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Chapitre 3 :

Mesure et couvertures
des Risques de change sur
Marchés à terme
Finances Internationales

S/Chapitre 3.1
Les Principaux Risques de change
Mesure et couverture des risques de change
❖ Définition du risque de change:
• Le risque de change est le risque de perte ou de gain lié aux
variations du cours de change. Il désigne les pertes éventuelles
encourues par l'entreprise du fait des variations du taux de change
entre la monnaie nationale, généralement considérée comme la
monnaie de référence, et les devises étrangères. Une entreprise
peut également chercher à tirer profit d'une évolution favorable des
cours de change.
❖ On distingue principalement trois types de risque de change :
✓ le risque de change de transaction,
✓ le risque de change économique
✓ et le risque de change de consolidation.
❑ D’autres types de risques viennent s’ajouter, particulièrement:
✓ Le risque fiscal;
✓ Le risque politique (risque pays); etc.
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Présentation schématique
des principaux Risques de change

Risque fiscal
• Selon la politique
Risque de du pays d’accueil
consolidation
Risque • Variation des capitaux
économique propres dans les états
Risque de financiers consolidés;
• Modification des
résultat de la
Transaction flux de trésorerie
modification d’un taux
futurs résultant
• Impact du de change
des variations de
règlement des
taux de change.
dettes courantes
nées avant la
modification des
taux de change
mais payées après
cette modification

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Risque de change de transaction
❖ Le risque de transaction résulte des gains et pertes
potentiels causés par le règlement de dettes libellées en
monnaies étrangères, les plus exposés à une variation de
change. C’est un risque technique qui requiert l’utilisation
des instruments du marché de changes et du marché
monétaire. Il se rencontre dans les circonstances suivantes:
✓ Achat ou vente à crédit de biens ou services dont les prix sont
exprimés en monnaie étrangère;
✓ Emprunts ou prêts dont le remboursement se fera en
monnaies étrangères;
✓ Contrat à terme en monnaie étrangère qui n'est pas encore
arrivé à échéance;
✓ Acquisition d'un actif ou naissance d'une dette qui seront
réglés en monnaie étrangère.
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Conditions pour la présence
de Risque de change de transaction

Pour qu'il y ait risque de change de transaction,


❖ 3 conditions sont nécessaires :
✓ Les transactions doivent s'effectuer avec l'étranger:
▪ ces transactions peuvent être commerciales (importations et
exportations de biens et services)
▪ ou financières (prêts et emprunts de capitaux);
✓ Elles doivent être libellées en devises (différentes entre pays de départ et de
destination) : Il est évident et inconcevable qu’un opérateur qui importe ou
exporte en monnaie nationale soit soumis au risque de change;
✓ Enfin, il faut qu'il y ait un décalage entre la date de réalisation de la
transaction et la date à laquelle le flux financier d'encaissement ou de
décaissement a lieu. En effet :
▪ un cours spot étant connu, il n'y a pas d'incertitude.
▪ Par contre, si l'achat est effectué à crédit, le décaissement sera fait sur
la base du cours Devise étrangère/MAD à terme. 5
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Étapes de Risque de change de transaction
T1 T2 T3 T4
Offre de Prix L’acheteur paie le prix
L’acheteur fait une Le vendeur expédie
fixé en T1 dans la
Le vendeur fixe un prix à commande ferme au la marchandise et
monnaie convenue
l’acheteur (oralement/écrit) prix de T1 facture l’acheteur
en T1

Risque du délai Risque de


Risque Tarifaire de livraison Facturation

❖ Le risque tarifaire existe pendant la période de temps qui s'écoule entre la date T1
de la proposition de prix (au taux de change implicite de la date T1), et la date T2 de
commande par le client.
❖ Le risque du délai de livraison existe pendant le temps qui s'écoule entre la
passation de commande par le client (au taux de change implicite de la date T2) et
l'expédition de la marchandise à la date T3 (date à laquelle le taux de change a
encore changé).
❖ Enfin, le risque de facturation existe entre T3 et T4, date du paiement par
l’acheteur au vendeur. À la date T4, le taux de change est également différent des
taux précédents.
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Exemple d’illustration de transaction achat/vente à crédit
❖ Supposons un industriel français qui vend un équipement à un
client américain pour 2000 000 $ à soixante jours.
❑ Le taux de change au comptant est de 1,1300 €/$ et le vendeur
français s'attend à changer les dollars qu'il recevra contre
2.000.000 $ x 1,13 = 2.260 000€.
❑ Le risque de transaction (la perte ou le gain) apparaît dès lors que
le vendeur français reçoive un autre montant que 2.260.000 € du
simple fait de la variation du taux de change.
✓ Si le dollar se déprécie 1,0700 €, il n'encaisserait que
2.140.000€, soit 120.000 € de moins que prévu.
✓ Maintenant si dollar s’apprécie à 1,1500 €, il recevrait alors
2.300.000 €, soit une majoration de 40.000 €.
❑ Le vendeur Français gagnerait en facturant son produit en euros
pour transférer le risque de change à son client américain, mais il
n'aurait peut-être pas obtenu le contrat et aurait ainsi manqué la
vente. Pr. BOUSSIF Finances Internationales 7
Les prêts et les emprunts

❖ On peut aussi s’exposer au risque de transaction en cas de


prêts et d’emprunts sollicités par une entreprise sur le
marché financier international. Prenons le cas de la filiale
d’une EMN qui pourrait être à l'origine d'une grosse perte
de change sur les comptes consolidés du groupe dont elle
dépend.
❑ Supposons par exemple qu’une filiale marocaine d’une
société française avait une dette de 2.000.000 €,
pendant que le change était de €/MAD= 12,0000 (soit
2000000x12,0000=24.000.000 MAD).
❑ Si l’Euro est apprécié, passant à 12,5000 en deux mois,
alors la dette en MAD sera de 25.000.000 MAD, soit
1.000.000 MAD de plus.

