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ET PÉTRARQUE
THÈSE
par
CH.-ANT. GIDEL
ANGERS
IMPRIMERIE DE COSNIER ET LACHÈSE
Chaussée Saint*Pierre, 13
1857
INTRODUCTION,
! I
(t) Apollinatis Sidonii. Epis t., lib il, x... « Tanlum incrcbuH
multitude» (lesidiosoruin, ut liist vei paucissiini quique inctain la-
tialis lihgtia} proprietatem de trivialium Baibaris morum rubiginc
vindicaveritis, cain brevi abolitam defleamus... » Et Passim» —*
Nova bibliotbcca voter, Patrum., etc.» t. !,
11
1
' v
" et sur Pétrarque, '*
H) Lombartz, beusgardatz» f
ft
,
;tttiÈ je non &h\t
Peier que compratz,
i Si ferm non cslatz,
D*un sirventes faire
—
Es mes pessamèliz,
ftu'cl pogues rctrairô
Viatz obreumenz;
Qu'cl ito&tre emperairc'
.
Ajosta gran gciiz. *
1$
maisons,. Lombards, i ayez,* à vous bien défendre. »
La haine des Allemands était naturelle aux peuples
de l'Italie; elle leur était venue depuis les doulou-
reuses expéditions des successeurs.de Charlemagne;
nous trouverons un écho de cette haine nationale
dans les chants de Pétrarque (1).. « La gent d'Alle-
magne gardez-vous d'aimer, dit le Troubadour, et
sa compagnie n'allez pas rechercher ; le coeur me
soulève quand j'entends leur rauque jargon? (2). J>
(1) Voir pour tous ces noms les tomes 18,10,20* de PHist.
littér. de la France.
(2) V. le xx» vol.» de ÏÏIisl. littér. de la France.
(3) Per qu'es perdtitz
Solatz, c domnèis mal Volgutz?
75
Les vers obscurs, eu sens difficile et caché, aux
rimes chères et péniblement amassées, voyaient en-
core des champions lutter en leur faveur, et essayer
défaire prévaloir leurs beautés trop élevées.et in-;
accessibles à la foule. Les vers faciles trouvaient de
l'autre côté des avocats non moins hardis. Barthélémy
Zorgi se plaint du peu de gloire dont est récom-
pensé le talent poétique : partout des difficultés et
des obstacles ; un public difficile à contenter parce
que des goûts différents se le disputent, et des*
théories différentes se le partagent, « Faites un
chant obscur et de grande valeur, à peine y a-t-il
un homme qui l'entende; qu'il soit clair et facile à
comprendre, il n'est personne qui soit d'humeur à
en faire un grand cas (i). »
« <
(i) Voict l'ordre dans lequel M. Fauriel place ces poètes s Pierre
deila Vigne; l'empereur Frédéric; Bânleri da Palermoj ftuggerone
da Palermo; Arrigo, fils de Frédéric; Odo délie colonne; lngbll
tmli; Enzorë, roideSardalgne; Arrigo Testa; Jacopo da Letitino,
1250; Mazzcoda MeSsina, 1250.
79 '
............
Rime d'amor Usa* dolci e leggiadre.
. .... .....
Che quel di Lemosi creilon che avanzi
^
fan m'abbllis vostre cortois dctnan
Chi' eu non puis ne vuoil a vos cobrire i
>,
.
..........
«
(1) Voici un sonnet du Dante, il lie sera pas difficile d'y sentir
une force et une poésie plus grandes qne dans ceux que nous avons
déjà cités.
Tanlo è gcnlile, c tanto oncsla pare
La donna mia quand'eila atlrui saluta,
Ch'ogni lingua divien tremando muta,
E gti occlii non ardiscono di gnardarc.
Ella sen Va sentendosi laudarc
Bcnigtiamentc d'umilta Vestita,
t
E par che sia una côsa venuta
Di cielo in (erra a miracot mostrarc.
Mostra si piacente a chi la mira,
Che dà per gli occlii una dolcezza al core,
Che inlciuler non la puo, dit non la prova.
"E par che dclla sua labbia si
muova
Un spirlto soavc, epien d'amorc,
Clic va dicendo all'anima : sospira.
dents à la destruction de la liberté; des erimesy des
1
* '
-
(1) M nalhcry(p. 22. Pierre G&Hel, idée de la ville de Mont-
pellier, p. 113, 2^ partie, cite" par M. Ikjnouard u, p. 317.
