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Chapitre 3

Les soldes intermédiaires de gestion


et la capacité d’autofinancement

Introduction

 L’état de résultat fournit des renseignements sur la


performance de l’entreprise.
 Outre l’état de résultat, les entreprises publient leurs soldes
intermédiaires dans les notes aux états financiers. La
publication de ces soldes est utile pour les utilisateurs des états
pour situer les données relatives à l’entreprise et leur évolution
par rapport aux données agrégées du même secteur ou à
l’échelle nationale.

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Rappel sur l’état de résultat

 « L’état de résultat retrace les revenus et gains et les charges


et pertes découlant d’exercice comptable complet engendrant
le résultat net de l’exercice et reflétant ainsi la performance
financière et la rentabilité de l’entreprise » (CCC § 80).
 « L’état de résultat fournit des renseignement sur la
performance de l’entreprise. L’information sur la performance
est utile pour évaluer la rentabilité de l’entreprise et sa
capacité à générer des flux de trésorerie à partir des
ressources qu’elle contrôle. Elle est aussi utile pour évaluer
l’efficacité avec laquelle l’entreprise a utilisé ses ressources et
sa capacité à employer des ressources supplémentaires »
(NC01 § 41).

Rappel sur l’état de résultat (suite)


 Afin de pouvoir réaliser les objectifs qui sont assignés, à savoir
fournir une information sur la performance de l’entreprise,
l’état de résultat doit ressortir distinctement :
 Le résultat d’exploitation, le résultat des activités ordinaires
(avant et après impôt) et le résultat net de l’exercice
 On peut atteindre ces objectifs à travers 2 présentations :
 une présentation de référence: les charges et les produits sont classés
selon leur provenance ou leur destination.
 une présentation autorisée: les produits et les charges sont classés en

fonction de leur nature.


(Voir les modèles de présentation)

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Les soldes intermédiaires de gestion (SIG)
 L’état des soldes intermédiaires de gestion décrit les différents
paliers dans formation du résultat de l’entreprise en dégageant
les différentes marges pertinentes pour l’appréciation des
performances de l’entreprise. La publication de ces soldes est
utile pour les utilisateurs des états financiers pour situer les
données relatives à l’entreprise et leur évolution par rapport
aux données agrégées du même secteur ou à l’échelle nationale
(NC 6, 1ère partie, § 65, alinéa 2).
 La norme comptable générale présente un schéma de 7 soldes
intermédiaires de gestion.

Les soldes intermédiaires de gestion (SIG)


(suite)
 La marge commerciale (MC)
 Elle concerne uniquement les entreprises commerciales ou les entreprises
industrielles exerçant une activité commerciale. Elle représente la ressource
dégagée par l’activité commerciale de l’entreprise. En outre, elle traduit le
pouvoir de négociation de l’entreprise face à ses fournisseurs et auprès de
ses clients.

Marge commerciale (MC) = Ventes de marchandises (HT) -


Coût d’achat des marchandises vendues
 Avec : Coût d’achat des marchandises vendues = Prix d’achat +
Frais/achats + (SI – SF)
 La marge commerciale s’exprime souvent en pourcentage du chiffre
d’affaires :
Taux de marge commerciale = M arg e commerciale *100
Chiffre d ' affaires HT

 Plus le taux de marge est élevé, plus l’activité commerciale est rentable. 6
Les soldes intermédiaires de gestion (SIG)
(suite)
 La production de l’exercice
 Elle permet de juger l’ensemble de l’activité de production des entreprises
pour une période. Alors que le chiffre d’affaires ne renseigne que sur la
production vendue. On distingue trois catégories de production :
 La production vendue (par exemple : vente de PF, travaux, études et

prestations de service...)
 La production stockée (SF – SI)

 La production immobilisée (Immobilisations produites pour usage

interne de l’entreprise).
 Remarque : L’évaluation des composants de la production de l’exercice est
hétérogène. En effet, la production vendue est enregistrée au prix de vente
alors que la production stockée et immobilisée sont évaluées au coût de
production.

