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Projet d’Elaboration de la Stratégie de Développement Urbain

du Grand Lomé « CDS Greater Lomé »


RESUME DU RAPPORT PROVISOIRE DU DIAGNOSTIC

PROBLEMATIQUES ET ENJEUX DU DEVELOPPEMENT URBAIN DU GRAND


LOME

1. LA MAITRISE DU PROCESSUS D’URBANISATION : LE DYSFONCTIONNEMENT GENERAL DE


L’AGGLOMERATION DU A L’ETALEMENT URBAIN INGERABLE CAUSE PAR L’ ABSENCE D’ UNE
PLANIFICATION URBAINE ET LA NON MAITRISE FONCIERE

La métropolisation de Lomé, résultat d’un régime d’urbanisation sans rigueur, est la figure
contemporaine d’un processus de territorialisation séculaire qui a vidé les campagnes de leurs
populations et qui a redessiné de nouveaux tissus urbains, de nouvelles formes urbaines, plus
complexes et qui dépassent visiblement les capacités des gouvernants à aller vers une bonne gestion.
La problématique de la cohérence urbaine est d’autant plus cruciale quand la ville se construit sans
aucune vision de planification. Les conséquences sont ingérables.
Le contexte de développement urbain de l’agglomération de Lomé traduit la traversée d’une période
sombre, depuis vingt (20) ans avec la non application et le mépris des orientations du Schéma
Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (SDAU) de 1981 et l’absence d’investissements réels dans
l’urbain.
Dans la pratique, l’urbanisme opérationnel a pris le pas sur l’urbanisme de planification. Ce décalage
constaté entre la politique et la pratique s’est traduit par l’absence d’une cohérence dans la
« fabrication de la ville », sa gestion et l’orientation de son développement. Alors, les services en
charge de l’urbanisme se sont contentés tout simplement de jouer un rôle d’accompagnateur sans
aucune possibilité d’anticipation entrainant un gâchis foncier dans les zones périphériques de
l’agglomération.
Cette posture d’impuissance fait de l’«Urbanisme» 1 l’un des principaux responsables du chaos
urbanistique observé dans le développement des zones périphériques et du dysfonctionnement général
de l’agglomération. Même s’il est connu que c’est sous de fortes pressions politiques qu’il intervient.

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Ministère en charge de l’urbanisme
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Extraits des diagnostics des communautés à propos du foncier et de l’habitat
Canton d’AGOENYIVE
………..L’un des premiers territoires absorbés par la ville de Lomé dans son accroissement exponentiel, le canton
d’Agoenyivé est une zone disposant d’un schéma directeur approuvé par le Ministère de l’Urbanisme. Cependant dans
l’occupation du sol, ce plan est mis en branle par les populations. A part Agoenyivé urbain moyennement bien loti,
Agoenyivé semi rural se caractérise par des zones de tolérance. La spéculation foncière est tellement poussée que
beaucoup de terres sont vendues plusieurs fois ; ce qui crée des litiges entre les acquéreurs et les vendeurs. Des
réserves administratives sont aussi vendues par certains habitants en complicité avec des géomètres cupides. Ceci
résiderait dans le fait qu’il y a eu beaucoup d’expropriation de terres pour en faire des réserves
administratives………………
Canton d’AFLAO SAGBADO
…………….Face à l’étalement urbain et en l’absence d’un plan d’occupation du sol, émergent pèle – mêle ici et là, les
problèmes liés au foncier et à l’habitat. L’occupation de l’espace périurbain mérite dès lors d’être mieux maitrisée. Il
importe également de mieux penser et programmer le développement de ces zones à croissance accélérée comme le
canton de Sagbado…………
Canton de LEGBASSITO
…………..Le développement urbain implique une disponibilité foncière. A cet effet, il importe d’assainir le foncier en
adoptant un schéma directeur pour toute la localité. Ceci permettrait de délimiter les réserves foncières et de les
sécuriser et de lutter contre les spéculations foncières qui entrainent les populations dans le cercle vicieux de la vente
des terrains. Toutefois, la lutte contre la spéculation foncière et la réduction des terres agricoles ne peuvent se faire si
l’Etat ne revalorise pas la terre et le travail de la terre. Certains paysans étant obligés de vendre leurs terres
improductives pour payer les intrants ou pour subvenir aux charges familiales……………..
Canton de SANGUERA
……………..En matière de transport, les routes sont quasiment inexistantes. On ne peut accéder à ces zones qu’à
pied, à vélo ou à moto en des saisons favorables seulement. L’exemple d’Afiadenyigba totalement enclavé et coupé
des autres villages en saison des pluies…………….
Source : Rapports des diagnostics participatifs

