Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Polycopié du cours
OUVRAGES HYDRAULIQUES
Par
Version
Mai 2012
HYDRAULIQUES................................................................................................................. 1
i
OUVRAGES HYDRAULIQUES TABLE DES MATIERES
(EMBANKMENT DAMS)..................................................................................................................... 59
II-7.1 BARRAGES EN TERRE (ERATH DAMS).................................................................................................. 59
II-7.1.1 Matériaux de construction.......................................................................................................... 59
II-7.1.2 Conditions de stabilité des barrages en terre ............................................................................. 60
II-7.1.3 Formes et structure des ouvrages............................................................................................... 64
II-7.1.4 Conclusion.................................................................................................................................. 64
II-7.2 BARRAGES EN ENROCHEMENTS (ROCK-FILL DAMS)............................................................................ 65
II-7.2.1 Eléménts d’étanchéités ............................................................................................................... 66
II-7.2.2 Conditions de stabilité ................................................................................................................ 66
II-7.2.3 Conclusion.................................................................................................................................. 66
II-8 BARRAGES MOBILES (AU FIL DE L’EAU) ................................................................................... 67
II-8.1 INTRODUCTION ................................................................................................................................... 67
II-8.2 ELEMENTS MOBILES ........................................................................................................................... 68
II-8.2.1 Vannes levantes .......................................................................................................................... 68
II-8.2.2 Vannes segments......................................................................................................................... 69
II-8.2.3 Hausses....................................................................................................................................... 69
II-8.4.4 Vannes à Clapets ........................................................................................................................ 70
II-8.2.5 Autres types de bouchures mobiles............................................................................................. 71
II-8.3 PARTIES FIXES .................................................................................................................................... 72
II-8.3.1 Radier ......................................................................................................................................... 72
II-8.3.2 Fondation ................................................................................................................................... 72
II-8.3.3 Piles et culées ............................................................................................................................. 73
ii
OUVRAGES HYDRAULIQUES TABLE DES MATIERES
iii
OUVRAGES HYDRAULIQUES TABLE DES MATIERES
iv
OUVRAGES HYDRAULIQUES TABLE DES MATIERES
v
OUVRAGES HYDRAULIQUES TABLE DES MATIERES
VI-3 ESSAIS SUR MODELES REDUITS (EFFETS D’ECHELLE- MODELES DISTORDUS)....... 204
VI-3.1 CONSTRUCTION DES MODELES D’ECOULEMENTS A SURFACE LIBRE .............................................. 204
VI-3.1.1 Modèles à Lit Fixe ................................................................................................................... 204
VI-3.1.2 Modèles Distordus................................................................................................................... 204
VI-3.1.3 Modèles à Lit Mobile............................................................................................................... 205
VI-3.2 INTERPRETATION DES RESULTATS DES ESSAIS SUR MODELES REDUITS ......................................... 205
VI-3.2.1 Construction et Equipement .................................................................................................... 205
VI-3.2.2 Exécution des Essais................................................................................................................ 206
VI-4 CONCLUSION ................................................................................................................................... 207
vi
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
I-1 INTRODUCTION
Les ouvrages qui servent à mettre en œuvre une ou plusieurs branches de
l’économie de l’eau s’appellent ouvrages hydrauliques “Waters Works”.
Suivant que ces ouvrages sont construits en rivières, en lacs ou à la mer, nous
distinguons les ouvrages fluviaux, lagunaires ou maritimes. Ces derniers ouvrages ne
seront pas traités dans le cadre de ce cours.
Les ouvrages hydrauliques présentent trois particularités :
- L’action permanente de l’eau peut entraîner l’usure mécanique, la cavitation des parties
des ouvrages en contact avec le courant (pile) et à la rupture de certaine structure.
- La construction d’un ouvrage influe considérablement sur l’environnement
(inondation, changement écologique) et entraînent une modification du régime naturel
de l’écoulement. Dans le cas d’un barrage, cette modification se traduit par une
surélévation du niveau en amont et des dépôts de sédiments de plus en plus fins en
s’approchant du barrage (Figure I-1.1).
- Les phénomènes d’érosion d’infiltration menace leur stabilité
Courbe de remous
∆h
Horizontale
P0
hn Ligne d’eau en
absence de barrage hm Hm
Vidange de fond
A
C
2
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
Les barrages en terre et en béton sont les plus communément utilisés. Les barrages
en terre peuvent être construits avec du sable, de l’argile, du gravier, du cailloux ou une
combinaison de ces matériaux. Ils ont une section trapézoïdale (Figure I-1.2) avec une
pente m = ctg θ avec θ angle formé par la ligne inclinée et l’horizontal) de 0.9 à 1.2
comme minimum (pour les roches) et 1.5 (pour les barrages en terre). Suivant le matériau
et la consistance de la fondation, la pente peut être supérieure ou égale à 3.5.
Les barrages en béton font partie des barrages gravités comportant les barrages
1 :3 1 :3
Ligne Ligne 1 :4
d’eau d’eau
A-A
C-C B-B
1 :9 1 :13
Coupe B-B
1:3
0 100 1:3.5
1:6
a) Vue en plan
Coupe C-C
contrefort (buttress) et voûte (arch). Les barrages gravités peuvent avoir une section
triangulaire avec une largeur au lit d’environ 2/3 de sa hauteur, ou trapézoïdal. La forme
d’un barrage est soit massive (Figures I-1.3, a, b et c), soit formée d’une plaque qui
constitue le radier du barrage (Figure I-1.3 d). Ce radier forme, quelquefois, le corps du
barrage (Figure I-1.3 c) permet de supporter une partie verticale comportant des piles fixes
en maçonnerie réunies l’une à l’autre par des éléments mobiles (vannes).
Les barrages voûtes sont généralement curvilignes en plan (d’où leur nom)
présentant une face convexe en face amont; la section en travers (section verticale) de ces
barrages sont relativement des parois minces courbées.
Les barrages contrefort sont des obstacles moins épaisses que les barrages gravités,
soutenus par des contre forts placé normalement et à l’aval des ces obstacles.
En Tunisie, selon la capacité de stockage, le volume et la hauteur de la digue, les
barrages sont classés en :
- Grands Barrages
- Barrages Collinaires
- Lacs Collinaires
Niveau amont
Niveau amont
Pile
Bouchure
bil
Corps du Corps du
Les ouvrages d’adduction sont destinés à transporter l’eau à un débit bien spécifié
pour des buts multiple, tel que l’alimentation d’une turbine, l’irrigation, la satisfaction des
demandes en eau des régions semis arides, fournir les demandes domestiques et industriels,
le transfert de l’eau, le drainage, la navigation. Ces ouvrages comportent les canaux, les
galerie, les ponts, les ponceaux (buses et dalots).
Les ouvrages spéciaux permettent de contrôler le débit (vannes), assurer la
production de l’énergie électrique (station de hydroélectrique), station de pompage,
dispositif anti-bélier, protection des rives et la correction des lits des oueds, la lutte contre
le glissements du terrain et l’inondation,
L’ensemble de ces ouvrages hydrauliques permet de répondre à des objectifs
économiques variables constituent alors un projet intégré de gestion des ressources en eau.
4
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
Par les dimensions et les coûts des ouvrages requis pour leur mobilisation, les
ressources en eau potentielles de la Tunisie ne sont pas toujours faciles à mobiliser. Le
Tableau I-2.3 résume l’état de la situation jusqu’en 1991.
Tableau I-2.3 : Ressources Potentielles Mobilisables et Mobilisées jusqu’en 1991
EAUX DE NAPPES NAPPES TOTAL
RESSOURCES SURFACE PHREATIQUES PROFONDES (106 m3)
(106 m3) (106 m3) (106 m3)
POTENTIELLES 2700 669 1171 4540
MOBILISABLES 2100 563 1139 3825
MOBILISEES 1285 586 851 2695
TAUX DE
MOBILISATION 61 > 100 75 71
(%)
a) Eaux de surface
La mobilisation des eaux de surface est assurée par les 5 types d’ouvrages résumés
dans le Tableau suivant :
5
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
Les grands barrages réalisés, au nombre de 17, mobilisent un volume total de 1242
3
Mm (Tableau I-2.5 et Figure I-2.2).
Tableau I-2.5 : Grands Barrages Réalisés avant 1990 et Volumes Mobilisés
Correspondant
REGION GOUVERNORAT BARRAGE VOLUME6MOBILISE
(10 m3)
NORD BIZERTE Djoumine 136.54
Ghézala 14.15
BEJA Kasseb 50.09
Sidi Salem 447.76
NABEUL Bézirk 4.10
Chiba 6.68
Masri 2.55
Lebna 9.69
ZAGOUAN Bir Mchergua 43.95
JENDOUBA Bou-Hertma 73.01
Ben Metir 43.77
KEF Mellègue 173.80
SILIANA Lakhmes 12.07
Siliana 57.98
CENTRE KAIROUAN Sidi Saâd 93.69
Nebhana 30.17
El Houareb 42.00
TOTAL - - 1242.00
6
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
EL Harka Bizerte
Ziatine
Sedjnane Mer Méditerranée
Gamgoum
Ghazala Ichkeul
Djoumine
Kebir Sidi El Barak Tine
Zarga
Ariana
Kasseb El Hajar
Ben Metir Tunis Abid
Lebna
Zouitina Bou Hertma Beja
Sidi Salem
Bezirk
El Hama Chiba
Jendouba
Masri
Nabeul
Zaghouan
Rmel
Rmil
Siliana Bir Mchargua
Mer
Mellègue
Méditerranée
Siliana El Kébir
Le Kef Nebhana
Lakhmess
Algérie
Sousse
El Houareb
Kairouan
Monastir
El Breck
Sidi Saad
Sfissifa Mahdia
Kasserine
Sidi Aich
Gafsa
Tozeur Gabes
Djerba
Chott El Jerid
Kébili
Mednine
Tataouine
Barrage programmé
Barrage construit
7
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
PHASE I (90-96)
NORD BIZERTE Sedjnane 100
BEJA Sidi El Barrak 250
PASE II (96-
2000)
NABEUL El Abid 4.5
NORD El Hajar 5.0
JENDOUBA Mellila 30
Zarga 25
El Kébir 31
CENTRE Moula 23
BIZERTE Melah 19
Douimis 9
Tine 23
Ziatine 21
El Harka 9
Gamgoum 8
SILIANA R’mil 12
BEN AROUS El Hama 6
KASSERINE Breck 13
Sfisifa 7.5
TOTAL - - 748.5
8
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
Le volume total mobilisé par ces 24 retenues collinaires est donc de 17.665
Millions de m3, soit de l’ordre de 1.4 % du volume déjà mobilisé par les 17 grands
barrages déjà opérationnels (voir Tableau I-2.4 et I-2.5).
Les Lacs collinaires déjà réalisés avant 1990, sont au nombre de 50. Ils ont une
capacité moyenne de 60 milles m3. La répartition de ces Lacs ainsi que des 203 Lacs
programmés pour la décennie 1991-2000, est donnée par le Tableau suivant.
9
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
Le reliquat des ressources potentielles des nappes profondes est estimé à (Tableau
I-2.3) :
10
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
2) Réutilisation des eaux traitées ainsi que des eaux de drainage : 180 Mm3/an
traités par 57 stations vers l’an 2000, 25 stations de recharge artificielle des nappes à partir
des eaux usées avec 100 bassins de recharge, 500 pièzomètres et 25 laboratoires
d’analyse : Sur les 1500 Mm3 d’eau d’irrigation, 150 Mm3 d’eaux de drainage sont estimés
susceptibles d’être récupérées pour une seconde utilisation.
Les coûts global et unitaire des investissements nécessaires pour la mobilisation des
eaux de surface et profondes pour cette décennie se repartissent comme l’indique le
Tableau suivant:
11
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
12
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
Ruissellement Evaporation et
de surface évapotranspiration
424 Evaporation
Humidité océanique
du sol Ecoulement
sous la surface
Substratum
38 Ruissellement de surface
imperméable Ecoulement
souterrain 1 Ecoulement souterrain
Les Tableaux I-2.12 et 13, donnent le bilan annuel des eaux du globe ainsi que leur
répartition sur les différentes sources. La pluviométrie moyenne est de 1270 mm/an sur les
océans et 800 mm/an seulement sur les continents (Tableau I-2.12). Les océans contiennent
96.5 % des eaux du globe (Tableau I-2.13). Les eaux douces sont contenues à raison de
30.1 % dans les nappes souterraines et à raison de 69.6 % sous forme de glaces (dont 68.6
% aux pôles). Ainsi les autres sources d’eaux douces ne représentent que 0.3 % du total des
35 029.210 Milliards de m3 d’eaux douces du globe.
13
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
14
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
300,0
250,0
200,0
Km3/an
150,0
100,0
50,0
0,0
YUG BUL TUR FRA ITA ESP EGY GRE SYR MAR ALB ALG TUN LIB
Pays
30000,00
25000,00
20000,00
Km3/an/hab
15000,00
10000,00
5000,00
0,00
YUG BUL TUR FRA ITA ESP EGY GRE SYR MAR ALB ALG TUN LIB
Pays
La Figure I-2.6 montre la distribution des ressources en eaux mondiales par région
et par habitant de certains pays de l’Afrique en comparaison avec d’autres pays du monde.
La moyenne de la consommation domestiques mondiale est de 52 m3/an/hab (elle est de
104 pour les 21 pays de la Figure I-2.6). Cette consommation est autour de 6 m3/an/hab
Pour certains pays (Ethiopie, Rwanda, Burundi, Bangladesh). Elle est de 244 m3/an/hab
pour les Etats Unis d’ Amérique et dépasse même les 800 m3/an/hab. Généralement, la
15
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
consommation agricole est huit fois plus grande que celle des besoins domestique. Quant à
la consommation industrielle, elle ne représente en moyenne que trois fois la
consommation domestique.
2500
2000
Domestiques
Industriels et agricoles
m3/an/hab
1500
1000
500
Pays
La Figure I-2.7, donne l’évolution passée et projetée des ressources en eaux de ces
pays. Entre les années 1955 et 1990, les ressources de la Tunisie ont chuté de 1127 à 540
m3/an/hab soit de 50%, et quelles vont encore chuté de 28.8 % pour arriver à près de 324
m3/an/hab vers l’an 2025 (soit près un peu plus que le dixième des ressources de la
France). Ces moyennes couvrent toutes les activités humaines, domestiques, industrielles
et agricoles, et elles cachent la grande variabilité locale. Pour le Yemen, les ressources
projetées pour 2025 sont de 152 m3/an/hab. La consommation d’eau a plus que triplé de
1950 à 1990 (augmentation de 230 %), en partie du fait du doublement de la population et
de l’augmentation de la consommation moyenne.
60 000
50 000
1955 1990 2025
m3/an/hab
40 000
30 000
20 000
10 000
Pays
16
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
17
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
18
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
10000
9000
8000 Unique Multiple
7000
Nombre
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
H A P I N L E X
Buts du barrage
Figure I-3.1 : Classification des barrages de 81 pays jusqu’en 1998 suivant leurs
buts (d’après le Registre Mondial des Grands Barrages, 1998)
19
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
Tableau I-3.2 : Les plus grands barrages du monde suivant quatre critères
Critères Nom du barrage Pays Caractéristique
Hauteur Rogun Tajikistan 335 m
Capacité de la retenue Syncrude Tailings Canada 540 000 106 m3
Bassin Versant Assouan Egypte 2 200 000 Km2
Volume du barrage Yacambu Venezuela 3 600 106 m3
L’analyse du nombre des barrages entre 1909 et 2000 pour chaque décennie et pour
81 pays du monde montre que 82 % des barrages ont été construits après les années 1950
avec un ralentissement constaté dans la décennie 1980-1989 (Figure I-3.2).
6000
5000
Nombre de barrage
4000
3000
2000
1000
0
<1900 1900- 1910- 1920- 1930- 1940- 1950- 1960- 1970- 1980- 1990-
1909 1909 1929 1939 1949 1959 1969 1979 1989 1999
Année de construction
20
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
21
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
22
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE I GENERALITES
I-5 CONCLUSION
Les ouvrages hydrauliques que nous allons étudier dans le cadre de ce cours
seront classifiés suivant leur rôle d’utilisation. Les barrages en Tunisie sont
essentiellement construits en terre ; Ces barrages sont destinés essentiellement à
l’irrigation et la production de l’énergie électrique n’est que secondaire. Les barrages
et les lacs collinaires sont des barrages mobilisant des faibles volumes d’eau destiner
pour améliorer localement les périmètres irrigués.
23
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
OUVRAGES DE RETENUE
II-1 DEFINITION DES TERMES UTILISES
Un barrage est ouvrage établi dans le lit d’un cours d’eau dans le but de créer une
dénivellation entre les plans d’eau situés en amont et en aval. Considérons la section en
travers d’un barrage représentée sur la Figure II-1.1. Le Lac ou bassin artificiel à l’amont
d’un barrage, dans lequel une certaine quantité d’eau est accumulée est appelée retenue. La
Morphologie de l’aire couverte par la retenue est la cuvette. Le réservoir d’eau est une
retenue dont l’exploitation s’effectue à niveau variable en vue de stocker et déstocker de
l’eau. Le tableau II-1.1 regroupe la signification de ces différents termes utilisés dans ce
chapitre et le reste du cours.
NCR
PHE HR
RN VL HL
VU hm h hRN
V
Nmin
NS
NF VS
27
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
28
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Canal d’amenée
Prise d’eau Chambre de mise en charge
A
B P
C
Conduite forcée
E Canal de restitution
S F
Vue en plan
A
B P C
Hb Ht
S
F
Profil en long
h = (Ht, Hb ou Hn) : Hauteur de chute totale (total head), hauteur brute (gross head) ou
hauteur nette (net or effective head) qui sont définit respectivement par :
Ht = zA - zF (II-2.3)
29
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
30
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
31
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
pompe Hp
Ht
turbine
Le bilan d’énergie entre le pompage et le turbinage peut se faire sur la base du jour
ou de la semaine. Mais, sachant le cycle hebdomadaire nécessite un volume de stockage
plusieurs fois supérieur à celui du journalier, le cycle hebdomadaire n’est pas économique
en général.
Dans une centrale où le pompage-turbinage se fait avec un grand coefficient de
capacité pour le transfert d’importantes quantités d’énergie des heures creuses vers les
heures de pointes, la perte d’énergie peut s’avérer non économique. Cet inconvénient des
centrales avec pompage-turbinage, peut être dépassé quand l’eau pompée est utilisée
comme un stockage de secours.
De nos jours, les réseaux électriques modernes nécessitent une réserve alternative
« Spinning reserve capacity». C’est une capacité de production supplémentaire au-dessus
de celle prévue pour satisfaire la demande maximale, et instantanément disponible pour la
génération d’électricité en cas de panne des équipements ou d’augmentation exceptionnelle
de la demande (Figure II-2.3).
32
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
3000 3000
P
(MW) Réserve alternative
2500 2500
Puissance hydroélectrique
2000 et de vapeur 2000
1500 1500
1000 1000
500 500
Puissance de vapeur
0 0
12 12 12 12 12 12 12 12
Mercredi Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi Mardi t (h)
33
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
34
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
35
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
471 m
Crête de retenue
RG RD
Alluvions
387 m Echelle
0 10 20 30 40 50
La durée des campagnes de reconnaissance est quelquefois très longue : des années
voir même des dizaines d’années (ex. Barrage Serre-Ponçon 1913-1947 pour 6500 m de
perforation).
b) Procédés géophysiques
Mesures de certaines caractéristiques physiques des rochets et des sols telles que :
vitesse du son et résistance ohmique à partir desquelles on peut déterminer les grandeurs
caractérisant la déformation et la résistance mécanique des roches de fondations.
Rappelons que le module d’élasticité E d’un matériau caractérise sa compressibilité, c’est-
à-dire sa déformation sous l’action d’une contrainte ; sa valeur est d’autant plus grande que
le matériau est moins compressible et la roche de fondation est ainsi d’autant plus
satisfaisante. Suivant la vitesse d’application des contraintes, nous distinguons le module
d’élasticité statique et dynamique :
36
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
- Déformation d’une cavité : on crée une cavité cylindrique de diamètre d dans la roche ;
on introduit de l’eau sous pression dans cette cavité et on mesure la variation ∆d du
diamètre du cylindre produite par une pression p :
pd
∆d = (1 + µ ) (II-3.1)
Es
- Méthode de poinçonnement : elle consiste à charger le terrain sur une surface circulaire
au moyen d’un vérin et mesurer les enfoncements sur les bords et au centre.