88 -
in questa sua raccolto di vite» ch'cl Pctrarcha nello sue rime, do'
componimenli d'Arnaldo Daniello, di Pietro Raymondo, di Giraldo
di Borneilh, d'Artterigo di Pingulano, d'Anselmo Faydit. di Guglicl-
mo Figuera, e di Pietro d'Alvernia, s'cra scrvito. Percioché cssen-
domcne agio dato dal signor Lodovico Barbieri, a preso'i qualo sono
la maggior parte doit' opre di poeti di quclla nazionc, lutte l'ho
letle; ncsolamcnte furto atcUno di rilievo non ho trovato : ma no
anché (son per dire) cosa dcgna che un ingegno rome quelle del
Pctrarcha, se n'invaghissc, cosi son cite, per lo piu, scarsc, cd al
segno dcîla mediocrita. Onde fummi a credere, clie quoi fossoro
una mano di musici ccccltcnti, irt quel secolo searmigliato, et che
avessi loro piu coll' aririonia dol canto, che col artè del pocta dato
loro nomo.
107
....
(1) Ganzotî 8e. st. dernière.
L'amoroso pensiero
Onde s'alcun bel frutto ch'alberga deutro
Nasce di me; da voi vien prima il semé;
lo per me son quasi un terreno asciuto
Colto da vcS e'1 pregio e vostro in tutto.
(2) Folquet de Marseille, R. t. in, c. il, coup. iv.
Ë cortosc qu'cl be
Qti'icu die de licys no nais de me
Ans nais de s'amor natural
Que dins mon cor a près ostaL
(3) Arnaud do Mareuil, t. ni, c, i.
Car de vos sai, Dona, que m ve
Tôt quant icu fag ni dig de bc.
111
(i) Pétrarque,
Non Tcssin, Pb, Varp, Arno, Adige e Tebro,
Eufralc, Tigre, Nilo, Ermo, Indo e Gange,
Tana, Islro, Alfeo, Garonna e'1 mar che frange,
Rodano, Ibero, Ren, Senna, Albia, Era, Ebro,
...............
E volo sopra'l cielo, e giaccio in terra;
....
(2) Pétrarque, canz. m, n« slan.
Ch'io non sostegno
Alcun giogo men grave.
E se pur s'arma talor a dolersi
L'anima a cui vien manco
Consiglio, ovp'l martir l'adduce in forse,
Rappclla la délia sfrenala voglia
Subito vista ; che del cor mi rade
Ogni délira impresa, ed ogni sdegno
Fa'l veder lei soave
129
Ni les Troubadours ni Pétrarque n'épargnent les
éloges quand il faut vanter l'objet de leur amour,
Tout est parfait d'ans Laure, comme dans les châ-
telaines que célèbrent Bernard de Ventadour, Arnaud
de Mareuil et tant d'autres. Quand ce sont les mêmes
qualités qu'ils exaltent, l'expression peut-elle varier?
« Belle dame, dit Bernard de Ventadour, votre
corps gracieux, vos beaux yeux m'ont conquis, et
votre doux,regard, et l'éclat de votre visage; je ne
trouve rien qui égale votre beauté, vous êtes la plus
belle que jamais un coeur puisse choisir. » (1) Pé-
trarque n'est pas moins flatteur ; « Des plus beaux
yeux, du plus éclatant visage qui jamais ait brillé,
des plus beaux cheveux qui faisaient pâlir à côté
d'eux l'or et les rayons, du soleil, d'un gracieux
langage, d'un doux sourire mon coeur tirait sa force
et sa vie. » (2) Arnaud de Mareuil n'épargne pas les
détails, il loue la belle et blonde chevelure de sa
io
140
j'ai honlo aujourd'hui, i (I) Le premier sonnet de
Pétrarque semble inspiré par ce vers. Vpus qui «t
<
Dieus se laisse! per nos en crotz levar,
E receup mort e'n sufri Passio. <-*'•<
t
p fucina d'jnganni.,...
Ove'l ben rnore, e'1 mal si nuire e cria.
(3) Germonde, dame de Montpellier, t. ivtp, 327,
Roma, )i tracîjor
' Son tan pies d'error
Qu'on plus pot quascus monta
Qu'ecx jorn sa follor,
(4) Pétrarque, son, 106."
L'avara Babilonia ha coîmo'l sacco
D'ira di Dio, e di vizj cmpi c rei
Tanlo, che scoppia,
155
ciel cette prière : Qup l'Esprit-Saint entende mes
«
prières, et qu'il brise tes serres. Rome, que Dieu
t'abatte et t'anéantisse,.,; je te lo dis en vérité, tu
verras tomber ta puissance; et que Dieu le Sauyeur
du monde, me le laisse bientôt voir (l), » Ses
idoles, lit-on dans Pétrarque, seront dispersées sur
la terre, et ses tours superbes, qui menaçaient le
ciel ; et ceux qui les^ar^aient au dedans, au dehors,
dévorés par le feu (8).'» Qu'importe l'élégance du
langage et la différence du ton? Nous sommes bien
loin de prétendre que Pétrarque n'ait été qu'un
servile copiste.
