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COURS D’HYDRAULIQUE
FLUVIALE
Avant propos.................................................................................................................8
INTRODUCTION....................................................................................................10
1. FONCTIONS ET USAGES DES COURS D’EAU .................................. 11
1.1 Qu’est-ce qu’un cours d’eau ? ...................................................................... 11
1.2 A quoi sert un cours d’eau d’eau ?......................................................................... 11
1.3 Comment fonctionne
fo nctionne un cours d’eau ? ......................................................12
1.4 Rapports entre fonctions et usages des cours d’eau ................................. 13
2. MORPHOLOGIE DES LITS FLUVIAUX A FOND MOBILE ...........15
2.1 Définition .......................................................................................................
........... ............................................................................................ 15
15
2.2 Vocabulaire des formes du lit des cours d’eau .......................................... 15
2.2.1 Le lit ordinaire (ou lit mineur) ................................................................ 15
2.2.2 Le champ d’inondation (ou lit majeur) .................................................15
2.2.3 Le Lit intermédiaire (ou moyen) ............................................................ 15
2.2.4 Les berges .................................................................................................
................................................................................ .................16
2.2.5 La Rive ...................................................................................................... 16
2.2.6 La ripisylve................................................................................................ 17
2.2.7 Alluvions et substratum .......................................................................... 17
2.3 Interaction entre hydrologie et morphologie des cours d’eau .................17
2
3
4
Figure
Figure 2-1
2-2 :: quelques définitions...............................................................................
Parties transversales du cours d’eau ....................................................16 16
Figure 2-3 : Parties longitudinales du lit ordinaire
o rdinaire.................................................. 19
Figure 2-4 : Géométrie des lits ordinaires calibrés naturellement ........................20
Figure 2-5 : Géométrie des cours d’eau calibrés naturellement ............................ 20
Figure 2-6 : Géométrie des lits ordinaires a méandres........................................... 21
Figure 2-7 : Géométrie des cours d'eau à méandres .............................................. 23
Figure 2-8 : Migration des méandres vers l’extérieur et vers l’aval .......................23
Figure 2-9 : Recoupement de méandre par coalescence........................................ 23
Figure 2-10 : recoupement par ravinement lors des débordements..................... 24
Figure 2-11 : Géométrie des lits ordinaires c) chenaux divagants ........................ 25
Figure 2-12 : Géométrie des cours d’eau à chenaux divagants ............................. 25
Figure 2-13 : Distribution des vitesses dans les diff différents
érents types de lit ordinaire 28
Figure 3-1 : fentes de la ligne d’énergie, de la surface de l’eau et du fond dans les
méandres .................................................................................................................................
........................ ......................................................................................................... 30
30
Figure 3-3 : Mode de transport de matériaux solide .............................................. 33
Figure 3-4 : les modes de d e transport solides pour un débit donné dans le cas
d’une granulométrie étalée ....................................................................................................33
Figure 3-5 : Vue d’un d ’un pavage, les galets recouvrent le matériau en pplace lace ( milieu
de la photo) ............................................................................................................................. 35
Figure 3-6 : exemple de courbe granulométrique ................................................... 36
Figure 3-7Bilan des forces auxquelles un grain mis en mouvement est soumis .39
Figure 3-8 : Diagramme empirique de détermination de l’angle l’ angle de frottement
interne...................................................................................................................................... 41
Figure 3-9 : Seuil de mise en mouvement selon la courbe de Yalin ..................... 42
Figure 4-1 : Schéma du basculement du profil p rofil en long ......................................... 49
Figure 4-2 : Incidence des ouvrages obliques sur l’érosion du lit ......................... 50
Figure 4-3 : Evolution du lit de la Loire depuis 1854 en aval du Bec d'Aller [E.
Gautier- PNRZH – 1999] ..................................................................................................... 52
Figure 4-4 : Relevés sur l’évolution morphologique de la Mortagne M ortagne en aval de
Magniéres en France (Meurthe-et-Moselle) [S. Ch. Kim -Mosella tome XVIII - 19881
..................................................................................................................................................
................................................................................................................................... .............. 54
5
Figure 4-24 : Revêtement complet en matelas, matelas , RENO – Fosse de dissipation 80
aval ...........................................................................................................................................
............................... ............................................................................................................
Figure 4-25 : Fixation du profil en long................................................................... 81
Figure 4-26 : Schéma d’évolution de la pente de compensation ..........................81
Figure 4-27 : Diminution du risque de glissement par terrassement .................. 82
Figure 4-28 : Stabilisation d’un talus par butée de pied .........................................82
Figure 4-29 : Mécanisme d’érosion et protection de la rive externe d’une courbe
..................................................................................................................................................
................................................................................................................................... .............. 84
Figure 4-30 : Avantage de procéder à un talutage à la mise en place de la
protection ................................................................................................................................ 85
Figure 4-31 : Coupe-type d’un perré p erré en gabion ...................................................... 86
6
7
Il n’est pas inutile d’attirer l’attention sur le fait que tous les calculs effectués
dans cette discipline nécessitent des notions sommaires de calculs trigonométriques.
Les méthodes de résolution des équations différentielles telles que la méthode des
différences finies ou encore de Runge-Kutter sont nécessaires. Par ailleurs, la
connaissance de quelques méthodes de résolution des équations implicites telles que la
méthode de newton-Raphson serait d’une grande utilité. Il est donc fortement
conseillé de les réviser pour une bonne compréhension de ce cours.cou rs.
Angelbert BIAOU
8
Notation
9
Le patient polycopié répond aux spécifications du référentiel pédagogique de
1994 pour le module intitulé ’ Hydraulique appliquée aux ouvrages routiers et fluviaux,
à savoir :
Objectif pédagogique :
10
qu’on
par pourrait des
y apporter le croire. En de
éléments tous cas il faut
réponse puis commencer par se
les avoir en tête, poser ces
lorsqu’on questions
intervient et
dans
un cours d’eau.
.
A cette question on
o n répondra en premier lieu que c’est le chemin creuse par le
passage habituel des eaux de ruissellement, que leur écoulement soit permanent ou
seulement sporadique. On voit que cette première réponse est déjà relativement
complexe puisqu’elle fait apparaître une action : le creusement du sol par un
écoulement d’eau à sa surface ; en outre elle suppose que cette eau est déjà rassemblée
et s’écoule à peu prés toujours
t oujours au même endroit et dans la même direction, vers un lac,
une mer ou un océan.
On complétera assez rapidement la réponse en ajoutant justement que ce
chemin creusé se trouve naturellement dans les points bas d’une région, un fond de
vallée ou une série de bas-fonds qui n’est pas ou peu façonné par le cours d’eau mais
hérité d’un façonnement plus ancien. Ce fond de vallée est aussi utilisé, en totalité ou
non, par les écoulements les plus forts
f orts que la partie creusée ne peut pas contenir.
Un cours d’eau c’est aussi le champ d’inondation parcouru plus ou moins
fréquemment par les écoulements débordant de la partie creusée par les eaux. Cette
partie du cours d’eau peut être alors façonnée
f açonnée principalement par accumulation de
matériaux, notamment le dépôt d’argile et de d e limon qui apparaissent au retrait de la
crue. Le champ d’inondation est étroitement associé au lit ordinaire et on verra plus
loin qu’il est totalement intégré au fonctionnement du cours d’eau.
.
Continuons notre approche empirique des cours d’eau en examinant les
différents usages que l’on peut en faire, et en considérant aussi bien la partie creusée
ou lit ordinaire, que le champ d’inondation ou fond de vallée. Ces usages sont très
nombreux ; voici une liste, pas nécessairement exhaustive, de ce qu’on va chercher
dans un cours d’eau :
l’eau, puisée ou captée, en surface
s urface ou dans des puits peu profonds :
11
Pour la boisson des hommes et des animaux domestiques, pour la cuisine, pour
la toilette, pour la lessive, pour la construction (banco, mortier, enduits), pour
l’arrosage, etc. . . .
l’eaucomme support pour le transport : par navigation, par flottage. . .
les matériaux déposés : pour la construction, pour la culture, . . .
Energie potentielle : pour la production d’électricité, pour la force
motrice, . . .
les milieux favorables pour : la culture, la pêche, la chasse, le pâturage, . . .
le cours d’eau.
