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LEGISLATION
Tout d'abord , il faut préciser la différence entre carrière et mine . Celle-ci ne repose pas sur le mode
d'exploitation (souterraine ou à ciel ouvert) mais sur le différence de régime légal qui s'applique aux
carrières et aux mines :
z les mines sont constituées de substances caractérisées par leur rareté ( selon l'article 2 du Code
minier ) , et ne sont pas laissées à la disposition du propriétaire du sol . Cependant , elles
peuvent être exploitées par le propriétaire à la condition qu'il possède un acte de concession
résultant d'un Décret en Conseil d'Etat . Mais le plus souvent , elles sont exploitées par l'Etat .
z les carrières contiennent des substances ( précisées par l'article 4 du Code minier ) laissées à la
disposition du propriétaire du sol . Il peut les exploiter lui-même ou les confier à un tiers ( à un
carrier ) avec qui il signera un bail et qui lui versera un droit de fortage .
Quel que soit le type de carrière (souterraine ou à ciel ouvert ) , l'exploitation nécessite une
autorisation de l'administration .
Le sujet de l'étude ne portant que sur les carrières , nous nous limiterons à l'exposition de la
réglementation sur les carrières seulement .
L'exploitation des carrières est très réglementée . Depuis 1970 , cela a très évolué . Jusqu'en 1970 ,les
carrières étaient seulement soumises au Code minier . La loi du 2 janvier 1970 demande une
autorisation pour la mise en exploitation ( article 106 du Code minier ) , ce qui impose donc des
conditions de réaménagement en fin d'exploitation . La loi du 16 janvier 1977 et le décret du 20
décembre 1979 rapprochent le régime des carrières de celui des installations classées ( autorisation
avec ou sans enquête selon la taille de l'exploitation ) . Enfin , la loi du 4 janvier 1993 ( loi n°93-3 )
ou loi Saumade soumet les carrières à la législation des installations classées en supprimant
l'autorisation au titre du Code minier , avec cependant la sécurité et la santé des travailleurs encore
sous le Code minier .
L'application de la loi dépend donc de l'activité exercée et de la nuisance engendrée . Puis la loi du
15 juillet 1994 ( loi n°94-588 ) a mis en place une surveillance préfectorale au titre de la police des
mines , une acquisition avant tout autre des communes sur les carrières abandonnées , et a créé des
permis exclusifs . Les conditions d'exploitation du régime des installations classées s'appliquent :
I. AUTORISATION D'EXPLOITATION
Toutes les carrières sont soumises à autorisation . Les installations annexes sont soumises à
autorisation avec avis de la Commission départementale des carrières , les autres installations
du site et les installations de premier traitement ( loin du site ou dont l'exploitant n'est pas le
même que celui du site ) à la procédure d'autorisation des installations classées et à l'avis du
Conseil départemental d'Hygiène . L'autorisation délivrée est valable pour 30 ans , 15 ans au
maximum pour les terrains dont le défrichement est autorisé .
Le schéma départemental des carrières définit les conditions générales d'implantation des
carrières dans le département et les objectifs à atteindre lors de la remise en état des sites .
L'implantation des carrières dépend de l'intérêt économique national , des ressources et besoins
en matériaux , de la protection des paysages , des sites et des milieux naturels sensibles .
Le schéma départemental des carrières comporte une notice ( présentation et résumé du
schéma ) , un rapport et des documents graphiques . Le rapport doit présenter :
{ une analyse de la situation existante : besoins et approvisionnement en matériaux du
département , impacts des carrières existantes sur l'environnement
{ un inventaire des ressources connues en matériaux soulignant l'intérêt de certains
gisements
{ une évaluation des besoins locaux pour le futur
{ comment vont se faire les modes d'approvisionnement ?
{ un examen des transports des matériaux
{ les zones de protection ( zones sensibles )
{ comment va se faire le réaménagement ?
Les documents graphiques doivent présenter explicitement :
{ les principaux gisements connus en matériaux de carrières
{ les zones de protection
{ l'implantation des carrières autorisées .
L'autorisation fixe le volume maximal qu'on peut extraire et les conditions d'exploitation
(arrêté du 22 septembre 1994), c'est-à-dire aménagements préliminaires , exploitation à ciel
ouvert , sécurité du public , tenue de registres et de plans , prévention des pollutions . Les eaux
de traitement des matériaux doivent être recyclées ; les rejets d'eau d'exhaure , eaux pluviales
et eaux de nettoyage doivent respecter des teneurs en DCO(demande chimique en oxygène )
inférieures à 125 mg/l , des teneurs en matières en suspension de 35 mg/l et de teneurs en
hydrocarbures de 10 mg/l ( selon l'article 18 de l'arrêté du 22 septembre 1994 ) , le pH doit être
compris entre 5.5 et 8.5 , la température inférieure à 30°C . Les concentrations en poussières ,
les débits et flux de rejets à l'air et les normes de bruit sont précisées dans l'autorisation . Pour
le feu ( article 19 ) , les installations doivent avoir des équipements de lutte contre incendies
adaptés , conformes aux règles en vigueur , maintenus en bon état et vérifiés au moins une fois
par an .
