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https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6368589j/f5.item.texteImage.zoom
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2506 MERCURE DE FRANCE
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réglées, & que d'ailleurs les Ab-
bés, sous prétexte de lever la contribution vexoient à leur gré les Monastéres. Nous avons ordonné que les
Monastéres feront à l'avenir exempts de la Contribution.
ARTICLE IV. Au fuiet des Arcbt- prêtres dans les dijferens Diftriéls.
Tous les ans les Archiprêtres, qui vont <.Ia,s les Eglifcs exercer leur inspection , .& instruire. instruire les
Ecclésiastiques & les Paroissiens; ne se contentant pas de diriger les affaires, qui regard oient purement les
Eglises , se mê-loient de choses qui convenaient peu à leur caractére, comme d'avoir des Prisons, où ils
reteroient des Criminels & autres per-sonnes , desquelles ils exigeoient injufte-ment des sommes d'argent
considérables , pour remedier à un tel abus , Nous ordon-nons que déformais les Archiprêtres -n'all-ront
aucun droit de faire emprisonner qui que ce foit.
ARTICLE VIT. Des Commffa'res ItAÚI dans les DijbnBs y en finalité de JlJges.
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Comme plusieurs habitans ne pouvaient; à raison di leur pauvreté , satisfaire aux frais, d'un long voyage ,
pour venir faire juger leurs Procès à notre Cour, & comme ils ne pouvoient se faire rendre justice par les
Ca-pitaines des Districts a Nous avons établi des Commissaires , chosis dans le Corps de la Noblesse , &
Nous leur avons accordé une pension sur notre Trésor public. leur avons ordonné de rendre la justice aux
pauvres, d de les mettre à l'abri de route injustice ÔC violence de la part des Collecteurs du tribut, d'avoir
l'œil à l'Election des Burgraves, &C sur tout d'empêcher qu'on n'oprime les pau-vres , & que les Collecteurs
ne les chargent d'aucune contribution , pour les frais qu'ils sont obligés de faire pour lever le tribut.
ARTICLE VIII Touchant les Dépenses des ColleBeurs du Tribut dans tante la Province.
Les Collecteurs du Tribut , qui parcou-roient la Province pour s'acquitter de leur Emploi , ont jusqu'à
present été dans la mauvaise coutume de charger à leur gré les Villages & les Bourgs des trais de leur dé-
pense , ce qui donnoit occasion aux Bur-graves de faire des repartitions sur les habi-tans, lesquelles
surpassoient souvent du dou-ble ou du triple les frais que les Collecteurs avoient exigé desdits Burgraves.
Nous avons fait de très expresses défenses , qu'aucuns Collecteurs ne fassent dans la suite aucune dé-pense
au désavantage des Villages ou des Bourgs , leur avons ordonné de tirer leur subsistance du salaire & des
deniers que nous leur avons assignés sur notre Trésor public , parce que nous avons voulu déli-vrer les
habitans de cette injuste contribu-tion.
ARTICLE IX. au sujet de lm Contribution sur les Boeufs & Vaches, apellée vulgairement Vaccarit.
Les Princes nos Prédecesseurs ne pou-vant trouver de moyens assés efficaces, pour , se mettre en état de
satisfaire à toutes les dépenses publiques, que les circonstances des tems font naître journellement ; le Prin-
ce Constantin Brancovan.) dans un tems où la Province étoit en bon état , ajouta aux Contributions
ordinaires, qui n'étant pas levées, suivant une bonne méthode, donnoient lieu à bien des injustices, la
Contribution apellée Vaccarit, elle consistoit a lors en trente trois Aspres: (a) par chaque Bœuf, & autant
par chaque Vache. Or, comme sui-vant l'usage & l'état du Païs , les habitans tirent presque toute leur
substance de la multitude d: leurs animaux, chacun pour se soustraire au tribut , commença à les ven-dre &
à s'en défaire, desorte que la seconde année le nombre en étoit extrêmement di-minué ; alors on se trouva
dans la necessité d'augmenter la taxe au point, que fous les Successeurs du Prince Brancovan , la taxe sur
chaque animal monta jusqu'à 76. Aspres. Enfin les besoins étant devenus encore plus prenants, on leva
cette imposition deux fois (a) Un A/pre vaut jix deniers, Monnoye de France,
i'aiv^l'an , & on l'augmenta jusqu'à 152 Aspres; delà il arriva que non seulement les pauvres furent privés
de l'utile & douce subsistance , que leur fournissoient leurs troupeaux, mais iriêmc que les Ecclésiastiques,
les Nobles , & tous les Habitans, qui avoient des Pos-sessions, ne pouvoient cultiver les terres ; delà
s'ensuivit une si grande disette , que la plus grande mesure de blé coutoit dix Ta-lairs. (b) Celle de millet, &
