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Introduction
Lors de son lancement avec trompettes et tambours, il s’agissait d’un nouvel élan dans la mise
en place d’infrastructures nécessaires au développement socioéconomique du pays. Certains
membres du gouvernement avaient qualifié le partenariat avec la Chine de « contrat modèle »,
car la RDC n’avait jamais bénéficié un tel financement depuis l’indépendance, et qui va
permettre la reconfiguration, l’implantation et la restauration des infrastructures de base,
assurant ainsi la relance des activités agricoles, minières, industrielles et la mobilité des biens
et des personnes.
Le site internet officiel des 5 chantiers accessible à l'adresse : www.cinqchantiers-rdc.com
avait été ainsi crée. Ce support devrait répondre au besoin de communication de la
communauté nationale sur les 5 chantiers de la république. Les calicots, les banderoles, les
affiches, les photos, les spots publicitaires ont été aussi mobilisés pour assurer la
communication en rapport avec les cinq chantiers. Tout ça c’est pour quel résultat ?
Les courtisans, les agents propagandistes et publicitaires, les flatteurs, les opportunistes
politiques ainsi que les charognards de tout bord ont trouvé de l’occasion pour se taper une
santé financière dans ce pays où la source d’enrichissement n’intéresse ni les organes de
contrôle moins encore la justice ; ainsi va la république.
Avant la mise en œuvre de ce programme, des critiques virulentes venant des organisations
nationales et internationales (Fonds Monétaire International, Banque Mondiale, etc.), des pays
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partenaires, etc. ont été formulées en l’endroit de ce contrat. Certains ont même qualifié ce
contrat de troc, c’est-à-dire, une pratique économique qui consiste à échanger des biens sans
tenir compte de leurs valeurs respectives.
Les sociétés occidentales affirmaient qu’avec les contrats chinois, la RDC s’exposait aux
risques de surendettement et d’un grand déséquilibre macro-économique. La réponse du
gouvernement congolais n’a pas tardé : « il ne s’agit pas d’un prêt et mais d’un troc ». Les
Chinois apportent de l’argent frais. Et, surtout, ils font ce qu’ils disent et se paient en minerais
qui dorment dans notre sous-sol. Question : est-il possible de construire un pays sur base de
troc au 21ème siècle ?
Toujours en rapport avec le contrat chinois, les Occidentaux accusaient les Chinois d’agir
sans transparence, sans concertation avec d’autres partenaires et dans l’ignorance des règles
qui régissent les rapports économiques internationaux, d’ignorer les conditionnalités de bonne
gouvernance et de respect des droits de l’homme, etc. Le contrat chinois n’apportera
pratiquement rien à l’Etat et aux populations congolaises. Questions : les différents contrats
et programmes de développement mis en place par les occidentaux ont apporté quel progrès
en RDC ? Quelle leçon l’occident pourra-t-il donner aux Chinois en matière des droits de
l’homme et de bonne gouvernance en Afrique ?
C’est ici le lieu de rappeler que la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International à
travers leurs fameux programmes de développement en faveur de la RDC, ont beaucoup
contribué à la débâcle de la République Démocratique du Congo. Les programmes
d’ajustement structurel imposés aux pays africains en général et à la RDC en particulier,
avaient permis de détruire les tissus économique, social et environnemental du Congo. Les
séquelles de cette politique sont là et les bases du développement du pays ont été
complètement sabordées.
En effet, le contrat Chinois a été signé en 2008 et prévoyait la construction en RDC par la
Chine de plus de 2400 km de routes, 2000 km de chemins de fer, 32 hôpitaux, 145
dispensaires, 2 Universités modernes, etc. Le coût total était de 9 milliards de dollars pour
lequel la RCD, devait fournir près de 10 millions de tonnes de cuivre et 600 milles tonnes de
cobalt. Dix ans après, quel est le bilan de ce vaste programme ? Combien de km de routes, de
ponts, rails, écoles et hôpitaux ont été construits dans le cadre de ce programme ?
Le cuivre et le cobalt ont été exploités et envoyés en Chine, où sont donc les chemins de fer,
les dispensaires, les hôpitaux, les universités modernes…? Dans certaines écoles publiques
comme privées, les élèves s’assoient à même le sol et sous la belle étoile. L’eau et l’électricité
sont restées les bêtes noires des Congolais. La construction des barrages de Katende et de
Kakobolola est une chanson de tous les jours.
Pour être honnête sur le plan scientifique, reconnaissons que quelques ponts ont été jetés,
certaines routes réhabilitées, des écoles construites, des hôpitaux et universités réhabilités, etc.
Mais il faut avouer que plus de 95% des activités prévues dans le cadre du programme cinq
chantiers de la république n’ont pas été réalisées. Il est difficile aujourd’hui de dire avec
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exactitude le nombre de kilomètres de routes construits et réhabilités, le nombre d’écoles et
d’hôpitaux construits, etc. Bref, ce programme a laissé les Congolais dans un flou artistique.
Leçons tirées
Conclusion
L’échec du programme les cinq chantiers de la république et des autres programmes de
développement est une responsabilité partagée. Les partenaires de la RDC mettent en place
des stratégies fragmentées et contradictoires, avec des moyens financiers insuffisants et sans
bien comprendre le contexte politique et culturel de la RDC.
Les autorités congolaises ont toujours hésité de mettre en œuvre des réformes nécessaires au
développement craignant qu’elles menacent leurs positions de pouvoir. Tout contrat suppose,
en effet, l’existence des obligations de part et d’autre. La question que chacun peut se poser
est de savoir : la partie congolaise avait-elle honoré ses engagements à l’égard de la partie
chinoise ?
Références bibliographiques
La Rédaction