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I. Historique
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techniques d'aménagement
L'occupation humaine autour des cours d'eau nécessaires à la vie a toujours été précédée de travaux destinés à
discipliner le cours d'eau en l'encaissant. On retrouve de nombreux travaux de ce type dans l'histoire des
communautés monastiques au cours de leur expansion du Moyen-Age. Ces travaux, outre la récupération de
terres fertiles de manière définitive, permettaient aussi d'assurer la navigabilité des rivières. L'application des
techniques végétales ancestrales était l'oeuvre de pionniers qui par leur travail vivaient en contact permanent
avec la nature. Cet entretien régulier, généralement collectif, maintenant un écoulement régulier et satisfaisant
dans les limites du lit, empêchait la rivière de retourner à l'état sauvage. Cet entretien aujourd'hui n'est plus
assuré.
L'entretien régulier des rivières s'est considérablement réduit avec la première guerre mondiale. La ponction
faite par la guerre dans la population rurale a réduit la population paysanne qui, parant au plus pressé, a perdu
l'habitude d'entretenir les cours d'eau. Avec cela, le rôle économique de la rivière s'est peu à peu beaucoup
amoindri: l'activité des moulins et des bâteliers a disparu, l'utilisation de la végétation des berges comme pâture
ou fourrage a diminué (c'était l'un des facteurs essentiels de l'entretien des cours d'eau), le bois de chauffage n
'est plus recherché et l'introduction dans l'exploitation agricole d'une haute technicité et la nécessité de hauts
rendements ont rendu non rentable à court terme le travail d'entretien des cours d'eau. De part ce manque
d'entretien, les arbres tombent dans la rivière, provoquant des embâcles et l'affaissement des berges. Plusieurs
conséquences surviennent:
La solution adoptée fut de reconstruire entièrement le lit de la rivière par des travaux de terrassement
permettant à l'eau de s'écouler plus vite. La végétation est rasée sur les berges et le long des rives, les méandres
sont rectifiés de façon à avoir un lit aussi rectiligne que possible, le fond du lit est curé, la rivière est recalibrée
par un élargissement du lit et la mise en forme trapézoïdale du profil en travers. L'ouvrage prend la forme d'un
"fossé anti-char". Cette méthode bien que rapide a un impact très brutal sur l'environnement:
au bout de quelques années la végétation est revenue mais à l'endroit le moins souhaitable: "les pieds dans
l'eau". De plus, la suppression de tout ombrage accroît la poussée des plantes;il faut défricher de nouveau
rapidement, pratiquement dans le lit
à un système trop ombragé succède un système trop ensoleillé. La disparition de la végétation et la minceur
de la lame d'eau entraînent un surchauffement de l'eau et la prolifération d'algues. Il y a des risques
d'eutrophisation, l'auto-épuration est réduite par la sous-oxygénation, la faune se simplifie. La nourriture
ripicole des poissons, l'habitat de la faune terrestre n'exitent plus. Avec la régularisation du fond disparaît
la rugosité, les sous-berges et les caches, les zones de remous, les alternances d'eau vive et d'eau morte, les
bancs de vase et les frayères.
Au vingtième siècle est apparu l'aménagement végétal des talus, pour lesquels on s'est souvent contenté de gazon
et d'acacias. Les protections contre les glissements de terrain et les chutes de pierres ont été réalisées avec des
constructions coûteuses et plus traumatisantes pour l'environnement (enrochements, gabions, palplanches). Il en
va de même des constructions paravalanches ou d'endiguement des torrents de montagne. Cette lutte contre les
éléments, propre aux régions de montagne, associée aux conditions extrêmes du relief et du climat, ont fortement
influencé la renaissance des techniques végétales. En effet, la répétition régulière de la démolition des ouvrages à
cause d'incidents météorologiques, rendait leur efficacité très partielle et insatisfaisante, le coût de leur
remplacement très élevé.
C'est alors que le génie végétal est apparu ajoutant les connaissances scientifiques modernes et les moyens
mécaniques actuels aux reliques de savoir ancestrales. A l'orée des années 50 le Dr. Hugo Meinhard Schiechtl a
été amené à développer des solutions économiques et efficaces, avec des plantes vivantes, pour résoudre des
problèmes de glissement de terrain notamment dans les Alpes autrichiennes. Son but était de développer des
méthodes de construction en exploitant les capacités naturelles de la flore indigène. Aux préoccupations
économiques des ouvrages de protection qui ont fait resurgir les techniques végétales sont venus s'agglomérer les
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partie 2
techniques d'aménagement