inconscient de l’artiste. Néanmoins, on peut objecter que la
psychanalyse propose un excès de sens qui peut dépasser le texte (puisqu’il est admis
que le sens dépasse l’auteur). De plus la grille psychanalytique constitue peut-être
une sorte de pré-compréhension du texte.
Charles Mauron : la psycho-critique. Propose de partir du texte en
superposant plusieurs œuvre du même auteur pour dégager une structure commune
que l’on pourrait comparer alors avec la vie de l’écrivain. Écueil : voir dans l’œuvre
un reflet transparent de l’inconscient de l’écrivain. Ces réseaux associatifs sont
donnés comme scientifiques. On peut reconstituer le mythe perso de l’auteur qui
viendrait se mouler dans un schéma traditionnel qui résulte de l’inconscient collectif.
Le problème est qu’on risquerait rattacher à un mythe collectif une structure qui
s’expliquerait mieux dans une perspective sociologique.
Bachelard : critique thématique. Veut être une critique de l’image et de son
retentissement. Mais risque de se laisser trop porter par les images et de ne faire
qu’un paraphrase émue des textes.

 Pour ne pas confondre archétype et schéma culturel, nécéssité de faire un va et


vient de la philo. de l’Histoire à la psychanalyse.

III LITTÉRATURE ET SOCIÉTÉ

Lucien Fevbre : renouvellement de la conscience hist. La vérité hist. dépend


de la représentation qu’on s’en fait à une époque donnée. G.Duby : l’Histoire doit
être attentive aux modèles culturels et aux réactions perso, cf. histoire de l’éducation,
des mots-clefs.
Concept de mot-clef (stmt ou idée ds lequel la sté retrouve un idéal) et de mot-
témoin (mot significatif d’une époque ; coke à la fin du 18ème siècle) mis en valeur par
G. Matoré. Champ sémantique, Jost Trier. Les sociologues de la littérature se sont
alors attachés à relever les occurences d’un mot dans une œuvre. Ce contenu est
analysé dans une grille catégorielle où sont réunies des variables socio. Pb de la
subjectivité de celui qui établit la grille. Analyse de l’énonciation, distance du
locuteur face à son discours, adhésion à l’énoncé…
Avec Karl Marx, on ne part plus des représetations des hommes pour
déterminer leur mode d’être social. Aucun fragment de l’œuvre ne peut être détachée
du tout et de la vie de l’auteur et la situation sociale de l’époque. Lukäcs insiste pour
que l’œuvre soit considérée comme un produit de son époque et non un objet surgit
d’une manière abstraite. Ne surtout pas confondre le réalisme marxiste et ce qui a été
fait dans l’URSS stalinienne.
Cela signifie par conséquent que le réalisme et le non réalisme dans l’œuvre d’art
ne se rapporte pas à la réalité actuelle qu’elle reflète, mais précisément à la
perspective historique, la perspective d’avenir qu’elle comporte.


Heinz Holz : Entretiens avec Georges Lukäcs.
Le réalisme c’est la manière dont l’art touche à l’essentiel de l’évolution de
l’humanité, fusse en passant par la fiction.
Goldman : signification objective de l’œuvre peut échapper à son auteur. Pour
la déceler, nécéssité de faire émerger la cohérence interne de l’œuvre en écartant ce
qui est accidentel. Tte interprétation qui ne correspond pas à la structure totale de
l’œuvre est fausse. Par rapport à cette cohérence, il dégage une vision du monde
commune à certains auteurs d’une même époque. Il dégage même une typologie de
vision du monde chez des auteurs qui ont vécu des situations comparables à des
époques différentes. Cette vision du monde dépend surtout de la vision qu’a la sté
sur les objets dont parle l’écrivain : ainsi, l’œuvre est significative aussi dans ses
refus. L’écrivain ne crée pas une forme, il la révèle.

IV LINGUISTIQUE ET LITTÉRATURE
Ferdinand de Saussure : Langue  Parole
 
Sociale et indépendante de l’individu Partie individuelle de la langue

Chaque terme de la langue prend sa valeur par opposition aux autres termes.

1915-1930, Les formalistes russes. On les rattache au courant litt. qui met
l’accent sur les lois internes du discours. Pour eux l’œuvre est toute entière organisée,
Chklovski toutes les phrases de l’œuvre entrent dans la construction de l’œuvre.
Risque de voir ds la litté un langage autonome d’où les critiques marxistes. Autres
conceptions : le perso de litté se définit uniquement par sa fonction et un genre litté
se définit par l’emploi de procédés communs.
Roman Jakobson, les 6 fct° du langage :

RÉFÉRENTIELLE (contexte)
EXPRESSIVE (destinateur)
POÉTIQUE (message)
CONATIVE “rendre le message opérant pr le destinataire” (destinataire)
PHATIQUE (contact)
MÉTALINGUISTIQUE (code)

Axe de la combinaison, axe syntagmatique.


Axe de la sélection, axe paradigmatique.

Émile Benveniste : 2 systèmes d’énonciations


Discours : le locuteur s’adresse à quelqu’un ; tous les temps sauf passé simple, toutes
les personnes.
Récit : pas d ‘intervention du locuteur ; p. simple, impft, +qpft, abs de pers (il)
Étude des embrayeurs qui situent le locuteur dans le texte (ici, maintenant…) et des
modalisateurs (peut-être, sans doute)
Selon Todorov l’activité ctq ajoute nécéssairement au texte et ce-faisant, le
trahit. Donc le métalalngage du ctq doit changer avec le texte étudié pour être
opératoire. La perspective choisie par le ctq lui appartient. Il cherche dans un texte la
littéralité, la littérature possible  chercher ce que la litté a de spécifique par rapport
aux autres langages. à partir des distinctions énoncé / énonciation et référence /
littéralité, il distingue 3 classe de registres de paroles :
Accent sur aspect réf.
Aspect littéral
Manifestation du procès d’énonciation
Débat objectivité / subjectivité. Subj. A. France, J. Lemaître (critique
mimétique, unité de l’œuvre, cohérence interne, perfection de l’œuvre) Barthès : le
ctq est impliqué en tant que lecteur et qu’écrivain  pas de frontière entre acte
d’écriture et acte critique. Identité entre la phrase et le discours, la litté ne réfère qu’à
elle-même. Dans l’analyse du récit, il distingue les fonctions (épisodes d’un récit qui
en annoncent, préparent un autre) des indices (qui renvoient à un hors-texte, à un
concept +/– diffus)
Définition du style : Todorov : Déviation par rap. à la norme que constitue la
lgue contemporaine
Riffatere : Mise en relief de la langue.
Flaubert : “La continuité constitue le style”
D’après les grammairiens de Liège, la figure est la seule façon de détourner le
langage de son aspect utilitaire.
La théorie des visions (points de vue) par derrière (nar. omniscient), avec (pt
de vue d’un perso), du dehors (on ne saisit que les comportement)
M. Bakhtine dialogisme, un texte n’est pas le reflet d’une idéologie mais le lieu
de rencontre de plusieurs idéologies.

 Reproches : vouloir tout classer, Meschonnic on réduit le texte à des modèles plus
pauvres que lui, Starobinsky, le trajet ctq doit partir d’une méthode pour la corriger
en chemin.

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