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MARIAN GHIŢĂ ● CERASELA VASILESCU

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ECONOMIE RURALE
MARIAN GHIŢĂ
CERASELA VASILESCU

ECONOMIE RURALE

Editura PRINTECH
2020
Editura PRINTECH

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TABLE DES MATIÈRES

INTRODUCTION 3
1 LE MILIEU RURAL 3
1.1 Définition du milieu rural 3
1.2 L’espace rural et la contribution de l’agriculture au 4
développement rural
1.3 Les caractéristiques de la zone rurale 6
1.4 Les fonctions de l'espace rural 7
1.5 Le village, composante principale de l'espace rural 9
2 LES PARTICULARITÉS ET LES FONCTIONS DE 11
L'AGRICULTURE
2.1 Les particularités de l'agriculture 11
2.2 Les fonctions de l'agriculture 13
3 L'ORGANISATION DE L'AGRICULTURE 14
3.1 Les formes de propriété et leur rôle dans l'organisation de 14
l'agriculture
3.2 Les formes d'exploitation de la terre 16
3.3 L’organisation de l’agriculture dans l’U.E 19
4 LE CAPITAL 21
4.1 Le concept de capital 21
4.2 Le capital d’exploitation en agriculture 25
4.3 Investissements en agriculture 26
4.4 L’amortissement 29
4.5 Sources de garanties avec capital en agriculture 31
5 LA TERRE 32
5.1 Le fonds foncier et ses composantes 32
5.2 Caractéristiques économiques de la terre 34
5.3 Cadastre foncier 36
6 LE TRAVAIL EN AGRICULTURE 37
6.1 Caractéristiques du travail en agriculture 37
6.2 Productivité du travail dans l’agriculture 39
6.3 Traits et niveau de productivité du travail dans 41
l’agriculture
1
7 LA PRODUCTION AGRICOLE 43
7.1 Systèmes de production et concentration de la production 43
agricole
7.2 Systèmes de production pratiqués en Europe du Nord 45
7.3 Systèmes de production pratiqués en Europe du Sud 46
7.4 Spécialisation de la production agricole 47
8 LE DÉVELOPPEMENT RURAL 48
8.1 La politique de développement rural de l'UE et en 48
Roumanie
8.2 Les objectifs généraux et les ensembles de propositions de 52
mesures sur la politique de développement rural
8.3 Comment le développement rural peut-il corriger la PAC 54
8.4.La politique de développement rural et les jeunes 56
spécialistes
9 LE PLAN D’AFFAIRE 59

2
INTRODUCTION

L'économie représente toutes les activités humaines


dans la production, la distribution et la consommation d'actifs
matériels et des services. Son nom vient du grec, dans
lequel le mot oikomonas signifie gestionnaire (oikos - maison,
ménage, normos - norme, loi).
L'économie est la science qui étudie l'activité humaine
dans ses préoccupations quotidiennes liées à la production et à
la fourniture des biens et services nécessaires.
L’économie rurale représente l’ensemble des activités
économiques menées/qui ont lieu dans les zones rurales.

1 LE MILIEU RURAL

1.1 Définition du milieu rural

Le rural concerne toutes les activités se déroulant en


dehors de la zone urbaine.
Même si d’un point de vue économique, l’agriculture et
la sylviculture occupent une place importante, le sens du mot
rural n’est pas synonyme d’agriculture ou de sylviculture car il
existe également dans les zones rurales d’autres activités
(artisanat, tourisme rural, etc.).
L'espace rural peut être défini de manière générale
comme un espace comprenant tout ce qui n'est pas urbain.
Afin de définir plus précisément la zone rurale,
considérons les critères d'ordre suivants: morphologique
(nombre d'habitants et densité de la population), structurel et
fonctionnel (type d'activités et relations entre eux).
3
Selon ces critères, la zone rurale est caractérisée par les
éléments suivants:
- l'environnement est beaucoup moins pollué que dans
les zones urbaines;
- la densité de population est faible;
- les établissements humains sont les villages et les
communes;
- l'activité principale de la population concerne le
secteur agricole et la foresterie (ce qui n'exclut pas l'industrie
de transformation et les zones commerciales);
- la relation entre les personnes est basée sur la
conscience mutuelle à tous les points de vue.
La systématisation rurale (l’arrangement) est une
composante importante de l’ensemble des actions de
planification et d’organisation qui visent le développement
équilibré des établissements ruraux.

1.2 L’espace rural et la contribution de l’agriculture


au développement rural

L'économie rurale est plus qu'un simple développement


agricole car il englobe un espace rural, où l'agriculture est au
centre du système socio-économique mais au sein duquel
existent des activités différentes, avec des fonctions et des
objectifs diversifiés ;
L'importance du développement rural et de l'agriculture
est également prouvée par l'étroite interdépendance que ces
thèmes ont avec le développement durable et la pauvreté dans
le monde (au Sud en particulier), et avec la souveraineté
alimentaire des pays;
4
Pour la majorité des pays, la politique de l'économie
rurale signifie:
- réduire la dépendance alimentaire et affirmer leur
droit à la souveraineté alimentaire;
- améliorer le fonctionnement des marchés régionaux et
locaux des produits agricoles;
- développer l'économie rurale dans le respect des
identités locales productives, économiques et sociales;
Seule une vision partagée du développement rural, qui
mette en évidence avec clarté et simplicité une politique
capable de le réaliser, permettra de trouver les synergies pour
une valorisation réelle des territoires ruraux, de leurs diversités,
de leurs spécificités;
L'économie rurale fait référence au „développement”
du „rural”:
- le territoire „rural” a des caractéristiques spécifiques
et déterminées, et il faut adapter une politique qui ait comme
objectif stratégique les développements de ce territoire ;
- le développement d'un territoire signifie
l'augmentation de la durabilité et de la viabilité économique,
environnementale et sociale de cette zone;
- le territoire est la zone, la région, à l'intérieur de
laquelle vivent différents sujets économiques, sociaux, et
environnementaux qui exercent différentes activités, ont besoin
de différents services, de différentes infrastructures etc.;
- sur le territoire rural vit une communauté organisée
qui a droit à une politique et à une gouvernance adéquate
répondant aux besoins que cette communauté exprime ;

5
Dans le territoire rural, surtout pour les pays moins
développés, le rôle d'épine dorsale économique, sociale et
environnementale est soutenu par l'agriculture ;
Elle mérite donc une attention particulière, non
exclusive, mais intégrée et intégrable avec les autres
composantes de la production économique du territoire rural
dans la définition d'une politique de développement rural
guidée par l'objectif stratégique de répondre aux exigences de
développement de l'ensemble des zones rurales ;
Une agriculture capable d'être une composante
essentielle et une source de richesse du territoire rural où elle
agit; une agriculture à même d'être plurifonctionnelle de façon
à offrir au territoire rural des services et des biens dérivant des
multiples fonctions économiques, environnementales et
sociales, qu'elle peut et doit fournir pour être et rester
compétitive.

1.3 Les caractéristiques de la zone rurale

Les zones rurales se caractérisent par les spécificités


suivantes:
a. dans les zones rurales, les activités agricoles
représentent la plus grande partie.
Ce fait n'exclut pas l'existence des autres activités. La
foresterie et la sylviculture/ l'industrie forestière (dans les
montagnes et au pied des montagnes) et le tourisme agricole
jouent un rôle clé dans l'économie rurale.
b. dans les zones rurales, la propriété dominante est la
propriété privée.

6
Dans les zones rurales, la propriété de l'État est réduite
par rapport aux zones urbaines, représentées par les prairies, les
pâturages, les parcs naturels et les terres/terrains avec des
destinations spéciales/ à usages spéciaux (réserves et parcs
nationaux).
c. dans les zones rurales, la densité de population est
faible.
C'est pourquoi les relations humaines se sont
améliorées parce que les habitants se connaissent bien, à tous
les points de vue.
d. l'espace rural est incomparablement plus beau et
apprécié par ses habitants.
En raison du plus beau paysage, ainsi que de la flore et
de la faune présentes, la zone rurale est plus appréciée que les
gens. De plus, l'air plus pur et la tranquillité qui dominent la
plupart des établissements ruraux font de la zone rurale un
environnement dans lequel de plus en plus de gens veulent
vivre.
e. dans les zones rurales, la vie humaine est basée sur
un ensemble de normes provenant de l'expérience de la vie, des
traditions et des coutumes locales.

1.4 Les fonctions de l'espace rural

La zone rurale peut être considérée comme un


environnement naturel dans lequel l'homme pratique certaines
activités, à condition qu'elles ne soient pas agressives et
provoquent sa dégradation.

7
En raison des activités complexes (économiques,
sociales et culturelles) qui se déroulent dans les zones rurales,
il remplit les trois fonctions suivantes:
- fonction économique;
- fonction écologique;
- fonction socio-culturelle.
La fonction économique
Représente la fonction de base et son objectif principal
est d'obtenir des produits agricoles. Dans le même temps, dans
l'espace rural sont obtenus des biens matériels fabriqués par les
branches productives en amont et en aval de l'agriculture, ainsi
que dans la sylviculture et dans l’industrie de la foresterie, mais
aussi l'artisanat.
En conclusion, nous pouvons affirmer que la fonction
économique des zones rurales est une fonction complexe qui
comprend un grand nombre d'activités. Actuellement, la zone
rurale n'est plus conçue comme une zone éminemment
agricole, mais comme une structure économique diversifiée
aux implications sociales complexes (possibilités de placer la
main-d'œuvre dans les activités agricoles, stabilité de la
population en zone rurale, etc.).
La fonction écologique
Actuellement, dans certaines zones rurales, il y a une
détérioration du paysage agricole et forestier, une réduction de
la flore et de la faune (qui entraîne la production de
déséquilibres écologiques dans les écosystèmes ruraux), mais
aussi une pollution des zones rurales (sol, air, eau). Tout cela
est dû à l'industrialisation générale (excessive dans certaines
zones rurales), à l'exploitation incontrôlée de certains terrains
miniers mais aussi à l'intensification et à l'industrialisation de
8
l'élevage. L'existence de cette réalité a nécessité l'adoption
d'une législation visant à limiter et à supprimer les effets
négatifs des facteurs polluants sur les zones rurales mais aussi à
protéger l'environnement naturel.
La fonction socio-culturelle
En raison de la petite taille des localités, de l'existence
de relations spécifiques entre les locataires et de la
connaissance mutuelle entre eux, l'espace rural a un fort
caractère social. Si dans l’espace urbain, l’anonymat est
spécifique à l’homme, dans l’espace rural, tout le monde se
connaît de presque tous les points de vue. De ce fait, la
responsabilité des actes comportementaux au sein des
communautés rurales est beaucoup plus forte par rapport aux
communautés urbaines. En outre, la vie sociale des localités
rurales est étroitement liée à la vie spirituelle et culturelle. Bien
que certaines traditions aient disparu ou sont sur le point de
disparaître en raison du "modernisme" qui a envahi les
campagnes, il existe encore dans certaines régions des trésors
d'ethnographie et de folklore, ainsi que de l'artisanat
traditionnel.