La ville de Lomé a longtemps fonctionné comme un organisme urbain unique, mono nucléique. Le
système de mobilité s’est longtemps accommodé de la dynamique de localisation intra urbaine des
activités économiques et des zones résidentielles au fur et à mesure de l’extension urbaine.
Aujourd’hui, la mobilité à Lomé est mise à rude épreuve.
Suite au diagnostic sur les transports urbains et la mobilité, les constats suivants sont faits :
 La circulation à Lomé aujourd’hui connait un problème réel dans la mesure où l’on constate peu
de voies d’accès à certains quartiers et une dégradation criarde de la quasi-totalité des voies
urbaines revêtues.
 L’inadéquation de la voirie à la croissance de la ville ;
 La non prise en compte du transport des marchandises dans la conception des voiries
urbaines.
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Or, la mobilité quotidienne est contrainte par de multiples facteurs ; la localisation des lieux de domicile,
de travail, d’achat et de loisirs, le temps et l’offre de transport à disposition, les caractéristiques socio-
économiques des individus, comme leur revenus par exemple.
C’est pourtant au prix de choix clairement affirmés qu’on pourra nourrir l’espoir de reconstruire une
véritable politique d’aménagement durable des espaces urbains et espérer ainsi améliorer la qualité
du cadre de vie dans l’agglomération.
Le Grand Lomé, place commerciale attractive, doit reconsidérer les enjeux fondamentaux de son
développement à travers :
- la réorganisation du projet global d’aménagement urbain, la nécessité de prendre en compte
des caractéristiques naturelles et de réhabiliter le système fluvio-lagunaire;
- la relecture des centralités et polarités, en rapport avec la dimension territoriale de
l’agglomération, et des fonctions économiques;
- l’aménagement adéquat des nouvelles zones d’habitat et la planification des zones
d’extension ;
- la réorganisation du système de mobilité au regard de l’étalement urbain consommé en
intégrant la planification spatiale et la planification des transports et en requalifiant des espaces
urbains : l’espace public avec son réseau d’équipement est le socle sur lequel peuvent se
restructurer des formes urbaines polycentriques.

Alors se pose la problématique de l’aménagement urbain durable qui entraine les questionnements
ci-après :
• Comment maîtriser le développement urbain de l’agglomération dans un contexte de
libéralisme foncier exagéré et dans la quasi absence d’autorité de l’Etat ?
• Le gros défi est de savoir sur quelles mesures, moyens et stratégies l’agglomération peut
s’appuyer pour que le système de transport se traduise par la réalisation d’une mobilité
durable ?
• A quel coût (social et financier) peut-on opérer une restructuration des zones inondables pour
améliorer les conditions d’habitabilité ?

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2. ECONOMIE URBAINE ET PAUVRETE : MALGRE L’EXISTENCE D’UNE LOGISTIQUE
ECONOMIQUE, L’ECONOMIE LOCALE EST EN BERNE ET LA PAUVRETE URBAINE NE FAIT QUE
PROGRESSER

Avec sa position géographique (ville frontalière et maritime) et stratégique (capitale politique et