Les valeurs de Es varient entre 25 000 < Es < 300 000 Kg/cm2 (respectivement pour
schistes verts et schistes cristallins de bonne qualité).
2) Module dynamique Ed : mesuré par la méthode sismique des vitesses de propagation
d’ondes de pression longitudinales Vl et transversales Vt produites par une explosion. Ces
vitesses permettent le calcul de Ed et µ, le coefficient de Poisson.
Ed 1− µ Ed 1
Vl = Vt = (II-3.2)
ρ (1 + µ )(1 − 2µ ) ρ 2 (1 + µ )
ρ étant la masse volumique de la roche
La mesure du temps de propagation est réalisée au moyen de sismographes. Le
module Ed est en général, supérieur au module statique Es.
La méthode sismique permet également de déterminer l’épaisseur d’une couche
rocheuses surmontant une couche de nature différente par mesure des temps de
propagation (méthode par réfraction, méthodes par réflexion).
II-3.2.2 Etanchéité de la retenue
L’étanchéité d’une retenue dépend de la perméabilité des terrains constituant le sol
de fondation du barrage et la cuvette : ces terrains sont en effet soumis à la pression
correspondant à la hauteur d’eau dans la retenue du barrage et peuvent être traversés par
des débits importants.
a) Définitions
La perméabilité d’un milieu poreux mesure son aptitude à laisser s’écouler les
fluides en son sein. L’eau chemine dans les pores du milieu sous l’effet de la pression : le
débit à travers une section donnée est d’autant plus faible que les frottements sont plus
grands (pores de dimension plus petites). Considérons un milieu poreux homogène et
isotrope à travers lequel s’écoule un liquide à débit constant Q (Figure II-3.2).
∆h
h1
h2
e
z2
z1 Q
z=0
37
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
38
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
D
Q
d
r s
Aquifère
H
h
Couche imperméable
- Nappe artésienne (C’est une nappe captive ,la surface libre est a une pression
supérieure à la pression atmosphérique, la surface piézométrique est au-dessus de la
surface topographique, Figure II-3.4) : Le débit pour un écoulement permanent, à partir
d’un puit artésien est donné par :
2 Π K e ( H − h)
Q= (II-3.6)
log( D / d )
avec, e est l’épaisseur de l’aquifère confiné.
H
Couche imperméable
K e
Aquifère
Couche imperméable
39
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
c) Etude géologique
Vise la détermination des possibilités de fuite : à l’aval du barrage, dans la vallée
barrée ou dans une autre vallée de niveau inférieur. L’importance des fuites dépend de la
nature géologique des terrains traversés. Les terrains peuvent être :
* Perméables en petit (terrains alluvionnaires) : les résurgences se produisent, en général, à
une distance suffisamment grande à l’aval du barrage pour que le débit de fuite soit
acceptable. Les fuites sont importantes dans le cas d’un lit fossile, lits anciens recouverts
par des alluvions (2.8 m3/s pour le barrage Sautet).
* Perméables en grand : roches solubles
II-3.3 Conditions hydrologiques
a) Superficie du bassin versant : l’alimentation du réservoir doit assurer son
remplissage en année hydrologique moyenne
b) Débit solide : important pour fixer la capacité utile de la retenue et la cote de la
prise d’eau.
II-3.4 Conditions relatives à la géographie humaine
a) Retenue normale et retenue exceptionnelle : (Qmoyen et Qcrue max) : courbes de
remous correspondantes, habitations, routes, voies ferrées, cultures, sites
protégés, ouvrages d’art, irrigation, pèche, ...
b) Agglomération et terres cultivées : expropriation/déplacements
c) Voies de communication : déviations routes, voies ferrées, conduites...
d) Navigation intérieure : à maintenir,
e) Débit réservé – réservoir de compensation : Qmin, échelles à poissons, ex.
Laroussia/Sidi Salem pour régler le débit aval.
40
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
- en cas de crue, la surélévation du plan d’eau en amont ne doit pas causer des
submersions supérieures à celles en absence de l’ouvrage et essentiellement dans les
zones habitées ou industrielles,
- la vitesse de l’eau sur le fond ne doit pas provoquer des affouillements du lit
- si le cours d’eau est navigable, la vitesse de l’eau dans les canaux de navigation ne doit
pas dépasser une certaine valeur maximale.
Pour remplir ces conditions, deux méthodes de coupure principales sont utilisées :
- Méthode des empiétements successifs sur le lit (la coupure du cours d’eau constitue la
phase finale)
- Méthode de la dérivation provisoire (la coupure du cours d’eau est réalisée à la phase
initiale)
a) Méthode des empiétements successifs sur le lit
Cette méthode est utilisée lorsque le lit est assez large en vue de réduire la vitesse
de l’écoulement. L’ouvrage est construit en obstruant successivement certaines parties du
lit du cours d’eau :
- soit par des enceintes de batardeaux, souvent métallique, telle que (ABCD) et (EFGH)
à l’intérieur desquelles, l’ouvrage est construit en eau morte ou par épuisements
(Figure II-4.1).
- soit par la construction de l’ouvrage en eau courante par fondation à l’air comprimé. La
fondation à l’air comprimé est réalisée en général par caissons perdus qui sont foncés
successivement pour que l’obstruction du lit soit la plus faible possible.
Ouvrages en construction
E H
F G
Enceintes de batardeaux
B C
A D
41
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Navigation
3ème phase :
1 2 3 4 5 6 7
- les piles 3 et 5 l’enceinte
de batardeaux B3
B3 - La navigation passe par
les piles 5 et 7.
42
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
43
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
44
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
répertoriées sous les lettres C et D dans le Tableau II-5.2. La Figure II-5.2 montre
comment la présence d’un écran d’étanchéité horizontal peut allonger le parcours des
particules fluides (la flèche en pointillé correspond au cas sans écran).
4- Accrochage dans le sol : Cet accrochage peut être réalisé au moyen d’ancrages : fer
ronds ou câbles d’acier travaillant à la traction à condition que le sol de fondation est
un rochet compact (ex. Barrage Mellègue).
A1 B2
B1
A2 B3
Maçonnerie
C3
C2 C1
D2
D1
D3
45
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Tableau II-5.1 : Actions de l’eau classées d’après leur origine (Aubert, 1949).
Origine des actions de l’eau Mécanisme des actions Conséquences dommageables pour la fonction du
de l’eau barrage et pour sa conservation
Les pressions exercées A1 Pressions exercées par l’eau sur les surfaces de
A. Pression sur les faces amont et maçonnerie avec lesquelles elle est
exercée sur la aval engendrent des normalement en contact, pouvant entraîner la
surface du efforts dans les dislocation du barrage ou le déplacement
barrage (Figure diverses parties de d’ensemble d’un portion importante de celui-ci.
II-5.1 a) l’ouvrage
Du fait des pressions B1 Perte d’eau
Actions exercées sur la surface B2 Efforts dus à la pression statique d’amont à
statiques du barrage, l’eau tend l’intérieur des maçonneries et pouvant entraîner
à s’infiltrer dans les la dislocation
B. Pénétration dans maçonneries en B3 Délavage des maçonneries amenant leur
le corps ou le cheminant soit dans appauvrissement en liant (érosions internes des
radier du les pores de celles-ci, maçonneries) et pouvant entraîner leur
barrage (Figure soit dans les fissures destruction, par combinaison avec d’autres
II-5.1 b) (qui peuvent être actions.
préexistantes ou
résulter du
cheminement lui-
même)
Tendance au C1 Perte d’eau
contournement du C2 Pressions exercées par l’eau sur certaines faces
barrage, au travers des du barrage en contact avec le sol, par suite de
terrains environnants, l’infiltration et du cheminement de l’eau dans
soit par-dessous le le terrain. Ces pressions peuvent contribuer à la
C. Pénétration dans corps ou le radier du dislocation du barrage ou à son déplacement
le terrain barrage, soit par d’ensemble.
avoisinant derrière ses ancrages C3 Délavage du sol avoisinant par entraînement
(Figure II-5.1 c) latéraux dans le terrain progressif de matériaux (érosion interne), avec
en place. comme conséquence ultime :
- soit une perte d’eau telle que le barrage ne
remplit plus sa fonction
- soit la destruction du barrage par dislocation
ou déplacement d’ensemble, par suite de la
disparition partielle du terrain servant d’appui
aux maçonneries.
Si le bief amont est D1 Frottement sur les maçonneries de l’eau et des
alimentée en eau, matériaux entraînés par elle, exerçant une usure
l’arrêt de l’écoulement des maçonneries qui peut se prolonger jusqu’à
provoqué par le la destruction du barrage
barrage entraîne une D2 Efforts exercés par les masses d’eau en
accumulation sur sa mouvement au contact du barrage, tels que
face amont. Le niveau pressions tant statique que dynamiques,
Actions D. Franchissement des eaux s’élevant dépressions entraînant des effets de succion ou
dynamiques de l’obstacle progressivement, elles même des vibrations, ces diverses actions
(Figure II-5.1 d) finissent par pouvant amener la dislocation ou le
s’échapper soit en déplacement du barrage.
submergeant la crête D3 Actions du courant d’eau sur le sol en amont et
du barrage soit au en aval ou sur les cotés du barrage pouvant
travers d’orifice provoquer un entraînement de matériaux
prévus et aménagés à (érosion superficielle) susceptible de se
cet effet. traduire :
Un écoulement d’eau - soit par le contournement du barrage (perte
se produit et entraîne d’eau),
un certain nombre - soit par la destruction de celui-ci (dislocation
d’actions dynamiques. ou déplacement d’ensemble) par disparition
partielle du terrain d’appui.
46
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Tableau II-5.2 Actions de l’eau classées d’après leurs conséquences avec l’indication
des remèdes à employer (Aubert, 1949).
Conséquences Causes qui les provoquent Remèdes à employer pour résister
dommageables aux diverses causes de destruction
1- Pressions exercées par l’eau sur les Dimensions et formes appropriées
surfaces de maçonnerie avec lesquelles (A1, C2, B2, C3, D3, D2, B3 et
elle est normalement en contact (A1). D1)
2- Pressions qui, du fait de l’infiltration Armatures métalliques (A1 et B2)
de l’eau à travers le terrain, viennent Diminution de la porosité du
s’exercer sur certaines surfaces de barrage (B2 et B3)
maçonnerie en contact avec celui-ci (C2). Amélioration de la résistance à
3- Pressions qui s’établissent à l’intérieur l’usure des maçonneries ou
Dislocation ou destruction des maçonneries du fait de l’infiltration exécution d’un revêtement
du corps ou du radier du des eaux d’amont (B2). protecteur (D1)
barrage (Figures II-5.1 II- 4- Disparition par érosion (interne ou Exécution sur le sol ou dans le sol
5.2) externe) d’une partie du terrain d’appui, d’un rideau étanche relié au
ce qui engendre des efforts de barrage (C2, C3 et D3)
cisaillement et de flexion (C3 et D3). Exécution d’un revêtement
5- Efforts exercés par les masses d’eau en protecteur du sol (C3 et D3)
mouvement en contact du barrage (D2).
6- Approvisionnement en liant, ce qui
réduit la résistance des maçonneries aux
divers efforts qu’elles supportent (B3)
7- Usure superficielle des maçonneries
due aux frottements, ce qui réduit leur
résistance dans des conditions analogues
(D1)
1- Pressions exercées par l’eau sur les Dimensions et formes appropriées
surfaces de maçonnerie avec laquelle (A1, C2, C3, D3 et D2)
elle est normalement en contact (A1) Amélioration du poids spécifique
2- Pressions qui, du fait l’infiltration de des maçonneries (A1 et D2)
l’eau à travers le terrain, viennent Ancrages travaillant à la traction
s’exercer sur certaines surfaces de contre le danger de
Déplacement d’ensemble par maçonnerie en contact avec celui-ci basculement et de glissement
basculement ou glissement (C2) (A1, C2, C3, D3 et D2)
(Figure II-5.1) 3- Disparition par érosion (interne ou Ancrages travaillant au
externe) d’une partie du terrain cisaillement contre le danger de
d’appui, ce qui provoque la glissement (A1, C2, C3, D3 et
suppressions de certaines pressions D2)
(poussées en butées) ou de certains Exécution sur le sol ou dans le sol
frottements favorables à la stabilité d’un rideau étanche relié au
(C3 ou D3) barrage (C2, C3 et D3)
4- Efforts exercés par les masses d’eau Exécution d’un revêtement
en mouvement au contact du barrage protecteur du sol (C2 et D3)
(D2)
1- Infiltration à travers le corps ou le Dimensions et formes appropriées
radier du barrage (B1) (B1, C1, C3 et D3)
2- Infiltration à travers le sol avoisinant Diminution de la porosité du
Perte d’eau (C1) barrage (B1)
(Figures II-5.1 et II-5.2) 3- Déchaussement ou contournement Exécution sur le sol ou dans le sol
du barrage à la suite d’une érosion d’un rideau étanche relié au
interne ou externe (C3 et D3) barrage (C1, C3 et D3)
Exécution d’un revêtement
protecteur du sol (C1, C3 et D3)
47
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
La résistance à la rupture par compression σr, d’un béton à gros agrégats au dosage
en ciment de 2500 Kg/m3 peut être caractérisé par les valeurs suivantes : 250 daN/cm2 à 90
jours et 300 daN/cm2 à un an.
Les contraintes admissibles σc (valeurs maximales des contraintes calculées) ont été
sans cesse accrues depuis que l’on utilise le béton dans la construction des barrages. Par
exemple, en France, σc a passée de 25 daN/cm2 en 1935 à 100 daN/cm2 en 1955. Soit des
coefficients de sécurité, σr/σc, de plus en plus faibles.
La fabrication et la mise en place du béton au barrage comprend les étapes
suivantes :
- Extraction des agrégats (carrières, cours d’eau, plages, ...)
- Concassage, criblage et lavage des agrégats sur site
- Fabrication des bétons : usine à béton comprenant essentiellement (silos à agrégats +
cuve à ciment + doseurs + trémie de remplissage + bétonnières + trémies à béton)
- Mise en place des béton (blondins ou transporteurs à câbles, grues, et pompes de
bétonnage).
Le contrôle de la qualité des bétons est réalisé dans un laboratoire de chantier ; il
comporte, en général, l’essai de rupture par compression d’échantillons en forme de cubes
de 20x20 cm de coté, confectionnés spécialement ou de carottes cylindriques prélevées
dans la masse de l’ouvrage.
II-6.1 Barrages poids ou « gravité » (gravity dams)
Ce sont des barrages en béton ou en maçonnerie qui résistent aux forces auxquelles
ils sont soumis, entièrement par leur poids propres. En pratique, le parement amont
présente un léger fruits (m ≅ = H/V = 0.05) et la somme des fruits des parements amont et
aval est voisine de 0.75. L’engraissement du profil permet l’établissement d’un passage en
crête avec une largeur de 4 à 6 m. Enfin, le parement amont présente, en général, une
48
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
forme cylindrique pour éviter que des contraintes de traction ne prennent naissance dans le
béton au voisinage de ce parement ; dans ce cas le barrage se comporte comme une voûte
travaillant à la compression. Dans certains cas, le parement aval présente une forme en
marches d’escalier pour des raisons de coffrage et de construction.
II-6.1.1 Forces agissant sur un barrage poids
La recherche des conditions de stabilité des ouvrages et le calcul des contraintes
dans les matériaux qui les constituent nécessitent la connaissance des forces appliquées à
ces ouvrages. Celles-ci sont communes aux différents types de barrages fixes et sont
représentées sur la Figure II-6.1. Les calculs de stabilité sont effectués en décomposant le
barrage en tranches verticales de largeur unitaire, 1m, supposées indépendantes les une des
autres. Les vérifications doivent être faites, en principe, pour toutes les assises horizontales
de l’ouvrage.
b
Surface d’eau B C
F5
G
Fv Fv F4
h
F6 Fh F5 F5
Fh G’ α
Q
0,425 h
h s F2 W
α F4
E’ A’ A E
ρgh P0 (1) R
R
(1) répartition triangulaire (2) Pr
(2) répartition trapézoïdale P0
B
Figure II-6.1 : Force agissant sur un barrage rigide (HB Civil Eng.).
49
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Fh 1
Q= = ρ g h2 (II-6.3)
sin α 2 sin α
où, α est l’angle que fait le parement amont avec l’horizontal.
1
Pour un parement vertical, sin α = 1, et Q = Fh = ρ g h 2
2
Force de pression des vases F2 : Cette force représente la pression des vases déposées à la
base du barrage. Cette pression peut être calculée par la théorie de Rankine pour la
pression des terres, appliquée au poids apparent ou submergé des vases :
1 ⎛ 1 − sin ϕ ⎞
F2 = ⎜ ⎟ ρ s g hs2 (II-6.4)
2 sin α ⎜⎝ 1 + sin ϕ ⎟⎠
avec, ρs : masse volumique des vases ; ϕ : angle de frottement du sol ; hs : profondeur des
vases déposées.
Poussée de la glace F3 : La glace qui se forme à la surface du plan d’eau du réservoir en
hiver, à la suite d’augmentation de la température, exerce une poussée horizontale au
voisinage couronnement en haut du parement amont du barrage. Cette poussée peut varier
de 10 à 50 t/ml. A titre indicatif, les barrages suédois sont calculés avec une force de 30
t/m2.
Forces d’actions des séismes F4 et F5 : Ces forces représentent les composantes
horizontale et verticale des forces d’accélération dues aux séismes. Aux USA, la plus part
des barrage des régions actives ont été dimensionnés pour une accélération égale à 0.1 g,
soit le dixième de l’accélération de la pesanteur, agissant dans toutes les directions.
Force d’inertie d’un tremblement de terre F6 : Cette force représente la force d’inertie
de l’eau sur la face amont du barrage, suite à un tremblement de terre. Une bonne
approximation de cette force est donnée par Von Karman :
F6 = 0.555 a ρ h 2 (II-6.5)
avec, a : accélération due au tremblement de terre ; ρ : masse volumique de l’eau ; h :
hauteur d’eau en amont du barrage.
Cette force s’applique en un point situé à 0.425 h au-dessus de la base.
Force de sous-pressions S : Les sous-pressions sont des pressions internes de soulèvement
qui résulte des fuites d’eau à travers les pores ou les canaux capillaires des fondations ou à
travers des joints non étanches des ouvrages en maçonnerie. Cette force agit sur toute la
longueur de base du barrage. La distribution des sous-pressions sur la base plane du
barrage est, en général, supposée linéaire pour le calcul de stabilité ; elle décroît de l’amont
vers l’aval du fait des pertes de charge dans les canaux capillaires. Pour une répartition
triangulaire, la sous-pression sur le parement amont partant est P0 = ρ g h et s’annule sur le
parement aval si celui-ci est à la pression atmosphérique (profil (1) sur la figure II-6.1). Si
le parement aval contient une certaine profondeur d’eau, la répartition des sous pressions
est trapézoïdale, comprise entre P0 en amont et Pr en aval (profil (2) sur la figure II-6.1).
Par exemple, pour un barrage poids de hauteur h et de base B = 3/4 h et en
supposant une répartition triangulaire, l’expression de S sur une largeur unitaire :
1 3
S = ρ g B h = ρ g h2 (II-6.6)
2 8
La force S apparaît donc comme une fraction de la pression hydrostatique (ρ g h).
Poids propre W : Elle s’applique au centre de gravité de la section transversale du barrage
et dépend de la forme de cette dernière et de la densité moyenne des matériaux. Dans le cas
d’un barrage en maçonnerie ou en béton, la densité est de l’ordre de 2.4 à 2.5 ; pour les
barrages en terre compactée, elle est comprise entre 2.1 et 2.3 suivant le type de matériau.
Le poids d’un barrage de section trapézoïdale est donné par :
50
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
1
W= d ρ g ( B + b) h (II-6.7)
2
avec, d = ρm/ρ : densité du matériau constituant le barrage (ρm étant la masse volumique du
matériau).