1.5 Le village, composante principale de


l'espace rural

Le village est une région rurale dont la population est


principalement engagée dans l'agriculture. Au fil du temps, le
village a subi de nombreuses transformations, devenant une
localité à prédominance agricole, une région rurale
multifonctionnelle.

9
Du point de vue morpho structural, les villages sont classés en
trois catégories :
- villages dispersés;
- villages éparpillés/parsemés;
- villages rassemblés.
Les villages dispersés (villages avec des maisons
dispersées ou des villages isolés) se trouvent dans les régions
montagneuses et les collines (à une altitude supérieure à 800 à
1 000 mètres) et représentent la forme la plus simple des
établissements ruraux. Ils sont issus du sens pratique de
l'homme et de sa parfaite adaptation au milieu naturel. Ils se
caractérisent par une structure extrêmement simple, les
ménages sont dispersés sur les pentes de la montagne ou sur les
plates-formes plates. L'activité principale des habitants est
l'agriculture qui exploite les champs de foin et les pâturages
(zones alpines et subalpines).
Les villages éparpillés (parsemés/ épars) représentent
en réalité une forme intermédiaire entre le village dispersé et
ceux rassemblés. Ils se trouvent dans la région et sur le plateau
à une altitude comprise entre 400 et 800 mètres, dans des zones
où il y a des champs de foin, des champs, des vignes et des
vergers. Les villages épars peuvent être de différents types, en
fonction du relief local où ils se trouvent:
- les villages linéaires épars le long de l'eau et / ou des
routes dans les régions sous montagneuses et de collines,
pouvant avoir une longueur comprise entre 1 et 10 km. Parfois,
ces villages sont représentés par une seule rangée de maisons.
- les villages dispersés dans l'aréole ont des formes
différentes (polygones, rondes, etc.);

10
- villages épars polynucléaires fondés sur des plateaux
et des collines et composés de plusieurs noyaux épars (2-3
noyaux);
Les villages rassemblés sont situés dans des zones
d'agriculture intensive (plaines, dépressions montagneuses,
etc.), où le relief n'est pas divisé et exempt de végétation
spontanée. La principale caractéristique de ces villages est la
tendance à regrouper les ménages autour de foyers bien définis,
la nécessité d'occuper le moins possible de terres agricoles. Les
villages ont rassemblé un grand nombre de personnes
s’occupant principalement avec la production de céréales et du
bétail.

2 LES PARTICULARITÉS ET LES FONCTIONS


DE L'AGRICULTURE

Actuellement, les pays les plus développés sur le plan


économique sont également les plus gros producteurs et
exportateurs de produits agricoles.
L'agriculture (contrairement à l'industrie) est une
branche de l'économie qui repose et fonctionne en permanence
avec des ressources qui s'auto-renouvellent. L'industrie utilise
des ressources naturelles épuisées avec le degré d'exploitation/
épuisées par l'exploitation/ en fonction du degré d'exploitation
(pétrole, charbon, minéraux, etc.).

2.1 Les particularités de l'agriculture

Les principales particularités de l'agriculture sont les


suivantes:
11
1. La terre est le principal facteur de production.
La terre est une ressource essentielle pour l'agriculteur,
étant un bien particulier, (fourni par la nature), immobile, non
reproductible, hétérogène et indivisible.
2. Les plantes et les animaux participent (avec le sol) à
l’obtention de biens matériels.
Les plantes convertissent les substances inorganiques
en substances organiques destinées à l'alimentation des
animaux. Les animaux, en retour, convertissent la substance
organique en produits alimentaires (lait, viande, œufs) à l'aide
de réactions métaboliques très complexes. Les animaux et les
plantes sont de nos jours le résultat des transformations qui
sont survenues au fil du temps sous le contrôle de l'homme et
qui sont actuellement considérées comme des moyens de
production en agriculture.
3. L’activité de production est directement ou
indirectement influencée par les conditions pédologiques et
climatiques.
La production agricole et animalière/ rendement de
l’élevage (par unité de surface et par animal) sera plus élevée
dans des conditions pédoclimatiques favorables.
4. Il existe un décalage entre le temps de travail et le
temps de production.
L'activité de production dans l'agriculture (en
particulier la production agricole) est saisonnière et le capital
d'exploitation (tracteurs, machines agricoles, etc.) est
également utilisé de manière saisonnière. La conséquence en
est que la main-d’œuvre employée dans l’agriculture est
saisonnière et influencée par l'environnement changeant.

12
5. Outre la production principale, de grandes quantités
de sous-produits sont obtenues.
Ces sous-produits (même s'ils sont volumineux et
difficiles à transporter) sont précieux et sont largement utilisés
sous forme de matières premières pour d'autres activités
industrielles.
6. Il existe une différence entre le temps des coûts de
production et le moment de la récupération.
Dans le cas des cultures de céréales d'automne, les
coûts (semences, entretien, récolte, stockage) sont récupérés en
exploitant la récolte après une longue période (environ 9 mois).

2.2 Les fonctions de l'agriculture

Dans l'économie d'un pays, l'agriculture remplit les


fonctions suivantes:
1. Préparer des aliments pour la consommation de la
population et la sécurité alimentaire.
La sécurité alimentaire ne consiste pas simplement à
assurer la consommation quantitative nécessaire, elle vise
également à garantir une certaine qualité et un assortiment
varié.
2. Elle fournit des matières premières pour diverses
industries manufacturières (industrie alimentaire, industrie
légère, etc.).
Ces activités industrielles ont avec l'agriculture des
relations qui se conditionnent et une influence mutuelle.
3. Elle remplit une fonction écologique importante en
contribuant à l'entretien et à la restauration de
l'environnement.
13
Le développement de l'agriculture doit être fait tout en
réduisant la pollution de l'environnement et en utilisant
judicieusement les ressources du sol et de l’eau.
4. C’est un marché important pour les moyens de
production de l’industrie ou d’autres industries (tracteurs,
machines agricoles, engrais, carburants, etc.).
5. C’est une source importante d’accumulation
générale grâce à la création d’impôts.
L'agriculture fournit à l'État (par le biais du système de
taxes) d'importantes ressources financières qui peuvent être
utilisées dans d'autres domaines.
6. Elle participe à la création, au développement et au
renouvellement périodique de la réserve d'État des produits
agricoles nécessaires aux situations d'urgence (guerre,
catastrophes naturelles, crise économique, etc.).

3 L'ORGANISATION DE L'AGRICULTURE

3.1 Les formes de propriété et leur rôle dans


l'organisation de l'agriculture

La principale caractéristique de l’économie de marché est


la coexistence de deux formes fondamentales de propriété: la
propriété privée (biens personnels) et la propriété de l’État
(propriété publique). La propriété privée est la forme
dominante tandis que la propriété de l'État est limitée au
minimum.
Le principal instrument de régulation de l’économie de
marché est la loi de l’action sur l’offre et la demande en
matière de fixation des prix de tous les biens. Dans l'économie
14
de marché, l'État ne joue qu'un rôle d'arbitre et de facilitateur,
assurant (par le biais de systèmes juridiques et institutionnels)
la protection de la propriété individuelle.
Actuellement, dans l’économie, dans les pays de l’U.E.
coexistent deux types de propriété de base: la propriété privée
et la propriété d’État, chacun ayant des caractéristiques
fondamentales.
La propriété privée (des biens personnels)
Elle se caractérise par le droit de propriété
(conformément à la loi, le propriétaire peut faire ce qu’il désire
avec ses biens).Par rapport à la propriété d’État, la propriété
privée présente les avantages suivants:
- stimule l'initiative, l'innovation technique et
commerciale;
- assure la pleine autonomie économique;
- génère une concurrence réelle entre les opérateurs;
- établit les bases de toutes les libertés.
La propriété de l'Etat (propriété publique)
La propriété de l’État est un moyen par lequel l’État
intervient en tant que modérateur du mécanisme de l’économie
de marché.
Par rapport à la propriété privée, la propriété de l’État
présente les inconvénients suivants:
- favorise le rôle de l'État dans la prise de décision;
- empêche l'adaptabilité économique aux exigences du
marché;
- favorise l'apparition d'une bureaucratie se traduisant
par des décisions tardives.

