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Cours destinés aux étudiants L3 sol & Eau.

Module : Agroclimatologie.

Définition : L’agroclimatologie est la science qui


décrit, explique et classe les climats et tire les
conséquences pour l’agriculture

Les facteurs étudiés sont les vents, précipitations,


températures (extrêmes), insolation, humidité,
Impact de ces facteurs sur la végétation
Les zones climatiques

Il est important de connaître les différents climats


du globe.
Les climats de la terre:

1-Climat équatorial
11-Climat équatorial

Précipitations maximales
précipitations abondantes
et fréquentes.

Les températures sont chaudes


et stables toute l’année
Précipitations minimales
mais encore abondantes

Climat Caractéristiques Végétation

Chaud toute l’année


Climat Forêt
Précipitations importantes
équatorial toute l’année. dense

Dans la forêt vierge d’Amazonie


2-Climat tropicale

2-Climat tropicale

Pendant quatre mois,


il pleut beaucoup. C’est
la saison des pluies.

Les températures sont


chaudes

Les températures sont supérieures


aux précipitations.
la saison sèche
Climat Caractéristiques Végétation

Chaud toute l’année


Climat Précipitations importantes
Savane.
tropical pendant 4 mois: saison des
pluies puis saison sèche.

La savane pendant la
La savane humide saison sèche

3-Climat désertique
Dans le désert du Sahara.
3-Climat désertique

Températures maximales très élevées

Mais températures
minimales chaudes

Très peu de précipitations

la courbe de températures est en


permanence au-dessus des colonnes de précipitations:
climat très sec = climat aride.

3-Climat désertique
3-Climat désertique
Mais le désert, c’est aussi

Les oasis La steppe

4-Climat de mousson

Droits réservés
4-Climat de mousson

Climat Caractéristiques Végétation

Chaud toute l’année


Climat
Précipitations importantes toute Forêt dense
équatorial l’année.

Chaud toute l’année


Précipitations importantes pendant
Climat tropical Savane.
4 mois: saison des pluies puis saison
sèche.

Climat aride Chaud toute l’année Steppe


Très peu de précipitations Oasis
a-Climat océanique

a-Climat océanique

Les précipitations sont plus importantes


de septembre à février.

Températures
maximales

Mais il pleut aussi en été.

Températures
minimales

Les températures sont douces toute l’année. Les saisons sont peu marquées.

Les précipitations sont abondantes toute l’année.


Climat Caractéristiques Végétation

Températures douces Forêt de feuillus


Climat toute l’année (arbres qui ont
océanique Précipitations abondantes perdu leurs
toute l’année: climat feuilles en hiver)
humide.

Une forêt de feuillus en Bretagne

b-Climat continental

Températures
maximales

Les précipitations sont


importantes en été.

Mais il pleut aussi


en hiver

températures sont en dessous


Températures
de zéro degré.
minimales
7-Climat continental

Climat Caractéristiques Végétation

Climat Hiver froid et humide Prairie


continental Eté chaud et pluvieux Taïga (forêt de
conifères)

Dans une prairie en Pologne

c-Climat méditerranéen

Droits réservés
c-Climat méditerranéen

Températures
maximales Les précipitations sont
peu abondantes mais plus
importantes en hiver

Saison sèche

Il pleut très peu en été

Températures Les températures sont très chaudes en été.


minimales Mais elles restent douces en hiver.

c-Climat méditerranéen
La garrigue dans le sud de la France
III. LES ZONES FROIDES
Dans les zones polaires nord et sud.
A proximité des cercles polaires
les rayons du soleil sont
obliques

Les rayons du soleil Les ombres sont grandes, il


rasent la Terre fait froid toute l’année

1-Climat polaire
1-Climat polaire
Températures très souvent négatives.
Précipitations sous forme de neige.

Peu de précipitations

Températures maximales

Températures minimales

Climat Caractéristiques Végétation

Climat Très froid toute Absente


polaire l’année Toundra dans la
Peu de précipitations zone en bordure

La toundra en
Alaska
Etat de l’eau dans le sol

Différents états d’humidité dans le sol.


Le sol passe par différents états d’humidité.

1. La saturation :

Lorsque le sol est saturé, tous les pores (macropores et micropes) sont occupés
par de l’eau. Cet état d’humidité ne présente aucun intérêt pour la plante. S’il
perdure dans le temps, la plante meurt par asphyxie (manque d’oxygène)

2- L’humidité à la capacité au champ ou capacité de rétention :

Une première partie de l'eau est perdue tout de suite par gravité (évacuation de
l’eau occupant la macroporosité) vers les profondeurs par percolation, n'étant
pas retenue par les forces capillaires, c'est l'eau gravitaire. Cette quantité est
d'autant plus grande que la texture du sol est grossière (sable). On obtient alors
un sol ressuyé, c'est-à-dire un sol contenant le volume maximal d'eau qu'il peut
retenir compte tenu de ses caractéristiques de porosité, perméabilité.

