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Le donneur
Loïs Lowry

Houghton Mifflin Company

Boston
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Pour tous les enfants

Le donneur
À qui nous confions l'avenir
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1
On était presque en décembre, et Jonas commençait à avoir
peur. Non. Mauvais mot, pensa Jonas. Effrayé signifiait ce
sentiment profond et écœurant de quelque chose de terrible sur
le point d'arriver. Il s'était senti effrayé il y a un an lorsqu'un
avion non identifié avait survolé la communauté à deux reprises.
Il l'avait vu les deux fois. Plissant les yeux vers le ciel, il avait
vu le jet lisse, presque flou à sa vitesse élevée, passer, et une
seconde plus tard, il avait entendu le souffle sonore qui avait suivi. Puis un
plus de temps, un instant plus tard, de la direction opposée, le
même plan.
Au début, il n'avait été que fasciné. Il n'avait jamais vu d'avions
d'aussi près, car il était contraire aux règles pour les pilotes de survoler
la communauté. De temps à autre, lorsque des ravitaillements étaient
acheminés par des avions-cargos vers le terrain d'atterrissage de
l'autre côté de la rivière, les enfants montaient leurs bicyclettes jusqu'à
la berge et observaient, intrigués, le déchargement puis le décollage
dirigé vers l'ouest, toujours à l'écart de la communauté.
Mais l'avion d'il y a un an était différent. Ce n'était pas un
avion-cargo trapu et gros, mais un avion monopilote au nez
pointu. Jonas, regardant autour de lui avec anxiété, avait vu
d'autres personnes – adultes comme enfants – arrêter ce qu'ils
faisaient et attendre, confus, une explication de l'événement effrayant.

1
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Ensuite, tous les citoyens avaient reçu l'ordre de se rendre dans le
bâtiment le plus proche et d'y rester. IMMÉDIATEMENT, avait dit la voix
rauque à travers les haut-parleurs. LAISSEZ VOTRE BICY
CLES OÙ ILS SONT.
Instantanément, docilement, Jonas avait laissé tomber son vélo sur le
côté sur le chemin derrière la maison familiale. Il avait couru à l'intérieur et
y était resté, seul. Ses parents étaient tous les deux au travail et sa petite
sœur, Lily, était à la garderie où elle passait ses heures après l'école.
En regardant par la fenêtre avant, il n'avait vu personne : aucun des
membres de l'équipe occupée de l'après-midi composée de nettoyeurs de
rue, d'ouvriers paysagistes et de livreurs de nourriture qui peuplaient
habituellement la communauté à cette heure de la journée. Il ne voyait que
les vélos abandonnés ici et là sur leurs flancs ; une roue renversée sur l'un
d'eux tournait toujours lentement.
Il avait alors eu peur. Le sentiment de sa propre communauté
silencieuse, en attente, lui avait retourné l'estomac. Il avait tremblé.
Mais ce n'était rien. Quelques minutes plus tard, les haut-parleurs
avaient de nouveau crépité, et la voix, désormais rassurante et moins
pressante, avait expliqué qu'un apprenti pilote avait mal lu ses instructions
de navigation et fait un mauvais virage. Désespérément, le pilote avait
essayé de revenir avant que son erreur ne soit remarquée.
INUTILE DE DIRE QU'IL SERA LIBÉRÉ, avait dit la voix, suivie
d'un silence. Il y avait un ton ironique dans ce message final, comme si le
Président trouvait cela amusant ; et Jonas avait souri un peu, bien qu'il sût
quelle sombre déclaration cela avait été. Pour un citoyen contributeur, être
libéré de la communauté était une décision finale, une punition terrible, un
constat d'échec accablant.
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Même les enfants étaient réprimandés s'ils utilisaient le terme à la
légère en jouant, se moquant d'un coéquipier qui ratait une prise ou
trébuchait dans une course. Jonas l'avait fait une fois, avait crié à son
meilleur ami : « Ça y est, Asher ! Vous êtes libéré ! quand l'erreur maladroite
d'Asher avait fait perdre un match à son équipe. Il avait été pris à part pour
une conversation brève et sérieuse par l'entraîneur, avait baissé la tête
avec culpabilité et embarras, et s'était excusé auprès d'Asher après le
match.
Maintenant, pensant au sentiment de peur alors qu'il rentrait chez lui en
pédalant le long du chemin de la rivière, il se souvenait de ce moment de
terreur palpable et navrante lorsque l'avion avait filé au-dessus. Ce n'était
pas ce qu'il ressentait maintenant avec décembre qui approchait. Il a
cherché le mot juste pour décrire son propre sentiment.
Jonas faisait attention au langage. Pas comme son ami, Asher, qui
parlait trop vite et mélangeait les choses, brouillant les mots et les phrases
jusqu'à ce qu'ils soient à peine reconnaissables et souvent très drôles.
Jonas sourit, se souvenant du matin où Asher s'était précipité dans la
salle de classe, en retard comme d'habitude, arrivant essoufflé au milieu du
chant de l'hymne du matin. Lorsque la classe s'est assise à la fin de l'hymne
patriotique, Asher est resté debout pour présenter ses excuses publiques
comme il se doit.
"Je m'excuse d'avoir incommodé ma communauté d'apprentissage."
Asher a parcouru la phrase d'excuse standard rapidement, reprenant
toujours son souffle. L'instructeur et la classe attendirent patiemment son
explication. Les étudiants avaient tous souri, parce qu'ils avaient écouté les
explications d'Asher tant de fois auparavant.
"J'ai quitté la maison au bon moment mais quand je roulais
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près de l'écloserie, l'équipage séparait des saumons. Je suppose que je
me suis juste désemparé en les regardant.
"Je m'excuse auprès de mes camarades de classe", a conclu Asher. Il
lissa sa tunique froissée et s'assit.
"Nous acceptons vos excuses, Asher." La classe a récité la réponse
standard à l'unisson. Beaucoup d'étudiants se mordaient les lèvres pour
ne pas rire.
"J'accepte vos excuses, Asher", a déclaré l'instructeur. Il souriait. « Et
je vous remercie, car une fois de plus, vous avez offert l'occasion d'une
leçon de langue.
«Affolé» est un adjectif trop fort pour décrire l'observation du saumon. Il
s'est retourné et a écrit «désemparé» sur le tableau d'instructions. À côté,
il a écrit "distrait".
Jonas, maintenant près de chez lui, sourit au souvenir.
Réfléchissant encore, alors qu'il faisait rouler son vélo dans son port étroit
à côté de la porte, il se rendit compte qu'effrayé n'était pas le bon mot pour
décrire ses sentiments, maintenant que décembre était presque là. C'était
un adjectif trop fort.
Il avait attendu longtemps ce mois de décembre spécial.
Maintenant que c'était presque sur lui, il n'avait pas peur, mais il l'était. . .
impatient, décida-t-il. Il avait hâte que ça vienne.
Et il était excité, certainement. Tous les Elevens étaient enthousiasmés par
l'événement qui arriverait si tôt.
Mais il y eut un petit frisson de nervosité quand il
pensé à ce qui pourrait arriver.
Appréhensif, Jonas décida. C'est ce que je suis.
« Qui veut être le premier ce soir, pour les sentiments ? demanda le père
de Jonas, à la fin de leur repas du soir.
C'était l'un des rituels, le soir racontant des sentiments.
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Parfois, Jonas et sa sœur, Lily, se disputaient les tours, pour savoir qui
passerait en premier. Leurs parents, bien sûr, faisaient partie du rituel ;
eux aussi racontaient leurs sentiments chaque soir. Mais comme tous les
parents - tous les adultes - ils ne se sont pas battus et n'ont pas cherché
leur tour.
Jonas non plus, ce soir. Ses sentiments étaient trop compliqués ce
soir. Il voulait les partager, mais il n'était pas pressé de commencer le
processus de passer au crible ses propres émotions compliquées, même
avec l'aide qu'il savait que ses parents pouvaient apporter.
« Vas-y, Lily », dit-il en voyant sa sœur, qui était beaucoup plus jeune
– seulement une Sept – se tortiller d'impatience sur sa chaise.
"Je me suis sentie très en colère cet après-midi," annonça Lily. "Mon
groupe de garde d'enfants était à l'aire de jeux, et nous avions un groupe
de sept en visite, et ils n'ont pas du tout obéi aux règles . L'un d'eux — un
mâle; Je ne connais pas son nom – j'ai continué à aller droit devant la file
d'attente pour le toboggan, même si nous attendions tous. Je me sentais
tellement en colère contre lui. J'ai fait de ma main un poing, comme ça.
Elle leva un poing fermé et le reste de la famille sourit à son petit geste de
défi.
«ÿPourquoi pensez-vous que les visiteurs n'ont pas respecté les règlesÿ?ÿ»
Mère a demandé.
Lily réfléchit et secoua la tête. "Je ne sais pas.
Ils ont agi comme. . . aimer ..."
"Animaux?" suggéra Jonas. Il rit.
"C'est vrai," dit Lily en riant aussi. "Comme des animaux."
Aucun des deux enfants ne savait exactement ce que le mot signifiait, mais
il était souvent utilisé pour décrire quelqu'un sans instruction ou maladroit,
quelqu'un qui ne correspondait pas.
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«ÿD'où venaient les visiteursÿ?ÿ» Père a demandé.
Lily fronça les sourcils, essayant de se souvenir. « Notre chef nous l'a dit,
quand il a prononcé le discours de bienvenue, mais je ne m'en souviens pas.
Je suppose que je n'ai pas fait attention. Il venait d'une autre communauté. Ils
devaient partir très tôt et ils prenaient leur repas de midi dans le bus.
Mère hocha la tête. « Pensez-vous qu'il est possible que leurs règles soient
différentes ? Et donc ils ne savaient tout simplement pas quelles étaient les règles
de votre aire de jeuÿ?ÿ»
Lily haussa les épaules et hocha la tête. "Je suppose."
« Vous avez visité d'autres communautés, n'est-ce pas ? demanda Jonas.
"Mon groupe a, souvent."
Lily acquiesça à nouveau. "Quand nous étions Six, nous allions partager toute
une journée d'école avec un groupe de Six dans leur communauté."
« Comment vous sentiez-vous quand vous étiez là-bas ?
Lily fronça les sourcils. «Je me sentais étrange. Parce que leurs méthodes
étaient différentes. Ils apprenaient des usages que mon groupe n'avait pas
encore appris, alors nous nous sommes sentis stupides.
Père écoutait avec intérêt. « Je pense, Lily, dit-il, au garçon qui n'a pas
respecté les règles aujourd'hui.
Pensez-vous qu'il est possible qu'il se soit senti étrange et stupide, étant dans un
nouvel endroit avec des règles qu'il ne connaissait pasÿ?ÿ»
Lily y réfléchit. "Oui," dit-elle, finalement.
"Je me sens un peu désolé pour lui", a déclaré Jonas, "même si je ne le
connais même pas. Je suis désolé pour quiconque se trouve dans un endroit où
il se sent étrange et stupide.
«ÿComment te sens-tu maintenant, Lilyÿ?ÿ» Père a demandé. "Toujours
fâché?"
"Je suppose que non," décida Lily. "Je suppose que je me sens un peu désolé
pour lui. Et désolé d'avoir serré le poing. Elle sourit.
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Jonas sourit à sa sœur. Les sentiments de Lily étaient toujours directs, assez
simples, généralement faciles à résoudre. Il devina que le sien l'avait été aussi,
quand il était un Sept.
Il écoutait poliment, mais pas très attentivement, tandis que son père, à son
tour, décrivait un sentiment d'inquiétude qu'il avait eu ce jour-là au travail : une
inquiétude au sujet d'un des nouveaux enfants qui n'allait pas bien. Le titre du père
de Jonas était Nurturer. Lui et les autres nourrices étaient responsables de tous les
besoins physiques et émotionnels de chaque nouveau-né au cours de sa première
vie. C'était un travail très important, Jonas le savait, mais ce n'était pas celui qui
l'intéressait beaucoup.
« De quel sexe s'agit-il ? demanda Lily.
«ÿHommeÿ», a déclaré le père. "C'est un gentil petit mâle avec une belle
disposition. Mais il ne grandit pas aussi vite qu'il le devrait et il ne dort pas
profondément. Nous l'avons dans la section des soins supplémentaires pour une
prise en charge supplémentaire, mais le comité commence à parler de sa libération.
"Oh, non," murmura Mère avec sympathie. "Je sais à quel point cela doit te
rendre triste."
Jonas et Lily hochèrent également la tête avec sympathie.
La libération des nouveaux-nés était toujours triste, car ils n'avaient pas encore eu
la chance de profiter de la vie au sein de la communauté.
Et ils n'avaient rien fait de mal.
Il n'y a eu que deux occasions de libération qui n'étaient pas des punitions.
Libération des personnes âgées, qui a été un moment de célébration pour une vie
bien et pleinement vécue ; et la libération d'un nouvel enfant, qui a toujours apporté
une idée de ce que nous aurions pu faire. C'était particulièrement troublant pour les
Nourriciers, comme Père, qui sentaient qu'ils avaient échoué d'une manière ou
d'une autre. Mais c'est arrivé très rarement.
« Eh bien, dit Père, je vais continuer d'essayer. je peux
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demandez au comité la permission de l'amener ici la nuit, si cela ne vous
dérange pas. Vous savez comment sont les Nurturers de l'équipe de nuit.
Je pense que ce petit gars a besoin de quelque chose en plus.
"Bien sûr," dit Mère, et Jonas et Lily hochèrent la tête.
Avant, ils avaient entendu Père se plaindre de l'équipe de nuit. Il
s'agissait d'un travail moindre, celui d'un équipage de nuit, attribué à ceux
qui manquaient d'intérêt, de compétences ou de perspicacité pour les
travaux les plus vitaux de la journée. La plupart des membres de l'équipe
de nuit n'avaient même pas reçu de conjoints parce qu'ils manquaient,
d'une manière ou d'une autre, de la capacité essentielle à se connecter
aux autres, ce qui était nécessaire à la création d'une unité familiale.
"Peut-être qu'on pourrait même le garder," suggéra gentiment Lily,
essayant d'avoir l'air innocente. Le regard était faux, Jonas le savait ; ils
savaient tous.
« Lily, lui rappela Mère en souriant, tu connais les règles.
Deux enfants, un garçon et une fille, pour chaque unité familiale.
C'était écrit très clairement dans le règlement.
Lily gloussa. "Eh bien," dit-elle, "j'ai pensé peut-être juste pour cette
fois."
Ensuite, Mère, qui occupait un poste important au ministère de la Justice,
a parlé de ses sentiments. Aujourd'hui, un récidiviste avait été amené
devant elle, quelqu'un qui avait déjà enfreint les règles. Quelqu'un qu'elle
espérait avoir été correctement et équitablement puni, et qui avait retrouvé
sa place : son travail, sa maison, sa cellule familiale.
Le voir amené devant elle une deuxième fois lui a causé des sentiments
accablants de frustration et de colère. Et même
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culpabilité, qu'elle n'avait pas fait de différence dans sa vie.
"J'ai aussi peur pour lui", a-t-elle avoué. « Vous savez qu'il n'y a pas
de troisième chance. Les règles disent que s'il y a une troisième
transgression, il doit simplement être libéré.
Jonas frissonna. Il savait que c'était arrivé. Il y avait même un garçon
dans son groupe d'Elevens dont le père avait été libéré des années
auparavant. Personne n'en a jamais parlé; la disgrâce était indescriptible.
C'était difficile à imaginer.
Lily se leva et alla vers sa mère. Elle caressa le bras de sa mère.
De sa place à table, Père tendit la main et prit
sa main. Jonas a atteint l'autre.
Un par un, ils l'ont réconfortée. Bientôt, elle sourit,
les remercia, et murmura qu'elle se sentait apaisée.
Le rituel continua. «ÿJonasÿ?ÿ» Père a demandé. "Tu es le dernier,
ce soir."
Jonas soupira. Ce soir, il aurait presque préféré cacher ses
sentiments. Mais c'était, bien sûr, contre les règles.
"J'ai de l'appréhension", a-t-il avoué, heureux que le
mot descriptif approprié lui était finalement venu.
"Pourquoi est-ce, mon fils?" Son père avait l'air inquiet.
"Je sais qu'il n'y a vraiment rien à craindre", a expliqué Jonas, "et que
chaque adulte est passé par là. Je sais que oui, Père, et toi aussi, Mère.
Mais c'est la Cérémonie qui m'inquiète. Nous sommes presque en
décembre.
Lily leva les yeux, les yeux écarquillés. « La Cérémonie des Douze »,
murmura-t-elle d'une voix émerveillée. Même les enfants les plus petits –
l'âge de Lily et plus jeunes – savaient que cela résidait dans le futur pour
chacun d'eux.
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« Je suis content que tu nous aies fait part de tes sentiments, dit Père.
« Lily, dit Mère en faisant signe à la petite fille, vas-y
maintenant et mets tes vêtements de nuit. Père et moi allons
rester ici et parler à Jonas pendant un moment.
Lily soupira, mais docilement elle se leva de sa chaise.
"En privé?" elle a demandé.
Mère hocha la tête. "Oui," dit-elle, "cette conversation sera
privée avec Jonas."
2

Jonas regarda son père se servir une tasse de café frais. Il a

attendu.
"Tu sais," dit finalement son père, "chaque mois de décembre
était excitant pour moi quand j'étais jeune. Et ça l'a été pour toi
et Lily aussi, j'en suis sûr. Chaque décembre apporte de tels
changements.
Jonas hocha la tête. Il se souvenait des mois de décembre
où il était devenu, eh bien, probablement un Quatre. Les premiers
lui étaient perdus. Mais il les observait chaque année, et il se
souvenait des premiers mois de décembre de Lily. Il se rappelait
quand sa famille avait reçu Lily, le jour où elle avait été nommée,
le jour où elle était devenue Une.
La Cérémonie des Uns était toujours bruyante et amusante.
Chaque décembre, tous les nouveaux-nés nés l'année précédente
avaient un an. Un à la fois - il y en avait toujours cinquante dans le
groupe de chaque année, si aucun n'avait été libéré - ils avaient été
amenés sur scène par les Nurturers qui s'étaient occupés d'eux
depuis leur naissance. Certains marchaient déjà, chancelants sur
leurs jambes chancelantes ; d'autres n'avaient que quelques jours,
enveloppés dans des couvertures, tenus par leurs nourrices.
"J'aime la dénomination", a déclaré Jonas.
Sa mère accepta en souriant. "L'année où nous avons eu Lily, nous

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savions, bien sûr, que nous recevions notre femelle, car nous avions fait notre
demande et avions été approuvés. Mais je me demandais et je me demandais
quel serait son nom.
« J'aurais pu jeter un coup d'œil furtif à la liste avant la cérémonie »,
confia Père. « Le comité établit toujours la liste à l'avance, et elle se trouve
juste là, dans le bureau du Centre de formation.
« En fait, poursuivit-il, je me sens un peu coupable à ce sujet. Mais j'y
suis allé cet après-midi et j'ai regardé pour voir si la liste des noms de cette
année avait déjà été faite. Il était juste là, dans le bureau, et j'ai recherché le
numéro trente-six - c'est le petit gars qui m'inquiétait - parce que j'ai pensé
que cela pourrait améliorer son éducation si je pouvais l'appeler par un nom.
Juste en privé, bien sûr, quand personne d'autre n'est là.
"L'AS-tu trouvé?" demanda Jonas. Il était fasciné. Cela ne semblait pas
être une règle très importante, mais le fait que son père ait enfreint une règle
l'intimidait. Il jeta un coup d'œil à sa mère, la responsable du respect des
règles, et fut soulagé qu'elle souriait.
Son père hocha la tête. "Son nom - s'il arrive au
Nommer sans être libéré, bien sûr, c'est être Gabriel. Alors je lui chuchote
ça quand je le nourris toutes les quatre heures, et pendant l'exercice et la
récréation. Si personne ne peut entendre
moi.
"Je l'appelle Gabe, en fait," dit-il, et il sourit.
«ÿGabéÿ». Jonas l'a essayé. Un bon nom, décida-t-il.
Bien que Jonas ne soit devenu un Cinq que l'année où ils ont acquis Lily
et appris son nom, il se souvenait de l'excitation, des conversations à la
maison, s'interrogeant sur elle : à quoi elle ressemblerait, qui elle serait,
comment
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elle s'intégrerait dans leur unité familiale établie. Il se souvenait d'avoir
grimpé les marches de la scène avec ses parents, son père à ses côtés cette
année-là plutôt qu'avec les Nurturers, puisque c'était l'année où il aurait lui-
même un nouvel enfant.
Il se souvenait de sa mère prenant le nouveau-né, sa sœur, dans ses
bras, tandis que le document était lu aux unités familiales réunies. « Newchild
Vingt-trois », avait lu le Namer. "Lis."
Il se souvenait de l'air ravi de son père, et que son père avait chuchoté :
« C'est l'une de mes préférées. J'espérais qu'elle serait la bonne. La foule
avait applaudi et Jonas avait souri. Il aimait le nom de sa sœur. Lily, à peine
réveillée, avait agité son petit poing. Puis ils s'étaient retirés pour faire place
à la cellule familiale suivante.
« Quand j'étais onze, dit maintenant son père, comme toi, Jonas, j'étais
très impatient d'attendre la Cérémonie des Douze. C'est long deux jours. Je
me souviens que j'ai apprécié les Ones, comme je le fais toujours, mais que
je n'ai pas prêté beaucoup d'attention aux autres cérémonies, sauf celle de
ma sœur. Elle est devenue une Nine cette année-là et a obtenu son vélo. Je
lui avais appris à monter sur le mien, même si techniquement je n'étais pas
censé le faire.
Jonas éclata de rire. C'était l'une des rares règles qui n'était pas prise
très au sérieux et qui était presque toujours enfreinte. Les enfants ont tous
reçu leurs vélos à Nine ; ils n'étaient pas autorisés à faire du vélo auparavant.
Mais presque toujours, les frères et sœurs aînés avaient secrètement
enseigné aux plus jeunes. Jonas avait déjà pensé à enseigner à Lily.
Il a été question de modifier la règle et de donner au
vélos à un plus jeune âge. Un comité étudiait
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l'idée. Quand quelque chose allait à un comité pour étude, les gens
plaisantaient toujours à ce sujet. Ils ont dit que les membres du comité
deviendraient des Aînés au moment où le changement de règle serait
apporté.
Les règles étaient très difficiles à changer. Parfois, s'il s'agissait d'une
règle très importante - contrairement à celle qui régit l'âge des vélos - il
faudrait, éventuellement, que le Receveur prenne une décision. Le
receveur était l'Aîné le plus important. Jonas ne l'avait même jamais vu, à
sa connaissance ; quelqu'un dans une position d'une telle importance
vivait et travaillait seul. Mais le comité ne dérangerait jamais le receveur
avec une question sur les vélos; ils se tracasseraient simplement et
discuteraient eux-mêmes à ce sujet pendant des années, jusqu'à ce que
les citoyens oublient qu'il leur était jamais venu pour étude.
Son père continua. "Alors j'ai regardé et applaudi quand ma sœur,
Katya, est devenue une Neuf et a enlevé ses rubans de cheveux et a
obtenu son vélo", a poursuivi Père. « Ensuite, je n'ai pas prêté beaucoup
d'attention aux Tens et Elevens. Et finalement, à la fin de la deuxième
journée, qui a semblé s'éterniser, ce fut mon tour. C'était la Cérémonie
des Douze.
Jonas frissonna. Il imagina son père, qui devait être un garçon timide
et calme, car c'était un homme timide et calme, assis avec son groupe,
attendant d'être appelé sur scène.
La Cérémonie des Douze était la dernière des Cérémonies.
Le plus important.
«Je me souviens à quel point mes parents avaient l'air fiers – et ma
sœur aussi; même si elle voulait faire du vélo en public, elle a cessé de
s'agiter et était très calme et attentive quand mon tour est venu.
"Mais pour être honnête, Jonas," dit son père, "pour moi là-bas
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n'était pas l'élément de suspense qu'il y a avec votre cérémonie. Parce
que j'étais déjà assez certain de ce que devait être ma mission.
Jonas était surpris. Il n'y avait aucun moyen, vraiment, de savoir à
l'avance. C'était une sélection secrète, faite par les dirigeants de la
communauté, le Comité des Anciens, qui ont pris la responsabilité si au
sérieux qu'il n'y a même jamais eu de blagues sur les affectations.
Sa mère semblait également surprise. « Comment as-tu pu
connu?" elle a demandé.
Son père sourit de son doux sourire. "Eh bien, c'était clair pour moi -
et mes parents ont avoué plus tard que cela leur avait été évident aussi -
quelles étaient mes aptitudes. J'avais toujours aimé les nouveaux-nés
plus que tout. Quand mes amis de mon groupe d'âge organisaient des
courses de vélo, ou construisaient des véhicules jouets ou des ponts
avec leurs jeux de construction, ou -
"
"Toutes les choses que je fais avec mes amis", a souligné Jonas, et
sa mère a hoché la tête en signe d'accord.
« J'ai toujours participé, bien sûr, car en tant qu'enfants, nous devons
vivre toutes ces choses. Et j'ai étudié dur à l'école, comme toi, Jonas.
Mais encore et encore, pendant le temps libre, je me suis retrouvé attiré
par les nouveaux enfants. J'ai passé presque toutes mes heures de
bénévolat à aider au centre de formation. Bien sûr, les Aînés le savaient,
d'après leur observation.
Jonas hocha la tête. Au cours de l'année écoulée, il avait été conscient
de l'augmentation du niveau d'observation. À l'école, à la récréation et
pendant les heures de bénévolat, il avait remarqué que les Aînés le
surveillaient ainsi que les autres Onze. Il les avait vus prendre des notes.
Il savait aussi que les Anciens étaient
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se réunir pendant de longues heures avec tous les instructeurs que lui et les
autres Eleven avaient eu pendant leurs années d'école.
"Alors je m'y attendais, et j'ai été ravie, mais pas du tout surprise, quand
ma mission a été annoncée en tant que nourricière",
Père a expliqué.
« Est-ce que tout le monde a applaudi, même s'ils n'étaient pas surpris ?
demanda Jonas.
"Oh bien sûr. Ils étaient contents pour moi, que ma signature d'Associé
soit ce que je voulais le plus. Je me suis senti très chanceux.
Son père sourit.
"Est-ce que l'un des Elevens a été déçu, votre année?"
demanda Jonas. Contrairement à son père, il n'avait aucune idée de ce que
serait sa mission. Mais il savait que certains le décevraient. Bien qu'il
respecte le travail de son père, Nurturer ne serait pas son souhait. Et il
n'enviait pas du tout les ouvriers.
pensa son père. "Non je ne pense pas. Bien sûr le
Les aînés sont si prudents dans leurs observations et leurs sélections.
"Je pense que c'est probablement le travail le plus important dans notre
communauté", a commenté sa mère.
« Mon amie Yoshiko a été surprise par sa sélection en tant que Docteur,
dit Père, mais elle était ravie. Et voyons, il y avait Andrei - je me souviens
que quand nous étions garçons, il ne voulait jamais faire de choses
physiques. Il a passé tout le temps de récréation qu'il pouvait avec son jeu
de construction, et ses heures de bénévolat étaient toujours sur les chantiers.
Les Anciens le savaient, bien sûr. Andrei a reçu la mission d'ingénieur et il
était ravi.
"Andrei a ensuite conçu le pont qui traverse la rivière à l'ouest de la ville",
a déclaré la mère de Jonas. "Ce n'était pas là quand nous étions enfants."
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« Il y a très rarement des déceptions, Jonas. Je ne pense pas que tu
aies besoin de t'inquiéter pour ça, » le rassura son père. "Et s'il y en a, vous
savez qu'il y a un processus d'appel." Mais ils ont tous ri de cela - un appel
a été adressé à un comité pour étude.
« Je m'inquiète un peu de la mission d'Asher », avoua Jonas. « Asher
est tellement amusant. Mais il n'a pas vraiment d'intérêts sérieux. Il fait de
tout un jeu. »
Son père gloussa. "Vous savez," dit-il, "je me souviens quand Asher
était un nouvel enfant au centre de soins, avant qu'il ne soit nommé. Il n'a
jamais pleuré. Il rigolait et riait de tout. Tous les membres du personnel ont
aimé nourrir Asher.
« Les Anciens connaissent Asher », a déclaré sa mère. « Ils trouveront
exactement la mission qui lui convient. Je ne pense pas que tu doives
t'inquiéter pour lui. Mais, Jonas, laissez-moi vous avertir de quelque chose
qui ne vous est peut-être pas venu à l'esprit. Je sais que je n'y ai pas pensé
avant ma Cérémonie des Douze.
"Qu'est-ce que c'est?"
« Eh bien, c'est la dernière des Cérémonies, comme vous le savez.
Après douze ans, l'âge n'est pas important. La plupart d'entre nous perdons
même la trace de notre âge au fil du temps, bien que l'information se trouve
dans le Hall of Open Records, et nous pourrions aller la chercher si nous le
voulions. Ce qui est important, c'est la préparation à la vie adulte et la
formation que vous recevrez dans votre mission.
"Je le sais", a déclaré Jonas. "Tout le monde sait ça."
« Mais ça veut dire, poursuivit sa mère, que tu vas rejoindre un nouveau
groupe. Et chacun de vos amis le fera. Vous ne passerez plus votre temps
avec votre groupe d'Elevens.
Après la Cérémonie des Douze, vous serez avec votre Assign
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groupe de développement, avec ceux en formation. Plus d'heures de bénévolat.
Plus d'heures de récréation. Ainsi, vos amis ne seront plus aussi proches.
Jonas secoua la tête. "Asher et moi serons toujours
amis, dit-il fermement. "Et il y aura encore école."
"C'est vrai," acquiesça son père. « Mais ce que ta mère a dit est également
vrai. Il y aura des changements. »
"De bons changements, cependant", a souligné sa mère. « Après ma
Cérémonie des Douze, mes loisirs d'enfance me manquaient. Mais quand j'ai
commencé ma formation en Droit et Justice, je me suis retrouvé avec des gens
qui partageaient mes centres d'intérêt. Je me suis fait des amis à un nouveau
niveau, des amis de tous âges.
"Avez-vous encore joué du tout, après Twelve?" demanda Jonas.
« De temps en temps », répondit sa mère. "Mais il ne semblait pas
aussi important pour moi.
« Je l'ai fait », dit son père en riant. "Je le fais encore. Chaque jour, au
centre de soins, je joue à rebondir sur le genou, à faire coucou et à serrer dans
mes bras le nounours. Il tendit la main et caressa les cheveux soigneusement
coupés de Jonas. "Le plaisir ne s'arrête pas lorsque vous devenez Douze."
les objets de confort, comme ceux de Lily, étaient des créatures douces,
rembourrées et imaginaires. Celui de Jonas avait été traité d'ours.
« Te voilà, Lily-billy, dit-il. "Je viendrai t'aider
enlevez vos rubans de cheveux.
Jonas et sa mère roulèrent des yeux, mais ils regardèrent affectueusement
Lily et son père se diriger vers sa chambre à coucher avec l'éléphant en
peluche qui lui avait été donné comme objet de réconfort à sa naissance. Sa
mère se dirigea vers son grand bureau et ouvrit sa mallette ; son travail
semblait ne jamais s'arrêter, même lorsqu'elle était chez elle le soir. Jonas alla
à son propre bureau et commença à trier ses papiers scolaires pour le devoir
du soir. Mais son esprit était toujours sur décembre et la Cérémonie à venir.
Bien qu'il ait été rassuré par la conversation avec ses parents, il n'avait
pas la moindre idée de ce que l'affectation que les Anciens choisiraient pour
son avenir, ni de ce qu'il pourrait en penser le jour venu.

Lily apparut, vêtue de ses vêtements de nuit, dans l'embrasure de la

porte. Elle poussa un soupir impatient. "C'est certainement une très longue
conversation privée", a-t-elle déclaré. "Et il y a certaines personnes qui
attendent leur objet de confort."
« Lily, » dit affectueusement sa mère, « tu es très proche d'être un Huit,
et quand tu seras un Huit, ton objet de confort te sera enlevé. Il sera recyclé
pour les plus jeunes. Tu devrais commencer à t'endormir sans ça.

Mais son père était déjà allé à l'étagère et avait pris

vers le bas l'éléphant empaillé qui a été gardé là. Un grand nombre de

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Machine Translated by Google
3 peine de se regarder très souvent même lorsqu'il se trouvait dans
"Oh regarde!" Lily poussa un cri de joie. « N'est-il pas mignon ?
Regardez comme il est petit ! Et il a de drôles d'yeux comme les
tiens, Jonas ! Jonas la dévisagea. Il n'aimait pas qu'elle mentionne
ses yeux. Il attendit que son père châtie Lily. Mais papa était occupé
à détacher le panier de transport de l'arrière de sa bicyclette. Jonas
s'est approché pour regarder.
Ce fut la première chose que Jonas remarqua lorsqu'il regarda le
nouveau-né levant les yeux avec curiosité depuis le panier. Le pâle
les yeux.
Presque tous les citoyens de la communauté avaient les yeux noirs.
Ses parents l'ont fait, et Lily l'a fait, ainsi que tous les membres de
son groupe et amis. Mais il y avait quelques exceptions : Jonas lui-
même et une femme Cinq qu'il avait remarquée avaient des yeux
différents et plus clairs. Personne n'a mentionné de telles choses; ce
n'était pas une règle, mais il était considéré comme impoli d'attirer
l'attention sur des choses troublantes ou différentes chez les individus.
Lily, décida-t-il, devrait l'apprendre bientôt, ou elle serait appelée à
être punie à cause de son bavardage sensible.
Père a mis son vélo dans son port. Puis il ramassa le
panier et le porta dans la maison. Lily a suivi être
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biche, mais elle a jeté un coup d'œil par-dessus son épaule à Jonas et a
taquiné: "Peut-être qu'il avait la même mère de naissance que toi."
Jonas haussa les épaules. Il les suivit à l'intérieur. Mais il avait
été surpris par les yeux du nouvel enfant. Les miroirs étaient rares
dans la communauté; ils n'étaient pas interdits, mais il n'y en avait
pas vraiment besoin, et Jonas n'avait simplement jamais pris la
un endroit où un miroir existait. Maintenant, en voyant le nouveau-
né et son expression, il se rappela que les yeux clairs n'étaient pas
seulement une rareté mais donnaient à celui qui les avait un certain
regard - qu'était-ce ? Profondeur, décida-t-il ; comme si l'on regardait
dans l'eau claire de la rivière, jusqu'au fond, où pourraient se cacher
des choses qui n'ont pas encore été découvertes. Il se sentait mal
à l'aise, réalisant que lui aussi avait ce regard.
Il alla à son bureau, faisant semblant de ne pas s'intéresser au
nouvel enfant. De l'autre côté de la pièce, maman et Lily se
penchaient pour regarder papa déballer sa couverture.
«ÿComment s'appelle son objet de confortÿ?ÿ» demanda Lily
en ramassant la créature en peluche qui avait été placée à côté du
nouveau-né dans son panier.
Père y jeta un coup d'œil. « Hippopotame », dit-il.
Lily gloussa au mot étrange. "Hippo," répéta-t-elle, et reposa
l'objet de confort. Elle regarda le nouveau-né déballé, qui agita les
bras.
"Je pense que les nouveaux-nés sont si mignons," soupira Lily. "J'espère que
je serai désignée comme mère de naissance."
"Lis!" Mère a parlé très sèchement. « Ne dis pas ça.
Il y a très peu d'honneur dans cette mission.
«Mais je parlais à Natasha. Vous connaissez les Dix qui
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Machine Translated by Google
vit au coin de la rue? Elle fait une partie de ses heures de bénévolat au
Centre de naissance. Et elle m'a dit que les mères de naissance
reçoivent une nourriture délicieuse, et qu'elles ont des périodes
d'exercice très douces, et la plupart du temps, elles ne font que jouer à
des jeux et s'amuser en attendant. Je pense que j'aimerais ça, dit Lily
avec humeur.
« Trois ans », lui dit fermement maman. « Trois naissances, et c'est
tout. Après cela, ils sont ouvriers pour le reste de leur vie d'adulte,
jusqu'au jour où ils entrent dans la Maison des Anciens. C'est ce que tu
veux, Lily ? Trois années paresseuses, puis un dur travail physique
jusqu'à ce que tu sois vieuxÿ?ÿ»
"Eh bien, non, je suppose que non," reconnut Lily à contrecœur.
Père a tourné le nouveau-né sur son ventre dans le panier. Il s'assit
à côté d'elle et frotta son petit dos d'un mouvement rythmé. "Quoi qu'il
en soit, Lily-billy," dit-il affectueusement, "les mères de naissance n'ont
même jamais l'occasion de voir de nouveaux enfants.
Si vous aimez tant les petits, vous devriez espérer une affectation en
tant que nourrice.
« Quand tu es un Huit et que tu commences tes heures de bénévolat,
tu peux en essayer quelques-unes au Centre de formation », a suggéré
Mère.
"Oui, je pense que je le ferai," dit Lily. Elle s'agenouilla à côté du
panier. "Comment avez-vous dit qu'il s'appelaitÿ? Gabriel ? Bonjour,
Gabriel, dit-elle d'une voix chantante. Puis elle gloussa.
"Oups," murmura-t-elle. « Je pense qu'il dort. Je suppose que je ferais
mieux de me taire.
Jonas se tourna vers les devoirs scolaires sur son bureau.
Une chance , pensa-t-il. Lily n'était jamais silencieuse.
Elle devrait probablement espérer une affectation en tant que présidente,
afin qu'elle puisse s'asseoir dans le bureau avec le microphone toute la
journée, faisant des annonces. Il rit silencieusement tout seul, imaginant
sa sœur bourdonnante dans l'auto-importance
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voix que tous les orateurs semblaient développer, disant des
choses comme ATTENTION. CECI EST UN RAPPEL AUX FEMMES
DE MOINS DE NEUF QUE LES RUBANS DE CHEVEUX DOIVENT
ÊTRE SOIGNEUSEMENT LIÉS EN TOUT TEMPS.
Il se tourna vers Lily et remarqua avec satisfaction que ses rubans
étaient, comme d'habitude, défaits et pendants.
Il en était certain qu'il y aurait une annonce comme celle-là très bientôt,
et elle serait principalement dirigée vers Lily, même si son nom, bien
sûr, ne serait pas mentionné. Tout le monde saurait.
Tout le monde avait connu, se souvint-il avec humiliation,
que l'annonce ATTENTION. CECI EST UN RAPPEL AUX ONZE
MÂLES QUE LES OBJETS NE DOIVENT PAS ÊTRE ENLEVÉS DE LA
ZONE DE LOISIRS ET QUE LES COLLATIONS DOIVENT ÊTRE
MANGÉES, NON ACCUSÉES avaient été spécifiquement dirigés vers
lui, le jour du mois dernier où il avait ramené une pomme à la maison.
Personne n'en avait parlé, pas même ses parents, car l'annonce
publique avait suffi à produire les remords appropriés. Il avait, bien sûr,
jeté la pomme et présenté ses excuses au directeur des loisirs le
lendemain matin, avant l'école.
Jonas repensa à cet incident. Il en était encore déconcerté. Pas par
l'annonce ou les excuses nécessaires ; c'étaient des procédures
standard, et il les avait méritées – mais par l'incident lui-même. Il aurait
probablement dû faire part de son sentiment de perplexité le soir même
où la cellule familiale avait partagé ses sentiments de la journée. Mais il
n'avait pas été capable de démêler et de mettre des mots sur la source
de sa confusion, alors il l'avait laissé
passe.
C'était arrivé pendant la période de récréation, quand il
avait joué avec Asher. Jonas avait choisi avec désinvolture
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Machine Translated by Google

avait pris une pomme dans le panier où se trouvaient les collations et l'avait ma main sur le sol ! Asher venait de le laisser tomber une fois de plus.

jetée à son ami. Asher l'avait jeté en arrière, et ils avaient commencé un
simple jeu d'attrape. Alors Jonas rit aussi, et avec son rire essaya d'ignorer sa conviction

Il n'y avait rien de spécial à ce sujet; c'était une activité qu'il avait inquiète que quelque chose s'était passé.

pratiquée d'innombrables fois : lancer, rattraper ; lancer, attraper. C'était Mais il avait ramené la pomme à la maison, contrairement aux règles de la

sans effort pour Jonas, et même ennuyeux, même si Asher l'appréciait, et zone de loisirs. Ce soir-là, avant que ses parents et Lily n'arrivent au

jouer au catch était une activité requise pour Asher car cela améliorerait sa logement, il l'avait tenu dans ses mains et l'avait regardé attentivement. Il

coordination œil-main, qui n'était pas conforme aux normes. était légèrement contusionné maintenant, car Asher l'avait fait tomber
plusieurs fois. Mais la pomme n'avait rien d'inhabituel.