La première fonction est évidemment d’écouler les débits liquides rassembles en
surface dans le bassin versant : c’est la fonction hydrologique. Elle s’exerce
hydrologique
généralement dans le lit ordinaire et plus ou moins fréquemment dans le champ
d’inondation lorsque la capacité de celui-ci est dépassée.
En s’écoulant, l’eau dissipe son énergie potentielle essentiellement par
frottement, soit au sein de la masse d’eau soit contre les parois du cours d’eau : c’est la
fonction hydraulique. Elle est exprimée notamment
no tamment dans l’équation de Bernoulli.
Dans son écoulement, l’eau entraîne des matériaux qui sont évacués, déposes,
éventuellement fonction sédimentolog
sédimentologique
ique
s’exerce à la foisrepris parlitleordinaire
dans le cours d’eau. C’est
et dans le la
champ d’inondation, suivant des; elle
modalités souvent assez différentes. On observe que le débit solide varie beaucoup
dans le temps et dans
d ans l’espace en fonction des capacités de transport des écoulements
liquides.
L’écoulement de surface est en liaison avec la nappe d’eau phréatique qui est
généralement proche dans le fond de vallée. En période de basses eaux, le cours d’eau
draine la nappe phréatique qui constitue alors sa seule alimentation; en période de
hautes eaux et lors des
d es débordements, le cours d’eau alimente la nappe phréatique.
C’est la fonction hydrogéologi que.
hydrogéologique
12
13
Ainsi un
u n cours d’eau n’est pas seulement
s eulement un élément habituel du paysage,
p aysage, de la
géographie de toutes régions, même désertique. C’est aussi l’élément fonctionnel
d’un bassin versant qui évacue les eaux de surface en entretenant un chemin creusé
dans les points bas et aussi en débordant occasionnellement dans ces parties basses.
En y regardant de plus près, il nous apparaît comme un système très intégré de cinq
fonctions qui s’exercent à la fois dans le lit ordinaire et dans le champ d’inondation.
L’homme tire parti de ces fonctions notamment pour ses besoins en eau, ceux de ses
animaux et ceux de ses cultures, mais aussi pour bien d’autres usages conscients ou
moins conscients (autoépuration). Cela amène les riverains à intervenir dans ce
système et il est nécessaire de bien le comprendre pour limiter et corriger les
effets perturbateurs de ces interventions.
14
15
aux écoulements des crues alors que le lit majeur joue plutôt un rôle de stockage. Du
point de vue morphologique, le lit moyen est fréquemment remanié
2.2.4
Talus incliné qui sépare le lit mineur et le lit majeur. Sa localisation est donc
assez précise.
2.2.5
Milieu géographique qui sépare les milieux aquatique et terrestre. Elle démarre
au sommet de la berge et constitue une partie plate plus ou moins étendue qui reste
sous l'influence du milieu aquatique.
Ce sont les berges qui constituent la limite entre ces deux parties du cours d’eau.
Elles se présentent sous forme de talus raides, de quelques décimètres à quelques
mètres de haut, généralement continus sur toute la longueur du cours d’eau.
• des bancs de sable, de gravier ou de galets, qui sont émergés lors de ces plus
basses eaux.
On observe parfois plusieurs chenaux parmi les bancs de sable.
A l’intérieur du champ d’inondation, ou lit majeur, des terrasses alluviales
forment parfois des niveaux étagés dont la submersion est de moins en moins
fréquente lorsqu’on s’élève au-dessus du lit ordinaire. On distingue donc quelquefois
un lit majeur ordinaire, encore appelé lit moyen par certains auteurs, submergé
fréquemment voire annuellement, et un lit majeur exceptionnel, submergé plus
rarement, par exemple seulement par des crues décennales ou plus fortes.
2.2.6
C’est une formation
formation végétale naturelle qui borde la rive d’un cours d’eau.
L’étendue de cette formation est variable. Elle peut être limitée à un cordon arboré
étroit qui borde le lit mineur de la rivière. Elle peut également être une véritable forêt
alluviale qui peut s’étendre sur plusieurs dizaines voire centaines de mètres de part et
d'autre du lit mineur. C'est un milieu lié à la rivière, particulièrement riche en terme de
diversité floristique.
2.2.7
Une rivière coule généralement sur ses alluvions (grains fins ou grossiers
alternativement déposés ou repris par le courant) qui recouvrent le substratum
rocheux formé d'une roche dure ou bien d'une roche plus ou moins tendre (schistes,
grés, marnes…). Si les dépôts et la mise en suspension des alluvions s’alternent,
l’altération du substratum est quant à elle irréversible. C’est pour cela qu’on dit que les
alluvions assurent la protection du substratum.
.
L’hydrologie du milieu a un rôle déterminant dans les dimensions et les formes
prises par le cours d’eau. La forme du lit a été façonné progressivement, pendant des
milliers d’année, en fonction des débits qui lui parviennent depuis le bassin versant,
mais aussi en fonction des matériaux déposés, provenant du bassin versant, et/ou
arrachés au fond du lit.
2.3.1
C’est le débit liquide pour lequel la charge solide transportée est maximum. Ce
débit correspond généralement à des crues de périodes de retour de l’ordre de une à
deux années. L‘expérience a montré que la valeur du débit dominant est proche de
celle du débit de plein bord.
2.3.2 ,
La géologie, le climat, la topographie sont des facteurs qui façonne la
morphologie d’un cours d’eau et en détermine le régime. Ces éléments naturels
17
imposent donc le débit liquide, la charge solide, la ripisylve, la géométrie ainsi que les
caractéristiques granulométriques et mécaniques du lit du cours d’eau. Ces éléments imposés
imposés
au cours d’eau constituent ce qu’on appelle les variables de contrôle.
Les variables de réponse ou d’ajustement sont des variables sur lesquelles le
cours d’eau peut agir pour accomplir ses fonctions de base, c'est à dire transporter un
débit liquide et une charge
charge solide. Elles
Elles constituent donc l’ensemble des degrés de
liberté du cours d’eau. Les variables de de réponse sont :
les paramètres géométriques : largeur, profondeur, pente du fond, amplitude et
longueur d'onde des sinuosités ;
la taille des sédiments transportés ;
la vitesse du courant.
18
mouilles sont de l’ordre du mètre; elles peuvent atteindre plusieurs mètres, notamment
pendant les hautes eaux où elles atteignent leurs valeurs maximales.
.
20
21
22
23
24
A l’opposé des lits calibrés naturellement, les lits à chenaux divagants débordent
très souvent, au moins une fois par an. Ils présentent donc un champ d’inondation
assez développé, généralement
Le dépôt massif continuqui
de matériaux surselesproduit
deux rives.
dans les chenaux au cours d’un
débordement est compensé au moins en partie par l’érosion d’autres matériaux a
l’emplacement des nouveaux chenaux. Au total, la quantité de matériaux sortant d’un
tronçon à chenaux divagants est inférieure c1 la quantité de matériaux entrant; il y a
tendance à l’accumulation.
25
26
est de la France) à la suite des trois crues débordantes de l’hiver 1982-1983 : méandres
+ chenaux divagants.
Enfin un fleuve présente généralement différentes morphologies le long de son
cours : on rencontre fréquemment des tronçons calibrés naturellement dans la partie
amont, des méandres dans la partie moyenne et des chenaux divagants dans la partie
aval. Ces variations sont liées aux changements d’amont en aval des facteurs du
façonnement fluvial que nous allons examiner dans la troisième partie de ce chapitre
(point 2.3.).
a- lit calibré
b- Méandre
27
c- Chenaux divagants
Figure 2-13 : Distribution des vitesses dans les différents types de lit ordinaire
Évacuation
apports solides des Prédominance
l’érosion de Transit
matériaux des tendance marquée à
l’accumulation
grossiers assuré
Alimentation et Drainage bon compromis très bonne alimentation
drainage de la essentiellement entre les deux
nappe alluviale aspects de la
fonction
28
Tableau 2-3 : Répartition des types de cours d’eau en Afrique de l’Ouest et du Centre
Figure 3-1 : fentes de la ligne d’énergie, de la surface de l’eau et du fond dans les méandres
30
Tableau 3-1 : Comparaison des écarts à la moyenne pour la ligne d’énergie et la ligne du fond entre tronçons à méandres et
tronçons droits
3.2.1 Nous
appellerons
transport solide le transport de matériaux granulaires
(matériaux alluvionnaires ou autres matériaux granulaires apportés à la rivière). Mais
les cours d’eau transportent aussi d’autres matériaux solides et tout particulièrement les
arbres arrachés aux berges ou au lit majeur. En toute rigueur, il faudrait ici parler de
transport granulaire. Mais nous garderons l’appellation « transport solide » qui est
d’emploi plus courant. Cette remarque vaut aussi pour l’appellation « débit solide »
Le transport solide dans les cours d’eau comporte généralement trois phases
successives : l’érosion ou prise en charge des matériaux, le transport proprement dit et
la sédimentation ou dépôt.