Autres forces : certains ouvrages sont calculés en prenant en considération les effets
thermiques (cas des barrages rigides seulement) et des efforts dus aux explosions des
bombes en plus des efforts dus tremblements de terre.
II-6.1.2 Conditions de stabilité des barrages poids
Soit le profil en travers OAB d’un barrage de forme triangulaire (la plus
économique) représenté sur la figure II-6.2. Considérons pour simplifier que ce profil est
soumis aux trois forces principales suivantes :
- Poids propre, W, appliqué au centre de gravité G,
- Poussée de l’eau, Q, appliquée au point PQ,
- Sous pressions, S, son point d’application est PS pour une répartition triangulaire.
La résultante de ces forces est équilibrée par les réactions de la surface d’appui AB.
RN O
h A’ B’
S
pQ G
Q
A Ps B
mh
51
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
∑F h
≤ tgϕ (II-6.8)
∑F v
Fsg =
∑ Fv tgϕ > 1 (II-6.9)
∑ hF
Cette condition exprime que la composante horizontale des forces appliquées est
inférieure à la résistance due au frottement de l’ouvrage sur la section AB et peut s’écrire
sous la forme :
Q < tgϕ (W − S ) (II-6.10)
Si le diagramme des sous-pressions est triangulaire, l’équation (II-6.10) s’exprime
comme suit :
h2 ⎛1 1 ⎞
< tgϕ ⎜ d m h 2 − m h 2 ⎟ (II-6.11)
2 ⎝2 2 ⎠
d’où :
1
m> (II-6.12)
(d − 1) tgϕ
soit pour, tg ϕ = 0.75 et d = 2.4, m > 0.96 ; et si les sous-pressions sont négligeables, cette
condition devient :
1
m> > 0.55 (II-6.13)
d tgϕ
En pratique, on donne au fruit m une valeur égale à 0.75, et la condition de non
glissement est assurée en réduisant les sous-pressions au moyen d’un réseau de drains
verticaux (Figure II-6.3).
Fondation
perméable
Fsr =
∑ Mr
>1
∑
(II-6.14)
Mm
52
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Les barrages poids ont en général, une face amont légèrement inclinée pour faciliter
la construction et éventuellement pour augmenter la stabilité de ces ouvrages.
c) Stabilité interne des barrages poids (équilibre élastique)
La méthode de calcul consiste à déterminer les contraintes dans les sections
horizontales, à partir des formules de la flexion composée (RDM : résistances des
matériaux), compte tenu des actions extérieures appliquées à l’ouvrage et d’éventuelles
actions internes telles que les pressions interstitielles dans les fissures.
La sommation des moments des forces verticales par rapport à n’importe quel point
du barrage (point B par exemple) donne les contraintes (pressions) normales au sol (Figure
II-6.4) :
σA =
∑F e
(1 − 6 )
v
et σ B =
∑ Fv (1 + 6 e ) (II-6.17)
b b b b
avec, e : excentricité du point d’application de la résultante des forces appliquées à
l’ouvrage par rapport au centre de gravité de la surface de base B ; ∑ Fv : la somme des
forces verticales appliquées à l’ouvrage (W et S)
∑
h
Fv
∑ Fh
h
A B
σA G
σB
e
b
53
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
h1
Q
drain h2
γ h2 S γ h2
γ d (h1-h2)
γ h1
Ecran d’étanchéité
54
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
55
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
n
W = ∑ Wi (II-6.23)
1
où, n : nombre de tranches
c- Etanchéité et drainage des fondations
Pour réduire les sous-pressions sou la base du barrage, plusieurs méthodes peuvent
être distinguées :
- soit un écran vertical d’étanchéité qui coupe en totalité les couches perméables. Cet
écran peut être simplement constitué par une tranchée remplie de matériau étanche
compacté en prolongement du noyau si ce dernier est prévu ou du massif du barrage en
sol étanche homogène.
- Soit d’un tapis étanche horizontal amont. Cependant, un tel tapis ne permet pas
toujours de diminuer convenablement les fuites d’eau sous le barrage. Il est alors
conseillé d’adjoindre aux matériaux argileux des polymères synthétiques et de la
bentonite qui rendent l’étanchéité du tapis plus efficace. L’épaisseur du tapis doit avoir
au moins une épaisseur de 1m après compactage.
- Le drainage vise à réduire et, si possible, à annuler les sous-pressions dans la masse de
l’ouvrage et dans les fondations (Figure II-6.6). Il est réalisé au moyen de puits
verticaux de 0.50 à 1 m de diamètre, dont la distance entre axes est de l’ordre de
quelques mètres, établis à proximité du parement amont. Ces puits débouchent dans des
galeries transversales reliées à l’aval ; l’eau d’infiltration s’écoule par ces galeries.
RN
Conduite forcée
Usine
Galerie de drainage et
de visite φ 3.00 m
Drain collecteur φ 0.800 m
56
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
II-6.1.3 Conclusion
Les barrages poids peuvent être construit sur des fondations en terre, mais dans ce cas
leur hauteur doit être limitée à 20 m. La raison principale de recours aux barrages poids est
leur capacité à laisser passer des crues importantes par leur sommet (submersion) sans
dommages appréciables. Leurs prix de construction et de maintenance sont souvent plus
élevés que ceux des barrages en terre ou en enrochements de hauteurs et longueurs en crête
comparables.
II-6.2 Barrage à contreforts (buttress dams)
Ce sont des barrages poids évidés pour économiser du béton. Ils sont formés de
membranes imperméables soutenues par des contreforts perpendiculaires à l’axe du
barrage. Bien qu’il existe plusieurs types de contreforts, les deux plus importants sont les
murs plats (flat-slab) et les voûtes multiples (multiple-arch). Dans les premiers, la
membrane supportant l’eau est une plaque plane et continue en Béton Armé, s’étalant le
long des contreforts (plots séparés dont la section horizontale a la forme d’une poutre en I
ou en T). Dans les seconds, la membrane est faite d’une série de coûtes elles aussi en béton
armé (Figure II-6.7).
4 4
Légende :
1) contre fort; 2) recouvrement à dalle plane; 3)recouvrement à voûte; 4) poutre de rigidité
57
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
séparés par des joints déformables (Figure II-6.8). Chacun de ces contreforts peut ainsi se
déplacer par tassement indépendamment de ses voisins. Les fruits des parements sont :
0.45 à l’amont et 0.75 à l’aval. La semelle de fondation est incliné vers l’amont pour
réduire l’inclinaison de la résultante des forces sur le plan de la fondation.
C-C
A-A 2.5 3.7 13.7 38.4 11.67 3.0
A 12.2
18.0
R23.0
A
B-B
IV
III
II B I C Joint déformable
B 0 50 100
58
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
x
A’ A
R1 R2 B
B’ C
A B C
M Q 2a N
α
Echelle
C Vue en plan Vue en plan
y suivant a-b
RN 0 20 40 60 80 100 m
S AA BB CC
180 m
Q
a b
160
A’ B’
hm h 140
W
Coupe
suivant x-y 120
110
Echelle Coupes
0 20 40 50 m
B AA, BB et CC
b) Condition de stabilité
Les forces extérieures que doit supporter un barrage voûte sont presque les mêmes
que celles d’un barrage poids (Figure II-6.9 a et Figure II-6.2). Cependant, leur importance
relative est très différente. Dans un barrage voûte, les forces de soulèvement sont moins
importantes, mais les charges dues à la glace et aux contraintes thermiques sont beaucoup
plus importantes.
Les calculs sont effectués, en général, en découpant le barrage en anneaux
horizontaux d’épaisseur unité supposés indépendants les uns des autres. A chaque anneau
sont appliquées les forces principales suivantes :
- poids propre W
- poussée de l’eau Q
- réactions R1 et R2 des surfaces d’appui
1) Equilibre statique
Cet équilibre est réalisé si les trois conditions suivantes sont remplies :
1) La résultante des 3 forces Q, R1 et R2 est nulle
2) Les réactions R1 et R2 rencontrent les surfaces d’appui sous un angle inférieur à
l’angle de frottement des maçonneries sur le rochet de fondation (condition de non
glissement).
3) Les appuis peuvent résister aux réactions R1 et R2
2) Equilibre élastique
Cet équilibre sera réalisé si les contraintes en chaque section droite des anneaux
restent inférieures à la valeur admissible. Plusieurs méthodes sont utilisées pour le calcul
approché du barrage :
a) Formule du tuyau :
pD
σ= (II-6.25)
2e
59
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
joints (1)
18 18
Fondation 12
0,0 0,0
5
Ouvrage de vidange (1)
13
A
a) Profil en long b) Coupe AA
A
Vanne de
dévasement Vidange de fond
Galerie de
Prise d’eau
dérivation
Déversoir
Usine Digue RG
Oued
Mellègue
60
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
II-6.3.3 Conclusion
Les barrages voûtes demandent beaucoup moins de béton que les barrages poids
(1/3). En général, ils ont un prix de revient plus faibles (coffrages plus coûteux +béton
armé). Mais ils ne conviennent pas à tous les sites, sachant qu’ils doivent être localisés
dans des vallées relativement étroites et supportés par des berges en roches bien solides.
61
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
lh
B A Cl
b’
(N-P) tg ϕ
a’
Arc de cercle
T
G de rupture
N-P ϕ
P b
a P
C T ls
N
N
W
Soit une tranche ab a’b’ limitée à sa base par l’arc de cercle de glissement AC ayant
une largeur (ab = ls) et une longueur unité (normalement au plan de la figure). Le poids de
cette tranche peut être décomposer en une composante normale N (suivant OM) et une
composante tangentielle T (suivant la tangente à l’arc de cercle). Cette tranche est stable
lorsque les forces qui produisent son glissement sont inférieures aux forces de résistances
62
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Fsg =
∑ ∑ cl+ ( N − P l s ) tgϕ
≥ 1.40
∑
(II-7.1)
T
avec,
Fsg : coefficient de sécurité; c : cohésion ; ls : longueur de l’élément suivant la ligne de
glissement ; N : composante normale du poids W suivant la normale à ab ; T : Composante
tangentielle du poids W suivant la tangente à l’arc de cercle de glissement AC ; ϕ angle de
frottement interne ; W : poids de la tranche aba’b’ ; P : pression hydrostatique intérieure.
Pour certaines conditions exceptionnelles (tremblement de terre, vidange rapide du
réservoir), le coefficient de sécurité adopté est plus faible : 1.3 par exemple. Pour les
barrages en argile à forte cohésion, dont la mesure de la résistance au cisaillement est assez
difficile, certains ingénieurs portent la limite de 1.5 à 2. Les coefficients de sécurité sont
calculés pour les terres au moment de leur mise en place (les talus doivent tenir pendant la
construction) et pour les terres en fin de travaux, après mise en eau du réservoir. Le
coefficient de sécurité calculé dans cette dernière hypothèse ne peut qu’augmenter avec le
temps, en raison du phénomène de consolidation. C’est pourquoi, les chiffres relativement
bas de 1.5 avec les terrains sableux et graveleux et de 2, avec les terrains argileux à forte
cohésion, peuvent être admis.
L’équation (II-7.1) tient compte de la pression interstitielle P qui tend à réduire la
stabilité. S’il s’agit d’une terre sèche, P = 0 ; mais quand le barrage est en eau, un réseau
d’infiltration s’établit dans le corps de l’ouvrage : P sera indiquée, en mètres d’eau, par la
distance verticale h qui sépare M du talus AE (Figure II-7.2). Si l’eau dans un terrain
perméable (sableux et graveleux) initialement immergé est évacuée (après vidange du
réservoir, par exemple), alors P = 0.
Niveau du A A’ B
réservoir plein
M
E
Niveau après
vidange
Dans les terrains faiblement perméables (terrains argileux), l’eau au contraire est
conservée pendant un certain temps après la vidange et la pression P est déterminée à partir
du réseau d’écoulement d’infiltration.
En terre compactée, le poids volumique du sol tenant compte de la teneur en eau
donnée à la mise en place (stabilité des talus en construction) ou atteinte après surcharge
des couches superposées est :
γ = (1 + w) γ d (II-7.2)
avec, w est la teneur en eau et γd est le poids volumique du sol sec.
63
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
64
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
libre, la force d’infiltration, I, admet une composante verticale dirigée de bas en haut, qui
tend à soulever les particules du terrain.
Ce travail d’érosion interne se développe tout d’abord près du point de résurgence du filet
liquide, car à cet endroit le poids de terre à soulever est minime ainsi que la longueur
d’entraînement, vers l’extérieur, des particules désagrégées. Puis, peu à peu, grâce, aux
espaces vides dégagés par les particules entraînées, l’eau s’écoule plus rapidement vers
l’extrémité du filet et sa force d’entraînement s’en trouve accrue. Aussi, on voit l’érosion
gagner en intensité et remonter vers l’amont : on assiste à un phénomène d’érosion
régressive. De plus, la charge totale initialement repartie sur toute la longueur du filet FF’
s’exerce sur une longueur plus restreinte FS. Aussi, la force d’entraînement s’accentue
tandis qu’en aval le chemin est de plus en plus ouvert. Finalement, un cône d’érosion, de
sommet S, axé sur le filet FF’, se développe.
A B A
h
F b F’ b
D C v I
I
Erosion régressive W
S
65
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
(a)
RN Ligne de saturation
Tapis filtrant
(b)
RN
Ligne de saturation
Drain
Ligne phréatique
érosion
66
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
RN
0,70
Masque en Pente 5/4
béton 0,85 72 m
Enrochements en gros
1/1 béton rangés à la main
Galerie de visite
et de drainage
La pente des talus est de l’ordre de 1/1. Les barrages en enrochements de faible
hauteur, peuvent avoir des talus plus pentus, 1H/2V. En général, le talus aval est de pente
1.3H/1V, correspondant à l’angle de frottement interne des enrochements. Pour des
barrages de hauteur supérieure à 60 m, les talus amont ont en général des pentes de
1.3H/1V.
II-7.2.1 Eléménts d’étanchéités
Les éléments d’étanchéité se compose de deux parties : l’une en élévation et l’autre en
fondation.
a) Masque en élévation
En élévation, le masque est constitué par une couche de matériaux imperméables
placée en général sur le parement amont. Cette couche est soit :
1) une dalle en béton armé avec des joints bitumineux
67
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
68
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Y
Bouchure mobile Radier Fondations
(a) Elévation
Rainure de
batardeau amont
Pile
Amont Aval
RN PHE Légende :
hm : Hauteur maximale
hm hu hu : Hauteur utile de retenue
Etiage
hs : Hauteur du seuil
hs
Bouchure mobile
(b) Coupe en travers (suivant X-Y)
69
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
c) d’après les matériaux principaux : métalliques, en béton armé, en bois ; bien sûr les
vannes métalliques sont les plus répandues dans le monde ;
d) le mode d’appui : certaines vannes sont simplement appuyées sur les culées ou les
piles, d’autres sur le seuil de l’ouvrage,
e) le mode de déplacement : il existe des vannes levantes ou plongeantes ; des vannes
roulantes, des vannes rotatives, des vannes à plusieurs axes de rotations, etc.
f) le mode de manoeuvre : on a des vannes à manoeuvre manuelle, mécanique ou
automatique
II-8.2.1 Vannes levantes
Les vannes levantes sont des bouchures mobiles pouvant être manœuvrées par un
mouvement de translation verticale en s’appuyant sur les piles latérales par l’intermédiaire
de galets de roulement. Elles peuvent être à une seule vanne, doublées, plusieurs vannes ou
avec volet déversoir (Figure II-8.2).
Vanne
supérieure
Vanne
inférieure
70
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Axe du barrage
42.00
40.50
37.70
37.20 37.50
B O
Volet de Vanne
réglage segment
25.00
A
20.00
La forme du bordé est telle que la poussée de l’eau ne produit pas de couple
résistant (puisque les lignes d’action des pressions coupent l’axe de rotation). De ce fait,
les treuils de manœuvre ont seulement à vaincre le couple résistant produit par le poids et
les frottements.
Un réglage d’eau amont par déversement, est souvent associé à ces vannes soit : par
une deuxième vanne segment superposée à la première, soit par un volet déversoir (clapet
fixé à la partie supérieure du segment).
II-8.2.3 Hausses
Les hausses sont des panneaux étanches rectangulaires juxtaposés qui forme la
bouchure mobile. Ils peuvent être manœuvrés indépendamment les uns des autres,
l’effacement étant réalisé par rabattement dans le lit du cours d’eau. Ces ouvrages sont
principalement utilisés dans les rivières navigables. C’est pourquoi nous nous limitons à
une description très sommaire du schéma de principe d’une hausse-Aubert, qui est
pratiquement le seul type utilisé dans les aménagements hydroélectriques. Cette hausse
comprend (Figure II-8.4) :
- un élément d’étanchéité constitué par un chassie métallique avec bordé étanche
- un élément d’appui et de manœuvre comprenant : un seuil cylindrique S, un chevalet
AO, un arc-boutant OB, un ensemble de crans d’arrêt B1, B2 et B3 sur lesquels s’appuie
l’extrémité B de l’arc-boutant.
71
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
S A
B
B1 B2 B
3
RN A
A’
O B radier
72
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
avec le bief amont et la seconde avec le bief aval de la retenue pour obtenir le redressement
de la vanne. En inversant, la vanne s’efface.
II-8.2.5 Autres types de bouchures mobiles
Parmi les autres types de bouchures mobiles on peut citer :
- les vannes à rouleau ou cylindriques (Figure II-8.6 a) : constitués par un cylindre
métallique à axe horizontal dont les extrémités comportent des roues dentées roulant
sur des crémaillères rectilignes inclinées.
- Vanne secteur (Figure II-8.6 b) : Elle comprennent un secteur OAB étanche qui peut
s’effacer dans une cavité Oab du radier ; le secteur est manœuvré vers le haut ou vers
le bas suivant que la cavité Oab est mise en communication avec l’amont ou avec
l’aval. Cette communication peut se faire par un système de flotteurs solidaire à la
vanne et commandé par le niveau d’eau dans une cavité reliée avec l’amont (vanne
AVIO) ou avec l’aval (vanne AVIS) ou les deux à la fois (vanne MIXTE).
- Vanne toit (Figure II-8.6 c) : Elle comporte deux clapets articulés sur le radier roulant
l’un sur l’autre par l’intermédiaire de galets. Le réglage se fait aussi en mettant en
communication la cavité comprise entre les clapets et le radier avec l’amont ou l’aval.
A O
b
Parmi les nombreux types de vanne de fond, nous distinguons celles qui sont
représentées sur la figure II-8.7. Notons qu’en comparaison avec les vannes de surfaces,
ces vannes fonctionnent dans des conditions plus sévères qu fait :
- qu’elles sont soumises à l’action des poussées hydrostatiques et hydromécaniques
plus grandes
- les vitesses d’écoulement atteignent des grandes valeurs
- des phénomènes de cavitation et d’aération
73
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
74
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
.
sol
75
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Les barrages collinaires sont des petits barrages destinés généralement à améliorer
une agriculture existante par l’irrigation de petits périmètres (quelques dizaines d’hectares)
que les grands barrages ne peuvent atteindre. Ces ouvrages sont caractérisés par :
- hauteur de retenue du barrage < 15 m, à ne pas dépasser que très exceptionnellement
- capacité approximative de la retenue de 50 000 m3 à 1 million m3.
- Rapport Sbv/Slac < 20 pour les grands barrages collinaires et < 50 pour les petits.
- Caractéristiques mécaniques des sols de fondation acceptables, pour assurer la sécurité
de l’ouvrage.
- Absence de problèmes de fondation qui nécessitent des traitements particuliers ou de
problèmes particuliers d’imperméabilité du réservoir
En Tunisie plus que 200 barrages et 1000 lacs collinaires sont programmés pour la
décennie 1991-2000. C’est pourquoi nous accordons une attention particulière à ce type
d’ouvrages dans ce chapitre.
Les barrages collinaires ont les avantages suivants :
- Présentent des investissements légers en comparaison avec les grands barrages et
induisent ainsi des intérêts intercalaires moins important.
- Ils entrent en service immédiatement après leur achèvement
- Ils sont d’une conception très simple qui permet une formation aisée des jeunes cadres.