Mais tout à coup Jonas avait remarqué, en suivant du regard la trajectoire

de la pomme dans les airs, que le morceau de fruit avait — eh bien, c'était la Il y avait tenu une loupe. Il l'avait jeté plusieurs fois à travers la pièce, en

partie qu'il ne comprenait pas bien — que la pomme avait changé. Juste un regardant, puis l'avait fait rouler encore et encore sur son bureau, attendant

instant. Il avait changé dans les airs, se souvint-il. Puis c'était dans sa main, que la chose se reproduise.

et il l'a regardé attentivement, mais c'était la même pomme. Inchangé. La

même taille et la même forme : une sphère parfaite. La même teinte Mais ce n'était pas le cas. La seule chose qui se produisit fut l'annonce

indéfinissable, à peu près la même teinte que sa propre tunique. plus tard dans la soirée sur le haut-parleur, l'annonce qui l'avait choisi sans
utiliser son nom, qui avait poussé ses deux parents à jeter un coup d'œil
significatif à son bureau où la pomme reposait toujours.

Il n'y avait absolument rien de remarquable dans cette pomme. Il l'avait

lancé plusieurs fois entre ses mains, puis l'avait de nouveau lancé à Asher. Maintenant, assis à son bureau, fixant ses devoirs alors que sa famille

Et de nouveau – dans les airs, pour un instant seulement – cela avait changé. planait au-dessus du nouvel enfant dans son panier, il secoua la tête,
essayant d'oublier cet étrange incident. Il se força à ranger ses papiers et à

C'était arrivé quatre fois. Jonas avait cligné des yeux, regardé autour de essayer d'étudier un peu avant le repas du soir. Le nouvel enfant, Gabriel,

lui, puis testé sa vue, plissant les yeux sur les petits caractères sur le badge s'agita et gémit, et Père parla doucement à Lily, expliquant la procédure

d'identification attaché à sa tunique. Il a lu son nom très clairement. Il pouvait d'alimentation en ouvrant le récipient qui contenait le lait maternisé et

aussi clairement voir Asher à l'autre bout de la zone de lancer. Et il n'avait l'équipement.

eu aucun problème à attraper la pomme.

La soirée s'est déroulée comme toutes les soirées dans la cellule

Jonas avait été complètement mystifié. familiale, dans le logement, dans la communauté : calme, réflexion, un temps

"Cendre?" il avait appelé. « Est-ce que quelque chose vous semble de ressourcement et de préparation pour la journée à venir. Il n'était différent

étrange ? A propos de la pomme ? que par l'ajout du nouveau-né aux yeux pâles, solennels et connaisseurs.

"Oui," répondit Asher en riant. « Il saute hors de

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Machine Translated by Google
4 Il le connaissait, bien sûr, puisqu'ils avaient toujours été
Jonas roulait à un rythme tranquille, jetant un coup d'œil aux abris
pour vélos à côté des bâtiments pour voir s'il pouvait repérer celui
d'Asher. Il ne faisait pas souvent ses heures de bénévolat avec son
ami parce qu'Asher faisait souvent l'imbécile et rendait le travail sérieux
un peu difficile. Mais maintenant, avec Twelve arrivant si tôt et les
heures de bénévolat se terminant, cela ne semblait pas avoir d'importance.
La liberté de choisir où passer ces heures avait toujours
semblé un luxe merveilleux à Jonas ; les autres heures de la
journée étaient si soigneusement réglées.
Il se souvenait du moment où il était devenu un Huit, comme
Lily le ferait bientôt, et où il avait été confronté à cette liberté de
choix. Les Huit débutent toujours leur première heure de bénévolat
un peu nerveusement, en rigolant et en restant en groupes d'amis.
Ils faisaient presque invariablement leurs heures de récréation en
premier, aidant les plus jeunes dans un endroit où ils se sentaient
encore à l'aise. Mais avec des conseils, au fur et à mesure qu'ils
développaient leur confiance en eux et leur maturité, ils passaient
à d'autres emplois, gravitant vers ceux qui correspondaient à leurs
propres intérêts et compétences.
Un homme de onze ans nommé Benjamin avait passé
presque quatre ans au centre de réadaptation, travaillant avec
des citoyens qui avaient été blessés. On disait qu'il était aussi
doué maintenant que les directeurs de la réadaptation
26
eux-mêmes, et qu'il avait même mis au point des machines et
des méthodes pour accélérer la réhabilitation. Il ne faisait aucun
doute que Benjamin recevrait son affectation dans ce domaine
et serait probablement autorisé à contourner la majeure partie
de la formation.
Jonas a été impressionné par les réalisations de Benjamin.
camarades de groupe, mais ils n'avaient jamais parlé des
réalisations du garçon car une telle conversation aurait été
gênante pour Benjamin. Il n'y avait jamais de moyen
confortable de mentionner ou de discuter de ses succès sans
enfreindre la règle interdisant de se vanter, même si on ne le
voulait pas. C'était une règle mineure, un peu comme
l'impolitesse, punie seulement par un doux châtiment. Mais
reste. Mieux vaut éviter une occasion régie par une règle si
facile à enfreindre.
La zone d'habitations derrière lui, Jonas passa devant les
structures communautaires, espérant apercevoir le vélo d'Asher
garé à côté de l'une des petites usines ou des immeubles de bureaux.
Il passa devant la garderie où Lily restait après l'école, et les
aires de jeux qui l'entouraient. Il traversa la place centrale et
le grand auditorium où se tenaient les réunions publiques.
Jonas ralentit et regarda les badges sur les vélos alignés à
l'extérieur du centre de formation. Puis il a vérifié ceux à
l'extérieur de la distribution alimentaireÿ; c'était toujours
amusant d'aider aux livraisons, et il espérait y trouver son ami
afin qu'ils puissent faire ensemble les tournées quotidiennes,
portant les cartons de fournitures dans les habitations de la
communauté. Mais il a finalement trouvé la bicyclette d'Asher
- penchée, comme d'habitude, au lieu d'être droite dans son
port, comme elle aurait dû l'être - à la Maison de l'Ancien.
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Machine Translated by Google
Il n'y avait qu'un seul vélo d'enfant là-bas, celui d'une Onze nommée
Fiona. Jonas aimait Fiona. C'était une bonne élève, calme et polie, mais
elle avait aussi le sens de l'amusement, et cela ne l'étonnait pas qu'elle
travaille avec Asher aujourd'hui. Il gara proprement son vélo dans le port
à côté du leur et entra dans le bâtiment.
"Bonjour, Jonas", a déclaré le préposé à la réception. Elle lui tendit
la feuille d'inscription et apposa son propre sceau officiel à côté de sa
signature. Toutes ses heures de bénévolat seraient soigneusement
compilées au Hall of Open Records. Une fois, il y a longtemps, on
chuchota parmi les enfants qu'un Onze était arrivé à la Cérémonie des
Douze seulement pour entendre une annonce publique qu'il n'avait pas
accompli le nombre requis d'heures de bénévolat et qu'il ne recevrait
donc pas sa Mission. . On lui avait accordé un mois supplémentaire pour
terminer les heures, puis on lui avait donné sa mission en privé, sans
applaudissements, sans célébration : une disgrâce qui avait assombri
tout son avenir.
"C'est bien d'avoir des volontaires ici aujourd'hui", lui a dit l'intendant.
"Nous avons célébré une sortie ce matin, et cela perturbe toujours un
peu le calendrier, donc les choses sont sauvegardées." Elle regarda une
feuille imprimée. "Voyons voir.
Asher et Fiona aident dans la salle de bain. Pourquoi ne pas les rejoindre
là-bas ? Tu sais où c'est, n'est-ce pas ?
Jonas hocha la tête, la remercia et traversa le long couloir. Il jeta un
coup d'œil dans les pièces de chaque côté. Les Anciens étaient assis
tranquillement, certains se visitaient et parlaient entre eux, d'autres
faisaient des travaux manuels et de simples travaux manuels. Quelques-
uns dormaient. Chaque chambre était confortablement meublée, les sols
recouverts d'une épaisse moquette. C'était un moment serein et
28
lieu au rythme lent, contrairement aux centres de fabrication et de
distribution très fréquentés où se déroulait le travail quotidien de la
communauté.
Jonas était heureux d'avoir, au fil des ans, choisi de faire ses heures
dans divers endroits afin de vivre les différences. Il s'est rendu compte,
cependant, que ne pas se concentrer sur un domaine signifiait qu'il
n'avait pas la moindre idée - pas même une supposition - de ce que
serait sa mission.
Il rit doucement. Vous repensez à la cérémonie, Jonasÿ? Il s'est
taquiné. Mais il soupçonnait qu'avec la date si proche, probablement
tous ses amis l'étaient aussi.
Il croisa un Gardien qui marchait lentement avec l'un des Anciens
dans le hall. "Bonjour, Jonas," dit le jeune homme en uniforme, souriant
agréablement. La femme à côté de lui, dont il tenait le bras, était courbée
en se traînant dans ses pantoufles moelleuses. Elle regarda Jonas et
sourit, mais ses yeux noirs étaient voilés et vides. Il s'est rendu compte
qu'elle était aveugle.
Il entra dans la salle de bain avec son air chaud et humide et son
parfum de lotions nettoyantes. Il enleva sa tunique, l'accrocha
soigneusement à un crochet mural et enfila la blouse de volontaire pliée
sur une étagère.
«ÿSalut, Jonasÿ!ÿ» Asher a appelé du coin où il était agenouillé à
côté d'une baignoire. Jonas a vu Fiona à proximité, dans une autre
baignoire. Elle leva les yeux et lui sourit, mais elle était occupée à laver
doucement un homme allongé dans l'eau chaude.
Jonas les a accueillis ainsi que les préposés à l'entretien au travail à
proximité. Puis il se dirigea vers la rangée de chaises longues
capitonnées où d'autres anciens attendaient. Il avait travaillé ici
auparavant; Il savait quoi faire.
«ÿÀ votre tour, Larissaÿ», dit-il en lisant l'étiquette
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Machine Translated by Google
la robe de la femme. "Je vais juste démarrer l'eau et ensuite vous aider à
vous lever." Il appuya sur le bouton d'une baignoire vide à proximité et
regarda l'eau chaude couler à travers les nombreuses petites ouvertures sur
les côtés. La baignoire serait remplie en une minute et le débit d'eau
s'arrêterait automatiquement.
Il a aidé la femme à se lever de la chaise, l'a conduite à la baignoire, lui
a enlevé son peignoir et l'a stabilisée avec sa main sur son bras alors qu'elle
entrait et se baissait. Elle se pencha en arrière et soupira de plaisir, sa tête
sur un appui-tête moelleux et rembourré.
"À l'aise?" demanda-t-il, et elle hocha la tête, les yeux fermés. Jonas
pressa une lotion nettoyante sur l'éponge propre au bord de la baignoire et
commença à laver son corps frêle.
La nuit dernière, il avait regardé son père baigner le nouveau-né. C'était
à peu près la même chose : la peau fragile, l'eau apaisante, le doux
mouvement de sa main, glissante de savon. Le sourire détendu et paisible
sur le visage de la femme lui rappela le bain de Gabriel.
Et la nudité aussi. Il était contraire aux règles pour les enfants ou les
adultes de regarder la nudité d'autrui ; mais la règle ne s'appliquait pas aux
nouveaux-nés ou aux anciens. Jonas était content. C'était ennuyeux de se
couvrir en se changeant pour les jeux, et les excuses requises si l'on avait
par erreur entrevu le corps d'un autre étaient toujours maladroites.
Il ne voyait pas pourquoi c'était nécessaire. Il aimait le sentiment de sécurité
ici dans cette pièce chaleureuse et calme ; il aimait l'expression de confiance
sur le visage de la femme alors qu'elle était allongée dans l'eau sans
protection, exposée et libre.
Du coin de l'œil, il pouvait voir son amie Fiona
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aidez le vieil homme à sortir de la baignoire et tapotez tendrement son corps
mince et nu avec un chiffon absorbant. Elle l'aida à mettre sa robe.
Jonas pensait que Larissa s'était endormie, comme le faisait souvent
l'Ancien, et il faisait attention à garder ses mouvements réguliers et doux
pour ne pas la réveiller. Il fut surpris quand elle parla, les yeux toujours
fermés.
"Ce matin, nous avons célébré la libération de Roberto", lui a-t-elle dit.
"C'était merveilleux."
"J'ai connu Roberto !" dit Jonas. « J'ai aidé à son alimentation la dernière
fois que je suis venu ici, il y a quelques semaines à peine. C'était un homme
très intéressant. »
Larissa ouvrit joyeusement les yeux. "Ils ont raconté toute sa vie avant
de le libérer", a-t-elle déclaré. «Ils le font toujours.
Mais pour être honnête, murmura-t-elle d'un air malicieux, certains récits sont
un peu ennuyeux. J'ai même vu certains des Anciens s'endormir pendant les
récits – lorsqu'ils ont récemment publié Edna. Connaissiez-vous Edna ?
Jonas secoua la tête. Il ne se souvenait d'aucune personne nommée
Edna.
«Eh bien, ils ont essayé de donner un sens à sa vie.
Et bien sûr, ajouta-t-elle d'un ton guindé, toutes les vies ont un sens, je ne
veux pas dire qu'elles ne le sont pas. Mais Edna. Mon Dieu.
Elle était une mère de naissance, puis elle a travaillé dans la production
alimentaire pendant des années, jusqu'à ce qu'elle vienne ici. Elle n'a même
jamais eu de cellule familiale.
Larissa leva la tête et regarda autour d'elle pour s'assurer
personne d'autre n'écoutait. Puis elle a confié : "Je ne pense pas qu'Edna
était très intelligente."
Jonas éclata de rire. Il lui rinça le bras gauche, le reposa dans
l'eau et commença à lui laver les pieds. Elle a murmuré
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Machine Translated by Google

avec plaisir en lui massant les pieds avec l'éponge.
"Mais la vie de Roberto était merveilleuse", a poursuivi Larissa
après un moment. « Il avait été instructeur de Elevens – vous savez à
quel point c'est important – et il avait fait partie du comité de
planification. Et - mon Dieu, je ne sais pas comment il a trouvé le
temps - il a également élevé deux enfants très prospères, et c'est aussi
lui qui a conçu l'aménagement paysager du Central Plaza. Il n'a pas
fait le travail proprement dit, bien sûr.
Jonas sourit. "J'aurais aimé être là pour le voir."
Larisa fronça les sourcils. « Je ne sais pas pourquoi ils ne laissent
pas venir les enfants. Pas assez de place, je suppose. Ils devraient
agrandir la salle de libération.
« Nous devrons suggérer cela au comité. Peut-être qu'ils
l'étudieraient, dit sournoisement Jonas, et Larissa éclata de rire.
"Droit!" elle a hué et Jonas l'a aidée à sortir de la baignoire.

«ÿMaintenant, ton dos. Penchez-vous en avant et je vous aiderai à vous asseoir.

Jonas passa son bras autour d'elle et la soutint alors qu'elle s'asseyait.
Il pressa l'éponge contre son dos et commença à frotter ses épaules
aux os pointus. "Parlez-moi de la fête."
«Eh bien, il y avait le récit de sa vie. C'est toujours le premier. Puis
les toasts. Nous avons tous levé nos verres et applaudi.
Nous avons scandé l'hymne. Il a fait un beau discours d'adieu. Et
plusieurs d'entre nous ont fait de petits discours en lui souhaitant
bonne chance. Je ne l'ai pas fait. Je n'ai jamais aimé parler en public.

« Il était ravi. Tu aurais dû voir son regard

face quand ils l'ont laissé partir.
Jonas ralentit pensivement les coups de sa main sur son dos. «
Larissa », a-t-il demandé, « que se passe-t-il quand ils font la sortie
réelle ? Où exactement Roberto est-il allé ?
Elle souleva ses épaules nues et mouillées dans un petit
haussement d'épaules. "Je ne sais pas. Je ne pense pas que
quiconque le fasse, sauf le comité. Il s'est juste incliné devant nous
tous et a ensuite marché, comme ils le font tous, à travers la porte
spéciale de la salle de libération. Mais tu aurais dû voir son look. Du
pur bonheur, j'appellerais ça.

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Machine Translated by Google
5 «ÿJonasÿ?ÿ» Mère a demandé. Ils demandaient toujours, même s'ils
Habituellement, lors du rituel du matin où les membres de la famille
racontaient leurs rêves, Jonas ne contribuait pas beaucoup. Il rêvait
rarement. Parfois, il se réveillait avec une sensation de fragments
flottant dans son sommeil, mais il ne semblait pas pouvoir les saisir et
les assembler en quelque chose digne d'être raconté lors du rituel.
Mais ce matin était différent. Il avait rêvé très vivement la nuit
précédente.
Son esprit vagabonda pendant que Lily, comme d'habitude, racontait
un long rêve, celui-ci un effrayant dans lequel elle avait, contre les
règles, fait du vélo avec sa mère et avait été attrapée par les gardes
de sécurité.
Ils écoutèrent tous attentivement et discutèrent avec Lily de
l'avertissement que le rêve avait donné.
"Merci pour ton rêve, Lily." Jonas prononça automatiquement la
phrase standard et essaya d'être plus attentif pendant que sa mère
racontait un fragment de rêve, une scène inquiétante où elle avait été
réprimandée pour une infraction au règlement qu'elle ne comprenait
pas. Ensemble, ils ont convenu que cela résultait probablement de ses
sentiments lorsqu'elle avait puni à contrecœur le citoyen qui avait
enfreint les règles principales une deuxième fois.
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Père a dit qu'il n'avait pas fait de rêves.
«ÿGabéÿ?ÿ» Père a demandé, regardant le panier où le nouveau-
né gisait en gargouillant après sa tétée, prêt à être ramené au centre
de soins pour la journée.
Ils ont tous ri. La narration de rêves a commencé avec Threes. Si les
nouveaux-nés rêvaient, personne ne le savait.
savaient que Jonas avait rarement un rêve à raconter.
"J'ai rêvé la nuit dernière", leur a dit Jonas. Il s'est déplacé dans
sa chaise en fronçant les sourcils.
"Bien," dit Père. "Dites-nous."
"Les détails ne sont pas clairs, vraiment," expliqua Jonas, essayant
de recréer l'étrange rêve dans son esprit. "Je pense que j'étais dans le
salle de bain à la Maison de l'Ancien.
« C'est là que tu étais hier, fit remarquer Père.
Jonas hocha la tête. « Mais ce n'était pas vraiment la même chose.
Il y avait une baignoire, dans le rêve. Mais un seul. Et la vraie salle de
bain en a des rangées et des rangées. Mais la chambre du
le rêve était chaud et humide. Et j'avais enlevé ma tunique, mais je
n'avais pas mis la blouse, donc ma poitrine était nue. Je transpirais,
parce qu'il faisait si chaud. Et Fiona était là, comme elle était hier.
« Asher aussi ? Mère a demandé.
Jonas secoua la tête. "Non. Il n'y avait que moi et Fiona, seuls dans
la pièce, debout à côté de la baignoire. Elle riait. Mais je ne l'étais pas.
J'étais presque un peu en colère contre elle, dans le rêve, parce qu'elle
ne me prenait pas au sérieux.
«ÿSérieusement à propos de quoiÿ?ÿ» demanda Lily.
Jonas regarda son assiette. Pour une raison qu'il n'a pas
comprendre, il se sentait légèrement gêné. "Je pense que je
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Machine Translated by Google
essayait de la convaincre qu'elle devait entrer dans le bain d'eau.
Il s'arrêta. Il savait qu'il devait tout dire, que non seulement c'était bien
mais nécessaire de tout raconter d'un rêve. Alors il se força à raconter la
partie qui le mettait mal à l'aise.
"Je voulais qu'elle enlève ses vêtements et entre dans la baignoire,"
expliqua-t-il rapidement. « Je voulais la baigner. J'avais l'éponge dans la main.
Mais elle ne le ferait pas. Elle n'arrêtait pas de rire et de dire non.
Il leva les yeux vers ses parents. "C'est tout," dit-il. "Pouvez-vous décrire
le sentiment le plus fort de votre rêve, mon fils?"
Père a demandé.
Jonas y réfléchit. Les détails étaient obscurs et vagues. Mais les
sentiments étaient clairs et l'inondaient à nouveau alors qu'il réfléchissait. «
Le vouloir » , dit-il. « Je savais qu'elle ne le ferait pas. Et je pense que je
savais qu'elle ne devrait pas. Mais je le voulais tellement. Je pouvais sentir le
désir tout au long de moi.
"Merci pour ton rêve, Jonas," dit Mère après un moment. Elle jeta un coup
d'œil à Père.
« Lily, dit Père, il est temps de partir pour l'école. Voulez-vous marcher à
côté de moi ce matin et garder un œil sur le panier du nouveau-néÿ? Nous
voulons être certains qu'il ne se détachera pas.
Jonas commença à se lever pour récupérer ses manuels scolaires. Il
pensa qu'il était surprenant qu'ils n'aient pas longuement parlé de son rêve
avant le remerciement. Peut-être ont-ils trouvé cela aussi déroutant que lui.
« Attends, Jonas, dit doucement maman. "Je vais écrire des excuses à
votre instructeur afin que vous n'ayez pas à en parler pour votre retard."
36
Il se laissa retomber sur sa chaise, perplexe. Il fit signe à Père et Lily
alors qu'ils quittaient la maison, portant Gabe dans son panier. Il a regardé
pendant que Mère rangeait les restes de
le repas du matin et a placé le plateau près de la porte d'entrée pour l'équipe
de collecte.
Enfin, elle s'assit à côté de lui à table. « Jonas, » dit-elle avec un sourire,
« le sentiment que tu as décrit comme le désir ? C'était tes premiers Stirrings.
Père et moi nous attendions à ce que cela vous arrive. Ça arrive à tout le
monde. C'est arrivé à Père quand il avait ton âge. Et ça m'est arrivé. Cela
arrivera un jour à Lily.
« Et très souvent, ajouta Mère, cela commence par un
rêver."
Agitations. Il avait déjà entendu le mot. Il se souvenait qu'il y avait une
référence aux Stirrings dans le Livre des Règles, bien qu'il ne se souvienne
pas de ce qu'elle disait.
Et de temps à autre, le Président en parlait. ATTENTION.
UN RAPPEL QUE LES AGITATIONS DOIVENT ÊTRE SIGNALÉES DANS
ORDONNANCE POUR QUE LE TRAITEMENT AIT LIEU.
Il avait toujours ignoré cette annonce parce qu'il ne la comprenait pas et
qu'elle n'avait jamais semblé s'appliquer à lui de quelque manière que ce
soit. Il a ignoré, comme la plupart des citoyens, bon nombre des commandes
et des rappels lus par le Président.
« Dois-je le signaler ? demanda-t-il à sa mère.
Elle a ri. "Vous l'avez fait, dans le récit de rêve. C'est assez."
« Mais qu'en est-il du traitement ? Le Président dit que le traitement doit
avoir lieu. Jonas se sentait malheureux. Juste au moment où la Cérémonie
était sur le point d'avoir lieu, sa Cérémonie des Douze, devait-il partir quelque
part pour se faire soigner ? Juste à cause d'un rêve stupide ?
37
Machine Translated by Google

Mais sa mère rit encore d'une manière rassurante, l'affection rongeait.
"Non, non," dit-elle. « C'est juste les pilules. Vous êtes prêt pour les pilules, c'est
tout. C'est le traitement des anneaux Stir.
Jonas s'éclaira. Il savait pour les pilules. Ses parents les emmenaient tous
les deux chaque matin. Et certains de ses amis l'ont fait, il le savait. Une fois, il
se rendait à l'école avec Asher, tous deux à vélo, lorsque le père d'Asher avait
appelé depuis la porte de leur maison : «ÿTu as oublié ta pilule, Asherÿ!ÿ» Asher
avait gémi de bonne humeur, tourné son vélo et reparti pendant que Jonas
attendait.
C'était le genre de chose dont on ne demandait pas à un ami parce que
cela aurait pu tomber dans cette catégorie inconfortable d'« être différent ».
Asher prenait une pilule chaque matin ; Jonas non. Toujours mieux, moins
impoli, de parler de choses qui étaient les mêmes.
Maintenant, il avalait la petite pilule que sa mère lui tendait.
«ÿToute ta vie d'adulte. Mais ça devient une routineÿ; au bout d'un moment,
tu n'y prêtes même plus beaucoup d'attention.ÿ»
Elle regarda sa montre. "Si tu pars tout de suite, tu ne seras même pas en
retard pour l'école. Dépêche-toi.
"Et merci encore, Jonas", a-t-elle ajouté, alors qu'il se dirigeait vers
la porte, "pour votre rêve."
Pédalant rapidement sur le chemin, Jonas se sentait étrangement fier d'avoir
rejoint ceux qui prenaient les pilules. Pendant un moment, cependant, il se
souvint à nouveau du rêve. Le rêve avait été agréable. Bien que les sentiments
soient confus, il pensait qu'il avait aimé les sentiments que sa mère avait appelés
Stirrings. Il se souvint qu'au réveil, il avait voulu ressentir à nouveau les Stirrings.
Puis, de la même manière que sa propre demeure s'est échappée derrière
lui alors qu'il tournait un coin sur sa bicyclette, le rêve s'est échappé de ses
pensées. Très brièvement, un peu coupable, il tenta de le ressaisir. Mais les
sentiments avaient disparu. Les Stirring avaient disparu.

"C'est tout?" Il a demandé.

« C'est tout », répondit-elle en replaçant la bouteille dans le placard. « Mais

il ne faut pas oublier. Je vous rappellerai pour les premières semaines, mais
ensuite vous devrez le faire vous-même. Si vous oubliez, les Stirrings reviendront.
Les rêves de Stirrings reviendront. Parfois, la posologie doit être ajustée.

"Asher les prend", a confié Jonas.

Sa mère hocha la tête, sans surprise. «Beaucoup de vos camarades de
groupe le font probablement. Les mâles, du moins. Et ils le feront tous, bientôt.
Les femelles aussi.
«ÿCombien de temps vais-je devoir les prendreÿ?ÿ»
"Jusqu'à ce que vous entriez dans la Maison de l'Ancien", expliqua-t-elle.

38 39
Machine Translated by Google
6 obtenez votre affectationÿ», dit-elle à Jonas d'une voix excitée.
"Lily, s'il te plait , ne bouge pas," dit encore Mère.
Lily, debout devant elle, s'agitait avec impatience. "JE
Je peux les attacher moi-même », se plaignit-elle. « Je l'ai toujours fait.
"Je sais ça," répondit Mère, lissant les rubans de cheveux sur
les nattes de la petite fille. "Mais je sais aussi qu'ils se détachent
constamment et le plus souvent, ils pendent dans votre dos l'après-
midi. Aujourd'hui, au moins, nous voulons qu'ils soient soigneusement
attachés et qu'ils restent soigneusement attachés."
« Je n'aime pas les rubans pour les cheveux. Je suis contente de
n'avoir à les porter qu'un an de plus, » dit Lily avec irritation. "L'année
prochaine, je reçois mon vélo aussi," ajouta-t-elle plus gaiement.
"Il y a de bonnes choses chaque année", lui a rappelé Jonas.
"Cette année, tu commences tes heures de bénévolat. Et souviens-
toi l'année dernière, quand tu es devenu un Sept, tu étais si heureux
d'avoir ta veste boutonnée sur le devant ?"
La petite fille hocha la tête et baissa les yeux sur elle-même, sur
la veste avec sa rangée de gros boutons qui la désignait comme
une Sept. Les Quatre, les Cinq et les Six portaient tous des vestes
qui se fermaient dans le dos pour qu'ils s'aident mutuellement à
s'habiller et apprennent l'interdépendance.
La veste boutonnée à l'avant a été le premier signe d'inde
40
pendence, le premier symbole bien visible de grandir. Le vélo, à
Nine, serait l'emblème puissant d'une sortie progressive dans la
communauté, loin de la cellule familiale protectrice.
Lily sourit et s'éloigna de sa mère. «ÿEt cette année, vous
"J'espère que tu auras Pilote. Et que tu m'emmèneras voler !"
"Bien sûr que je le ferai", a déclaré Jonas. "Et je prendrai un petit
parachute spécial qui vous conviendra parfaitement, et je vous
"
emmènerai jusqu'à, oh, peut-être vingt mille pieds, et j'ouvrirai la porte,
et - " Jonas ", a prévenu Mère.
"Je plaisantais seulement," grogna Jonas. "Je ne veux pas de
Pilote, de toute façon. Si j'obtiens Pilote, je ferai appel."
« Allez, dit maman. Elle tira une dernière fois sur les rubans de
Lily. « Jonas ? Es-tu prêt ? As-tu pris ta pilule ? Je veux avoir une
bonne place dans l'Auditorium. » Elle poussa Lily vers la porte
d'entrée et Jonas suivit.
C'était un court trajet jusqu'à l'Auditorium, Lily saluant ses amis
depuis son siège à l'arrière du vélo de Mère. Jonas a rangé son
vélo à côté de celui de maman et s'est frayé un chemin à travers la
foule pour retrouver son groupe.
Toute la communauté assistait à la cérémonie chaque année.
Pour les parents, cela signifiait deux jours de vacances ; ils étaient assis
ensemble dans l'immense salle. Les enfants se sont assis avec leurs
groupes jusqu'à ce qu'ils montent, un par un, sur scène.
Père, cependant, ne rejoindrait pas Mère dans le public tout de
suite. Pour la première cérémonie, le Naming, les Nurturers ont
amené les nouveaux-nés sur scène. Jonas, de sa place sur le
balcon avec les Onze, fouilla l'Auditorium à la recherche d'un aperçu
de Père. Ce n'était pas du tout
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Machine Translated by Google
difficile de repérer la section Nurturers à l'avant; en provenaient les
gémissements et les hurlements des nouveaux-nés qui étaient assis en
se tortillant sur les genoux des nourrices. À toutes les autres cérémonies
publiques, le public était silencieux et attentif. Mais une fois par an, ils
souriaient tous avec indulgence devant le remue-ménage des petits qui
attendaient de recevoir leurs noms et leurs familles.
Jonas croisa finalement le regard de son père et lui fit un signe de la
main. Père sourit et fit un signe de la main en retour, puis leva la main du
nouveau-né sur ses genoux, la faisant aussi s'agiter.
Ce n'était pas Gabriel. Gabe était de retour au centre de soins
aujourd'hui, soigné par l'équipe de nuit. Il avait reçu un sursis inhabituel et
spécial de la part du comité, et avait accordé une année supplémentaire
d'éducation avant sa nomination et son placement. Père s'était présenté
devant le comité avec un plaidoyer au nom de Gabriel, qui n'avait pas
encore pris le poids approprié à ses jours de vie ni commencé à dormir
assez profondément la nuit pour être placé avec son unité familiale.
Normalement, un tel nouvel enfant serait étiqueté Inadéquat et libéré de la
communauté.
Au lieu de cela, à la suite de l'appel de Père, Gabriel avait été étiqueté
Incertain et avait reçu l'année supplémentaire. Il continuerait à être nourri
au Centre et passerait ses nuits avec la cellule familiale de Jonas. Chaque
membre de la famille, y compris Lily, avait été tenu de signer un
engagement qu'ils ne s'attacheraient pas à ce petit invité temporaire et
qu'ils le quitteraient sans protestation ni appel lorsqu'il serait affecté à sa
propre unité familiale à l'année prochaine. La cérémonie.
Au moins, pensa Jonas, après que Gabriel ait été placé à côté
année, ils le voyaient encore souvent parce qu'il serait
42
partie de la communauté. S'il était libéré, ils ne le reverraient plus. Jamais.
Ceux qui ont été libérés – même en tant que nouveaux-nés – ont été
envoyés Ailleurs et ne sont jamais retournés dans la communauté.
Père n'avait pas eu à libérer un seul nouvel enfant cette année, alors
Gabriel aurait représenté un véritable échec et une vraie tristesse. Même
Jonas, bien qu'il n'ait pas plané sur le petit comme Lily et son père l'ont
fait, était content que Gabe n'ait pas été libéré.
La première cérémonie a commencé juste à l'heure, et Jonas a
regardé l'un après l'autre chaque nouvel enfant recevoir un nom et être
remis par les nourrices à sa nouvelle unité familiale.
Pour certains, c'était un premier enfant. Mais beaucoup sont venus sur
scène accompagnés d'un autre enfant rayonnant de fierté de recevoir un
petit frère ou une petite sœur, comme Jonas l'avait fait lorsqu'il était sur
le point d'être un Cinq.
Asher a poussé le bras de Jonas. ''Tu te souviens quand nous avons
eu Phillipa?'' demanda-t-il dans un murmure fort. Jonas hocha la tête. Ce
n'était que l'année dernière. Les parents d'Asher avaient attendu assez
longtemps avant de demander un deuxième enfant. Peut-être, soupçonnait
Jonas, avaient-ils été tellement épuisés par la folle sottise d'Asher qu'ils
avaient eu besoin d'un peu de temps.
Deux de leur groupe, Fiona et une autre femme nommée Thea, ont
disparu temporairement, attendant avec leurs parents de recevoir de
nouveaux enfants. Mais il était rare qu'il y ait un tel écart d'âge entre les
enfants d'une cellule familiale.
Lorsque la cérémonie de sa famille fut terminée, Fiona prit le siège
qui lui avait été réservé dans la rangée devant Asher et Jonas. Elle se
tourna et leur chuchota : « Il est mignon. Mais je n'aime pas beaucoup
son nom. Elle fit une grimace et gloussa. Le nouveau frère de Fiona avait
été
43
Machine Translated by Google
nommé Bruno. Ce n'était pas un grand nom, pensa Jonas, comme… eh
bien, comme Gabriel, par exemple. Mais ça allait.
Les applaudissements du public, qui étaient enthousiastes à chaque
dénomination, ont augmenté dans une houle exubérante lorsqu'un
couple parental, rayonnant de fierté, a pris un nouveau-né mâle et l'a
entendu nommé Caleb.
Ce nouveau Caleb était un enfant de remplacement. Le couple avait
perdu son premier Caleb, un joyeux petit Quatre. La perte d'un enfant
était très, très rare. La communauté était extraordinairement sûre,
chaque citoyen surveillant et protégeant tous les enfants. Mais d'une
manière ou d'une autre, le premier petit Caleb s'était égaré sans être
remarqué et était tombé dans la rivière. Toute la communauté avait
célébré ensemble la Cérémonie de la Perte, murmurant le nom de Caleb
tout au long d'une journée entière, de moins en moins souvent, d'un
volume plus doux, au fur et à mesure que la longue et sombre journée
avançait, de sorte que le petit Quatre semblait s'effacer peu à peu de
chacun. conscience.
Maintenant, lors de cette cérémonie spéciale de dénomination, la
communauté a effectué la brève cérémonie de Murmur-of-Replacement,
répétant le nom pour la première fois depuis la perteÿ: doucement et
lentement au début, puis plus rapidement et avec plus de volume, alors
que le couple se tenait debout. la scène avec le nouveau-né qui dort
dans les bras de sa mère. C'était comme si le premier Caleb revenait.
Un autre nouveau-né a reçu le nom de Roberto, et Jonas s'est
souvenu que Roberto l'Ancien n'avait été libéré que la semaine dernière.
Mais il n'y a pas eu de cérémonie de murmure de remplacement pour le
nouveau petit Roberto. La libération n'était pas la même chose que la
perte.
Il s'assit poliment pendant les cérémonies du Deux, du Trois et du
Quatre, s'ennuyant de plus en plus chaque année.
Puis une pause pour le repas de midi — servi à l'extérieur — et
44
de nouveau aux sièges, pour les Fives, les Sixes, les Sevens et enfin,
la dernière des cérémonies du premier jour, les Eights.
Jonas regarda et applaudit alors que Lily marchait fièrement sur
scène, devenait une Huit et recevait la veste d'identification qu'elle
porterait cette année, celle-ci avec des boutons plus petits et, pour la
première fois, des poches, indiquant qu'elle était maintenant assez
mature pour garder trace de ses propres petites affaires. Elle se tenait
solennellement écoutant le discours d'instructions fermes sur les
responsabilités de Huit et faisant des heures de bénévolat pour la
première fois. Mais Jonas pouvait voir que Lily, bien qu'elle paraisse
attentive, regardait avec envie la rangée de bicyclettes rutilantes qui
serait présentée demain matin aux Neuf.
L'année prochaine, Lily-Billy, pensa Jonas.
Ce fut une journée épuisante, et même Gabriel, récupéré dans son
panier du centre de soins, a dormi profondément cette nuit-là.
Enfin c'était le matin de la Cérémonie des Douze.
Père était maintenant assis à côté de mère dans le public. Jonas
pouvait les voir applaudir consciencieusement alors que les Nines, un
par un, faisaient rouler leurs nouveaux vélos, chacun avec son insigne
brillant attaché à l'arrière, depuis la scène. Il savait que ses parents
avaient un peu reculé, comme lui, lorsque Fritz, qui habitait la maison
voisine de la leur, a reçu son vélo et a presque immédiatement heurté
le podium avec. Fritz était un enfant très maladroit qui avait été
convoqué pour le châtiment encore et encore. Ses transgressions
étaient toujours mineures : chaussures au mauvais pied, travail scolaire
mal placé, incapacité à étudier correctement pour un quiz. Mais chacune
de ces erreurs se reflétait négativement sur les conseils de ses parents
et
45
Machine Translated by Google
porté atteinte au sens de l'ordre et du succès de la communauté.
Jonas et sa famille n'avaient pas attendu avec impatience le vélo de Fritz,
dont ils ont réalisé qu'il serait probablement trop souvent déposé sur le
trottoir avant au lieu d'être soigneusement roulé dans son port.
Enfin les Neuf furent tous réinstallés à leur place, chacun ayant fait
rouler un vélo dehors où il attendrait son propriétaire en fin de journée.
Tout le monde riait toujours et faisait de petites blagues lorsque les Nines
rentraient chez eux pour la première fois. « Tu veux que je te montre
comment monter à cheval ? des amis plus âgés appelaient. "Je sais que
tu n'as jamais fait de vélo auparavant !" Mais invariablement, les Nines
souriants, qui, en violation technique de la règle, s'entraînaient secrètement
depuis des semaines, montaient et repartaient en parfait équilibre, les
roues d'entraînement ne touchant jamais le sol.
Puis les dizaines. Jonas n'a jamais trouvé la Cérémonie des Dix
particulièrement intéressante - elle prenait seulement du temps, car les
cheveux de chaque enfant étaient soigneusement coupés dans sa coupe
distinctiveÿ: les femmes perdaient leurs tresses à Dix, et les hommes
aussi abandonnaient leurs longs cheveux d'enfant et adoptaient les
cheveux plus virils. style court qui a exposé leurs oreilles.
Les ouvriers se sont rapidement déplacés vers la scène avec des
balais et ont balayé les monticules de cheveux jetés. Jonas pouvait voir
les parents des nouveaux Tens s'agiter et murmurer, et il savait que ce
soir, dans de nombreuses habitations, ils couperaient et redresseraient les
coupes de cheveux faites à la hâte, les coupant en une ligne plus nette.
Onze. Il lui semblait il y a peu de temps que Jonas avait suivi la
Cérémonie des Onze, mais il se souvenait que ce n'était pas l'une des
plus intéressantes. À Onze, on n'attendait plus que Douze. C'était
simplement un marquage de
46
temps sans changements significatifs. Il y avait de nouveaux vêtements :
des sous-vêtements différents pour les femmes, dont le corps commençait
à changer ; et un pantalon plus long pour les hommes, avec une poche
spécialement conçue pour la petite calculatrice qu'ils utiliseraient cette
année à l'écoleÿ; mais ceux-ci étaient simplement présentés dans des
emballages emballés sans discours d'accompagnement.
Pause pour le repas de midi. Jonas s'est rendu compte qu'il avait faim.
Lui et ses camarades de groupe se sont rassemblés près des tables
devant l'Auditorium et ont pris leur nourriture emballée. Hier, il y avait eu
de la gaieté au déjeuner, beaucoup de taquineries et d'énergie.
Mais aujourd'hui, le groupe se tenait anxieusement, séparé des autres
enfants. Jonas a regardé les nouveaux Nines graviter vers leurs vélos en
attente, chacun admirant son badge. Il vit les Dix caresser leurs nouveaux
cheveux raccourcis, les femmes secouer la tête pour sentir la légèreté
inhabituelle sans les lourdes tresses qu'elles avaient portées si longtemps.
"J'ai entendu parler d'un gars qui était absolument certain qu'il allait
être nommé ingénieur", marmonna Asher pendant qu'ils mangeaient, "et
à la place, ils lui ont donné un ouvrier sanitaire. Il est sorti le lendemain, a
sauté dans la rivière, a traversé à la nage et a rejoint la prochaine
communauté où il est venu. Personne ne l'a jamais revu.
Jonas éclata de rire. "Quelqu'un a inventé cette histoire, Ash," dit-il.
"Mon père a dit qu'il avait entendu cette histoire quand il avait douze ans."
Mais Asher n'était pas rassuré. Il regardait la rivière là où elle était
visible derrière l'Auditorium. "Je ne sais même pas très bien nager", a-t-il
déclaré. "Mon instructeur de natation a dit que je n'avais pas le bon
garçon ou quelque chose comme ça."
47
Machine Translated by Google