15
3.2 Les formes d'exploitation de la terre

La terre peut être:


- directement exploitée - en régime propre ;
- indirectement - à bail rural.
L'exploitation de la terre en propriété ou en régime
propre
Elle se caractérise par le fait que l'agriculteur est
également propriétaire de terres agricoles et de capitaux
agricoles. L'agriculteur est celui qui organise et gère le
processus de production, exploite la terre et profite pleinement
des fruits de son travail et de ses biens. Il supporte également
les pertes individuelles sur ses avoirs.
Étant donné que la même personne est à la fois
propriétaire et titulaire, cette forme d’exploitation de la terre en
propriété ou en régime propre, présente les avantages suivants:
- l'opérateur est encouragé à produire car il profite
pleinement du revenu de la ferme;
- l'opérateur est entièrement maître de sa propriété, avec
toute liberté d'action pour prendre des décisions différentes;
- l'opérateur peut plus facilement obtenir des emprunts
(crédits) au moyen d'une hypothèque garantissant son capital
foncier;
- parce qu'ils ne partagent pas les bénéfices, les
agriculteurs sont plus résistants à la crise (faible productivité,
prix bas);
- l'opérateur a une certaine stabilité avec une tendance à
se produire dans une zone particulière.
Ce mode de fonctionnement de la terre présente les
inconvénients suivants:
16
- l'existence d'une concurrence entre le capital foncier
et le capital d'exploitation susceptible d'affecter la production,
le but de l'agriculteur étant éminemment de produire.
- la difficulté entre le transfert de génération de
l'exploitation agricole.
Cela se produit lorsqu'il y a plus d'un héritier, la terre
du patrimoine étant divisée entre tous les héritiers.
- dans le cas des petites exploitations, il préfère souvent
conserver une certaine stabilité (en maintenant la production
dans une zone donnée), stabilité qui peut en fin de compte être
une cause de stagnation économique.
L'exploitation à bail rural (du bail foncier)
Elle se caractérise par le fait que le propriétaire de la
terre agricole (appelé ici le bailleur) donne, pendant une
certaine durée stipulée dans le contrat, son droit sur
l'exploitation de la terre à un opérateur (qui dans ce cas est
appelé le locataire) en échange d'un loyer foncier (argent ou
produits agricoles). Le locataire loue sous contrat l'exploitation
agricole (terrains agricoles et bâtiments administratifs) et sa
contribution à l'exploitation de la terre est réalisée à l'aide du
capital d'exploitation détenu et des travaux. Après avoir payé le
loyer au propriétaire, le locataire conserve le bénéfice ou subit
des pertes éventuelles.
Le leasing (le bail) est en réalité une combinaison de
capital (capital foncier et capital d'exploitation) appartenant à
des personnes différentes.
Le bail rural ou foncier peut être total ou partiel.
Le bail total comprend entièrement la cession des droits
d'exploitation au locataire, le propriétaire ne participant qu'avec

17
le capital foncier. Dans ce cas, le propriétaire ne participe pas à
la gestion de l'exploitation.
Le bail partiel (que l'on trouve dans de nombreux pays
de l'UE) consiste à amener le propriétaire du capital foncier et
une partie du capital d'exploitation à la possession, tandis que
le preneur apporte une partie du capital d'exploitation et du
travail (travail). Dans ce cas, le propriétaire participe à la
gestion de l'exploitation et participe (avec le locataire) au
partage des revenus de l'exploitation.
L'exploitation du bail rural ou foncier présente de
nombreux avantages pour le propriétaire et le locataire.
Les avantages du propriétaire sont:
- le propriétaire est libre de choisir pour l'exploitation
de son capital foncier le locataire qu'il considère étant le
meilleur;
- le propriétaire reçoit un loyer (c'est-à-dire un revenu
fixe) pour son capital foncier sans se préoccuper de la manière
dont son exploitation est faite;
- parce que la terre est une valeur sûre, alors que sa
valeur locative est maintenue ou même augmentée.
Les avantages du locataire sont:
- du fait que le locataire (l'agriculteur) ne fournit pas le
capital foncier, il peut affecter ses ressources financières pour
assurer le capital d'exploitation. La meilleure utilisation des
structures du sol et la productivité la plus élevée se trouvent
dans les zones où cette forme d'exploitation de la terre existe.
- indépendant du lieu, le locataire est indépendant et
peut donc choisir l'exploitation qui lui convient le mieux. En
outre, lorsque les conditions économiques ne sont plus

18
d’accord avec le locataire, celui-ci peut quitter l’exploitation à
tout moment.
L'exploitation du bail foncier présente les inconvénients
suivants:
- parce que le propriétaire peut reprendre le contrat à
chaque renouvellement du contrat de location, le locataire se
trouve dans une situation précaire qui met en danger sa
déclaration sur place. Pour cette raison, le locataire limite les
investissements nécessaires (par exemple, les travaux
d'amendements, la modernisation des abris ou des zones
administratives, etc.), sans être sûr qu'il en serait le destinataire;
- à la fin du bail, la plupart du temps, des difficultés
surviennent lors de l'évaluation et de l'amélioration du
remboursement (travaux visant à augmenter la production, tels
que l'irrigation) apportées à l'exploitation par l'agriculteur.

3.3 L’organisation de l’agriculture dans l’U.E.

Le système agricole des pays développés affiche des


performances exceptionnelles et bénéficie du soutien de l’État,
en raison de l’importance vitale de l’agriculture dans
l’économie de ces pays.
Le mode de fonctionnement du capital foncier est
représenté à la fois par lui-même et par le bail d'exploitation, en
observant de grandes différences selon les pays, voire d'une
région géographique à l'autre, et même en fonction de la taille
de l'exploitation. Dans l'UE, la structure de base de l'agriculture
est composée de trois éléments fondamentaux: la propriété
foncière, la famille et la ferme. Dans les pays de l’U.E. la terre,
les moyens de production étant presque entièrement privés,
19
l’État ne possède que de très petites zones attribuées à des
stations de recherche.
Dans la Communauté européenne, les exploitations
agricoles sont du type familial, la ferme moyenne familiale est
considérée comme le modèle de la politique agricole. Ces
exploitations sont basées sur la propriété privée de la terre, la
famille étant la principale source de travail. La production est
diversifiée et largement destinée au marché.
Au niveau communautaire, 50% des exploitations ont
entre 1 et 5 ha et leur répartition varie d’un pays à l’autre. En
Grèce, en Italie et au Portugal, la plus grande partie est détenue
par de petites exploitations, tandis qu'en Angleterre, en
Allemagne et au Danemark, la plus grande partie est détenue
par des exploitations d'une superficie comprise entre 10 et 20
ha et entre 20 et 50 ha.
Dans le secteur de l'élevage (les fermes zootechniques), les
variations varient considérablement selon les pays et les profils
d'exploitation, mais la caractéristique dominante est l'efficacité
des animaux de taille moyenne.
Les fermes zootechniques (les élevages) aux États-Unis
sont regroupés en deux catégories: les petites et les moyennes.
En ce qui concerne les élevages de vaches en Europe
méridionale (Grèce, Italie, Portugal, Espagne), l'efficacité de
l'exploitation est comprise entre 10 et 20 têtes, tandis que dans
les pays nordiques (Pays-Bas, Angleterre, Danemark,
Belgique) qui possèdent les industries animales les plus
intensives, le nombre moyen d'exploitations atteint 30 à 50
têtes.

20
4 LE CAPITAL

4.1 Le concept de capital

La notion de capital est parue au XIIe siècle désignant


le fonds ou le stock de biens. Au XIVe siècle elle acquiert de
nouvelles significations, à savoir: richesse, fortune, héritage,
etc.
Au sens moderne, il représente un participant à la part
des bénéfices de la production. Dans la société capitaliste, tout
le monde a la possibilité de posséder du capital et de l’utiliser à
des fins lucratives.
Dans l'économie de marché, le capital appartient à des
entreprises et à des personnes privées qui ont le droit inévitable
de l'utiliser à leur propre intérêt (usufruit1) et qui court le risque
de l’utiliser. Le détenteur du capital a pleinement le droit
d'utiliser, de gérer et de céder le capital, sans enfreindre la loi et
la liberté d'action des autres agents économiques.
De nos jours, le terme a des sens très différents, raison
pour laquelle la littérature est analysée et définie en termes
d'économie, de droit, de comptabilité et de doctrine.
1. Du point de vue économique, le capital est considéré
comme un facteur de production et représente tous les biens
produits par une activité économique. Ces actifs sont utilisés
pour obtenir d'autres produits et services générant des
bénéfices. Dans ce cas, le capital s'appelle également capital
technique ou capital réel.
1
Usufruit - droit d’une personne d’utiliser à sa guise un bien appartenant à
une autre personne, à condition de le retourner bien conservé à la demande
du propriétaire.
21
En fonction de leur manière de participer à l’activité
économique, à savoir la manière dont ils sont consommés et
remplacés, les biens constituant le capital technique sont
classés en capital fixe et en capital circulant.
Notez que cette classification est très importante pour la
gestion d'une entreprise, car la consommation de capital fixe
doit être amortie, alors que le fonds de roulement est
entièrement inclus dans le coût.
Le capital fixe représente la partie du capital technique
(réel) constituée de biens, qui se caractérisent par les éléments
suivants:
- ils participent à plusieurs cycles de production;
- ils sont consommés progressivement;
- ils sont remplacés après plusieurs années d'utilisation.
Le capital circulant est représenté par l'ensemble des
biens impliqués dans un même cycle de production, des biens
consommés ou transformés en profondeur et devant être
remplacés après chaque cycle de production (matières
premières, énergie, carburant, engrais, aliments pour animaux,
etc.).
Dans l'économie rurale, le capital technique est classé
dans le capital foncier et le capital d'exploitation.
Le capital foncier est représenté par la terre mais,
traditionnellement, dans le capitale de la terre sont incorporés
d'autres éléments, représentés par des bâtiments, des
améliorations foncières (routes, installations d'irrigation,
drainage, etc.) et des plantations d'arbres fruitiers.
La terre ne s'use pas dans le temps, donc elle n'amortit
pas. En revanche, les autres éléments du capital foncier
(l’amélioration foncière et la plantation d'arbres fruitiers et de
22
vignobles) sont détériorés par l'usage, nécessitant
l'amortissement et le renouvellement de ceux-ci.
Le capital d'exploitation permet la valorisation de la
terre, servant à en faire produire la terre et il est également
constitué de capital fixe et de capital circulant.
Le capital fixe est composé du cheptel (bétail) mort,
représenté par différents moyens matériels (tracteurs, machines
agricoles, etc.) et du cheptel (bétail) vivant, représenté par des
animaux qui peuvent à leur tour être de traction, de
reproduction et de production (qui rapportent des revenus).
Le capital circulant est également appelé
« consommation intermédiaire » et est représenté par les biens
qui participent à un seul cycle de production (matières
premières, énergie, combustibles, engrais, pesticides, services
vétérinaires, etc.). Pendant le cycle de production, ces biens
sont soit consommés, soit transformés et il est nécessaire de les
remplacer après chaque cycle de production.
2. D'un point de vue juridique, la notion de capital
comprend tous les droits de propriété et de créance (dettes)
détenus et dont jouit un individu.
3. D'un point de vue comptable, le capital d'une firme
est la valeur de ses actifs (sous forme des fonds pécuniaires du
capital propre), consistant en:
- le capital social représenté par les montants apportés
par le propriétaire, les associés et / ou les actionnaires;
- autres sources, représentées par: des réserves
monétaires (bénéfices non distribués) et des sources
d'autofinancement. De manière plus générale, outre les
capitaux propres, il existe d'autres fonds attirés et des prêts à
long terme (prêts bancaires) à la disposition de l'entreprise.
23
4. Du point de vue de la doctrine dans la pratique
économique, il existe les types de capital suivants:
- le capital monétaire, représenté par la somme d'argent
qui procure au titulaire un revenu (intérêt ou profit) du fait de
son utilisation (investissement ou prêt);
- le capital bancaire, représenté par les fonds
monétaires propres aux banques et les dépôts de divers agents
(personnes physiques ou juridiques) utilisés pour obtenir des
crédits;
- le capital mobilier (capital fictif), représenté par des
actions, des obligations, des titres financiers, qui permet aux
détenteurs d'obtenir un revenu à long terme sous forme
d'obligation de dividendes (d'action) et d'intérêt (coupon);
- le capital de réserve, représenté par la quote-part du
capital de la société qui se nourrit du bénéfice obtenu et sert à
compléter le capital social et à payer les dividendes;
- le capital nominal est constitué d'éléments du
patrimoine (biens, argent, actions);
- le capital statutaire appartient à une société ou à une
banque et est constitué par la contribution de membres
corporatifs effectuant des paiements à cette fin;
- capital national est la somme des actifs nets obtenus
des personnes physiques et juridiques d'un pays.
- capital flottant (fonds propres), représenté par des
actions, obligations, titres financiers, qui permettent aux
détenteurs d'obtenir un revenu à long terme sous forme de
dividendes (pour les actions) et d'obligations (de coupons) pour
les obligations;