économique), Lomé concentre la majorité des infrastructures marchandes, économiques et sociales.
L’activité économique est dominée par le commerce et les services.
Malgré les atouts économiques et la disponibilité d’une logistique économique, la pauvreté urbaine est
en forte progression.
La pauvreté, étudiée selon l’approche monétaire, frappe environ le quart de la population de Lomé
(24,5%) avec un seuil de pauvreté de 242.094 F.cfa par an (Cf. Enquête QUIBB, 2006), soit l’équivalent
de 20.175 FCFA/mois (1,35 dollar par jour). La majorité (61,0 %) des ménages urbains réside à Lomé,
région où les adultes de 15 ans et plus sont les plus alphabétisés au Togo, avec un taux de 85,0 %.
Cependant, malgré les efforts consentis par le Gouvernement ces dernières années, surtout dans le
domaine de l’éducation et de la santé, le taux de morbidité des enfants de moins de 5 ans reste le plus
élevé dans la Région Maritime (25,8%) contre 18,9 % en milieu urbain.
La Commune de Lomé n’a pas de politique propre de lutte contre la pauvreté. Sa forte urbanisation, lui
impose le taux de chômage général et celui des jeunes plus élevés (15,8% et 27,6%) que ceux des
autres régions du pays.
Extraits des diagnostics des communautés à propos de la problématique de l’économie et de l’emploi

4° arrondissement
….Les problèmes liés à l’emploi sont très répandus dans l’Arrondissement. Le peu de jeunes qui travaillent dans les
bars, restaurants, hôtels gagnent des salaires dérisoires pour un travail précaire.
La plupart des chômeurs sont des analphabètes, des déscolarisés, qui en général, n’ont aucune formation
professionnelle dans leur vie ou qui ont appris un petit métier sur le tas. Même ceux qui ont appris un métier ne sont
pas accompagnés pour leur installation. La promotion des initiatives locales est faible. ……………..
3è arrondissement
…….Malgré l’existence des unités économiques et industrielles comme le Port Autonome de Lomé et la Zone Franche
Industrielle dans le Troisième Arrondissement, le problème de l’emploi se pose ici comme partout ailleurs dans le pays
avec acuité……….Certains jeunes s’adonnent à une activité plus dangereuse en vendant de la drogue et en en
consommant au péril de leur vie……..
Legbassito
…….Le secteur agricole est le seul fournisseur d’emploi de la localité. Il occupe plus de 70% de la population
autochtone même si on y trouve quelques propriétaires agricoles allogènes…….La situation de l’emploi des jeunes est
dramatique : la plupart des jeunes sont sans emploi et n’ont pas de qualifications précises (diplôme scolaire ou
professionnel) à majorité. Ils s’adonnent alors au métier de taxis motos ou à la promotion de l’immobilier………

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TOGBLEKOPE
La population du canton de Togblekopé exerce essentiellement la culture maraîchère qui ne connaît encore aucune
mécanisation et se pratique avec des moyens rudimentaires induisant un rendement non satisfaisant……..

Source : Rapports des diagnostics participatifs

3. L’EQUIPEMENTET LES SERVICES URBAINS : UN DEFICIT GENERAL DES SERVICES


URBAINS MARQUE PAR LA DISPARITE D ’ACCES ENTRE QUARTIERS ANCIENS ET ZONES
PERIPHERIQUES

L’équipement urbain est hypothéqué par les faibles ressources dont dispose la puissance
publique d’une part, et d’autre part, la faiblesse de la capacité contributive des ménages
urbains, toute chose qui limite énormément l’accès aux services urbains de base. D’une
manière générale, le niveau d’équipement urbain est faible sur l’ensemble de l’agglomération
loméenne et est particulièrement accentué dans la périphérie.
En effet, le niveau d’équipement résulte d’un mode opératoire d’aménagement qu’est le
lotissement en produisant la vaste étendue d’ «habitat administré ». Dans la pratique, les
opérations de lotissement sont menées dans la logique d’une simple opération de bornage qui
consiste à poser simplement les bornes suivant le plan parcellaire sans aucune viabilisation.
Les plans d’aménagement ne sont pas accompagnés de projets de voirie et de réseaux divers.
Les taux d’accès aux services urbains de base restent globalement très bas pour l’ensemble de
l’agglomération urbaine et sont plus criards dans les quartiers périphériques.
• En matière de voirie urbaine proprement dite, seule la partie sud de l’agglomération
dispose d’un réseau de voirie urbaine relativement aménagé. Dans la plupart des
quartiers, il n’existe pas de voies bitumées en dehors des routes nationales qui
traversent certaines zones.
• L’adduction d’eau potable a toujours été une préoccupation de l’Etat mais le nombre
de ménages accédant à l’eau potable reste très faible dans les quartiers périphériques.
Etant donné que les projets d’extension en lotissement n’intègrent pas la dimension
«viabilisation», c’est toujours après l’installation des ménages sur les parcelles que le
réseau d’adduction d’eau se réalise dans les zones suivant la stratégie commerciale du
concessionnaire qu’est la TDE.