A tous ces traits de ressemblance• entre le poète
Italien et les chanteurs de la Provence, il faut en
ajouter un autre. Comme eux il a consacré ses
chants à la Vierge, en célébrant dans un hymne la
Reine du ciel, La dévotion à Marie était grande au
— Roma,
ieu tjic ver
Que vostre poder
A
Vcyretz dechazer,
E Dieus, del mon salvaire,
Lais m'o tost vezer.
(1) Ma pur novo soldan veggio per lei.
(t) Pétrarque.
Del tuo parto gentil fîgluola e madré,
(2) Pierre Vidal, t. iv, p. 443.
Tu restauriest la follia
Don Adam fon sobreprcs.
Tu yest l'estela que guia {x
>
.itt. ....t....
(2) Guillaume de Cabestaing» t. ni, p. 107.
i
Àb un dous ris àb Un simple esguar,
Que tôt quant es, mi fesses oblidar.
(3) Pétrarque, son. 65.
î begli occhi ondY fui percôsso in grisa*
ittitittttii.
Ch'e medesmi porian saldar la piaga ;
, »t
, t .
N'est-ce pas d'Hugues lîrunet que se souvenait
Pétrar(|ue en écrivant ces subtilités sur l'amour i
« Quelle fortune ce me fut) quand,, regardant un
des deux plus beaux yeux que jamais il y eut, et le
voyant troublé et obscurci il s'en échappa une in-
fluence qui rendit le mien infirme et ténébreux..»;
car c'est de l'oeil droit ou plutôt du soleil droit de
ma dame, qu'est venu à mon oeil droit le mal qui
mô réjouit (6).
(1) Pétrarque, caiiz. X, st. 2.
Net cominciar credia
Troyat' parlando al mio ardente désire
Qualche brève riposo, e quatchc tregua ;
Qttesla speraiiza ardirc
Mi porsc a ragionar quel cliï sentia s
Or m'abandonna al tempo, e si dilegua.
(2) Guillaume de Saint-Didier, c. Ut, coup!, ni,
(8) Pétrarque, son. !3i.
(4) Guillaume de Saint-Didier, l c> l c.
(6) Pétrarque, son. 8i.
(G) Pétrarque, sou. 107.^- Le poète provençal avait dit, lu m,
ic, 1 coupl. t
Son.
....
GO.
Dolce chiave del cor mîo.
Anselme Faydil :
!
"H
a divisé ses oeuvres en deux classes; celles qu'il a
....... ...t.
Pacc non trovo e non ho da far gueira
.. . • .... ...
Ë nulta stringo e tuto'l monde ahracclo,
> .
Ë ho in odio me stesso, cd amo altrui,
Et ailleurs, son. 102 :
S'amor non ù, che diinqito c quel ch'io senlo ?
409
faites pendant la vie, celles qu'il a faites après la
mort de la femme qu'il aimait; comme Pétrarque
enfin, il avait vu cette femme pour la première fois
le vendredi saint, à l'église. N'est-ce pas lui au
contraire qui fut l'imitateur et Pétrarque le modèle?
Tout le monde en convient aujourd'hui. Une date
a suffi pour renverser ces prétentions. Mosen Jordi
et Ausias Mardi sont de quatre-vingts ans au moins
postérieurs au poêle que l'on accusait do les avoir
copiés. On fixe en effet à l'année 1450, la mort du
célèbre Ausias Mardi. Voici ce qu'en dit Moréri :
Ausias Mardi était Catalan et vivait sous le pape
Galixte M, au milieu du xv° siècle, environ 80 ans
après la mort de Pétrarque. — A ce témoignage
nous ajouterons celui des Espagnols. On lit dans
Sanchez : « Ânn cuando se quisiera admilir como
...
cierta la anligùedad que atribttyen fouler, Esco*
lano, Argole de Molina> Don Nicolas Antonio, Ji-
meno, Rodriguez y oslros a Mosen Jorde de sttn Jordi
y a Mosen Mrcr, sn conlemporaneo, al primera de
los cuales le alribuyen los citados aulores d honor
de haber sidô Iraducido o robddo por cl Pelrarca.
Nada es sin embargo mas ageno de la Verdad y ami
de loda posibilidad, skndo como es el Pelrarca en
realidad ankrior a estos poêlas. » (4)
(i) D. T. A. Sanchez.
—
Coltôcion de^poesias Castellanas ante-
rîoresalslgto^xv.
CONCLUSION.
Vu cl lu,
J.'VlGT. LE CLEUC.