de blé de Tur-quie , huit , les bêtes à cornes, dix &: quinze Talairs; celles qui étoient grasses, vingt TIt-
lairs; la Hocque de viande valoit dix-huit Aspres ; celle de beure , soixante i au lieu qu'avant ce tribut , la
grande mesure de blé ne coutoit que 90. Aspres , celle de millet , trente , une vache , deux Talairs , un
bœuf, cinq, une Hocque de viande, trois Ospres , la hocque de beure dix , ce qui fit que dans le tems de la
guerre , la disette des vivres étant encore devenue plus grande , il étoit impossible d'exécuter les
Ordonnances Im-périales ; bien plus les habitans se difper-ibienc , parce que faute d'animaux , les pau-vres
paysans se trouvoient dans la né-cessité de quitter leurs demeures. Quoique les derniers Pri ces nos
prédecesseurs eussent fait tous leurs efforts pour abolit ce tribut , (bJ J'î Tala.r '1); lit a peu prè
cinqu.tnte-:inq Jols, M*nnoy& de France. il ne leur avoit pas été possible de conduire leurs desseins à une
heureuse fin. Le Prince Nicolas Alexandre , d'hureuse mémoire, notre Seigneur & Pere , n'avoit jamais per-
du de vûë ce Projet, & dans l'esperance que Nous pourrions un jour être élevés au Gouvernement, il Nous
communiquoit Tes vuës & ses projets, & Nous faisoit une vive peinture des malheurs qu'attiroit après foi
cette imposition pernicieuse , afin de Nous engager, en cas , que par la faveur du Ciel nous sussions élevés
au Gouvernement , à tenter tous les moyens possibles , pour dé-truire une contribution ) si contraire au bien
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de la Province. Dieu Nous ayant découvert les voyes convenables, pour exécuter ce Projet, Nous avons
ordonné , que le Vaccarit seroit pour toujours fuprimé.
ARTICLE XI. En faveur de ceux qui ont des Possessions dans cette Province.
Il nous a paru injufle , que les paysan; qui tiroicnt leur subsistance des Possessions & des Terres
apartenantes aux Monastéres; à la Noblesse , ou aux autres Habitans, quit-tassent les Possessions de l'un,
pour entrer dans celles de l'autre. Car delà il senfui- voit, que certains Propriétaires & Terriers avoient dans
leur bien grand nombre de paysans, tandis que les Possessions de quel-ques autres restoient déferres & sans
culture. Pour obvier à cet inconvénient, il nous a paru équitable d'ordonner , que tout Habi-tant , établi dans
la Possession d'autrui , de- meureroit au service de son Maître , travail-lent pour lui un certain nombre de
jours pendant le cours de l'année , & lui paye-roit, comme il est d'usage , le dixième du revenu.
ARTICLE XII. Qui ordonne que les Habit ans paysront le tribut dans le Lieu où ils demeurent.
Comme les Habitans d'un Bourg ou Villa-ge, quand il s'agissoit de payer le tribut, * assûroient, assûroient,
pour se soustraire au payement; qu'ils étoient sujets à un autre Bourg ou Village , & quoi qu'établis dans un
District, disoient , qu'ils payoient dans un autre : ces mauvais prétextes causant beaucoup de con-fusion , &
donnant lieu aux Burgraves * de faire de sourdes rapines , par des réparti-tions injustes , qu'ils faisoient sur
les autres Habitans, Nous avons expressément déten-du une pareille manœuvre, &: avons en conséquence
ordonné, que , quiconque se-roit établi dans un Bourg ou Village , y payeroit le tribut, & non ailleurs.
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mieux & plus stables dans leur établissement, que les Mandemens de l'Empereur étoient exécutés avec
facilité, que les autres affaires publiques se faisoient dans un très- bon ordre, & enfin que le nombre des
Peuples augmentoit. A la vûë de tant d'avantages , nous avons eû recours à la clémence de notre Prince ,
nous l'avons prié d'abolir tous les Règlemens qu'on avoit établis jusqu'à présent,pour la levée du tribut,
d'établir, non pour un tems , mais pour toujours , que le tribut fc payeroit désormais quatre fois l'an
seulement; sçavoir, une fois par chaque trimestre. Soii* jiltejfe Sérenissime, après avoir favorablement
écouté nos prières, a confirmé ce juste Reglement , & pour le revêtir de l'autorité nécessaire , elle y a fait
aposer le Sceau de sa Principauté. Et Nous, pour empêcher que qui que ce soit soit, National ou Etranger,
donne aucune atteinte à ces Reglemens, dictés pour la juste administration de la Province & pour l'utilité
publique, & afin que quelqu'un ne foit assés hardi pour rapeller le FaccArit & le Pogonarit, Nous déclarons
que quiconque elèroit faire de pareilles entreprises, soit re-
gardé comme un rebelle & comme ennemi de la Patrie. En foi de quoi Nous avons signé de notre propre
main toute cette présente Coiitfitution.