"Flottabilité," le corrigea Jonas. pouvait postuler pour les enfants, avait toujours réussi.
"Peu importe. Je ne l'ai pas. Je coule." Comme l'appariement des conjoints et la nomination et le placement des

« Quoi qu'il en soit, fit remarquer Jonas, avez-vous déjà connu quelqu'un nouveaux enfants, les affectations ont été scrupuleusement réfléchies par

– je veux dire vraiment connu, Asher, pas seulement entendu une histoire à le comité des anciens.

ce sujet – qui a rejoint une autre communauté ? Il était certain que sa mission, quelle qu'elle soit, et celle d'Asher aussi,
serait la bonne pour eux. Il souhaitait seulement que la pause de midi se

"Non," admit Asher à contrecœur. "Mais tu peux. C'est dit dans le termine, que le public rentre dans l'Auditorium et que le suspense se

règlement. Si tu n'es pas à la hauteur, tu peux postuler pour Ailleurs et être termine.

libéré. Ma mère dit qu'une fois, il y a environ dix ans, quelqu'un a postulé et
est parti le lendemain." Puis il gloussa. "Elle m'a dit ça parce que je la Comme en réponse à son souhait inexprimé, le signal est venu

rendais folle. Elle a menacé de postuler pour Else where." et la foule commença à se diriger vers les portes.

"Elle plaisantait."
"Je sais. Mais c'était vrai, ce qu'elle a dit, que quelqu'un a fait ça une
fois. Elle a dit que c'était vraiment vrai. Ici aujourd'hui et parti demain. Jamais
revu. Pas même une Cérémonie de Libération."

Jonas haussa les épaules. Cela ne l'inquiétait pas. Comment quelqu'un

pourrait-il ne pas s'intégrer? La communauté était si méticuleusement
ordonnée, les choix si soigneusement faits.
Même le jumelage des conjoints a reçu une telle considération que
parfois un adulte qui a demandé à recevoir un conjoint a attendu des mois,
voire des années avant qu'un jumelage ne soit approuvé et annoncé. Tous
les facteurs — disposition, niveau d'énergie, intelligence et intérêts —
devaient correspondre et interagir parfaitement. La mère de Jonas, par
exemple, avait une intelligence supérieure à celle de son père ; mais son
père avait un caractère plus calme. Ils se sont équilibrés.

Leur Match, qui comme tous les Matchs avait été surveillé par le Comité des
Anciens pendant trois ans avant qu'ils

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48
Machine Translated by Google

puisqu'il y avait d'autres Nineteens, bien sûr, dans chaque

tranche d'âge. Et aujourd'hui, maintenant que les nouveaux Onze
avaient avancé ce matin, il y avait deux Onze-19. A la pause de
midi, il avait échangé des sourires avec la nouvelle, une femme
timide nommée Harriet.
Mais la duplication n'était que pour ces quelques heures. Très
7
bientôt, il ne serait plus un Onze mais un Douze, et l'âge n'aurait
plus d'importance. Il serait un adulte, comme ses parents, quoique
nouveau et encore sans formation.
Asher avait quatre ans et était maintenant assis dans la rangée devant Jonas.
Maintenant, le groupe de Jonas avait pris une nouvelle place dans
Il recevrait sa quatrième affectation.
l'Auditorium, échangeant avec les nouveaux Elevens, de sorte qu'ils
Fiona, dix-huit ans, était à sa gauche ; de l'autre côté était assis
étaient assis tout en avant, juste avant la scène.
Twenty, un mâle nommé Pierre que Jonas n'aimait pas beaucoup.
Ils étaient classés selon leurs numéros d'origine, les numéros
Pierre était très sérieux, pas très drôle, et aussi anxieux et bavard.
qui leur avaient été donnés à la naissance. Les chiffres étaient
« As-tu vérifié les règles, Jonas ? Pierre chuchotait toujours
rarement utilisés après la dénomination. Mais chaque enfant
solennellement. "Je ne suis pas sûr que ce soit dans les règles."
connaissait son numéro, bien sûr. Parfois, les parents les
Habituellement, c'était une chose stupide dont personne ne se
utilisaient pour irriter la mauvaise conduite d'un enfant, indiquant
souciait - ouvrir sa tunique si c'était un jour avec une brise; faire
que la malice rendait indigne d'un nom. Jonas riait toujours quand
un bref essai sur le vélo d'un ami, juste pour découvrir le sensation
il entendait un parent, exaspéré, crier sèchement à un bambin
différente de celui-ci.
pleurnichard : « Ça suffit, Vingt-trois ! »
Le premier discours de la Cérémonie des Douze a été
Jonas avait dix-neuf ans. Il avait été le dix-neuvième nouveau-
prononcé par l'ancien en chef, le chef de la communauté élu tous
né de son année. Cela signifiait qu'à sa nomination, il était déjà
les dix ans. Le discours était sensiblement le même chaque
debout et avait les yeux brillants, bientôt pour marcher et parler.
année : rappel du temps de l'enfance et de la période de
Cela lui avait donné un léger avantage la première année ou
préparation, des responsabilités à venir de la vie d'adulte, de
deux, un peu plus de maturité que beaucoup de ses camarades
l'importance profonde de l'Affectation, du sérieux de la formation à
de groupe qui étaient nés dans les derniers mois de cette année.
venir.
Mais cela s'est égalisé, comme toujours, par trois.
Ensuite, l'Aînée en chef a avancé dans son discours.
Après trois, les enfants ont progressé à peu près au même
"C'est le moment", a-t-elle commencé, en les regardant directement, où
niveau, bien que par leur premier numéro un puisse toujours dire
l'on reconnaît les différences. Vous les onze avez passé toutes vos
qui avait quelques mois de plus que les autres dans son groupe.
années jusqu'à présent à apprendre à vous intégrer, à la norme
Techniquement, le numéro complet de Jonas était onze-dix-neuf,

50 51
Machine Translated by Google
isez votre comportement, pour freiner toute impulsion qui pourrait vous
démarquer du groupe.
'' Mais aujourd'hui, nous honorons vos différences. Ils ont dissuadé
miné votre avenir."
Elle a commencé à décrire le groupe de cette année et sa variété de
personnalités, bien qu'elle n'ait nommé personne par son nom. Elle a
mentionné qu'il y en avait un qui avait des compétences singulières en
matière de soins, un autre qui aimait les nouveaux-nés, un avec des
aptitudes scientifiques inhabituelles et un quatrième pour qui le travail
physique était un plaisir évident. Jonas remua sur son siège, essayant
de reconnaître chaque référence comme l'un de ses compagnons de
groupe. Les compétences de gardiennage étaient sans aucun doute
celles de Fiona, à sa gauche ; il se souvenait avoir remarqué la tendresse
avec laquelle elle avait baigné le Vieux. Celui qui possédait probablement
des aptitudes scientifiques était Benjamin, l'homme qui avait conçu un
nouvel équipement important pour le centre de réadaptation.
Il n'a rien entendu qu'il ait reconnu comme étant lui-même, Jonas.
Enfin, l'aînée en chef a rendu hommage au travail acharné de son
comité, qui avait effectué les observations avec tant de minutie tout au
long de l'année. Le Comité des Anciens s'est levé et a été salué par des
applaudissements. Jonas remarqua qu'Asher bâillait légèrement,
couvrant poliment sa bouche avec sa main.
Puis, enfin, l'aîné en chef a appelé le numéro un sur la scène et les
affectations ont commencé.
Chaque annonce était longue, accompagnée d'un discours adressé
aux nouveaux Douze. Jonas a essayé de faire attention lorsque One,
souriant joyeusement, a reçu son affectation en tant que préposée à
l'écloserie ainsi que des mots d'éloges pour son enfance passée à faire
de nombreuses heures de bénévolat là-bas, et son intérêt évident pour
le processus important de fournir de la nourriture à la communauté.
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La numéro un – elle s'appelait Madeline – revint enfin, sous les
applaudissements, à sa place, portant le nouvel insigne qui la désignait
comme préposée à l'écloserie. Jonas était certainement heureux que
cette affectation ait été priseÿ; il ne l'aurait pas voulu. Mais il adressa à
Madeline un sourire de félicitations.
Lorsque Two, une femme nommée Inger, a reçu son affectation en
tant que mère de naissance, Jonas s'est souvenu que sa mère avait
qualifié cela de travail sans honneur. Mais il pense que le Comité a
bien choisi. Inger était une gentille fille bien qu'un peu paresseuse, et
son corps était fort. Elle profiterait des trois années de chouchoutage
qui suivraient sa brève formation ; elle accoucherait facilement et bien;
et la tâche d'ouvrier qui suivrait utiliserait sa force, la maintiendrait en
bonne santé et imposerait l'autodiscipline. Inger souriait lorsqu'elle
reprit sa place. Mère de naissance était un travail important, même s'il
manquait de prestige.
Jonas remarqua qu'Asher avait l'air nerveux. Il n'arrêtait pas de
tourner la tête et de jeter un coup d'œil à Jonas jusqu'à ce que le chef
de groupe doive lui infliger un châtiment silencieux, un mouvement
pour s'asseoir et faire face à l'avant.
Trois, Isaac, a reçu une affectation en tant qu'instructeur de six, ce
qui lui a évidemment plu et était bien mérité.
Maintenant, il y avait trois affectations terminées, aucune d'entre elles
n'aurait plu à Jonas – non pas qu'il aurait pu être une mère de
naissance, de toute façon, réalisa-t-il avec amusement.
Il essaya de trier la liste dans son esprit, les missions possibles qui
restaient. Mais il y en avait tellement qu'il y renonça ; et de toute façon,
maintenant c'était au tour d'Asher. Il a prêté une attention stricte à son
ami qui est monté sur scène et s'est tenu consciemment à côté de
l'ancien en chef.
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Machine Translated by Google
«ÿNous tous dans la communauté connaissons et apprécions
Asherÿ», a commencé l'ancien en chef. Asher a souri et s'est gratté une
jambe avec l'autre pied. Le public a ri doucement.
«ÿLorsque le comité a commencé à examiner la mission d'Asher,ÿ»,
a-t-elle poursuivi, «ÿil y avait des possibilités qui ont été immédiatement
écartées. Certaines n'auraient manifestement pas été bonnes pour Asher.
''Par exemple,'' dit-elle en souriant, ''nous n'avons pas considéré
pour un instant désignant Asher comme Instructeur des Trois.''
Le public hurla de rire. Asher rit aussi, l'air penaud mais ravi de
l'attention particulière. Les Instructeurs de Trois étaient chargés de
l'acquisition du langage correct.
«ÿEn faitÿ», a poursuivi l'aînée en chef, riant un peu elle-même,
«ÿnous avons même pensé à un châtiment rétroactif pour celui qui avait
été l'instructeur des trois d'Asher il y a si longtemps. Lors de la réunion
où Asher a été discuté, nous avons raconté de nombreuses histoires
dont nous nous souvenions tous de ses jours d'acquisition du langage.
«ÿSurtout, dit-elle en riant, la différence entre un en-cas et une
collation. Tu te souviens, Asherÿ?ÿ»
Asher hocha la tête avec regret et le public éclata de rire.
Jonas aussi. Il s'en souvenait, même s'il n'était lui-même qu'un Trois à
l'époque.
La punition utilisée pour les petits enfants était un système réglementé
de coups avec la baguette de discipline : une arme fine et flexible qui
piquait douloureusement lorsqu'elle était maniée. Les spécialistes de la
petite enfance ont été formés très soigneusement aux méthodes de
discipline : une claque rapide sur les mains pour une petite inconduite
mineure ; trois claques plus nettes sur les jambes nues pour une
deuxième infraction.
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Pauvre Asher, qui parlait toujours trop vite et mélangeait les mots,
même quand il était tout petit. En tant que 3, avide de jus et de craquelins
à l'heure du goûter, il a dit un jour «smack» au lieu de «snack» alors qu'il
faisait la queue pour la friandise du matin.
Jonas s'en souvenait clairement. Il voyait encore le petit Asher, se
tortillant d'impatience dans la file. Il se souvenait de l'appel joyeux de la
voix : «ÿJe veux ma claqueÿ!ÿ»
Les autres Trois, dont Jonas, avaient ri nerveusement. "Snack!",
corrigèrent-ils. ''Tu voulais dire snack, Asherÿ!''
Mais l'erreur avait été commise. Et la précision du langage était l'une des
tâches les plus importantes des petits enfants. Asher avait demandé une
gifle.
La baguette de discipline, dans la main de l'éducatrice, siffla lorsqu'elle
tomba sur les mains d'Asher. Asher gémit, grimaça et se corrigea
instantanément.
« Collation, » murmura-t-il.
Mais le lendemain matin, il avait recommencé. Et encore la semaine
suivante. Il ne semblait pas pouvoir s'arrêter, bien qu'à chaque laps de
temps la baguette de discipline revenait, s'intensifiant en une série de
coups douloureux qui laissaient des marques sur les jambes d'Asher.
Finalement, pendant un certain temps, Asher a complètement cessé de
parler, alors qu'il était un Trois.
"Pendant un certain temps", a déclaré l'aîné en chef, racontant l'histoire, nous
avons eu un Asher silencieuxÿ! Mais il a appris.''
Elle se tourna vers lui avec un sourire. ''Quand il a recommencé à
parler, c'était avec plus de précision. Et maintenant, ses manquements
sont très rares. Ses corrections et ses excuses sont très rapides.
Et sa bonne humeur est à toute épreuve.'' Le public a murmuré en signe
d'accord. La bonne humeur d'Asher était bien connue dans toute la
communauté.
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Machine Translated by Google
'' Asher. '' Elle éleva la voix pour faire une déclaration officielle.
''Nous vous avons confié l'affectation de directeur adjoint des loisirs.''
Elle a accroché son nouveau badge alors qu'il se tenait à côté d'elle,
rayonnant. Puis il s'est retourné et a quitté la scène sous les
applaudissements du public. Lorsqu'il eut repris son siège, l'aînée en
chef baissa les yeux vers lui et prononça les paroles qu'elle avait dites
quatre fois et qu'elle dirait à chaque nouveau Douze.
D'une manière ou d'une autre, elle lui a donné une signification particulière pour chacun d'eux.
'' Asher,'' dit-elle, '' merci pour ton enfance.''
Les affectations continuèrent, et Jonas regarda et écouta, soulagé
maintenant par la merveilleuse affectation que son meilleur ami avait
reçue. Mais il appréhendait de plus en plus à mesure que les siens
approchaient. Maintenant, les nouveaux Douze de la rangée devant eux
avaient tous reçu leur insigne. Ils les touchaient pendant qu'ils étaient
assis, et Jonas savait que chacun pensait à l'entraînement qui les
attendait. Pour certains - un homme studieux avait été choisi comme
docteur, une femme comme ingénieur et un autre pour le droit et la
justice - ce serait des années de travail acharné et d'études. D'autres,
comme les ouvriers et les mères de naissance, auraient une période de
formation beaucoup plus courte.
Dix-huit ans, Fiona, à sa gauche, a été appelée. Jonas savait qu'elle
devait être nerveuse, mais Fiona était une femme calme. Elle était
restée assise tranquillement, sereinement, tout au long de la Cérémonie.
Même les applaudissements, bien qu'enthousiastes, semblaient
sereins lorsque Fiona s'est vu confier l'importante affectation de Preneur
de soin des anciens. C'était parfait pour une fille aussi sensible et douce,
et son sourire était satisfait et heureux quand elle reprit sa place à côté
de lui.
56
Jonas se prépara à marcher jusqu'à la scène lorsque les
applaudissements se terminèrent et que l'ancien en chef prit le dossier
suivant et baissa les yeux vers le groupe pour appeler les douze
nouveaux suivants. Il était calme maintenant que son tour était venu.
Il prit une profonde inspiration et lissa ses cheveux avec sa main.
''Vingt ans,'' entendit-il clairement sa voix. ''Pierre.''
Elle m'a sauté, pensa Jonas, abasourdi. Avait-il mal entendu ? Non.
Il y eut un silence soudain dans la foule, et il sut que toute la communauté
s'était rendu compte que l'ancien en chef était passé de dix-huit à vingt,
laissant un vide.
A sa droite, Pierre, l'air étonné, se leva de son siège et monta sur scène.
Une erreur. Elle a fait une erreur. Mais Jonas savait, même s'il y
pensait, que non. L'aîné en chef n'a fait aucune erreur. Pas à la
Cérémonie des Douze.
Il se sentait étourdi et ne pouvait pas concentrer son attention. Il
n'entendit pas ce que l'Affectation Pierre reçut, et ne fut que faiblement
conscient des applaudissements lorsque le garçon revint, portant son
nouveau badge. Puis : Vingt et un. Vingt-deux.
Les numéros ont continué dans l'ordre. Jonas était assis, étourdi,
alors qu'ils entraient dans les années 30, puis dans les années 40,
approchant de la fin. A chaque fois, à chaque annonce, son cœur bondit
un instant, et il eut des pensées folles. Peut-être qu'elle appellerait
maintenant son nom. Aurait-il oublié son propre numéro ? Non. Il avait
toujours eu dix-neuf ans. Il était assis à la place marquée Nineteen.
Mais elle l'avait sauté . Il vit les autres de son groupe lui jeter un coup
d'œil, gênés, puis détourner rapidement les yeux. Il vit un regard inquiet
sur le visage de son chef de groupe.
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Machine Translated by Google
Il courba les épaules et essaya de se faire plus petit sur le
siège. Il voulait disparaître, s'effacer, ne pas exister. Il n'a pas
osé se retourner et trouver ses parents dans la foule. Il ne
supportait pas de voir leurs visages assombris par la honte.
Jonas baissa la tête et chercha dans son esprit.
Qu'avait-il fait de mal ?
58
8
Le public était visiblement mal à l'aise. Ils ont applaudi à la
mission finaleÿ; mais les applaudissements étaient au coup par
coup, et non plus un crescendo d'enthousiasme uni. Il y eut des
murmures de confusion.
Jonas joignit ses mains, applaudissant, mais c'était un geste
automatique et dénué de sens dont il n'était même pas conscient.
Son esprit avait exclu toutes les émotions précédentes : l'anticipation,
l'excitation, la fierté et même la parenté heureuse avec ses amis.
Maintenant, il ne ressentait plus que de l'humiliation et de la terreur.
L'aîné en chef a attendu les applaudissements gênés sous
dégrossi. Puis elle reprit la parole.
"Je sais," dit-elle de sa voix vibrante et gracieuse, "que
vous êtes tous concernés. Que vous pensez que j'ai fait une
erreur."
Elle a souri. La communauté, soulagée très légèrement
de son malaise par sa déclaration bénigne, semblait respirer
plus facilement. C'était très silencieux.
Jonas leva les yeux.
"Je vous ai causé de l'anxiété," dit-elle. "Je m'excuse
auprès de ma communauté." Sa voix coulait sur la foule
rassemblée.
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Machine Translated by Google
"Nous acceptons vos excuses", ont-ils tous prononcé ensemble.
''Jonas,'' dit-elle en le regardant, ''Je m'excuse auprès de
toi en particulier. Je t'ai causé de l'angoisse.''
"J'accepte vos excuses", répondit Jonas d'une voix tremblante.
"S'il vous plaît, venez sur scène maintenant."
Plus tôt dans la journée, s'habillant dans sa propre demeure, il avait pratiqué
le genre de marche désinvolte et assurée qu'il espérait pouvoir faire jusqu'à la
scène quand son tour serait venu. Tout cela était désormais oublié. Il se força
simplement à se lever, à bouger ses pieds qui lui semblaient lourds et maladroits,
à avancer, à monter les marches et à travers la plate-forme jusqu'à ce qu'il se
tienne à ses côtés.
Pour la rassurer, elle plaça son bras sur ses épaules tendues.
"Jonas n'a pas été assigné", a-t-elle informé la foule, et son cœur s'est serré.
Puis elle a continué. "Jonas a été sélectionné."
Il cligna des yeux. Qu'est-ce que cela signifiait ? Il se sentait collectif,
interpellation du public. Eux aussi étaient perplexes.
D'une voix ferme et autoritaire, elle annonça : « Jonas a
été sélectionné pour être notre prochain Receveur de Mémoire."
Puis il entendit le halètement - l'inspiration soudaine, tirée brusquement par
l'étonnement, par chacun des citoyens assis. Il a vu leurs visages; les yeux
s'agrandirent d'admiration.
Et il ne comprenait toujours pas.
"Une telle sélection est très, très rare", a déclaré le chef ancien au public.
"Notre communauté n'a qu'un seul receveur. C'est lui qui forme son successeur.
"Nous avons notre récepteur actuel depuis très longtemps",
elle a continué. Jonas suivit ses yeux et vit que
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elle regardait l'un des Anciens. Le Comité des Anciens siégeait en groupe ; et les
yeux de l'ancien en chef étaient maintenant sur celui qui était assis au milieu
mais semblait étrangement séparé d'eux. C'était un homme que Jonas n'avait
jamais remarqué auparavant, un homme barbu aux yeux pâles. Il regardait Jonas
attentivement.
"Nous avons échoué lors de notre dernière sélection", a déclaré
solennellement le chef ancien. "C'était il y a dix ans, quand Jonas n'était qu'un
bambin. Je ne m'attarderai pas sur l'expérience car elle nous cause à tous un
malaise terrible."
Jonas ne savait pas à quoi elle faisait référence, mais il pouvait sentir
l'inconfort du public. Ils se déplaçaient mal à l'aise sur leurs sièges.
"Nous n'avons pas été pressés cette fois-ci", a-t-elle poursuivi. "Nous ne
pouvions pas nous permettre un autre échec."
"Parfois," continua-t-elle, parlant maintenant d'un ton plus léger, relâchant
la tension dans l'Auditorium, "nous ne sommes pas entièrement certains des
Missions, même après les observations les plus minutieuses. Parfois, nous
craignons que celle qui nous est assignée ne se développe pas, par la formation,
chaque attribut est nécessaire. Onze sont encore des enfants, après tout. Ce
que nous observons comme espièglerie et patience - les conditions requises
pour devenir nourricier - pourrait, avec la maturité, se révéler simplement comme
de la folie et de l'indolence. Nous continuons donc à observer pendant la
formation, et de modifier le comportement lorsque
nécessaire.
"Mais le receveur en formation ne peut être observé, ne peut être modifié.
Cela est indiqué très clairement dans les règles. Il doit être seul, à l'écart,
pendant qu'il est préparé par le receveur actuel pour le travail qui est le les plus
honorés de notre communauté. »
61
Machine Translated by Google
Seule? Une part? Jonas écoutait avec un malaise croissant.
''Par conséquent, la sélection doit être solide. Ce doit être un
choix unanime du Comité. Ils ne peuvent avoir aucun doute, même éphémère.
Si, au cours du processus, un Aîné rapporte un rêve d'incertitude, ce rêve a
le pouvoir d'écarter instantanément un candidat.
'' Jonas a été identifié comme receveur possible il y a de nombreuses
années. Nous l'avons scrupuleusement observé. Il n'y avait pas de rêves
d'incertitude.
"Il a montré toutes les qualités qu'un receveur doit avoir."
Avec sa main toujours fermement sur son épaule, l'aînée en chef a
énuméré les qualités.
« Renseignement », dit-elle. "Nous savons tous que Jonas
a été l'un des meilleurs élèves tout au long de ses années d'école.
« Intégrité », dit-elle ensuite. "Jonas a, comme nous tous, commis des
transgressions mineures." Elle lui sourit. "Nous nous attendons à cela. Nous
espérions également qu'il se présenterait rapidement pour être châtié, et il l'a
toujours fait.
"Courage," continua-t-elle. "Un seul d'entre nous ici aujourd'hui a déjà
suivi la formation rigoureuse requise pour un séquestre.
Il est, bien entendu, le membre le plus important du Comité : l'actuel Receveur.
C'est lui qui a rappelé
nous, encore et encore, du courage requis.
"Jonas", dit-elle en se tournant vers lui, mais d'une voix que toute la
communauté pouvait entendre, "l'entraînement qui vous est demandé implique
de la douleur. De la douleur physique."
Il sentit la peur flotter en lui.
"Tu n'as jamais vécu ça. Oui, tu t'es écorché les genoux en tombant de
vélo. Oui, tu t'es écrasé le doigt dans une porte l'année dernière."
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Jonas hocha la tête, acceptant, alors qu'il se souvenait de l'incident, et
sa misère qui l'accompagne.
"Mais vous serez confronté, maintenant, expliqua-t-elle doucement, à
une douleur d'une ampleur qu'aucun de nous ici ne peut comprendre car
elle dépasse notre expérience. Le receveur lui-même n'a pas été en mesure
de la décrire, seulement pour nous le rappeler. que tu y serais confronté,
qu'il te faudrait un immense courage, on ne peut pas te préparer à ça.
"Mais nous sommes certains que vous êtes courageux", lui dit-elle.
Il ne se sentait pas courageux du tout. Pas maintenant.
"Le quatrième attribut essentiel," dit le Grand Ancien, "est la sagesse.
Jonas ne l'a pas encore acquise. L'acquisition de la sagesse passera par
sa formation.
"Nous sommes convaincus que Jonas a la capacité d'acquérir
sagesse. C'est ce que nous recherchions.
"Enfin, Le Récepteur doit avoir une qualité de plus, et c'en est une que
je ne peux que nommer, mais pas décrire. Je ne la comprends pas. Vous,
les membres de la communauté, ne la comprendrez pas non plus. Peut-
être que Jonas le fera, car Receiver nous a dit que Jonas avait déjà cette
qualité. Il l'appelle la capacité de voir au-delà.
L'aînée en chef a regardé Jonas avec une question en elle
les yeux. Le public l'a également regardé. Ils étaient silencieux.
Il se figea un instant, rongé par le désespoir. Il ne l'avait pas , le quoi-
qu'elle-ait-dit. Il ne savait pas ce que c'était. C'était maintenant le moment où
il devait
avouer, dire : "Non, je ne le fais pas. Je ne peux pas", et se jeter à leur merci,
leur demander pardon, leur expliquer qu'il avait été mal choisi, qu'il n'était pas
du tout le bon.
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Machine Translated by Google
Mais quand il regarda à travers la foule, la mer de visages, la
chose se reproduisit. La chose qui était arrivée avec la pomme.
Ils ont changé.
Il cligna des yeux, et c'était parti. Ses épaules se redressèrent
légèrement. Brièvement, il ressentit pour la première fois une petite pointe
de certitude.
Elle le regardait toujours. Ils l'étaient tous.
« Je pense que c'est vrai », a-t-il dit au grand aîné et à la
communauté. "Je ne comprends pas encore. Je ne sais pas ce que c'est.
Mais parfois je vois quelque chose. Et peut-être que c'est au-delà."
Elle retira son bras de ses épaules.
"Jonas," dit-elle, ne s'adressant pas à lui seul mais à toute la
communauté dont il faisait partie, "tu seras formé pour être notre
prochain Receveur de la Mémoire. Nous te remercions pour ton
enfance."
Puis elle se retourna et quitta la scène, le laissa là seul, debout
et face à la foule, qui commença spontanément le murmure collectif
de son nom.
"Jonas." C'était un murmure au débutÿ: étouffé, à peine audible
devenu. ''Jonas. Jonas."
Puis plus fort, plus vite. "JONAS. JONAS. JONAS."
Avec le chant, Jonas le savait, la communauté l'acceptait, lui et
son nouveau rôle, lui donnant vie, comme ils l'avaient donné au
nouveau-né Caleb. Son cœur se gonflait de gratitude et de fierté.
Mais en même temps, il était rempli de peur. Il ne savait pas ce que
signifiait sa sélection. Il ne savait pas ce qu'il allait devenir.
Ou ce qu'il deviendrait.
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9
Maintenant, pour la première fois de ses douze années de vie,
Jonas se sentait séparé, différent. Il se souvint de ce que l'aîné en
chef avait dit : que sa formation serait seul et à part.
Mais sa formation n'avait pas encore commencé et déjà, en
sortant de l'Auditorium, il sentait la distance. Tenant le dossier
qu'elle lui avait donné, il se fraya un chemin à travers la foule, à la
recherche de sa cellule familiale et d'Aser. Les gens s'écartaient
pour lui. Ils l'ont observé. Il croyait entendre des murmures.
"Cendre!" appela-t-il, repérant son ami près des rangées de
bicyclettes. "Rentre avec moi ?"
"Sûr." Asher sourit, son sourire habituel, amical et familier.
Mais Jonas ressentit un moment d'hésitation de la part de son ami,
une incertitude.
"Félicitations", a déclaré Asher.
"Toi aussi," répondit Jonas. "C'était vraiment drôle, quand elle a
parlé des claques. Vous avez eu plus d'applaudissements que
presque n'importe qui d'autre."
Les autres nouveaux Douze se regroupèrent à proximité, plaçant
soigneusement leurs dossiers dans les conteneurs de transport à
l'arrière des vélos. Dans chaque logement ce soir, ils seraient
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Machine Translated by Google
étudier les instructions pour le début de leur formation.
Chaque nuit, pendant des années, les enfants avaient mémorisé les leçons
requises pour l'école, bâillant souvent d'ennui.
Ce soir, ils commenceraient tous avec impatience à mémoriser les règles
de leurs devoirs d'adultes.
«ÿFélicitations, Asherÿ!ÿ» quelqu'un a appelé. Puis cette hésitation à
nouveau. «ÿToi aussi, Jonasÿ!ÿ»
Asher et Jonas ont répondu en félicitant leurs camarades de groupe.
Jonas a vu ses parents le regarder de l'endroit où leurs propres vélos
l'attendaient. Lily avait déjà été attachée à son siège.
Il salua. Ils lui firent signe en souriant, mais il remarqua que Lily le
regardait solennellement, son pouce dans sa bouche.
Il se rendit directement chez lui, n'échangeant que de petites
plaisanteries et des remarques sans importance avec Asher.
"A demain matin, directeur des loisirs !" il
cria, descendant de cheval devant sa porte tandis qu'Asher continuait.
"D'accordÿ! À bientôtÿ!" Asher a rappelé. Encore une fois, il y eut juste
un moment où les choses n'étaient plus tout à fait les mêmes, n'étaient
plus tout à fait comme elles l'avaient toujours été à travers la longue amitié.
Peut-être l'avait-il imaginé. Les choses ne pouvaient pas changer, avec
Asher.
Le repas du soir était plus calme que d'habitude. Lily parlait de ses
projets de bénévolat ; elle commencerait, dit-elle, au Centre de Nourriture,
puisqu'elle était déjà experte dans l'alimentation de Gabriel.
''Je sais," ajouta-t-elle rapidement, quand son père lui lança un regard
d'avertissement, "je ne mentionnerai pas son nom. Je sais que je ne suis
pas censé connaître son nom.
"J'ai hâte que demain arrive", dit-elle joyeusement.
Jonas soupira mal à l'aise. ''Je peux,'' marmonna-t-il.
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"Vous avez été très honoré", a déclaré sa mère. "Votre père et moi
sommes très fiers."
"C'est le travail le plus important dans la communauté", a déclaré
le père.
"Mais l'autre soir, tu as dit que le travail de faire
Les affectations étaient les plus importantesÿ!''
Mère hocha la tête. ''Ceci est différent. Ce n'est pas un travail, vraiment.
Je n'ai jamais pensé, je n'ai jamais imaginé... receveur."
" Elle s'arrêta. ''Il n'y a qu'un
"Mais le chef ancien a dit qu'ils avaient fait une sélection
avant, et qu'il a échoué. De quoi parlait-elle?"
Ses deux parents hésitaient. Enfin son père décrit la sélection
précédente. '' C'était à peu près comme c'était aujourd'hui, Jonas - le
même suspense, comme un Onze avait été ignoré lorsque les Missions
ont été données. Puis l'annonce, quand ils ont choisi celui-là – Jonas l'a
"
interrompu. "Quel était son nom?"
Sa mère a répondu: "Elle, pas la sienne. C'était une femelle. Mais nous
ne devons jamais prononcer le nom, ni l'utiliser à nouveau pour un nouvel
enfant."
Jonas était choqué. Un nom désigné Not-to-Be
Spoken indiquait le plus haut degré de disgrâce.
"Ce qui lui est arrivé?" demanda-t-il nerveusement.
Mais ses parents avaient l'air vide. "Nous ne savons pas", son fa
dit-il mal à l'aise. « Nous ne l'avons jamais revue.
Un silence tomba sur la pièce. Ils se regardèrent.
Enfin sa mère, se levant de table, dit : « Vous avez été très honoré, Jonas.
Très honoré.
Seul dans sa chambre à coucher, prêt à se coucher, Jonas ouvrit enfin
son dossier. Certains des autres Douze, il n'avait pas
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ticed, avait reçu des chemises épaisses avec des pages imprimées. Il imaginait
Benjamin, l'homme scientifique de son groupe, s'apprêtant à lire des pages
de règles et d'instructions avec délectation.
Il imagina Fiona souriant de son doux sourire alors qu'elle se penchait sur les
listes de devoirs et de méthodes qu'elle serait tenue d'apprendre dans les
jours à venir.
Mais son propre dossier était étonnamment proche du vide. À l'intérieur
il n'y avait qu'une seule feuille imprimée. Il l'a lu deux fois.
JONAS
RÉCEPTEUR DE MÉMOIRE
1. Rendez-vous immédiatement à la fin des heures de classe
chaque jour à l'entrée de l'Annexe derrière la Maison de l'Ancien
et présentez-vous au préposé.
2. Rendez-vous immédiatement à votre logement à la fin
des heures de formation chaque jour.
3. À partir de ce moment, vous êtes exempté des règles régissant
l'impolitesse. Vous pouvez poser n'importe quelle question à
n'importe quel citoyen et vous recevrez des réponses.
4. Ne discutez de votre formation avec aucun autre membre
de la communauté, y compris les parents et les Aînés.
5. A partir de ce moment, il vous est interdit de raconter
des rêves.
6. Sauf en cas de maladie ou de blessure non liée à votre
entraînement, ne demandez aucun médicament.
7. Vous n'êtes pas autorisé à demander une libération.
8. Vous pouvez mentir.
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Jonas était stupéfait. Qu'adviendrait-il de ses vaisseaux amis ? Ses heures
insensées à jouer au ballon ou à faire du vélo le long de la rivièreÿ? Ces
moments avaient été heureux et vitaux pour lui. Allaient-ils lui être complètement
enlevés, maintenant ? Les instructions logistiques simples – où aller et quand
– étaient attendues. Bien sûr, il fallait dire à chaque Douze où, comment et
quand se présenter à l'entraînement. Mais il était un peu consterné que son
emploi du temps ne laisse apparemment pas de temps pour les loisirs.
L'exemption de grossièreté l'effraya. En le relisant, cependant, il se rendit
compte que cela ne l'obligeait pas à être impoli ; cela lui laissait simplement le
choix. Il était certain qu'il n'en profiterait jamais. Il était si complètement, si
profondément habitué à la courtoisie au sein de la communauté que l'idée de
poser une question intime à un autre citoyen, d'attirer l'attention de quelqu'un
sur un point embarrassant, était déconcertante.
L'interdiction de raconter des rêves, pensait-il, ne serait pas un vrai
problème. Il rêvait si rarement que la narration de rêves ne lui venait pas
facilement de toute façon, et il était content d'en être dispensé. Il se demanda
brièvement, cependant, comment y faire face au repas du matin. Et s'il rêvait
– devait-il simplement dire à sa cellule familiale, comme il le faisait si souvent,
de toute façon, qu'il ne l'avait pas fait ? Ce serait un mensonge. Pourtant, la
règle finale disait… eh bien, il n'était pas tout à fait prêt à penser à la règle
finale sur la page.
La restriction des médicaments l'énervait. Des médicaments
a toujours été accessible aux citoyens, même aux enfants, par l'intermédiaire
de leurs parents. Quand il avait écrasé son doigt dans la porte, il avait
rapidement, haletant dans le haut-parleur, prévenu sa mère ; elle avait
réquisitionné à la hâte des anti-douleurs
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Machine Translated by Google

médicaments qui avaient été promptement livrés à son domicile. Presque
instantanément, la douleur atroce dans sa main avait diminué jusqu'au
battement qui était, maintenant, tout ce dont il pouvait se souvenir de
l'expérience.
En relisant la règle numéro 6, il s'est rendu compte qu'un doigt écrasé
tombait dans la catégorie «ÿsans rapport avec l'entraînementÿ». Donc, si cela
se reproduisait un jour - et il était presque certain que cela ne se reproduirait
mensonge mentionné, bien sûr. Mais la raison de la précision du langage
était de s'assurer que des mensonges involontaires ne soient jamais proférés.
A-t-il compris qu'ils lui ont demandé. Et il l'avait fait.
Il n'avait jamais, de mémoire, été tenté de mentir.
Asher n'a pas menti. Lily n'a pas menti. Ses parents n'ont pas menti.
Personne ne l'a fait. À moins que ...