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Le risque de change économique

❖ Le risque de change économique, est appelé également risque


d’opération, de compétitivité ou stratégique.
❖ C’est une notion plus large que le risque de change de
transaction car il traduit l'impact d'une variation non anticipée
des taux de change sur la valeur de l'entreprise.
• Pour qu'une entreprise soit soumise au risque de change
économique, il n'est pas nécessaire qu'elle réalise une
opération libellée en devises.
• Par exemple, une entrepris américaine vendant des produits
concurrents aux produits japonais verra ses ventes et sa valeur
diminuer si le yen se déprécie par rapport au dollar et si les prix
des produits concurrents baissent.

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Solutions aux risques économiques 1/2
❖ Accords de Partage de risque
❑ En général il y a des accords de partage de risque. C’est le cas
où Ford achetait des composants à Mazda, payés en Yen au
cours du jour. Tant que ce cours ne sort pas d’une fourchette,
entre 115Y/$ et 125Y/$, il y a un partage des risques.
❖ Adossement de flux de trésorerie: on appelle ça, l’adossement des
devises (currency matching)

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Solutions aux risques économiques 2/2
❖ Prêts parallèles ou dos-à-dos (back-to-back)
❑ Appelé aussi back-to-back, ou swaps de crédits. Il s’agit d’un échange entre
deux groupes industriels, présents chacun sur un marché ou territoires
différents. Chacun va prêter une somme à une filiale de l’autre groupe situé
sur son propre marché.

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Le risque de change de consolidation ou de traduction

• Ce risque est spécifique aux sociétés mères qui consolident dans leurs
comptes, les états financiers des filiales étrangères. Au moment de la
consolidation des bilans, les actifs et passifs des filiales étrangères doivent être
traduits en termes de la monnaie de la société mère, selon différentes méthodes
comptable.
• Le risque de change de consolidation reflète les variations des résultats nets des
entreprises à la suite des variations des cours des devises.
• Les associations comptables de différents pays ont développé différentes
conventions pour traduire les comptes étrangers (en devises étrangères) dans la
devise de la maison mère.

• On distingue trois méthodes fondamentales de consolidation,


✓ la méthode du taux courant ou actuel;
✓ La méthode monétaire/non monétaire ou temporelle;
✓ et la méthode courante/non courante.
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La méthode du taux courant ou actuel

❖ C'est la méthode la plus utilisée à l'échelle mondiale.


❖ Tous les postes de l'actif et du passif sont convertis au taux de
change à la date d'établissement du bilan à l'exception du capital
actions qui est converti au taux historique.
❑Donc, tous les postes du bilan (sauf le capital actions) sont
exposés. Ces postes verront leur valeur augmenter à la suite
d'une dépréciation de la devise.
❖ Les postes du compte de résultat sont convertis :
✓ soit au taux en cours au moment où les dépenses ou revenus
ont été réalisés,
✓ soit au taux de change moyen pondéré approprié.
❑Les gains ou les pertes de consolidation ne sont pas inclus dans le
calcul du revenu net. Ils sont reportés dans un compte de capitaux
propres.
Perte de de consolidation = (actifs exposés - passifs exposés) x % de dépréciation
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La méthode monétaire / non monétaire ou temporelle
➢ A / Au niveau du Bilan
❖ Actifs et Passifs Monétaires sont convertis au taux de change actuel
❑ Les actifs monétaires ;
✓valeurs réalisables et disponibles c'est à dire l'encaisse, les effets à
recevoir...)
❑ et le passif monétaire
✓passif à court terme et les dettes à long et moyen terme,
❖ alors que les autres postes de l'actif et du passif sont convertis aux taux
historiques.

➢ B/ Au niveau du compte de résultat


✓Les postes du compte de résultat sont convertis au taux de change moyen de
la période
✓sauf pour les dotations aux amortissements et les coûts des marchandises
vendues qui sont directement associés à des actifs et passifs non monétaires
sont convertis aux taux historiques.

❑ Les pertes ou gains de consolidation doivent apparaître dans le compte


de résultat. Pr. BOUSSIF Finances Internationales 15
La méthode courante / non courante
• A / Au niveau du Bilan
❑ Tous les actifs et passifs sont convertis au taux actuel c'est-à-dire au cours du jour
de l'établissement du bilan. Les Postes Courants:
✓ Les actifs courants sont constitués de l'encaisse, des titres, des comptes à
recevoir et des stocks.
✓ Le passif courant est constitué du passif à court terme.
❑ Les autres postes non courants (dotations aux amortissements) sont convertis au
taux historiques.

• B/ Au niveau du compte de résultat


❑ Les postes du compte de résultat sont généralement convertis au taux
de change moyen de la période.
❑ Cependant, les postes associés aux actifs et passifs non courants
(dotations aux amortissements) sont convertis aux taux historiques.

• Les gains de consolidation sont normalement portés dans un compte de


réserve. Les pertes sont déduites du solde de ce compte
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Analyse comparative des méthodes de consolidation

Méthode Méthode
Méthode du
monétaire/ courante/
Taux Courant
non monétaires non courante

Actif
Encaisse Courant Courant Courant
Comptes à recevoir Courant Courant Courant
Stocks Courant Historique Courant
Immobilisations nettes Courant Historique Historique

Passif
Passif à Court Terme (CT) Courant Courant Courant
Emprunts bancaires à CT Courant Courant Courant
Dettes LT Courant Courant Historique
Capital Actions Historique Historique Historique
Bénéfices non répartis Composé Composé Composé

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