24
- le capital de réserve, représenté par la quote-part du
capital de la société qui se nourrit du bénéfice obtenu et sert à
compléter le capital social et à payer les dividendes;
- le capital nominal est constitué d'éléments du
patrimoine (biens, argent, actions);
- le capital statutaire appartient à une société ou à une
banque et est constitué par la contribution des membres
personnes morales qui paient à cette fin;
- le capital national est la somme des actifs nets des
personnes physiques et morales d'un pays. Le capital national
est la somme des actifs nets acquis de particuliers et
d’entreprises d'un pays.

4.2 Le capital d’exploitation en agriculture

Il se compose du cheptel vif et du cheptel mort.


Le cheptel mort
Il comprend la totalité des machines et des outils
agricoles. L’entrée à grande échelle des machines et outils
agricoles (industrialisation de l’agriculture) s’est produite
pendant les 80 dernières années et a marqué profondément
l’espace rural, tout en modifiant les technologies de culture des
plantes et les technologies d’exploitation des animaux.
L’industrialisation de l’agriculture a engendré les atouts
sociaux et économiques suivants :
- soulagement du travail à champ ;
- réduction du temps de labeur de la terre.
Le cheptel vif
Le cheptel vif constitue la totalité des animaux existants
à un moment donné dans une exploitation agricole.
25
Le cheptel vif porte encore la dénomination de capital
animal et se caractérise par ce qui suit :
- les aliments transforment les fourrages (produits
végétaux) en viande, lait, œufs, laine, etc. (produits animaux)
qui constituent des biens destinés au marché ;
- les animaux, étant économiquement un « équipement
vif », ne s’amortissent pas mais ils sont auto renouvelables.
Le cheptel vif est composé de deux parties : une partie
appartient au capital fixe tandis que l’autre partie appartient au
fonds de roulement.
La composante du cheptel vif appartenant au capital
fixe est représentée par les catégories d’animaux suivantes :
- animaux de labeur (chevaux de labeur) ;
- animaux reproducteurs (taureaux, béliers, truies, etc.) ;
- animaux de rente (vaches laitières, pondeuses, etc.)
Tous ces animaux ont une longue durée de vie et
participent à l’accomplissement de plusieurs cycles de
production. La composante du cheptel vif appartenant au fonds
de roulement est représentée par la totalité des animaux en
élevage destinés à la vente (taureaux engraissés, veaux,
agneaux, porcs engraissés, poulets de chair, etc.). Tous ces
animaux ont une courte durée de vie et participent à
l’accomplissement d’un seul cycle de production.

4.3 Investissements en agriculture

Dans l’économie rurale, comme d’ailleurs dans toutes


les branches économiques, l’investissement2 constitue le

2
Investissement – placement de capitaux dans des entreprises industrielles,
26
principal facteur qui assure la croissance de la production
agricole, le taux de croissance étant directement proportionnel
au niveau des fonds investis dans l’agriculture.
Les investissements peuvent être définis comme le
montant total dépensé pour créer de nouvelles capacités de
production, le remplacement de celles usées et la
modernisation de celles existantes.
Comparés aux investissements dans d’autres secteurs,
les investissements dans l’agriculture présentent les
caractéristiques suivantes :
- contrairement à l’industrie, dans l’agriculture, une
unité de produit s’obtient avec un plus grand volume de fonds
fixes ;
- la croissance de la production agricole n’est pas
proportionnelle au volume des fonds investis ;
- la récupération des investissements se fait après une
longue période de temps à compter de leur réalisation.
La croissance rapide de la production agricole est
obtenue grâce à des investissements dans les secteurs
productifs (par exemple : l’acquisition d’animaux engendrant
de grandes productions, la réalisation des travaux
d’améliorations foncières, la réalisation de plantations d’arbres
fruitiers et de vignes intensives).
Les investissements dans l’agriculture peuvent être
classés selon plusieurs critères :
a) selon la destination économique, les investissements
sont de deux types :

agricoles et commerciales, avec la fin d’obtenir de bénéfices.


27
- investissements productifs, sont ceux qui participent à
l’obtention et à la croissance de la production (investissements
destinés à l’acquisition d’animaux de production, à la création
de plantation d’arbres fruitiers et de vignes) ;
- investissements non productifs, sont des
investissements qui ne contribuent pas à l’obtention de la
production, mais qui aident au bon déroulement du processus
de production (investissements pour les voies de
communication et moyens de transport).
b) selon la sphère d’action, les investissements sont de
trois types :
- investissements spécifiques, sont des investissements
par unité de production (superficie ou animal) ou par unité de
produit ;
- investissements communs, sont des investissements
pour atteindre un objectif pouvant être utilisé a plusieurs fins
(investissement pour la construction d’un entrepôt, d’un
stockage) ;
- investissements généraux, sont des investissements
destinés à atteindre un objectif d’intérêt général (siège
administratif).
c) selon le mode de participation à l’introduction du
progrès technique, les investissements sont de deux types :
- investissements de rétablissement, sont des
investissements qui participent au remplacement, à
l’agrandissement ou la reconstruction des fonds fixes sans
apporter de modifications au niveau technique de ces fonds ;
- investissements de modernisation, sont des
investissements par lesquels le remplacement, l’agrandissement
et la reconstruction de fonds fixes se font dans les conditions
28
de l’élévation du niveau technique, des paramètres des moyens
de production respectifs.
d) selon la structure des dépenses, les investissements
sont de deux types :
- investissements à grosse consommation de main-
d’œuvre, (investissements pour la réalisation de travaux
d’hydro-amélioration) ;
- investissements à grosse consommation de moyens
matériels (investissements pour la réalisation de certains
complexes zootechniques de type industriel, investissements
pour l’acquisition de machines et installations agricoles).
e) selon la source de financement, les investissements
sont de trois types :
- investissements financés par le budget de l’Etat ;
- investissements financés sur fonds propres ;
- investissements garantis par l’attraction de capitaux.

4.4 L’amortissement

Représente la valeur de remplacement du capital qui


s’use avec le temps (bâtiments, machines, tracteurs,
améliorations foncières), et la partie usée est incluse dans le
coût de production, au fur et à mesure qu’elle est obtenue.
L’amortissement du capital s’avère nécessaire, d’une part, afin
de créer les montants nécessaires à l’acquisition de nouveaux
équipements, et, d’autre part, pour inclure dans les coûts de
production les montants constituant la consommation (la
contribution de ces équipements pour l’obtention d’un produit).
Suite à l’utilisation, le cheptel mort est affecté par
l’usure physique, que par l’usure morale.
29
L’usure physique représente la perte progressive des
propriétés techniques d’exploitation du cheptel mort. Cette
perte peut être due à son utilisation ou à sa non-utilisation ainsi
qu’à l’action des facteurs environnementaux.
L’usure morale représente la dépréciation de la valeur
ou de la production du cheptel mort, avant l’usure physique
complète. Cela est dû soit à la baisse du prix des équipements
soit à l’apparition d’autres équipements plus efficaces. L’usure
morale ne modifie pas la taille du fonds d’amortissement, mais
raccourcit la durée d’exploitation des dits biens. Afin de
déterminer l’amortissement, il faut prendre en compte l’état des
biens. De ce point de vue, les biens sont classés en trois
catégories :
- biens dans la durée normative d’exploitation ;
- biens en exploitation après l’expiration de la durée normale
d’exploitation ;
- biens déclassés avant l’expiration de la durée de vie normale
d’exploitation.
Parmi ces trois catégories de biens, ce n’est que pour la
première catégorie que l’amortissement s’applique.
La norme d’amortissement représente la taille du
pourcentage avec lequel un bien durable est amorti au cours
d’une année.
Elle est directement proportionnelle à l’intensité de
l’usure de l’équipement respectif et inversement
proportionnelle à la durée de son fonctionnement.