Les soldes intermédiaires de gestion (SIG)


(suite)
 La marge sur coût matières (MCM)
 Elle mesure la contribution de l’activité industrielle aux résultats de
l’entreprise.

Marge sur coût matières (MCM) = Production – Achats


consommés de matières premières et d’approvisionnement

 L’évolution de cette marge dans le temps permet d’apprécier la politique


d’approvisionnement de l’entreprise (choix des fournisseurs, maîtrise de la
fluctuation des prix de matières premières) et ses effets sur la rentabilité.

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Les soldes intermédiaires de gestion (SIG)
(suite)
 La valeur ajoutée brute (VAB)
 La valeur ajoutée est une mesure de l’activité de l’entreprise. Elle donne
une idée sur la création de valeur ou l’accroissement de valeur que
l’entreprise apporte aux biens et services en provenance des tiers dans
l’exercice des activités professionnelles.

Valeur ajoutée brute (VAB ) = Marge commerciale + Marge sur coût


matière + Subvention d’exploitation – Autres charges externes

 Elle représente la richesse créée par l’entreprise et le degré d’intégration de


ses activités.

Les soldes intermédiaires de gestion (SIG)


(suite)
 L’excédent brut d’exploitation (EBE)
 L’EBE est défini comme étant le montant des ressources que l’entreprise
obtient régulièrement de son exploitation pendant une période donnée et il
est calculé avant toute influence découlant de la politique d’amortissement,
de provision et de financement.

Excédent brut d’exploitation (EBE ) = VAB – Impôt et taxes


– Charges de personnel

 L’EBE est un solde particulièrement important puisqu’il permet à


l’entreprise de renouveler ses immobilisations par le jeu des
amortissements, de faire face au risque grâce aux provisions, d’assurer la
couverture des charges financières, de distribuer des dividendes aux
actionnaires, de payer l’impôt sur les bénéfices et d’assurer un
autofinancement à l’entreprise.
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Les soldes intermédiaires de gestion (SIG)
(suite)
 Lorsque cette grandeur est négative, on l’appelle : « Insuffisance brute
d’exploitation » (IBE).
 La profitabilité économique représente la capacité de l’entreprise à générer
un résultat pour un niveau d’activité mesuré par le chiffre d’affaires, compte
tenu uniquement de son activité industrielle et commerciale. Elle est étudiée
à partir du ratio suivant :

EBE
Taux de marge brute d’exploitation = Chiffre d ' affaires HT

 Une baisse significative de ce ratio dans le temps, due à une diminution de


l’EBE, est préoccupante car elle se répercute sur la rentabilité de
l’entreprise et sur le niveau d’autofinancement.

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Les soldes intermédiaires de gestion (SIG)


(suite)
 Le résultat des activités ordinaires (RAO)
 C’est un résultat après impôt qui tient compte de tout produit et de toute
charge y compris les charges et les produits ordinaires et les charges et les
produits financiers, à l’exception des éléments extraordinaires.

RAO = EBE + Autres produits ordinaires + Produits financiers


+ Transfert et reprises de charges – Autres charges ordinaires –
Charges financières – Dotations aux amortissements et aux
provisions – Impôt sur le résultat ordinaire

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Les soldes intermédiaires de gestion (SIG)
(suite)
 Le résultat net après modifications comptables
 Il appartient aux propriétaires de l’entreprise et représente la rémunération
(distribuée ou mise en réserve) des apporteurs de capitaux;

Résultat net = RAO + Gains extraordinaires + Effets positifs


des modifications comptables – Pertes extraordinaires – Effets
négatifs des modifications comptables – Impôt sur les éléments
extraordinaires et modifications comptables

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La capacité d’autofinancement (CAF)