Selon l'article de la loi du 3 janvier 1992 ( loi n°92-3 ) sur l'eau , l'exploitation d'une carrière
doit garder une gestion équilibrée de la ressource en eau c'est-à-dire assurer :
{ la préservation des écosystèmes aquatiques , des sites et des zones humides
{ la protection contre toute pollution et la restauration de la qualité des eaux de
superficielles et souterraines , et des eaux de la mer dans la limite des eaux territoriales
{ le développement et la protection de la ressource en eau
{ la valorisation économique de l'eau et sa répartition .
Afin de contrôler la qualité de l'eau , l'exploitant doit faire des prélèvements et les analyser . Il
est tenu de conserver trois ans les résultats des analyses et les tenir à la disposition de
l'administration .
En résumé , la demande d'autorisation est une longue suite de procédures , un grand nombre de
personnes sont concernées . L'exploitant soumet sa demande d'autorisation au préfet qui la
soumet à son tour à la DRIRE ( Direction Départementale de l'Industrie , de la Recherche et de
l'Environnement ) . La DRIRE réalise une enquête publique dont elle remet les résultats et les
conclusions au préfet . Ce dernier consulte alors les services administratifs , les élus et la
commission départementale des carrières ( elles est constituée des représentants des
administrations publiques concernées , des collectivités territoriales , des professions
d'exploitants de carrières et d'utilisation de matériaux de carrière , d'associations de protection
de l'environnement , et de professions agricoles ) . Après cette consultation , l'arrêté préfectoral
est rédigé suivi ou non de l'autorisation avec les conditions d'exploitation .
Une fois l'autorisation délivrée , l'exploitation peut commencer .
II. EXPLOITATION
Le carrier adresse une déclaration de début d'exploitation au préfet quand la mise en place des
aménagements du site permettent la mise en service effective de la carrière . Le préfet transmet
alors un exemplaire de cette déclaration au maire de la commune concernée et un autre à
l'Inspection des installations classées . Dans deux journaux locaux ou régionaux , le préfet fait
publier ( aux frais de l'exploitant ) un avis sur le dépôt de début d'exploitation , ceci 15 jours
après la dite déclaration . A partir de cette publication commence le délai de recours ( 6 mois )
contre les installations de carrière .
Selon l'article 107 du Code minier , les agents de l'autorité administrative compétents en
matière de police des carrières sont chargés du contrôle d'exploitation des carrières :
{ en visitant à tout moment le site
{ en signalant les abus ou dangers constatés au préfet , qui au besoin interdira
provisoirement ou définitivement l'exploitation .
En fin d'exploitation des règles doivent être suivies pour éliminer les produits polluants et
remettre le site en état .
De plus il faudra veiller à supprimer les structures qui seront sans aucune utilité après la
remise en état , et surtout à la mise en sécurité des fronts de taille ( pour les carrières de roches
massives ) ou des pentes de talus ( pour les carrières alluvionnaires , en terrain meuble ) .
Certains sites peuvent être remblayés . A ce moment-là , selon l'arrêté du 22 septembre 1994 ,
l'exploitant doit noter sur un registre les éléments caractérisant le remblai (quantité ,
caractéristiques des matériaux , moyens de transport usités ) , mais il doit également tenir un
plan topographique montrant la localisation des différents remblais . L'utilisation des
matériaux extérieurs au site est réglée dans l'autorisation .
La remise en état commence après notification de fin d'exploitation et doit être impérativement
terminée au plus tard à l'échéance de l'autorisation ( sauf en cas de renouvellement ) . Quand
les travaux de remise en état sont terminés , l'inspecteur des installations classées en constate
la conformité avec ce qui a été décidé lors de l'autorisation . Il dresse alors un procès-verbal de
récolement ( rapport d'inspection ) qu'il adresse au préfet . Ce dernier décide alors de la date à
laquelle l'obligation des garanties financières peut être levée , ceci après la remise en état totale
du site .
IV. RESPONSABILITE
{ responsabilité civile ( droit commun ) : l'exploitant est responsable des dommages qu'il
cause pendant l'exploitation . De plus , à la fin de l'exploitation et si la remise en état
n'est pas effectuée ou ne l'est pas correctement , il est toujours responsable . Par contre ,
après une remise en état satisfaisante , la responsabilité revient au propriétaire du terrain
{ responsabilité pénale : les sanctions pénales sont celles prévues pour les installations
classées , c'est-à-dire :
si l'exploitation n'est pas autorisée : exploitation mise en demeure ( suspendue ) ,
fermée ,peines d'amendes et/ou de prison , utilisation des installations interdites
jusqu'à la délivrance de l'autorisation , remise en état des lieux exigé
pour le maintien de l'exploitation en infraction à une mesure de suspension , pour
obstacle à l'exercice de fonction des inspecteurs ou experts des installations
classées , est exigée une peine d'amende et/ou d'emprisonnement .
[sommaire] [introduction] [les carrières souterraines] [les carrières à ciel ouvert] [le réaménagement
des carrières] [étude de cas: la carrière de Sonnaz] [conclusion] [références bibliographiques]