3- L’humidité critique :

Au fur et à mesure que la plante pompe l’eau pour satisfaire ses besoins et le sol
évapore de l’eau sous l’effet du climat, la plante commence par utiliser la RFU
(réserve facilement utilisable équivaut environ les 2/3 de la réserve utile), puis
la RDU ( Réserve difficilement utilisable). La plante diminue alors son activité
d'évapotranspiration pour survivre. Il arrive un moment ou la plante n’arrive
plus à satisfaire ses besoins en eau (demande climatique), la force de succion de
la plante équivaut la force avec laquelle l’eau est retenue par le sol ; c’est le
point de rupture du lien capillaire ( la plante consomme alors en ETR) ; c’est
l’humidité critique (Hcritique). C’est le moment propice pour l’intervention par
les irrigations. La dose appliquée doit satisfaire la réserve facilement utilisable

4- L’humidité au point de flétrissement :

Il arrive un moment où la force de rétention capillaire excède la force maximale


de succion des racines (15 bars équivaut à 150 cm de colonne d’eau), c'est le
point de flétrissement permanent, la plante meurt. Plus la texture du sol est
fine (argile) et plus le point de flétrissement est élevé.
La différence entre la capacité au champ et le point de flétrissement donne la
réserve utile.

RU = (HCC – H pF4.2) x da x Z

 HCC = humidité à la capacité au champ


 H pF4.2 = humidité au point de flétrissement
 da = Densité apparente du sol
 Z = Profondeur d'enracinement en dm

Le temps de ressuyage : correspond à la durée pendant laquelle l’eau de gravité


est évacuée. Il est de 3 à 5 jours pour les sols à texture fine : argiles) à quelques
heures pour les sols à texture grossière : sables

La quantité totale d'eau retenue dépend essentiellement de la texture du sol et de


sa profondeur. Ainsi, par exemple, un sol argilo-calcaire d'une profondeur de
400mm, d'une densité de 1,2 et d'une capacité de rétention de 30 g d'eau pour
100 g de terre fine et sèche retiendra :

400 x 1,2 x 30 % = 144 mm.

L'eau excédentaire descend vers la nappe phréatique, plus ou moins vite suivant
la perméabilité du sol, qui dépend de la texture du sol, mais également de sa
structure (sol tassé, sol ameubli ayant une bonne porosité, etc.). La capacité au
champ et la perméabilité sont des données très importantes pour l'irrigation : la
capacité intervient pour calculer la dose d'arrosage et la perméabilité pour
déterminer la vitesse d'arrosage.

Le point de flétrissement permanent correspond à l’humidité du sol à partir de


laquelle la plante ne peut plus prélever d’eau car la réserve utile en eau du sol a
été entièrement consommée. La plante flétrit puis meurt si ce taux d'humidité
perdure.

Pour la majorité des plantes cultivées sous un climat tempéré, cela correspond à
une succion capillaire égale à pF = 4,2. ( pF = log10(-h) où h est la succion
capillaire exprimée en cm).

L'évapotranspiration peut être estimée à partir de l'équation du bilan hydrique


sur parcelle irriguée :

P + I - D + ou - R - E + ou - ΔS = 0

Avec :
 ΔS : variation du stock d’eau (mm)dans le sol ( sur calcule sur profils
hydriques successifs par intégration trapézoïdale)
 P : précipitations (mm)
 ET : évapotranspiration (mm)
 Q : eau de ruissellement (mm) ; négligeable sur parcelle irriguée.
 D : eau drainée (mm) ; mesurée sur lysimètre.
 E : Evaporation du sol et transpiration du végétal

Mesure du drainage et lysimètre :

En pratique, les variations d'eau sont mesurée sur une petite parcelle de
référence aménagée sous forme de bassin avec un appareil de mesure : le
lysimètre. Le lysimètre permet de mesurer (par pesée) la variation d'eau (Δ S)
(eau contenue dans le sol et les plantes). Le lysimètre permet également de
récupérer et mesurer l'eau drainée (D) vers le sous-sol. Les précipitations (P)
sont mesurées avec un pluviomètre.

Ces mesures lysimétriques permettent ainsi de déterminer l'évapotranspiration.


Cette évapotranspiration de référence (ETo) permet ensuite d'estimer ou calculer
l'évaporation d'un couvert végétal quelconque, de plus vaste étendue ou d'une
autre nature végétale.

ETM = Kc x ET0
Humidimètre à neutrons.

La mesure neutronique de la teneur en eau du sol repose sur les propriétés de


réflexion que possèdent les molécules d'eau à l'égard d'un flux de neutrons.
Rappelons que parmi les divers éléments que l'on trouve dans le sol, ce sont les
atomes d'hydrogène qui possèdent le noyau dont la masse est la plus proche de
celle du neutron. Les deux parties essentielles d'une sonde à neutrons, isolées
l'une de l'autre, sont l'émetteur et le détecteur de neutrons. Elles sont fixées à un
câble qui transmet les impulsions électriques émises par le détecteur à un
compteur. Le blindage sert à neutraliser la source radioactive lors de son
transport.