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• En matière d’assainissement collectif, la ville de Lomé ne dispose pas de réseau
d’assainissement collectif fonctionnel jusqu’à présent.
• Les équipements structurants : La pratique de l’aménagement urbain au Togo en
général et à Lomé en particulier ne permet pas la création d’un cadre de vie à visage
humain. Il se limite à l’installation de la population dans des parcelles sans
équipements. En effet, le lotissement reste un simple cadre programmatique qui
permet de doter théoriquement des zones aménagées d’équipements divers : écoles,
centres de santé, loisirs, espaces verts, marchés, abattoirs, etc. Les superficies sont
programmées en fonction des dispositions règlementaires mais dans la pratique, ces
espaces sont purement et simplement détournés à des fins inavouées au détriment de
la population.
Il s’agit d’une véritable bavure urbanistique car en installant des populations ou en permettant
à des populations de s’installer dans des zones non équipées on participe à l’étalement de la
pauvreté urbaine.

Extraits des diagnostics des communautés à propos de la problématique des services urbains

3è arrondissement
………..Faute de gestion de certains volets de la thématique « voirie et assainissement » par la Municipalité comme
ceux des eaux usées ou déchets des latrines, la population se débrouille comme elle peut ; elle enterre tout
simplement ses déchets près des concessions ou les rejette dans la lagune, la polluant ainsi.
L’analyse de la situation de la voirie et de l’assainissement se résume à ce qui suit :
- Etat de dégradation généralisée des routes
- Absence de système de canalisation des eaux
- Insalubrité dans les quartiers, surtout dans le « vieux Bè »
- Routes impraticables / non bitumées
- Inondation de certains quartiers en saison pluvieuse, par conséquent inaccessibles aux services sociaux de
base
- Inexistence d’ouvrages d’assainissements pluviaux tels que les caniveaux, les dalots……………..
Canton de Legbassito
…………….Les populations éprouvent d’énormes difficultés en termes de mobilité et malgré la conurbation de la
localité par la ville de Lomé, certaines de ces localités restent enclavées pendant des mois. Pour les élèves qui doivent
se déplacer sur des miles pour aller en cours, cette situation pénible s’aggrave en saison pluvieuse où il faut faire
plusieurs détours avant d’arriver à l’école……………

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Canton d’AGOENYIVE
Le canton d’Agoè possède beaucoup de rues qui ne sont pas bitumées. La nationale N°1 en est l’exception.
………………..Cette zone est en proie à une érosion intense qui dégrade non seulement les voies de communication
mais aussi les maisons. Les voies sont dépourvues de canalisation………
TOGBLEKOPE
L’extension électrique a pris en compte ce canton (04 villages soit 22,22 %). On note des installations électriques
sauvages à travers des fils non adaptés (toiles d’araignée). Ceci est source fréquente de courts-circuits donnant lieu à
des incendies.

Source : Rapports des diagnostics participatifs

L’enjeu majeur sera de rattraper le déficit en équipements et services urbains tout en planifiant les
besoins futurs de l’agglomération.
• Comment rattraper le déficit en équipements urbains sans un patrimoine foncier administratif ?
• Quelles ressources identifiées pour faire face au déficit actuel en équipement et satisfaire les
besoins futurs ?