L’érosion qui fournit les matériaux s’exerce dans les différentes parties du bassin
versant mais avec une efficacité particulière pour le fond du lit du cours d’eau, au
moins pour les plus grossiers. En effet les apports du bassin sont limités à la
l a fois par la
couverture végétale et par les faibles pentes en pied de versant qui retiennent le sable
et les graviers ; cet effet de peigne ne joue pas cependant sur les limons et l’argile qui
sont apportés par les filets d’eau en surface et encore moins sur les matériaux dissous
entraînés par l’eau de surface ou en dessous d’elle (écoulement hypodermique, nappe
phréatique). Une part importante des matériaux grossiers transportés par le cours
d’eau provient donc du fond du lit ordinaire lui-même qui est remanié chaque fois que
des hautes eaux permettent le dépassement de la force tractrice critique. L’érosion des
berges, mises en déséquilibre par le creusement du fond à leur pied, fournit également
des matériaux de différentes tailles au cours d’eau.
Le transport solide s’exerce suivant des modalités très diverses en liaison
notamment avec la taille des éléments. Le transport de matériaux en solution entraîne
31
les ions sur des distances considérables. A l’opposé le charriage, sous ses différentes
formes, transporte le sable, le gravier et les blocs par bonds de longueurs limitées.
Entre ces deux extrêmes le transport en suspension s’exerce sur des distances
intermédiaires, encore vari6es suivant qu’il s’agit de suspensions mécanique (agitation
de l’eau) ou de suspension colloïdale (état physico-chimique de l’eau). Ces différentes
modalités du transport solide vont de pair avec des répercussions diverses sur le
façonnement du lit du cours d’eau.
Tableau 3-2 : Modalité du transport solide
restentPour
tous les faibles vitesses, rien ne se passe, tous les matériaux solide (ou presque)
au repos.
Pour les vitesses plus élevées, les matériaux solides se déplacent sur le fond en
roulant, en glissant ou en effectuant des bonds successifs : c’est le phénomène appelé
charriage
Pour des vitesses encore plus élevées, les matériaux prélevés sur le fond sont
emportés par le courant : le phénomène est appelé transport solide en suspension. Les
grains se déplacent à la vitesse que possède l’eau aux voisinages du grain.
32
Pour une rivière dont le fond et les berges sont constitués de matériaux de
tailles différentes : par exemple des sables fins, des graviers et des galets. Pour une
vitesse donnée, il y a simultanément transport par charriage des matériaux les plus
lourds et transport en suspension des matériaux plus légers.
Le charriage est le mouvement des grains près du fond par roulement ou
glissement des grains les uns sur les autres ou par petits sauts. Ces déplacements par
charriage sont dus à la traînée et à la portance. Un grain déjà mis en mouvement par
charriage passe en suspension lorsque la composante de la vitesse turbulente est
supérieure à sa vitesse de chute.
Figure 3-3 : les modes de transport solides pour un débit donné dans le cas d’une granulométrie étalée
Erosion localisée
Dans les bassins versants montagnards, des formes d'érosions ou de transports
plus localisés peuvent produire brutalement de grandes masses de matériaux. Ce sont
les glissements de terrain, les avalanches, les laves torrentielles.
34
Les éléments déposés forment une sorte de couche protectrice appelée pavage
de la rivière. Cette couche protectrice persiste, assurant ainsi la stabilité du lit de la
rivière et seules des crues exceptionnelles peuvent les désorganiser
Si , on dira que la granulométrie est uniforme
35
3
36
l
Force tractrice :
Alors on aura
Soit
. .
étant le rayon hydraulique et , la pente du fond du canal
Lorsque l’hypothèse d’écoulement uniforme n’est pas vérifiée, on a
. .
Qui correspond au cas des écoulements non uniformes avec une pente de la
ligne d’énergie égale à
est le poids volumique de l’eau et vaut approximativement 10 KN/m3
Dans l’hypothèse d’un cours d’eau infiniment large (b grand devant y), on a,
pour le cas particulier d’un canal trapézoïdal :
Soit
+2+√ 1+ 1 +21 +√ 1 + ≈ → 0
≈
La rugosité des fonds traduite par K f est due à la fois à la rugosité individuelle
des grains K grain
grain qu’on appelle encore rugosité de peau et à la rugosité due à
l’irrégularité même du fond (donc aux dunes). Ceci conduit à la conclusion donc que
K ff <
K grain
grain.
37
1
De même la contrainte tractrice totale est
rugosité individuelle des grains
est la somme d’une contrainte due à la
appelée contraintes efficace et d’une contrainte
tractrice due aux dunes elles même .
0. 35
Il peut être admis pour K :
/ 1
Et
/, pour les granulométries uniforme
.
3.4.1
Pour l’étude de la mise en mouvement d’un grain sans cohésion, de diamètre d,
de poids volumique spécifique, , on va considérer les différentes forces auxquelles le
grain est soumis. Notons au départ que le poids volumique des grains se situe presque
toujours entre 26 et 27.5 KN/m3
Le poids, pour un grain de forme supposée sphérique, le poids de ce grain a
pour expression :
6
38
La poussée d’Archimède de sens opposé à P, mais normale à l’écoulement
s’écrit également :
′
Figure 3-6 : Bilan des forces auxquelles un grain mis en mouvement est soumis
C’est justement ce poids apparent qui va générer les forces de frottement sur les
parois qui s’écrit :
- La force d’entrainement due à l’écoulement, proportionnelle à la section :
- La portance
2
Qu’on peut écrire encore, en supposant que l’angle est faible, sous la forme :
Le premier terme est un terme indépendant et sans dimension ; il caractérise la
forme des grains et dépend du caractère étalé ou uniforme de la granulométrie.
∗
Le second terme, également sans dimension, caractérise le seuil de mise en
∗
mouvement et est appelé paramètre de Shields et est noté :
Le seuil de mise en mouvement sera franchi dès lors que le paramètre de
Schields dépasse une certaine valeur dépendant du caractère étalé ou uniforme de la
granulométrie.
Dans tout ce qui précède, on a pris en compte la contrainte tractrice qui
s’applique sur le fond. Dans le cas d’un grain qui se trouve sur la berge qui fait un
angle avec l’horizontal, la contrainte tractrice s’écrit sous la forme :
1
Ou est l’angle de repos du matériau supposé sans cohésion qui, selon Lane,
varie entre 24 et 35° pour un granulat de 1 cm, selon qu’il est arrondi ou anguleux et
varie entre 30 et 38° pour un granulat de 2 cm, entre 36 et 41° pour un granulat de 5
cm et enfin entre 38.5 et 41° pour un granulat de 10 cm.
Le diagramme de la Figure
Figu re 3-7 permet également d’estimer cet angle
3.4.2
Les seuils de mise en mouvement sont tels que
Le diamètre utilisé pour le calcul du paramètre de Shields dépend de la nature
de la granulométrie.
- C’est ainsi que lorsqu’on est en présence d’une granulométrie uniforme,
on va utiliser le diamètre moyen et donc le paramètre de Shields va tout
simplement s’écrire
-
40
∗
∗
Les seuils de mise en mouvement sont tels que
- Seuil du mouvement: t* < 0.047 pour une granulométrie uniforme
- Seuil du mouvement: t* < 0.138 pour une granulométrie étalée
Yalin, en 1992 a transformé l’expression de Shields pour définir une condition
de mise en mouvement qui est résumé sur la courbe ci-dessous :
∗ /
41
Tableau 3-3 : Classification de Ramette des modes de transports solide pour une granulométrie uniforme
42
- Et pour les
l es granulométrie
granulométriess étalées
Tableau 3-4 : Classification de Ramette des modes de transports solide pour une granulométrie étalée
∗ est ledébits
et
/ , vaut 1 lorsque le fond est plat.
solide
en //.
vide non compris par largeur des bras vifs donc exprimé
1 n43
n étant la porosité.
