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Chapitre 24
Le conflit entre l'intervention publique
et l'initiative privée : l'« Affaire Cayla » (1892-1902)
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Voir Notices biographiques.
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Voir Notices biographiques.
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Chapitre 24 : Le conflit entre l'intervention publique et l'initiative privée…
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Mémoire pour servir au sieur Cayla contre l'inculpation de banqueroute frauduleuse
poursuivie d'après la plainte et sur les rapports de M. M. Mercier, syndic de faillite à Oran,
Oran, Hugonis et Cie 1867, 40 p.
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Voir Notices biographiques.
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Voir Notices biographiques.
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Il s’agit en réalité de la Lunette Saint-Louis, un ancien poste avancé espagnol du fort Saint-
André, situé près des anciennes carrières d’Astorfe, à Bab-el-Djiara. L’armée française s’en
était servie comme poudrière.
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(cf. chapitre 20 Un frein à l'extension urbaine : les servitudes militaires §3. Le début de la
question des servitudes militaires.)
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Le Charivari Oranais et Algérien, 9 avril 1893.
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[…] Et Émile Cayla, ingénieur, demeurant à Oran, château d'Arnouville, où il fait élection
de domicile, agissant tant en son nom personnel que comme directeur de la société
immobilière d'Oran, anonyme, capital : 2 millions de francs, et en vertu des pouvoirs dont il
est investi par le conseil d'administration et dont le dépôt a été fait chez M e Dufour, notaire à
Paris, le 16 février 1893, enregistré le 25 dudit mois, 3è bureau, folio 94, case 9, in, La
Convention entre l'État et la ville d'Oran du 23 avril 1894 (Cf. annexes).
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En effet, par acte établi à Paris, le 5 janvier 1893 auprès d’une étude de
notaires parisiens, Me Dufour et associé, la Société Immobilière d’Oran est
constituée en société anonyme dont les statuts sont aussitôt publiés par les
journaux oranais favorables au projet Cayla à leur tête L’Écho d’Oran, qui
en donne une copie, le 12 mars 1893 :
« Société Immobilière d’Oran – Société anonyme – extraits des statuts
d’un acte sous signatures privées en date à Paris du 5 janvier 1893, annexé à
la minute d’un acte de déclaration, de souscription et de versement reçu par
Me Dufour et son collègue, notaires à Paris, le 11 janvier 1893 – Il a été
extrait ce qui suit :
[…………………]
- III- Extrait de délibération constatant la constitution de la Société
[…] Nommés membres du Conseil d’administration pour trois ans :
1° M. Nicolas Lescanne dit Lescanne Perdoux, entrepreneur de travaux
publics, demeurant à Paris, avenue de Villiers, n° 87.
2° M. Choupot (Pierre-François-Auguste), avocat, demeurant à Paris, rue
Phalsbourg, n° 2.
3° Cayla Émile, ingénieur, demeurant à Oran, Château d’Arnouville.
4° M. Lescanne André, entrepreneur de travaux publics, demeurant à
Paris, av. de Villiers, n° 87.
5° M. Cristiani René, avocat, demeurant à Paris, rue Blanche, n° 6.
6° M. Des Cloizeaux Henri, propriétaire, demeurant à Villiers-Saint-
Lucien (Oise).
7° M. de Boury Guillaume, demeurant au Château-de-Grandancourt
(Seine-et-Oise).
[…] Nommés comme commissaires chargés de la vérification des
comptes du premier exercice, avec faculté d’exercer ensemble ou
séparément les pouvoirs attachés à cette qualité par la loi ;
1° M. Laurent Joseph, propriétaire, demeurant à Paris, rue de Rivoli,
n° 114.
2° Et M. Ledien Victor, rentier, demeurant à Paris, rue Blanche n° 52 ».
Il convient de noter cependant que Société Immobilière d’Oran dispose
en vertu de ses statuts de deux sièges ; l’un à Oran, au domicile familial des
Cayla, la maison de la rue Duvivier désignée pompeusement sous le nom de
« Château d’Arnouville » dans le quartier Saint-Pierre10 ; et, le siège
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Le « Château d’Arnouville » situé au quartier Saint-Pierre fut probablement vendu par la
famille Cayla au début du XXe siècle à des associations religieuses catholiques. Ces dernières
installèrent au n°8 de la rue Duvivier (rue Adjudant Gabaig, actuelle rue Abderahmane
Kaddour) la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes et au n° 13, le pensionnat pour garçons dit les
Œuvres de la Jeunesse.