30
4.5 Sources de garanties avec capital en agriculture

Afin de créer du capital, les entreprises agricoles


utilisent les trois catégories de ressources suivantes : ressources
propres, ressources budgétaires (provenant du budget de l’Etat)
et ressources attirées (provenant des marchés financiers).
Ressources propres
Sont représentées par les montants dont dispose
l’agriculteur, montants investis pour obtenir la production
agricole (acquisition de nouveaux tracteurs et machines
agricoles, acquisition d’animaux, semences, engrais, etc.). Ces
ressources financières portent la dénomination
d’autofinancement et sont obtenues en retirant une partie des
revenus agricoles.
Ressources budgétaires
Sont représentées par le soutien apporté par l’Etat aux
producteurs agricoles.
Ce soutien est représenté par : des indemnités, des
primes de production, des compensations, des avantages
fiscaux, des garanties pour l’obtention de prêts, etc.
Ressources attirées
Afin d’obtenir les capitaux dont ils ont besoin pour
réaliser leur production, les producteurs agricoles peuvent
recourir à deux sources de financement :
- prêts bancaires ;
- attirer des capitaux.
L’obtention de prêts bancaires se fait après une
vérification approfondie des investissements à s’effectuer avec
les montants empruntés. Pour l’octroi de prêts, les banques
exigent des garanties matérielles (hypothèque) et des
31
engagements fermes de rembourser le prêt au délai prévu
(échéance), sur la base des contrats fermes conclus par écrit
entre le bénéficiaire du prêt (débiteur) et la banque (créancier).
L’attraction de capitaux diffère des prêts bancaires en
ce sens que le remboursement des capitaux attirés n’est pas
obligatoire. L’investissement du capital attiré se fait par
l’émission et l’achat d’actions (sur la base desquelles les
propriétaires perçoivent des dividendes).

5 LA TERRE

Représente la principale composante du capital agricole


et l’élément clé de l’économie rurale.

5.1 Le fonds foncier et ses composantes

Le fonds foncier d’un pays comprend la totalité des


terres de toute nature (quelle que soit leur destination ou
qu’elles fassent partie du domaine public ou privé).
Selon la destination des terrains, le fonds foncier se
compose des catégories de terrains suivantes :
- terrains à destination agricole ;
- terrains à destination forestière ;
- terrains en permanence immergés ;
- terrains à bâtir intra-muros ;
- terrains ayant des destinations spéciales.
a) Les terrains à destination agricole sont les terrains
utilisés pour la production agricole végétale. Cette catégorie
comprend les catégories de terrains suivantes :
- terrains agricoles productifs ;
32
- terrains occupés par des constructions agro-
zootechniques ;
- installations de pêche et d’améliorations foncières ;
- routes technologiques et d’exploitation agricole ;
- des plates-formes et des espaces de stockage qui
répondent aux besoins de la production agricole.
Les propriétaires de terrains agricoles sont tenus par la
loi de cultiver intégralement les terrains possédés et d’assurer
la protection du sol.
b) Les terrains à destination forestière sont représentés
par :
- terrains boisés ou terrains utilisés pour la culture,
production ou gestion forestière ;
- terrains destinés aux boisements ;
- terrains improductifs (rochers, blocs de pierres, etc.)
Le fonds forestier représente la totalité des terrains
destinés aux boisements ou qui répondent aux besoins de la
culture, de la production ou de l’administration forestière.
Selon les fonctions qu’elles remplissent, les forêts se
classifient en deux groupes :
- forêts de production, qui ont pour destination la
production de matière ligneuse pour l’industrie de
transformation du bois ;
- forêts de protection, qui conditionnent la préservation
et le développement de certains objectifs d’intérêt économique,
social ou scientifique.
c) Les terrains en permanence immergés sont
représentés par : les lits des rivières, le fond des lacs et des
étangs naturels, le fond des lacs d’accumulation aux niveaux
maximales de rétention et le fond de la mer territoriale.
33
d) Les terrains à bâtir intra-muros3 sont les terrains
afférents aux localités urbaines et rurales, inclus dans le
périmètre constructible approuvé selon la législation en
vigueur. Sur ce terrain, il y a : des constructions résidentielles,
des cours, des objectifs socio-culturels, des objectifs
économiques, des constructions agro-zootechniques, des
marchés et des réseaux de rues, etc.
e) Les terrains ayant des destinations spéciales sont les
terrains utilisés pour les transports routiers, ferroviaires, navals
et aériens, ainsi que les constructions et les installations
afférentes. Sont également inclus dans cette catégorie les
terrains où se trouvent des constructions hydrotechniques,
thermiques, de transport d’énergie électrique et de gaz naturels,
de télécommunications, pour les exploitations des mines et
pétrolières, les réservations, les monuments naturels, les
ensembles et sites archéologiques et historiques.

5.2 Caractéristiques économiques de la terre

La terre se caractérise par toute une série de traits


spécifiques, qui la distingue des autres moyens de production.
Ces traits sont les suivants :
a) La terre est limitée comme étendue, la superficie de
terrain cultivable étant déterminée par ses limites territoriales.
Etant donné que dans une exploitation agricole les limites du
terrain sont déterminées par les frontières, on ne peut pas

3
Terrain à bâtir intra-muros – territoire qui comprend la superficie bâtie
d’une ville ou d’un village.
34
l’agrandir en superficie, mais on peut intervenir en modifiant
son mode d’utilisation et/ou la fertilité.
b) La terre ne peut pas être multipliée, étant considérée
un moyen de production qui se borne à modifier sa fertilité, ne
pouvant pas être utilisé à la place d’un autre moyen de
production. Ce trait impose la nécessité d’une utilisation
optimale de la terre.
c) La terre ne peut pas être remplacée pour l’obtention
de produits végétaux, quelles que soient les avancées de la
science.
d) La terre ne s’use pas par l’utilisation et elle améliore
en permanence sa capacité de production. De ce point de vue la
terre ne subit ni usure physique ni morale, elle participe à un
nombre infini de cycles de production. La terre est l’un des
écosystèmes les plus originaux et les plus viables de la
biosphère, fonctionnant comme une véritable usine productrice
de nutriments.
e) La terre est immobile, ce trait constituant une
caractéristique objective par rapport aux autres moyens de
production.
Si les autres moyens de production peuvent être
déplacés d’une exploitation agricole à une autre, alors
l’utilisation de la terre comme moyen de production est lié à sa
localisation dans l’espace.
En tant qu’objet de travail, la terre n’est pas déplacée
d’un endroit a un autre au cours de sa culture, comme c’est le
cas des autres moyens de production (tracteurs, machines
agricoles, etc.).

35
5.3 Cadastre foncier

Le cadastre foncier représente l’activité garantissant la


connaissance et l’inventaire systématique et permanent du
fonds foncier par un complexe d’opérations techniques,
économiques et juridiques. Les données obtenues suite aux
opérations de cadastre s’inscrivent dans un registre spécial
nommé registre de cadastre4. Le cadastre foncier est composé
de plusieurs documents où est présentée la situation
topographique, économique et juridique de toutes les catégories
de terrains.
Le cadastre établit l’état de succession, de parcellisation
(fragmentation), de nature, de classe, de fertilité et de revenus
liés à chaque superficie, jouant un rôle déterminant dans la
justification des impôts et du prix du terrain.
Le cadastre foncier est composé des éléments suivants :
a) Le cadastre foncier général est un système
informationnel unitaire obligatoire de tous les terrains et des
constructions, par formes de propriété et par destinations. Il
comprend des données techniques, économiques et juridiques.
b) Le cadastre foncier technique fait l’inventaire des
terres agricoles et comprend des données techniques relatives à
la délimitation des frontières et le marquage des terres à travers
des barrières.
c) Le cadastre foncier économique fournit les données
nécessaires pour la classification des terres selon la destination
économique en classes de qualité pour chaque terrain.

4
Registre de cadastre – registre où sont inscrites les données
d’identification des propriétés foncières d’un certain territoire
36
d) Le cadastre juridique réalise l’identification et
l’évidence des propriétaires et des titulaires de propriété, ainsi
que des actes juridiques concernant les droits réels sur les
terrains.

6 TRAVAIL EN AGRICULTURE

Du point de vue économique, le travail est un facteur de


production qui présente une série de caractéristiques distinctes
qui le différencient des autres facteurs de production.

6.1 Caractéristiques du travail en agriculture

En agriculture, le travail représente le facteur


déterminant pour la mise en valeur des ressources et influence
de manière décisive la quantité et la qualité de la production.
Dans l’économie rurale, la part des dépenses de production
nécessaires à la main-d’œuvre représente entre 30 et 60% des
dépenses totales.
Le travail dans l’agriculture présente des
caractéristiques techniques et économico-sociales,
caractéristiques dues aux particularités de déroulement des
activités dans ce domaine.
Les caractéristiques techniques sont les suivantes :
- le travail dans l’agriculture est difficile, la plupart du
temps il est effectué à l’extérieur, dans des conditions
difficiles ;
- le travail dans l’agriculture est diversifié, n’étant pas
spécialisé comme dans le cas des autres branches
économiques ;
37
- le travail dans l’agriculture est variable dans le
temps, dépendant étroitement de certaines périodes calendaires
(par exemple le caractère saisonnier du travail dans le secteur
de la production végétale) ;
- le travail dans l’agriculture est subordonné aux
besoins des êtres vivants (par exemple quel que soit le système
d’élevage d’animaux, ceux-ci doivent être pris en charge
quotidiennement, tandis que dans la culture des plantes
l’exécution de certains traitements ne doit pas être effectuée
qu’au moment opportun).
Les caractéristiques économico-sociales sont les
suivantes :
- le travail dans l’agriculture est un travail de type
familial, qui ne coûte apparemment rien, dans les petites
exploitations ce travail n’est pas pratiquement pas quantifié. Le
travail dans son propre ménage est d’une grande importance
pour l’agriculteur, car ce dernier ne ressent pas le poids et la
difficulté du travail effectué ;
- le travail dans l’agriculture est peu spécialisé, par
rapport à la spécialisation extrêmement étroite dans l’industrie.
Pour les exploitations agricoles où la polyculture est pratiquée,
la diversité des opérations s’accroit proportionnellement au
nombre de cultures et de technologies agricoles ;
- la qualité du travail dans l’agriculture est difficile à
évaluer, les effets du travail devenant visibles à la fin du cycle
de production (au moment de l’obtention de la production) ;
- le travail dans l’agriculture est difficile à contrôler,
car l’activité se déroule sur de grandes surfaces, ce qui se
traduit par une faible productivité en cas de manque de
supervision ;
38
- le travail dans l’agriculture est peu sûr pour les
salariés, la main-d’œuvre est saisonnière et les travailleurs
préfèrent un service plus sûr, comme dans l’industrie.