Les conditions d’établissement de ces formules sont :
Écoulement uniforme ;
0.01 m < y < 1.20 m ;
0.0004
0.4 mm < id<<0.02;
30 mm
Granulométrie uniforme
Mais dans le cadre de ce cours (usage académique) nous appliquerons cette
formue dans n’importe quelle condition !
3.4.3.2
Dans le cas des matériaux à granulométrie étalée on montre qu’une extension de
la formule de Meyer-Peter et Müler est encore applicable avec le paramètre
en remplaçant le seuil 0.047 par 0.138
et
0.05
0 5
/
∗ /
1
K étant le coefficient de Strickler global du lit mineur, incluant la rugosité des
berges et celle des grains constituant le fond et le cas échéant celle des dunes.
Cette formule a été établie dans les conditions où :
0.15 mm < d < 5 mm (sables)
3.4.5
Il est parfois nécessaire d’estimer la profondeur d’affouillement due à des
érosions ou encore profondeur des fonds perturbés. Par exemple, pour protéger des
ouvrages hydrauliques (comme par exemple les piles de ponts qui ne sont pas encrés
dans le substratum) ou bien connaître les effets des affouillements aux voisinages des
rétrécissements locaux, la connaissance de ces profondeurs de fonds perturbés permet
d’anticiper le dimensionnement convenable de ces ouvrages.
44
/
0.73 /
Avec
Profondeur des fonds perturbés par rapport à la ligne d’eau correspondant
/
au débit Q
: débit liquide par unité de largeur m3/s/m
Et diamètre moyen des sédiments en m.
3.4.6
La vitesse qui provoque le début de mise en mouvement (par charriage) d’un
grain de diamètre d est appelée vitesse de début d’entrainement. Elle est obtenue en
éliminant I entre la formule de Strickler et celle donnant la condition de mise en
mouvement ∗ 0.047, pour un /
, on arrive à 5.8//
45
à pente forte dans les parties amont, vallées très larges et à pente faible dans les parties
aval.
L’ensemble de ces facteurs contribue à la formation
f ormation d’un équilibre dynamique ou
mobile qui sera abordé dans le chapitre suivant.
Nous fluvial
façonnement nous etlimiterons liàt dans
types de lit souligner quelques
le tableau suivant :liaisons entre facteurs du
Tableau 3-5 : acteurs de façonnement des différents types de lits
tous les cas il faut bien situer l’observation dans l’ensemble du lit : en lit mineur ou
majeur, dans une courbe ou en tronçon droit, dans un point abrité ou exposé au
courant, . . . II faut également bien se rappeler qu’on observe un état correspondant au
moment de l’arrêt du transport solide :
exemple
les formeslesontmouilles
pu être plus
sensiblement
profondesdifférentes pendant
et les seuils plusla élevés
crue : (cas
par
fréquent) ;
dans les accumulations, les matériaux déposés en surface sont les plus
récents et recouvrent les matériaux plus anciens : par exemple dans des
cuvettes des limons de décantation déposés pendant l’assèchement
recouvrent des sables ou des graviers accumules par les hautes eaux.
ta modélisation est aussi un moyen d’étude des mécanismes du façonnement
fluvial. Elle peut se pratiquer sous deux formes qui sont fondées sur une approche
synthétique, seule opérante face à la complexité des phénomènes :
la cartographie des formes du lit mineur a majeur, ou cartographie
morphologique, est une forme de modélisation. En effet en plaçant sur une carte les
différentes formes observées (bancs de sable, chenaux, mouilles, seuils, berges raides
ou douces, bras actifs ou abandonnés, bourrelets de rive, cuvettes de décantation,
végétation dans le lit, . ..). on constitue une modélisation spatiale du cours d’eau et on
peut mettre en rapport les variations de forme avec les variations des facteurs ;
la modélisation physique, c’est-Mire la reproduction du cours d’eau et des
écoulements en modèle réduit, est l’autre forme de modélisation utile
pour comprendre le façonnement du lit : la phase de calage
calag e vise en effet à
reproduire les formes observées par la suite ou au cours d’une crue ou
d’une série de crues ;
elle amène donc a réfléchir sur le rote des différents facteurs que l’on fait
varier pour obtenir cette reproduction. Apres le calage, le modèle est
exploité pour simuler l’impact et l’influence de l’ouvrage que l’on
souhaite construire ou aménager
La comparaison de relevés successifs des formes du lit avant et après une crue
ou une série de crues, ou mieux encore sur une série d’années, permet d’examiner
l’évolution de ces formes ; si on la rapproche de la chronologie des hautes eaux et des
crues, c’est d’ailleurs une forme de modélisation sommaire. Les relevés successifs
peuvent être de différentes natures :
profils en travers rattachés localement à un ou plusieurs points fixes ou
au nivellement général,
cartes et plans d’époques différentes, également rattaches à des points
fixes ou à un quadrillage général du territoire,
photos aériennes ou images de satellites résultant de couvertures
systématiques ou de commandes particulières.
47
.
//√
un ou plusieurs autres.
Ainsi, par exemple, sur un cours d’eau à berges résistantes mais à fond
affouillable, la largeur b ne peut guère augmenter ; un accroissement du débit Q (et
donc de la vitesse V) va donc prioritairement conduire au creusement du lit
(augmentation de la profondeur h). Dans le cas inverse, c’est une érosion des berges
qui interviendra prioritairement. II y a donc, en général,
général, antinomie entre creuseme
creusement
nt
et élargissement.
II convient donc de se garder de jugements de valeur sur le fonctionnement
d’un lit fluvial (du genre : « rivière dégradée » ou « divagation désordonnée » . ..) qui
n’apportent rien à sa connaissance et risquent, même, de d e fausser le diagnostic.
4.1.2
Des
peuvent constats
avoir précédents,
diverses on peut tirer divers
parties d’aménagement enseignements
sur l’équilibre sur l‘incidence
d’un cours d’eau : que
si, dans une section donnée à fond mobile et sans modifier la ligne d’eau
on accroît artificiellement la résistance des berges, on risque de
provoquer un approfondissement du lit ; à l’inverse, si les berges sont
affouillables ou friables, le fait de bloquer l’incision verticale (par des
seuils par exemple) peut entraîner leur recul ;
toute correction de section et, notamment, le fait de vouloir évacuer tous
les débits sans débordement dans un chenal unique entraîne une
augmentation des vitesses dans le tronçon et, donc, un risque d’érosion
du fond et/ou des berges ;
48
Dépôt
L’implantation d’ouvrages obliques (épis, quais . ...) peut avoir divers types de
conséquences (figure 302) :
(a) tout ouvrage oblique vers l’aval provoque un rejet du courant vers la berge,
qui peut en aggraver les risques d’affouillement et d’érosion ; cet effet peut,
parfois, être mis à profit pour modifier, par exemple, les caractéristiques
géométriques du lit ;
(b) tout ouvrage orienté vers l’amont favorisera, par contre, le rejet du courant
vers l’axe de lasi rivière,
d’affouillement avecobstacle,
la tête fait un déplacement en conséquent
ce dont il conviendra, des risques
éventuellement
de se prémunir.
(a) orientation vers l’aval
49
Les ouvrages transversaux (seuil, radier de pont . ..) provoque une modification
de l’écoulement qui peut entraîner le creusement du lit et la déstabilisation des berges
en aval, non seulement au niveau de la fosse de dissipation d’énergie qui se crée d’elle
même si elle n’a pas été prévue et correctement défendue mais, également, bien plus
en aval, si les ouvrages créent une rétention de matériaux en amont qui a pour
conséquence d’augmenter la capacité de prise en charge des eaux en aval.
Les prises d’eau et dérivations, en diminuant le débit dans le lit principal en aval,
entraînent une réduction de la compétence (aptitude du cours d’eau au transport
solide) où une lorsque
fonctionnent aggravation
les de l’alluvionnement
eaux peutEn
sont chargées. se produire, tout au moins
cas de dérivation de sidébits
elles
importants, la force des crues faibles voire moyennes peut être largement modifiée. Si
l’activité des crues reste modérée sur une période importante, les Conséquences sur la
morphologie du lit et son peuplement végétal peuvent être marquées : il peut en
résulter une colonisation des bancs alluvionnaires et leur fixation par la végétation, ce
qui peut fortement modifier la capacité hydraulique du lit.