Ecclesias ti clu E S.
Les trois Archevêques.
Deux Evêques.
Les huit Procureurs des Monastéres.
Soixante & neuf Abbés des Monastéres,
Nobles.
Le Sous-Gouverneur, en Charge, de la Valachie Transalutaine.
Le Gouverneur Emerite de la même Province,
Le Grand Juge.
Le Grand Chancelier, en Charge.
Le Grand Chancelier Emerite.
Le Grand Tresorier, en Charge.
Le Grand Trésorier Emerite.
Le Grand Général de la Cavalerie & Grand Ecuyer ou Porte Epée.
Le Grand Commissaire des vivres.
Le Grand Maréchal de la Cour, en Charge.
Deux Emérites.
Le Grand Echanson, en Charge.
Deux Emérires.
Le Grand Maître d'Hôtel en Charge.
Trois Emérires.
Le Grand Maître des Ecuries, en Charge.
Quatre Emérites.
Le Général d'Infanterie.
Un Emérite.
Le Capitaine des Nobles, qui fervent va-lontairement.
Le Grand Ecuyer tranchant, en Charge.
Un Emérite.
Le Grand Inspecteur des Equipages, en Charge.
Un Emérite.
Le Grand Référendaire.
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Deux Emérires.
Le Grand Pourvoyeur des vivres, en Charge.
Deux Emerites.
Le Grand Maître de Camp, en Charge.
Trois Emérites.
Le Crand Maître des Fourages, en Charge.
Deux Emérites.
Le Grand Camérier, en Charge.
Un Emérite.
Le Sur Intendant des Mines de Sel.
Le Grand Maître des Doüanes.
Rimnik.
Buzeou.
Sekoiani.
Praorva.
Jalomnitza.
Etfovoul.
Dembovitza.
Ulaska-.
Teleorman.
Mufcieloul.
Argis.
Oltoul.
Romanatz.
Voulcsia.
Dolzi.
Gorzi.
Mechedintz.
Boukourest.
Kraiova.
L'an 1741. le premier de Septembre , li S crenijfi IÏC Prince Constantin, ayant été éle-vé au Gouvernement
de la Moldavie , cette Constitution fut acceptée dans une Assem-blée de tous les Ordres de la Province &C
soussignée par les Etats Ecclésiastique & Sér culier , excepté feulement l'Article fecond touchant l'Election
des Procureurs des Mo-nastéres, lequel Articl e n'a point encore été exécuté.
LISTE des Ecclèsiasticjues (f des Noble t qui ont fouferit la yrefente Constitution en Moldavie.
L'Archevêque.
Trois Evêqucs.
Quatre Archiprêrres.
Quarante sept Abbés des Monastéres.
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Le Grand Chancelier, en Charge.
Six Emérires.
Le Grand Géneral de la Cavalerie, & Grand Ecuyer ou Porte Epée.
Le Grand Maréchal de la Cour, en Charge.
Un Emérite.
Le Grand Echanson, en Charge.
Un Emérire.
Le Grand Trésorier.
Le Grand Maîcre d'Hôtel, en Charge.
Trois Emérires.
Le Grand Maîrre des Ecuries ) en Charge.
Deux Emérires.
Le Grand Géneral d'Infanterie.
Un Emérire.
Le Grand Ecuyer tranchant ,~èn Charge.
Huit Emérites.
Le Grand Commissaire des vivres, en Charge:
Cinq Emérires.
Le Grand Inspecteur des Equipages , enCharge.
Six Emérites.
Le Grand Maîrre de Camp, en Charge.
Cinq Emérites.
Le Grand Maître d'Artillerie, en Charge.
Huit Emérires.
Grand Caméricr.
Sucsiava.
Niamzoul.
Bakeoul.
Pourna.
Tckuesioul.
Kovorloui.
Toutova.
Vasloujoul.
Talchi.
Lapousna.
Orheyoul.
Soroka.
Czerneoutz.
Herteoul.
Dorohogerit.
Botochan.
Kcrligaroura.
Territoire d'Yassi.
La Ville d'Yassi.
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