4. L’INSECURITE URBAINE : LE CHOMAGE DES JEUNES ET LA MONTEE DE L’INSECURITE


URBAINE

L’agglomération de Lomé peut se targuer d’une forte présence des services de sécurité. On compte à
travers la ville plusieurs camps militaires et de gendarmerie dont les éléments participent, à l’instar de la
police, au maintien de l’ordre et de la sécurité publique avec des patrouilles nocturnes assurées par les
militaires. C’est la politique togolaise de «l’Armée intégrée à la nation» héritée des pouvoirs forts du
système du parti unique. Lomé étant la capitale du Togo, elle bénéficie des services au plan national à
savoir le Service de Recherches et des Investigations (S.R.I.), la Brigade des Stupéfiants et Antigang,
le Centre National de Recherche en Investigation Judiciaire (C.N.R.I.J.), la Cellule d’Identification
Criminelle (C.I.C.), le Services des Fichiers, l’Unité Spéciale d’Intervention de la Gendarmerie
(U.S.I.G.).
Malgré, le dispositif de sécurisation renforcée dans l’agglomération, le phénomène d’insécurité est
toujours d’actualité et cette recrudescence de chômage élevé des jeunes avec le manque de formations
adaptées aux besoins réels poussent de nombreux jeunes à la débrouillardise et la délinquance.
La zone portuaire et ses quartiers riverains notamment les quartiers de Zoro-bar, Kagomé, Katanga,
Kagnicopé, Anfamé, Kélégougan, Bè-Kpota sont réputées les plus violents avec une grande
consommation de stupéfiants, le vol d’objets divers, le vol à main armée, les viols.

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Extraits des diagnostics des communautés à propos de la sécurité
2è arrondissement
………………La basse classe de la population qui constitue la majorité est aussi confrontée aux problèmes d’insécurité
permanente ainsi que leurs biens. Les déficits en éclairage public favorisent l’émergence et l’accroissement du vol à
main armée à des heures avancées. Le taux élevé de chômage est également source de violence, banditisme et
prolifération des bandes de délinquants prenant à parti des riverains et innocents……………..
3è arrondissement
Suite aux travaux du diagnostic, la situation en matière de sécurité est préoccupante dans le troisième arrondissement.
La situation qui prévaut dans l’Arrondissement a pour différentes causes ce qui suit :
o l’insuffisance de l’éclairage public,
o le manque criard d’emploi surtout chez les jeunes et les femmes,
o l’insuffisance des routes inter quartiers,
o la prolifération de « ghettos » dans certains quartiers………………
4è arrondissement
Les populations dans leur majorité posent le problème d’insécurité permanente des personnes et des biens. La
situation est plus critique dans certaines zones notamment :
o le long de la berge lagunaire ;
o à l’intérieur de certains quartiers tels que : Adzrométi, Hedze, Apéyémé, Akodesséwa, Souza Nétimé n°2,
Hounvémé, Adanlekponsi, La Plage, aux alentours des cimetières, Amoutivé.
Canton d’AFLAO SAGBADO
……….La délinquance juvénile s’accroit dans la localité. Ici et là apparaissent de petits gangs de jeunes qui se
spécialisent dans le braquage à arme blanche dans la localité. L’insécurité s’accroit et le vol des motos et des bovins
devient très récurrent. Le vol de briques sur les chantiers est l’une des particularités de la localité…………
Canton de BAGUIDA
Le manque d’éclairage des rues pose le problème récurrent d’insécurité.
Pour y remédier, il importe d’étendre le réseau électrique dans les zones périphériques ; de mettre en place un
éclairage public et d’organiser des patrouilles régulières.
L’installation d’un poste de gendarmerie récemment est une garantie contre la délinquance dans le territoire.
Canton de TOGBLEKOPE
……….Pour s’assurer un minimum de service de sécurité, des groupes d’auto-défense sont mis en place par la
population. Elle manifeste une incroyable assistance aux amis en difficulté……….

Tout ceci résulte de l’absence de services de sûreté et de sécurité nationale dans le canton de Togblé, l’inexistence du
service des sapeurs pompiers. Des esprits mal intentionnés ont trouvé en ces déficiences une zone propice aux
braquages et vols à main armée……………….

Source : Rapports des diagnostics participatifs

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Un très grand effort de sensibilisation doit être fait à Lomé sur la sécurité de circulation, les risques
d’accident pour les motocyclistes et les conducteurs de véhicules. On n’accorde pas de crédit aux
vieillards, aux jeunes élèves et écoliers pour traverser la voie publique. Une sensibilisation dans ces
sens s’avère également nécessaire pour une agglomération urbaine aussi grande que celle de Lomé et
ses environs.