pasÿ; il avait fait très attention près des portes lourdes depuis l'accident ! — il Maintenant, Jonas avait une pensée qu'il n'avait jamais eue auparavant.
pouvait encore recevoir des médicaments. Cette nouvelle pensée était effrayante. Et si d'autres — adultes — avaient,
La pilule qu'il prenait maintenant, chaque matin, n'était pas non plus liée à en devenant Douze, reçu dans leurs instructions la même phrase terrifiante ?
formation. Il continuerait donc à recevoir la pilule.
Mais il se souvint avec inquiétude de ce que l'ancien en chef avait dit au Et s'ils avaient tous été instruits : vous pouvez mentir ?
sujet de la douleur qui viendrait avec sa formation. Elle l'avait qualifié Son esprit chancela. Maintenant, habilité à poser des questions de la plus
d'indescriptible. grande impolitesse - et promis des réponses - il pouvait, en théorie (même si
Jonas déglutit difficilement, essayant sans succès d'imaginer à quoi c'était presque inimaginable), demander à quelqu'un, un adulte, son père
pourrait ressembler une telle douleur, sans aucun médicament. Mais cela peut-être : "Tu mens ? -
dépassait son entendement. Mais il n'aurait aucun moyen de savoir si la réponse qu'il
Il n'a ressenti aucune réaction à la règle numéro 7. Il n'avait jamais reçus étaient vrais.
Il lui est venu à l'esprit qu'en toutes circonstances, jamais, il pourrait demander
sa libération.
Finalement, il s'arma de courage pour relire la règle finale. Il avait été
formé depuis sa plus tendre enfance, depuis son premier apprentissage du
langage, à ne jamais mentir. C'était une partie intégrante de l'apprentissage
de la parole précise. Une fois, quand il était 4, il avait dit, juste avant le repas
de midi à l'école : "Je meurs de faim".

Immédiatement, il avait été pris à part pour une brève leçon particulière
de précision du langage. Il n'était pas affamé, a-t-on souligné. Il avait faim.
Personne dans la communauté n'était affamé, n'avait jamais été affamé, ne
serait jamais affamé. Dire ''affamé'' était mentir. Une intention

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71
Machine Translated by Google
dix
"Je vais ici, Jonas", lui dit Fiona lorsqu'ils atteignirent la porte d'entrée de
la Maison des Anciens après avoir garé leurs vélos dans la zone désignée.
"Je ne sais pas pourquoi je suis nerveuse", a-t-elle avoué. "J'ai été ici
si souvent avant." Elle retourna son dossier dans
ses mains.
"Eh bien, tout est différent maintenant," lui rappela Jonas.
"Même les plaques signalétiques sur nos vélos," rit Fiona.
Pendant la nuit, la plaque signalétique de chaque nouveau Douze avait
été retirée par l'équipe de maintenance et remplacée par le style qui
indiquait citoyen en formation.
"Je ne veux pas être en retard," dit-elle à la hâte, et commença à monter
les marches. "Si nous finissons en même temps, je rentrerai à la maison
avec toi."
Jonas hocha la tête, lui fit un signe de la main et contourna le bâtiment
en direction de l'annexe, une petite aile attachée à l'arrière. Il ne voulait
certainement pas non plus être en retard pour son premier jour
d'entraînement.
L'annexe était très ordinaire, sa porte banale. Il attrapa la lourde
poignée, puis remarqua un buzzer sur le mur. Alors il a bourdonné à la
place.
72
"Oui?" La voix est venue à travers un petit haut-parleur au-dessus
du buzzer.
"
"C'est, euh, Jonas. Je suis le nouveau - je veux
dire - "Entrez." Un déclic indiqua que la porte avait été
déverrouillé.
Le hall d'entrée était très petit et ne contenait qu'un bureau auquel
une femme était assise et travaillait sur des papiers. Elle leva les yeux
quand il entra ; puis, à sa grande surprise, elle se leva.
C'était une petite chose, la position ; mais personne ne s'était jamais levé
automatiquement pour reconnaître la présence de Jonas auparavant.
"Bienvenue, Receveur de la Mémoire," dit-elle respectueusement.
"Oh, s'il vous plaît," répondit-il mal à l'aise. « Appelez-moi
Jonas.
Elle sourit, appuya sur un bouton, et il entendit un déclic qui
déverrouilla la porte à sa gauche. « Vous pouvez entrer tout de suite
», lui dit-elle.
Puis elle sembla remarquer son inconfort et se rendre compte
son origine. Aucune porte de la communauté n'était verrouillée, jamais.
Aucun que Jonas connaissait, en tout cas.
"Les serrures sont simplement pour assurer l'intimité du séquestre
parce qu'il a besoin de concentration", a-t-elle expliqué. "Ce serait difficile
si des citoyens se promenaient à la recherche du département de
réparation de bicyclettes, ou quelque chose comme ça."
Jonas rit, se détendant un peu. La femme semblait très amicale et il
était vrai - en fait, c'était une plaisanterie dans toute la communauté - que
le Département de réparation de vélos, un petit bureau sans importance,
était si souvent déplacé que personne ne savait jamais où il se trouvait.
« Il n'y a rien de dangereux ici », lui dit-elle. « Mais, ajouta-t-elle en
jetant un coup d'œil à l'horloge murale, il n'aime pas qu'on le fasse
attendre.
73
Machine Translated by Google
Jonas s'est précipité à travers la porte et s'est retrouvé dans un salon
confortablement meublé. Ce n'était pas différent de la maison de sa propre
unité familiale. Le mobilier était standard dans toute la communauté :
pratique, solide, la fonction de chaque pièce clairement définie. Un lit pour
dormir. Une table pour manger. Un bureau pour étudier.
Toutes ces choses se trouvaient dans cette pièce spacieuse, même si
chacune était légèrement différente de celles de sa propre demeure.
Les tissus des fauteuils rembourrés et du canapé étaient légèrement plus
épais et plus luxueux ; les pieds de la table n'étaient pas droits comme ceux
de la maison, mais élancés et courbes, avec une petite décoration sculptée
au pied. Le lit, dans une alcôve au fond de la pièce, était drapé d'une
splendide étoffe brodée sur toute sa surface de dessins complexes.
Mais la différence la plus évidente était les livres. Dans sa propre
demeure, il y avait les volumes de référence nécessaires que chaque
ménage contenait : un dictionnaire et l'épais volume communautaire qui
contenait des descriptions de chaque bureau, usine, bâtiment et comité. Et
le Livre des Règles, bien sûr.
Les livres de sa propre demeure étaient les seuls livres que Jonas ait
jamais vus. Il n'avait jamais su que d'autres livres existaient.
Mais les murs de cette pièce étaient entièrement recouverts de
bibliothèques, pleines, qui montaient jusqu'au plafond. Il devait y avoir des
centaines – peut-être des milliers – de livres, leurs titres gravés en lettres
brillantes.
Jonas les regarda. Il ne pouvait pas imaginer ce que contenaient ces
milliers de pages. Pourrait-il y avoir des règles au-delà des règles qui
régissaient la communauté ? Pourrait-il y avoir
74
plus de descriptions de bureaux et d'usines et de comités ?
Il n'eut qu'une seconde pour regarder autour de lui car il était conscient
que l'homme assis sur une chaise à côté de la table le regardait.
Hâtivement, il s'avança, se tint devant l'homme, s'inclina légèrement et dit :
« Je suis Jonas.
"Je sais. Bienvenue, Receveur de la Mémoire."
Jonas reconnut l'homme. C'était l'Aîné qui avait semblé séparé des
autres lors de la Cérémonie, bien qu'il portait les mêmes vêtements
spéciaux que seuls les Aînés portaient.
Jonas regarda consciemment les yeux pâles qui reflétaient les siens.
"Monsieur, je m'excuse pour mon incompréhension..."
Il a attendu, mais l'homme n'a pas donné la réponse standard
d'acceptation d'excuses.
Au bout d'un moment, Jonas poursuivit : « Mais je pensais... je veux
dire, je pense » , corrigea-t-il, se rappelant que si la précision du langage
devait jamais être importante, elle l'était certainement maintenant, en
présence de cet homme, "que tu es le récepteur de la Mémoire. Je suis
seulement, eh bien, je n'ai été assigné, je veux dire sélectionné, qu'hier. Je
ne suis rien du tout. Pas encore."
L'homme le regarda pensivement, silencieusement. C'était un regard
qui combinait intérêt, curiosité, inquiétude et peut-être aussi un peu de
sympathie.
Enfin il a parlé. "A partir d'aujourd'hui, en ce moment, du moins pour
moi, tu es le receveur.
"Je suis le receveur depuis longtemps. Un très, très
longue durée. Vous pouvez le voir, n'est-ce pas ?"
Jonas hocha la tête. L'homme était ridé, et ses yeux,
bien que perçants dans leur légèreté inhabituelle, semblaient fatigués.
75
Machine Translated by Google
La chair autour d'eux était assombrie en cercles ombragés.
"Je vois que tu es très vieux", a répondu Jonas avec
le respect. Les Anciens ont toujours reçu le plus grand respect.
L'homme sourit. Il toucha la chair affaissée de son propre visage avec
amusement. "En fait, je ne suis pas aussi vieux que j'en ai l'air", a-t-il déclaré à
Jonas. "Ce travail m'a vieilli. Je sais que j'ai l'air de devoir être libéré très bientôt.
Mais en fait, il me reste beaucoup de temps.
"J'étais content, cependant, lorsque vous avez été sélectionné. Cela leur a
pris beaucoup de temps. L'échec de la sélection précédente remonte à dix ans
et mon énergie commence à diminuer. J'ai besoin de la force qu'il me reste pour
votre formation. Nous avons un travail dur et douloureux à faire, vous et moi.
«ÿAsseyez-vous, s'il vous plaîtÿ», dit-il, et il fit un geste vers la chaise la plus
proche. Jonas s'assit sur le siège rembourré.
L'homme ferma les yeux et continua de parler. "Quand je suis devenu
Douze, j'ai été sélectionné, comme vous. J'ai eu peur, comme vous j'en suis
sûr." Il ouvrit les yeux un instant et regarda Jonas, qui hocha la tête.
Les yeux se refermèrent. "Je suis venu dans cette même pièce pour
commencer ma formation. C'était il y a si longtemps.
"Le receveur précédent m'a semblé aussi vieux que moi pour vous. Il était
aussi fatigué que je le suis aujourd'hui."
Il s'est soudainement assis en avant, a ouvert les yeux et a dit : « Vous
pouvez poser des questions. J'ai si peu d'expérience dans la description de ce
processus. Il est interdit d'en parler.''
''Je sais, monsieur. J'ai lu les instructions", a déclaré Jonas.
"Donc, je peux négliger de rendre les choses aussi claires que je le devrais."
L'homme gloussa. ''Mon travail est important et a un énorme honneur. Mais cela
ne veut pas dire que je suis parfait, et
76
quand j'ai essayé avant de former un successeur, j'ai échoué. Veuillez poser
toutes les questions qui vous aideront."
Dans sa tête, Jonas avait des questions. Un millier. Un million
des questions. Autant de questions qu'il y avait de livres tapissant les murs.
Mais il n'en a pas posé une, pas encore.
L'homme soupira, semblant mettre de l'ordre dans ses pensées.
Puis il reprit la parole. "En termes simples", a-t-il dit, "bien que ce ne soit pas
vraiment simple du tout, mon travail consiste à vous transmettre tous les
souvenirs que j'ai en moi. Souvenirs du passé.''
"Monsieur," dit Jonas avec hésitation, "je serais très intéressé d'entendre
l'histoire de votre vie, et d'écouter vos souvenirs.
« Je m'excuse de vous interrompre, » ajouta-t-il rapidement.
L'homme agita la main avec impatience. "Pas d'excuses dans
Cette pîece. Nous n'avons pas le temps.''
"Eh bien," continua Jonas, mal à l'aise conscient qu'il pourrait interrompre à
nouveau, "Je suis vraiment intéressé, je ne veux pas dire que je ne le suis pas.
Mais je ne comprends pas exactement pourquoi c'est si important. Je pourrais
faire un travail d'adulte dans la communauté et, pendant mes loisirs, je pourrais
venir écouter les histoires de votre enfance. J'aimerais ça. En fait, ajouta-t-il,
j'ai déjà fait ça, dans la Maison des Anciens.
Les Anciens aiment raconter leur enfance, et c'est toujours amusant à écouter.''
L'homme secoua la tête. "Non, non," dit-il. "Je ne suis pas clair. Ce n'est
pas mon passé, ce n'est pas mon enfance que je dois vous transmettre.
Il se pencha en arrière, posant sa tête contre le dossier de la chaise
rembourrée. "Ce sont les souvenirs du monde entier", a-t-il dit avec un soupir.
"Avant vous, avant moi, avant le receveur précédent et des générations avant
lui."
Jonas fronça les sourcils. "Le monde entier?" Il a demandé. ''Je ne
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Machine Translated by Google
comprendre. Vous ne voulez pas dire que nous ? Pas seulement la
communauté ? Voulez-vous dire Ailleurs aussi ?- » Il essaya, dans son esprit,
de saisir le concept. « Je suis désolé, monsieur. Je ne comprends pas
exactement. Peut-être que je ne suis pas assez intelligent. sais ce que tu veux
dire quand tu dis « le monde entier » ou « des générations avant lui ». Je
pensais qu'il n'y avait que nous. Je pensais qu'il n'y avait que maintenant."
"Il y a bien plus. Il y a tout ce qui va au-delà - tout ce qui est Ailleurs - et tout
ce qui va en arrière, et en arrière, et en arrière. J'ai reçu tout cela, quand j'ai été
sélectionné. Et ici dans cette pièce, tout seul, je re - les expérimenter encore et
encore.
C'est ainsi que vient la sagesse. Et comment nous façonnons notre avenir."
Il se reposa un moment, respirant profondément. ''Je suis tellement
pesant avec eux », a-t-il dit.
Jonas ressentit soudain une terrible inquiétude pour l'homme.
« C'est comme...si » L'homme s'arrêta, semblant chercher dans son esprit
les bons mots de description. « C'est comme une descente dans la neige
épaisse sur un traîneau », a-t-il finalement déclaré. ''Au début, c'est grisant : la
vitesse ; l'air vif et clair; mais ensuite la neige s'accumule, s'accumule sur les
patins, et vous ralentissez, vous devez pousser fort pour continuer, et —
''
Il secoua brusquement la tête et regarda Jonas. "Ce
ne signifiait rien pour toi, n'est-ce pas?", a-t-il demandé.
Jonas était confus. ''Je n'ai pas compris, monsieur.''
''Bien sûr que non. Vous ne savez pas ce qu'est la neige, n'est-ce pas ?''
Jonas secoua la tête.
« Ou un traîneau ? Des coureurs ?
'' Non, monsieur,'' dit Jonas.
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«ÿDescenteÿ? Le terme ne vous dit rienÿ?ÿ»
''Rien monsieur."
Eh bien, c'est un point de départ. Je me demandais par où commencer.
Déplacez-vous vers le lit et allongez-vous face contre terre. Enlevez d'abord
votre tunique.''
Jonas s'exécuta, avec un peu d'appréhension. Sous sa poitrine nue, il
sentait les doux plis du magnifique drap qui recouvrait le lit. Il regarda l'homme
se lever et se diriger d'abord vers le mur où se trouvait l'orateur. C'était le
même type d'enceinte qui occupait une place dans chaque habitation, mais
une chose était différente. Celui-ci avait un interrupteur, que l'homme a
habilement enfoncé jusqu'à la fin qui disait OFF.
Jonas haleta presque à haute voix. Avoir le pouvoir d'éteindre le haut-
parleur . C'était une chose étonnante.
Puis l'homme se déplaça avec une rapidité surprenante vers le coin où se
trouvait le lit. Il s'assit sur une chaise à côté de Jonas, immobile, attendant la
suite.
«ÿFermez les yeux. Détendez-vous. Ce ne sera pas douloureux.ÿ»
Jonas se souvint qu'il était autorisé, qu'il avait même été encouragé, à poser
des questions. «ÿQu'allez-vous faire, monsieurÿ?ÿ» demanda-t-il, espérant
que sa voix ne trahirait pas sa
nervosité.
"Je vais transmettre le souvenir de la neige", l'ancien
dit l'homme en posant ses mains sur le dos nu de Jonas.
79
Machine Translated by Google
11
Jonas ne ressentit rien d'inhabituel au début. Il ne sentit que le léger
contact des mains du vieil homme sur son dos.
Il essaya de se détendre, de respirer régulièrement. La pièce
était absolument silencieuse, et pendant un instant Jonas craignit
de se déshonorer maintenant, le premier jour de son entraînement,
en s'endormant.
Puis il frissonna. Il s'est rendu compte que le toucher des mains
était soudain froid. Au même instant, en inspirant, il sentit l'air
changer, et son haleine même était froide. Il lécha ses lèvres, et
ce faisant, sa langue toucha l'air soudainement refroidi.
C'était très surprenant; mais il n'était plus du tout effrayé,
maintenant. Il était rempli d'énergie, et il respira à nouveau, sentant
la forte aspiration d'air glacial. Maintenant aussi, il pouvait sentir
l'air froid tourbillonner autour de tout son corps. Il le sentit souffler
contre ses mains là où elles reposaient à ses côtés, et sur son dos.
Le toucher des mains de l'homme semblait avoir disparu.
Maintenant, il prenait conscience d'une sensation entièrement
nouvelle : les piqûres d'épingle ? Non, car ils étaient doux et sans douleur.
Des sensations minuscules, froides, semblables à des plumes parsemaient son corps et son visage.
Il tira de nouveau la langue et attrapa l'un des
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points de froid dessus. Il disparut de sa conscience en un instant ;
mais il en attrapa un autre, et un autre. La sensation le fit sourire.
Une partie de sa conscience savait qu'il était toujours allongé
là, sur le lit, dans la pièce annexe. Encore une autre partie séparée
de son être était maintenant debout, dans une position assise, et
sous lui, il pouvait sentir qu'il n'était pas du tout sur le doux couvre-
lit décoré, mais plutôt assis sur une surface plane et dure. Ses
mains tenaient maintenant (bien qu'en même temps elles étaient
toujours immobiles à ses côtés) une corde rugueuse et humide.
Et il pouvait voir, même si ses yeux étaient fermés. Il pouvait voir
un torrent brillant et tourbillonnant de cristaux dans l'air autour de lui,
et il pouvait les voir se rassembler sur le dos de ses mains, comme
une fourrure froide.
Son souffle était visible.
Au-delà, à travers le tourbillon de ce qu'il percevait maintenant,
d'une manière ou d'une autre, se trouvait la chose dont le vieil
homme avait parlé - de la neige - qu'il pouvait regarder à une grande
distance. Il était haut quelque part. Le sol était épais de neige poilue,
mais il s'assit légèrement au-dessus sur un objet dur et plat.
Traîneau, il sut brusquement. Il était assis sur une chose appelée
traîneau. Et le traîneau lui-même semblait être en équilibre au
sommet d'un long monticule étendu qui s'élevait de la terre même
où il se trouvait. Alors même qu'il pensait au mot '' monticule '', sa
nouvelle conscience lui a dit colline.
Puis le traîneau, avec Jonas lui-même dessus, se mit à avancer
à travers les chutes de neige, et il comprit instantanément qu'il
descendait maintenant. Aucune voix ne s'expliqua. L'expérience
s'expliquait à lui.
Son visage traversa l'air glacial alors qu'il commençait le de
81
Machine Translated by Google
parfum, se déplaçant à travers la substance appelée neige sur le véhicule
appelé traîneau, qui se propulsait sur ce qu'il savait maintenant sans aucun
doute être des patins.
Comprenant toutes ces choses alors qu'il accélérait, il était libre de
profiter de la joie haletante qui l'envahissait : la vitesse, l'air froid et clair, le
silence total, la sensation d'équilibre, d'excitation et de paix.
Puis, à mesure que l'angle d'inclinaison diminuait, à mesure que le
monticule – la colline – s'aplatissait, approchant du fond, le mouvement vers
l'avant du traîneau ralentissait. La neige était maintenant entassée autour
d'elle, et il poussa avec son corps, la faisant avancer, ne voulant pas que la
chevauchée exaltante se termine.
Finalement, l'obstruction de la neige entassée était trop importante pour
les minces patins du traîneau, et il s'arrêta. Il resta assis un moment, haletant,
tenant la corde dans ses mains froides. Provisoirement, il ouvrit les yeux -
pas sa colline de neige -
yeux de traîneau, car ils avaient été ouverts tout au long de l'étrange
chevauchée. Il ouvrit ses yeux ordinaires et vit qu'il était toujours sur le lit,
qu'il n'avait pas bougé du tout.
Le vieil homme, toujours à côté du lit, l'observait.
'Comment allez-vous?' ' demanda-t-il.
Jonas s'assit et essaya de répondre honnêtement. "Surpris," dit-il, après
un moment.
Le vieil homme s'essuya le front avec sa manche.
"Ouf," dit-il. "C'était épuisant. Mais tu sais, même te transmettre ce petit
souvenir, je pense que ça m'a un peu soulagé."
"Voulez-vous dire - vous avez dit que je pouvais poser des questionsÿ:''
L'homme hocha la tête, encourageant sa question.
"Tu veux dire que maintenant tu n'en as plus le souvenir
- de cette promenade en traîneau - plusÿ?"
82
"C'est vrai. Un peu de poids sur ce vieux corps."
"Mais c'était tellement amusantÿ! Et maintenant, tu ne l'as plus
Suite! Je te l'ai pris !"
Mais le vieil homme éclata de rire. "Je ne t'ai donné qu'un tour, sur un
traîneau, dans une neige, sur une colline. J'en ai tout un monde dans ma
mémoire. Je pourrais te les donner un par un, mille fois, et il y aurait encore
soit plus."
« Êtes-vous en train de dire que je – je veux dire que nous – pourrions
le refaire ? demanda Jonas. "J'aimerais bien. Je pense que je pourrais
diriger, en tirant sur la corde. Je n'ai pas essayé cette fois, parce que ça
était si nouveau.
Le vieil homme, en riant, secoua la tête. "Peut-être un autre jour, pour
une gâterie. Mais il n'y a pas vraiment le temps de jouer. Je voulais juste
commencer par vous montrer comment ça marche.
«ÿMaintenantÿ», dit-il, en se tournant vers les affaires, «ÿRallongez-
"
vous. Je veux -
Jonas l'a fait. Il était avide de n'importe quelle expérience
venez ensuite. Mais il avait, tout à coup, tant de questions.
«ÿPourquoi n'avons-nous pas de la neige, des traîneaux et des collinesÿ?ÿ» a-t-
il demandé. « Et quand en avons-nous fait, dans le passé ? Est-ce que mes parents
avaient des traîneaux quand ils étaient jeunes ? Et vous ?
Le vieil homme haussa les épaules et eut un petit rire. "Non," dit- il à
Jonas. "C'est un souvenir très lointain. C'est pourquoi c'était si épuisant - j'ai
dû le remonter depuis plusieurs générations. Il m'a été donné quand j'étais
un nouveau receveur, et le receveur précédent a dû le faire passer pendant
une longue période , aussi."
"Mais qu'est-il arrivé à ces choses ? Snow, et le reste ?"
"Contrôle du climat. La neige a rendu difficile la culture des aliments,
limiter les périodes agricoles. Et la météo imprévisible
83
Machine Translated by Google
euh rendu le transport presque impossible à certains moments. Ce n'était
pas une chose pratique, donc c'est devenu obsolète quand nous sommes
allés à Sameness.
"Et les collines aussi", a-t-il ajouté. ''Ils ont fait le transport de
''
marchandises encombrantes. camionsÿ; les autobus. Les a ralentis.
Alors... Il agita la main, comme si un geste avait fait disparaître des collines.
''Semblable'', a-t-il conclu.
Jonas fronça les sourcils. '' Je souhaite que nous ayons ces choses, encore. Juste
de temps en temps.''
Le vieil homme sourit. ''Moi aussi'' dit-il. ''Mais ce choix n'est pas le nôtre.''
"Mais monsieur," suggéra Jonas, "puisque vous avez tant
"
Puissance -
L'homme le corrigea. « Honneur, » dit-il fermement. "J'ai un grand
honneur. Vous aussi. Mais vous constaterez que ce n'est pas la même
chose que le pouvoir.
"Allez tranquillement maintenant. Puisque nous sommes entrés dans le
sujet du climat, laissez-moi vous donner quelque chose d'autre. Et cette
fois je ne vais pas vous en dire le nom, parce que je veux tester la réception.
Vous devriez être capable de percevoir le nom sans qu'on me le dise. J'ai
donné de la neige et du traîneau et de la descente et des coureurs en vous
les disant à l'avance.''
Sans en être averti, Jonas referma les yeux.
Il sentit à nouveau les mains sur son dos. Il a attendu.
Maintenant c'est venu plus vite, les sensations. Cette fois, les mains ne
devinrent pas froides, mais à la place commencèrent à se réchauffer sur
son corps. Ils se sont un peu humidifiés. La chaleur se répandit, s'étendant
sur ses épaules, jusqu'à son cou, sur le côté de son visage. Il pouvait aussi
le sentir à travers ses parties vestimentaires : une sensation agréable sur
tout le corps ; et quand il lécha ses lèvres cette fois, l'air était chaud et lourd.
84
Il n'a pas bougé. Il n'y avait pas de traîneau. Sa posture n'a pas changé.
Il était simplement seul quelque part, à l'extérieur, allongé, et la chaleur
venait de très haut. Ce n'était pas aussi excitant que le trajet dans l'air
enneigé ; mais c'était agréable et réconfortant.
Soudain, il perçut le mot pour cela : soleil. Il s'aperçut qu'elle venait du
ciel.
Puis c'est fini.
"Soleil," dit-il à haute voix, en ouvrant les yeux.
"Bien. Vous avez compris. Cela facilite mon travail.
Pas tellement d'explications."
"Et il est venu du ciel."
"C'est vrai," dit le vieil homme. '' Juste comme avant.
"Avant Sameness. Avant Climate Control", a ajouté Jonas.
L'homme rit. « Vous recevez bien et apprenez vite.
Je suis très content de toi. C'est assez pour aujourd'hui, je pense.
Nous partons du bon pied."
Il y avait une question qui tracasse Jonas. "Monsieur," dit-il, "L'ancien
en chef m'a dit - elle l'a dit à tout le monde - et vous m'avez dit aussi que
ce serait douloureux. Alors j'ai eu un peu peur. Mais ça ne m'a pas fait mal
du tout. J'ai vraiment apprécié ça.'' Il regarda le vieil homme d'un air
interrogateur.
L'homme soupira. "Je t'ai commencé avec des souvenirs de plaisir.
Mon échec précédent m'a donné la sagesse de le faire."
Il prit quelques respirations profondes. "Jonas," dit-il, "ce sera douloureux.
Mais ce n'est pas encore nécessaire."
"Je suis courageux. Je le suis vraiment." Jonas se redressa un peu.
Le vieil homme le regarda un instant. Il a souri.
"Je peux voir ça," dit-il. "Eh bien, puisque vous avez posé la question
85
Machine Translated by Google

tion — Je pense que j'ai assez d'énergie pour une autre transmission. Le vieil homme lui fit un signe de tête. Il avait l'air épuisé et un peu
triste.

'' Allongez-vous une fois de plus. Ce sera le dernier aujourd'hui.'' "Monsieur?" dit timidement Jonas.

Jonas obéit joyeusement. Il ferma les yeux, attendant, et sentit à nouveau
les mains ; puis il sentit de nouveau la chaleur, le soleil de nouveau venir du
ciel de cette autre conscience qui lui était si nouvelle. Cette fois, alors qu'il
se prélassait dans la merveilleuse chaleur, il sentit le temps passer. Son vrai
moi était conscient que ce n'était qu'une minute ou deux ; mais son autre soi,
récepteur de souvenirs, sentait passer des heures au soleil. Sa peau a
"Ouiÿ? Avez-vous une questionÿ?-"
"C'est juste que je ne connais pas ton nom. Je pensais que tu étais le
receveur, mais tu dis que maintenant je suis le receveur. Donc je ne sais pas
comment t'appeler."
L'homme s'était rassis dans le confortable fauteuil rembourré. Il bougea
ses épaules comme pour soulager une sensation douloureuse. Il semblait

commencé à piquer. Avec agitation, il bougea un bras, le plia et ressentit une terriblement fatigué.
vive douleur dans le pli de son bras intérieur au niveau du coude. "Appelle-moi The Giver", a-t-il dit à Jonas.

«ÿAïeÿ», dit-il d'une voix forte, et il se déplaça sur le lit.

"Owwww," dit-il, grimaçant au changement, et même mm - ing sa bouche
pour parler lui faisait mal au visage.
Il savait qu'il y avait un mot, mais la douleur l'empêchait de le saisir.

Puis c'est fini. Il ouvrit les yeux, grimaçant de malaise. "Ça faisait mal",
a-t-il dit à l'homme, "et je ne pouvais pas comprendre le mot."

« C'était un coup de soleil », lui dit le vieil homme.

"Cela faisait très mal", a déclaré Jonas, "mais je suis content que vous
me l'ayez donné. C'était intéressant. Et maintenant je comprends mieux ce
que cela signifiait, qu'il y aurait de la douleur."
L'homme ne répondit pas. Il resta assis en silence pendant une seconde.
Finalement, il a dit : « Lève-toi, maintenant. Il est temps pour vous de rentrer chez vous.''
Ils se dirigèrent tous les deux vers le centre de la pièce. Jonas a remis
sa tunique. «ÿAu revoir, monsieurÿ», a-t-il dit. «ÿMerci pour ma première
journée.ÿ»

86 87
Machine Translated by Google

Mais il ne savait pas comment y arriver.

Il a essayé de jeter le rêve restant, rassemblant son
travaux scolaires et la préparation de la journée.
L'école semblait un peu différente aujourd'hui. Les cours étaient
les mêmes : langue et communication ; commerce et industrie;
science et technologie; procédures civiles et gouvernement. Mais
pendant les pauses récréatives et le repas de midi, les autres
12
nouveaux Douze bourdonnaient de descriptions de leur première
journée d'entraînement. Tous parlaient à la fois, s'interrompant,
faisant à la hâte les excuses requises pour s'être interrompus, puis
oubliant à nouveau dans l'excitation de décrire les nouvelles
"Tu as bien dormi, Jonas ?" demanda sa mère au repas du matin.
expériences.
« Pas de rêves ?
Jonas a écouté. Il était très conscient de son propre avertissement
Jonas a simplement souri et acquiescé, pas prêt à mentir, pas
de ne pas parler de sa formation. Mais ça aurait été impossible, de
prêt à dire la vérité. "J'ai très bien dormi", a-t-il déclaré.
toute façon. Il n'y avait aucun moyen de décrire à ses amis ce qu'il
"J'aimerais que celui-ci le fasse," dit son père, se penchant de
avait vécu là-bas dans la salle annexe.
sa chaise pour toucher le poing agité de Gabriel. Le panier était par
Comment pourriez-vous décrire un traîneau sans décrire une colline et
terre à côté de lui ; dans son coin, à côté de la tête de Gabriel,
de la neigeÿ; et comment pourriez-vous décrire une colline et de la neige
l'hippopotame en peluche était assis, fixant ses yeux vides.
à quelqu'un qui n'a jamais ressenti la hauteur ou le vent ou ce froid
"Moi aussi," dit Mère en roulant des yeux. "Il est tellement agité
plumeux et magique ?
la nuit."
Même formés pendant des années comme ils l'avaient tous été
Jonas n'avait pas entendu le nouveau-né pendant la nuit car,
dans la précision du langage, quels mots pourriez-vous utiliser pour
comme toujours, il avait profondément dormi. Mais ce n'était pas
vrai qu'il n'avait pas de rêves. donner à un autre l'expérience du soleil ?
Il était donc facile pour Jonas de rester immobile et d'écouter.
Encore et encore, pendant qu'il dormait, il avait glissé sur cette
Après les heures d'école, il chevaucha de nouveau à côté de Fiona jusqu'à
colline enneigée. Toujours, dans le rêve, il lui semblait qu'il y avait
la Maison des Anciens.
une destination : un quelque chose — il ne pouvait saisir quoi — qui
« Je t'ai cherché hier, lui dit-elle, pour que nous puissions rentrer
se trouvait au-delà de l'endroit où l'épaisseur de la neige immobilisait
ensemble à la maison. Ton vélo était toujours là et j'ai attendu un
le traîneau.
peu. Mais il se faisait tard, alors je suis rentrée chez moi.
Il lui resta, au réveil, le sentiment qu'il voulait, voire avait besoin
d'atteindre quelque chose qui l'attendait au loin. Le sentiment que
"Je m'excuse de vous avoir fait attendre," dit Jonas.
c'était bon. Qu'il était accueillant. Que c'était significatif.