- Ils permettent de faire des économies en devises
- Création des pôles d’activité proches des populations rurales à l’inverse des grands
barrages qui sont à l’origine des déplacements des populations rurales
- Création des emplois pendant la durée du chantier
II-6.2 Schémas types de l’aménagement collinaire
76
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Adduction Adduction
Distribution Distribution
Drainage Drainage
a) Adduction et distribution par canal, b) Adduction et distribution par
irrigation par ruissellement conduites, irrigation par ruissellement
Adduction Adduction
Adduction
Distribution
Drainage
e) Alimentation de la retenue par eau dérivée
Réservoir surélevé
Retenue
collinaire Distribution
Adduction
Ouvrage de prise
77
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Parapet
Garde corps
PHE
Drain sub-vertical
Parement amont vertical Parement aval en moellons taillés
en moellons taillés
Drain sub-horizontal
Les barrages souples sont les plus employés de nos jours pour toutes les catégories
de barrages, Grands, moyens et petits et comprennent les types suivants :
* Pour les barrages en terre :
a- en terre zonée (Figure II-9.3 a)
b- en terre homogène (Figure II-9.3 b)
c- en terre du type avec écran d’étanchéité (Figure II-9.3 c)
* Pour les barrages en enrochement :
a- avec écran interne d’étanchéité (Figure II-9.4 a)
b- avec masque d’étanchéité extérieur (Figure II-9.4 b)
78
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
1 3
2
2
1
3
2
4
79
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
1
2
2 1
3
80
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
81
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
conséquence l’entraînement des particules les plus fines de l’assise aval. Ce qui réduit
la stabilité de l’ouvrage et peut conduire à l’écroulement total de la digue. Parmi les
nombreuses solutions qui peuvent être adoptées, nous distinguons :
1) la tranchée d’ancrage (Figure II-9.5 a)
2) le tapis imperméable amont (Figure II-9.5 b)
3) les tapis imperméable et tranchée drainant (Figure II-9.5 c)
1
1
2
3
4
a) Tranchée d’ancrage
2 3
b) Tapis imperméable
Figure II-9.5 : Quelques Solutions pour réduire les infiltrations : Cas de fondation
en matériaux granulaires grossiers (PNUD/OPE, 1987).
82
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
2 2
Légende :
1) Remblai calculé pour fondations stables
2) Remplissage stabilisant
Figure II-9.6 : Remplissage stabilisant pour réduire les infiltrations : cas des
fondations fines saturées (PNUD/OPE, 1987).
83
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
A Coupe BB Coupe CC
PHE
Si+1
Si Si+1
C ∆h Si
B
B
Coupe AA N
PHE PHE
RN RN
S(h)
barrage
Ni Si+1 Si+1
N Si ∆h Si
V(h)
Nmin Nmin
h
NS NS
Prise
d’eau
L
VS VU V S,
V V
84
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
avec,
AS
QS = (II-9.3)
γs
A : apports solides spécifiques moyens annuels (Kg/km2/an)
S : superficie du bassin versant (km2)
La capacité utile VU est obtenue par optimisation dans l’étude de régularisation
(voir application). La courbe hauteurs-capacités de la retenue permet alors de déterminer la
hauteur de la tranche morte ainsi que la hauteur de retenue normale (Figure II-9.7).
b) Charge maximale au-dessus du déversoir
Elle sera déterminée par l’étude de l’évacuateur de crues (voir application)
b-1) Revanche
La revanche de protection contre le batillage des vagues permet d’éviter la
submersion de la digue. Définit comme étant la hauteur au-dessus du niveau des plus
hautes eaux, elle constitue ainsi une tranche supplémentaire d’amortissement des crues
exceptionnelles.
La hauteur de la revanche, HR, est donnée par la formule suivante :
U2
HR = Hv + v (II-9.4)
2g
avec,
Hv et Uv désignent respectivement la hauteur et la vitesse des vagues.
La hauteur Hv des vagues peut être calculée par la formule empirique de
Stevenson :
H v = 0.76 + 0.3 L − 0.264 L (II-9.5)
avec,
L : longueur de la retenue suivant la direction du vent (km) ou le fetch (Figure II-9.8)
H : hauteur des vagues (m)
Barrage
D3
D2
D1
85
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
La vitesse de propagation des vagues en m/s est donnée par la formule suivante
(pour des hauteurs de vagues comprises entre 0.5 et 1 m) :
U v = 1.5 + 0.67 H v (II-9.6)
En résumé la hauteur hors sol de la digue est la somme de trois termes :
1) la hauteur de la digue correspondant à la cote de retenue normale
2) la hauteur d’eau maximale sur le seuil du déversoir (cette hauteur est généralement de
l’ordre du mètre pour les petites digues).
3) La revanche qui dans la pratique n’est jamais inférieure à 1.0 m (dans le cas de petites
retenues, la crête de la digue se situe entre 1.50 et 2.00 m au dessus du seuil de
l’évacuateur). Il ne faut pas sous estimer cette hauteur dans le coût de la retenue.
II-9.7.3 Largeur en crête de la digue
La largeur en crête ne doit pas être inférieure à 3 m pour les digues de hauteur
inférieure à 10 m et ce pour permettre la mise en œuvre des engins mécaniques. Pour les
digues de hauteurs supérieures, la largeur de crête généralement adoptée est le 1/3 de la
hauteur de la digue.
II-9.7.4 Pentes des talus de la digue
La pente des talus dépend des caractéristiques des matériaux autant dans la
confection de la digue. Elle est déterminée par le calcul de stabilité. Pratiquement, les
valeurs orientatives des pentes de talus selon la hauteur et le type de digue en terre, sont
données par le Tableau II-9.2 suivant. A l’exception des digues de faibles hauteur (<5m),
ces valeurs devront être vérifiées par le calcul de stabilité. Les Tableaux II-9.3, donnent les
valeurs recommandées par le « Bureau of Reclamation ».
Pour les barrages en enrochements, les pentes des talus amont et aval sont de
l’ordre de 1/1.15; ces pentes seront corrigées par l’étude de stabilité compte tenu des
angles de frottement des matériaux de la fondation.
Il est important de souligner l’importance des pentes de talus sur le coût de la
retenue du fait qu’elles influent de façon sensible sur le volume de terrassement.
86
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Tableau II-9.3 : Valeurs des pentes pour digues en terre recommandées par
« Bureau of Reclamation » (d’après PNUD/OPE, 1987)
a) Barrages à noyau sur fondations stables
Type Objectif Possibilité Classement des Classement des Pente du Pente du
de vidange matériaux du matériaux du talus talus
rapide massif noyau amont amont
Avec noyau Tous En mesure Tout venant GW, GC, GM, SC,
de non critique GP, SW SM, CL, ML, 2 :1 2 :1
dimensions Graveleux SP CH, MH
minimale
Atténuation Non GC, GM, 2 :1 2 :1
Avec noyau des crues ou SC, SM, 2 :1/4 :1 2 :1/4 :1
de contrôle CL, ML, 2 :1/2 :1 2 :1/2 :1
dimensions CH, MH 3 :1 3 :1
maximale contrôle Oui GC, GM, 2 :1/2 :1 2 :1
SC, SM, 2 :1/2 :1 2 :1/4 :1
CL, ML, 3 :1 2 :1/2 :1
CH, MH 3 :1/2 :1 3 :1
87
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Coupe AA Coupe BB
B
B
Si+1 Si+1
Si ∆h
Si+1 Si
Si
A
A
88
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
D’une manière générale, le débit de fuite par unité de largeur à travers l’assise
perméable est donné par l’expression suivante (Figure II-9.10) :
m
q = K ∆h (II-9.7)
n
avec,
q : débit de fuite par unité de largeur (m3/s/m)
m : nombre de ligne de courant
n : nombre de lignes équipotentielles
∆h : la différence de niveau entre la charge amont et la charge aval (m)
K : perméabilité équivalente (m/s)
ψ = cte
φ = cte
h
j=0 j=15
0
1 2
3
4
1
2 14
4 6 8 10 12
n=5
Couche imperméable
Pour un milieu non isotrope, la perméabilité intervenant dans l’équation (II-9.7) est
substitué par :
K = ( K v K h )1 / 2 (II-9.8)
1- Cas d’un massif homogène reposant sur une fondation imperméable sans dispositif
de drainage
Pour un massif ne comportant pas de dispositif de drainage (tapis, cheminée ou
butée de drainage), Kozeny a montré que la ligne phréatique peut être assimilée à une
courbe parabolique d’axe horizontal, de foyer O au pied de la digue (Figure II-9.11)
y
Plan d’eau A4 B
A3 A2 b
h
A1
C r
x θ y0
A5 A6 α A0
0.3 P a0
P
d
89
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Ce parabole passe par les point A4, A3, A2, A1 et A0 avec A4 est le point du plan
d’eau amont ; A3 : ; A2 : intersection de la ligne phréatique avec le parement aval, A1 :
intersection du parabole de Kozeny avec l’axe y et A0 : intersection du parabole de Kozeny
avec l’axe x.
A partir du parabole théorique de Kozeny, la ligne phréatique est déterminée
graphiquement de la manière suivante :
- Tracer la normale au parement amont au point B, intersection du plan d’eau amont
avec le parement amont, la ligne phréatique est tangentielle à la normale construit et à
la partie médiane du parabole théorique
- la partie médiane du parabole théorique est confondue avec la ligne phréatique
- La troisième partie de la ligne phréatique est raccordée au point C tangentiellement à la
parabole théorique (le point C est distant du foyer de la distance b).
Le débit de fuite peut être approché par les expressions suivantes, qui tiennent
compte de l’angle α, angle que fait la face aval du massif avec l’horizontal :
* Si α < 30°
q = K b sin 2 α (II-9.9)
avec, b = (h 2 + d 2 )1 / 2 − (d 2 − h 2 cot g 2α ) 1 / 2
* Si 30° <α ≤ 180°
q = K y0 (II-9.10)
90
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Massif imperméable
P E Fondation perméable
Assise imperméable
Massif imperméable
ancré
F
P Fondation perméable
E
Assise imperméable
91
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
seuil
canal Bassin de
coursier dissipation
Le déversoir du type latéral est adopté dans le cas ou la pente du versant est faible.
Ce type d’ouvrage repose directement sur le sol et n’est donc soumis à des tassements sous
l’effet du massif du barrage. Si la pente du versant est forte, un déversoir latéral conduit à
des déblais important et un déversoir frontal est alors préférable. Ce type de déversoir est
également utilisé dans le cas de débit évacué très important conduisant à une longueur du
seuil très important. Lorsque la hauteur du barrage est de 10 à 15 m, le déversoir frontal est
construit avec un massif en béton, tandis que pour des hauteurs inférieures, l’ouvrage peut
être réalisé directement sur le couronnement du remblai, en modifiant le profil en travers
de celui-ci et en protégeant le canal contre l’érosion.
II-10.1.2 Déversoir en charge
Ils peuvent être du type puits ou type siphon (Figure II-9.14).
92
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
a) Déversoir en puits
b) Déversoir siphon
L’évacuateur en puit est un ouvrage en béton de forme circulaire. Il évacue l’au par
chute verticale dans la conduite enterrée débouchant à l’aval de la digue dans un bassin de
dissipation. Le puit peut servir également de tour de prise d’eau. La conduite d’évacuation
joue le rôle de conduite de vidange.
L’évacuateur en siphon est constitué d’une simple conduite qui fonctionne par
aspiration. Cette conduite peut être incorporée dans la digue ou, de préférence, posée dans
une tranchée latérale creusée dans la berge. Des grilles installées à l’entrée de l’évacuateur
permettent d’éviter l’obstruction par les corps flottants.
II-10.1.3 Choix du type de déversoir
Le choix entre un déversoir de surface et un déversoir en charge dépend :
- de l’importance des débits à évacuer
- de la dénivellation entre la cote des plus hautes eaux et celle du lit de l’oued dans la
zone de rejet des eaux à l’aval,
- de la nature des terrains traversés par l’ouvrage, en particulier par le canal ou coursier
(rendant nécessaire ou pas le revêtement).
Dans tout les cas, il est recommandé de concevoir l’évacuateur de crues le plus
simplement possible afin de circonscrire les coûts dans les limites raisonnables.
Il faut noter que les déversoirs en charge ont, par rapport aux déversoirs de
surface :
- une marge de sécurité beaucoup moins grande, due aux variations du débit en fonction
1/2 3/2
de la charge nettement moins élevée (H et H ).
- Un coût de réalisation plus élevé
93
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
94
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
En effet, l’hydrogramme relatif à la crue prévisible est très souvent caractérisé, pour les
bassins versants de petites dimensions, par des valeurs du débit de pointe assez élevées
(quelques dizaines de m3/s) mais de durée réduite (généralement une ou deux heures au
plus). Le déversoir permettant d’évacuer le débit de pointe maximal est alors de dimension
très importante et donc un coût excessif.
Il faut donc vérifier si la morphologie du réservoir permet le stockage du débit de
crues prévu. Cette solution n’est avantageuse que dans le seul cas où une faible
surélévation du niveau de l’eau entraîne une augmentation importante du volume stocké
(cas du barrage Sidi Salem et Sidi Saad).
Il aussi possible, en augmentant la revanche de manière appropriée, d’écrêter le
débit de pointe et dimensionner le déversoir pour un débit de crues bien inférieur, sans
qu’il ait à craindre une submersion de la digue.
Au cas où la morphologie de la retenue ne serait pas favorable et le débit de crue
pas bien défini, la construction d’un réservoir aux dimensions adéquates pourrait constituer
une contrainte si sérieuse que la réalisation d’un barrage dans la section considérée ne
puisse être envisagée.
L’étude des variations du volume d’eau stocker dans le réservoir pour laminer des
crues de différentes durées et de même fréquence montre que le volume passe par un
maximum pour une crue de durée supérieure au temps de concentration du bassin versant.
A ce volume maximal correspond la cote des plus hautes eaux dont dépend la hauteur de la
digue.
Le dimensionnement hydraulique et structurel des déversoirs exige une analyse
approfondie des caractéristiques et du fonctionnement des différents ouvrages. Dans les
paragraphes suivants nous présentons les principaux critères de base pour l’étude et le
calcul hydraulique des déversoirs les plus couramment employés.
II-10.3.1 Laminage des crues et recherche des dimensions optimales de l’évacuateur
de crues
L’atténuation du débit de pointe de l’hydrogramme de crue par moyens naturels ou
artificiels s’appelle laminage de crue. L’atténuation naturelle est due essentiellement aux
pertes d’énergies par frottements sur le fond et les berges. Si l’onde de crue trouve sur son
passage un réservoir muni d’un système de vidange quelconque, un certain volume de crue
servira à remplir le réservoir jusqu’à la cote de déversement. Ensuite le débit sortant suivra
la courbe caractéristique des vannes du fond et l’hydrogramme de sortie présentera une
pointe plus faible et décalée dans le temps par rapport à l’hydrogramme d’entrée (Figure
II-9.16).
Débits
Qe Hydrogramme de crue
à l’entrée de la retenue
Volume
Qs Hydrogramme à la
sortie de l’évacuateur
Volume
Temps
95
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
96
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
c) Coursier
Le coursier fait suite au chenal d’écoulement et permet de conduire l’eau au talweg.
Pour assurer de bonnes conditions à l’écoulement, il est conseillé de le construire en béton
avec une section rectangulaire dans les barrages collinaires. Les courants qui aboutissent
au pied d’un coursier (ainsi que ceux qui s’écoulent dans une conduite d’évacuation) ont
une vitesse élevée. Mais ils doivent rejoindre le cours d’eau à une vitesse très inférieure,
l’énergie en excès doit être dissipée.
C’est sur ce critère que se basent les bassins d’amortissement à ressaut hydraulique,
tandis que les bassins à auge se bornent à déplacer le courant plus en aval et à une distance
assurant la sécurité de la digue contre des phénomènes d’érosion.
d) Bassin d’amortissement
Dans les bassins à ressaut hydraulique, l’énergie dissipée peut être exprimée en
fonction du nombre de Froude au niveau de la section initiale du ressaut (Fr1). Le meilleur
intervalle du nombre de Froude qui assure une dissipation d’énergie élevée et la régularité
des courants aval est celui compris entre 4.5 et 9 (ressaut stable). Pour des faibles valeurs
de Fr1, le ressaut est dit fort. Il est appelé faible ou oscillant pour des grandes valeurs de Fr1
(Figure II-9.17). Ces valeurs entraînent la formation des ondulations dans le courant aval
ou à des tourbillons instables voire à une dissipation d’énergie quasiment nulle.
h1 hc
a) Ressaut ondulé (Fr1 =1.0 à 1.7) b) Ressaut faible (Fr1 =1.7 à 2.5)
c) Ressaut oscillant (Fr1 =2.5 à 4.5) d) Ressaut stable e) Ressaut fort (Fr1 > 9)
(Fr1 =4.5 à 9.0)
Une fois que l’efficacité du ressaut est établie, il est opportun que le ressaut
commence au pied du coursier ou du canal d’évacuation de façon à limiter la longueur du
bassin. Pour atteindre ce résultat, il est nécessaire que le fond du bassin et le fond du lit du
cours d’eau en aval de celui-ci se trouvent à des hauteurs différentes. Ceci peut être obtenu
en approfondissant le bassin (à ressaut hydraulique) ou en surélevant la crête du seuil
terminal (avec contre-digue).
La Figure II-9.18 représente les différentes sections de contrôle et les profondeurs d’eau
correspondantes intervenant dans le calcul de la longueur L du bassin.
97
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
(0) (1)
h0
H0
(2) (3)
K3
h2 h3
h1 a
Légende : Légende :
0 : Section en amont du seuil h1 : Profondeur d’eau au pied du seuil
1 : Section en courant torrentiel au pied h2 : profondeur d’eau en aval du ressaut
du seuil h3 : porofondeur d’eau en aval du bassin
2 : Section en aval du ressaut hydraulique K3 : Profondeur de la ligne de charge en
3 : Section en aval du bassin aval du bassin
H0 : Profondeur d’eau en amont du seuil a : Profondeur du bassin
par rapport au radier aval du bassin L : longueur de la dalle du bassin
h0 : Profondeur d’eau en amont du seuil
par rapport au seuil
98
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
3
3
Lb
B
Légende : Légende :
1 : Ligne des charges totales 0 : Section en amont du seuil
2 : Ligne d’eau g : Section au niveau du seuil
1 : Section en courant torrentiel au pied
3 : Profil initial du terrain naturel
du seuil
A : Remblai artificiel
2 : Section en aval du ressaut hydraulique
B : Seuil
C : Section au niveau de la contre-digue
C : Bassin de dissipation en remblai
3 : Section en aval de la Contre-digue
D : Contre-digue
z : Niveau du plan d’eau
Lb : Largeur du bassin
f : Cote du fond du lit ou de la crête des
Lg : Largeur du seuil
structures
Lc : Largeur de la contre-digue
Figure
Département II-9.19
de Génie Civil: Bassin de dissipation avec
Laboratoire contre-digue (PNUD/OPE, 1987).
d’Hydraulique ENIT
99
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE II OUVRAGES DE RETENUE
Q h1 h2 2 Q2
h1 = z1 − f b = et h2 = z 2 − f 0 = − + 1 + (II-9.21)
Lb 2 g ( z 0 − f b ) 2 4 g L2c h1
* Ces profondeurs étant déterminées, la différence de niveau du contre-digue et du bassin
et celle entre le plan d’eau en aval du seuil et du bassin peuvent être calculées comme suit :
Q2
f c − f b = h2 − 3 ; µ ≅ 0.37 (II-9.22)
g µ 2 L2c
0.22
⎡ ⎤
zv − f b = ( f g − f b )⎢
Q2
3⎥
(II-9.23)
⎣⎢ g Lb ( f g − f b ) ⎦⎥
2
100
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE III OUVRAGES DE PRISE D’EAU
CHAPITRE III
B : barrage ; S1 et S2 : seuils
G1 : Grosse grille
G2 : Grille fine
V1 et V2 : vannes de chasses Galerie de chasse
Qav
B
V1 Canal d’amenée
X S1 Dessableur (D)
S2 Y
Qe
G1
S1 G2
S2
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 100
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE III OUVRAGES DE PRISE D’EAU
Derivation
(a) Y
Qder
Seuil de
prise (S1)
Q
Qav
X Barrage
Y X
(b)
Figure III-1.2 : Prise d’eau dans une courbure (d’après Bouvard, 1984 et Ginocchio,
1959). a) Emplacement optimum. b) courant secondaire.