5. ENVIRONNEMENTURBAIN : UN ENVIRONNEMENT URBAIN « MALMENE » ENTRAINANT SA


CONSTANTE DEGRADATION DANS UN CONTEXTE DE CHANGEMENT CLIMATIQUE.

L’environnement du Grand Lomé se dégrade de jour en jour


• La forte insalubrité et une pollution optique, chimique et bactériologique des sols ;
• La pollution marine ;
• La pollution lagunaire ;
• La pollution du fleuve Zio ;
• La pollution des nappes souterraines ;
• L’érosion des sols et de la côte ;
• Les inondations.
Aussi, il est constaté que la démographie galopante, la pauvreté, l’exode rural, les effets des
changements climatiques, l’occupation anarchique des terres et l’exploitation abusive du sable marin
sont les causes majeures de l’augmentation de la pression sur les ressources naturelles. Il se pose un
problème de disponibilité des ressources en eau, la salinisation de la nappe du continental terminal du
bassin sédimentaire côtier, la détérioration généralisée de la qualité des eaux, la perte de la fertilité des
sols, la baisse de la capacité de régénération halieutique des plans et cours d’eau du grand Lomé, un
développement urbain non maîtrisé, la recrudescence des maladies, des désastres et catastrophes
naturels.
Les conséquences de tous ces problèmes énumérés ne sont pas sans effets néfastes sur le
développement socio-économique de la ville de Lomé, ce qui nécessite des mesures urgentes et à
moyen terme.

Extraits des diagnostics des communautés à propos de l’environnement urbain

4è arrondissement
« L’Arrondissement connaît, depuis quelques années des problèmes récurrents d’inondation, dus à la difficulté
d’évacuation des eaux.
Les quartiers comme Kodjoviakopé, Hanoukopé ont fréquemment des problèmes d’inondation parce que les rues sont

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beaucoup plus élevées que les maisons et également à cause des caniveaux bouchés par les ordures ménagères ou
à cause de leur inexistence.
Les habitants de la berge lagunaire du quartier Nyékonakpoè sont, en saison des pluies, régulièrement inondés par les
eaux débordantes de la lagune et ce avec tout ce que la lagune contient comme déchets, l’insalubrité de ces lieux est
d’emblée ……. ..
2è arrondissement
Le secteur du 2è arrondissement n’échappe pas aux problèmes environnementaux. L’inondation récurrente ces
dernières années dans la zone d’ADAKPAME, KAGOME et KANYIKOPE, l’érosion du sol,…l’absence d’espaces verts,
les gaz d’échappement des usines et les dépotoirs sauvages, sont entre autres les nombreux problèmes liés à
l’environnement.
Canton d’AGOENYIVE
….AgoeNyivé abrite la décharge publique du Grand Lomé et pourtant le territoire à la mauvaise réputation d’être le
territoire le plus insalubre. …
Canton de Baguida
………Outre cela, l’érosion côtière constitue un casse tête pour les populations riveraines de la mer (village de
gbetsogbe) dont les habitats sont en danger permanent. Cette érosion s’explique par l’extraction anarchique du sable
et de gravier de mer et par l’extension sans cesse de la jetée du Port Autonome de Lomé. Pour la partie nord du
canton, l’envasement de la rivière Zio et l’occupation du lit de la rivière par des lotissements et habitations clandestins
est la source des catastrophes écologiques……….
Canton de SANGUERA
…..Sanguera est une banlieue de la capitale. Au lieu de bénéficier des bienfaits de la proximité de la capitale, elle
prend plutôt en revanche des boues d’excréta, des vidanges, des ordures ménagères des déchés liquides et solides
…….
Source : Rapports des diagnostics participatifs