6.2 Productivité du travail dans l’agriculture

Concept de productivité
La productivité établit un lien quantitatif entre la
production et les facteurs de production utilisés. La
productivité du travail peut être définie en tant que rapport
entre la production obtenue dans le processus de production et
le facteur et/ou les facteurs de production utilisés, et est
déterminée conformément à la formule :

P
W =
F

Où: W = productivité;
P = production;
F = facteur/facteurs de production

Pour une meilleure compréhension, nous présentons


deux types de productivité:
- productivité partielle des facteurs de production;
- productivité globale des facteurs de production.

Productivité partielle des facteurs de production


Les formules de la productivité partielle établissent une
relation entre la production donnée et un seul facteur de
production qui sous-tend son obtention et revêt trois formes: la
39
productivité du travail, productivité du capital et la productivité
de la terre.

La productivité du travail (WM) est déterminée comme


le rapport entre la production obtenue et le travail dépensé, en
utilisant la formule:
P
WM =
M
La production obtenue (P) est calculée en unités
naturelles (pièces, mètres, litres, kilogrammes, etc.), unités
naturelles conventionnelles (tracteurs, tonnes de carburant,
etc.) et unités de valeur (unités monétaires). La consommation
de travail (M) est calculée comme le travail vivant dépensé
(personne-heures, jours, mois, années).

La productivité du capital (WK) est obtenue en reliant la


production obtenue au capital consommé, selon la formule:
P
WK =
K
La production obtenue (P) est également calculée en
unités naturelles, et le capital consommé (K) est exprimé en
argent.

La productivité de la terre est déterminée comme un


rapport entre la production obtenue et la superficie de terrain
utilisé pour obtenir cette production, selon la formule:

P
WP =
S

40
La production obtenue (P) est également calculée en
unités naturelles, tandis que la superficie utilisée (S) est
exprimée en hectares.

La productivité globale des facteurs de production


La productivité globale (WG) représente un rapport entre
la production obtenue (P) et les facteurs de production utilisés
suivants:
- le travail (M);
- la consommation de capital mesurée par la
dépréciation à des prix constants (CC);
- les consommations intermédiaires mesurées par leur
volume à des prix constants (CI).
P
WG =
M  CC  CI

6.3 Traits et niveau de productivité du travail dans


l’agriculture

La productivité dans l’agriculture présente les traits


spécifiques suivants:
- est influencée par les conditions pédoclimatiques (qui
diffèrent d’une année à l’autre), ce qui permet de calculer la
productivité du travail en moyenne sur plusieurs années (entre
3-5 ans);
- peut être calculée une seule fois par an à la fin de la
période. Pour le calcul de la productivité du travail au cours de
l’année, certains indicateurs partiels peuvent être utilisés
(volume de travaux effectués dans une unité de temps, etc.);

41
- grâce au même processus de production, un ou
plusieurs produits principaux peuvent être obtenus. En plus des
principaux produits (qui ont une grande utilité économique),
des sous-produits sont également obtenus.
- le niveau de productivité du travail dans l’agriculture
dépend non seulement du niveau de dotation technique et de
compétence des travailleurs, mais aussi de la qualité biologique
(capacité de production) des plantes et des animaux. A même
consommation de travail et de moyens, le niveau de
productivité du travail peut être diffèrent selon le potentiel
productif des plantes et des animaux, de leur capacité à
capitaliser sur toutes les conditions données.
Le niveau de la productivité du travail (W) est exprimé
par la quantité de produits (Q) obtenue dans l’unité de temps
(T) ou par le temps dépensé pour obtenir une unité de produit
(Q), et est déterminé selon les formules suivantes:

Q T
W = ou W =
T Q

La croissance de la productivité du travail est


influencée par les catégories de facteurs suivantes:
- facteurs naturels, représentés par les conditions
climatiques et de fertilité, le volume, la structure et la qualité
des ressources naturelles;
- facteurs techniques, représentés par le niveau de la
science, de la technique et de la technologie;
- facteurs économiques, représentés par l’organisation
et la gestion de l’activité économique;
42
- facteurs sociaux, représentés par les conditions de
travail et de vie;
- facteurs psychologiques, représentés par le
comportement et les résultats des salariés, les conditions de
travail, etc.;
- facteurs structurels, représentés par des changements
dans la structure des produits, etc.

7 PRODUCTION AGRICOLE

La production agricole est le résultat des processus


complexes de transformation de la substance anorganique et
organique à l’appui des organismes vivants (plantes et
animaux) en bien matériels.

7.1 Systèmes de production et concentration de la


production agricole

Les systèmes de production poursuivent le mode


d’utilisation des facteurs de production spécifiques à
l’agriculture.
Tout au long du temps dans l’agriculture, on a
pratiqué deux systèmes d’exploitation :
- système extensif ;
- système intensif.
Le système extensif implique la croissance de la
production sur la base de l’agrandissement de la superficie de
terrain et du volume de la main-d’œuvre, tandis que la dotation
technique et la productivité du travail restent constantes. Ce
système nécessite en général de petits capitaux d’exploitation,
43
peu de connaissance techniques et technologiques et de grandes
superficies de terrain.
Les systèmes extensifs sont basés sur le potentiel du
système, le volume de la production étant assuré par le nombre
d’unités de production.
Le système intensif implique une croissance de la
production en augmentant la productivité du travail et
l'équipement technique, sans changer la taille de l’exploitation
agricole. Le développement de ce système de production
nécessite la mise en œuvre de nouvelles technologies (plus
chères mais plus efficaces).
Les systèmes intensifs visent à atteindre un volume de
produits agricoles aussi important que possible en utilisant de
grandes quantités de dépenses par unité de production.
La concentration de la production est un processus
dynamique d'augmentation de la production agricole.
En agriculture, la concentration de la production se fait
de deux manières:
- concentration verticale (concentration de production
intensive), qui représente le regroupement des facteurs de
production sur une même superficie de terrain. La superficie
des terres étant limitée, l'accent doit actuellement être mis sur
la concentration verticale de la production, donc sur
l'augmentation des rendements par unité de surface ou par
animal.
- concentration horizontale (concentration extensive de
production), qui représente le regroupement des facteurs de
production sur les branches et les grandes unités de production.

44
7.2 Systèmes de production pratiqués en
Europe du Nord

L'agriculture des pays européens se caractérise par la


diversité dans tous les domaines (systèmes de culture, structure
des exploitations agricoles, gestion des exploitations, etc.).
Bien que la tradition agricole et les conditions naturelles
diffèrent d'un pays à l'autre, il existe une volonté de toujours
produire davantage, ce qui a pour conséquence le caractère
productiviste des systèmes de production.
Dans les pays développés en agriculture (tels
Allemagne, Pays-Bas, Danemark, France), il existe deux
grandes catégories de systèmes de production: les systèmes
productivistes et les systèmes à faible productivité.
Les systèmes productivistes se caractérisent par une
productivité élevée des terres, du capital et du travail, tandis
que la productivité de la consommation intermédiaire est
relativement faible (car des rendements de plus en plus élevés
sont obtenus). En Europe du Nord, il existe les systèmes de
production suivants: systèmes céréaliers, systèmes d'élevage et
systèmes mixtes.
Les systèmes céréaliers occupent plus de 50% de la
superficie arable de l'Union européenne et sont principalement
représentés par de grandes exploitations (avec des superficies
supérieures à 50 hectares) et dans une moindre mesure par de
plus petites exploitations (avec des superficies inférieures à 50
hectares). Ces exploitations atteignent des rendements élevés
car elles utilisent une forte mécanisation et utilisent
massivement des engrais chimiques et des produits
phytopharmaceutiques. La production obtenue est
45
commercialisée en intégrant l'exploitation dans des filières
agroalimentaires fortes et bien structurées.
Les systèmes d'élevage d’animaux sont de deux types:
le système de pâturage et le système d'agriculteurs spécialisés.
Le système de pâturage utilise des prairies naturelles. En
hiver, l'alimentation animale est assurée par des cultures
fourragères d'ensilage ainsi que des fourrages composés de
qualité.
Le système d'agriculteurs spécialisés est une méthode
encore plus intensive d'élevage d'animaux et est représenté par
ce système dans lequel les éleveurs s'occupent également de la
culture des plantes de plein champ. L'élevage d'animaux est la
préoccupation fondamentale de l'agriculteur, la culture en plein
champ reste essentielle car elle fournit les aliments nécessaires.
Les systèmes d'agriculture mixte sont représentés par la
polyculture et l'élevage d’animaux, et sont des systèmes
intensifs dont la productivité diffère selon la région
géographique.

7.3 Systèmes de production pratiqués en


Europe du Sud

Dans les pays du sud de l'Europe, il existe des


différences entre les régions intérieures et côtières, en termes
d'organisation agricole et de technologies de culture. Par
rapport à l'agriculture des pays du nord de l'Europe,
l'agriculture des pays méditerranéens se caractérise par une
faible productivité.

46
Dans l'agriculture des pays méditerranéens, il existe
deux types de systèmes de production: les systèmes extensifs et
les systèmes productivistes.
Les systèmes extensifs sont basés sur la culture
céréalière ou l'élevage ovin et ont un faible niveau de
productivité, les zones côtières les plus développées ont une
productivité plus élevée.
Les systèmes productivistes ont une localisation
ponctuelle, ce qui prouve leur caractère récent. Ils sont apparus
après la réalisation de quelques travaux d'amélioration qui ont
représenté des investissements coûteux. Ils sont représentés
par:
- des systèmes (céréales et élevage d’animaux)
similaires à ceux de l'Europe du Nord;
- des systèmes spécifiques aux pays méditerranéens
basés sur une culture arboricole (olives et agrumes) et des
vignes.