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Machine Translated by Google
"J'accepte vos excuses," répondit-elle automatiquement.
"Je suis resté un peu plus longtemps que prévu", a expliqué Jonas.
Elle avança silencieusement en pédalant, et il sut qu'elle s'attendait à
ce qu'il lui dise pourquoi. Elle s'attendait à ce qu'il décrive sa première
journée d'entraînement. Mais demander serait tombé dans la catégorie de
l'impolitesse.
"Vous avez fait tant d'heures de bénévolat avec l'Ancien", a déclaré
Jonas, changeant de sujet. "Il n'y aura pas grand-chose que vous ne
sachiez déjà."
"Oh, il y a beaucoup à apprendre," répondit Fiona. "Il y a le travail
administratif, et les règles diététiques, et la punition pour la désobéissance
- saviez-vous qu'ils utilisent une baguette de discipline sur l'Ancien, la même
que pour les petits enfantsÿ?
Et il y a l'ergothérapie, et les activités récréatives, et les médicaments, et
"
— Ils sont arrivés à l'immeuble et ont freiné leurs vélos.
"Je pense vraiment que j'aimerai mieux ça que l'école", avoua Fiona.
"Moi aussi," acquiesça Jonas, mettant son vélo à sa place.
Elle attendit une seconde, comme si, encore une fois, elle s'attendait à
ce qu'il continue. Puis elle regarda sa montre, fit un signe de la main et se
précipita vers l'entrée.
Jonas resta un moment à côté de son vélo, surpris. C'était encore
arrivé : la chose qu'il considérait maintenant comme « voir au-delà ». Cette
fois, c'était Fiona qui avait subi ce changement éphémère et indescriptible.
Alors qu'il levait les yeux vers elle en passant la porte, c'est arrivé; elle a
changé. En fait, pensa Jonas, essayant de le recréer dans son esprit, ce
n'était pas Fiona dans son intégralité. Ce
90
semblait être juste ses cheveux. Et juste pour ce scintillement en stant.
Il le parcourut dans sa tête. Cela commençait clairement à arriver plus
souvent. D'abord, la pomme quelques semaines avant. La fois suivante,
c'était les visages dans le public de l'Auditorium, deux jours plus tôt.
Maintenant, aujourd'hui, les cheveux de Fiona.
Les sourcils froncés, Jonas se dirigea vers l'Annexe. Je demanderai à
The Giver, décida-t-il.
Le vieil homme leva les yeux en souriant lorsque Jonas entra dans la
pièce. Il était déjà assis à côté du lit, et il semblait plus énergique aujourd'hui,
légèrement renouvelé, et content de voir Jonas.
"Bienvenue," dit-il. "Nous devons commencer. Vous avez une minute de
retard."
"Je m'excuse -" commença Jonas, puis s'arrêta, troublé, se souvenant
qu'il ne devait pas s'excuser.
Il enleva sa tunique et se dirigea vers le lit. "J'ai une minute de retard
parce qu'il s'est passé quelque chose", a-t-il expliqué.
"Et j'aimerais te poser des questions là-dessus, si ça ne te dérange pas."
Vous pouvez me demander n'importe quoi."
Jonas a essayé de le trier dans son esprit afin de pouvoir l'expliquer
clairement. "Je pense que c'est ce que vous appelez voir au-delà", a-t-il
déclaré.
Le Donateur hocha la tête. "Décrivez-le," dit-il.
Jonas lui a parlé de l'expérience avec la pomme.
Puis le moment sur scène, quand il avait regardé dehors et avait vu le même
phénomène sur les visages de la foule.
"Puis aujourd'hui, tout à l'heure, dehors, c'est arrivé avec mon
amie Fiona. Elle-même n'a pas exactement changé. Mais quelque
chose en elle a changé pendant une seconde. Ses cheveux avaient l'air
différents, mais pas dans leur forme, ni dans leur longueur. je ne peux pas
91
Machine Translated by Google
"
tout à fait Jonas fit une pause, frustré par son incapacité à saisir
- et décrivez exactement ce qui s'était passé.
Finalement, il a simplement dit : "Ça a changé. Je ne sais pas comment, ni
pourquoi.
"C'est pourquoi j'étais en retard d'une minute", a-t-il conclu, et a regardé
The Giver d'un air interrogateur.
A sa grande surprise, le vieil homme lui posa une question qui semblait
sans rapport avec le voir au-delà. « Quand je t'ai donné le souvenir d'hier, le
premier, la balade en traîneau, as-tu regardé autour de toi ?
Jonas hocha la tête. "Oui," dit-il, "mais les trucs - je veux dire la neige -
dans l'air rendaient difficile de voir quoi que ce soit." « Avez-vous regardé le
traîneau ?
Jonas réfléchit. "Non. Je l'ai seulement senti sous moi. J'en ai rêvé la nuit
dernière aussi. Mais je ne me souviens pas non plus d'avoir vu le traîneau
dans mon rêve. Je l'ai juste senti."
Le Donateur semblait réfléchir.
"Lorsque je t'observais, avant la sélection, j'ai perçu que tu en avais
probablement la capacité, et ce que tu décris le confirme. Cela s'est passé un
peu différemment pour moi", lui a dit The Giver. "Quand j'avais juste ton âge -
sur le point de devenir le nouveau receveur - j'ai commencé à en faire
l'expérience, bien que cela ait pris une forme différente. Avec moi, c'était... eh
bien, je ne décrirai pas cela maintenant ; -tiens-le encore.
"Mais je pense que je peux deviner comment ça se passe avec toi.
Permettez-moi de faire un petit test, pour confirmer ma supposition. S'allonger."
Jonas s'allongea de nouveau sur le lit, les mains sur les côtés.
Il se sentait à l'aise ici maintenant. Il ferma les yeux et attendit la sensation
familière des mains de The Giver sur son dos.
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Mais ce n'est pas venu. Au lieu de cela, The Giver lui a dit: "Rappelle le
souvenir de la balade sur le traîneau. Juste le début de celui-ci, où tu es au
sommet de la colline, avant que la glissade ne commence. Et cette fois,
regarde le traîneau."
Jonas était perplexe. Il ouvrit les yeux. "Excusez-moi," demanda-t-il
poliment, "mais n'êtes- vous pas obligé de me donner la mémoire?"
"C'est ta mémoire, maintenant, ce n'est plus à moi d'en faire l'expérience.
Je l'ai donnée."
"Mais comment puis-je le rappeler?"
"Tu te souviens de l'année dernière, ou de l'année où tu étais un Sept, ou
un Cinq, n'est-ce pas ?"
"Bien sûr."
"C'est à peu près la même chose. Tout le monde dans la communauté a
des souvenirs d'une génération comme ceux-là. Mais maintenant, vous
pourrez remonter plus loin. Essayez. Concentrez-vous simplement."
Jonas referma les yeux. Il prit une profonde inspiration et chercha le
traîneau et la colline et la neige dans son esprit conscient.
ness.
Ils étaient là, sans effort. Il était de nouveau assis dans
ce monde tourbillonnant de flocons de neige, au sommet de la colline.
Jonas sourit de joie et souffla sa propre haleine torride. Puis, comme on
le lui avait demandé, il baissa les yeux. Il vit ses propres mains, à nouveau
recouvertes de neige, tenir la corde. Il vit ses jambes et les écarta pour
apercevoir le traîneau en dessous.
Abasourdi, il le fixa. Cette fois, ce n'était pas une impression passagère.
Cette fois, le traîneau avait – et continua d'avoir, alors qu'il cligna des yeux et
le regarda à nouveau – cette même qualité mystérieuse que la pomme avait
eue si brièvement.
Et les cheveux de Fiona. Le traîneau n'a pas changé. C'était simplement -
quelle que soit la chose.
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Machine Translated by Google
Jonas ouvrit les yeux et était toujours sur le lit. Le Donateur le regardait
curieusement.
"Oui," dit lentement Jonas. "Je l'ai vu, dans le traîneau."
« Laisse-moi essayer encore une chose. Regarde là-bas, vers la
bibliothèque. Tu vois la toute première rangée de livres, ceux derrière la table,
sur l'étagère du haut ?
Jonas les cherchait des yeux. Il les regarda, et ils changèrent. Mais le
changement a été éphémère. Il s'est éclipsé l'instant d'après.
"C'est arrivé", a déclaré Jonas. "C'est arrivé aux livres, mais
c'est reparti."
"J'ai raison, alors," dit The Giver. "Vous commencez à voir la couleur rouge."
"Le quoi?"
Le Donateur soupira. "Comment expliquer cela? Autrefois, au temps des
souvenirs, tout avait une forme et une taille, comme les choses le font encore,
mais ils avaient aussi une qualité appelée couleur.
"Il y avait beaucoup de couleurs, et l'une d'elles s'appelait rouge. C'est celle
que vous commencez à voir. Votre amie Fiona a les cheveux roux - assez
distinctifs, en fait, je l'ai déjà remarqué. Lorsque vous avez mentionné les
cheveux de Fiona, c'est l'indice qui m'a dit que vous commenciez probablement
à voir la couleur rouge."
« Et les visages des gens ? Ceux que j'ai vus à la Cérémonie ?
Le Donateur secoua la tête. "Non, la chair n'est pas rouge. Mais elle contient
des tons rouges. Il fut un temps, en fait - vous le verrez dans les souvenirs plus
tard - où la chair avait de nombreuses couleurs différentes. C'était avant que
nous allions à Sameness. Aujourd'hui la chair est la même, et ce que vous avez
vu, ce sont les tons rouges.
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Probablement quand vous avez vu les visages prendre des couleurs, ce n'était pas
aussi profond ou vibrant que la pomme ou les cheveux de votre ami."
Le Donateur gloussa, tout à coup. "Nous n'avons jamais complètement
maîtrisé la Sameness. Je suppose que les généticiens travaillent toujours dur
pour essayer de résoudre les problèmes. Des cheveux comme ceux de Fiona
doivent les rendre fous."
Jonas écoutait, s'efforçant de comprendre. « Et le traîneau ? il a dit. "Il avait
la même chose : la couleur rouge. Mais ça n'a pas changé, Giver. C'était juste
le cas ."
"Parce que c'est un souvenir de l'époque où la couleur était."
"C'était tellement - oh, j'aimerais que le langage soit plus précis ! Le rouge
était si beau !"
Le Donateur hocha la tête. "Il est."
"Tu le vois tout le temps ?"
"Je les vois tous. Toutes les couleurs."
« Vais-je ?
"Bien sûr. Lorsque vous recevez les souvenirs. Vous avez la capacité de
voir au-delà. Vous gagnerez alors en sagesse, ainsi qu'en couleurs. Et bien plus
encore."
Jonas n'était pas intéressé, à ce moment-là, par la sagesse. Ce sont les
couleurs qui le fascinent. «ÿPourquoi tout le monde ne peut-il pas les voirÿ?
Pourquoi les couleurs ont-elles disparu ?"
Le Donateur haussa les épaules. "Notre peuple a fait ce choix, le choix
d'aller à Sameness. Avant mon époque, avant l'époque précédente, retour et
retour et retour. Nous avons renoncé à la couleur lorsque nous avons renoncé
au soleil et supprimé les différences." Il réfléchit un instant. "Nous avons pris le
contrôle de beaucoup de choses. Mais nous avons dû abandonner les autres."
« Nous n'aurions pas dû ! Jonas a dit férocement.
The Giver parut surpris par la certitude de la mort de Jonas
action. Puis il sourit ironiquement. "Tu es venu très vite
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Machine Translated by Google
à cette conclusion », a-t-il dit. « Cela m'a pris de nombreuses années.
Peut-être que ta sagesse viendra bien plus vite que la mienne."
Il jeta un coup d'œil à l'horloge murale. « Allongez-vous, maintenant. Nous
a tant à faire."
"Donateur," demanda Jonas en se replaçant sur le lit,
"comment cela t'est-il arrivé lorsque tu devenais Le Receveur? Tu
as dit que la vision au-delà t'était arrivée, mais pas de la même
manière."
Les mains vinrent dans son dos. "Un autre jour," dit doucement
The Giver. "Je te le dirai un autre jour. Maintenant, nous devons travailler.
Et j'ai pensé à un moyen de vous aider avec le concept de couleur.
"Ferme les yeux et tais-toi, maintenant. Je vais te donner le
souvenir d'un arc-en-ciel."
96
13
Les jours passèrent, et les semaines. Jonas a appris, à travers
les souvenirs, les noms des couleurs ; et maintenant il commençait
à les voir tous, dans sa vie ordinaire (bien qu'il sût que ce n'était
plus ordinaire et qu'il ne le serait plus jamais). Mais ils n'ont pas
duré. Il y aurait un aperçu de verdure - la pelouse paysagée
autour de la place centraleÿ; un buisson au bord de la rivière.
L'orange vif des citrouilles transportées par camion depuis les
champs agricoles au-delà des limites de la communauté - vu en
un instant, l'éclair de couleur brillante, mais reparti, revenant à
leur teinte plate et sans teinte.
Le Donateur lui a dit qu'il lui faudrait beaucoup de temps avant
d'avoir les couleurs à conserver.
« Mais je les veux ! dit Jonas avec colère. "Ce n'est pas juste que
rien n'a de couleur !"
"Pas juste?" Le Donateur regarda Jonas avec curiosité. "Expliquez
clairement ce que vous voulez dire."
«ÿEh bien…ÿ» Jonas a dû s'arrêter et réfléchir. «ÿSi tout est
pareil, alors il n'y a pas de choixÿ! Je veux me réveiller le matin et
décider des chosesÿ! Une tunique bleue ou rouge ?"
Il baissa les yeux sur lui-même, sur le tissu incolore de sa
Vêtements. "Mais c'est pareil, toujours."
97
Machine Translated by Google
Puis il rit un peu. "Je sais que ce n'est pas important, ce que vous
portez. Peu importe. Mais - "C'est le choix qui est important, n'est-ce
pas?" Lui a demandé The Giver.
Jonas hocha la tête. "Mon petit frère..." commença-t-il, puis se
corrigea. « Non, c'est inexact. Ce n'est pas mon frère, pas vraiment.
Mais ce nouvel enfant dont ma famille s'occupe – il s'appelle Gabriel ?
"Oui, je sais pour Gabriel."
"Eh bien, il est juste à l'âge où il apprend tellement.
Il attrape des jouets quand nous les tenons devant lui — mon père dit
qu'il apprend à contrôler ses petits muscles. Et il est vraiment mignon."
Le Donateur hocha la tête.
"Mais maintenant que je peux voir les couleurs, au moins parfois, je
pensais juste : et si nous pouvions tenir des choses qui étaient rouge vif,
ou jaune vif, et qu'il pouvait choisir ? Au lieu de la Sameness."
"Il pourrait faire de mauvais choix."
"Oh." Jonas resta silencieux pendant une minute. "Oh, je vois ce que
tu veux dire. Ça n'aurait pas d'importance pour un jouet pour enfant.
Mais plus tard, ça compte , n'est-ce pas ? Nous n'osons pas laisser les
gens faire leurs propres choix."
"Pas sécurisé?" Le Donateur a suggéré.
"Certainement pas sûr", a déclaré Jonas avec certitude. "Et s'ils
avaient le droit de choisir leur propre compagnonÿ? Et s'ils avaient mal
choisiÿ?
"Ou si", a-t-il poursuivi, riant presque de l'ab
surdité, "ils ont choisi leur propre travail?"
« Effrayant, n'est-ce pas ? Le Donateur a dit.
Jonas éclata de rire. "Très effrayant. Je ne peux même pas imaginer
ce. Nous devons vraiment protéger les gens des mauvais choix."
98
"C'est plus sûr."
"Oui," acquiesça Jonas. "Beaucoup plus sécuritaire."
Mais quand la conversation s'est tournée vers d'autres choses,
Jonas était resté avec un sentiment de frustration qu'il ne comprenait
pas.
Il découvrit qu'il était souvent en colère, maintenant : irrationnellement
en colère contre ses camarades de groupe, qu'ils étaient satisfaits de
leur vie qui n'avait rien de l'éclat que la sienne prenait. Et il était en
colère contre lui-même, qu'il ne pouvait pas changer cela pour eux.
Il a essayé. Sans demander la permission à The Giver, parce qu'il
craignait - ou savait - que cela serait refusé, il a essayé de donner sa
nouvelle conscience à ses amis.
"Asher," dit Jonas un matin, "regarde ces fleurs très attentivement."
Ils se tenaient à côté d'un lit de géraniums plantés près de la salle des
archives ouvertes. Il posa ses mains sur les épaules d'Asher, et se
concentra sur le rouge des pétales, essayant de le tenir aussi longtemps
qu'il le pouvait, et essayant en même temps de transmettre la conscience
du rouge à son ami.
"Quel est le problème?" demanda Asher, mal à l'aise. "Quelque
chose ne va pas?" Il s'éloigna des mains de Jonas. Il était extrêmement
impoli pour un citoyen d'en toucher un autre en dehors des unités
familiales.
"Non, rien. J'ai pensé pendant une minute qu'ils se fanaient, et nous
devrions faire savoir à l'équipe de jardinage qu'ils avaient besoin de plus
d'arrosage." Jonas soupira et se détourna.
Un soir, il revint de sa formation lesté de nouvelles connaissances.
Le Donneur avait choisi ce jour-là un souvenir surprenant et troublant.
Sous le contact de ses mains, Jonas s'était retrouvé soudain dans un
endroit complètement étranger : chaud et balayé par les vents sous un
vaste
99
Machine Translated by Google
ciel bleu. Il y avait des touffes d'herbe clairsemée, quelques
buissons et des rochers, et à proximité il distinguait une zone de
végétation plus épaisse : de larges arbres bas se découpant sur le
ciel. Il entendit des bruits : le claquement sec des armes — il perçut
le mot fusils — puis des cris, et un immense bruit sourd lorsque
quelque chose tomba, arrachant des branches des arbres.
Il entendit des voix s'appeler. Regardant de l'endroit où il se
tenait caché derrière des arbustes, il se rappela ce que The Giver
lui avait dit, qu'il y avait eu un temps où la chair avait des couleurs
différentes. Deux de
ces hommes avaient la peau brun foncé; les autres étaient légers.
En s'approchant, il les regarda trancher les défenses d'un éléphant
immobile au sol et les emporter, éclaboussées de sang. Il se sentit
submergé par une nouvelle perception de la couleur qu'il connaissait
comme étant le rouge.
Puis les hommes s'en allèrent, fonçant vers l'horizon dans un
véhicule qui crachait des cailloux de ses pneus tourbillonnants. L'un
d'eux lui a frappé le front et l'y a piqué. Mais le souvenir continua,
même si Jonas avait maintenant hâte que cela se termine.
Maintenant, il vit un autre éléphant émerger de l'endroit où il
s'était tenu caché dans les arbres. Très lentement, il se dirigea vers
le corps mutilé et baissa les yeux. De son tronc sinueux, il caressait
l'énorme cadavre ; puis il tendit la main, cassa quelques branches
feuillues d'un coup sec et les drapa sur la masse de chair épaisse
déchirée.
Finalement, il inclina sa tête massive, leva sa trompe et rugit
dans le paysage vide. Jonas n'avait jamais entendu un tel son.
C'était un son de rage et de chagrin et il semblait ne jamais finir.
Il pouvait encore l'entendre quand il ouvrit les yeux et s'allongea
angoissé sur le lit où il recevait les souvenirs. Ce
100
continua à rugir dans sa conscience alors qu'il pédalait lentement
jusqu'à chez lui.
« Lily », demanda-t-il ce soir-là lorsque sa sœur sortit de l'étagère
son objet réconfortant, l'éléphant en peluche, « saviez-vous
qu'autrefois il y avait vraiment des éléphants ? Des vivants ?
Elle baissa les yeux vers l'objet de confort en lambeaux et
sourit. "Bien," dit-elle, sceptique. "Bien sûr, Jonas."
Jonas alla s'asseoir à côté d'eux pendant que son père détachait
Les rubans de cheveux de Lily et peigné ses cheveux. Il posa une
main sur chacune de leurs épaules. De tout son être, il a essayé de
donner à chacun d'eux un morceau de la mémoire : non pas du cri
torturé de l'éléphant, mais de l' être de l'éléphant, de la créature
imposante et immense et du toucher méticuleux avec lequel il avait
tendu son ami à la fin.
Mais son père avait continué à coiffer les longs cheveux de Lily,
et Lily, impatiente, avait fini par se tortiller sous le toucher de son
frère. "Jonas," dit-elle, "tu me fais mal avec ta main."
"Je m'excuse de t'avoir fait du mal, Lily," marmonna Jonas, et
retira sa main.
«ÿAcceptez vos excusesÿ», répondit Lily avec indifférence,
caressant l'éléphant sans vie.
« Donateur », demanda une fois Jonas, alors qu'ils se préparaient
pour la journée de travail, « n'avez-vous pas de conjoint ? N'êtes-
vous pas autorisé à en demander un ? Bien qu'il ait été exempté des
règles contre la grossièreté, il était conscient que c'était une question
grossière. Mais The Giver avait encouragé toutes ses questions, ne
semblant pas être gêné ou offensé par les plus personnelles.
Le Donneur gloussa. "Non, il n'y a pas de règle contre ça.
101
Machine Translated by Google
Et j'avais un conjoint. Tu oublies mon âge, Jonas. Mon ex-conjoint vit
maintenant avec les adultes sans enfant."
"Oh bien sûr." Jonas avait oublié l'âge évident de The Giver. Lorsque
les adultes de la communauté ont grandi, leur vie est devenue différente.
Ils n'étaient plus nécessaires pour créer des unités familiales. Les
propres parents de Jonas, quand lui et Lily seraient grands, iraient vivre
avec les adultes sans enfants.
"Tu pourras demander un conjoint, Jonas, si tu le veux. Je te
préviens cependant que ce sera difficile. Vos conditions de vie devront
être différentes de celles de la plupart des unités familiales, car les livres
sont interdits aux citoyens. Vous et moi sommes les seuls à avoir accès
aux livres.
Jonas jeta un coup d'œil à l'étonnant éventail de volumes. De
temps en temps, maintenant, il pouvait voir leurs couleurs.
Avec leurs heures ensemble, les siennes et celles de The Giver,
consommées par la conversation et par la transmission des souvenirs,
Jonas n'avait encore ouvert aucun des livres. Mais il lut les titres ici et
là, et sut qu'ils contenaient tout le savoir des siècles, et qu'un jour ils lui
appartiendraient.
"Donc, si j'ai un conjoint, et peut-être des enfants, je devrai
leur cacher les livres ?"
Le Donateur hocha la tête. "Je n'ai pas été autorisé à partager les
livres avec mon épouse, c'est exact. Et il y a aussi d'autres difficultés.
Vous vous souvenez de la règle qui dit que le nouveau receveur ne peut
pas parler de sa formation ?"
Jonas hocha la tête. Bien sûr, il s'en souvenait. Cela s'était avéré,
de loin, être la plus frustrante des règles auxquelles il était tenu d'obéir.
102
"Lorsque vous deviendrez le receveur officiel, lorsque nous aurons
terminé ici, vous recevrez un tout nouvel ensemble de règles.
Ce sont les règles auxquelles j'obéis. Et cela ne vous surprendra pas
qu'il m'est interdit de parler de mon travail à qui que ce soit d'autre qu'au
nouveau receveur. C'est toi, bien sûr.
"Donc il y aura toute une partie de ta vie que tu ne pourras pas
partager avec une famille. C'est dur, Jonas. C'était dur pour moi.
"Tu comprends, n'est-ce pas, que c'est ma vie ? Les souvenirs ?"
Jonas hocha à nouveau la tête, mais il était perplexe. La vie ne
consistait-elle pas en des choses que vous faisiez chaque jour ? Il n'y
avait rien d'autre, vraiment. "Je t'ai vu faire des promenades," dit-il.
Le Donateur soupira. "Je marche. Je mange à l'heure des repas. Et
quand je suis appelé par le Comité des Anciens, je me présente devant
eux, pour leur donner des conseils et des avis."
« Les conseillez-vous souvent ? Jonas était un peu effrayé à l'idée
qu'un jour ce serait lui qui conseillerait l'instance dirigeante.
Mais The Giver a dit non. "Rarement. Seulement quand ils sont
confrontés à quelque chose qu'ils n'ont pas vécu auparavant. Ensuite,
ils m'appellent pour utiliser les souvenirs et les conseiller. Mais cela
arrive très rarement. Parfois, j'aimerais qu'ils demandent ma sagesse
plus souvent. - il y a tant de choses que je pourrais leur dire, des choses
que j'aimerais qu'ils changent.
Mais ils ne veulent pas de changement. La vie ici est si ordonnée, si
prévisible, si indolore. C'est ce qu'ils ont choisi.
"Je ne sais même pas pourquoi ils ont besoin d'un Receveur, alors,
s'ils ne font jamais appel à lui," commenta Jonas.
"Ils ont besoin de moi. Et de toi", a déclaré The Giver, mais ne l'a pas fait.
Explique. "On leur a rappelé cela il y a dix ans."
103
Machine Translated by Google
« Que s'est-il passé il y a dix ans ? demanda Jonas. "Oh, je sais. Vous
avez essayé de former un successeur et cela a échoué. Pourquoiÿ?
Pourquoi cela leur a-t-il rappelé ?"
Le Donateur sourit sinistrement. "Lorsque le nouveau receveur a
échoué, les souvenirs qu'elle avait reçus ont été libérés.
"
Ils ne sont pas revenus vers moi. Ils sont allés ...
Il s'arrêta et sembla avoir du mal avec le concept.
"Je ne sais pas exactement. Ils sont allés à l'endroit où les souvenirs
existaient autrefois avant la création des Récepteurs.
"
Quelque part là-bas - Il fit un vague geste avec son bras.
"Et puis les gens y ont eu accès. Apparemment, c'était comme ça,
autrefois. Tout le monde avait accès aux souvenirs.
"C'était le chaos", a-t-il déclaré. "Ils ont vraiment souffert pendant un moment.
Finalement, cela s'est calmé au fur et à mesure que les souvenirs ont été assimilés.
Mais cela leur a certainement fait comprendre à quel point ils avaient besoin d'un
récepteur pour contenir toute cette douleur. Et la connaissance."
"Mais vous devez souffrir comme ça tout le temps", a souligné Jonas.
Le Donateur hocha la tête. "Et tu le feras. C'est ma vie. Ce sera la
tienne."
Jonas y réfléchit, à ce que ce serait pour lui. "Avec marcher et manger
"
et - Il a regardé autour des murs de livres. "Lire? C'est ça?"
Le Donateur secoua la tête. "Ce sont simplement les choses
ce que je fais, ma vie est ici."
"Dans cette chambre?"
Le Donateur secoua la tête. Il porta ses mains à son propre visage, à
sa poitrine. "Non. Ici, dans mon être. Là où sont les souvenirs."
"Mes instructeurs en science et technologie ont enseigné
104
nous explique comment fonctionne le cerveau, lui dit Jonas avec
empressement. Il est plein d'impulsions électriques. C'est comme un
"
ordinateur. Si vous stimulez une partie du cerveau avec une électrode,
cela... Il s'est arrêté de parler. Il pouvait voir un regard étrange sur le
visage de The Giver.
"Ils ne savent rien," dit amèrement The Giver.
Jonas était choqué. Depuis le premier jour dans la salle annexe, ils
avaient ensemble ignoré les règles concernant l'impolitesse, et Jonas se
sentait à l'aise avec cela maintenant. Mais c'était différent et bien au-delà
de l'impolitesse. C'était une terrible accusation. Et si quelqu'un avait
entendu ?
Il jeta un rapide coup d'œil au haut-parleur mural, terrifié à l'idée que
le Comité puisse écouter comme il le pouvait à tout moment.
Mais, comme toujours lors de leurs sessions ensemble, l'interrupteur
avait été mis sur OFF.
"Rien?" murmura nerveusement Jonas. "Mais mon in
"
structeurs —
Le Donateur agita sa main comme s'il écartait quelque chose. "Oh,
vos instructeurs sont bien formés. Ils connaissent leurs faits scientifiques.
Tout le monde est bien formé pour son travail.
"C'est juste ça . . . sans les souvenirs tout est méchant
sans. Ils m'ont donné ce fardeau. Et au récepteur précédent. Et celui qui
l'a précédé."
"Et retour et retour et retour", a déclaré Jonas, connaissant la phrase
qui revenait toujours.
Le Donateur sourit, même si son sourire était étrangement dur.
"C'est vrai. Et ensuite ce sera toi. Un grand honneur."
"Oui, monsieur. Ils m'ont dit cela lors de la cérémonie. Le plus grand
honneur."
Certains après-midi, The Giver le renvoyait sans entraînement.
Jonas savait, les jours où il arrivait pour trouver Le
105
Machine Translated by Google
Donneur penché en avant, balançant légèrement son corps d'avant en
arrière, le visage pâle, qu'il serait renvoyé.
"Allez", lui disait The Giver d'un ton tendu. "J'ai mal aujourd'hui.
Reviens demain."
Ces jours-là, inquiet et déçu, Jonas se promenait seul au bord de la
rivière. Les allées étaient vides de monde, à l'exception des quelques
équipes de livraison et des ouvriers paysagistes ici et là. Les petits
enfants étaient tous à la
Garderie après l'école, et les plus grands occupés par des heures de
bénévolat ou de formation.
Par lui-même, il a testé sa propre mémoire en développement. Il
regarda le paysage pour des aperçus du vert qu'il savait être intégré
dans les arbustes; quand il revint dans sa conscience, il se concentra
sur elle, la gardant là, l'assombrissant, la gardant dans sa vision aussi
longtemps que possible jusqu'à ce que sa tête lui fasse mal et qu'il la
laisse s'estomper.
Il regarda le ciel plat et incolore, en apportant du bleu, et se souvint
du soleil jusqu'à ce que finalement, pendant un instant, il puisse sentir
la chaleur.
Il se tenait au pied du pont qui enjambait la rivière, le pont que les
citoyens n'étaient autorisés à traverser que pour des raisons officielles.
Jonas l'avait traversé lors de voyages scolaires, visitant les
communautés périphériques, et il savait que la terre au-delà du pont
était à peu près la même, plate et bien délimitée, avec des champs
pour l'agriculture. Les autres communautés qu'il avait vues lors de
visites étaient essentiellement les mêmes que les siennes, les seules
différences étaient des styles d'habitation légèrement modifiés, des
horaires légèrement différents dans les écoles.
Il se demanda ce qu'il y avait au loin où il n'était jamais allé. La
terre ne s'est pas arrêtée au-delà de ces communautés voisines. Y
avait-il des collines ailleurs ? Y avait-il de vastes
106
des zones déchirées par le vent comme l'endroit qu'il avait vu de
mémoire, l'endroit où l'éléphant est mort ?
« Donateur », demanda-t-il un après-midi après un jour où il avait été
renvoyé, « qu'est-ce qui te cause de la douleur ?
Quand The Giver s'est tu, Jonas a continué. "Le chef ancien m'a
dit, au début, que la réception de la mémoire cause une douleur terrible.
Et vous m'avez décrit que l'échec du dernier nouveau receveur a libéré
des souvenirs douloureux dans la communauté.
"Mais je n'ai pas souffert, Donateur. Pas vraiment." Jonas sourit.
"Oh, je me souviens du coup de soleil que tu m'as donné le tout
premier jour. Mais ce n'était pas si terrible. Qu'est-ce qui te fait tant
souffrir ? Si tu m'en donnais un peu, peut-être que ta douleur serait
moindre. "
Le Donateur hocha la tête. "Couche-toi," dit-il. "Il est temps, je
suppose. Je ne peux pas te protéger éternellement. Tu devras tout
assumer finalement.
« Laisse-moi réfléchir », continua-t-il, alors que Jonas était sur le
lit, attendant, un peu craintif.
"D'accord," dit The Giver après un moment, "j'ai décidé. Nous
allons commencer par quelque chose de familier. Allons encore une
fois vers une colline et un traîneau."
Il posa ses mains sur le dos de Jonas.
107
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14
C'était à peu près la même chose, ce souvenir, bien que la colline
semblait différente, plus raide, et que la neige ne tombait pas aussi
abondamment qu'auparavant.
Il faisait plus froid aussi, perçut Jonas. Il pouvait voir, alors qu'il
attendait assis au sommet de la colline, que la neige sous le traîneau
n'était pas épaisse et molle comme elle l'avait été auparavant, mais
dure et recouverte de glace bleuâtre.
Le traîneau avança et Jonas sourit avec joie, impatient de voir
le toboggan à couper le souffle dans l'air revigorant.
Mais les coureurs, cette fois, ne pouvaient pas traverser l'étendue
gelée comme ils l'avaient fait sur l'autre colline enneigée. Ils glissèrent
de côté et le traîneau prit de la vitesse.
Jonas a tiré sur la corde, essayant de diriger, mais la pente et la
vitesse lui ont pris le contrôle des mains et il n'appréciait plus la
sensation de liberté mais au lieu de cela, terrifié, il était à la merci de
l'accélération sauvage vers le bas sur la glace.
Sur le côté, en tournoyant, le traîneau a heurté une bosse dans
la colline et Jonas a été secoué et projeté violemment en l'air. Il
tomba avec sa jambe tordue sous lui et put entendre le craquement
d'un os. Son visage a gratté le long des bords déchiquetés de la glace
108
et quand il s'arrêta enfin, il resta choqué et immobile, ne ressentant
d'abord rien d'autre que la peur.
Puis, la première vague de douleur. Il haletait. C'était comme si
une hachette était logée dans sa jambe, coupant chaque nerf avec
une lame brûlante. Dans son agonie, il perçut le mot "feu" et sentit
des flammes lécher les os et la chair déchirés. Il a essayé de bouger,
et n'a pas pu. La douleur a grandi.
Il a crié. Il n'y avait pas de réponse.
En sanglotant, il tourna la tête et vomit sur le sol gelé.
neiger. Du sang coulait de son visage dans le vomi.
"NOOOON !" cria-t-il, et le son disparut dans le paysage vide,
dans le vent.
Puis, soudain, il se retrouva de nouveau dans la salle annexe,
se tordant sur le lit. Son visage était mouillé de larmes.
Capable de bouger maintenant, il secoua son propre corps en arrière et
en avant, en respirant profondément pour libérer la douleur dont on se souvient.
Il s'assit et regarda sa propre jambe, là où elle reposait droite sur
le lit, intacte. La tranche de douleur brutale avait disparu.
Mais la jambe lui faisait horriblement mal, toujours, et son visage était à vif.
"Puis-je avoir un soulagement de la douleur, s'il vous plaît?" il a
supplié. C'était toujours prévu dans sa vie de tous les jours pour les
contusions et blessures, pour un doigt écrasé, un mal de ventre, un
genou écorché suite à une chute de vélo. Il y avait toujours un
barbouillage d'onguent anesthésique, ou une pilule ; ou dans les cas
graves, une injection qui a entraîné une délivrance complète et instantanée
ance.
Mais The Giver a dit non et a détourné le regard.
En boitant, Jonas rentrait chez lui en poussant son vélo, ce soir-
là. La douleur du coup de soleil avait été si petite, en comparaison,
et n'était pas restée avec lui. Mais cette douleur persistait.
109
Machine Translated by Google
Ce n'était pas insupportable, comme l'avait été la douleur sur la colline.
Jonas a essayé d'être courageux. Il s'est souvenu que l'aîné en chef avait dit
qu'il était courageux.
« Est-ce que quelque chose ne va pas, Jonas ? demanda son père au
repas du soir. « Tu es si calme ce soir. Ne te sens-tu pas bien ? Voudrais-tu un
médicament ?
Mais Jonas se souvenait des règles. Aucun médicament pour quoi que ce
soit lié à sa formation.
Et aucune discussion sur sa formation. Au moment du partage des
sentiments, il a simplement dit qu'il se sentait fatigué, que ses cours à l'école
avaient été inhabituellement exigeants ce jour-là.
Il se rendit tôt dans sa chambre à coucher et, derrière la porte fermée, il put
entendre ses parents et sa sœur rire pendant qu'ils donnaient à Gabriel son
bain du soir.
Ils n'ont jamais connu la douleur, pensa-t-il. Cette prise de conscience le
fit se sentir désespérément seul, et il frotta sa jambe palpitante. Il a fini par
dormir. Encore et encore, il rêva de l'angoisse et de l'isolement sur la colline
abandonnée.
L'entraînement quotidien a continué, et maintenant il incluait toujours la douleur.
L'agonie de la jambe fracturée commença à n'être plus qu'un léger malaise alors
que The Giver conduisait fermement Jonas, petit à petit, dans la profonde et
terrible souffrance du passé.
A chaque fois, dans sa bienveillance, The Giver terminait l'après-midi par un
souvenir de plaisir haut en couleur : une navigation rapide sur un lac bleu-vert ;
une prairie parsemée de fleurs sauvages jaunes ; un coucher de soleil orange
derrière les montagnes.
Ce n'était pas suffisant pour apaiser la douleur que Jonas ressentait
commencer, maintenant, à savoir.
"Pourquoi?" Jonas lui a demandé après avoir reçu une torture
ous mémoire dans laquelle il avait été négligé et à jeun;
110
la faim avait provoqué des spasmes atroces dans son estomac vide et distendu.
Il était allongé sur le lit, souffrant. "Pourquoi est-ce que toi et moi devons garder
ces souvenirs ?"
"Cela nous donne de la sagesse", a répondu The Giver. « Sans sagesse, je
ne pourrais remplir ma fonction de conseiller du Comité des Anciens lorsqu'ils
font appel à moi.
« Mais quelle sagesse tirez-vous de la faim ? Jonas gémit. Son estomac lui
faisait toujours mal, même si le souvenir était terminé.
"Il y a quelques années", lui a dit The Giver, "avant votre naissance, de
nombreux citoyens ont adressé une pétition au Comité des Anciens.
Ils voulaient augmenter le taux de natalité. Ils voulaient que chaque mère de
naissance se voie attribuer quatre naissances au lieu de trois, afin que la
population augmente et qu'il y ait plus d'ouvriers disponibles."
Jonas hocha la tête, écoutant. "Ça a du sens."
"L'idée était que certaines unités familiales pouvaient accueillir
modérer un enfant supplémentaire."
Jonas hocha à nouveau la tête. "Le mien pourrait," fit-il remarquer. "Nous
J'ai Gabriel cette année, et c'est amusant d'avoir un troisième enfant."
"Le Comité des Anciens m'a demandé conseil", a déclaré The Giver. "Cela
avait du sens pour eux aussi, mais c'était une nouvelle idée, et ils sont venus
me voir pour savoir."
« Et vous avez utilisé vos souvenirs ?
Le Donateur a dit oui. "Et le souvenir le plus fort qui est venu était la faim. Il
est venu de plusieurs générations en arrière.
Des siècles en arrière. La population était devenue si grande que la faim était
partout. Faim et famine atroces. Elle a été suivie par la guerre."
Guerre? C'était un concept que Jonas ne connaissait pas. Mais
la faim lui était désormais familière. Inconsciemment, il frotta
111
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son propre abdomen, rappelant la douleur de ses besoins non satisfaits.
"Alors tu leur as décrit ça ?"
"Ils ne veulent pas entendre parler de douleur. Ils demandent juste conseil.
Je leur ai simplement déconseillé d'augmenter la population."
"Mais tu as dit que c'était avant ma naissance. Ils ne viennent presque
jamais te demander conseil. Seulement quand ils - qu'est-ce que tu as dit ?
Quand ils ont un problème auquel ils n'ont jamais été confrontés auparavant.
Quand est-ce arrivé pour la dernière fois ?"
« Vous souvenez-vous du jour où l'avion a survolé la communauté ?
"Oui. J'avais peur."
"Eux aussi. Ils se sont préparés à l'abattre. Mais ils
demandé mon avis. Je leur ai dit d'attendre."
« Mais comment saviez-vous ? Comment saviez-vous que le pilote était
perdu ?
"Je ne l'ai pas fait. J'ai utilisé ma sagesse, à partir des souvenirs. Je savais
qu'il y avait eu des moments dans le passé - des moments terribles - où les
gens avaient détruit les autres à la hâte, dans la peur, et avaient provoqué
leur propre destruction."
Jonas a réalisé quelque chose. "Cela signifie," dit-il lentement, "que tu as
des souvenirs de destruction. Et tu dois me les donner aussi, parce que je
dois acquérir la sagesse."
Le Donateur hocha la tête.
"Mais ça va faire mal", a déclaré Jonas. Ce n'était pas une question.
"Ça va faire très mal", a convenu The Giver.
"Mais pourquoi tout le monde ne peut-il pas avoir les souvenirs ? Je pense
que ce serait un peu plus facile si les souvenirs étaient partagés. Toi et moi
n'aurions pas à supporter autant par nous-mêmes, si tout le monde prenait
part."
112
Le Donateur soupira. "Tu as raison," dit-il. "Mais alors tout le monde serait
accablé et peiné. Ils ne veulent pas cela. Et c'est la vraie raison pour laquelle
The Receiver est si vital pour eux, et si honoré. Ils m'ont choisi - et vous - pour
soulager ce fardeau d'eux-mêmes."
« Quand ont-ils décidé cela ? Jonas a demandé avec colère. "Ce
n'était pas juste. Changeons-le !"
« Comment suggérez-vous que nous fassions cela ? Je n'ai jamais été
capable de penser à un moyen, et je suis censé être celui qui a toute la sagesse.
"Mais nous sommes deux maintenant," dit Jonas avec impatience.
"Ensemble , nous pouvons penser à quelque chose !"
Le Donateur le regarda avec un sourire ironique.
«ÿPourquoi ne pouvons-nous pas simplement demander un changement de règlesÿ?ÿ»
suggéra Jonas.
Le Donateur a ri; puis Jonas, lui aussi, gloussa à contrecœur.
"La décision a été prise bien avant mon temps ou le vôtre,"
"
Le Donneur a dit, "et avant le Receveur précédent, et - Il a attendu.
"Retour et retour et retour." Jonas répéta la phrase familière. Parfois, cela
lui avait semblé amusant.
Parfois, cela avait semblé significatif et important.
Maintenant, c'était inquiétant. Cela signifiait, il le savait, que rien ne pouvait
être changé.
Le nouvel enfant, Gabriel, grandissait et passait avec succès les tests de
maturité que les Nourrices donnaient chaque mois ; il pouvait s'asseoir seul,
maintenant, pouvait atteindre et saisir de petits objets de jeu, et il avait six
dents. Pendant la journée, dit Père, il était joyeux et semblait
113
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d'intelligence normale. Mais il restait agité la nuit, gémissant souvent,
nécessitant une attention fréquente.
"Après tout ce temps supplémentaire que j'ai mis avec lui", dit Père un
soir après que Gabriel eut été lavé et qu'il était allongé, pour le moment,
serrant placidement son hippopotame dans le petit berceau qui avait
remplacé le panier, "j'espère qu'ils ne décidera pas de le libérer."
"Peut-être que ce serait pour le mieux," suggéra Mère. "Je sais que
ça ne te dérange pas de te lever avec lui la nuit. Mais le manque de
sommeil est terriblement dur pour moi."
«ÿS'ils libèrent Gabriel, pouvons-nous avoir un autre nouvel enfant en
tant que visiteurÿ?ÿ» demanda Lily. Elle était agenouillée à côté du
berceau, faisant des grimaces à la petite, qui lui souriait en retour.
La mère de Jonas roula des yeux de consternation.
"Non," dit Père en souriant. Il ébouriffa les cheveux de Lily. "C'est très
rare, de toute façon, que le statut d'un nouvel enfant soit aussi incertain
que celui de Gabriel. Cela ne se reproduira probablement pas, avant
longtemps.
"De toute façon," soupira-t-il, "ils ne prendront pas de décision avant
un moment. En ce moment, nous nous préparons tous à une sortie que
nous devrons probablement faire très bientôt. Il y a une mère biologique
qui attend des jumeaux le mois prochain ."
"Oh, mon Dieu," dit Mère en secouant la tête. « S'ils sont
"
identique, j'espère que ce n'est pas à vous que revient la tâche —
"Je le suis. Je suis le prochain sur la liste. Je devrai sélectionner celui
à nourrir et celui à libérer. Ce n'est généralement pas difficile, cependant.
Habituellement, c'est juste une question de poids à la naissance. Nous
libérons le plus petit des deux."
Jonas, écoutant, pensa soudain au pont et
comment, debout là, il s'était demandé ce qu'il y avait ailleurs.
114
Y avait-il quelqu'un là, attendant, qui recevrait le minuscule jumeau libéré ?
Aurait-il grandi Ailleurs, sans savoir, jamais, que dans cette communauté
vivait un être qui se ressemblait exactement ?
Pendant un instant, il ressentit un petit espoir flottant qu'il savait assez
stupide. Il espérait que ce serait Larissa, attendant. Larissa, la vieille
femme qu'il avait baignée. Il se souvenait de ses yeux pétillants, de sa
voix douce, de son petit rire. Fiona lui avait dit récemment que Larissa
avait été libérée lors d'une merveilleuse cérémonie.
Mais il savait que les Anciens n'avaient pas d'enfants à élever. La vie
de Larissa Ailleurs serait calme et sereine comme il sied à l'Ancien ; elle
n'apprécierait pas la responsabilité de nourrir un nouvel enfant qui avait
besoin de nourriture et de soins, et pleurerait probablement la nuit.
"Mère père?" dit-il, l'idée lui venant à l'improviste, "pourquoi ne
mettrions-nous pas le berceau de Gabriel dans ma chambre ce soir ? Je
sais comment le nourrir et le réconforter, et cela permettrait à toi et à Père
de dormir un peu."
Père avait l'air dubitatif. "Tu dors si profondément, Jonas.
Et si son agitation ne vous réveillait pas ?"
C'est Lily qui a répondu. « Si personne ne va s'occuper de Gabriel, »
fit-elle remarquer, « il devient très bruyant. Il nous réveillerait tous , si
Jonas dormait.
Père a ri. "Tu as raison, Lily-billy. D'accord, Jonas, essayons, juste
pour ce soir. Je vais prendre la nuit et nous laisserons maman dormir
aussi."
Gabriel dormit profondément pendant la première partie de la nuit.
Jonas, dans son lit, resta un moment éveillé ; de temps en temps il se
redressait sur un coude, regardant le berceau.
115
Machine Translated by Google