Pour faire face à ces problèmes environnementaux, les autorités publiques ont mis en place des
dispositifs institutionnels et réglementaires qui constituent des atouts pour une gestion efficace et
efficiente de l’environnement. Néanmoins, des faiblesses au niveau de ces dispositifs entravent la
résolution effective de ces problèmes.
Sur le plan scientifique, il est démontré que les changements climatiques constituent la cause principale
de ces catastrophes.
Face aux enjeux des changements climatiques, tous les acteurs sont interpellés pour repenser à
l’avenir de l’agglomération pour qu’elle soit plus viable, plus sécurisante, plus durable mais aussi plus
humaine.
Face aux problématiques environnementales, le grand enjeu du Grand Lomé serait de promouvoir
un environnement urbain sain, un des gages de bonne santé des populations et de développement
harmonieux et durable.
1. L’amélioration de la gestion des déchets solides et liquides;
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2. L’amélioration de la qualité de l’air ;
3. L’amélioration de la gestion des eaux pluviales et des inondations ;
4. La gestion rationnelle des ressources en eau et des terres ;
5. La lutte contre l’érosion côtière.
6. La participation effective des acteurs à la gestion de l’environnement

6. DECENTRALISATION ET GOUVERNANCE LOCALE : L’INEFFICACITE DE LA GOUVERNANCE


URBAINE ET LE BALBUTIEMENT DU PROCESSUS DE DECENTRALISATION REND
L’AGGLOMERATION DE LOME PEU VIABLE

Le cadre légal du processus de décentralisation est acceptable et permettrait d’engager le processus


de communalisation intégrale prévue dans une certaine mesure surtout avec l’appui des Partenaires
Techniques et Financiers.
Cependant, on note les faiblesses du cadre légal en rapport avec le processus de décentralisation qui
portent sur les points suivants :
- La non application des textes adoptés ;
- L’inexistence des textes d’application des lois de décentralisation ;
- La méconnaissance des textes existants ;
- Le caractère limitatif des textes adoptés ;
- Les limites du contenu de la loi ;
- La non clarification des principes de mise en œuvre tels que la progressivité, la subsidiarité ou
la programmation concomitance par la loi du 13 mars 2007 relative à la décentralisation.

Au niveau de la commune de Lomé, le diagnostic établi dans les domaines du cadre légal et
réglementaire, de l’organisation et du fonctionnement de l’administration municipale et des finances
locales, a montré les différentes facettes de la gouvernance urbaine : l’insuffisance des mécanismes
d’implication, de responsabilité et de participation citoyenne, le sous équipement en infrastructures et le
dysfonctionnement des services municipaux, la faible autonomie des collectivités et l’affirmation du
poids du gouvernement central sur la capitale, les chevauchements de compétences, la pénurie de
ressources financières, etc.
En parallèle, les politiques nationales urbaines demeurent souvent « lettre morte » et affrontent une
triple crise : crise des politiques, crise des outils et crise de la déconcentration.
Les rapports de l’administration locale avec le secteur public s’établissent notamment avec les
entreprises parapubliques d’assainissement et d’éclairage public.

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Avec le secteur privé, il s’agit des prestataires de services liés à la propreté de la ville faisant appel aux
entreprises de balayage, de gestion de latrines publiques, des ordures ménagères et des cimetières.
Malgré les efforts entrepris à travers ces projets pour asseoir les bases d’une gouvernance urbaine,
celle-ci reste encore très timide.
Les enjeux et options formulées pour répondre à ce défi se présentent comme suit :
Cinq grands enjeux en complément de ceux déjà proposés dans le développement pour l’effectivité
d’une bonne gouvernance urbaine peuvent être retenus :
- promouvoir une démocratie participative entre les pouvoirs publics et les citoyens,
- promouvoir le partenariat public-privé,
- assurer une meilleure articulation entre les initiatives locales, les politiques municipales et
nationales,
- systématiser le suivi et l’évaluation des politiques et actions publiques,
- promouvoir la coopération inter-collectivité.
Cependant, le défi majeur est de savoir comment poser les bases d’une bonne gouvernance urbaine
dans un processus de décentralisation tâtonnante et hésitante.