Figure III-1.3
PriD c4‡ç T ‹;¿Âdâ*61i 3,× ³R8Droit (d’après
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 101
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE III OUVRAGES DE PRISE D’EAU
Tranche
utile
Gravier et
sable grossier
Tranche
morte
Sable fin et
vase
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 102
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE III OUVRAGES DE PRISE D’EAU
C
B 42.00
31.50
Axe de la prise du
32.00 Grand-Canal
B 87°
30.00
34.70
27.50
36 38.5
32 34
30
38.5
Plate forme
37 triangulaire 27
35 Axe de la prise
33 du canal Medjerda-Cap-
30
Rideaux de
Bon
27
palplanches
42.00
38.50
34.84
Sens de l’écoulement
68°
38.5
27
38.5 27
Rive Rive
gauche droite
Echelle : 10 m
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 103
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE III OUVRAGES DE PRISE D’EAU
X Rainure de
Salle de manœuvre de la vanne guidage de la
RN
Vanne
Grille en
béton armé
Galerie d’amenée
X Y
Y Amont Aval
Salle de
manœuvre
Echelle
5 0
10 15 20 25 m Coupe X-Y
Grille
Grille
Entrée de la
Coupe X-Y prise d’eau
Vanne Conduite
Prise d’eau en réservoir (schéma de principe) Prise d’eau à travers un barrage (prise sans tour)
Figure III-2.2 Prises d’Eau dans une Retenue (d’après Ginocchio, 1959).
RN
Tour de prise
d’eau
Servo-moteur
X Y
Coupe X-Y
Grilles
Puits d’aération
Rainure à batardeau
Vanne
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 104
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE III OUVRAGES DE PRISE D’EAU
Prise cylindrique
Volume exploité
Course
Rive gauche de 15 1947.5 Niv. Min. Rive droite
1940 Niv. Min. actuel
1932
Niv. max. possible de limons
1925
Niv. Max. de limons
Dans le cas où le canal d’amenée à surface libre comporte à son extrémité aval un
réservoir appelé « chambre de mise charge » auquel sont reliés les conduites forcées
(Figure III-2.5), ce réservoir doit remplir les conditions suivantes :
- sa profondeur doit être telle que l’entrée des conduites forcées soit toujours au-
dessous du niveau du plan d’eau, afin d’empêcher l’entrée d’air dans les
conduites qui produit des vibrations dans les turbines,
- son volume doit être en rapport avec l’irrégularité de fonctionnement de la
centrale, pour éviter que la vidange de la chambre en cas d’augmentation
brusque de la puissance fournie par les turbines ; le volume du canal d’amenée
peut être utilisé en partie pour jouer la régularisation,
- la forme de la chambre doit épouser aussi étroitement que possible le profil du
terrain pour réduire le volume de déblais,
- la chambre doit être munie d’un déversoir, débitant dans un canal d’évacuation
conduisant l’eau en excédant dans le cours d’eau aménagé, en cas, de réduction
de puissance fournie par les turbines.
Portique de dégrillage
RN
Retenue minimum
Grille Vanne
Conduite
forcée
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 105
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE III OUVRAGES DE PRISE D’EAU
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 106
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE III OUVRAGES DE PRISE D’EAU
Barrage RN
∆h3 ∆h2 ∆h1
Q
Canal R h
Bassin
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 107
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE III OUVRAGES DE PRISE D’EAU
- Les Matériaux transportés par Suspension: Limon (diamètre compris entre 1/100 et
5/100 mm), Sables Fins (5/100 - 0.2 mm).
- Les Matériaux transportés par Charriage : Sable et Galets ( diamètre > 2 mm)
- Les corps Flottants (Arbres, Feuilles,...)
Le Dégravement est effectué par des dispositifs placés en amont de l’entrée de la
prise, en partie dans le cours d’eau. Les dégraveurs sont de deux types principaux: 1) La
Passe à gravier, un chenal délimiter par le seuil S1 et qui franchit le barrage par un pertuis
de faible largeur fermé par une vanne V1 (Figure III-1.1).
Le Dessablage (Elimination des Matières en Suspension) est effectué dans des
dispositifs spéciaux placés à l’entrée des ouvrages de transport ou d’amené. Ces ouvrages
sont appelés Chambre de Décantation ou Dessableurs (Figure III-3.1).
L’Elimination des Corps Flottants su fait par une Grille G1 à gros barreaux
disposée à l’entrée du canal de dérivation (au droit du seuil S1) et d’une grille G2
relativement fine à l’entrée du canal d’amenée (Figure III-1.1). Le nettoyage des grilles est
effectué au moyen de râteaux manœuvrés à la main (Prise du Canal MCB du Barrage
Laroussia) ou de dégrilleurs mécaniques dans les grandes installations (Prise Ghdir El
Golla sur le Canal MCB).
Vam
Tranquilliseur Vav
Vv Vp
Purgeur
Canal de purge
Coupe longitudinale Coupe X-Y
Vam X Vv Vp Vav
Vam : Vanne amont
Vv : Vanne de vidange
Vp : Vanne de purge
Vav : Vanne aval
Y
Galerie d’évacuation
Vue en plan
Figure III-3.1 Schéma Type d’un Dessableur Dufour II (d’après Ginocchio, 1959).
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 108
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE III OUVRAGES DE PRISE D’EAU
A
Vanne de
dévasement Vidange de fond
Galerie de
Prise d’eau
dérivation
Déversoir
Usine Digue RG
Oued
Mellègue
Echelle
0 50 100 m
Vue en plan x
RN
Servo- Echelle
moteurs
Reniflard 0 5 10 15 m
Prise d’eau y
supérieure
Vue en plan
Prise d’eau Servo-moteurs
Canalisation d’eau
inférieure sous pression
Crue
Alternateur
Conduite de vidange
Etiage
Vannes
Turbine
Coupe A-B Vue en coupe suivant x-y
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 109
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE III OUVRAGES DE PRISE D’EAU
L
A U
U H
Wc
L’énergie que doit fournir l’écoulement pour maintenir une seule particule en
suspension, naturellement décantante, est égale à :
W
E élem = ( ρ s − ρ ) g V L c (III-3.1)
U fl
avec, Ufl est la vitesse du fluide
Pour l’ensemble de l’écoulement, le volume de particules qui traversent une section
droite de l’écoulement est : Qs dt, son poids apparent Qs (ρs - ρ) g dt et sa vitesse de chute
moyenne L Wc /U et U la vitesse moyenne; d’où le travail nécessaire sera :
W
E = ( ρ s − ρ ) g Qs dt L c (III-3.2)
U
La puissance dissipée pour ce maintien en suspension s’écrit alors :
W
Ps = ( ρ s − ρ ) g Qs L c (III-3.3)
U
La puissance disponible fournie par le fluide est :
Pf = ρ g Q ∆H (III-3.4)
avec :
u*2
∆H = J L = L (III-3.5)
gH
soit :
u*2
Pf = ρ g Q L (III-3.6)
H
Vélikanov pose alors :
Qs Vs
Ps = η Pf et C v ,t =
= (III-3.7)
Q V
avec, Cv,t étant la concentration volumique transportée,
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 110
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE III OUVRAGES DE PRISE D’EAU
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 111
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
CHAPITRE IV
OUVRAGES D’ADDUCTION
IV-1 INTRODUCTION
Les ouvrages d’Adduction assurent le Transport des eaux depuis son captage
jusqu’à la zone de distribution. Il s’agit soit de conduite en charge (forcée ou sous
pression ), soit de canal à surface libre (la limite supérieure de la géométrie du domaine
constitue une inconnue).
Le choix entre une Adduction à Surface Libre ou en charge dépend des
considérations suivantes : Hydrauliques (débit, charges amonts et aval), Topographiques
(Tracé en Plan et Profils en Long et en Travers), Géotechniques (Nature et Résistance des
Terrains à traversés) et enfin Economique (Coûts).
Généralement, l’aqueduc (canal d’amenée à surface libre) s’arrête à la limite des
plateaux et une ou plusieurs conduites sous pression le remplace dans la traversée de la
vallée. Ces conduites constituent un siphon renversé (Figure IV-1.1).
Rivière
U non # Q U#Q
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 112
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
priori, comme étant la solution la plus indiquée (c’est le cas du canal MCB et du Canal
d’Irrigation de la basse vallée de la Medjerdah, par exemple).
Le Tracé en plan et le profil en long doivent être choisis de sorte à minimiser les
coûts de construction et d’exploitation des adductions et à respecter les contraintes
hydrauliques des installations (pressions et vitesses max et min par exemple).
U = K Ra Jb (IV-2.1)
avec,
R : rayon hydraulique
J : pente hydraulique ou pente de frottement ou perte d’énergie par unité de longueur
K, a et b des coefficients qui dépendent du régime d’écoulement (Tableau IV-2.1).
Tableau IV-2.1 Résumé des Formules Monômes (d’après cours HG, 1996)
(1)
HAGEN-POISEUILLE (2)BLASIUS (3)HAZEN-WILLIAMS (aprroximative)
(4)
MANNING
avec,
g : accélération de la pesanteur
c : coefficient
ν : viscosité cinématique du liquide
k : coefficient de rugosité au sens de Nikuradse
Le domaine de validité des formules monômes en fonction du nombre de Reynolds
se rapportant à l’échelle de la rugosité (u* k/ν où u* désigne la vitesse de frottement), du
nombre de Reynolds de l’écoulement (U R/ν) et de l’inverse de la rugosité relative (R/k)
est illustré sur la Figure IV-2.1.
103
R
= 4 . 32
k
L
102 M
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique 70 & Z. HAFSIA- Version 2012)
(par K.MAALEL
N
u k
LMHE-ENIT
*
ν
A Page 113
R
10 = 276
k
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Remarque:
A* , B et D dépendent de la température comme ν, mais indépendantes de k
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 114
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
8g
avec, λ = : coefficient de perte de charge linéaire
M 2 R1 / 3
0.1 k/D
0.05
0.04
0.03
0.02
0.015
0.01
λ 0.008
0.006
0.004
lamin
0.002
0.001
0.0008
0.0004
0.0002
0.0001
0.01 0.00005
lisse
1E+03 1E+04 1E+05 1E+06 1E+07 1E+08
Re
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 115
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
ExIV-2.1:
Solution:
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 116
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
propagation de l’onde de dépression ramène la conduite à sa section initiale mais avec une
vitesse inverse par rapport à la vitesse initiale. Donc, lorsque l’onde arrive à la vanne, il y
a un appel de débit qui ne peut être satisfait puisque la vanne est fermée. Cette aspiration
ne peut être comblée que par une dilatation du fluide (une diminution de sa pression) et une
contraction de la conduite. Le phénomène du coup de bélier est périodique ; sa période est
4 L/a.
Chambre de t<0
mise en charge vanne
L
U0
S0
2L
t = : Réflexion de l’onde de surpression au
t = 0 : Formation d’une onde de surpression a
niveau de la vanne
U=U0 U=-U0
S0 U=0 S0
S0 S0
L 9L
t= : Propagation de l’onde de surpression t = : Propagation d’une onde de dépression
4a 4a
après réflexion sur la vanne
dilatation contraction
U=U0 U=U0
S0 S0 S0 U=0
Sd U=0 Sd Sc
L
t = : Réflexion avec changement de signe au 3L
a t = : Toute la conduite contractée
niveau du réservoir a
U=0
U=0
Sc Sc
Sd Sd
5L
t = : Changement de la direction de l’écoulement 13 L
4a t = : Réflexion de l’onde de dépression
a
au niveau du réservoir
U=-U0 U0=0 U=U0
S0 S0 Sc
Sd
4L
t =
a
U=U0
S0 S0
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 117
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Cotes piézométriques
P+ ∆P
P Milieu de la conduite
P- ∆P Vanne
Temps : L/a
0 2 4 6
∆P = a/g Uo (IV-2.9)
et de période,
T = 4L/a (IV-2.10)
El D
a = ao / 1+ (IV-2.11)
Ep e
El
a = ao = (IV-2.12)
ρ
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 118
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Ex. IV-2.2 :
Pour une conduite d’acier remplie d’eau, avec les caractéristiques suivantes El = 2
GPa , Ep = 200 GPa , D = 2 m , e = 20 mm , ρ = 1000 Kg/m3
2L 1 2L U 0
Si Tf > 2L/a , ∆p' = ∆p = < ∆p (IV-2.13)
a Tf Tf g
Ainsi on remarque que la variation de pression est d’autant plus faible que le temps
Tf est long. Ce temps peut être prolongé lors de l’action manuelle ou automatique des
vannes ou en augmentant le temps d’arrêt des pompes et des turbines par l’adjonction d’un
volant d’inertie aux masses tournantes (Figure IV-2.5). Mais de telles solutions ne sont pas
toujours possibles, sachant que pour les conduites longues ( > 500 m) la masse du volant
d’inertie atteint rapidement des dimensions telles que leur accélération devient impossible
(économiquement).
R2
R1
X X’
En cas de dépression, cette reduction est obtenue par injection d’eau : Ballon
d’Air, Cheminée d’équilibre, Cheminée-Ballon, Nourrice ou Cheminée Tronquée,
Aspiration Auxiliaire.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 119
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Nous décrivons dans ce qui suit le fonctionnement de ces différents dispositifs anti-
bélier :
a) Cheminée d’équilibre (Fig IV-2.6-b) : C’est un réservoir à surface libre placé en aval
de la station de pompage. La cheminée a pour rôle de combler la dépression sans se vider
et d’absorber les surpressions sans débordement lorsqu’une surpression fait monter son
niveau. Une cheminée d’équilibre peut être intéressante comme moyen de protection dans
certains cas de réseaux en charge à faible hauteur de refoulement ou pour protéger un point
haut.
b) Ballon d’Air anti-bélier (Fig IV-2.6-a) : c’est une réserve d’eau qui se vide pour
combler les dépressions et croit pour absorber les surpressions. Son fonctionnement est
similaire à celui d’une cheminée d’équilibre sauf que la reserve d’eau n’a pas une surface
libre mais se trouve à la pression absolue du liquide. C’est le volume d’air enfermé dans le
ballon qui régularise les variations de pression du liquide en se comprimant ou en se
détendant suivant les surpressions et les dépressions. A l’arrêt de pompage, le clapet se
ferme et une partie de l’eau du réservoir alimente la conduite. Après de diminution
progressive, puis l’annulation de la vitesse dans la conduite, l’eau remonte dans le
réservoir, augmentant la pression dans la conduite de refoulement. La dissipation de
l’énergie de l’eau peut être obtenue un ajutage disposé à la base du réservoir.
d) Ballon d’eau ou Nourrice (Fig IV-2.6-d) : Ce dispositif utilise une réserve d’eau dont
l’alimentation est assurée par un tuyau commandé par un robinet à flotteur. En
fonctionnement normal, la réserve est pleine, isolée de la conduite par un clapet. Le clapet
s’ouvre quand les pressions dans la conduite deviennent négatives, et la réserve se vide
dans la conduite, comblant ainsi la dépression. Le mouvement devient alors un mouvement
d’oscillation en masse qui permet de déterminer le volume à donner à la nourrice pour que
la dépression soit totalement comblée. Ce système n’est efficace que lorsque les hauteurs
de refoulement sont faibles.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 120
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
f) Aspiration Auxiliaire (Fig IV-2.6-f) : Elle est constitué par une conduite auxilliaire
reliant la bâche d’aspiration à la conduite de refoulement. Un clapet disposé à l’extrémité
aval de la bâche d’aspiration s’ouvre en cas de dépression (ou d’arrêt de pompage) et
permet l’alimentation en eau de la conduite de refoulement et ramenant la cote
piézométrique au niveau de la surface de la bâche d’aspiration.
g) Soupape de Décharge (Fig IV-2.6-g) : C’est la propre pression de l’eau agissant sur les
deux faces d’un disque relié à un ressort qui maintient la soupape fermée tant que la
pression ne dépasse pas une certaine valeur appelée pression d’étanchéité. Lorsque la
pression dans la conduite atteint la valeur de la pression d’étanchéité, la soupape s’ouvre et
la conduite se vide en se décomprimant. L’ouverture doit pouvoir s’effectuer très
rapidement pour que l’opération soit efficace.
air
clapet
Ajutage pompe
pompe
Clapet Clapet
ouvert fermé Robinet à
Air sous flotteur
pression
Air à la Tuyau de
pression remplissage à
atmosphérique flotteur Clapet
Disque
pompe autocentreur
clapet
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 121
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
A2 B2
R Niveau statique A1 Zm
B1
A O B z
Niveau de charge pour le débit Q0
B0
A0
Réservoir Cheminée
S d’équilibre
G0 G1
s x
V1
Galerie d’amenée
L Conduite
V2
a) Système Idéal
Les pertes de charge dans la galerie et dans la cheminée sont négligeables (par
suite, le niveau A0B0 est confondu avec A1B1). Dans ce cas, le mouvement résultant d’un
arrêt instantané de l’écoulement se traduit par une oscillation en masse d’amplitude
constante :
L s
Zmo = Uo (IV-2.14)
gS
s : section de la conduite
S : section de la cheminée
La période du mouvement en masse est donnée par :
LS
Tmo = 2π (IV-2.15)
g s
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 122
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Ex. IV-2.3:
b) Système Réel
Pour un système réel (avec pdc), la période du mouvement en masse reste
inchangée alors que son amplitude est rapidement amortie :
Z = (1 - 2/3 k + 1/9 k²) Zmo (IV-2.16)
z = (0.973 - 1.326 k + 0.654 k²) Zmo (IV-2.17)
avec, k = L J / Zmo
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 123
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
ainsi :
Cc =
L
K R 2a S 2
2
+
∑ ξ
2g S2
(IV-2.20)
Pour des conduites circulaires, les deux équations (IV-2.19) et (IV-2.20) peuvent
être résolues itérativement pour le diamètre intervenant dans le terme prédominant Cc lin
ou Cc loc.
En supposant que l’écoulement est en zone M, a = 3/2 et pour une conduite
circulaire S = Π D2/4 et R= D/4, nous avons :
L 1
Cc = + ∑ξ (IV-2.21)
M 2 (D / 4 )
4/3
(ΠD 2
/4 )
2
(
2 g ΠD 2 / 4 )
2
L 1
C c = 10.29 2 16 / 3
+ 0.811∑ ξ (IV-2.21a)
M D gD 4
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 124
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
augmente (J # 1/D5) mais en même temps plus le diamètre est grand, plus le prix de la
conduite augmente (Figure IV-2.8).
e+c
c
(e+c)min
0 De D(m)
avec e/f , le rapport des frais d’exploitation (énergie) sur les frais d’établissement (tuyaux).
IV-2.2.3 Conduite d’Amenée d’une Station Hydroélectrique
Pour les conduites en charge des stations hydroélectriques (galeries d’amenée et
conduites forcées, les vitesses moyennes correspondant à la section économique sont, en
général entre 4 et 6 m/s et les pdc correspondantes sont comprises entre 2 et 7% de la
hauteur de chute. Pour une vitesse de 5 m/s (valeur moyenne) on a la relation approchée
suivante:
De = 0.707 Q (IV-2.27)
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 125
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
0.50 m Flotteur
Ventouse
1.00 m 0.003 0.003
1.50 m
0.006 0.006
Décharge
300 m 150 m 300 m 150 m
300 m
Détail d’une ventouse
Un brise charge n’est autre qu’un réservoir intermédiaire dans lequel une partie de
l’énergie du jet d’eau, à son entrée, est brisée par une vanne pointeau V (Figure IV-2.11)
donnant lieu ainsi a une perte de charge singulière. La partie restante étant transformée en
énergie potentielle avec un niveau en aval N.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 126
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
RV
d’arrêt
Amont
N
Aval
Mur brise jet
Vanne pointeau (V)
A
B
O
Chambre du
Amont
brise charge
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 127
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
S
Légende :
SR : lp. sans brise charge
C FP : pression au niveau du fond
D1
Q de la vallée
P BP’’ : lp. Maximale par fermeture en R
P’’ CB : lp. avec prise charge
B BP’ // CP ; P’ plus haut que R
P’ R
D2=D1
D3>D1
S
H
D Q B
A
B’ R
Légende :
SH et B’R : écoulement en charge D
HB : écoulement à surface libre
B’R // SH ; H plus bas que S lp. : ligne piézométrique (Q, D)
B’ : limite de l’écoulement à surface lp. : ligne piézométrique (Q’<Q)
libre et en charge
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 128
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Légende
S HP : Pression imposée
P C
BR // SC
H
R
Q B
D Q
D
lp. : ligne piézométrique (Q, D)
lp. : ligne piézométrique (Q, D1<D)
Q Contonnements d’air
D possible (rég. amont)
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 129
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 130
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Ces vérins sont manœuvrés au fur et à mesure que la pression exercée par la pompe
d’épreuve augmente. Si le sol ne peut supporter la poussée de l’épreuve, il faut construire
une butée en massif de maçonnerie qui, par son poids, s’opposera à cette poussée.