Les prélèvements de matériaux (gravières, sablières) sont générateurs d’érosion
régressive (vers l’amont) et parfois, en courant peu chargé, progressive (vers l’aval).
Leurs conséquences sont particulièrement dangereuses lorsqu’ils se situent en aval
d’ouvrages (pont, seuil ...) dont ils peuvent provoquer le déchaussement ou d’une
sinuosité (accélération de la dynamique érosive et risque de perturbation forte de la
50
géométrie du lit). Dans certains cas, si l’atteinte du profil d’équilibre passe par un
approfondissement du lit, il peut être envisage la réalisation d’un chapelet de souilles
favorisant ce phénomène : il convient, toutefois, d’être extrêmement perdent avant de
recourir à une solution de ce type, car les effets en sont, dans l’ensemble, difficilement
contrôlables.
Les effets d’un endiguement - aggravés par des prélèvements excessifs de
matériaux peuvent provoquer l’enfoncement du lit fleuve, conduisant à une
modification importante de sa morphologie et à l’érosion des soubassements des
levées dans certains secteurs. L’exemple de l’aval du Bec d’Allier, sur la Figure 4-3,
montre comment, en 150 ans, le lit a évolué d’un chenal unique avec quelque bancs
mobiles vers les chenaux marqués, avec des îles de plus en plus pérennes et végétalisés
et de moins en moins submergées puis vers un lit surcreusé, avec intégration de la
majorité des îles de rive gauche à la berge et mise en danger de la tenue des digues en
rive droite, en aval immédiat de la confluence.
confl uence.
4.1.3
L’objectif de cette présentation n’était pas de conduire le lecteur a la conclusion
qu’il ne faut jamais intervenir dans le lit d’un cours d’eau, mais de bien lui faire
comprendre qu’il n’y a pas d’intervention « gratuite D et qu’elle doit toujours être bien
réfléchie au préalable. En effet, volontairement ou involontairement, toute
intervention - fut-elle limitée au seul lit majeur - aura des conséquences sur l’équilibre
et l’évolution du lit. Avant d’agir, une approche globale et complète s’impose donc, qui
devra porter sur tous les usages et fonctions du cours d’eau et concerner aussi bien
l’aval que l’amont du secteur où l’intervention est envisagée.
.
Préalablement à toute intervention, la Première phase de la réflexion doit
consister à établir un diagnostic précis sur le secteur sur lequel des problèmes sont
constatés comme sur le fonctionnement général du cours d’eau, en amont comme en
aval de cetoute
englober secteur. Le domaine
la zone impliquéesurdans
lequel doivent porter
la génération les investigations
des phénomènes dontdoit donc
les effets
sont constatés et être étendu, vers l’amont et vers l’aval, a l’ensemble des secteurs
pouvant être sensibles aux impacts des diverses solutions curatives envisageables. Les
connaissances à rassembler concernent l’ensemble des fonctions et des usages du
cours d’eau. Elles sont aussi bien physiques, que biologiques et humaines.
51
Figure 4-3 : Evolution du lit de la Loire depuis 1854 en aval du Bec d'Aller [E. Gautier- PNRZH – 1999]
4.2.1
La dynamique fluviale est commandée par des lois naturelles incontournables
qu’il convient de bien connaître et, surtout, de bien reconnaître sur le terrain. Il
conviendra, ensuite, d’intervenir, autant que possible, en les respectant. S’il est
nécessaire de recourir à un aménagement lourd,
lourd , conduisant a une modification radicale
52
des équilibres en place, il est indispensable que sa conception permette une évolution
harmonieuse vers un nouvel état naturellement équilibré.
L’observation joue donc un rôle fondamental. II conviendra de bien mettre en
évidence les caractéristiques du lit et de son fonctionnement, aussi bien en crue qu’en
période
en ce quid’étiage.
concerneII yl’importance
a en effet, endugénéral, de trèsetfortes
lit, la forme différencesduentre
le mouvement profilcesenpériodes
long et
des berges, le positionnement des chenaux d’écoulement, les débits, les vitesses, le
transport solide . . . On s’attachera à bien mettre en évidence, de l’amont à l’aval;
l’ensemble des caractéristiques géométriques et des facteurs du façonnement fluvial
(formes du lit, nature des berges et du fond, types de végétation . ..). Ces recueils
d’informations peuvent utilement donner lieu à des reports cartographiques (Figure
4-4) et à des croquis. S’ils existent, des relevés antérieurs seront utilement compares à
ceux effectués dans la situation actuelle, pour mieux appréhender les phénomènes du
façonnement fluvial en jeu et leur intensité, ainsi que les interventions qui ont déjà pu
se produire dans le bassin.
II y a aura également tout avantage à rechercher des tronçons-modèles, c’est à
dire des tronçons du cours d’eau dans le même secteur dont les caractéristiques sont
satisfaisantes aussi bien en termes de stabilité que de capacité du lit, afin de s’en
inspirer pour les secteurs à aménager.
4.2.2
Pour compléter les informations disponibles dans les archives, il ne faudra pas
hésiter à réaliser des mesures spécifiques sur le terrain, notamment en ce qui concerne
les champs de vitesses, la topographie, la bathymétrie et la nature des matériaux.
4.2.3
La recherche des informations sur les usages du cours d’eau, les interventions
effectuées par le passé ou les traces d’événements hydrologiques marquants doit aussi
s’appuyer sur des enquêtes, auprès des autorités comme des populations riveraines du
cours d’eau.auxElles
collective seront riches
problèmes d’enseignements
constatés et permettront
et à la recherche la sensibilisation
de solutions. Ce sera,
ultérieurement, un atout dans les négociations à mener, pour l’acceptation de
l’aménagement envisage comme pour l’éventuelle association des riverains A sa
gestion ou à son entretien.
53
Figure 4-4 : Relevés sur l’évolution morphologique de la Mortagne en aval de Magniéres en France (Meurthe-et-Moselle) [S. Ch.
Kim -Mosella tome XVIII - 19881
54
extraction
la de
navigation matériaux ...) ;
(dans ce domaine - y compris les traversées par bacs - ce
sont les basses eaux les plus problématiques ; en crue, en effet, les
interruptions sont généralement de courte durée et, par ailleurs,
inévitables ; l’aménagement consiste donc, le plus souvent, à inscrire un
chenal d’étiage dans le lit ordinaire).
Pour répondre aux objectifs, les options techniques majeures qui peuvent être
retenues sont les suivantes :
favoriser l’écoulement rapide des crues dans le lit mineur, en le
récalcitrant ou l’endiguant, mais en évitant le surdimensionnement ou les
lits rectilignes, cause d’instabilité ;
55
56
majeur ; il peut être supportable en période de pousse, selon la nature des plantations
et leur capacité à supporter l’immersion, si la violence de la crue n’est pas destructrice.
L’amélioration de la protection d’un lieu peut augmenter l’inondabilité d’autres
secteurs : ceci ne pourra se faire que si l’impact n’est pas aggravé dans cas autres lieux
ou
pas s’il est correctement
conduire compensé.etEgalement,
a son suréquipement la surprotection
à la surexposition de biens d’un
en cesecteur ne crue
lieu. Une doit
dépassant la crue de projet ou un dysfonctionnement des ouvrages pourrait alors
remettre totalement en cause la rentabilité escomptée du projet.
Sur le plan humain, il importe de se rappeler qu’un projet n’est bon que parce
qu’il est acceptable et accepté : sa seule valeur technique n’est pas suffisante ; il
nécessite également de recueillir l’adhésion des populations concernées, ce qui inclut
également des critères d’ordre sociologique et culturel. L’acceptation découlera d’une
bonne communication sur le projet et d’une association très en amont de l’ensemble
des personnes concernées, en privilégiant écoute et le dialogue. Cette démarche
participative facilitera, en outre, l’obtention d’une implication locale pour le
financement, l’entretien ou la gestion si elle est souhaité.