Le nouveau-né était sur le ventre, ses bras détendus le long de sa tête, loué le reste de la journée apaisante sur le lac. De nouveau, Gabriel
ses yeux fermés et sa respiration régulière et non perturbée. Enfin s'endormit.
Jonas s'endormit lui aussi. Mais maintenant, Jonas restait éveillé, réfléchissant. Il n'avait plus
Puis, alors que le milieu de la nuit approchait, le bruit de l'agitation qu'un brin de mémoire, et il sentait un petit manque là où il avait été. Il
de Gabe réveilla Jonas. Le nouvel enfant était pourrait demander à The Giver un autre
tournant sous sa couverture, agitant ses bras et commençant à gémir. naviguer, il le savait. Une voile peut-être sur l'océan, la prochaine fois,
car Jonas avait un souvenir de l'océan, maintenant, et savait ce que
Jonas se leva et alla vers lui. Doucement, il tapota le dos de Gabriel. c'était ; il savait qu'il y avait aussi des voiliers là-bas, dans des souvenirs
Parfois, c'était tout ce qu'il fallait pour le bercer encore à acquérir.
sommeil. Mais le nouveau-né se tortillait toujours avec anxiété sous sa Il se demanda cependant s'il devait avouer à The Giver qu'il avait
main. donné un souvenir. Il n'était pas encore qualifié pour être un Donateur
Toujours en tapotant en rythme, Jonas commença à se souvenir lui-même ; Gabriel n'avait pas non plus été choisi pour être séquestre.
de la merveilleuse voile que The Giver lui avait donnée peu de temps
auparavantÿ: une journée lumineuse et venteuse sur un lac turquoise Qu'il ait ce pouvoir l'effrayait. Il a décidé de ne rien dire.
clair, et au-dessus de lui la voile blanche du bateau gonflant alors qu'il
avançait dans le vif vent.
Il n'était pas conscient de donner la mémoire; mais soudain il se
rendit compte qu'elle devenait de plus en plus faible, qu'elle glissait de
sa main dans l'être du nouvel enfant. Gabriel est devenu silencieux.
Surpris, Jonas retira ce qui restait de la mémoire avec un sursaut de
volonté. Il retira sa main du petit dossier et se tint tranquillement à côté
du berceau.
Pour lui-même, il rappela le souvenir de la voile. Il était toujours là,
mais le ciel était moins bleu, le doux mouvement du bateau plus lent,
l'eau du lac plus trouble et trouble. Il la garda un moment, calmant sa
propre nervosité face à ce qui s'était passé, puis la laissa aller et
retourna dans son lit.

Une fois de plus, vers l'aube, le nouveau-né se réveilla et cria.

Encore une fois Jonas est allé vers lui. Cette fois, tout à fait
délibérément, il plaça fermement sa main sur le dos de Gabriel et

116 117
Machine Translated by Google

Jonas entendit une voix à côté de lui. « De l'eau », dit la voix dans
un murmure desséché et croassant.
Il tourna la tête vers la voix et regarda dans les yeux mi-clos
d'un garçon qui ne semblait pas beaucoup plus âgé que lui. De
la terre striait le visage du garçon et ses cheveux blonds
emmêlés. Il gisait étendu, son uniforme gris luisant de sang frais
15 et humide.
Les couleurs du carnage étaient d'une clarté grotesque : l'humidité
cramoisie sur le tissu rugueux et poussiéreux, les lambeaux d'herbe
déchirés, d'un vert saisissant, dans les cheveux jaunes du garçon.
Jonas entra dans la salle annexe et se rendit compte
Le garçon le fixa. « De l'eau », supplia-t-il à nouveau. Quand
immédiatement que c'était un jour où il serait renvoyé. Le
il parla, une nouvelle giclée de sang trempa le tissu grossier sur
Donneur était raide sur sa chaise, le visage dans ses mains.
sa poitrine et sa manche.
"Je reviendrai demain, monsieur," dit-il rapidement. Puis il hésita.
L'un des bras de Jonas était immobilisé par la douleur, et il
"A moins qu'il y ait peut-être quelque chose que je puisse faire pour
pouvait voir à travers sa propre manche déchirée quelque chose
aider."
qui ressemblait à de la chair en lambeaux et des os brisés. Il
Le Donateur leva les yeux vers lui, son visage tordu par
essaya son bras restant et le sentit bouger. Lentement, il tendit la
Souffrance. "S'il vous plaît," haleta-t-il, "prenez un peu de la douleur."
main sur le côté, sentit le récipient en métal qui s'y trouvait, et
Jonas l'aida à s'asseoir à côté du lit. Puis il enleva rapidement
enleva son capuchon, arrêtant de temps en temps le petit
sa tunique et se coucha face contre terre. "Mets tes mains sur
mouvement de sa main pour attendre que la douleur montante
moi", ordonna-t-il, conscient que dans une telle angoisse, The
s'atténue. Enfin, lorsque le récipient fut ouvert, il étendit lentement
Giver pourrait avoir besoin d'être rappelé.
son bras sur la terre imbibée de sang, centimètre par centimètre,
Les mains sont venues, et la douleur est venue avec elles et
et le porta aux lèvres du garçon. L'eau coulait dans la bouche
à travers elles. Jonas se raidit et entra dans la mémoire qui
implorante et le long du menton crasseux.
torturait The Giver.
Le garçon soupira. Sa tête tomba en arrière, sa mâchoire
Il se trouvait dans un endroit confus, bruyant et nauséabond.
inférieure tombant comme s'il avait été surpris par quelque chose.
Il faisait jour, tôt le matin, et l'air était chargé de fumée qui
Un vide terne glissa lentement sur ses yeux. Il était silencieux.
pendait, jaune et brune, au-dessus du sol. Autour de lui, partout,
Mais le bruit continuait tout autour : les cris des blessés, les
loin à travers l'étendue de ce qui semblait être un champ, gisaient
cris de la demande d'eau et de Mère et de mort. Des chevaux
des hommes gémissant. Un cheval aux yeux sauvages, la bride
allongés sur le sol hurlaient, levaient la tête et poignardaient au
déchirée et pendante, trottait frénétiquement à travers les
hasard vers le ciel avec leurs sabots.
monticules d'hommes, hochant la tête, hennissant de panique. Il
trébucha, enfin, puis retomba, et ne se releva pas.

118 119
Machine Translated by Google

De loin, Jonas pouvait entendre le bruit sourd des canons.

Accablé par la douleur, il resta là dans la puanteur effrayante pendant
des heures, écoutant les hommes et les animaux mourir et apprit ce
que la guerre signifiait.
Enfin, lorsqu'il sut qu'il ne pourrait plus le supporter et qu'il 16
accueillerait lui-même la mort, il ouvrit les yeux et se retrouva de
nouveau sur le lit.
Le Donateur détourna les yeux, comme s'il ne pouvait pas supporter de voir
Jonas ne voulait pas y retourner. Il ne voulait pas les souvenirs,
ce qu'il avait fait à Jonas. "Pardonnez-moi," dit-il.
ne voulait pas l'honneur, ne voulait pas la sagesse, ne voulait
pas la douleur. Il voulait retrouver son enfance, ses genoux
écorchés et ses jeux de ballon. Il était assis seul dans son
logement, regardant par la fenêtre, voyant des enfants jouer,
des citoyens rentrant chez eux à vélo après des journées de
travail sans incident, des vies ordinaires sans angoisse parce
qu'il avait été choisi, comme d'autres avant lui, pour porter leur fardeau.
Mais le choix n'était pas le sien. Il revenait chaque jour dans
la salle annexe.
Le Donateur a été doux avec lui pendant de nombreux jours suite
au terrible souvenir partagé de la guerre.
"Il y a tellement de bons souvenirs", a rappelé The Giver à Jonas.
Et c'était vrai. À présent, Jonas avait connu d'innombrables moments
de bonheur, des choses qu'il n'avait jamais connues auparavant.

Il avait vu une fête d'anniversaire, avec un enfant choisi et

célébré en son jour, de sorte que maintenant il comprenait la
joie d'être un individu, spécial et unique et fier.
Il avait visité des musées et vu des peintures remplies de
toutes les couleurs qu'il pouvait maintenant reconnaître et nommer.

120 121
Machine Translated by Google
Dans un souvenir extatique, il avait monté un cheval brun brillant à
travers un champ qui sentait l'herbe humide, et avait mis pied à terre à
côté d'un petit ruisseau d'où lui et
le cheval a bu de l'eau froide et claire. Maintenant, il comprenait les
animaux ; et au moment où le cheval se détourna du ruisseau et donna
un coup de tête affectueux à l'épaule de Jonas, il perçut les liens entre
l'animal et l'humain.
Il avait traversé les bois et s'était assis la nuit à côté d'un feu de
camp. Bien qu'il ait appris à travers les souvenirs la douleur de la perte
et de la solitude, maintenant il a également acquis une compréhension
de la solitude et de sa joie.
"Quel est ton préféré?" Jonas a demandé à The Giver. "Tu n'as pas
encore à le donner," ajouta-t-il rapidement. "Parle-moi juste de ça, pour
que je puisse l'attendre avec impatience, parce que je devrai le recevoir
quand ton travail sera terminé."
Le Donateur a souri. "Couche-toi," dit-il. "Je suis heureux de vous
le donner."
Jonas en ressentit la joie dès que le souvenir commença.
Parfois, il lui fallait du temps pour se repérer, trouver sa place. Mais
cette fois, il s'intégra parfaitement et ressentit le bonheur qui envahissait
le souvenir.
Il était dans une pièce remplie de monde, et il faisait chaud, avec la
lumière du feu allumée dans un foyer. Il pouvait voir à travers une
fenêtre que dehors il faisait nuit et qu'il neigeait. Il y avait des lumières
colorées : rouges et vertes et jaunes, scintillant d'un arbre qui était,
curieusement, à l'intérieur de la pièce. Sur une table, des bougies
allumées se tenaient dans un support doré poli et jetaient une douce
lueur vacillante. Il pouvait sentir la cuisson des aliments et il entendit un
rire doux. Un chien aux cheveux d'or dormait par terre.
122
Sur le sol, il y avait des paquets emballés dans du papier aux
couleurs vives et attachés avec des rubans brillants. Alors que Jonas
regardait, un petit enfant a commencé à ramasser les colis et à les faire
passer dans la pièceÿ: à d'autres enfants, à des adultes qui étaient
manifestement des parents, et à un couple plus âgé et calme, un
homme et une femme, qui étaient assis en souriant ensemble sur un canapé. .
Pendant que Jonas regardait, les gens ont commencé un par un à
dénouer les rubans des paquets, à déballer les papiers brillants, à ouvrir
les boîtes et à révéler des jouets, des vêtements et des livres. Il y eut
des cris de joie. Ils se sont embrassés.
Le petit enfant alla s'asseoir sur les genoux de la vieille femme, et
elle le berça et frotta sa joue contre la sienne.
Jonas ouvrit les yeux et s'allongea avec contentement sur le lit, se
prélassant toujours dans le souvenir chaleureux et réconfortant. Tout
était là, toutes les choses qu'il avait appris à chérir.
"Qu'avez-vous perçu?" Le Donateur a demandé.
"La chaleur," répondit Jonas, "et le bonheur. Et - laissez-moi réfléchir.
La famille. Que c'était une sorte de célébration, des vacances. Et
quelque chose d'autre - je n'arrive pas à comprendre le mot."
"Il viendra à toi."
« Qui étaient les personnes âgées ? Pourquoi étaient-elles là ? Cela
avait intrigué Jonas de les voir dans la pièce. Les Anciens de la
communauté ne quittaient jamais leur lieu privilégié, la Maison des
Anciens, où ils étaient si bien soignés et respectés.
"Ils s'appelaient Grands-parents."
123
Machine Translated by Google
"Grand parents?"
"Grands-parents. Cela signifiait parents-des-parents, il y a
longtemps."
"Retour et retour et retour ?" Jonas se mit à rire. « Alors en fait, il
pourrait y avoir des parents-des-parents-des-parents-des-parents ?
Le Donateur a ri aussi. "C'est vrai. C'est un peu comme se regarder
se regarder dans un miroir se regarder se regarder dans un miroir."
Jonas fronça les sourcils. "Mais mes parents devaient avoir des parents !
Je n'y ai jamais pensé avant. Qui sont mes parents-des-parentsÿ? Où
sont-ils ?"
"Tu pourrais aller chercher dans le Hall of Open Records. Tu
trouverais les noms. Mais réfléchis, fiston. Si tu fais une demande pour
des enfants, alors qui seront leurs parents-des-parents ? Qui seront
leurs grands-parents ?"
"Ma mère et mon père, bien sûr."
« Et où seront-ils ?
pensa Jonas. "Oh," dit-il lentement. "Quand j'aurai terminé ma
formation et que je serai devenu un adulte à part entière, on me donnera
mon propre logement. Et puis quand Lily le fera, quelques années plus
tard, elle aura son propre logement, et peut-être un conjoint et des
"
enfants si elle postule pour eux, puis Mère et Père - "C'est vrai."
"Tant qu'ils travailleront et contribueront à la communauté, ils iront
vivre avec les autres adultes sans enfants. Et ils ne feront plus partie
de ma vie.
"Et après cela, le moment venu, ils iront à la Maison des Anciens",
a poursuivi Jonas. Il réfléchissait à haute voix.
"Et ils seront bien soignés et respectés, et quand ils seront libérés, il y
aura une célébration."
124
"Auquel vous n'assisterez pas", a souligné The Giver.
"Non, bien sûr que non, parce que je ne le saurai même pas.
D'ici là, je serai tellement occupé par ma propre vie. Et Lily aussi. Ainsi,
nos enfants, si nous en avons, ne sauront pas non plus qui sont leurs
parents de parents.
"Cela semble plutôt bien fonctionner comme ça, n'est-ce pas ? Comme
nous le faisons dans notre communauté ?" demanda Jonas. "Je n'avais tout
simplement pas réalisé qu'il y avait un autre moyen, jusqu'à ce que je reçoive
ce souvenir."
"Ça marche", a convenu The Giver.
Jonas hésita. "J'ai certainement aimé ce souvenir, cependant. Je
peux voir pourquoi c'est ton préféré. Je n'arrivais pas à trouver le mot
pour tout le sentiment, le sentiment qui était si fort dans la pièce."
« Amour », lui dit The Giver.
Jonas l'a répété. "Amour." C'était un mot et un concept nouveau
pour lui.
Ils restèrent tous les deux silencieux pendant une minute. Alors Jonas a dit:
"Donateur?"
"Oui?"
"Je me sens très stupide en disant cela. Très, très stupide." "Pas
besoin. Rien n'est stupide ici. Faites confiance aux souvenirs et à ce
qu'ils vous font ressentir."
"Eh bien," dit Jonas, en regardant le sol, "je sais que tu n'as plus la
mémoire, parce que tu me l'as donnée, alors peut-être que tu ne
"
comprendras pas ceci -
"Je le ferai. Il ne me reste qu'un vague brin de celui-là, et j'ai
beaucoup d'autres souvenirs de famille, de vacances et de bonheur.
D'amour."
Jonas a laissé échapper ce qu'il ressentait. "Je pensais que... eh
bien, .je. peux voir que ce n'était pas une façon très pratique
125
Machine Translated by Google
vivre, avec les Anciens juste là au même endroit, où peut-être qu'ils ne
seraient pas bien pris en charge, comme ils le sont maintenant, et que
nous avons une façon mieux arrangée de faire les choses. Mais de toute
façon, je pensais, je veux dire, je sentais, en fait, que c'était plutôt sympa,
alors. Et que j'aimerais qu'on soit comme ça, et que tu sois mon grand-
parent. La famille dans la mémoire semblait un peu plus — Il hésita,
"
incapable de trouver le mot qu'il voulait.
"Un peu plus complet", a suggéré The Giver.
Jonas hocha la tête. "J'ai aimé le sentiment d'amour", a-t-il avoué.
Il jeta un coup d'œil nerveux au haut-parleur sur le mur, s'assurant que
personne n'écoutait. "J'aimerais que nous ayons encore ça," murmura-t-il.
"Bien sûr," ajouta-t-il rapidement, "je comprends que ça ne marcherait pas
très bien. Et que c'est bien mieux d'être organisé comme nous le sommes
maintenant. Je peux voir que c'était une façon dangereuse de vivre."
"Que veux-tu dire?"
Jonas hésita. Il n'était pas certain, vraiment, de ce qu'il avait voulu dire.
Il pouvait sentir qu'il y avait un risque impliqué, bien qu'il ne sût pas
comment. "Eh bien," dit-il finalement, cherchant une explication, "ils avaient
du feu juste là dans cette pièce. Il y avait un feu qui brûlait dans la
cheminée. Et il y avait des bougies sur une table. Je peux certainement
voir pourquoi ces choses étaient interdites.
"Pourtant," dit-il lentement, presque pour lui-même, "j'aimais la lumière
qu'ils faisaient. Et la chaleur."
"Père Mère?" demanda timidement Jonas après le repas du soir. "J'ai une
question que je veux te poser."
«ÿQu'est-ce qu'il y a, Jonasÿ?ÿ» demanda son père.
Il s'est forcé à dire les mots, même s'il se sentait rougi
126
avec embarras. Il les avait répétés dans sa tête pendant tout le trajet du
retour depuis l'Annexe.
"Est-ce que tu m'aimes?"
Il y eut un silence gêné pendant un moment. Puis Père eut un petit
rire. Jonas. Toi, de tous les peuples. Précision de langage, s'il vous plaît !"
"Que veux-tu dire?" demanda Jonas. L'amusement n'était pas
du tout ce qu'il avait prévu.
"Ton père veut dire que tu as utilisé un mot très général, tellement
dénué de sens qu'il est devenu presque obsolète," expliqua prudemment
sa mère.
Jonas les regarda. Sans signification? Il n'avait jamais ressenti quelque
chose d'aussi significatif que ce souvenir.
"Et bien sûr, notre communauté ne peut pas fonctionner correctement
si les gens n'utilisent pas un langage précis. Vous pourriez demanderÿ:
'Est-ce que tu m'appréciesÿ?' La réponse est "Oui", a déclaré sa mère.
« Ou, » suggéra son père, « 'Êtes-vous fier de mes réalisations ?' Et
la réponse est de tout cœur "Oui". "
"Comprenez-vous pourquoi il est inapproprié d'utiliser un mot
comme 'l'amour' ?" a demandé ma mère.
Jonas hocha la tête. "Oui, merci, je le sais," répondit-il lentement.
C'était son premier mensonge à ses parents.
«ÿGabrielÿ?ÿ» Jonas a chuchoté cette nuit-là au nouveau-né.
Le berceau était de nouveau dans sa chambre. Après que Gabe eut dormi
profondément dans la chambre de Jonas pendant quatre nuits, ses parents
avaient déclaré que l'expérience était un succès et Jonas un héros.
Gabriel grandissait rapidement, rampant et riant à travers la pièce et se
levant pour se lever. Il pourrait
127
Machine Translated by Google

être surclassé dans le centre de soins, dit joyeusement le père, maintenant "Il pourrait y avoir de l'amour," murmura Jonas.
qu'il dormait; il pourrait être officiellement nommé et donné à sa famille en
décembre, ce qui n'était que de deux mois Le lendemain matin, pour la première fois, Jonas ne prend pas sa pilule.
une façon. Quelque chose en lui, quelque chose qui avait grandi là à travers les
Mais quand il a été emmené, il a cessé de dormir souvenirs, lui disait de jeter la pilule.
à nouveau, et a pleuré dans la nuit.
Il était donc de retour dans la chambre à coucher de Jonas. Ils lui
donneraient un peu plus de temps, ils ont décidé. Comme Gabe semblait se
plaire dans la chambre de Jonas, il y dormirait la nuit un peu plus longtemps,
jusqu'à ce que l'habitude d'un sommeil profond soit complètement formée.
Les Nurturers étaient très optimistes quant à l'avenir de Gabriel.

Il n'y eut pas de réponse au murmure de Jonas. Gabriel dormait

profondément.
"Les choses pourraient changer, Gabe," continua Jonas. "Les choses
pourraient être différentes. Je ne sais pas comment, mais il doit y avoir un
moyen pour que les choses soient différentes. Il pourrait y avoir des couleurs.
"Et les grands-parents," ajouta-t-il, regardant à travers l'obscurité vers le
plafond de sa chambre à coucher. "Et tout le monde aurait les souvenirs.

"Tu connais les souvenirs," murmura-t-il, se tournant vers le berceau.

La respiration de Gabriel était régulière et profonde. Jonas aimait l'avoir

là, même s'il se sentait coupable du secret.
Chaque nuit, il laissait des souvenirs à Gabriel : souvenirs de promenades
en bateau et de pique-niques au soleil ; souvenirs de pluie douce contre les
vitres ; des souvenirs de danse pieds nus sur une pelouse humide.

"Sans?"
Le nouveau-né remua légèrement dans son sommeil. Jonas le regarda.

128 129
Machine Translated by Google
17
AUJOURD'HUI EST DÉCLARÉ VACANCES NON PRÉVUES. Jonas,
ses parents et Lily se retournèrent tous surpris et regardèrent le haut-
parleur mural d'où venait l'annonce. C'est arrivé si rarement, et c'était un
tel régal pour toute la communauté quand c'est arrivé. Les adultes étaient
dispensés de la journée de travail, les enfants de l'école et des heures
de formation et de bénévolat. Les Ouvriers de remplacement, qui
recevraient des vacances différentes, assumaient toutes les tâches
nécessaires : soins, livraison de nourriture et soins aux Anciens ; et la
communauté était libre.
Jonas applaudit et posa son dossier de devoirs. Il était sur le
point de partir pour l'école. L'école était moins importante pour lui
maintenant ; et avant que beaucoup plus de temps ne passe, sa
scolarité formelle prendrait fin. Mais malgré tout, pour les Twelves,
bien qu'ils aient commencé leur formation d'adulte, il y avait des
listes interminables de règles à mémoriser et les dernières
technologies à maîtriser.
Il a souhaité une bonne journée à ses parents, à sa sœur et à Gabe,
et a parcouru la piste cyclable à la recherche d'Asher.
Il n'avait pas pris les pilules, maintenant, depuis quatre
semaines. Les Stirring étaient de retour, et il se sentait un peu
coupable et embarrassé par les rêves agréables qui lui venaient.
130
pendant qu'il dormait. Mais il savait qu'il ne pouvait pas retourner dans le monde
sans sentiments dans lequel il avait vécu si longtemps.
Et ses nouveaux sentiments accrus imprégnaient un domaine plus
vaste que simplement son sommeil. Bien qu'il sache que son incapacité
à prendre les pilules en expliquait une partie, il pensait que les
sentiments provenaient aussi des souvenirs. Maintenant, il pouvait
voir toutes les couleurs ; et il pouvait les garder aussi, de sorte que les
arbres, l'herbe et les buissons restaient verts dans sa vision. Les joues
roses de Gabriel restaient roses, même quand il dormait. Et les
pommes étaient toujours, toujours rouges.
Maintenant, à travers les souvenirs, il avait vu des océans et
des lacs de montagne et des ruisseaux qui gargouillaient à travers
les bois ; et maintenant il voyait différemment la large rivière
familière à côté du chemin. Il vit toute la lumière, la couleur et
l'histoire qu'il contenait et transportait dans son eau lente ; et il
savait qu'il y avait un Ailleurs d'où il venait, et un Ailleurs vers
lequel il allait.
Pendant ces vacances inattendues et décontractées, il se sentit
heureux, comme il l'avait toujours été en vacances ; mais avec un bonheur
plus profond que jamais. Pensant, comme il l'a toujours fait, à la précision
du langage, Jonas s'est rendu compte que c'était une nouvelle profondeur
de sentiments qu'il éprouvait. D'une certaine manière, ils n'étaient pas du
tout les mêmes que les sentiments que chaque soir, dans chaque habitation,
chaque citoyen analysait avec une conversation interminable.
"Je me suis senti en colère parce que quelqu'un a enfreint les règles de l'aire de jeu",
avait dit Lily une fois, en serrant le poing de sa petite main pour
indiquer sa fureur. Sa famille – Jonas parmi eux – avait parlé des
raisons possibles de la violation des règles, et du besoin de
compréhension et de patience, jusqu'à ce que le poing de Lily se
soit relâché et que sa colère soit partie.
Mais Lily n'avait pas ressenti de colère, Jonas réalisa maintenant. Peu profond
131
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impatience et exaspération, c'était tout ce que Lily avait ressenti. Il le savait
avec certitude parce que maintenant il savait ce qu'était la colère. Or il avait,
dans les souvenirs, vécu l'injustice et la cruauté, et il avait réagi avec une
rage qui montait si passionnément en lui que l'idée d'en discuter calmement
au repas du soir était impensable.
« Je me suis senti triste aujourd'hui », avait-il entendu sa mère dire, et ils
l'avait consolé.
Mais maintenant, Jonas avait éprouvé une vraie tristesse. Il avait ressenti
du chagrin. Il savait qu'il n'y avait pas de réconfort rapide pour des émotions
comme celles-là.
Celles-ci étaient plus profondes et elles n'avaient pas besoin d'être dites. Ils se
sont fait sentir.
Aujourd'hui, il ressentait du bonheur.
"Aser !" Il aperçut le vélo de son ami appuyé contre un arbre au bord du
terrain de jeu. A proximité, d'autres vélos jonchaient le sol. Un jour férié, les
règles habituelles de l'ordre pourraient être ignorées.
Il a dérapé jusqu'à s'arrêter et a laissé tomber son propre vélo à côté des
autres. «ÿHé, Ashÿ!ÿ» cria-t-il en regardant autour de lui. Il semblait n'y avoir
personne dans l'aire de jeux. "Où es-tu?"
"Psssiiiwwwwww !" Une voix d'enfant, venant de derrière un
buisson voisin, a fait le bruit. «ÿPowÿ!ÿPowÿ!ÿPowÿ!ÿ»
Une femme Onze nommée Tanya a titubé en avant de l'endroit où elle
s'était cachée. Dramatiquement, elle agrippa son ventre et trébucha en
zigzag, en gémissant.
"Tu m'as eu!" cria-t-elle et tomba par terre en souriant.
"Blamÿ!"
Jonas, debout sur le côté du terrain de jeu, reconnaît
132
nisé la voix d'Asher. Il vit son ami, braquant une arme imaginaire dans sa
main, s'élancer de derrière un arbre à l'autre. « Blam ! Tu es dans ma ligne
d'embuscade, Jonas ! Attention !
Jonas recula. Il s'est déplacé derrière le vélo d'Asher et s'est agenouillé
pour qu'il soit hors de vue. C'était un jeu auquel il avait souvent joué avec
les autres enfants, un jeu de gentils et de méchants, un passe-temps
inoffensif qui épuisait leur énergie contenue et ne se terminait que lorsqu'ils
étaient tous posés dans des postures bizarres sur le sol.
Il ne l'avait jamais reconnu auparavant comme un jeu de guerre.
"Attaque!" Le cri est venu de derrière le petit entrepôt où se trouvaient
les équipements de jeu. Trois enfants se précipitèrent, leurs armes
imaginaires en position de tir.
De l'autre côté du terrain est venu un cri adverse: "Contre-attaque!" De
leurs cachettes, une horde d'enfants - Jonas a reconnu Fiona dans le
groupe - a émergé, courant en position accroupie, tirant à travers le champ.
Plusieurs d'entre eux se sont arrêtés, se sont saisis les épaules et la poitrine
avec des gestes exagérés et ont fait semblant d'être frappés. Ils se sont
laissés tomber au sol et se sont allongés en soupant en riant.
Les sentiments montèrent en Jonas. Il se retrouva à avancer dans le
champ.
« Tu es touché, Jonas ! cria Asher derrière l'arbre.
« Pow ! Tu es encore touché !
Jonas se tenait seul au centre du terrain. Plusieurs des enfants levèrent
la tête et le regardèrent avec inquiétude.
Les armées attaquantes ont ralenti, ont émergé de leurs positions accroupies
et ont regardé pour voir ce qu'il faisait.
133
Machine Translated by Google
Dans son esprit, Jonas revit le visage du garçon qui gisait mourant
dans un champ et lui avait supplié de l'eau. Il eut une soudaine sensation
d'étouffement, comme s'il avait du mal à respirer.
L'un des enfants a soulevé un fusil imaginaire et a tenté de le détruire
avec un bruit de tir. «ÿPsiiiÿ!ÿ»
Puis ils se turent tous, se tenant maladroitement, et le seul bruit était le
bruit des respirations tremblantes de Jonas.
Il luttait pour ne pas pleurer.
Petit à petit, quand rien ne se passait, rien ne changeait, les enfants
se regardaient nerveusement et s'en allaient.
Il a entendu les bruits alors qu'ils redressaient leurs bicyclettes et
commençaient à descendre le chemin qui partait du champ.
Seuls Asher et Fiona sont restés.
"Qu'est-ce qui ne va pas, Jonas? Ce n'était qu'un jeu", a déclaré Fiona.
"Tu l'as gâché," dit Asher d'une voix irritée.
"Ne jouez plus", a plaidé Jonas.
"Je suis celui qui s'entraîne pour devenir directeur adjoint des loisirs",
a souligné Asher avec colère. "Les jeux ne sont pas votre domaine
d'expertise."
« Expertise », le corrigea automatiquement Jonas.
"Peu importe. Tu ne peux pas dire ce que nous jouons, même si tu vas
être le nouveau receveur." Asher le regarda avec méfiance.
"Je m'excuse de ne pas t'avoir accordé le respect que tu mérites,"
marmonna-t-il.
"Asher," dit Jonas. Il essayait de parler prudemment, et avec gentillesse,
de dire exactement ce qu'il voulait dire.
"Vous n'aviez aucun moyen de le savoir. Je ne le savais pas moi-même
jusqu'à récemment. Mais c'est un jeu cruel. Dans le passé, il y a eu
— "
134
"J'ai dit que je m'excusais, Jonas."
Jonas soupira. C'était inutile. Bien sûr, Asher ne pouvait pas comprendre.
"J'accepte vos excuses, Asher," dit-il avec lassitude.
« Veux-tu faire un tour le long de la rivière, Jonas ?
demanda Fiona en se mordant la lèvre avec nervosité.
Jonas la regarda. Elle était si adorable. Pendant un bref instant, il pensa
qu'il n'aurait rien aimé de mieux que de chevaucher paisiblement le long du
chemin de la rivière, riant et parlant avec sa douce amie. Mais il savait que
de tels moments lui avaient été enlevés maintenant. Il secoua la tête. Au
bout d'un moment, ses deux amis se retournèrent et se dirigèrent vers leurs
vélos. Il les regarda s'éloigner.
Jonas se dirigea péniblement vers le banc à côté de l'Entrepôt et s'assit,
submergé par un sentiment de perte. Son enfance, ses amitiés, son
sentiment insouciant de sécurité - toutes ces choses semblaient s'éloigner.
Avec ses nouveaux sentiments accrus, il était submergé par la tristesse de
la façon dont les autres avaient ri et crié, jouant à la guerre. Mais il savait
qu'ils ne pouvaient pas comprendre pourquoi, sans les souvenirs. Il
ressentait un tel amour pour Asher et pour Fiona. Mais ils ne pouvaient pas
le sentir en retour, sans les souvenirs. Et il ne pouvait pas leur en donner.
Jonas savait avec certitude qu'il ne pouvait rien changer.
De retour dans leur logement, ce soir-là, Lily parla joyeusement des
merveilleuses vacances qu'elle avait passées, jouant avec ses amis, prenant
son repas de midi à l'extérieur et (elle a avoué) fait un très court essai sur le
vélo de son père.
"J'ai hâte d'avoir mon propre vélo le mois prochain.
Celui de papa est trop grand pour moi. Je suis tombée", a-t-elle expliqué
135
Machine Translated by Google
en fait. « Heureusement que Gabe n'était pas dans le siège enfant !
"Une très bonne chose," acquiesça Mère, fronçant les sourcils à la
idée de celui-ci. Gabriel agita les bras à sa mention
soi. Il avait commencé à marcher la semaine précédente. Les premiers
pas d'un nouvel enfant étaient toujours l'occasion d'une célébration
au Centre de Nurturing, dit le Père, mais aussi de l'introduction d'une
baguette de discipline. Maintenant, Père ramenait le mince instrument
chez lui chaque soir, au cas où Gabriel se comporterait mal.
Mais c'était un bambin heureux et facile à vivre. Maintenant, il se
déplaçait d'un pas instable à travers la pièce, en riant. "Gai !" gazouillait-
il. "Gai !" C'était la façon dont il prononçait son propre nom.
Jonas s'éclaira. Cela avait été une journée déprimante pour lui,
après un si bon départ. Mais il a mis ses pensées sombres de côté.
Il pensa commencer à apprendre à Lily à monter à cheval pour qu'elle
puisse filer fièrement après sa Cérémonie des Neuf, qui arriverait
bientôt. Il était difficile de croire qu'on était à nouveau presque en
décembre, que presque un an s'était écoulé depuis qu'il était devenu
un Douze.
Il sourit en regardant le nouveau-né planter soigneusement un
petit pied devant l'autre, souriant de joie à ses propres pas alors qu'il
les essayait.
"Je veux me coucher tôt ce soir," dit Père. "Demain est une
journée chargée pour moi. Les jumeaux naissent demain et les
résultats des tests montrent qu'ils sont identiques."
"Un pour ici, un pour Ailleurs," chanta Lily. "Un pour ici, un pour
"
Else -" Est-ce que vous l' emmenez vraiment ailleurs, père? "Demanda
Jonas.
"Non, je dois juste faire la sélection. Je les pèse,
remettez le plus gros à un nourricier qui se tient prêt,
136
attendre, puis je reçois le plus petit tout nettoyé et confortable. Ensuite,
j'exécute une petite Cérémonie de Libération et - Il baissa les yeux,
"
souriant à Gabriel. "Alors je fais signe au revoir," dit-il, de la douce
voix spéciale qu'il utilisait lorsqu'il parlait au nouveau-né. Il agita la
main dans le geste familier.
Gabriel gloussa et lui fit un signe de la main au revoir. « Et
quelqu'un d'autre vient le chercher ? Quelqu'un d'Ailleurs ?
"C'est vrai, Jonas-bonus."
Jonas roula des yeux, embarrassé que son père
avait utilisé le nom d'animal de compagnie idiot.
Lily était plongée dans ses pensées. "Et s'ils donnaient au petit
jumeau un nom Ailleurs, un nom comme, oh, peut-être Jonathanÿ?
Et ici, dans notre communauté, à sa nomination, le jumeau que nous
avons gardé ici reçoit le nom de Jonathan, et puis il y aurait deux
enfants avec le même nom, et ils auraient exactement la même
apparence , et un jour, peut-être quand ils seraient un Six, un groupe
de Six allait visiter une autre communauté en bus, et là, dans l'autre
communauté, dans l' autre groupe de Six, il y avait un Jonathan qui
était exactement le même que l' autre Jonathan, et puis peut-être ils
se confondraient et ramèneraient le mauvais Jonathan à la maison, et
peut-être que ses parents ne s'en apercevraient pas, et puis… Elle
"
s'arrêta pour reprendre son souffle.
"Lily," dit Mère, "j'ai une idée merveilleuse. Peut-être que quand tu
deviendras Douze, ils te donneront la Mission de Conteur ! Je ne
pense pas que nous ayons eu un Conteur dans la communauté depuis
longtemps. . Mais si j'étais au Comité, je te choisirais sans aucun
doute pour ce poste !
137
Machine Translated by Google