900
Pieux
Semelle en béton armé
Figure IV-2.18 : Pose sur semelle Figure IV-2.19 : Pose sur pieux
(d’après Dupont, 1971). (d’après Dupont, 1971).
b) Pose en galerie
Il s’agit des canalisations posées, soit dans les égouts, soit dans les caniveaux ou
les galeries spéciales visitables. Cette disposition est rare en milieu urbaine. Si le diamètre
est important, chaque conduite est provisoirement posée sur des madriers en bois (Figure
IV-2.20) puis calé suivant le profil en long. Les joints sont exécutés parallèlement aux
tasseaux définitifs en maçonnerie. Pour les petits diamètres, la conduite est directement
posée sur tasseaux coulés à l’avance. Quand la conduite passe sur un ouvrage d’art, la pose
sur tasseaux s’effectue de la même façon.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 131
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Ceinture
B
D
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 132
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Q (a)
A
A H Coupe AB
α/2 F
F’
D Q
I
F F’
α
Wm R
B
Π D 2
F = F '= P Q = 2HI = 2F sin(α / 2)
4
W B
Wm
W + W = (1 . 3 à 1 . 5 ) Q Π D 2
m Q = F '= P
4
D’ (d)
Voile en béton
f F-F’ f
D Q = F − F'
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 133
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
D’=D+D/10 D’=D+D/10
D/20 D/20
D D
D D
74
2 armatures
transversales par
mètre (d :22 mm)
40
3 cerces
D=6,0 m
6 Drain
2,0
Galerie de visite
1,5
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 134
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Dh h S
Q
Jf
P
α (faible)
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 135
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Grandeurs
géométriques Surface Périmètre Largeur
Type de S mouillé B
section P
B
sh
1
θ
h (b + s h) h b + 2 h 1+ s 2 b+2s h
s
b
Trapèze
sin(θ / 2) D
D 1 1 ou
(θ − sinθ ) D2 θD
h
θ
8 2 2 h (D − h)
Cercle
2 8 h2 3S
h Bh B+
3 3B 2h
Parabole
D’après le tableau IV-3.1, notons que le rayon hydraulique d’une section circulaire
pleine (θ = 4 Π), de diamètre D est : R = D/4. La section rectangulaire et triangulaire sont
des cas particuliers de la section trapézoïdale. Pour une section rectangulaire, il suffit de
prendre la contre pente du talus s = H/V = 0 (s = cotg θ, avec θ angle de repos) ; alors que
pour une section triangulaire, la largeur au fond b = 0. Généralement, pour les sections
ouvertes vers le haut la croissance de la surface mouillée S avec le tirant d’eau h est plus
rapide que le périmètre P.
IV-3.2 Classification des écoulements à surface libre
Une première classification est basée sur la comparaison de la valeur relative des
forces agissant sur ces écoulements (la gravité, l’inertie et la viscosité). Le résultat de
l’équilibre de ces forces est traduit par des nombres adimensionnels : Reynolds et Froude.
Le nombre de Reynolds traduit l’importance des forces d’inertie par rapport à
la force de viscosité ; il est défini par le rapport suivant:
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 136
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Jw
Dh(x)
Jf x
Déversoir Jw
Ressaut Jf
Chute
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 137
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Réservoir
Canal Chute
C = 87 / ( 1 + kb /R) (IV-3.7)
C = K R 1/6 (IV-3.8)
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 138
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Q S n5 / 3
= (IV-3.15)
M J n1 / 2 Pn2 / 3
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 139
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Ex-IV-3.1:
Solution:
Q
=
S n5 / 3 [ ]
b hn + ( s1 + s 2 ) / 2 hn2
[=
MJ n1 / 2 Pn2 / 3 b + hn (1 + s12 )1 / 2 + hn (1 + s 22 )1 / 2 ]
a) canal large; b > hn :
3/5
hn 2 / 5 ⎡ Q ⎤
[1 + ( 1 + s1² + 1 + s 2² ) ] ⎢ b ⎥
b
hn = ⎢ ⎥ (IV-3.16)
s1 + s 2 hn ⎢ M J ⎥
1+ n
2 b ⎢⎣ ⎥⎦
Pour un canal très large la première fraction du second membre = 1.
b
= 2 1 + s² − 2 s (IV-3.19)
hn
et s = 3 /3 , soit θ= Arctg m = 60° et b/hn = 2/ 3 (IV-3.20)
s : contre pente ; θ : angle de repos
b
Pour un canal rectangulaire l’équation V-3.10, donne = 2 (IV-3.21)
hn
Une section demi-circulaire permet d’avoir une plus grande surface pour un petit
périmètre (Figure IV-3.4). Cette forme n’est cependant, pas facile à mettre en œuvre pour
les canaux à grande section.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 140
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
S0 L0
Lc
n0 Sc n0 lit majeur
nc
lit mineur
Dans le cas d’une section caractérisé par des rugosité hétérogène sur son périmètre
mouillé, la vitesse moyenne est supposée identique dans toute les sous sections, ainsi :
U = U1 = U2 = … = Ui
La section totale est évidemment la somme des sous sections :
S = S1 + S2 + … + Si
Ces deux relations permettent de déterminer la rugosité équivalente en fonction de
la rugosité assoicié à chaque tronçon du périmètre mouillé :
1/ a 2/3
⎡ ⎤ ⎡ ⎤
⎢ P ⎥ ⎢ P ⎥
K= ⎢ ⎥ = M = ⎢ ⎥ (IV-3.23)
⎢ ∆Pi ⎥ ⎢ ∆Pi ⎥
⎢⎣ ∑ K i 1 / a ⎥⎦ ⎢⎣ ∑ M i 2 / 3 ⎥⎦
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 141
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
U2 Q2
H = z + h +α = z + h +α (IV-3.24)
2g 2g S2
En se référant au fond du canal (plan de référence PdR’), le terme z est fixée par
l’implantation du canal, la charge spécifique est définie par :
U2 Q2
Hs = H − z = h +α = h +α (IV-3.25)
2g 2g S2
α : coefficient de distribution de vitesse (correction tenant compte de la non uniformité de
vitesse).
L’impulsion spécifique est défini par :
UQ Q2
Ts = hG S + β = hG S + β (IV-3.26)
g gS
hG : distance entre le centre de gravité de la section et la surface libre.
β : Coefficient de distribution de quantité de mouvement.
La profondeur critique est la profondeur correspondant à l’énergie spécifique Hs, ou
l’impultion spécifique Ts , minimale nécessaire pour assurer un débit constant Q. C’est
aussi la profondeur de l’écoulement donnant le débit maximal pour Hs ou Ts constante
(Figures IV-3.7 a et b).
h=Hs
Fr < 1
U 2
2 g Q croît
B
dS=B dh dh h Fr > l
Dh S h2
h h
hc
h1
Hs
Hs,c Hs,1=Hs,2
Hs
h
Hs
Q
h<hc ; Fr>1 : Régime torrentiel
Q = S 2 g ( H s − h)
0 Qmax
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 142
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Q2B U 2
3
= 2 = Fr2 = 1 (IV-3.27)
gS Uc
Tableau IV-3.3 : Ecoulement critique pour trois types de sections (MTQ, 1993).
Ecoulement
critique Vitesse Débit Energie
Type de critique Q = U c Sc spécifique
Uc Hs,c = hc + Uc2/2g
section
B
sh
⎛ b + s hc ⎞ g (b + s hc )3 ⎛ b + s hc ⎞
1 h g hc ⎜⎜ ⎟⎟ hc3 / 2 hc ⎜⎜1+ ⎟⎟
⎝ b + 2 s hc ⎠ b + 2 s hc
θ
s
b ⎝ 2(b + 2 s hc ) ⎠
Trapèze
2 8g 4
h
g hc J c hc3 / 2 hc
3 27 3
Parabole
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 143
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Ex.IV-3.2:
Solution:
Q 2 S c3 [b hc + s hc ]
3
= =
g Bc [b + 2 s hc ]
a) canal large; b > hc :
2
hc ⎛ Q⎞
[1 + 2 s ]1 / 3 3 ⎜⎝ ⎟⎠
b b
hc = (IV-3.30)
hc g
1+ s
b
Pour un canal très large la première fraction du second membre = 1.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 144
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Nota: Si le radier fait un angle θ avec l’horizontale non négligeable, le tirant critique
dépend de la pente du radier Jf et l’équation IV-3.27 devient :
Q 2 Bc
= cosθ (IV-3.34)
g S c3
soit,
Q*2 Bc
=1 (IV-3.35)
g S c3
Q
avec, Q* = (IV-3.36)
(cos θ ) 1 / 2
Ainsi, dans un cours d’eau où la pente Jf n’est pas négligeable, la formule IV-3.29
reste valable pour le calcul de hc en substituant le débit Q à Q*. Les tirants critiques ainsi
calculés seront légèrement plus grands que ceux obtenus en supposant le canal horizontal.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 145
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
1
hn
2 hn=hc 1 1
hc hc
hn 2
3 3
3
Jf <Jc Jf =Jc Jf >Jc
Canal à faible pente (M) Canal à pente critique (C) Canal à forte pente (S)
Figure IV-3.8 : Zones de transition pour divers pentes de fond (Dhatt, 1985).
CL1 : Si h tend vers hn, le dénominateur s’annule et dh/dx = 0. L’écoulement est uniforme
(Jf = Jn) la ligne d’eau est alors tangente asymptotiquement à la ligne de profondeur
normale.
CL2 : Si h tend vers hc, le dénominateur s’annule et dh/dx = ∞. L’écoulement est critique
(Jf = Jc) et la ligne d’eau est orthogonale à la surface du fond.
CL3 : Si la profondeur d’eau croit de plus en plus : h → ∞ , les courbes tendent
asymptotiquement vers une ligne horizontale : dh / dx → J f
Dans un écoulement varié, la profondeur h varie en transition d’un régime à un
autre (éventuellement dans le même régime aussi). Cette profondeur définit le type de
transition selon sa valeur par rapport à hn et hc. Les différentes possibilités sont regroupées
dans la Figure IV-3.8.
Les différents formes de courbes de remous suivant la position relative de h par
rapport à hn et hc sont données dans le Tableau IV-3.6 Dans un canal critique, la
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 146
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Jf > Jc
Profil type C (Critical channel) : Jf > 0 ; Jf = Jc ; hn = hc
C1
C3
<1 + <1 + + Croît C1
>1 - >1 - + Croît C3
Jf = Jc
* - <1 + - Décroît H2 H3
* - >1 - + Croît H3
Jf = 0
Profil type A (Adverse channel) : Jf < 0 ; hn < 0
A2
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 147
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
Jf1=Jc
Jf< Jc
Barrage Jf1< Jc Jf2<Jc
Jf2<Jf1< Jc
(a) (b)
S1 H3
S1
RH
RH Jf=0
Jf1 > Jc
Jf > Jc Canal horizontal (H)
Jf2 < Jc
Barrage Courbe H2 : (a) chute brusque.
(d)
Courbe H3 : (b) écoulement à
(c)
B2 > B1 grande vitesse dans un canal
B1
Elargissement de
horizontal.
S2 section
(a)
S2 A2
Jf1<0
Jf2>Jc
Jf > Jc
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 148
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
J
Jw
U i2
∆H
2g 2
U=Q/S U
(Hs)i
2g Ui2+1
hi 2g
hi + hi+1 (Hs)i+1
h=
Jf 2 hi+1
α faible
zi zi+1
xi
xi+1
Les calculs des courbes de remous peuvent se faire numériquement par une
méthode directe ou explicite basée sur l’énergie spécifique Hs.
Hi = Hi+1 + ∆Hi,i+1 (IV3.41)
Avec, H = z + Hs : charge totale dans une section donnée
L’équation (IV-3.14) devient :
zi + Hsi = zi+1 + Hsi+1 + Jf ∆xi,i+1
soit,
x i+1 = xi + ( Hsi - Hsi+1 ) / (Jn - Jm ) (IV-3.41a)
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 149
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
avec,
Q2 Q2
Hi = zi + hi cos θ + et J i = 2 2 4 / 3
2 gS i2 M i S i Ri
Pour ce type d’écoulement l’équation IV-3.42a doit être résolue pour le hi+1 de Si+1
Q2
du terme prédominant dynamique, soit de , dans la plus part des cas.
2 gS i2+1
Nota: Dans tous les cas les calculs se feront de l’aval vers l’amont pour un écoulement
fluvial et de l’amont vers l’aval pour un écoulement torrentiel. Et l’axe des x est compté
positif dans la direction des calculs.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 150
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
U 12 / 2 g
lct
lct
U 12 / 2 g lp
H
H lp
Q
Q HD Q
pdR HD
1 D
pdR
c) Déversoir à paroi mince c) Barrage déversoir
U 12 / 2 g ≅ 0
lct
Écoulement noyé
H hc lp
hb
Jf = 0 h’2
HD q
Écoulement
pdR dénoyé
BD > 3 H
c) déversoir à paroi épaisse
- Chute brusque : c’est un canal à faible pente, Jf < Jc, ou horizontal, Jf = 0, en chute
brusque, dans l’atmosphère (voir Figure IV-3.12). L’énergie spécifique, Hsc, est minimale
au droit de la chute brusque ; là s’établit la hauteur critique, hc, représentant le tirant d’eau
le plus faible possible pour un débit donné. L’existence de la section critique donne au
débit sa valeur maximale pour une énergie spécifique donnée. Pour que l’énergie
spécifique, Hs, diminue, il faut que la profondeur d’eau, h, baisse.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 151
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
ha q hc
hb Hs
Jf (faible) Hsc Hsa
3 ou 4) hc q
B1 Q B3 ≅ B1
1 2 3
écoulement dénoyé
U / 2g ≅ 0
1
2
fluvial torrentiel lct
RH
h1 Q h3
hc
pdR
Jf ≅ 0
h1 h1 h1
h2 h2 h2
2/ 3
⎛ Q ⎞
et h = ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ µb 2g ⎠
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 152
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
h hRH h
Q = cst Q = cst
h2 h2
hc U2 hc
Jw W Fp2
h1 h1
Fp1 U1
Jf
Ts,1=Ts,2 Ts Hs
α (faible) 1
FF
2
Hs2 Hs1
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 153
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
h2 h1
S 1 = h1 B , S 2 = h2 B q = Q / B , FP 2 = ρ g S2 FP1 = ρ g S1
2 2
L’équation (IV-3.47) s’écrit donc :
h12 q2 h2 q2
+ = 2 + (IV-3.48)
2 g h1 2 g h2
avec, q est le débit par unité de largeur du ressaut qui s’écrit par continuité :
q = U1 h1 = U2 h2 (IV-3.48a)
Cette équation traduit la conservation de l’impulsion spécifique de part et d’autre
du ressaut, c’est à dire Ts,1 = Ts,2. A chaque verticale de la courbe Ts = f(h) pour un débit
Q donné correspond deux profondeurs conjuguées, h1 et h2 (Figure IV-3.16).
En utilisant l’équation de continuité (IV-3.48a), et après division par (h2-h1),
l’équation IV-3.48 peut s’écrire :
U2
h22 + h2 h1 − 2h1 1 = 0 (IV-3.49)
g
Des deux racines de l’équation, une seule est positive et convient. Cette racine
s’écrit sous forme adimensionnelle :
h2 1
h1 2
= (1 + 8 Fr21 − 1 )
ou
h1 1
=
h2 2
(
1 + 8 Fr22 − 1 ) (IV-3.40)
Avec Fr1 et Fr2 désignent les nombres de Froude au niveau des sections (1) et (2) :
U2 U2
Fr21 = 1 et Fr22 = 2
gh1 gh2
La relation IV-3.40 est connue sous le nom d’équation de Bélanger. Elle est
symétrique par rapport aux profondeurs h1 ou h2 et permet, pour un débit q donné, de
calculer l’une des profondeurs d’eau, h1 ou h2, si l’on connaît l’autre, h2 ou h1.
L’équation de Béranger est également vérifiée pour h1 = h2 = hc, si bien que le
ressaut s’établit pour h1 plus petit que hc (écoulement torrentiel) et h2 supérieur, à cette
valeur (écoulement fluvial).
IV-3.6.2 Perte d’énergie (dissipation d’énergie) à travers un ressaut
Dans un canal rectangulaire, la perte d’énergie, hRH, à travers la courte distance du
ressaut n’est autre que la perte d’énergie spécifique. Nous avons donc (Figure IV-3.16) :
⎛ U2 ⎞ ⎛ U2 ⎞
hRH = H s1 − H s 2 = ⎜⎜ h1 + 1 ⎟⎟ − ⎜⎜ h2 + 2 ⎟⎟
⎝ 2g ⎠ ⎝ 2g ⎠
En tenant compte de l’équation IV-3.40, nous obtenons :
(h − h1 ) 3
hRH = 2 (IV-3.41)
4h1 h2
Un ressaut hydraulique est souvent utilisé dans les constructions hydrauliques
comme dissipateur d’énergie. L’énergie cinétique existant en amont du ressaut est
considérablement réduite sur une faible distance.
IV-3.6.3 Rendement du ressaut
Le rendement du ressaut est défini par le rapport de l’énergie potentielle reçue et
l’énergie cinétique perdue, donc :
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 154
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
h2 − h1 4h1 h2
η= = (IV-3.42)
U / 2g − U / 2g
1
2 2
2 (h1 + h2 ) 2
Pour une forte différence de niveau, η est faible ; pour une faible différence η
s’approche de l’unité.
IV-3.6.4 La longueur du ressaut
Dans un canal rectangulaire, la longueur du ressaut est donnée empiriquement par :
L RH
5< <7 (IV-3.43)
h2 − h1
z’
z’’ z
M2
h2
Point de
contrôle
M3 A Q hc
A’ h1 Jf
Fr > 1 LRH Fr < 1 α (faible)
τo = γ R J (IV-3.45)
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 155
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
1
1.5
h
τ0 = γ h J 0.75 γ h J
4h
3
τ
τ = 0
(γ − γ )d
*
s 50
10-1
mouvement
5
τ* = τ*,cr
Pas de
mouvement
-2
10 5 5 5
100 101 102 103
1 / 3
⎛ ρ − ρ g ⎞
= d ⎜⎜ ⎟⎟
s
d
ρ ν
* 50 2
⎝ ⎠
1) Vitesse d’érosion ou critique Ucr: vitesse maximale admissible dans un canal à cause
des risques d’érosion des particules solides qui se trouvent sur le fond.
2) Vitesse de sédimentation UD : la vitesse minimum admissible à cause des risques de
dépôt ou de sédimentation des particules solides susceptibles de se trouver dans
l’écoulement. Cette vitesse est comprise entre 0.25 < UD (m/s) < 0.9 suivant la nature
des particules solides (0.25 m/s correspond au limon et 0.9 m/s pour du sable plus
gros).