 Définition
 La CAF représente l’épargne dégagée par l’entreprise pendant
un exercice donné et indique sa capacité à financer sa
croissance. Ce solde exprime la capacité de l’entreprise à :
 financer le renouvellement de ses immobilisations (Amortissements).
 faire face aux risques (Provisions).
 financer la rémunération versée aux actionnaires (Dividendes).
 assurer l’expansion de l’entreprise (Autofinancement).
 Ainsi la CAF représente le surplus monétaire encaissable
dégagé par l’entreprise pendant un exercice donné :

CAF = Produits encaissables – Charges décaissables


(sauf produits de cession)
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La capacité d’autofinancement (suite)

 Les produits encaissables : Ils se traduisent par des entrées de


fonds, c’est-à-dire des fonds reçus ou à recevoir.
 Exemple : ventes, production stockée
 Les charges décaissables : Elles se traduisent par des sorties de
fonds, c’est-à-dire des fonds versés ou à recevoir
 Exemple : achats, charges de personnel
 Il convient de noter que certains produits sont non encaissables
et certaines charges sont non décaissables.
 Les produits non encaissables : Ils représentent les comptes qui
ne traduisent aucun flux de fonds, aucune somme reçue ou à
recevoir.

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La capacité d’autofinancement (suite)

 Les produits non encaissables comprennent :


 Les reprises sur amortissements et provisions
 La quote-part de la subvention virée au résultat de l’exercice
 Les charges non décaissables : Elles représentent les comptes
qui ne correspondent à aucun flux monétaire, aucune somme
versée ou à verser.
 Les charges non décaissables comprennent :
 Les dotations aux amortissements et aux provisions
 Remarque : Seuls les produits et charges liés aux opérations de
gestion sont pris en considération dans le calcul de la CAF. Par
conséquent, les opérations de capital (Ex: cessions d’éléments
d’actif immobilisés) doivent être éliminés.

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La capacité d’autofinancement (suite)

 Calcul de la CAF :
 La CAF peut être calculée de 2 manières :
 soit à partir de l’EBE (méthode soustractive ou directe)
 soit à partir du résultat net (méthode additive) ou indirecte

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La capacité d’autofinancement (suite)

La méthode additive
CAF = Résultat de l’exercice
+ Dotations aux amortissements et aux provisions
- Reprises sur amortissements et provisions
+ Charges nettes sur cession d’immobilisations
- Produits nets sur cession d’immobilisations
- Quote-part de la subvention virée au résultat de l’exercice

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La capacité d’autofinancement (suite)

La méthode soustractive
CAF = EBE
+ Autres produits ordinaires (sauf produits nets sur cession
d’immobilisations, quote-part de la subvention virée au résultat
de l’exercice et reprises sur amortissements et provisions)
- Autres charges ordinaires (sauf charges nettes sur cession
d’immobilisations)
+ Produits financiers encaissables (Produits financiers sauf
reprises sur provisions financières )
- Charges financières décaissables (charges financières sauf
Dotations aux amortissements et provisions financières)
+ Gains extraordinaires
- Pertes extraordinaires
- Impôt sur le bénéfice 19

La capacité d’autofinancement (suite)

 Intérêt de la CAF
 La CAF détermine les possibilités d’autofinancement de l’entreprise. En
effet :

Autofinancement (N) = CAF (N) – Dividendes (N-1) versés en N

 Les possibilités financières de l’entreprise sont grandes lorsque la CAF est


élevée. Si la CAF est faible, les difficultés de l’entreprise risquent d’être
grandes. En particulier, une CAF négative traduit une situation critique.
 La CAF détermine également la capacité de remboursement des dettes
financières. Les banques considèrent généralement le ratio Dettes financières
CAF
auquel elles fixent comme limite maximale 3 ou 4. En d’autres termes,
l’endettement de l’entreprise ne devrait pas excéder 3 ou 4 fois la CAF.

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