Lily sourit. "J'ai une meilleure idée pour une autre histoire,"
annonça-t-elle. "Et si en fait nous étions tous jumeaux et ne le
savions pas, et donc Ailleurs il y aurait une autre Lily, et un autre 18
Jonas, et un autre Père, et un autre Asher, et un autre Grand
"
Ancien, et un autre -
Père gémit. "Lily," dit-il. "C'est l'heure du coucher."
« Donateur », a demandé Jonas le lendemain après-midi, « Avez-vous déjà
pensé à la libération ?

"Tu veux dire ma propre sortie, ou juste le sujet général de

la sortie ?"
"Les deux, je suppose. Je m'excuse - je veux dire que j'aurais dû être
plus précis. Mais je ne sais pas exactement ce que je voulais dire."
« Asseyez-vous. Pas besoin de vous allonger pendant que nous parlons.
Jonas, qui était déjà allongé sur le lit lorsque la question lui vint
à l'esprit, se redressa.
"Je suppose que j'y pense de temps en temps", a déclaré
The Giver. "Je pense à ma propre libération quand je souffre
énormément. J'aimerais pouvoir en faire la demande, parfois.
Mais je n'ai pas le droit de le faire tant que le nouveau receveur
n'est pas formé."
"Moi," dit Jonas d'une voix découragée. Il n'attendait pas avec
impatience la fin de la formation, quand il deviendrait le nouveau
receveur. Il était clair pour lui quelle vie terriblement difficile et
solitaire c'était, malgré l'honneur.
"Je ne peux pas non plus demander de libération", a souligné Jonas. "C'était
dans mes règles."
Le Donateur rit durement. "Je sais ça. Ils ont du jambon
ces règles après l'échec d'il y a dix ans."

138 139
Machine Translated by Google
Jonas avait entendu maintes et maintes fois maintenant, référence à
l'échec précédent. Mais il ne savait toujours pas ce qui s'était passé dix ans
auparavant. "Donateur," dit-il, "dites-moi ce qui s'est passé. S'il vous plaît."
Le Donateur haussa les épaules. "En surface, c'était assez simple.
Un futur receveur a été sélectionné, comme vous l'étiez. La sélection s'est
déroulée assez facilement. La cérémonie a eu lieu et la sélection a été faite.
La foule a applaudi, comme elle l'a fait pour vous. Le nouveau Receveur était
perplexe et un peu effrayé, tout comme vous."
"Mes parents m'ont dit que c'était une femelle."
Le Donateur hocha la tête.
Jonas pensa à sa femme préférée, Fiona, et frissonna.
Il ne voudrait pas que son doux ami souffre comme il l'a fait, en s'appropriant
les souvenirs. "De quoi avait-elle l'air?" demanda-t-il au Donneur.
Le Donneur avait l'air triste en y pensant. "C'était une jeune femme
remarquable. Très posée et sereine.
Intelligente, désireuse d'apprendre." Il secoua la tête et prit une profonde
inspiration. "Tu sais, Jonas, quand elle est venue me voir dans cette pièce,
quand elle s'est présentée pour commencer sa formation
— "
Jonas l'interrompit avec une question. "Pouvez-vous me dire son nom?
Mes parents ont dit qu'il ne devait plus être prononcé dans la communauté.
Mais ne pourriez-vous pas le dire juste à moi?"
Le Donateur hésita douloureusement, comme si dire le nom à haute voix
pouvait être atroce. "Elle s'appelait Rosemary," dit-il finalement à Jonas.
« Rosemary. J'aime ce nom.
Le Donateur continua. « Quand elle est venue me voir pour la première
140
temps, elle s'est assise là dans la chaise où vous vous êtes assis le premier
jour. Elle était impatiente et excitée et un peu effrayée. Nous avons parlé. J'ai
essayé d'expliquer les choses du mieux que je pouvais."
"La façon dont tu m'as fait."
Le Donateur gloussa tristement. "Les explications sont difficiles. Tout cela
dépasse tellement l'expérience de chacun.
Mais j'ai essayé. Et elle a écouté attentivement. Ses yeux étaient très
lumineux, je m'en souviens."
Il leva soudain les yeux. « Jonas, je t'ai donné un souvenir dont je t'ai dit
que c'était mon préféré. Il m'en reste encore un bout. La chambre, avec la
famille et les grands-parents ?
Jonas hocha la tête. Bien sûr, il s'en souvenait. "Oui," dit-il.
"Il y avait ce sentiment merveilleux avec ça. Tu m'as dit que c'était de l'amour."
"Vous pouvez comprendre, alors, que c'est ce que je ressentais pour
Rosemary", a expliqué The Giver. "Je l'aimais.
"Je le ressens pour toi aussi," ajouta-t-il.
"Ce qui lui est arrivé?" demanda Jonas.
"Sa formation a commencé. Elle a bien reçu, comme vous. Elle était
tellement enthousiaste. Tellement ravie de vivre de nouvelles choses. Je me
"
souviens de son rire...
Sa voix faiblit et s'éteignit.
"Qu'est-il arrivé?" Jonas a demandé à nouveau, après un moment.
"S'il vous plaît dites-moi."
Le Donateur ferma les yeux. « Ça m'a brisé le cœur, Jonas, de lui
transmettre de la douleur. Mais c'était mon travail. C'était ce que je devais
faire, comme j'ai dû te le faire.
La pièce était silencieuse. Jonas a attendu. Enfin The Giver continua.
"Cinq semaines. C'est tout. Je lui ai redonné de bons souvenirs : un
monter sur un manège; un chaton pour jouer avec; un pique-nique.
141
Machine Translated by Google
Parfois, j'en choisissais un juste parce que je savais que ça la ferait rire,
et j'aimais tellement le son de ce rire dans cette pièce qui avait toujours
été si silencieuse.
"Mais elle était comme toi, Jonas. Elle voulait tout vivre. Elle savait
que c'était sa responsabilité. Alors elle m'a demandé des souvenirs plus
difficiles."
Jonas retint son souffle pendant un moment. « Vous ne lui avez pas fait la
guerre, n'est-ce pas ? Pas après seulement cinq semaines ?
Le Donateur secoua la tête et soupira. "Non. Et je ne lui ai pas
donné de douleur physique. Mais je lui ai donné la solitude. Et je lui ai
donné la perte. J'ai transféré le souvenir d'un enfant enlevé à ses
parents. C'était le premier. Elle est apparue stupéfaite à la fin. "
Jonas déglutit. Rosemary, et son rire, avaient commencé à lui
sembler réels, et il l'imaginait levant les yeux du lit des souvenirs,
choquée.
Le Donateur a continué. "J'ai reculé, je lui ai donné plus de petits
délices. Mais tout a changé, une fois qu'elle a su ce qu'était la douleur.
Je pouvais le voir dans ses yeux."
« Elle n'a pas été assez courageuse ? suggéra Jonas.
Le Donneur n'a pas répondu à la question. "Elle a insisté pour que
je continue, que je ne l'épargne pas. Elle a dit que c'était son devoir. Et
je savais, bien sûr, qu'elle avait raison.
"Je ne pouvais pas me résoudre à lui infliger une douleur physique.
Mais je lui ai donné des angoisses de toutes sortes. Pauvreté, faim et
terreur.
"Je devais le faire, Jonas. C'était mon travail. Et elle avait été
choisie." Le Donateur le regarda d'un air implorant. Jonas lui caressa la
main.
"Enfin un après-midi, nous avons fini pour la journée. Il avait
été une session difficile. J'ai essayé de finir - comme je le fais avec
142
vous - en transférant quelque chose de joyeux et joyeux. Mais les
moments de rire étaient passés à ce moment-là. Elle se leva très
silencieusement, fronçant les sourcils, comme si elle prenait une
décision. Puis elle est venue vers moi et a mis ses bras autour de moi.
Elle m'a embrassé sur la joue." Alors que Jonas regardait, The Giver
caressa sa propre joue, rappelant le contact des lèvres de Rosemary
dix ans auparavant.
"Elle est partie d'ici ce jour-là, a quitté cette pièce et n'est pas
retournée dans son logement. J'ai été informé par le Président qu'elle
s'était rendue directement chez l'ancien en chef et avait demandé à
être libérée."
"Mais c'est contre les règles ! Le receveur stagiaire
"
ne peut pas postuler pour rel —
"C'est dans tes règles, Jonas. Mais ce n'était pas dans les siennes.
Elle a demandé sa libération, et ils ont dû la lui donner. Je ne l'ai jamais
revue."
C'était donc ça l'échec, pensa Jonas. Il était évident que cela
attristait profondément The Giver. Mais cela ne semblait pas une chose
si terrible, après tout. Et lui, Jonas, ne l'aurait jamais fait - n'aurait
jamais demandé sa libération, peu importe maintenant la difficulté de
sa formation. Le Donateur avait besoin d'un successeur, et il avait été
choisi.
Une pensée vint à Jonas. Rosemary avait été libérée très tôt dans
sa formation. Et s'il lui arrivait quelque chose, Jonas ? Il avait
maintenant une année entière de souvenirs.
"Donateur", a-t-il demandé, "je ne peux pas demander la libération, je le sais.
Et s'il arrivait quelque chose : un accident ? Et si je tombais dans la
rivière comme le petit Quatre, Caleb, l'a fait ? Eh bien, ça n'a pas de
sens parce que je suis un bon nageur. Mais que se passerait-il si je ne
savais pas nager et que je tombais dans la rivière et que je
143
Machine Translated by Google

perdu? Dans ce cas, il n'y aurait pas de nouveau récepteur, mais vous
auriez déjà donné énormément de souvenirs importants, donc même s'ils
sélectionnaient un nouveau récepteur, les souvenirs auraient disparu, à
l'exception des lambeaux qu'il vous en reste. ? Et puis, et si -
"
Il s'est mis à rire, tout à coup. "Je parle comme ma sœur, Lily," dit-il,
amusé par lui-même.
Le Donateur le regarda gravement. "Tu restes loin de la rivière, mon
ami," dit-il. "La communauté a perdu Rosemary après cinq semaines et
c'était un désastre pour eux. Je ne sais pas ce que la communauté ferait si
elle vous perdait."
«ÿPourquoi était-ce un désastreÿ?ÿ»
"Je pense que je t'ai mentionné une fois," lui rappela The Giver, "que
quand elle était partie, les souvenirs revenaient aux gens. Si tu devais être
perdu dans la rivière, Jonas, tes souvenirs ne seraient pas perdus. avec
vous. Les souvenirs sont pour toujours.
"Ils le feraient certainement. Ils ne sauraient pas du tout comment y
faire face."
"La seule façon dont je m'en occupe est de vous avoir là pour
aidez-moi," souligna Jonas avec un soupir.
Le Donateur hocha la tête. "Je suppose," dit-il lentement, "que je
"
pouvait -
«ÿTu pourrais quoiÿ?ÿ»
Le Donateur était encore plongé dans ses pensées. Au bout d'un
moment, il dit : « Si tu flottais dans la rivière, je suppose que je pourrais
aider toute la communauté comme je t'ai aidé. C'est un concept intéressant.
J'ai besoin d'y réfléchir un peu plus.
On en reparlera peut-être un jour. Mais pas maintenant.
"Je suis content que tu sois un bon nageur, Jonas. Mais reste loin de la
rivière." Il rit un peu, mais le rire n'était pas léger. Ses pensées semblaient
être ailleurs, et ses yeux étaient très troublés.

"Rosemary n'a eu que ces cinq semaines, et la plupart d'entre elles

étaient bonnes. Mais il y avait ces quelques souvenirs terribles, ceux qui
l'avaient submergée. Pendant un moment, ils ont submergé la communauté.
Tous ces sentiments !
Ils n'avaient jamais vécu cela auparavant.
"J'étais tellement dévasté par mon propre chagrin face à sa perte et par mon
propre sentiment d'échec que je n'ai même pas essayé de les aider à traverser
cette épreuve. J'étais aussi en colère."
Le Donateur resta silencieux pendant un moment, réfléchissant visiblement.
"Tu sais," dit-il finalement, "s'ils te perdaient, avec tout l'entraînement que
tu as eu maintenant, ils retrouveraient eux-mêmes tous ces souvenirs."

Jonas fit une grimace. "Ils détesteraient ça."

144
145
Machine Translated by Google

"
Jonas hocha la tête. "Oui mais -
"Jonas, quand toi et moi aurons fini notre temps ensemble, tu
seras le nouveau receveur. Tu pourras lire les livres, tu auras les
souvenirs. Tu as accès à tout. Cela fait partie de ton entraînement.
Si tu veux regarder une libération, vous n'avez qu'à demander."

19 Jonas haussa les épaules. "Eh bien, peut-être que je le ferai, alors. Mais
il est trop tard pour celui-ci. Je suis sûr que c'était ce matin."
Le Donateur lui dit alors quelque chose qu'il ne savait pas.
« Toutes les cérémonies privées sont enregistrées. Elles sont dans
Jonas jeta un coup d'œil à l'horloge. Il y avait tellement de travail à faire,
le Hall of Closed Records. Voulez-vous voir la sortie de ce matin ?
toujours, que lui et The Giver se contentaient rarement de s'asseoir et de
parler, comme ils venaient de le faire. Jonas hésita. Il avait peur que son père ne le fasse pas
"Je suis désolé d'avoir perdu autant de temps avec mes
comme ça, s'il regardait quelque chose d'aussi privé.
questions", a déclaré Jonas. "Je ne demandais que la libération
"Je pense que tu devrais," lui dit fermement The Giver.
parce que mon père sort un nouvel enfant aujourd'hui. Un jumeau.
"D'accord, alors," dit Jonas. "Dis-moi comment."
Il doit en sélectionner un et libérer l'autre. Ils le font au poids."
Le Donateur se leva de sa chaise, se dirigea vers l'orateur sur
Jonas jeta un coup d'œil à l'horloge. « En fait, je suppose qu'il a le mur, et cliqué sur le commutateur de OFF à ON.
déjà fini. Je pense que c'était ce matin.
La voix parla immédiatement. "Oui, Receveur. Comment puis-
Le visage du Donateur prit un air solennel. "Je souhaite qu'ils
je vous aider ?"
ne ferait pas ça, dit-il calmement, presque pour lui-même.
"J'aimerais voir la sortie du jumeau ce matin."
«ÿEh bien, ils ne peuvent pas avoir deux personnes identiques autourÿ!
"Un instant, receveur. Merci pour vos instructions."
Pense à quel point ce serait déroutant !" Jonas gloussa.
"J'aimerais pouvoir regarder", a-t-il ajouté après coup. Il aimait Jonas regarda l'écran vidéo au-dessus de la rangée
l'idée de voir son père effectuer la cérémonie et de rendre le petit
d'interrupteurs. Son visage vide se mit à scintiller de lignes en
jumeau propre et confortable. Son père était un homme si doux.
zigzag ; puis quelques chiffres sont apparus, suivis de la date et de
l'heure. Il était étonné et ravi que cela lui soit disponible, et surpris
"Vous pouvez regarder", a déclaré The Giver.
qu'il ne l'ait pas su.
"Non," lui dit Jonas. "Ils ne laissent jamais les enfants regarder.
Soudain, il put voir une petite pièce sans fenêtre, vide à
C'est très privé."
l'exception d'un lit, d'une table avec du matériel dessus...
"Jonas," lui dit The Giver, "je sais que tu as lu très attentivement
Jonas reconnut une balance ; il les avait déjà vus, quand il avait
tes instructions d'entraînement. Ne te souviens-tu pas que tu as le
fait des heures de bénévolat au Centre de formation -
droit de demander n'importe quoi à n'importe qui ?"