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 156
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
103
U (cm) Erosion
Ucr=UE
102
101
Transport Sédimentation
100
UD
-1
10
10-3 5 10-2 5 10-1 5 100 5 101 5 102 5
d (mm)
Ecoulement
R
R tgϕ
berge
berge
T
τ0b
α N
T
W F
fond α
fond
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 157
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
S’il n’y a pas d’écoulement, la condition de stabilité des particules des berges se
traduit par :
T < R tg ϕ
Avec, ϕ : angle de repos du matériau constituant la berge
W sin α < W cos α tg ϕ
S s τ 0b,cr = W tgϕ
2
(IV-3.48a)
Ainsi le rapport des équations (IV-3.48) et (IV-3.48a) donne :
τ 0b,cr
2 1/ 2
⎛ tgα ⎞
= cos α ⎜⎜1 − ⎟⎟ <1
τ ,,fcr ⎝ tgϕ ⎠
2
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 158
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
sin α hm2 − h 2 dh
= avec: sin α =
sin ϕ hm2 dP
dh hm dh
Alors : dP = =
sin α hm2 − h 2 sin ϕ
En intégrant :
hm ⎛ h ⎞
P= Arc sin ⎜⎜ ⎟⎟ + cste
sin α ⎝ hm ⎠
Si la surface de l’eau est prise comme origine de P, la constante d’intégration est
nulle et l’équation précédente :
h ⎛ P sin ϕ ⎞
= sin ⎜⎜ ⎟⎟
hm ⎝ hm ⎠
Le périmètre mouillé de la section est alors :
Π hm
P=
sin ϕ
Ce qui donne un rayon de courbure du périmètre mouillé :
dP hm dh 1 h 2 cos α
r= = = m
dα hm2 − h 2 dα sin ϕ h sin ϕ
Il résulte de cette équation qu’au niveau du plan d’eau, le profil a pour tangente
l’angle du talus naturel, tandis qu’au milieu de la courbe, le rayon est minimum :
h
r= m (IV-3.52)
sin ϕ
Cette méthode conduit à une section stable de forme elliptique, adoptée
quelquefois, assez arbitrairement d’ailleurs, comme la forme de la section d’un canal.
S
c= g = gDh (IV-3.53)
B
Uw = U ± c (IV-3.54)
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 159
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE IV OUVRAGES D’ADDUCTION
IV-4 CONCLUSION
L’écoulement graduellement varié dans un canal à faible pente peut être considéré
comme une succession de régime uniforme. Pour un régime brusquement variés qui
s’établit principalement au voisinage des singularités naturelles (rétrécissement ou
élargissement) ou artificielles (barrage déversoir, vannes, pont), le bilan de quantité de
mouvement permet de calculer la profondeur conjuguée mais ne donne aucune précision
sur la position du ressaut. Une méthode graphique est exposée pour déterminer sa position.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 160
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
CHAPITRE V
OUVRAGES ROUTIERS
V-1 GENERALITES
Les ouvrages routiers comprennent tous des passages d’eau « inférieurs » aux voies
de circulation; à savoir les Buses et Dalots (Ponceaux) et les Ponts. Ces ouvrages
constituent des points de singularité le long des cours d’eau naturels, se traduisant en
général par des rétrécissements des sections offertes à l’écoulement, et par suite d’un effet
de remous (Figure V-1.1). Ces effets dépendent principalement de la géométrie des
frontières, du débit et de la nature de l’écoulement. Le régime d’écoulement à travers un
rétrécissement telle qu’une pile de pont peut être fluvial (subcritique) ou torrentiel
(supercritique) :
• Lorsque l’écoulement est fluvial, le rétrécissement entraîne la formation d’un remous
(backwater) prononcé qui s’étend en amont (Figures V-1.1 a et b)
• Si l’écoulement est torrentiel et si le niveau d’eau en amont du rétrécissement est moins
élevé que la ligne de profondeur critique (DCL), le rétrécissement a pour effet de
perturber uniquement le profil de la surface l’eau en face de la section contractée et ne
s’étend pas en amont (Figure V-1.1-c). Dans le cas contraire, la surface d’eau forme un
profil S1 qui s’étend en amont sur une faible distance et se termine par un ressaut
hydraulique (Figure V-1.1-d).
(a) (c)
Profil M1 pile
CDL
J0 < J c CDL J0 > J c
CDL
J0 < J c CDL J0 > J c
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 162
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
En cas de submersion (qui peut avoir lieu dès l’année de mise en service), la tenue
de l’ouvrage (du pont, de ses accès,...) dépendra des dispositions constructives donc
d’autres paramètres susceptibles d’avoir aussi une influence sur le coût de construction.
L’Ingénieur Concepteur doit faire appel, en premier lieu, à son expérience et à son
jugement tout en s’efforçant de connaître les intentions du maître d’ouvrage. Les études
économiques ne fournissent des arguments de poids en faveur d’une telle ou telle solution
que si les projets en compétition sont notablement différents.
V-2.2 Cote Normale ou Naturelle de l’Eau
Pour un débit de projet donné, les calculs du niveau de l’eau correspondant aux
écoulements permanents et uniformes (J = J0) se font par approximations successives en se
basant sur l’équation générale suivante (voir § IV-2.1 du chapitre IV) :
Q = S U = S K Ra Job (V-2.2)
En choisissant une équation du type Manning par exemple, nous avons :
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 163
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 164
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
• Les mesures expérimentales ont montrées que la charge statique (niveau d’eau par
rapport au plan de référence pdR) au niveau de la section contractée (2) peu être
approximée par la charge statique de la section en aval de la contraction (3) : z*2 = z*3.
• Les pertes de charge causées par la turbulence dans les zones de séparation sont
supposées fonction de la vitesse au niveau de la section (3) :
∆he = ke U3²/2g
ke : coefficient de perte de charge.
• L’écart de la pression par rapport à la distribution hydrostatique est exprimée en
fonction de l’énergie cinétique de la section (3) : γ3 z*3 = z*3 + kp U3²/2g avec γ3 :
coefficient pression au niveau de la section (3) ; kp : coefficient exprimant la déviation
de pression par rapport à la pression hydrostatique.
• La répartition de pression au niveau de la section (1) est supposée hydrostatique, ainsi
γ1 = 1.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 165
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
(a)
zone de
recirculation
Section (4)
(0) B (1) b (2) (3) Cc b
(b)
Pile
Profil M1
h0= h0n ∆h*1
∆hn ∆z*
∆h*3
h1 h1n
h3 h3n
h4= h04
z1 z3
PdR
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 166
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
Q2
∆hloc = (V-2.8)
2 g µ ² S 32
• ∆hdyn : est la hauteur correspondant à la pression dynamique amont,
U 12
∆hdyn = α 1 (V-2.9)
2g
• ∆hf , représente la perte de charge totale par frottement entre les sections (1) et (3).
La surélévation d’eau entre les sections (1) et (3) relève de phénomènes
hydrauliques assez complexes et les différentes formules communément utilisées
fournissent des résultats assez divergents. De multiples recherches, mesures in situ, essais
sur modèles réduits ont été effectués pour évaluer cette surélévation notamment les travaux
réalisés par l’Institut de Technologie de Georgie (USGS-USA).
a) Perte de Charge Locale
Ces pertes, ∆hloc, sont dues aux caractéristiques hydrauliques du pont et se calcul
moyennant le coefficient de débit µ.
a1) Expression générale
Le coefficient de débit µ dépend de plusieurs facteurs hydrauliques, dépassant de
loin l’expression théorique V-2.6. En se basant sur l’inventaire des principaux facteurs
géométriques et hydrauliques et sur l’analyse dimensionnelle, l’expression de µ fait
intervenir :
µ = fn [ m, F3, r/b, W/b et θ, φ, (ha +hb)/2b, x/b et E, e, t/h3+∆h), Sj/S3 et L/b] (V-2.10)
Les facteurs hydrauliques intervenant dans cette fonction représentent les effets
physiques suivants :
1) L’effet de la contraction de la section du canal : représenté par le coefficient de
contraction m = 1 – Kt,b/Kt,B avec Kt,b coefficient de transfert de la section contractée
(3) qui a les mêmes profondeur normale et rugosité que la section d’approche (1) ;
Kt,B : coefficient de transfert de la section d’approche (1) pour un écoulement
uniforme. Le coefficient de transfert définit par : Kt = M S R2/3 = U/J1/2 ; Pour un canal
rectangulaire, m = 1-b/B (Figure V-2.2-a) ; avec b : la largeur moyenne de la section
contractée (3), qui a le même tirant normal et la même rugosité que la section (1) ; B :
la largeur de la section (1). A partir du coefficient de contraction, nous pouvons définir
un coefficient de transfert σ = 1 - m ; ainsi σ = 1 pour m = 0, lorsqu’il n’y a pas de
contraction,
2) L’effet du nombre de Froude calculé au niveau de la section (3) : F3 = Q .
S 3 g h3
Notons que si F3 > 0.8, l’écoulement est quasi-critique et cette méthode de calcul du
coefficient de débit n’est plus applicable (Figure V-2.2-b).
3) L’effet de courbure à l’entrée des culées est représenté par le rapport r/b avec r est le
rayon de courbure suivant la verticale à l’entrée des culées (Figure V-2.2-c).
4) Lorsque l’ouvrage présente des piles en aile, l’effet des conditions d’entrée se traduit
par le rapport W/b et θ avec W longueur projetée sur une perpendiculaire aux lignes
d’écoulement et θ angle que fait la pile avec l’axe du pont (Figures V-2.2-d).
5) L’effet dû au biais φ que forme le pont avec la perpendiculaire aux lignes d’écoulement
(Figure V-2.2-e).
6) L’effet dû aux profondeurs latérales ha et hb , aux extrémités de chaque culée,
représenté par (ha +hb)/2b (Figure V-2.2-f).
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 167
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
7) L’effet dû aux pentes latérales des culées est représenté par x/b et E = H/V où x
correspond à la distance horizontale du point d’intersection des talus des culées avec le
remblais. La valeur de E représente la pente du remblais (Figure V-2.2-g).
8) L’effet dû à l’excentricité du rétrécissement est représenté par e = Kt,a/Kt,b où Kt,a et
Kt,b désignent les coefficients de transfert latéraux au niveau de la section d’approche
(1). Ainsi, le coefficient total est : Kt,B = Kt,a + Kt,b + Kc, avec Kt,c est le coefficient de
transfert de la section contractée (Figure V-2.2-h).
9) L’effet dû à la submergence est représenté par le rapport t/(h3 + ∆h), avec t la distance
verticale entre le niveau d’eau dans la section (1) et le niveau horizontal le plus bas du
pont submergé, et ∆h = h1 - h3 (Figure V-2.2-i).
10) L’effet de rétrécissement dû aux piles et des culées est représenté par j = Sj/S3 et L/b
où Sj est la section submergée des piles et/ou des culées au niveau de la contraction et
S3 est la surface mouillée de la section (3) ; L est la longueur des culées dans le sens
des lignes du courant (Figure V-2.2-j).
w
L b b
B b h0 h3 L
30° r θ
a) Effet de contraction b) Effet du nombre de Froude c) Effet de courbure à l’entrée d) Effet des conditions d’entrée
B0
L
φ
x
hb
ha
e) Effet dû au biais f) Effet des profondeurs latérales g) Effet des pentes latérales
t ∆h J=Sj/S3
Ka
h0
Kb J=Sj/S3
µ = C’ KF Kr KW Kφ Ky Kx Ke Kt Kj (V-2.11)
avec,
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 168
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 169
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 170
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
TYPE II : Ouvrages à culées verticales, sans mur en aile, remblais talutés à 1/1 ou 1/2
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 171
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
TYPE III : Ouvrages à culées verticales, avec mur en aile, remblais talutés à 1/1ou 1/2
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 172
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
TYPE IV : Ouvrages à culées talutées à 1/1 ou 1/2, remblais talutés à 1/1ou 1/2, avec
1/4 de cône
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 173
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
∆hf = La ⎜
Q ⎟ + L ⎛⎜ Q ⎞⎟ (V-2.13)
⎜ K K ⎟ ⎝ K 3⎠
⎝ t ,1 t ,3 ⎠
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 174
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
S i + S i +1
avec : S i , m =
2
L’équation (V-2.17) s’écrit alors :
∆Z ∆t
= (V-2.18)
Qe ,i + Qe ,i +1 − (Qs ,i + Qs ,i +1 ) 2 S im
Cette équation contient deux inconnues, Si+1 et Qs,i+1 , pour la résoudre il faut une
deuxième équation. Cette dernière est donnée par la relation Qs(Z) entre le débit de sortie à
travers l’ouvrage (pont, déversoir, section de contrôle,...) et le niveau d’eau Z.
La résolution peut se faire graphiquement (méthode de Blackmore par exemple) ou
numériquement (méthode des indicateurs de stockage par exemple).
b) Méthode Graphique ( Blackmore )
Pour résoudre l’équation (V-2.18), considérons les courbes Qe (t) et Qs (Z)
représentées sur le graphique à double axe des ordonnées de la Figure suivante :
Z t
Qe (t) Qs (Z)
F B2
Zi+1 D
∆Z E
Zi B1 C a2
ti+1
M1
a1 ∆t
ti
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 175
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
nous pouvons déterminer les points a2(Qe,i+1, ti+1) correspondant t+∆t. Le point E est définit
comme étant l’intersection de la verticale passant par l’abscisse (Qe,i + Qe,i+1)/2 et du
segment B1C d’abscisse (Qe,i + Qe,i+1)/2-Qs,i. Le point B2 est déterminer par approximations
successives connaissant la position du point E définit par la longueur du segment CE,
donné par l’équation (V-2.21). En se fixant une première valeur S’i,m, nous avons une
première approximation du point E. D’où ∆Z’ et les calculs sont repris pour
S i",m = S ( Z i ) + S ( Z i + ∆Z ' ) / 2 S. Les calculs sont arrêtés si la différence de cote ∆Z vérifie
l’équation (V-2.20).
En pratique, les angles des triangles B1CE et B2DE sont petits et nous pouvons
construire le point B2 à partir du F définit par : B1F = 2 CE. En construisant à partir du
point B1 de la courbe Qs(Z) d’abscisse Qs,i une demi-droite de pente ∆t/2, jusqu’au point E
d’abscisse Qe,m , puis de ce point une autre demi-droite de pente - ∆t/2, celle-ci recoupe la
courbe Qs(Z) au point B recherché, d’abscisse Qs,i+1.
En poursuivant la construction, les points Bi passent par un maximum (point B9 sur
la Figure V-2.12) dont l’ordonnée correspond au volume maximal stocké dans la retenue
pendant la crue. La hauteur maximale du plan d’eau correspondante est lue directement sur
la courbe Qs(Z). L’abscisse du point 9 est le débit maximal traversant le pont pendant la
crue.
Z (m) Qe (t) t
Qs (Z)
16
6 B9 B8
B7
14
B B6
5
5 B4
12
B4
F1
4 10
B3
8
3
2
B2
4
1
2
a2 ∆t
M1 ∆t/2
a1
200 400 600 900 1000 1200 1400 1600 1800 2000
B1
Qe , Qs (m3/s)
C1
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 176
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
Pile
U1
HL Affouillement dû à la réduction de
section
Affouillement local
HN = Do - S1 / Bm (V-2.20)
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 177
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
Bm
PHE (Q0)
D0 S1/Bm
HN
Do = K Qo N (V-2.21)
K et N étant constantes.
D’après des données US et du Pakistan, l’équation (V-2.21) s’écrit pour (1.5 < Do <
18) m et (28 < Qo < 30 000) m3/s :
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 178
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
une certaine tolérance. La granulométrie à diverses profondeurs étant connue par les
résultats des sondages.
Pour des canaux partiellement pleins, la relation suivante, déterminée
expérimentalement, peut être utilisée pour déterminer Do correspondant à Qo, connaissant
D1 d’un débit Q1 connu :
U1 Bmo
BmAM
d50 surr
d50 HR HR
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 179
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
B0, largeur du pont si le débouché linéaire est inférieur à la largeur Bm du lit mineur de la
rivière).
Comme pour le calcul de HN, les calculs de HR sont itératifs en supposant connu la
granulométrie à diverses profondeurs par les résultats des sondages. Pour commencer les
calculs, la dimension caractéristique de l’échantillon tapissant la surface du lit au droit du
franchissement, est : d50 HR = d50 SURF ou d50 SURF/d50 HR =1. Les calculs sont ensuite
repris en considérant la dimension caractéristique de l’échantillon, d50 HR, se trouvant à la
nouvelle profondeur calculée.
V-2.5.3 Profondeur d’Affouillement Local dûe à la présence des Piles
Par la présence d’une pile de pont dans une rivière, l’écoulement n’est plus
uniforme. En présence d’une pile non profilée, un vortex en fer à cheval se forme, comme
le montre la Figure V-2.16. Si la pile est profilée, aucun vortex n’est observé. Cependant,
si l’axe d’une pile profilé est incliné d’un angle α par rapport à avec la direction de
l’écoulement, la pile se comporte comme si elle était non profilée et peut entraîner de
affouillements importants. Dans certains cas, un sillage alterné peut se former derrière la
pile, qui engendre des fosses d’affouillement à l’aval.
(a)
Profondeur locale
d’affouillement (b)
U1
Figure V-2.16 : Vortex produit par une pile de pont non profilée.
a) profil en long ; b) Vue en plan (Van Tuu, 1981).
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 180
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
300
60
150 150 150
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 181
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 182
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
supporté par des semelles ou un radier en béton indépendant du ponceau. Pour réduire
l’érosion du radier des ponceaux à contour ouvert, une protection adéquate des semelles de
fondation est nécessaire. Les deux catégories sont illustrées à la Figure V-3.1.
Rectangulaire Rectangulaire
Les buses ont plusieurs types d’entrées : a) saillante, b) avec mur en tête, c)
biseauté ou partiellement biseauté, d) avec mur en tête et mur en aile, e) avec une entrée
chanfreinée (Figure V-3.2). Chaque type a ses avantages et inconvénients suivant ces
caractéristiques structurales et hydraulique. Le type (a) est simple à installer que le type c)
alors que le type b) offre une protection structurale pour l’entrée. Les conditions
d’entonnement sont meilleures pour les types d) et e). Des buses arquées (sections aplaties)
sont aussi disponibles et peuvent représenter un choix intéressant quand la hauteur de
l’écoulement doit être minimisé. Par contre, ils ont des problèmes structuraux.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 183
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
remblais
Figure V-3.2 : Types des buses (MTQ, 1993 et Van Tuu, 1981).
Les dalots sont des ouvrages sous chaussée et peuvent supporter des faibles épaisseur de remblai (de
l’ordre d’un ou deux mètres), à moins d’être spécialement calculés pour les surcharges. Ces remblais sont à
proscrire si la chaussée doit être revêtue.
Trois types de dalots sont couramment utilisés :
• les dalots ordinaires constitués de piédroits verticaux fondés sur semelles ou radier général et sur
lesquels repose une dalle en béton armé.
• Les dalots cadres dans lesquels la dalle, les piédroits et le radier constituent une structure rigide en
béton armé (cadre)
• Les dalots portiques analogues aux dalots cadres mais sans radier (piédroits verticaux fondés sur
semelles).
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 184
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
Surface de l’eau
ha
Surface de l’eau
ha
Surface de l’eau
ha
Ressaut
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 185
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
Q = f(Ha) (V-3.1)
Q = f(ha ) (V-3.3)
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 186
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
U a2
2g
∆He
∆Hf ∆H
∆Hs
Hs,a ha
hd h* v
LP
∆z= LP JP
h*v = hv
Cas A : Ponceau en charge (hv > hd)
Surface d’eau
∆H
ha
hd = hc
A ∆H
ha
hd
hc hv
h*v = max (hv, (hc + hd)/2)
Cas C : Ponceau en charge sur une partie de la longueur
ha ∆H
hd
La profondeur d’eau à l’entrée peut être exprimée par une équation générale,
valable pour tous les cas de contrôle à la sortie et pour toutes les profondeurs d’eau an aval.
Elle est obtenue par application du théorème de Bernoulli entre l’amont et l’aval du
ponceau traduit l’équilibre entre la différence d’énergie amont et aval (en considérant
négligeable Ua ≅ 0 et Uv ≅ 0, nous avons : Hs,a - Hs,v + ∆z ≅ ha + ∆z – h*v) et les pertes
amont et aval :
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 187
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
∆z = Jp Lp (V-3.7)
où J est la pente du ponceau et Lp est sa longueur,
*
h v : profondeur d’eau à la sortie du ponceau calculé par rapport au radier aval du
ponceau,
∆h : perte de charge totale
a) Profondeur d’eau à la sortie
Les profondeur d’eau à la sortie intervenant dans l’équation (V-3.6) dépend du type
d’écoulement comme le montre le Tableau suivant.