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Société Immobilière d’Oran (anonyme au capital de 2.000.000 de francs. Siège social, 87
av. Villiers, Paris ; directeur E. Cayla, Château d’Arnouville, rue Duvivier, Oran, in :
Annuaire oranais 1897.
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Cf. Notices biographiques.
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Le Sans-Culotte, 13 août 1893.
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Si la Mosquée fut effectivement sauvegardée, il n’en fut pas, malheureusement de même du
petit cimetière et des tombes des deux beys qui furent transférées au cimetière des Asamnia
(famille des Osman), sur le territoire de la commune de Bréa (ex. Mangin). (cf. chap. Chapitre
9 – Localisation et agencement interne des cimetières, note 11).
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Le Petit Fanal Oranais, 4 juillet 1900 ; « Société de Géographie et d’Archéologie d’Oran :
À propos de la question soulevée par un membre du comité sur les dispositions à prendre pour
assurer la conservation de la Mosquée de Karguentah dans le projet d’embellissement d’Oran,
le Président fait connaître que d’après les renseignements qui lui ont été données par M.
Cayla, l’État dans la convention consentie à la Ville, impose les conditions suivantes :
- Article 9§4 […] En ce qui concerne la Mosquée et le tombeau de Si Mohamed el Kébir, la
ville s’engage à les conserver dans leur état actuel et à les rendre à leur destination première.
Cette dernière classe résulte de la requête faite en 1892 au Ministre de la guerre, par une
délégation de grands chefs arabes. »
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Lors de la séance du Conseil municipal du 11 avril 1894, les conseillers opposants Chaber
et Durel, suivis des conseillers musulmans, Stambouli Mohamed et Bey Ibrahim Bensalem
Benhamida refusent d’assister au vote d’adoption de la Convention avec le Génie et la
Convention avec la Société immobilière d’Oran, présentés par le rapport du conseiller
municipal Eugène Blum. L’Écho d’Oran, 14 avril 1894.
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L’Écho d’Oran, 9 juin 1894.
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Eugène Blum, était agrégé de philosophie, professeur au Lycée d’Oran. Il faisait partie des
juifs originaires de France dont les juifs algériens à leur tête Simon Kanoui, se méfiaient
d’eux et les traitaient en 1896, de « compatriotes du traite Dreyfus ». Conseiller municipal de
1892 à 1896, dans les municipalités à majorité anti-juive ; il fut raillé par ses coreligionnaires
algériens en le dénommant « le singe Blum anti-juif ». Le dessinateur humoristique oranais,
Joseph Sirat, le dépeint comme étant un « homme d’action et d’études, doué de grandes
qualités oratoires, s’est fait principalement remarqué par ses nombreux rapports sur les
grandes questions financières et municipales.» SIRAT Joseph, Le Livre d’or de l’Oranie,
1897-1898, Oran, Imp. Collet, (1899).
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Il s’agit de Mathieu (Lucien-Louis-Napoléon-Joseph), examinateur au Crédit Lyonnais,
Conseiller municipal, partisan du projet Cayla.
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La Cravache Oranaise, 4 août 1894.
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L’Union Républicaine, 28 mars 1897.
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Loi du 11 janvier 1897 approuvant les conventions suivantes : 1° La Convention passée
entre le préfet du département d'Oran, au nom de l'État, et le maire de la ville d'Oran, au nom
de ladite commune, pour la cession et le déplacement d'établissements militaires à Oran. (du
21 mars 1896) ; 2° La convention passée entre le maire de cette ville et la société immobilière
d'Oran et par laquelle la dite société est subrogée dans tous les droits et obligations résultant
de la convention précédente avec l'État et s'engage à mener à bonne fin les travaux
d'embellissement et d'assainissement de la ville désignés aux projets annexés (du 23 avril
1894). Bulletin Officiel de l’Algérie, 1897, pp. 15-35.
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L’Union Républicaine, 28 mars 1897.