146 147
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et un placard. Il pouvait voir de la moquette pâle sur le sol.
"C'est juste une pièce ordinaire", a-t-il commenté. "Je pensais qu'ils
l'auraient peut-être dans l'Auditorium, pour que tout le monde puisse
venir. Tous les Anciens vont aux cérémonies de libération. Mais je
"
suppose que quand c'est juste un nouveau-né, ils ne le font pas -" Chut
", a déclaré The Giver. , les yeux sur l'écran.
Le père de Jonas, vêtu de son uniforme d'éducation, entra dans la
pièce, berçant dans ses bras un petit nouveau-né enveloppé dans une
douce couverture. Une femme en uniforme a suivi à travers la porte,
portant un deuxième nouveau-né enveloppé dans une couverture
similaire.
"C'est mon père." Jonas se surprit à chuchoter, comme s'il pouvait
réveiller les petits s'il parlait à haute voix. "Et l'autre nourrice est son
assistante. Elle est toujours en formation, mais elle aura bientôt fini."
Les deux nourrices déballèrent les couvertures et posèrent les
nouveau-nés identiques sur le lit. Ils étaient nus. Jonas pouvait voir qu'il
s'agissait de mâles.
Il regarda, fasciné, tandis que son père soulevait doucement un
puis l'autre à la balance et les pesa.
Il entendit son père rire. "Bien," dit son père à la femme. "J'ai pensé
un instant qu'ils pourraient être exactement les mêmes. Nous aurions
alors un problème. Mais celui-ci," il en tendit un, après l'avoir réemballé,
à son assistant, "est égal à six livres. Vous pouvez donc nettoyer habille-
le, habille-le et emmène-le au Centre."
La femme prit le nouveau-né et sortit par la porte par laquelle elle
était entrée.
Jonas regarda son père se pencher sur le nouveau-né qui se tortillait
sur le lit. "Et toi, petit gars, tu n'as que cinq ans
148
livres dix onces. Une crevette.'"
"C'est la voix spéciale qu'il utilise avec Gabriel," remarqua Jonas en
souriant.
"Regardez," dit The Giver.
"Maintenant, il le nettoie et le rend confortable", lui a dit Jonas. "Il m'a
dit."
"Tais-toi, Jonas," ordonna The Giver d'une voix étrange. "Regardez."
Docilement, Jonas se concentra sur l'écran, attendant ce qui allait se
passer ensuite. Il était particulièrement curieux de la partie cérémonie.
Son père se retourna et ouvrit le placard. Il sortit une seringue et un
petit flacon. Très prudemment, il inséra l'aiguille dans le flacon et
commença à remplir la seringue d'un liquide clair.
Jonas grimaça avec sympathie. Il avait oublié que les nouveaux-nés
devaient se faire vacciner. Lui-même détestait les coups, même s'il savait
qu'ils étaient nécessaires.
À sa grande surprise, son père a commencé à diriger très
soigneusement l'aiguille dans le haut du front du nouvel enfant, perforant
l'endroit où la peau fragile pulsait. Le nouveau-né se tortilla et gémit
faiblement.
"
"Pourquoi est-il
-" Chut ", a dit sèchement The Giver.
Son père parlait, et Jonas se rendit compte qu'il entendait la réponse
à la question qu'il avait commencé à poser.
Toujours de la voix spéciale, son père disait : « Je sais, je sais. Ça fait
mal, petit gars. Mais je dois utiliser une veine, et les veines de tes bras
sont encore trop minuscules.
Il a poussé le piston très lentement, injectant le liquide dans la veine
du cuir chevelu jusqu'à ce que la seringue soit vide.
149
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Terminé. Ce n'était pas si difficile, n'est-ce pas ? » Jonas entendit son
père dire joyeusement. Il se détourna et laissa tomber la seringue dans une
poubelle.
Maintenant, il le nettoie et le met à l'aise, se dit Jonas, conscient que
The Giver ne voulait pas parler pendant la petite cérémonie.
Tout en continuant à regarder, le nouveau-né, ne pleurant plus, bougea
ses bras et ses jambes dans un mouvement saccadé. Puis il est devenu
mou. Sa tête tomba sur le côté, ses yeux mi-clos. Puis il était immobile.
Avec un étrange sentiment de choc, Jonas reconnut les gestes, la
posture et l'expression. Ils étaient familiers.
Il les avait déjà vus. Mais il ne se souvenait plus où.
Jonas fixa l'écran, attendant que quelque chose se passe. Mais rien n'a
fait. Le petit jumeau était immobile. Son père rangeait des choses. Plier la
couverture.
Fermeture du placard.
Une fois de plus, comme il l'avait fait sur le terrain de jeu, il ressentit la
sensation d'étouffement. Une fois de plus, il vit le visage du soldat aux
cheveux clairs et ensanglanté alors que la vie quittait ses yeux. Le souvenir
est revenu.
Il l'a tué ! Mon père l'a tué ! se dit Jonas, stupéfait de ce qu'il réalisait. Il
continua à fixer l'écran d'un air hébété.
Son père a rangé la chambre. Puis il ramassa un petit carton qui gisait
sur le sol, le posa sur le lit et souleva le corps inerte dedans. Il plaça
fermement le couvercle.
Il ramassa le carton et le porta de l'autre côté de la pièce. Il ouvrit une
petite porte dans le mur ; Jonas pouvait voir l'obscurité derrière la porte. Il
parait que c'est le
150
le même type de chute dans laquelle les ordures étaient déposées à l'école.
Son père chargea le carton contenant le corps dans le
chute et lui a donné une poussée.
"Au revoir, petit gars," Jonas entendit son père dire avant de quitter la
pièce. Puis l'écran s'est éteint.
Le Donateur se tourna vers lui. Assez calmement, il a raconté : «
Lorsque le Président m'a informé que Rosemary avait demandé sa
libération, ils ont allumé la bande pour me montrer le processus.
Elle était là - mon dernier aperçu de ce bel enfant - attendant. Ils ont
apporté la seringue et lui ont demandé de retrousser sa manche.
"Vous avez suggéré, Jonas, qu'elle n'était peut-être pas assez
courageuseÿ? Je ne sais rien de la bravoureÿ: ce que c'est, ce que cela
signifie. Je sais que j'étais assis ici, engourdi par l'horreur.
Misérable d'impuissance. Et j'ai écouté Rosemary leur dire qu'elle préférerait
s'injecter.
"Puis elle l'a fait. Je n'ai pas regardé. J'ai détourné le regard."
Le Donateur se tourna vers lui. "Eh bien, vous y êtes, Jonas.
Vous vous posiez des questions sur la libération", a-t-il dit d'une voix amère.
Jonas a ressenti une sensation de déchirure à l'intérieur de lui-même, le sentiment
d'une terrible douleur se frayant un chemin vers l'avant pour émerger dans un cri.
151
Machine Translated by Google
20
« Je ne le ferai pas ! Je ne rentrerai pas à la maison ! Vous ne pouvez
pas m'y obliger ! Jonas sanglotait, criait et frappait le lit avec ses poings.
« Asseyez-vous, Jonas, » lui dit fermement The Giver.
Jonas lui obéit. Pleurant, frissonnant, il s'assit sur le
bord du lit. Il ne regarderait pas The Giver.
"Tu peux rester ici ce soir. Je veux te parler. Mais tu dois te taire
maintenant, pendant que j'informe ta famille. Personne ne doit
t'entendre pleurer."
Jonas leva les yeux follement. "Personne n'a entendu ce petit jumeau
pleurer non plus ! Personne d'autre que mon père !" Il s'effondre à nouveau
en sanglots.
Le Donateur a attendu en silence. Enfin, Jonas a pu
calme lui-même et il s'assit recroquevillé, ses épaules tremblant.
Le donneur est allé au haut-parleur mural et a cliqué sur
l'interrupteur sur ON.
"Oui, Receveur. Comment puis-je vous aider ?"
"Avertissez la cellule familiale du nouveau receveur qu'il sera
rester avec moi ce soir, pour un entraînement supplémentaire."
"Je m'en occupe, monsieur. Merci de votre
instructions », dit la voix.
"Je m'en occupe, monsieur. Je m'en occupe, monsieur,"
Jonas mima d'une voix cruelle et sarcastique. "Je ferai ce que
152
comme bon vous semble, monsieur. Je tuerai des gens, monsieur. Personnes
âgées? Petits nouveau-nés ? Je serais heureux de les tuer, monsieur. Merci
"
pour vos instructions, monsieur. Comment puis-je vous aider - Il ne semblait
pas
pouvoir s'arrêter.
Le Donateur saisit fermement ses épaules. Jonas se tut et le fixa.
« Écoutez-moi, Jonas. Ils n'y peuvent rien. Ils ne savent rien.
"Tu me l'as déjà dit une fois."
"Je l'ai dit parce que c'est vrai. C'est leur façon de vivre. C'est la
vie qui a été créée pour eux. C'est la même vie que tu aurais, si tu
n'avais pas été choisi comme mon successeur."
« Mais il m'a menti ! Jonas a pleuré.
"C'est ce qu'on lui a dit de faire, et il ne sait rien d'autre."
« Et toi ? Est- ce que tu me mens aussi ? Jonas a presque craché
la question à The Giver.
"Je suis habilité à mentir. Mais je ne t'ai jamais menti."
Jonas le regarda. "La libération est toujours comme ça ? Pour les
gens qui enfreignent les règles trois fois ? Pour les Anciens ? Est-ce
qu'ils tuent les Anciens aussi ?"
"Oui c'est vrai."
« Et qu'en est-il de Fiona ? Elle adore l'Ancien !
formation pour prendre soin d'eux. Sait-elle encore ? Que fera-t-elle
quand elle le découvrira ? Comment va-t-elle se sentir ?" Jonas
essuya l'humidité de son visage avec le dos d'une main.
"Fiona est déjà formée à l'art de la libération", lui a dit The Giver.
« Elle est très efficace dans son travail, ton amie rousse. Les
sentiments ne font pas partie de la vie qu'elle a apprise.
Jonas enroula ses bras autour de lui et secoua son
153
Machine Translated by Google
propre corps d'avant en arrière. « Que dois-je faire ? Je ne peux pas revenir en
arrière ! Je ne peux pas !
Le Donateur s'est levé. "D'abord, je vais commander notre repas du soir.
Ensuite, nous mangerons."
Jonas s'est retrouvé à utiliser à nouveau la voix méchante et sarcastique.
"Alors nous aurons un partage de sentiments?"
Le Donneur eut un rire triste, angoissé et vide.
"Jonas, toi et moi sommes les seuls à avoir des sentiments.
Nous les partageons maintenant depuis presque un an."
"Je suis désolé, Donneur," dit misérablement Jonas. "Je ne veux pas dire
être si odieux. Pas à vous."
The Giver frotta les épaules voûtées de Jonas. "Et après
nous mangeons, continua-t-il, nous ferons un plan.
Jonas leva les yeux, perplexe. "Un plan pour quoi ? Il n'y a rien. Nous ne
pouvons rien faire. Ça a toujours été comme ça. Avant moi, avant toi, avant
ceux qui sont venus avant toi. Retour et retour et retour." Sa voix suivait la
phrase familière.
« Jonas, dit The Giver au bout d'un moment, c'est vrai qu'il en est ainsi
depuis ce qui semble être une éternité. Mais les souvenirs nous disent que
cela n'a pas toujours été le cas. Les gens ont ressenti les choses une fois.
Nous savons qu'ils ont autrefois ressenti des choses comme la fierté, le
chagrin, et
— "
"Et l'amour", a ajouté Jonas, se souvenant de la scène familiale qui l'avait
tant affecté. "Et la douleur." Il repensa au soldat.
"Le pire dans la conservation des souvenirs n'est pas la douleur.
C'est la solitude. Les souvenirs doivent être partagés."
"J'ai commencé à les partager avec vous", a déclaré Jonas,
essayant de l'encourager.
154
"C'est vrai. Et vous avoir ici avec moi au cours de la dernière année m'a
fait réaliser que les choses doivent changer. Pendant des années, j'ai pensé
qu'elles devraient le faire, mais cela semblait si désespéré.
"Maintenant, pour la première fois, je pense qu'il pourrait y avoir un moyen,"
Le Donateur a dit lentement. "Et vous l'avez porté à mon attention, à peine
"
- Il a jeté un coup d'œil à l'horloge. "Il y a deux heures."
Jonas le regarda et écouta.
Il était tard dans la nuit, maintenant. Ils avaient parlé et parlé. Jonas était
assis enveloppé dans une robe appartenant à The Giver, la longue robe que
seuls les Aînés portaient.
C'était possible, ce qu'ils avaient prévu. A peine possible.
S'il échouait, il serait très probablement tué.
Mais qu'importe ? S'il restait, sa vie n'était pas
vaut plus la peine d'être vécue.
"Oui", a-t-il dit à The Giver. "Je vais le faire. Je pense que je peux le faire.
Je vais essayer, de toute façon. Mais je veux que tu viennes avec moi."
Le Donateur secoua la tête. "Jonas," dit-il, "la communauté a dépendu,
toutes ces générations, d'avant en arrière, d'un receveur résident pour
garder leurs souvenirs pour eux. Je vous en ai remis beaucoup au cours de
l'année écoulée. Et je ne peux pas les reprendre, il n'y a aucun moyen pour
moi de les récupérer si je les ai données.
"Donc, si vous vous échappez, une fois que vous êtes parti - et, Jonas,
"
vous savez que vous ne pourrez jamais revenir - Jonas a hoché la tête
solennellement. C'était la partie terrifiante. "Oui," dit-il, "je sais. Mais si tu
"
viens avec moi... Le Donateur secoua la tête et fit un geste pour le faire
taire. Il a continué. "Si tu t'en vas, si tu vas au-delà, si tu vas à Ailleurs,
ça veut dire que la communauté a
155
Machine Translated by Google
porter le fardeau eux-mêmes, des souvenirs que vous aviez gardés pour
eux.
"Je pense qu'ils le peuvent, et qu'ils acquerront une certaine sagesse.
Mais ce sera désespérément difficile pour eux. Lorsque nous avons perdu
Rosemary il y a dix ans, et que ses souvenirs sont revenus aux gens, ils
ont paniqué. Et c'étaient si peu souvenirs, par rapport aux vôtres. Lorsque
vos souvenirs reviendront, ils auront besoin d'aide. Rappelez-vous
comment je vous ai aidé au début, lorsque la réception des souvenirs
était nouvelle pour vousÿ?ÿ»
Jonas hocha la tête. "C'était effrayant au début. Et ça faisait très mal."
"Tu avais besoin de moi alors. Et maintenant ils le feront."
"Ça ne sert à rien. Ils trouveront quelqu'un pour me remplacer.
Ils choisiront un nouveau receveur."
"Il n'y a personne de prêt pour la formation, pas tout de suite. Oh, ils
vont accélérer la sélection, bien sûr. Mais je ne peux pas penser à un
"
autre enfant qui a les bonnes qualités - "Il y a une petite femelle aux yeux
pâles. Mais elle n'est qu'une Six."
"C'est exact. Je connais celle dont tu parles. Elle s'appelle Katharine.
Mais elle est trop jeune. Alors ils seront obligés de porter ces souvenirs."
"Je veux que tu viennes, Donateur," supplia Jonas.
"Non. Je dois rester ici," dit fermement The Giver. "Je le veux, Jonas.
Si je pars avec toi, et qu'ensemble nous enlevons toute leur protection
contre les souvenirs, Jonas, la communauté n'aura plus personne pour
les aider. Ils seront plongés dans le chaos. Ils se détruire, je ne peux pas
"
y aller
"Donateur," suggéra Jonas, "toi et moi n'avons pas besoin de nous
soucier des autres."
156
Le Donneur le regarda avec un sourire interrogateur. Jonas baissa la
tête. Bien sûr, ils devaient s'en soucier. C'était le sens de tout.
"Et de toute façon, Jonas," soupira The Giver, "je n'y arriverais pas.
Je suis très affaibli maintenant. Sais-tu que je ne vois plus de couleurs?"
Le cœur de Jonas s'est brisé. Il attrapa la main de The Giver.
"Vous avez les couleurs", lui a dit The Giver. "Et vous
ayez le courage. Je vais t'aider à avoir la force."
« Il y a un an, lui rappela Jonas, alors que je venais d'être Douze,
quand j'ai commencé à voir la première couleur, tu m'as dit que le début
avait été différent pour toi. Mais ça, je ne comprendrais pas.
Le Donateur s'est illuminé. « C'est vrai. Et savez-vous, Jonas, qu'avec
tout ce que vous savez maintenant, avec tous vos souvenirs, avec tout
ce que vous avez appris, vous ne comprendrez toujours pas ? Parce que
j'ai été un peu égoïste. Je ne t'en ai rien donné. Je voulais le garder pour
moi jusqu'à la fin.
«ÿGarder quoiÿ?ÿ»
"Quand j'étais juste un garçon, plus jeune que toi, ça a commencé à
venir à moi. Mais ce n'était pas la vision au-delà pour moi. C'était différent.
Pour moi, c'était l'ouïe au-delà."
Jonas fronça les sourcils, essayant de comprendre cela. "Qu'as-tu
entendre ?" demanda-t-il.
«ÿMusiqueÿ», a déclaré The Giver en souriant. "J'ai commencé à entendre
quelque chose de vraiment remarquable, et ça s'appelle de la musique. Je vais
vous en donner avant de partir."
Jonas secoua vivement la tête. "Non, Donateur," dit-il.
"Je veux que tu gardes ça, que tu l'aies avec toi, quand je serai parti."
157
Machine Translated by Google
Jonas rentra chez lui le lendemain matin, salua joyeusement ses parents et
mentit facilement sur la nuit bien remplie et agréable qu'il avait eue.
Son père souriait et mentait facilement, lui aussi, à propos de ses occupations et
agréable journée la veille.
Tout au long de la journée d'école, pendant qu'il faisait ses cours, Jonas
revoyait le plan dans sa tête. Cela semblait étonnamment simple.
Jonas et The Giver l'avaient parcouru encore et encore, jusque tard dans la
nuit.
Pendant les deux semaines suivantes, alors que le moment de la
cérémonie de décembre approchait, The Giver transférait tous les souvenirs
de courage et de force qu'il pouvait à Jonas. Il en aurait besoin pour l'aider
à trouver l'Ailleurs dont ils étaient tous les deux sûrs qu'il existait. Ils savaient
que ce serait un voyage très difficile.
Puis, au milieu de la nuit précédant la Cérémonie, Jonas quittait
secrètement sa demeure. C'était probablement la partie la plus dangereuse,
car c'était une violation d'une règle majeure pour tout citoyen qui n'était pas
en mission officielle de quitter un logement la nuit.
"Je partirai à minuit", a déclaré Jonas. "Les ramasseurs de nourriture
auront fini de ramasser les restes du repas du soir d'ici là, et les équipes
d'entretien des chemins ne commencent pas leur travail si tôt. Il n'y aura
donc personne pour me voir, à moins bien sûr que quelqu'un ne soit dehors
affaire d'urgence."
"Je ne sais pas ce que tu devrais faire si tu es vu, Jonas," avait dit The
Giver. "J'ai des souvenirs, bien sûr, de toutes sortes d'évasions. Des gens
fuyant des choses terribles à travers l'histoire. Mais chaque situation est
individuelle. Il n'y a aucun souvenir d'une comme celle-ci."
"Je ferai attention", a déclaré Jonas. "Personne ne me verra."
158
"En tant que receveur stagiaire, vous êtes déjà tenu en très haute
estime. Je pense donc que vous ne seriez pas interrogé avec beaucoup
de force."
"Je dirais juste que j'étais en train de faire une course importante pour le
receveur. Je dirais que c'est entièrement de ta faute si j'étais absent après
les heures", le taquina Jonas.
Ils rirent tous les deux un peu nerveusement. Mais Jonas était certain
qu'il pourrait s'éclipser, sans être vu, de sa maison, emportant un ensemble
de vêtements supplémentaire. Silencieusement, il emmenait son vélo au
bord de la rivière et le laissait là caché dans les buissons avec les
vêtements pliés à côté.
Puis il se frayait un chemin à travers les ténèbres, sur
pied, en silence, à l'annexe.
"Il n'y a pas de gardien de nuit", a expliqué The Giver.
"Je laisserai la porte déverrouillée. Glissez-vous simplement dans la pièce.
Je t'attendrai."
Ses parents découvriraient, à leur réveil, qu'il était parti. Ils trouveraient
également une note joyeuse de Jonas sur son lit, leur disant qu'il partait
faire une promenade tôt le matin le long de la rivière; qu'il serait de retour
pour la Cérémonie.
Ses parents seraient irrités mais pas alarmés. Ils le penseraient
inconsidéré et ils projetteraient de le châtier, plus tard.
Ils l'attendraient avec une colère croissante ; finalement ils seraient
forcés d'y aller, emmenant Lily à la Cérémonie sans lui.
"Ils ne diront rien à personne, cependant," dit Jonas, tout à fait certain.
"Ils n'attireront pas l'attention sur ma grossièreté parce que cela rejaillirait
sur leur rôle parental. Et de toute façon, tout le monde est tellement
impliqué dans la cérémonie qu'ils
159
Machine Translated by Google
ne remarquerez probablement pas que je ne suis pas là. Maintenant
que j'ai douze ans et que je suis en formation, je n'ai plus besoin de
m'asseoir avec mon groupe d'âge. Alors Asher pensera que je suis
"
avec mes parents, ou avec toi — « Et tes parents supposeront que
tu es avec Asher, ou avec moi — Jonas haussa les épaules.
tous." "
"Et toi et moi serons longs sur notre chemin d'ici là."
Au petit matin, The Giver commandait un véhicule et un chauffeur
au Speaker. Il visitait fréquemment les autres communautés,
rencontrant leurs aînés; ses responsabilités s'étendaient à toutes
les régions environnantes. Ce ne serait donc pas une entreprise
inhabituelle.
Ordinairement, le Donneur n'assistait pas à la Cérémonie de
décembre. L'année dernière, il avait été présent à l'occasion de la
sélection de Jonas, dans laquelle il était si impliqué. Mais sa vie
était généralement bien séparée de celle de la communauté.
Personne ne commenterait son absence, ni le fait qu'il avait choisi
ce jour pour s'absenter.
Lorsque le chauffeur et le véhicule sont arrivés, The Giver
envoyait le chauffeur faire une brève course. Pendant son absence,
The Giver aiderait Jonas à se cacher dans la zone de stockage du
véhicule. Il aurait avec lui un paquet de nourriture que The Giver
économiserait de ses propres repas pendant les deux semaines
suivantes.
La cérémonie commencerait, avec toute la communauté là-bas,
et à ce moment-là Jonas et The Giver seraient sur leur
façon.
A midi, l'absence de Jonas deviendrait apparente, et
serait une cause de grave préoccupation. La cérémonie
160
ne serait pas perturbé — une telle perturbation serait impensable.
Mais des chercheurs seraient envoyés dans la communauté.
Au moment où son vélo et ses vêtements seraient retrouvés,
The Giver serait de retour. Jonas, à ce moment-là, serait seul,
faisant son voyage Ailleurs.
Le Donateur, à son retour, trouverait la communauté dans un
état de confusion et de panique. Confrontés à une situation à
laquelle ils n'avaient jamais été confrontés auparavant, et n'ayant
aucun souvenir dans lequel puiser ni consolation ni sagesse, ils ne
sauraient que faire et demanderaient son avis.
Il irait à l'Auditorium où les gens seraient rassemblés, encore. Il
monterait sur scène et attirerait leur attention.
Il ferait l'annonce solennelle que Jonas s'était perdu dans la
rivière. Il commencerait immédiatement la Cérémonie de la Perte.
« Jonas, Jonas », disaient-ils à haute voix, comme ils avaient
autrefois prononcé le nom de Caleb. Le Donateur conduirait le chant.
Ensemble, ils laissaient la présence de Jonas dans leur vie
s'estomper tandis qu'ils prononçaient son nom à l'unisson de plus
en plus lentement, de plus en plus doucement, jusqu'à ce qu'il
disparaisse d'eux, jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un murmure
occasionnel et puis, à la fin du long jour, disparu pour toujours,
pour ne plus être mentionné.
Leur attention se tournerait vers la tâche écrasante de porter les
souvenirs eux-mêmes. Le Donateur les aiderait.
"Oui, je comprends qu'ils auront besoin de vous", avait dit Jonas à
la fin de la longue discussion et de la planification. "Mais
161
Machine Translated by Google
J'aurai besoin de toi aussi. S'il vous plaît, venez avec moi." Il connaissait la
réponse même lorsqu'il a prononcé le dernier plaidoyer.
"Mon travail sera terminé", avait répondu doucement The
Giver, "lorsque j'aurai aidé la communauté à changer et à devenir
entière.
"Je te suis reconnaissant, Jonas, parce que sans toi je
n'aurais jamais trouvé un moyen de provoquer le changement.
Mais ton rôle maintenant est de t'échapper. Et mon rôle est de
rester."
« Mais tu ne veux pas être avec moi, Donneur ? demanda tristement
Jonas.
Le Donateur l'a embrassé. "Je t'aime, Jonas," dit-il.
"Mais j'ai un autre endroit où aller. Quand mon travail ici sera
terminé, je veux être avec ma fille."
Jonas fixait le sol d'un air maussade. Maintenant, il leva les
yeux, surpris. « Je ne savais pas que tu avais une fille, Giver !
Tu m'as dit que tu avais eu une épouse. Mais je n'ai jamais su
pour ta fille.
Le Donateur sourit et hocha la tête. Pour la première fois de leur
de longs mois ensemble, Jonas le vit avoir l'air vraiment heureux.
"Elle s'appelait Rosemary", a déclaré The Giver.
162
21
Cela fonctionnerait. Ils pourraient le faire fonctionner, se répétait
Jonas tout au long de la journée.
Mais ce soir-là, tout a changé. Tout cela - toutes les choses
auxquelles ils avaient réfléchi si méticuleusement - s'est effondré.
Cette nuit-là, Jonas a été contraint de fuir. Il a quitté l'habitation peu
de temps après que le ciel soit devenu sombre et que la
communauté se soit immobilisée. C'était terriblement dangereux
parce que certaines des équipes de travail étaient toujours là, mais
il se déplaçait furtivement et silencieusement, restant dans l'ombre,
passant devant les habitations sombres et la place centrale vide, vers la rivière.
Au-delà de la Place, il pouvait voir la Maison de l'Ancien, avec
l'Annexe derrière elle, se découpant sur le ciel nocturne. Mais il
ne pouvait pas s'arrêter là. Il n'y avait pas de temps. Chaque
minute comptait maintenant, et chaque minute devait l'éloigner
de la communauté.
Il était maintenant sur le pont, courbé sur le vélo, pédalant
d'un pas ferme. Il pouvait voir l'eau sombre et bouillonnante loin
en dessous.
Il n'éprouvait, étonnamment, aucune peur, ni aucun regret de partir
163
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la communauté derrière. Mais il ressentait une très profonde tristesse d'avoir
laissé derrière lui son ami le plus proche. Il savait que dans le
danger de son évasion, il doit être absolument silencieux; mais avec son cœur
et son esprit, il rappela et espéra qu'avec sa capacité d'écoute au-delà, The
Giver saurait que Jonas avait dit au revoir.
C'était arrivé au repas du soir. La cellule familiale mangeait ensemble comme
toujours : Lily bavardant, Mère et Père faisant leurs commentaires habituels
(et leurs mensonges, Jonas le savait) sur la journée. A proximité, Gabriel jouait
joyeusement sur le sol, babillant son bébé, regardant de temps en temps avec
jubilation vers Jonas, manifestement ravi de le retrouver après la nuit inattendue
loin de la maison.
Père baissa les yeux vers le bambin. " Profite bien, petit
mec, dit-il. C'est ta dernière nuit en tant que visiteur.
"Que veux-tu dire?" Jonas lui a demandé.
Père soupira de déception. "Eh bien, tu sais qu'il n'était pas là quand tu es
rentré ce matin parce que nous l'avons fait passer la nuit au centre de soins.
Cela semblait être une bonne occasion, avec ton départ, d'essayer.
Il dormait si profondément."
«ÿÇa ne s'est pas bien passéÿ?ÿ» Mère a demandé avec sympathie.
Père eut un rire triste. "C'est un euphémisme. C'était un désastre. Il a
pleuré toute la nuit, apparemment. L'équipe de nuit n'a pas pu le supporter. Ils
étaient vraiment épuisés au moment où je suis arrivé au travail."
"Gabe, espèce de méchant," dit Lily, avec un petit gloussement grondant
vers le bambin souriant sur le sol. "Alors,"
Père a poursuivi, "nous avons évidemment dû faire le
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décision. Même moi, j'ai voté pour la libération de Gabriel lors de notre réunion
cet après-midi."
Jonas posa sa fourchette et regarda son père. "Libérer?" Il a demandé.
Père hocha la tête. « Nous avons certainement fait de notre mieux, n'est-
ce pas ?
"Oui, nous l'avons fait," approuva catégoriquement Mère.
Lily acquiesça également.
Jonas a travaillé à garder sa voix absolument calme.
"Lorsque?" Il a demandé. « Quand sera-t-il libéré ?
"Dès demain matin. Nous devons commencer nos préparatifs pour la
cérémonie de baptême, alors nous avons pensé que nous allions nous en
occuper tout de suite.
« C'est au revoir pour toi, Gabe, demain matin », avait dit Père de sa voix
douce et chantante.
Jonas atteignit l'autre rive de la rivière, s'arrêta brièvement et regarda en
arrière. La communauté où toute sa vie avait été vécue était maintenant
derrière lui, endormie. A l'aube, la vie ordonnée et disciplinée qu'il avait
toujours connue reprendrait, sans lui. La vie où rien n'était jamais inattendu.
Ou peu pratique. Ou inhabituel. La vie sans couleur, douleur ou passé.
Il a de nouveau poussé fermement sur la pédale avec son pied et a
continué à rouler le long de la route. Il n'était pas prudent de passer du temps
à regarder en arrière. Il pensa aux règles qu'il avait enfreintes jusqu'ici : assez
pour que s'il était attrapé, maintenant, il serait condamné.
D'abord, il avait quitté le logement la nuit. Une transgression majeure.
Deuxièmement, il avait volé de la nourriture à la communauté : un très
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crime grave, même si ce qu'il avait pris était des restes, déposé sur le
pas de la porte de l'habitation pour être récupéré.
Troisièmement, il avait volé la bicyclette de son père. Il avait hésité
un instant, debout à côté du garage à vélos dans l'obscurité, ne voulant
rien de son père et incertain aussi s'il pouvait confortablement conduire
le plus gros vélo alors qu'il était si habitué au sien.
Mais c'était nécessaire car il y avait le siège enfant à
attaché au dos.
Et il avait aussi pris Gabriel.
Il pouvait sentir la petite tête pousser son dos, rebondissant doucement
contre lui pendant qu'il chevauchait. Gabriel dormait profondément,
attaché dans le siège. Avant de quitter l'habitation, il avait fermement
posé ses mains sur le dos de Gabe et lui avait transmis le souvenir le
plus apaisant possible : un hamac se balançant lentement sous des
palmiers sur une île quelque part, le soir, avec un bruit rythmé d'eau
languissante. clapotis hypnotiquement contre une plage voisine. Alors
que le souvenir s'infiltrait de lui dans le nouvel enfant, il pouvait sentir
le sommeil de Gabe se détendre et s'approfondir. Il n'y avait eu aucune
agitation lorsque Jonas l'avait soulevé du berceau et l'avait placé
doucement dans le siège moulé.
Il savait qu'il lui restait des heures de nuit avant qu'ils ne soient au
courant de son évasion. Il a donc roulé dur, régulièrement, s'efforçant
de ne pas se fatiguer au fil des minutes et des kilomètres. Il n'avait pas
eu le temps de recevoir les souvenirs sur lesquels lui et The Giver
avaient compté, de force et de courage. Il s'est donc appuyé sur ce
qu'il avait et espérait que ce serait suffisant.
Il a encerclé les communautés périphériques, leurs habitations
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foncé. Peu à peu, les distances entre les communautés se sont élargies,
avec de plus longs tronçons de routes vides. Ses jambes lui faisaient mal au
début; puis, à mesure que le temps passait, ils s'engourdissaient.
A l'aube, Gabriel commença à s'agiter. Ils étaient dans un endroit
isolé ; les champs de chaque côté de la route étaient parsemés de
bosquets d'arbres ici et là. Il vit un ruisseau et s'y dirigea à travers une
prairie bosselée et défoncée ; Gabriel, bien réveillé maintenant,
gloussa tandis que la bicyclette le faisait monter et descendre.
Jonas détacha Gabe, le souleva du vélo et le regarda explorer
l'herbe et les brindilles avec délice.
Soigneusement, il cacha le vélo dans des buissons épais.
« Repas du matin, Gabe ! Il déballa une partie de la nourriture et
les nourrit tous les deux. Puis il remplit la coupe qu'il avait apportée
avec de l'eau du ruisseau et la tendit pour que Gabriel la boive.
Lui-même buvait avidement et s'assit au bord du ruisseau, regardant
jouer le nouveau-né.
Il était épuisé. Il savait qu'il devait dormir, reposer ses propres
muscles et se préparer pour plus d'heures sur le vélo. Il ne serait pas
prudent de voyager de jour.
Ils le chercheraient bientôt.
Il trouva un endroit profondément caché dans les arbres, y emmena
le nouveau-né et s'y coucha, tenant Gabriel dans ses bras.
Gabe se débattait joyeusement comme s'il s'agissait d'un jeu de lutte,
comme on en avait joué dans la maison, avec des chatouilles et des
rires.
"Désolé, Gabe," lui dit Jonas. "Je sais que c'est le matin,
et je sais que tu viens de te réveiller. Mais nous devons dormir maintenant."
Il serra le petit corps contre lui et frotta le
petit dos. Murmura-t-il doucement à Gabriel. Puis
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il serra fermement les mains et transmettait un souvenir d'épuisement
profond et satisfait. La tête de Gabriel hocha la tête, après un moment,
et tomba contre la poitrine de Jonas.
Ensemble, les fugitifs ont dormi pendant la première journée
dangereuse.
La chose la plus terrifiante était les avions. A présent, les jours avaient
passé; Jonas ne savait plus combien. Le voyage était devenu
automatique : le sommeil par jours, caché dans les broussailles et les
arbres ; la découverte de l'eau; la division soigneuse des restes de
nourriture, augmentée de ce qu'il pouvait trouver dans les champs. Et
les kilomètres interminables à vélo la nuit.
Les muscles de ses jambes étaient tendus maintenant. Ils lui
faisaient mal quand il s'installait pour dormir. Mais ils étaient plus forts,
et il s'arrêtait maintenant moins souvent pour se reposer. Parfois, il
s'arrêtait et soulevait Gabriel pour un bref exercice, courant sur la route
ou à travers un champ ensemble dans l'obscurité. Mais toujours, quand
il revenait, attachait à nouveau le bambin qui ne se plaignait pas dans
le siège, et remontait, ses jambes étaient prêtes.
Il avait donc assez de force et n'avait pas eu besoin de ce que The
Giver aurait pu lui fournir, s'il avait eu le temps.
Mais quand les avions sont arrivés, il aurait souhaité pouvoir en
avoir le courage.
Il savait qu'il s'agissait d'avions de recherche. Ils volaient si bas qu'ils
le réveillaient avec le bruit de leurs moteurs, et parfois, regardant dehors
et effrayé depuis les cachettes, il pouvait presque voir les visages des
chercheurs.
Il savait qu'ils ne pouvaient pas voir la couleur et que leur
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la chair, ainsi que les légères boucles dorées de Gabriel, ne seraient
plus que des traînées de gris sur le feuillage incolore. Mais il s'est
souvenu de ses études scientifiques et technologiques à l'école que les
avions de recherche utilisaient des dispositifs de recherche de chaleur
qui pouvaient identifier la chaleur corporelle et se concentreraient sur
deux humains blottis dans des arbustes.
Alors toujours, quand il entendait le bruit de l'avion, il tendait la main
vers Gabriel et transmettait des souvenirs de neige, en gardant quelques-
uns pour lui. Ensemble, ils sont devenus froids; et quand les avions
étaient partis, ils grelottaient, se tenant l'un l'autre, jusqu'à ce que le
sommeil revienne.
Parfois, pressant les souvenirs dans Gabriel, Jonas avait l'impression
qu'ils étaient plus superficiels, un peu plus faibles qu'ils ne l'avaient été.
C'était ce qu'il avait espéré, et ce que lui et The Giver avaient prévu :
qu'en s'éloignant de la communauté, il se débarrasse des souvenirs et
les laisse derrière lui pour les gens. Mais maintenant, quand il avait
besoin d'eux, quand les avions arrivaient, il s'efforçait de s'accrocher à
ce qu'il lui restait, de froid, et de l'utiliser pour leur survie.
Habituellement, les avions arrivaient de jour, alors qu'ils se cachaient.
Mais il était alerte la nuit aussi, sur la route, écoutant toujours
attentivement le bruit des moteurs. Même Gabriel écoutait et criait : «
Avion ! Avion ! parfois avant que Jonas n'ait entendu le bruit terrifiant.
Lorsque les chercheurs de l'avion sont arrivés, comme ils le faisaient
parfois, pendant la nuit alors qu'ils chevauchaient, Jonas a filé vers l'arbre
ou le buisson le plus proche, s'est laissé tomber au sol et s'est refroidi
ainsi que Gabriel.
Mais c'était parfois un appel effroyablement proche.
Alors qu'il pédalait à travers les nuits, à travers un paysage désormais
isolé, avec les communautés loin derrière et aucun signe d'habitation
humaine autour de lui ou devant lui, il était
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constamment vigilant, cherchant la prochaine cachette la plus

proche en cas de bruit de moteurs.
Mais la fréquence des avions a diminué. Ils venaient moins
souvent, et volaient, quand ils venaient, moins lentement,
comme si la recherche était devenue hasardeuse et sans espoir.
Finalement, il y a eu une journée et une nuit entières où ils ne sont pas
venus du tout. 22
Maintenant, le paysage changeait. C'était un changement subtil, difficile
à identifier au début. La route était plus étroite et cahoteuse,
apparemment plus entretenue par les équipes de la route. Il était plus
difficile, tout à coup, de garder l'équilibre sur le vélo, car la roue avant
vacillait sur des pierres et des ornières.
Une nuit, Jonas est tombé, lorsque le vélo s'est brusquement
arrêté contre un rocher. Il attrapa instinctivement Gabriel ; et le
nouveau-né, solidement attaché dans son siège, n'a pas été
blessé, seulement effrayé lorsque le vélo est tombé sur le côté.
Mais la cheville de Jonas était tordue, et ses genoux étaient
écorchés et à vif, du sang suintant à travers son pantalon déchiré.
Péniblement, il se redressa ainsi que la moto, et rassura Gabe.
Provisoirement, il a commencé à rouler à la lumière du jour. Il
avait oublié la peur des chercheurs, qui semblait avoir diminué dans
le passé. Mais maintenant, il y avait de nouvelles peurs ; le paysage
inconnu recelait des périls cachés, inconnus.
Les arbres devinrent plus nombreux et les forêts au bord de la
route étaient sombres et pleines de mystère. Ils voyaient les ruisseaux
plus fréquemment maintenant et s'arrêtaient souvent pour boire.
Jonas lava soigneusement ses genoux blessés, grimaçant en frottant
la chair crue. La douleur constante de sa cheville enflée était atténuée
lorsqu'il la trempait de temps en temps dans l'eau froide qui se
précipitait dans les ravins en bordure de route.

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Il était nouvellement conscient que la sécurité de Gabriel dépendait en
fatigué sur sa propre force continue.
Ils ont vu leur première chute d'eau, et pour la première fois la faune.
"Avionÿ! Avionÿ!" Gabriel a appelé, et Jonas a tourné rapidement dans
les arbres, bien qu'il n'ait pas vu d'avions depuis des jours, et il n'a pas
entendu un moteur d'avion maintenant. Lorsqu'il arrêta le vélo dans le
bosquet et se retourna pour attraper Gabe, il vit le petit bras potelé pointé
vers le ciel.
Terrifié, il leva les yeux, mais ce n'était pas du tout un avion.
Bien qu'il n'en ait jamais vu auparavant, il l'identifia à ses souvenirs qui
s'estompaient, car The Giver les lui avait souvent donnés. C'était un oiseau.
Bientôt, il y eut de nombreux oiseaux le long du chemin, planant au-
dessus de nos têtes, appelant. Ils ont vu des cerfs; et une fois, au bord de
la route, les regardant curieusement et sans peur, une petite créature brun
rougeâtre avec une queue épaisse, dont Jonas ne savait pas le nom. Il
ralentit la moto et ils se regardèrent jusqu'à ce que la créature se détourne
et disparaisse dans les bois.
Tout cela était nouveau pour lui. Après une vie de similitude et de
prévisibilité, il a été impressionné par les surprises qui se trouvaient au-
delà de chaque courbe de la route. Il ralentit encore et encore le vélo pour
regarder avec émerveillement les fleurs sauvages, pour apprécier le
gazouillis rauque d'un nouvel oiseau à proximité, ou simplement pour
observer la façon dont le vent déplaçait les feuilles des arbres. Au cours
de ses douze années dans la communauté, il n'avait jamais ressenti d'aussi
simples moments de bonheur exquis.
Mais il y avait aussi des peurs désespérées qui montaient en lui
maintenant. La plus implacable de ses nouvelles peurs était qu'ils
mourraient de faim. Maintenant qu'ils avaient quitté les champs cultivés
172
derrière eux, il était presque impossible de trouver de la nourriture. Ils ont
fini le maigre magasin de pommes de terre et de carottes qu'ils avaient
sauvé de la dernière zone agricole, et maintenant ils avaient toujours faim.
Jonas s'agenouilla près d'un ruisseau et essaya sans succès d'attraper
un poisson avec ses mains. Frustré, il jeta des pierres dans l'eau, sachant
même ce qu'il faisait que cela ne servait à rien.
Finalement, en désespoir de cause, il fabriqua un filet de fortune, enroulant
les brins de la couverture de Gabriel autour d'un bâton incurvé.
Après d'innombrables essais, le filet a donné deux poissons flopping
sil very. Méthodiquement, Jonas les coupa en morceaux avec une pierre
pointue et donna les lambeaux bruts à lui-même et à Gabriel. Ils mangèrent
des baies et essayèrent sans succès d'attraper un oiseau.
La nuit, alors que Gabriel dormait à côté de lui, Jonas restait éveillé,
torturé par la faim, et se souvenait de sa vie dans la communauté où les
repas étaient livrés chaque jour à chaque habitation.
Il a essayé d'utiliser la puissance défaillante de sa mémoire pour
recréer des repas, et a réussi des fragments brefs et alléchants: banquets
avec d'énormes viandes rôties; fêtes d'anniversaire avec des gâteaux épais
givrés; et des fruits luxuriants cueillis et mangés, réchauffés par le soleil et
dégoulinant, des arbres.
Mais quand les aperçus de mémoire se sont calmés, il s'est retrouvé
avec le vide douloureux et rongeant. Jonas se souvint, soudainement et
sinistrement, du moment de son enfance où il avait été réprimandé pour
avoir abusé d'un mot. Le mot avait été "affamé". Tu n'as jamais été affamé,
lui avait-on dit.
Vous ne serez jamais affamé.
Maintenant il l'était. S'il était resté dans la communauté, il
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ne serait pas. C'était aussi simple que ça. Autrefois, il avait
aspiré au choix. Puis, quand il avait eu un choix, il avait fait le
mauvais choix : le choix de partir. Et maintenant il était affamé.
Mais s'il était resté...
Ses pensées continuèrent. S'il était resté, il aurait été affamé
d'autres manières. Il aurait vécu une vie avide de sentiments,
de couleurs, d'amour.
Et Gabriel ? Pour Gabriel il n'y aurait pas eu de vie
du tout. Il n'y avait donc pas vraiment eu de choix.
C'est devenu une lutte pour faire du vélo car Jonas s'est
affaibli à cause du manque de nourriture et a réalisé en même
temps qu'il rencontrait quelque chose qu'il avait longtemps rêvé
de voir : des collines. Son entorse à la cheville palpitait alors
qu'il forçait la pédale vers le bas dans un effort qui le dépassait
presque.
Et le temps changeait. Il a plu pendant deux jours.
Jonas n'avait jamais vu la pluie, bien qu'il en ait souvent fait
l'expérience dans ses souvenirs. Il avait aimé ces pluies, en avait
apprécié la nouvelle sensation, mais c'était différent. Lui et Gabriel
sont devenus froids et humides, et il était difficile de se sécher,
même lorsque le soleil suivait de temps en temps.
Gabriel n'avait pas pleuré pendant le long et effrayant
voyage. Maintenant, il l'a fait. Il a pleuré parce qu'il avait faim et
froid et qu'il était terriblement faible. Jonas pleura aussi, pour les
mêmes raisons, et une autre aussi. Il pleura parce qu'il avait
peur maintenant de ne pas pouvoir sauver Gabriel. Il ne se
souciait plus de lui-même.
174
23
Jonas se sentait de plus en plus certain que la destination était
devant lui, très proche maintenant dans la nuit qui approchait.
Aucun de ses sens ne le confirmait. Il ne voyait rien devant lui,
sauf l'interminable ruban de route qui se déroulait en virages
étroits et sinueux. Il n'entendit aucun bruit devant lui.
Pourtant il le sentait : sentait qu'Ailleurs n'était pas loin. Mais
il lui restait peu d'espoir de pouvoir l'atteindre. Son espoir
diminua encore lorsque l'air vif et froid commença à se brouiller
et à s'épaissir d'un blanc tourbillonnant.
Gabriel, enveloppé dans sa couverture insuffisante, était
voûté, frissonnant et silencieux dans son petit siège. Jonas
arrêta le vélo avec lassitude, souleva l'enfant et réalisa avec
chagrin à quel point Gabe avait été froid et faible.
viens.
Debout dans le monticule glacial qui s'épaississait autour de
ses pieds engourdis, Jonas ouvrit sa propre tunique, serra
Gabriel contre sa poitrine nue et noua la couverture déchirée et
sale autour d'eux. Gabriel bougea faiblement contre lui et gémit
brièvement dans le silence qui les entourait.
Vaguement, d'une perception presque oubliée aussi floue que
la substance elle-même, Jonas rappela ce qu'était la blancheur.
175
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"Ça s'appelle de la neige, Gabe," murmura Jonas. "Des flocons de
neige. Ils tombent du ciel, et ils sont très beaux."
Il n'y eut aucune réponse de la part de l'enfant qui avait été autrefois
si curieux et alerte. Jonas baissa les yeux à travers le crépuscule vers
la petite tête contre sa poitrine. Les cheveux bouclés de Gabriel étaient
emmêlés et sales, et il y avait des taches de larmes soulignées de terre
sur ses joues pâles. Ses yeux étaient fermés. Alors que Jonas regardait,
un flocon de neige tomba et fut brièvement pris pour un instant d'éclat
dans les minuscules cils flottants.
Avec lassitude, il remonta sur le vélo. Une colline escarpée se
dressait devant. Dans les meilleures conditions, la colline aurait été une
course difficile et exigeante. Mais maintenant, la neige qui s'épaississait
rapidement obscurcissait la route étroite et rendait le trajet im
possible. Sa roue avant avançait imperceptiblement tandis qu'il appuyait
sur les pédales avec ses jambes engourdies et épuisées.
Mais le vélo s'est arrêté. Il ne bougerait pas.
Il est descendu et l'a laissé tomber de côté dans la neige. Pendant
un instant, il pensa qu'il lui serait facile de se laisser tomber lui-même à
côté, de se laisser glisser, lui et Gabriel, dans la douceur de la neige,
l'obscurité de la nuit, le confort chaleureux du sommeil.
Mais il était venu jusqu'ici. Il doit essayer de continuer.
Les souvenirs étaient tombés derrière lui maintenant, échappant à
sa protection pour revenir aux gens de sa communauté. En restait-il du
tout ? Pouvait-il conserver une dernière bouffée de chaleur ? Avait-il
encore la force de Donner ?
Gabriel pouvait-il encore recevoir ?
Il pressa ses mains dans le dos de Gabriel et essaya de se souvenir
du soleil. Pendant un instant, il sembla que rien ne lui venait, que son
pouvoir avait complètement disparu. Puis il
176
clignota soudainement, et il sentit de minuscules langues de chaleur
commencer à se glisser à travers et dans ses pieds et ses jambes gelés.
Il sentit son visage commencer à briller et la peau froide et tendue de
ses bras et de ses mains se détendit. L'espace d'une seconde, il sentit
qu'il voulait le garder pour lui, se laisser baigner par la lumière du soleil,
débarrassé de quoi que ce soit ni de personne.
Mais le moment passa et fut suivi d'une envie, d'un besoin, d'un désir
passionné de partager la chaleur avec la seule personne qu'il lui restait
à aimer. Douloureux à cause de l'effort, il força le souvenir de la chaleur
dans le corps mince et frissonnant dans ses bras.
Gabriel remua. Pendant un instant, ils furent tous les deux baignés
de chaleur et de force renouvelée alors qu'ils se tenaient enlacés dans
la neige aveuglante.
Jonas commença à gravir la colline.
Le souvenir était terriblement bref. Il n'avait pas marché plus de
quelques mètres dans la nuit quand il n'y avait plus rien et qu'ils avaient
de nouveau froid.
Mais son esprit était alerte maintenant. Se réchauffer si brièvement
avait secoué la léthargie et la résignation et restauré sa volonté de
survivre. Il a commencé à marcher plus vite sur des pieds qu'il ne sentait
plus. Mais la colline était traîtreusement escarpée ; il a été gêné par la
neige et son propre manque de force. Il n'a pas fait beaucoup de chemin
avant de trébucher et de tomber en avant.
A genoux, incapable de se relever, Jonas essaya une seconde fois.
Sa conscience saisit un brin d'un autre souvenir chaleureux, et essaya
désespérément de le retenir là, de l'agrandir et de le transmettre à
Gabriel. Son esprit et sa force s'élevèrent avec la chaleur momentanée
et il se leva. Encore une fois, Gabriel s'agita contre lui alors qu'il
commençait à grimper.
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Mais le souvenir s'est estompé, le laissant plus froid qu'avant.
Si seulement il avait eu le temps de recevoir plus de chaleur de The Giver
avant de s'échapper ! Peut-être qu'il lui en resterait plus maintenant. Mais il
n'y avait aucun but dans si-seulement. Toute sa concentration devait
maintenant être de bouger ses pieds, de réchauffer Gabriel et lui-même, et
d'avancer.
Il grimpa, s'arrêta et les réchauffa tous les deux brièvement, avec un petit
bout de mémoire qui semblait certainement être tout ce qui lui restait.
Le sommet de la colline semblait si loin, et il ne savait pas ce qu'il y avait
au-delà. Mais il n'y avait plus qu'à continuer. Il a marché péniblement vers le
haut.
Alors qu'il approchait enfin du sommet de la colline, quelque chose
commença à se produire. Il n'était pas plus chaud ; au contraire, il se sentait
plus engourdi et plus froid. Il n'en était pas moins épuisé ; au contraire, ses
pas étaient de plomb et il pouvait à peine bouger ses jambes gelées et
fatiguées.
Mais il a commencé, tout à coup, à se sentir heureux. Il commença à se
remémorer des moments heureux. Il se souvint de ses parents et de sa sœur.
Il se souvenait de ses amis, Asher et Fiona. Il se souvint de The Giver.
Des souvenirs de joie l'inondaient soudainement.
Il atteignit l'endroit où la colline culminait et il put sentir le sol devenir plat
sous ses pieds enneigés. Ce ne serait plus en montée.
"Nous y sommes presque, Gabriel," murmura-t-il, se sentant tout à fait
certain sans savoir pourquoi. "Je me souviens de cet endroit, Gabe." Et c'était
vrai. Mais ce n'était pas la saisie d'un souvenir maigre et pesant ; c'était
différent. C'était quelque chose qu'il pouvait garder. C'était un souvenir bien à
lui.
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Il étreignit Gabriel et le frotta vivement, le réchauffant, pour le maintenir
en vie. Le vent était glacial. La neige tourbillonnait, brouillant sa vision. Mais
quelque part devant, à travers la tempête aveuglante, il savait qu'il y avait de
la chaleur et de la lumière.
Utilisant sa force ultime et une connaissance spéciale qui était au plus
profond de lui, Jonas trouva le traîneau qui les attendait au sommet de la
colline. Hébètement, ses mains cherchèrent la corde.
Il s'installa sur le traîneau et serra Gabe contre lui.
La pente était raide mais la neige était poudreuse et molle, et il savait que
cette fois il n'y aurait pas de glace, pas de chute, pas de douleur. À l'intérieur
de son corps glacé, son cœur bondit d'espoir.
Ils ont commencé à descendre.
Jonas se sentit perdre connaissance et de tout son être s'obligea à rester
debout sur le traîneau, serrant Gabriel, le protégeant. Les coureurs fendaient
la neige et le vent fouettait son visage alors qu'ils filaient en ligne droite à
travers une incision qui semblait mener à la destination finale, l'endroit qu'il
avait toujours senti l'attendre, l'Ailleurs qui tenait leur avenir et leur passé.
Il força ses yeux à s'ouvrir alors qu'ils descendaient, descendaient,
glissant, et tout à coup il put voir des lumières, et il les reconnut maintenant.
Il savait qu'elles brillaient à travers les fenêtres des chambres, que c'étaient
les lumières rouges, bleues et jaunes qui scintillaient des arbres dans les
endroits où les familles créaient et conservaient des souvenirs, où elles
célébraient l'amour.
Vers le bas, vers le bas, de plus en plus vite. Soudain il
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savait avec certitude et joie qu'en bas, devant, ils l'attendaient; et

qu'eux aussi attendaient le bébé. Pour la première fois, il entendit
quelque chose qu'il savait être de la musique. Il a entendu des gens
chanter.
Derrière lui, à travers de vastes distances d'espace et de temps,
depuis l'endroit qu'il avait quitté, il crut aussi entendre de la musique.
Mais ce n'était peut-être qu'un écho.

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