FINANCESLOCALES : M ALGRE SES POTENTIALITES ECONOMIQUES, LE GRAND LOME EST


CONFRONTE A D’ENORMES CONTRAINTES DE LA MOBILISATION DES RESSOURCES
COMPROMETTANT SA CAPACITE DE FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS

Le diagnostic a révélé que l’agglomération de Lomé dispose de nombreux atouts économiques


(existence d’unités industrielles et commerciales, secteur informel assez dynamique, le Port Autonome
de Lomé, etc.), dont l’exploitation judicieuse peut permettre de mobiliser des ressources importantes
pour la ville.
Le second atout est l’existence de projets spécifiques appuyant les structures communales dans les
actions de mobilisation des ressources financières locales et l’amélioration de la gestion financière. Il
s’agit notamment du Projet Environnement Urbain de Lomé (PEUL).
L’analyse financière montre que malgré le potentiel économique de la ville, les recettes fiscales
mobilisées chaque année demeurent faibles pour faire face au besoin de financement des
investissements de la commune. Les capacités de la commune ne permettent pas de faire face à de
grands investissements et on note une trésorerie toujours tendue.
Des contraintes et faiblesses de tous ordres limitent ou entravent la bonne mobilisation des recettes
financières de la commune dont les principales sont :
- les difficultés dans l’élaboration, la programmation et l’exécution budgétaire.

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- l’incivisme fiscal,
- la faiblesse de la base imposable ;
- les difficultés de recouvrement de certaines taxes comme la taxe sur la publicité ;
- le manque de modalités pratiques pour l’institution de certaines taxes au niveau des entreprises
locales dans la commune ; il s’agit des sociétés de l’eau, de l’électricité, et des
communications ;
- l’absence d’un service attitré de gestion des marchés publics de la commune ; il n’existe pas de
plan de passation des marchés ;
- l’absence de concertations entre les acteurs de la chaîne financière ;
- l’absence ou l’insuffisance de contrôles des structures et procédures de la chaîne financière ;
- l’inexistence d’un plan d’amortissement au niveau du matériel de la commune ;
- la dépendance financière de la commune.
Trois (03) enjeux majeurs peuvent être retenus dans le domaine des finances communales. Il s’agit :
(i) d’améliorer le recouvrement des recettes communales
(ii) de rationaliser les dépenses
(iii) de renforcer les capacités opérationnelles des structures de la chaîne financière.

La problématique du financement des investissements communaux est au centre des


préoccupations dans la démarche actuelle de planification stratégique.

La commune de Lomé et précisément les autorités communales doivent répondre aux nombreux
besoins et sans cesse croissants des populations en matière d’équipements publics, collectifs et
sociaux tout en assurant périodiquement un bon niveau de fonctionnement et d’entretien. Les besoins
sont nombreux et diversifiés tandis que les ressources d’épargne dégagées pour la commune sont
irrégulières et insuffisantes.
Les besoins futurs résulteront fondamentalement des transformations politiques, urbaines et sociales et
s’accentueront dans les années à venir.
Ils seront principalement liés, d’une part à la décentralisation et notamment à la mise en œuvre du
processus de transfert de compétences de l’Etat aux Collectivités Territoriales. En effet, ce processus
va engendrer le transfert de nombreuses compétences à la commune dont principalement l’exercice de
la maîtrise d’ouvrage des investissements communaux (planification, financement, réalisation et
entretien) nécessaires au développement harmonieux du territoire : infrastructures scolaires, sanitaires,
sportives, culturelles, etc.

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D’autre part, ces besoins résulteront de l’accroissement du niveau d’urbanisation de la ville qui
nécessitera de nouveaux investissements adaptés à l’évolution de la demande, donc des
investissements publics de grandes capacités d’accueil (aménagement et viabilisation des quartiers
périphériques, réhabilitation ou construction de nouvelles infrastructures et équipements marchands,
travaux d’adaptation de la voirie et d’assainissement à l’évolution démographique de la ville etc.).
Dans un tel contexte de perspective de besoins divers et croissants en infrastructures urbaines et de
faiblesse de la capacité d’autofinancement, la question du financement des investissements de la
commune de Lomé est cruciale.
Une des préoccupations serait donc de trouver des alternatives pour palier à l’insuffisance des
ressources d’investissements. Autrement dit : quels mécanismes ou quels outils de financement mettre
en place pour faciliter ou contribuer au financement des investissements de la commune ?
• Comment mobiliser les ressources pour le financement et la réalisation du plan d’action CDS.
• Comment relancer l’économie locale dans un contexte de gouvernance urbaine
approximative ?
• Quelles stratégies pour tirer le meilleur profit des potentialités économiques de l’agglomération?

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