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L’Union Républicaine, 25 avril 1897.
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L’Union Républicaine, 25 avril 1897.
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Pour cette période de la montée de l’antisémitisme à Oran, voir l’excellent travail de
Geneviève Dermendjian, op.cit.
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Charles-Frédéric Bentz-Audeoud, financier suisse installé à Paris. On le trouve actionnaire-
investisseur dans de nombreuses sociétés industrielles, notamment du secteur du bâtiment. En
1900, il est aux côtés, de Pierre de Boissieu et d’Henri Pavin de Lafarge, membre du Conseil
d’Administration de la compagnie d’Exploitation de la propriété Wéliaminiwo, à Tchoudowo,
région de Novgorod, en Russie, spécialisée dans la production des matériaux de construction.
Il investit dans l’industrie de l’automobile, alors à ses débuts en France.
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Voir Notices biographiques
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Loi du 7 juin 1899, approuvant les conventions passées entre : 1° la ville d’Oran et l’Etat ;
2° la même ville et la société pour l’industrie et les mines, en vue du déplacement des
établissements militaires de Karguentah, JORF du 8 juin 1899, pp. 3854-3856.
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Le dessinateur humoriste, Joseph Sirat, l’intègre dans sa galerie de caricatures des
principales figures du gotha politique oranais, la notice qu’il lui consacre mentionne, « Jean
Faure, officier d’Académie, président des conseils de Prud’hommes, prit une part active aux
grands travaux de la ville et du pays d’Oran. », Sirat Joseph, Le Livre d’or de l’Oranie, 1897-
1898, Oran, Imp. Collet, (1899).
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Ferdinand, le fils de Jean Faure habitait avec sa famille dans l’immeuble n° 9 qui
correspond au n° 65 de la rue d’Arzew. C’est dans cet appartement du 2è étage qu’Albert
Camus, a vécu avec sa femme Francine Faure (décédée en 1979), de janvier 1941 à août 1942.
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question : « Et les grands travaux Cayla ? » ; puis, elles prennent pour titre :
« Les embellissements Kanoui-Cayla » ; établissant cette fois-ci, clairement
la collusion d’intérêts entre Simon Kanoui et Émile Cayla.
C’est L’Union Républicaine d’Oran qui annonce dès le mois de mars
1897, le coup de grâce donné à Cayla et à sa Société immobilière.
En attendant qu’on puisse arriver un jour à procéder à un tableau complet
et fouillé de la presse oranaise de la fin XIXe et du début du XXe siècle ;
et surtout son classement en fonction des différents courants d’opinion, nous
essayons d’établir un premier aperçu, fort succinct à l’évidence, des
différents journaux qui ont eu à intervenir de 1892 à 1912, d’une manière ou
d’une autre, dans cette fameuse « Affaire Cayla ».
- L’Ami du Peuple Oranais (parution annoncée pour le 10 novembre
1896)
Journal républicain catholique
Gérant : Philippe Catélan
Avenir (L’) de l’Oranie.
Journal républicain radical, anti-juif.
Tri-hebdomadaire.
- La Bataille Oranaise (anti-projet Cayla, anti-clérical, pro-Saint-
Germain, anti-Kanoui, pro-ouvrier).
Très proche de son collègue Le Sans-Culotte.
Journal révolutionnaire, paraissant tous les jeudis.
Devise : « Justice pour tous ».
Slogan : « Guerre aux abus, guerre aux tripoteurs ».
Directeur : Jules Legeay.
- Le Charivari Oranais et Algérien (pro-Cayla).
- Le Colon Oranais (parution annoncée pour le 14 novembre 1896, dont
le rédacteur en chef serait « un journaliste parisien de talent », M. Eugène
Longuet.
- La Cravache Oranaise.
Journal républicain satirique et littéraire, proprétaire-directeur L.H.
Queru.
Rédacteur en chef : Paul Carrère.
Devise : « Amuser le public en cravachant ceux qui s’écartent du droit
chemin ».
Chroniqueur-éditoraliste : L.H. Queru.
- L’Écho d'Oran (fondée en 1848 par Adolphe Perrier).
Journal quotidien du matin.
Chroniqueur : L.H. Queru.
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