7.4 Spécialisation de la production agricole

L'agriculture comprend: la production de légumes et la


production animale.
La production de végétaux comprend les branches de
production suivantes: céréales, légumineuses, plantes
techniques, plants de semence, plantes fourragères, culture
maraîchère, viticulture, culture fruitière, floriculture et
arboriculture.
La production animale comprend les branches de
production suivantes: élevage de bétail, élevage de porcs,
élevage de moutons, élevage de chèvres, élevage de chevaux,
47
élevage d'oiseaux, pisciculture, apiculture, sériciculture
(élevage de vers à soie), héliciculture (élevage d'escargots).

8.LE DÉVELOPPEMENT RURAL

8.1 La politique de développement rural de


l'UE et en Roumanie

La politique agricole commune (PAC), qui a vu le jour


avec la Traité de Rome (1957), a été une espèce de laboratoire
du processus d'intégration européenne. L'article 39 énonçait les
objectifs de la PAC et s'arrêtait également sur les disparités
structurelles existant entre les systèmes agricoles des pays
membres et sur la nécessité de les corriger par des mesures
communes et des actions spécifiques. Au niveau du principe,
on met déjà en évidence l'intérêt communautaire pour ce qui
allait devenir la politique des structures agraires et, plus tard, la
politique de développement rural. En novembre 1996 la
Conférence de Cork sur le développement rural, promue par la
Commission Européenne, se conclut par la rédaction d’une
déclaration qui énonce les principes, et les objectifs de la
Politique de Développement Rural (PDR);
Les principes de la PDR
1. La multifonctionnalité : elle nécessite la rémunération
des exploitants agricoles non seulement pour l'activité primaire
qu'ils effectuent, c'est-à-dire la production de biens agricoles et
alimentaires, mais aussi pour les services qu'ils sont en mesure
d'offrir à la société en termes de biens publics, comme la
typicité, la sauvegarde de l'environnement, du paysage agraire
et des traditions rurales.
48
2. L'approche plurisectorielle : elle désigne la poursuite
d'un objectif de renforcement de l'économie rurale dans son
ensemble. En fait, il s'agit de démarrer une approche de type
intégré qui mette en relation tous les secteurs - non seulement
le secteur agricole - qui opèrent sur le territoire.
3.L'efficacité: la politique de développement rural doit
être mise en place à travers des programmes stratégiques
intégrées et à long terme, de façon à diriger au mieux les
instruments financiers, physiques, humains, vers la poursuite
des objectifs préfixés.
4.La simplification: la réglementation doit être
accessible et sûre dans le temps, avec des interventions aussi
sur le plan procédural que des normes.
5.La flexibilité: elle permet d'articuler la programmation
grâce à un éventail de mesures d'intervention intégrée et
d'objectifs prioritaires adaptables aux exigences des territoires
ruraux.
6.La subsidiarité: elle implique une forte
décentralisation programmatique et de gestion, ce qui favorise
les utilisateurs finals du territoire rural.
7.La transparence: elle représente un élément crucial
dans l'élaboration et dans la gestion des programmes de
développement rural. Elle est réalisable à partir d'un parcours
de programmation, de gestion et de monitorage qui implique
les sujets intéressés.
Les objectifs de la PDR
Objectifs généraux:
- renforcement du secteur agricole et forestier;
- amélioration de la compétitivité dans les zones rurales;
- sauvegarde de l'environnement et du patrimoine rural;
49
Objectifs spécifiques:
- amélioration et modernisation des structures des
exploitations agricoles et de celles de transformation et
commercialisation des produits agricoles;
- reconversion des productions;
- utilisation de nouvelles technologies;
- amélioration de la qualité des produits agricole et
alimentaires;
- développement durable des forêts;
- diversification des activités agricole et encouragement
aux activités alternatives;
- maintien du tissu social vital dans les zones rurales;
- développement d'activités économiques endogènes
afin de créer de nouveaux emplois;
- amélioration des conditions de vie et de travail dans
les zones rurales;
- promotion de systèmes agricole ayant un impact peu
élevé sur l'environnement;
- sauvegarde et promotion d'une agriculture durable;
- abolition des inégalités et promotion de l'égalité des
chances.
Les principales mesures d'intervention
Il y a 22 mesures de développement rural proposées par
l'UE pour l'élaboration des programmes Opérationnels
Régionaux.
Elles représentent une solution offerte pour les
responsables locaux leur permettant de choisir, sur la base des
caractéristiques sociales, environnementales et territoriales de
l'agriculture et des zones rurales qu'ils gèrent.

50
Les mesures d'intervention de la politique de
développement rural peuvent être regroupées en 3 grandes
catégories:
a) mesures de modernisation et de restructuration du
secteur agricole afin d'augmenter la compétitivité des zones
rurales
(par exemple les encouragements pour favoriser les
investissements dans les exploitations agricoles et dans celles
de transformation et commercialisation des produits agricoles,
l'installation des jeunes agriculteurs, les interventions de
modernisation du secteur des forêts et de la sylviculture);
b) mesures à caractère agro-environnementales et en
faveur des zones désavantagées
(par exemple les mesures et l'indemnité de
compensation distribuées pour soutenir l'activité agricole et la
sauvegardé du territoire dans les zones rurales défavorisées et
celles qui sont sujettes à des obligations environnementales
particulières);
c) mesures de diversification d'exploitation et
économique des zones rurales ou de promotion du territoire et
du développement rural, c'est-à-dire les mesures du véritable
développement rural, de nature territoriale et qui ont comme
objectif final le développement et la diversification
économique des activités dans les zones rurales
(par exemple l'amélioration du système foncier,
services essentiels pour l'économie et pour la population rurale,
encouragement des activités touristiques et artisanales).

51
8.2 Les objectifs généraux et les ensembles de propositions
de mesures sur la politique de développement rural

La proposition de réglementation identifie les trois


objectifs généraux de la politique de développement rural:
1. L'amélioration de la compétitivité de l'agriculture et
de la sylviculture à travers le soutien à la restructuration;
2. L'amélioration de l'environnement et de l'espace
naturel à travers le soutien à la gestion du territoire;
3. L'amélioration de la qualité de la vie dans les zones
rurales et l'encouragement de la diversification des activités
économiques.
Pour chaque objectif la Commission Européenne
indique un ensemble de propositions de mesures considérées
comme le mieux adapté à sa réalisation.
Objectif 1 – Amélioration de la compétitivité du
secteur agricole et forestier
Ensemble de propositions
a. Renforcement du capital humain:
- formation professionnelle
- installation des jeunes
- préretraite
- utilisation de la part des agriculteurs des services de
consultation pour les exploitations
- démarrage des services techniques et de consultation
b. Renforcement du capital physique:
- investissements dans les exploitations agricoles et
forestières (modernisation)
- augmentation de la valeur ajoutée des forêts
- développement des infrastructures agricoles
52
- restauration et prévention des dommages au potentiel
agricole pour désastres naturels
c. Qualité des produits et des processus:
- réalisation des standards
- qualité alimentaire
- promotion et information sur des produits de qualité
de la part des groupes de producteurs
Objectif 2 – Amélioration de l'environnement et de
l'espace naturel et gestion du territoire
Ensemble de propositions
a. Utilisation durable des terrains agricoles:
- indemnité de compensation pour zones de montagne
- indemnité de compensation pour zones défavorisées
- mesures agro-environnementales et de bien-être des
animaux
- investissements non productifs
b. Utilisation durable des terrains forestiers:
- premier boisement de terrains agricoles
- premier boisement de terrains non agricoles
- mesures écoforestières
- action de restauration et de prévention forestière
- investissements non productifs
Objectif 3 – Diversification de l'économie rurale et
qualité de la vie en milieu rural
Ensemble de propositions
a. Diversification de l'économie rurale:
- diversification vers des activités non agricoles
- encouragement des activités touristiques
- protection, valorisation et gestion du patrimoine rural
et naturel
53
b. Amélioration de la qualité de la vie:
- développement des infrastructures pour communes
rurales afin de fournir des services essentiels à la population et
à l'économie rurale
- renouvellement et développement des villages ruraux
La Commission Européenne attribue une importance
particulière à ces objectifs, confirmée par la création d'une
réserve spéciale de primes égale à 3% des ressources totales
communautaires consacrée au développement rural.
Parmi les lignes directrices de la politique de
développement rural se distingue celle du partenariat: elle
prévoit l'implication dans un esprit d'étroite concertation de
tous les sujets économiques et sociaux intéressés au cours du
cycle entier de programmation.
En outre, on prévoit la création:
- d'un réseau national de développement rural,
auquel devront prendre part tous les partenaires intéressés, pour
faciliter l'échange d'expériences et l'unité stratégique de la
gestion des actions;
- d'un réseau européen de développement rural, dont
les objectifs principaux seront la récolte et la diffusion
d'information sur les actions communautaires en matière de
développement rural, la diffusion et la consolidation des
bonnes pratiques, le soutien aux réseaux nationaux.