Tableau V-3.2 : Hauteur à la sortie suivant le type d’écoulement (MTQ, 1993).
Type de contrôle à la sortie Valeur de h*v
*
Cas A : Pleine section h v = hv
Si hv > hd (ou D)
Cas B : Hauteur critique h*v = hc (ou hd)
Si hc = hd (ou D),
Cas C : Pleine section sur une h*v = max (hv, (hc + hd)/2)
partie de la longueur du ponceau ; hc
< hd
Cas D : Partiellement plein* h*v = max(hv, hc, h0)
Si h0 > hc et hv < hc : Courbe
M2
Si h0 > hc et hv > hc : Courbe
M1
Si h0 < hc et hv > hc : Courbe
S1
*
Le calcul de la courbe de remous dans le cas D se fait suivant les méthodes
exposées dans le chapitre IV (voir section IV-3.2).
b) Détermination du type d’écoulement
Pour déterminer le type d’écoulement, il faut calculer la profondeur normale
critique h0 et la profondeur hc et estimer la profondeur aval hv.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 188
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
hv > hd ⇒ h = hd
hd hc < hv < hd ⇒ h = hv
hv < hc ⇒ h = hc
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 189
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 190
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
Par exemple si le diamètre D du tuyau est 2,5 m, la vitesse à la sortie est Us = 3 m/s
et la vitesse locale permise est Uv = 1,0 m/s, nous devons protéger pour une distance de Lm
= 2 x 2,5 x (3-1,0) = 10 m.
Pour protéger l’extrémité du ponceau contre l’affouillement toute en acceptant que
le canal subit une certaine érosion locale, la distance protégée est seulement de 2D.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 191
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
D1 =0.7 à D2
0.9 D2
L = 2 D1
Riprap
Asphalte
Figure V-3.6 : Protection contre l’érosion par extension du ponceau (MTQ, 1993).
θ2
θ1
θ1
R2 R1 θ2
R1 R2
H
Ham L
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 192
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
Par conséquent, connaissant le débit évacué, la hauteur d’eau sur le radier peut être
déterminée par la formule de Manning :
Q = K S R 2 / 3 J 1/ 2 (V-4.1)
avec, Q débit ; S section mouillée ; J pente longitudinale du cours d’eau ; R rayon
hydraulique ; K coefficient de Manning.
La hauteur d’eau sur le radier peut être déterminée avec une bonne précision si l’on
dispose des mesures hydrométriques qui permettent de calculer le coefficient de Manning.
A défaut de ces données, les valeurs de K indiquées dans le Tableau suivant sont utilisées.
Tableau V-4.1 : Valeurs du coefficient de rugosité pour les radiers (Van Tuu, 1981).
Etats des berges et du fond
Type de canaux Parfait Bon Assez bon Mauvais
A- Canaux artificiels
Canaux et fossés en terre, droits et uniforme 59 50 44 40
Canaux et fossés avec pierres, lisses et uniformes 40 33 30 29
Canaux et fossés avec pierres, lisses et irréguliers 29 25 22 ---
Canaux en terre à larges méandres 44 40 36 33
Canaux en terre dragués 40 36 33 30
Canaux avec lits de pierres rugueuses, herbes sur 40 33 29 25
les rives de terre
Canaux à fond en terre, côtés avec pièrres 36 33 30 29
B- Cours d’eau naturels
1) Propres, rives en ligne droite, l’eau au niveau le 40 36 33 30
plus haut, sans gué ou fosse profonde
Le même que (1) mais avec quelques herbes et 33 30 29 25
pierres
3) Avec méandres, avec quelques étangs et 29 25 22 20
endroits peu profonds, propres
4) Le même que (3), l’eau à l’étiage, pente et 25 22 20 18
sections plus faibles
5) Le même que (3) avec quelques herbes et 30 29 25 22
pierres
6) le même que (4) avec pierres 22 20 18 17
7) Zones à eau coulant lentement avec herbes ou 20 17 14 13
fosses très profondes
8) Zones avec beaucoup de mauvaises herbes 13 10 8 7
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 193
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
- Si h’v ≥ 0.8 h’a, l’écoulement est dit noyé, le niveau aval ralentit l’écoulement. La
hauteur h’v est déterminer en appliquant la formule de Manning, la hauteur h’v en
considérant l’écoulement sans le radier.
hc
h’a
B h’v
h0
Section de contrôle
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 194
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
- Du débit dans les parties courbes, qui est donné par l’expression donnant les radiers à
parties courbes (équation V-4.3).
Pour un écoulement noyé (h’v ≥ 0.8 h’a), l’écoulement est alors ralenti et les
formules précédentes du régime dénoyé sont modifiées moyennant un coefficient réducteur
K dépendant du rapport hv/ha .
V-4.2 Dimensionnement des Ponts Submersibles
Le débit à évacuer par ces ouvrages sous chaussée, Qsc est déterminé suite à une
étude économique des interruptions de trafic. Les ouvrages placés sous chaussée (dalots,
buses) sont dimensionnés pour évacuer ce débit (voir section IV-3). Le débit évacué par le
radier, Qra est tel que :
Q = Qd + Qra (V-4.4)
avec, Q : pointe de la crue du projet pour le dimensionnement du pont submersible ;
Les ponts submersibles exigent des fondations excellentes et un site peu
affouillable. L’ouvrage sous chaussée permet d’éviter la submersion pour les faibles débits
et l’ensablement du radier en fin de crue. Par contre, l’augmentation des vitesses entraînent
des risques d’érosion en aval du franchissement.
V-4.3 Conception des radiers - Protection
Pour réduire les vitesses de l’écoulement, il convient d’abord de réaliser des
dispositions constructives permettant de réduire les singularités dues au franchissement en
épousant au mieux la forme du lit de la rivière. La protection contre l’érosion concerne
aussi bien l’amont du radier que sa partie aval.
V-4.3.1 Point d’impact de la lame déversante
Considérons un radier légèrement surélevé par rapport au fond de la rivière et
fonctionnant en régime dénoyé (Figure V-4.3).
h’a U
h
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 195
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
d’où
X max = h' a + p (V-4.8)
Les affouillements se produisent donc entre le radier et le point d’impact le plus
éloigné calculé pour la crue de projet, soit sur une distance entre 0 et h’a + p.
V-4.3.2 Longueur de la protection aval
La longueur de protection recommandée en aval d’un radier est de :
L = 2(h’a + p) (V-4-9)
Cette protection peut être réalisée par un tapis de gabions semelles 2x1x0.50. Le
tapis de gabions semelles pourra se terminer en son extrémité aval par un gabion cage
de 2x1x1 servant de dissipateur d’énergie (Figure V-4.4).
(a) (b)
Gabion semelle
Gabion semelle
Radier 2x1x0.5
Radier Enrochement
Gabion cage
L=2 (h’a+p) 2x1x1
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 196
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
d’érosion directe sur la route, qu’elles proviennent des impluviums extérieurs ou bien de
la plate-forme routière et des talus attenants. En général, nous distinguons deux types de
fossés :
- les fossés extérieurs destinés à collecter principalement les eaux provenant des
impluviums extérieurs de de les évacuer hors de la zone de la plate-forme routière;
- les fossés latéraux situés des deux cotés, ou d’un seul coté de la route destinés à
collecter principalement les eaux de la plate-forme routière et des zones attenantes
(talus, bande d’arrêt, etc...).
Les choix entre ces deux types de fossés dépendent de la topographie, mais en
général, il est recommandé de mettre systématiquement des fossés extérieurs aussitôt qu’il
y a impluvium amenant des débits non négligeables au pied de la route. Les fossés latéraux
sont ainsi déchargés de ces apports. Ce qui réduit les risques d’obstruction des ouvrages de
décharge par charriage solide (branches, détritus divers). Quelques exemples de profils
extérieurs et latéraux sont donnés sur la Figure V-5.1 suivant que la route est en remblais
ou en déblais et que le terrain est meuble ou rocheux.
L variable
Fossé Fossé
extérieur
L variable
Fossé
Fossé
Fossé
Fossé L variable
Fossé
L variable
L L
- Triangulaires : c’est les plus communément utilisé. Les pentes des talus sont en
général 1/2 et 2/1 ou bien 2/3 et 3/2.
- Rectangulaires : utilisés en terrain très cohésif ou rocheux ;
- Trapézoïdaux : utilisés en terrains cohésif ou rocheux. Les pentes de talus peuvent être
1/2 ou 1/1 ou 3/2 suivant la nature des matériaux des talus voire plus raides en terrain
rocheux.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 197
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE V OUVRAGES ROUTIERS
En terrain meuble non cohésif, les fossés peuvent être revêtus pour éviter les
affouillements ; Cependant, le coût excessif des revêtements conduit à adopter des profils
trapézoïdaux à section économique : permettant d’avoir une section d’écoulement
maximale pour une longueur de revêtement minimale (voir section IV-3.3.4). A moins
d’installer des dispositifs spéciaux (glissières ...), la profondeur des fossés latéraux ne
dépasse pas en général 0.60 m. Cette profondeur ne peut dépasser 1.0 m pour faciliter les
opérations d’entretien. Les fossés trapézoïdaux, revêtu ou non, sont utilisés si les débits
évacués excèdent la capacité d’un fossé triangulaire revêtu de 1 m de profondeur. Pour les
fossés triangulaires, comme pour les fossés trapézoïdaux, la pente longitudinale minimale
sera 0.003 m/m : en dessous de cette valeur les dépôts des sédiments obstruent le fossé. Les
dimensions des fossés peuvent être très variables, notamment pour les fossés extérieurs qui
peuvent être amenés à transporter des débits importants.
2.5 h 13 h/6
2h h/2 3 h/2 2 h/3
2/1 h<0.6 m
1/2 3/2 2/3
b+h
Largeur de la lame
2/1 h<0.6 m 2/1
h<0.6 m
b=0.6 m
b b
V-6 CONCLUSION
La complexité des caractéristiques des écoulements due à la contraction de la section
par la présence d’une pile de pont explique les développements semi empiriques réalisés en
vue de déterminer la surélévation du niveau d’eau et les affouillements en aval. L’écart de la
pression par rapport à la pression hydrostatique est prise en compte à travers un coefficient
de pression dans le théorème de Bernoulli. En ce qui concerne le dimensionnement des
ponceaux, les deux types de contrôle doivent être vérifiés pour déterminer la profondeur
d'eau en amont.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 199
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE VI ESSAIS SUR MODELES REDUITS
CHAPITRE VI
VI-1 INTRODUCTION
Contrairement aux autres champs d’ingénierie, l’hydraulique des ouvrages
hydrotechniques a toujours été et reste encore, principalement basée sur les études
expérimentales sur site ou sur modèle réduit. Les théories des couches limites et de la
turbulence en Mécanique Des Fluides sont relativement récentes (20ème siècle) et même
avec les outils informatiques les plus performants de nos jours les études théoriques restent
insuffisantes à elles seules pour la description du comportement hydraulique des ouvrages
hydrotechniques les plus simples (une prise d’eau ou un bassin de dissipation d’énergie par
exemple). Le recours aux expérimentations et aux modèles réduits resteront probablement
encore pour longtemps indispensables pour l’explication de ce que la théorie et les outils
informatiques n’ont pu atteindre.
Un modèle réduit est un système qui peut être utilisée pour prédire les
caractéristiques d’un système semblable, ou prototype, souvent plus compliqué ou
construit à une échelle beaucoup plus grande. Une connaissance des lois régissant les
phénomènes étudiés est indispensable pour que les résultats de l’étude sur modèle soient
d’une précision acceptable.
Toutefois, l’utilisation des modèles réduits pour l’étude dans les conditions de
laboratoire de problèmes d’ouvrages hydrauliques nécessite une compréhension claire et
précise des principes de similitudes Géométrique, Cinématique et Dynamique. Tout en
étant conscient du fait que si les deux premières similarités sont réalisables, la similitude
dynamique reste un idéal très difficile pour ne pas dire impossible à atteindre en pratique.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 202
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE VI ESSAIS SUR MODELES REDUITS
Les modèles réduits peuvent être du type distordus ou non distordus selon que les
échelles dans le plan horizontal et le plan vertical sont différentes ou identiques. Cette
distorsion géométrique est souvent indispensable dans l’étude des écoulements à surface
libre à cause des limitations d’espace et des contraintes économiques. Si l’échelle verticale
est prise égale à l’échelle horizontale, la profondeur de l’écoulement sera tellement petite
qu’elle ne pourra pas être mesurée d’une part et qu’elle entraînera un comportement
dynamique différent que celui du prototype (écoulement Laminaire au lieu de turbulent ou
forces de tension de surface beaucoup plus importantes par exemple).
Une autre classification des modèles réduits distingue les modèles à lit fixe et à lit
mobile. Les modèles à lit fixes permettent l’étude de l’hydrodynamique, des pertes de
charge et de la dispersion dans les cours d’eau, tout en sachant que la dispersion ne peut
pas être bien modélisée avec précision dans les modèles distordus. Les modèles à lit
mobile, permettent l’étude du transport solide, phénomène qui par sa complexité et malgré
les développements empirique et théorique, des techniques de conception des modèles pour
son étude, reste très mal maîtriser. Ainsi, le calage et la vérification des modèles à lit
mobiles, relèvent plutôt du coté artistique et empirique des utilisateurs que de fondements
scientifiques.
UrLr/ νr = 1 , Ur = νr /Lr
Tr = Lr /Ur = Lr3/2/νr
Qr = Ur Lr2 = νr Lr
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 203
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE VI ESSAIS SUR MODELES REDUITS
Wr = Wm/Wp = 1 (VI-2.3)
Ainsi, il est clair que dans le cas où les forces d’inertie, de gravité et de frottement
ont toutes un effet sur l’écoulement, il est impossible de respecter à la fois les similitudes
de Froude et de Reynolds. La solution à ce problème est principalement empirique et elle
consiste en une tentative d’évaluation des effets de viscosité et de gravité séparément.
Comme elle peut consister à remplacer la contrainte sur l’égalité des nombres de Reynolds
par une nouvelle contrainte, moins sévère, sur la nature de l’écoulement. Sachant bien que
pour un écoulement turbulent qui a la même rugosité relative à l’échelle du modèle et du
prototype (Dm/km = Dp/kp), les force de viscosité deviennent pratiquement indépendantes
du Nombre de Reynolds à partir d’un certain nombre de Reynolds (Figure VI-2.1). La
nouvelle contrainte est de la forme:
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 204
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE VI ESSAIS SUR MODELES REDUITS
f
10
3 m
p
D m/km=Dp/kp
2
1
103 104 105 106 107 108 Re
R’e,m Re,p
Un autre problème rencontré avec les modèles non distordus est celui des tensions
de surface. En effet, dans un modèle non distordu, d’un grand système, réservoir, cours
d’eau, etc..., le tirant d’eau dans le modèle peut être limité à un ou deux centimètres , dans
ce cas l’effet des tensions de surface peut être tellement important pour rendre le modèle
sans aucun intérêt. Pour limiter l’effet des tensions de surface et pour avoir un écoulement
turbulent, l’échelle verticale, celle des tirants d’eau, est souvent prise beaucoup plus grande
que celle des dimensions dans le plan horizontal. Dans ce cas le modèle est appelé modèle
distordu ou plus précisément modèle géométriquement distordu.
U = K Ra Jf1/2 (VI-3.1)
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 205
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE VI ESSAIS SUR MODELES REDUITS
Exemple: Formule M,
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 206
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE VI ESSAIS SUR MODELES REDUITS
Les modèles à fonds fixes de cours d’eau ou de littoral maritime sont construits, en
général, en maçonnerie. Certains ouvrages peuvent être construit en Plexiglas. Les profils
en travers matérialisés par des formes métalliques ou en bois, mâles ou femelles, ou par
des lignes de niveau en feuillard ou fils métalliques. Pour les fonds mobiles le matériau
mobile (sable, lignite, matière plastique broyée, etc...) est déposé sur des formes de fond
matérialisées par des profils ou des lignes de niveau.
3) L’Appareillage de mesure:
Les principaux appareillages utilisés sont les suivants :
2- Mesure des débits: Déversoirs à mince paroi pour les écoulements à surface libre, et
dispositifs déprimogènes, venturis diaphragmes, pour les écoulements en charge.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 207
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE VI ESSAIS SUR MODELES REDUITS
Tranquillisation
Alimentation
Panneau manométrique
Evacuateur de crue
Fond mobile
Restitution
Vanne de réglage du
niveau aval
Echelle
0 1 2 3 4 5m
Point limnimétrique
Figure VI-3.1 Vue en Plan d’Un Modèle de Cours d’Eau (Ginocchio, 1959).
Modèle à fond fixe : Pour reproduire des lignes d'eau en similitude avec celles observées
dans la nature pour différents débits, une adjonction de rugosité artificielle sur le fond et
les berges peut être nécessaire : éléments cylindriques ou parallélépipédiques (en béton ou
en acier).
Modèle à fond mobile : l'étalonnage hydraulique doit être suivi de l'étalonnage relatif au
débit solide. Celui-ci consiste essentiellement à vérifier :
- que le début d’entraînement des matériaux de fond se produit par un débit homologue au
débit critique (ou débit de début d’entraînement) mesuré dans la nature,
- que la loi reliant le débit solide de saturation au débit liquide est conforme à celle du
phénomène naturel. Cette dernière vérification, d'une part, à trouver le débit solide à
introduire à l'amont du modèle (conditions aux limites) et, d'autre part, à mesurer l'échelle
des temps de charriage.
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 208
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE VI ESSAIS SUR MODELES REDUITS
Citons, à cet égard, la détermination qualitative de la forme des filets liquides soit à
la surface ou au sein de l’écoulement. Les courants de surface sont obtenus en saupoudrant
cette surface au moyen d'une poudre de densité convenable (sciure de bois, par exemple).
Les trajectoires de particules au sein d'un écoulement peuvent être matérialisées en
injectant un liquide non miscible qui forme des gouttelettes nettement apparentes et
pouvant être photographiées.
VI-4 CONCLUSION
Il semble que les lois des similitudes ne rencontrent pas des grandes difficultés
d'application, mais un examen plus approfondi montre qu’une similitude rigoureuse de
l’écoulement et du transport solide ne peut pas être satisfaite. La pratique utilisée est de
réaliser une similitude partielle tout en gardant dans l’esprit les limitations du modèle
utilisé pour répondre à des objectifs bien précis. Soulignons, par exemple, que la distorsion
du modèle modifie la structure des courants secondaires mais permet de mieux reproduire,
en revanche, le régime d’écoulement (la turbulence).
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 209
OUVRAGES HYDRAULIQUES CHAPITRE VI ESSAIS SUR MODELES REDUITS
Département de Génie Civil, Laboratoire d’Hydraulique (par K.MAALEL & Z. HAFSIA- Version 2012)
LMHE-ENIT Page 210
OUVRAGES HYDRAULIQUES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[12] Gouri Dhatt ; Pierre Dupuis ; Azzedine Souhîmani ; Michel Leclerc - Modélisation
des écoulements lents et rapides à surface libre. Rapport # TAO-85-O2 ; INRS-Eau
RS-187. Décembre (1985).
[13] Graf, W – Hydraulique fluviale (tome I). Ecoulement permanent uniforme et non
uniforme (1993).
[19] Jamme, G., - Travaux fluviaux. Collection de la direction des études et recherches
d’électricité de France. Eyrolles (1974).
209
OUVRAGES HYDRAULIQUES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[25] Manuel de conception des ponceaux. Ministère des Transports, Québec, MTQ (1993).
[27] Meunier, M. – Les coups de bélier et la protection des réseaux d’eau sous pression.
ENGREF, Paris, (1980).
[29] PNUD/OPE – Ressources en eau dans les pays de l’Afrique du nord. Guide
Maghrébin pour l’exécution des études et des travaux de retenues collinaires. Projet
RAB/80/011 (1987).
[30] Senturk F. – Hydraulics of dams and reservoirs. Water Resources Publication (1994).
[32] Varlet, H. – Barrages réservoirs (tome I). Hydrologie – Géologie. Paris (1966).
[34] Varlet, H. – Barrages réservoirs (tome III). Barrages en terre et en enrochements. Paris
(1966).
210