57
58
Les divers profils-types de calibrage et/ou endiguements qui peuvent être mis
en œuvre sont schématisés
Configuration
Configura sur latrapézoïdal
tion a : profil
profil figureoïdal
trapéz 305. Ce sont les
simple ent suivants
enterré :
erré (plafond variable),
variable), avec
avec
niveau maximal des eaux pour la crue de projet (« P.H.E. projet ») au-dessous
du niveau du terrain naturel en sommet des berges (T.N.)
Les inconvénients de cette configuration peuvent être l’exagération des
terrassements, la perte de l’inondation de terres agricoles, l’accélération et le
renforcement de la crue en aval, par disparition de zones de stockage et la
déstabilisation de l’équilibre du lit ; proportionnellement à l’abaissement du niveau des
basses eaux (élargissement de la section et surcreusement du plafond), un abaissement
de la nappe peut être ressenti ; enfin, en période de débits faibles, des problèmes de
tirant d’eau insuffisant ou d’eaux stagnantes peuvent aussi être rencontrés, ce qui peut
être compensé en prévoyant un chenal d’étiage
d ’étiage surcreusé ;
supérieure de terrain (à noter qu’une activité temporaire est envisageable sur les
banquettes : agriculture, voies sur berge ...) ;
Configuration d : profil
profil trapézoïd
trapézoïdal
al double sur élevé (plafond variable),
avec niveau
majeur « P.H.E. projet » au-dessus du T.N. et endiguement déporté en lit
Cette solution renforce les avantages que présente llaa précédente ; par rapport à
la configuration b, les
les impacts en terme d’aggravation
d’aggravation des vitesses et des crues crues pour
l’aval sont réduits ; les suggestions en terme de protection des digues sont moindres ;
on voit ainsi se dessiner un découpage du lit majeur en une zone, à .l’intérieur des
digues, qui peut conserver
conserver son caractère naturel et être réser
réservée
vée à un usage saisonnier,
qui ne doit pas craindre les submersions en période de hautes eaux et en une zone plus
protégée, à l’extérieur des digues qui reste assujettie, toutefois, au risque ddee submersion
ou de rupture de digue.
d
Figure 4-5 : Calibrage et endiguements : profils-types
exemple : les ponts, imposants le tirant d’eau et, parfois, le tirant d’air (navigation),
qu’il convient d’aborder autant que faire se peut avec un axe du tracé
perpendiculaire à celui de l’ouvrage ;
les ouvrages de prise d’eau, qu’il ne faut pas mettre à sec ou risquer de
surengraver ; on essayera donc de les maintenir à l’extérieur des courbes
les points durs naturels d’ancrage : chaque fois qu’existe la possibilité
d’une berge auto stable (affleurement rocheux cohérent par exemple). Il y
tout intérêt à y appuyer un sommet de courbe ; il faut, cependant, que
l’angle d’attaque ne soit pas trop ouvert, afin d’éviter
d’ éviter de générer un risque
d’érosion pour la rive opposée.
rare (souvent à partir d’un temps de retour de 500 ans). Il importe, cependant, de bien
garder à l’esprit que l’on n’éradiquera jamais le risque d’inondation à l’arrière de ces
protections, qui pourra se produire en cas de :
dépassement de la crue de projet ;
rupture accidentelle
La submersion sera d’autantd’un
plusouvrage
dangereuse que :
les populations ne sont généralement pas préparées à cette éventualité ;
l’onde de submersion qui se déclenche alors est, le plus souvent,
beaucoup plus rapide et destructrice que l’inondation naturelle de la
même zone.
Réaliser un endiguement présente aussi comme inconvénient de :
demander une conception et une réalisation très soignée ;
nécessiter une surveillance attentive et un entretien onéreux ;
rendre difficile et coûteux le drainage des parties isolées du lit majeur ;
diminuer les capacités d stockage des crues en zone inondable (sauf en
cas d’inondation contrôlée) ;
réduire la ; surface de contact entre l’eau de surface et la nappe
phréatique
supprimer les apports de fertilisants liés à la submersion du lit majeur ;
réduire ou supprimer les écosystèmes aquatiques et humides du lit
majeur.
En parallèle, les avantages de recourir B la construction de digues, plutôt qu’à
des solutions de rétention des crues en amont (barrages écréteurs) ou de relocalisation
des implantations vulnérables restent :
qu’elles représentent des solutions efficaces, d’un coût compétitif et
d’impacts limité, quand les zones à protéger occupent des surfaces
réduites ;
qu’elles sont des solutions « locales », pouvant être réalisées avec des
matériaux
dans et uneamont
des zones maindont
d’œuvre
on nesur place,pas
dispose sanstoujours
nécessité
de d’intervention
la maîtrise, ni
d’y imposer des déplacements de populations et d’activités.
d ’activités.
La vulnérabilit4 des digues à l’érosion est un problème majeur qu’il ne faut pas
négliger, aussi bien lors de la construction que par une surveillance constante et
attentive des ouvrages. La sécurité est d’autant mieux assurée qu’un espace (risberme,
banquette ou franc bord) est maintenu entre le sommet de la berge du lit mineur et le
pied de la digue (Figure 4-5 d). II convient cependant de se prémunir également des
risques de circulation d’eau souterraine par un ancien bras en lit majeur, générateur
d’inondation en arrière de la digue mais, également, de renard, mettant en danger sa
stabilité.
62
La sécurité des digues passe aussi par la préparation de leur submersion, pour
une crue dépassant la crue de projet. A défaut de réaliser des digues submersibles sur
toute leur longueur, il est plu économique de prévoir un certain nombre de point de
déversement privilégiés, qui assurent une inondation contrôlée du val et diminueront
la hauteur de chute entre les deux côté de la digue, quand un débordement généralisé
se produira. Ces dispositifs peuvent consister en :
des déversoirs simples ;
l’inondation
des déversoirsdumunis
val d’une
mais rehausse
permet, fusible,
ensuite, quiauretarde le moment
déversoir de
de jouer
pleinement son rôle ;
des ouvrages mobiles à ouverture commandée ou en des systèmes de
siphons.
Le recours à des dispositifs d’inondation contrôlée intervient également
lorsqu’une reconquête des zones inondables est souhaitée, pour l’écrêtement des crues,
la recharge des nappes phréatiques ou la renaturation de certaines parties du lit majeur.
Des zones bien délimitées sont alors spécifiquement aménagées à ces fins dans le
secteur abrité en arrière des digues. L’inondation peut intervenir de manière fixe ou
être déclenchée à la demande
En résumé, il conviendra donc, dans une vallée inondable ou l’on se propose
d’encadrer le lit ordinaire d’un cours d’eau de digues longitudinales de :
réguler autant que possible les digues par rapport au berges du lit
ordinaire, pour des raisons locales de sécurité (risque d’érosion, limitation
de la hauteur des digues et de la charge qu’elles auront à supporter)
comme d’amortissement des conséquences pour l’aval, ainsi que de
protection de l’écosystème bordant le cours d’eau ;
prévoir, dans tous les cas, des dispositifs de sécurité qui permettent sans
dommage le franchissement des digues par les eaux de crue, que leur
entrée soit volontaire ou qu’elle intervienne par dépassement de la crue
de projet.
63
dangersEnfin,
majeursil faudra
: veiller, dans les zones endiguées, à se prémunir contre quatre
La suraccumulation de biens dans la zone « protégée », ce qui peut
conduire, en cas de survenue d’une inondation en arrière des digues, à
des dégâts d’une telle ampleur qui remettraient en cause toute la
rentabilité de l’aménagement réalisée ;
La recharge sommaire des digues dont la hauteur est jugée insuffisante,
car les parties rajoutées sont souvent des points de vulnérabilité des
ouvrages ;
La bouchure non fusible des déversoirs de sécurité, ce qui les empêche de
jouer leur rôle ;
Les modifications du profil en long du cours d’eau, affaiblissant par
endroit la tenue
fonctionnement des digues
de certains et de
déversoirs rendant
sécurité.caduc, à d’autres, le
4.4.2.1
Introduction
Le recours A des techniques de stabilisation ou de correction de tracé intervient,
le plus souvent, dans le but
b ut d’empêcher l’érosion des terres riveraines d’un cours d’eau,
dans le cas où les terrains présentent un fort intérêt à être protégé (habitations,
plantations, routes, voies ferrées, canaux…). De tels travaux peuvent être conduits en
65
faveur d’une amélioration des conditions de navigation. Dans touts les cas, l’abord de
ce type de m ne
n e doit s’envisager qu’en respectant les principes de la démarche.