Lorsque la sonde est en place dans le sol, des neutrons rapides sont émis par la
source (mélange de americium et de beryllium) dans toutes les directions. Ils se
heurtent au noyau des divers atomes qui se trouvent sur leur trajectoire et voient
ainsi leur énergie cinétique et leur vitesse diminuer progressivement. Si le sol
présente une concentration d'atomes d'hydrogène suffisante, le ralentissement
des neutrons émis par la source se produit alors qu'ils se trouvent encore à
proximité de celle-ci. Les neutrons ralentis par collisions successives se
propagent dans des directions aléatoires, si bien qu'il se forme un nuage
neutronique dont la densité, est plus ou moins, constante. Une partie de ces
neutrons, qui dépendent de la concentration en atomes d'hydrogènes, sont
renvoyés directement en direction du détecteur en créant des impulsions. Le
nombre d'impulsions pendant un intervalle de temps est enregistré par un
compteur. La conversion de la valeur enregistrée par le compteur en une teneur
en eau se fait par le biais d'une courbe d'étalonnage. (teneur en eau en
abscisse, nombre de neutrons en ordonnées).
Cette technique a l'avantage de permettre des mesures rapides et répétées sur un
site sans perturbation du sol et avec une bonne précision.

Evaluation de l’humidité des sols :


Profils d’humidité.
Potentiel hydrique.

Le potentiel hydrique

La tension de succion du sol peut être exprimée en unités de pression ou en


hauteur d'eau. Souvent, on utilise une unité particulière, le pF, qui est le
logarithme de la pression négative H exprimée en cm d'eau .

pF = log H

1 pression de 1 atmosphère (1013 hPa) correspond à une pression de 1000 cm de


colonne d’eau et à un pF de 3.

Le potentiel matriciel du sol augmente quand la teneur en eau diminue. Il est de


l'ordre de 330 hPa, soit pF=2,5, pour la capacité au champ d'un sol.
Le point de flétrissement d'une plante varie d'une espèce à l'autre. Le volume
d'eau disponible pour les plantes, appelé "réserve utile RU" comprend la
"réserve facilement utilisable RFU" et la «réserve de survie ou difficilement
utilisable RDU»; elle dépend de la profondeur du sol et de la nature de celui-ci.

Relation humidités des sol et potentiel hydrique :

Ce qu’il faut retenir :


Pour le même potentiel hydrique, l’humidité du sol
diffère d’un sol à un autre.

Voir illustration sur la figure ci-dessous.


tensiomètre

Principe de fonctionnement : osmose, milieu plus concentré vers


milieu moins concentré : sol sec ; eau passe du tensiomètre vers le
sol ; plus ce dernier est sec plus le potentiel est élevé. Au-delà de 0.8
bar (voisinage de la capacité au champ), le tensiomètre « décroche ».
Nécessité de surveiller le tensiomètre avec des apports d’eau.
Appareil utilisé qu’en sol irrigué. Inconvénient de l’appareil : temps
de réponse : Lent et non fonctionnel au-delà de 0.8 bar.

Description d’un tensiomètre.


Schéma d’un tensiomètre au sol.
Unités de pression et potentiel hydrique.

Le concept de l’évapotranspiration
- Évapotranspiration de référence (ETo)

L'évapotranspiration de référence (ETo) est un concept utilisé dans différentes


méthodes d'estimation. C’est une valeur d'évapotranspiration pour une
végétation choisie, dans des conditions hydriques réelles, permettant ensuite de
déduire l'évapotranspiration (ETM) pour d'autres couverts végétaux. Cet usage
pratique d'une culture de référence est lié à la faible variation de
l'évapotranspiration potentielle selon les différents végétaux, dans de mêmes
conditions climatiques. La culture de référence utilisée souvent est le gazon.

Évapotranspiration maximale (ETM)

C'est la valeur maximale de l'évapotranspiration d'une culture donnée, à un stade


végétatif donné, dans des conditions climatiques données, prise en compte par
l'ETP ou ET0.

ETM = Kc x ETP, Kc étant le coefficient cultural.

Evapotranspiration réelle (ETR) :

Evapotranspiration réelle, dans les conditions réelles du terrain. L’ETR peut être
estimée, in-situ, par des mesures de la consommation réelle de la plante, via un
appareil de mesure de l’humidité du sol ; ex : humidimètre à neutrons par le
suivi des profils d’humidité et l’évaluation de la variation du stock d’eau dans le
sol. DS = stock initial - stock final.
Suivi de la consommation en eau via les profils d’humidité.

Les bacs d’évaporation : Utilisés comme avertisseurs à l’irrigation

Photo d’un Bac class « A » Bac de surface; protégé, posé sur un


caillebotis en bois.
Mesure de l’ET0 d’une culture de référence ex : Gazon.
ET0 (gazon) = Kb x Evaporation Bac
Ou bien par la formule suivante : ET0 Climatique
Schéma et dimensions du bac « Class A »

Bac « Colorado »

Différentes méthodes de mesure de l’état hydrique du sol

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