8.3 Comment le développement rural peut-il


corriger la PAC

Il est évident que les politiques de développement rural


sont beaucoup plus neutres par rapport aux dynamiques
54
mondiales et mondialisées des marchés agricoles et elles
donnent aussi des priorités valables pour le développement des
territoires ruraux dans le monde entier.
L'article 69 permet à l'Etat membre de destiner jusqu'à
10% des ressources des primes PAC (terrains emblavés,
zootechnique culture spéciale) pour stimuler les productions de
qualité et la durabilité environnementale.
Les ressources de l'article 69 peuvent donc être
destinées aux exploitations qui pratiquent le biologique ou
d'autres productions de qualité comme le DOP (Dénomination
d'origine protégée) ou IGP (indication géographique protégée)
et recevoir ainsi la prime unique à l'exploitation.
Pour la zootechnique on pourrait introduire pour la
première fois une compensation au revenu pour les
exploitations zootechniques biologiques en couplant la prime
aux vaches nourricières et aux veaux mâles avec celle aux
superficies fourragères.
Il est évident qu'utiliser les ressources de l'article 69 en
faveur des intégrations au revenu pour le bio qui jusqu' à
maintenant proviennent des mesures agro-environnementales
signifie avoir beaucoup plus des ressources à disposition pour
arriver finalement à 20% des superficies agricoles bio.
La production de qualité est en soi limitée, c'est un
mécanisme de gestion de l'offre qui permet aux producteurs de
gagner davantage et de ne pas inonder le monde de produits au
rabais (subventionnés).
Quelques choix stratégiques
Accès à la terre
Le prix des terrains sont extrêmement élevés, sans
rapport avec leur valeur productive et sous une continuelle
55
pression spéculative qui leur donne de la valeur à cause de leur
potentielle constructibilité.
En théorie, dans les règlements du développement rural,
sont aussi prévus des fonds pour la recomposition des
domaines terriens, mais la réalité des prix fait en sorte que ces
mesures ne soient même pas prises en considération.
Le rôle fondamental des petites exploitations
La plupart des exploitations agricoles est à caractère
familial et à temps partiel (l'exploitation qui est gérée par des
travailleurs qui gagnent leur revenu principal en dehors de
l'agriculture).
Ces exploitations sont tout de même les gardiennes
d'une immense partie du territoire national et contribuent
concrètement à la production agricole nationale en allant bien
au-delà des exigences de la seule consommation familiale.
La reconnaissance du rôle des micro-exploitations dans
la gestion du territoire est cruciale de même que la
reconnaissance du rôle de chaque producteur comme gardien
du territoire.

8.4 La politique de développement rural


et les jeunes spécialistes

Dans le contexte de la définition d'une politique de


développement rural réellement intégrée et cohérente et de
nature strictement territoriale, les jeunes spécialistes ont un rôle
particulier et ils deviennent une priorité stratégique
fondamentale.

56
Les jeunes spécialistes en agriculture ont les qualités
pour avoir un rôle fondamental dans les politiques du
développement rural territorial:
- ouverture à l'innovation et à la technologie ;
- flexibilité dans les processus de formation initiale et
continue ;
- capacité d'adaptation et d'investissement vers l’avenir;
- sensibilité aux processus de développement durable.
La politique de développement rural offre aux jeunes
spécialistes l'instrument pour pouvoir démarrer leur activité:
- investissement à l'exploitation ;
- amélioration de la valeur ajoutée des produits
agricoles et de leur qualité ;
- respect de l'environnement et du paysage naturel ;
- accès à la terre ;
- accès au crédit ;
- diversification économique ;
- infrastructure de support ;
- services pour la population rurale.
L'exploitation agricole jeune, bien qu'ancrée dans le
territoire rural et consciente de ses fonctions économique,
environnementales et sociales tournées vers le développement
des zones rurales, incarne le vrai modèle agricole
multifonctionnel, une nouvelle agriculture dont le
développement rural a besoin.
Il s'agit de réaliser et soutenir une exploitation:
- vitale dans le territoire ;
- multifonctionnelle ;
- intégrée dans le territoire et dans la société
- solidaire ;
57
- de qualité ;
- sûre et pour la sécurité ;
- compétitive ;
- étique et responsable socialement.
Un modèle d'exploitation jeune ayant les
caractéristiques suivantes:
- compétitivité et intégration dans le territoire ;
- multifonctionnalité, innovation technologique et des
processus, extension des services ;
- sécurité alimentaire et qualité des produits et
possibilité de garder la trace de l'origine du produit ;
- durabilité environnementale, économique et sociale.
Instruments pour augmenter la valeur ajoutée de
l'exploitation :
- soutenir les actions locales pour offrir des services aux
exploitations et favoriser le passage de la conversion de
l'exploitation à celle du territoire ;
- réformer les critères d'accès des financements pour les
organisations des producteurs biologiques afin de garantir aussi
à leurs associations de multi produits le soutien de l'Union et
favoriser ainsi la commercialisation des productions ;
- rendre les mesures agro-environnementales plus
contraignantes que ce qu'elles sont maintenant en donnant une
priorité claire au biologique pour toutes les mesures et ne pas
permettre aux Etats/régions d'opérer des choix fortement
erronés
- financer les coûts de certification avec une attention
particulière au soutien de la certification des petites
exploitations ;

58
- cofinancer les investissements structurels, visant à
l'adéquation des structures d'exploitations pour l'élevage
zootechnique, pour la transformation et la commercialisation
des produits avec des critères de modulation.

9 LE PLAN D’AFFAIRE

C'est un document confidentiel décrivant les objectifs et


les buts de la société, démontrant en détail la manière de
réalisation de la société proposée.
Un plan d'affaires peut être utile pour présenter votre
société ou votre projet / idée d’affaire.
Cela peut être fait pour les affaires existantes (pour la
présentation à de potentiels partenaires ou financiers) et pour
les affaires à lancer.
Un plan d'affaires devrait tenir compte du profil de la
société, de l'environnement coomercial ou économique dans
lequel l'affaire sera developpée; des objectifs commerciaux et
de l'objectif à atteindre.
Selon la situation, certains chapitres peuvent être
nécessaires ou peuvent être manquants.
L'importance de chaque chapitre varie en fonction du but à
atteindre et du contexte dans lequel le plan d'affaires va être
réalisé.
Un plan d'affaires comprend généralement les chapitres
suivants:
1. Titre
2. Contenu et chapitres
3. Sommaire (une courte introduction)
59
4. Description de la societé et de l'affaire
5. Gestion de l'équipe et de la societé
6. Présentation du (des) produit (s) et / ou du /des
service(s)
7. Analyse du marché
8. Objectifs
9. Stratégie de la societé / de l'affaire
10. Informations financières
11. Annexes et autres documents

1.Titre
Il est particulièrement important et il doit refléter à quoi
le plan de la societé fait référence.
Sur la première page (à côté du titre) doit également
comprendre le contact et les données d'identification de la
societé (ces données peuvent être ajoutées dans un formulaire
résumé et dans le pied de page ou l'en-tête des pages
suivantes).

2. Contenu et chapitres
C'est un tableau avec les chapitres du plan d'affaires et
le nombre de pages que contiennent ces chapitres.
Dans certains cas, il pourrait être déplacé à la fin du
plan d'affaires.

3.Sommaire
Il devrait être aussi simple et concis que possible.
Il doit mettre en évidence les points clés d'un plan
d'affaires et est particulièrement important dans la présentation
de l'affaire.
60
4.Description de l'affaire
Elle contient des informations sur la societé (historique,
partenaires, fondateurs, équipements, machines, installations,
sièges sociaux, etc.).
Pour plus d'informations, une adresse Web décrivant la
societé peut être fournie.

5. L'équipe et la gestion de la societé


Il représente une brève présentation de l'équipe / des
personnes / des départements de la societé et la manière
d'organiser la gestion de la societé.

6. Presentation des produits et / des services


Ce chapitre du plan d'affaires comprend:
- la description et la mise en évidence de qualités (des
points forts) des produits et / ou services;
- la mise en évidence de certaines qualités et / ou
avantages par rapport aux produits et / ou services d'autres
sociétés concurrentes;
- des améliorations planifiées des produits et / ou
services de la société;
- présentation de nouveaux produits et / ou services déjà
prévus.

7. L’analyse du marché
Dans ce chapitre, il y a une présentation du marché des
produits et services de la société en tenant compte des aspects
suivants:
- nombre des clients existants et potentiels;
- la taille du marché;
61
- une segmentation possible du marché;
- la concurrence existante sur le marché;
- une brève présentation des informations sur les
tendances et une éventuelle évolution du marché (si cette
information est détenue);
- résumé des études de marché possibles.

8.Les objectifs
Il s'agit d'une estimation réaliste des objectifs de la
société et / ou de l'affaire à court et à long terme.

9.La stratégie de la société et / ou de l'affaire


La stratégie d'approche / d’introduction des produits /
des services sur le marché peut être décrite.
Il peut mettre en évidence la stratégie marketing pour
les produits / services respectifs ainsi que les moyens de la
mise en pratique.

10. Des informations financières


Dans ce chapitre fait référence aux aspects suivants:
- des informations provenant de divers rapports
comptables;
- estimations des ventes / revenues / futures dépenses.
Dans certaines situations, ce chapitre est le plus
important d'un plan d'affaires (par exemple, dans le cas
d'essayer d'obtenir des fonds auprès de divers organismes /
institutions nationaux, européens et internationaux).
De nombreux établissements / organismes ont leurs
propres exigences précises concernant les informations qu'ils
sont censés trouver dans ce chapitre.
62
11. Des annexes et d’autres documents
Ce chapitre contient des documents pertinents ou qui
soutiennent certains points de vue du plan d'affaires.
Parfois, les partenaires ou les institutions auxquels le
plan d'affaires est présenté ont des exigences spécifiques
concernant certaines informations et documents (officiels, non
officiels, copies, traductions, légalisations, etc.) qui doivent
être joints au plan d'affaires.

Conseils utiles
Avant de démarrer le plan d'affaires, il faut tenir compte
des spécificités de la société et des exigences des partenaires ou
institutions potentiels.
Ainsi, certains chapitres du modèle de plan d'affaires
présentés peuvent être unis ou éliminés.

63
BIBLIOGRAPHIE

1.Dona I. – Economie rurală, Ed. Economică, Bucureşti, 2000


2.Gavrilescu D., Violeta Florian – Economia rurală din
România, Ed. „TERRA NOSTRA”, Iaşi, 2006
3.Ghiță M. – Rural Economy, Ed. Printech, București, 2016,
ISBN: 978-606-23-0550-5
4.Ghiță M. – Economie rurală, Ed. Printech, 2009, ISBN: 978-
606-521-322-7
5.Honţuş D. – Economie rurală, Ed. Fundaţiei România de
Mâine, Bucureşti, 2008
6.Istudor N. – Dezvoltarea rurală şi regională a României în
perspectiva integrării în Uniunea Europeană, Ed. ASE,
Bucureşti, 2006
7.Moga T., Rădulescu C. Valentina – Dezvoltarea complexă a
spațiului rural, Ed. ASE, 2004
8.Otiman P. – Economie rurală, Ed. AgroPrint, Timişoara,
1999
9.Rădulescu C. Valentina – Dezvoltare regională şi rurală –
Aplicaţii, Ed. ASE, 2007

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