Figure 4-7 : Recoupement de méandre par coalescence sur le profil en long et correction par implantation d’un seuil
Lits A méandres
Comme ceci a été explique au chapitre 2, le méandre est le fonctionnent vers
lequel tendent le plus
plus naturellement les cours d’eau et qui correspond
correspond à la situation
situation la
plus équilibrée en terme de dynamique fluviale : il n’y a donc pas lieu de voir
systématiquement redresser les méandres. Tout recoupement de méandre va en effet
entraîner : un approfondissement du nouveau lit avec érosion régressive,
conséquence d’une accélération des vitesses en raison d’un tracé plus court
et phénomènes dont le contrôle nécessitera l’implantation de seuils ;
une sédimentation active juste en aval du secteur aménagé, liée à ure
diminution locale de la vitesse, donc de la compétence ; ce phénomène
d’engravement et d’érosion latérale corrélative étant plus difficile à
contrôler que le précédent, sauf à recourir à un aménagement total du
cours.
Il existe, néanmoins, des cas où il convient de rectifier les méandres (avec en
générale, seuil et protection de berges appropriées),
app ropriées), comme :
66
Lits calibres
II importe de bien connaître le type de lit que l’on veut corriger et les éléments
de son équilibre. Il faut retenir qu’en règle générale l’intervention sur un des éléments
nécessitera une compensation sur un autre élément (par exemple, la diminution de la
67
Dragage
Le recours au bulldozer (ou tout autre engin) pour la la remise en état ou
l’excavation des chenaux est souvent justifiée. D’abord, pour pallier les cas les plus
urgents ; ensuite, parce que c’est, parfois, la solution la plus économique ; enfin, ça
permet de répondre au caractère évolutif des lits fluviaux : c’est donc une technique de
base pour l’entretien des cours d’eau.
Il est cependant impératif de ne pas laisser de trous dans le lit et encore moins,
hors du lit, non plus que des
d es amoncellements répartis au hasard, toutes ces irrégularités
pouvant créer des perturbations, ou aller à l’encontre du but recherché. C’est donc
absolument nécessaire que le cahier des charges (ou toute autre formule le remplaçant)
oblige l’entreprise à laisser un chantier ayant un caractère « achevé ».
II convient, également - surtout sur les cours d’eau de petites dimension - de ne
Pas se laisser aller à procéder à des recalibrages excessifs. au des principes
précédemment énoncés.
68
Chenal pilote
dédoubler
protégées etle aux
chenal-pilote en deux
rives internes canauxparparallèles,
séparées un merlon auxCentral
rives externes
visible
s’avère le plus souvent excessivement coûteuse et difficilement
diff icilement réalisable ;
obstruction de l’ancien lit ? il y a intérêt à limiter l’introduction
l’introduction des débits
dans l’ancien lit par un barrage provisoire de hauteur limitée et dont le
parement aval forme déversoir (car une fermeture totale et immédiate
provoquerait la ruine du chenal-pilote par engorgement et embâcle)
.
Les guideaux
69
Aménagement
Aménagement de conf
confluents
luents
Figure 4-9 : Exemple de correction de tracé et d’aménagement de confluent sur la Payre (G. Lecarpentier)
peut même provoquer un effet de flambage sur l’affluent ou sur la rivière principale,
en amont du confluent.
L’angle idéal pour des cours d’eau d’importance sensiblement égale est de 20 à
30°.
d’un En
banceffet,
axial.un angle trop aigu impose une surlargeur en aval, risque de formation
Sur des cours d’eau d’inégale importance, il est souvent utile de calibrer le
tronçon aval de l’affluent et d’en fixer les berges, de même que le bec de confluence.
Mais d’autres solutions sont envisageables : guideau (voir ci-dessus) ou bien épis de
rejet implanté en rive opposée et en amont de la confluence sur la rive opposée et en
amont de la confluence sur la rivière principale, qui renverra le courant vers le
débouché de l’affluent.
Amélioration des
des conditions de navigabi
navigabilité
lité
Ce spécialisés
ouvrages point ne sera pas ceux
comme traitédeici. Pouretplus
Jamme de détail,
Quesnel (voir on pourra se référer aux
bibliographie).
4.4.3.1
Des causes multiples peuvent être à l’origine d’un phénomène d’érosion des
berges :
action mécanique du choc de l’eau contre les matériaux constituant la
berge, les arrachant et les entraînant d l’aval (érosion au sens strict) ;
glissement de la berge, à la suite d’un enfoncement du lit et à la
disparition du blocage du pied du talus ;
glissement de la berge dont la pente de talus serait devenue trop forte
glissement de la berge par diminution de sa résistance interne, liée à la
présence d’eau dans le sol ;
ravinement de la berge lié au ruissellement sur son parement si le fruit du
talus est faible ;
actions humaines ou animales (creusement d’un cheminement pour
accéder à l’eau, ouvertures et fermetures fréquentes de passages dans les
digues, piétinement de troupeaux, terriers ...) ;
effets de batillage et de remous liés au passage des bateaux…
71
Figure 4-10 : Enchaînement des processus de déstabilisation de berge par érosion et glissement après un enfoncement du lit
72
Figure 4-12 : Exemple d’enchainement de phase d’érosion et de glissement constaté sur la rivière Ottawa au Canada
73
(1) : profil initial ; (2) profil après érosion ; (3) : niveau normal
Figure 4-13 : Evolution type d’une voie navigable sans protection du fond et des berges
NB : La présence de végétation sur une berge peut avoir des effets contrastés ; si la présence de
formes herbues ou arbustives est, généralement, de nature à renforcer la tenue des berges, il faut être
particulièrement prudent en ce qui concerne les arbres ; la présence d’un arbre à gros tronc sans
végétation périphérique buissonnante peut créer, autour de lui des turbulences très actives au pouvoir
érosif dévastateur ; les arbres penchés et les souches avancées dans la section du lit mineur peuvent,
également, provoquer turbulence et affouillement ; de même, les arbres très hauts et très proches du lit
mineur, possédant un enracinement superficiel peuvent être déstabilisés lors de grands vents ou de début
d’érosion de la berge ; il peuvent alors provoquer un effet de bras de levier sur la berge, conduisant au
déchaussement de la souche et à l’arrachement d’une partie de la berge ; ces effets vont pouvoir être
aggravés par les turbulence et les déviations de courant que la présence du tronc dans le courant va,
ensuite, provoquer ; l’arrachement de l’arbre et le transport de cet embâcle dans le courant vont
pouvoir, également, être à l’origine de dégâts
dégâts pour les berges ou des ouvrages situés en aval.
74
Dans ces conditions; on conçoit donc que, pour un cas de figure donné, il peut
exister horizon EF (voir Figure 4-14) en dessous duquel la force tractrice peut être
supérieure à la force tractrice critique, ce qui va provoquer des phénomènes d’érosion
en pied de berge et sur le fond et, par conséquence, un effondrement du sommet de la
berge.
Ceci est corroboré par les travaux sur modèles réduits de Maurice Ramette
(EDF Chatou, 1963) qui a mis en évidence que la contrainte maximale de cisaillement
s’exerce en pied de berge, de façon sensiblement constante sur le tronçon CP, défini
de manière géométrique : si O est le pied de berge, on définit M comme le point étant
situé à la vertical de O, à une profondeur de 0,8h (si h est la profondeur total en pied
de berge) : on définit alors P comme étant le pied de la normal abaissée sur le talus
depuis M.
75
Enfoncement du lit
L’enfoncement du lit peut se produire de manière généralisée ou localisée.
Un enfoncement généralisé du lit peut être dû :
à un phénomène d’érosion régressive, se produisant en amont de certains
travaux, comme des prélèvements de matériaux mais, également tous
ceux qui tendent à accroître le transport solide (calage du lit, diminution
de sa rugosité, enchâssement du lit mineur par des digues, coupure de
méandre…) : l’érosion régressive se développe de l’aval vers l’amont tant
qu’un seuil stable, naturel ou artificiel, n’est pas rencontré ;
l’approfondissement
à un phénomène d’érosion progressive,
vers l’aval) qui peux(c’est-à-dire
se produire de
en propagation de
cas de blocage
du transport solide en amont.
Un phénomène de creusement localise du lit peut se produire, notamment dans
les coudes des rivières. Dans les deux cas, la conséquence directe de l’enfoncement est
l’augmentation de la hauteur de berge, (Figure 4-16), ce qui accroît le risque de
glissement de la berge, principalement dans le cas d’un matériau cohérent.
77
J
Figure 4-18 : Divers types de revêtement de berge
Dans certains cas, il pourra s’avérer nécessaire de revêtir l’ensemble du lit et des
berges de la rivière, en matelas Reno par exemple
79 (Figure 4-21). Lors de l’exécution
des travaux, il sera souhaitable de poser les matelas de la berge dans le sens de la pente
et ceux du fond
f ond dans le sens du courant. II conviendra, de plus, de
d e prévoir :
en tête de tronçon revêtu, un dispositif parafouille amont avec un
ancrage dans ses berges, pour éviter les risques de contournement (Figure
4-23)
en fin de tronçon revêtu, au minimum un dispositif parafouille (Figure
4-23) mais, préférablement, un bassin de dissipation (Figure 4-24)
d’une zone de prélèvement ou d’une coupure de méandre par exemple). Sur les cours
d’eau à méandre, l’emplacement a priori idéal pour implanter un seuil correspond à un
81
a - profil instable - b - stabilisation par allègement en tête c - stabilisation par adoucissement de pente
82
Récapitulatif
Tableau 4-1tableau récapitulatif des causes et effets d’érosion ainsi que les remèdes appropriés
83
84
Construction
Les perrés en enrochements
Les enrochements sont le matériau qui supporte le mieux la déformation et qui
se protège le mieux contre les affouillements, s’il a été mis en place en quantité
suffisante, en comblant les trous en formation. Ce sont, généralement, des blocs de
pierre naturelle mais qui peuvent, également, 85
pour répondre à des cas très particuliers,
convient Pourde la
lesbonne tenue desavec
dimensionner gabions cages (appelés
soin notamment : aussi tout simplement gabion) il
• en utilisant des matériaux de taille suffisante ;
• en mettant en place tous les tirants nécessaires ;
• en assurant correctement les ligatures entre gabions
Ces structures conservent, toutefois, une intéressante faculté de déformation,
quoique moindre que des enrochements. II y aura souvent intérêt à associer gabions et
gabions semelles ( Nota : Pour toute les dispositions, la longueur
longueur « L » de la partie débordante de la semelle est égale à
deux fois au moins la profondeur d’affouillement possible
Figure 4-31).
86
Les structures
Lesstructures rigides
rigides permettent un gain en surface mouillée, des talutage plus
rapide (blocs cimentés) ou quasi-verticaux (murs, palplanches …). Leur rugosité est,
cependant très préjudiciable à leur pérennité si les fonds sont mobiles. Leur emploi
devra donc être réservé aux cas ou les mouvements du sol attendus sont nuls ou
faibles, en leur associant, en tout état de cause, une protection périphérique en
matériau souple, pour
pour éviter leur basculement,
basculement, par affouillement du
du fond et des berges
berges
à leur pourtour (Figure 4-33).
88
89
90
• la brique cuite, enfin, pourrait être utilisée, peut-être, dans les régions
Dépourvues de latérite pour faire des gabions des essais devraient
néanmoins être réalisées ; ils porteraient sur la tenue des briques dans
l’eau de la rivière concernées et sur les dimensions optimales des
briques cuire.
4.4.3.4 :
Comportement hydraulique
Cas général
•
Les épis sont des structures implantées en travers du lit pour gêner l’écoulement
fluvial, soit pour détourner le courant de sa trajectoire naturel (pour favoriser le
creusement d’un chenal par exemple), soit pour perturber le transit alluvial. en
obligeant la charge grossière à se déposer (pour reconstituer une berge érodée par
exemple). Les épis peuvent être associes a des protections longitudinales si la
configuration du profil en travers le nécessite (Figure 4-35).
91
(Figure 4-36). Les gabions et, mieux encore, les enrochements se prêtent bien à cet
allongement.
Figure 4-36 : Comblement d’une anse d’érosion par allongement progressif apis
a- 1ère phase épis courts b- 2 iième
ème phase : prolongement d’un épi sur deux
1- Epis de rejet, 2- ancienne berge, 3-protection de berge longitudinale, 4- épis à contre épis
Epis de rejet
L’épi de rejet se différencie fondamentalement de tous les autres car il s’agit
d’un ouvrage unique, lourd et insubmersible, construit en gabions ou en enrochements
ou plus fréquemment, en béton ou en maçonnerie. Toujours orientés vers l’aval, il a
pour objectif unique de le courant en toutes eaux, soit pour l’éloigner d’une rive sapée
(Figure 4-36), soit pour protéger de l’engravement une résurgence de source (Ouad
Guigou au Maroc), soit pour le recentrer, soit pour le renvoyer sur la rive opposée s’il
y a une raison majeure et que rien ne s’y oppose. Hydrauliquement efficace, mais
constituant pour l’écoulement une singularité et une perturbation, il doit être
largement dimensionné, d’une grande résistance et ses conséquences sur l’évolution de
la stabilité du profil en aval doivent
do ivent être soigneusement évaluées.
Matériaux
Le choix des matériaux est vaste, sous réserve des remarques suivantes :
béton et maçonnerie sont pratiquement exclus (sauf pour les épis de
rejet) pour des raisons de coût pour un ouvrage, en quelque sorte,
aléatoire mais, surtout de trop grande rigidité pour une structure qui doit
s’adapter à des affouillements limitées ;
92
les gabions, de par leur souplesse relative, conviennent assez bien, mais,
s’ils sont endommagés, ils ne sont pas réparables ; la seule possibilité qui
reste est, alors, de garnir d’enrochements la structure défaillante ; sur !es
rivières à fort charriage où les galets risquent de marteler le grillage, une
solution consiste à tapisser d’enrochements en tête et a face amont un
corps d’ouvrage en gabion ;
les enrochements doivent être homométriques et de gros calibres car,
contrairement aux protections de berge longitudinales, aucune fixation
f ixation de
la végétation
végétation n’est à espérer ;
dans les cas urgents, les débris les plus divers peuvent être employés, par
exemple, pylônes électriques couchés, remplis de cailloux et entourés de
grillages à mailles fines
Construction
93
Profil en travers
94
95
96
Contre épi
Plan Elévation
97
Figure 4-43 : Disposition courante des épis en tronçon rectiligne (B=10°, E=2L)
Figure 4-44 : Disposition des épis pour une reconstitution de berge (C. Lecarpentier)
98
Disposition
Les épis submersibles sont normalement orientes vers l’amont, car les épis
orientés vers l’aval rejetteraient, par déversement,
déversement, le courant contre la rive à protéger
(Figure 4-2). En tronçons rectiligne ou sub-rectiligne, leur orientation vers l’amont est
de 10° environ par rapport à la perpendiculaire aux berges ou, de préférence, suivant
un angle allant croissant de de 5°, de 0° pour le premier épi (en partant de l’amont) à
5° pour les derniers épis de la série (Figure 4-44). Le premier épi, en effet, étant l’objet
de l’impact frontal du courant est très menacé et doit être « surprotégé ». Pour la
marne raison, .le premier ou les premiers épis sont souvent plus courts que les
suivants, de façon à ce que l’effet de l’ensemble soit progressif et ne créé pas de
perturbation localisée. Lorsque les deux rives sont traitées (régulation, création d’un lit
de basses eaux, sédimentation pour récupération de terre), il est impératif que les épis
soient placés face à face (Figure 4-43), car le contraire, (c’est-à-dire en quinconce)
engendrerait un mouvement ondulatoire néfaste et incontrôlable. A ces fins, il importe
aussi que l’écartement entre deux épis consécutifs
consécut ifs ne soit pas trop important.
99
Gérard DEGOUTTE, 2006, Diagnostic, aménagement et gestion des rivières,
lavoisier, Paris, France
Jean Abèle et Francis Degardin, Février2001, Dynamique fluviale et travaux en rivière,
Tome I, le cours Ministère de l’équipement,
l’équipement, des transports et du logement,
logement, France
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