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ismar c'est.

Geismar
Résumons au nom de Fran- Pas un politicien comme moi, c'est un machin d'an- encore lui-même, alors, il ne
ce-Soir, les radios, la télé : Saùvageot. ciens combattants.) . connaît pas ceux qui sont cen-
Geismar aurait pu être selon Gelsmar n'est pas Arafat sés le symboliser.
- Pas un ex-futur Prési-
-eux : dent de la République, comme (jouer sur les assonances ris- Geismar, on le connaît,
- Un brillant universitaire, Krivine. que de faire croire qu'on fait chez les gauchistes. Je sais
un grand chercheur. de la publicité sur un nom ce qu'il a fait : c'est ni un
- Un brillant syndicaliste, , A force de lire sa biogra-
connu, celui d'Arafat, pour surhomme, ni un tigre. Un mi-
un réformateur de l'université phie dans tous les journaux, il ·
s'attirer la sympathie née de litant bouleversé par Mai,
(au S.N.E. sup.I. doit surtout se demander ce
la résistance pafestinienne). choisissant la r é v o I u t i o n
- Un terne père de fa. qu'il est. Nous aussi, d'ail-
leurs. Un camarade, c'est Un révolutionnaire, c'est contre l'avenir morne à la fac
mille. certain, un symbole des gau- des sciences. '
sûr.
- Un brillant écrivain polé- chistes, sans doute. 'N'ayons pas trop hâte de fa.
miste et psychanalitique. Mais pas le « fils du peu- Mais pas la peine de se ra- briquer des Thorez rouges
- Une brillante vedette de ple » (ou alors le peuple l'a
conter des histoires : le pro- avec des copains qui attra-
télévision. accouché sans le savoir). cès de Geismar n'a pas été pent 18 mois de Taule. Libé-
Ce qu'il n'est pas - tou- Pas ci celui qui nous a mon- le procès du peuple, car Gels- rons Geîsmar, y compris des
Jours selon eux - un orateur tré le chemin de l'honneur ». mar n'est pas le peuple. le rôles dans lesquels on l'en-
comme Cohn Bandit. (l'honneur, vous savez, pour peuple, il ne se connaît pas ferme.

LA TAULE •• Banditisme légal,


délinquance sauvage
BANDE DE MENTEURS !

Le ministère de la Justice

Nul n'est besoin de revenir c'est pas que les juges d'instruc- et travailler tout juste assez
avait accordé un certain nombre
d'avantages aux camarades em-
prisonnés, à la suite de la grève
de la faim à la Santé et Fresnes.
les femmes aussi...
sur les problèmes des causes ta première, est embêtante; pour avoir l'axamen final pour
de la délinquance. Les « ana- tion bien-pensants (parce qu'ils avoir les 3 mois de remise de Ils avaient promis qu'ils ne re- Nous avons manifesté lundi GABRIELLERUSSIER,ANGELA
lystes de tous bords » se sont espèrent gravir tous les éche- peine. C'est tout. 9 % d'entre eux viendraient pas dessus. Ils com- devant la prison de la Roquette DAVIS, GEISMAR = JUSTICE
assez creusés la tête pour corn- lons) et bien formés dans de ne peuvent pas continuer à leur mencent, notamment en rognant contre la répression générale POURRIE.
pendre les racines pofondes de bonnes petites facs de droit et sortie de tôle ; on leur donne un le droit concédé de se réunir en qui s'exerce contre tous les mi-
ces révoltes sauvages et incon- la suite soient tellement contre, moyen, pas un but, parce qu'on taule. litants politiques. NOUS SOMMES TOUTES DES
trôlées. Il y a une délinquance ni le ministère et les autres, seu- ne peut pas leur donner un but PRISONNIERES, NOUS BRISE-
sauvage de plus en plus affir- lement il y a l'opinion publique, dans le système actuel ; alors ils Les camarades envisageraient Devant la Roquette, nous nous
de reprendre leur grève. Le RONS NOS CHAINES !
mée qui brise les vieux carcans les démocrates réformistes et les utilisent le moyen. Les jeunes sommes enchaînées pour décla-
du banditisme «légal». Elle est journalistes réformateurs; si délinquants révoltés tournent la mieux serait qu'on le leur évite : rer que nous sommes solidaires Nous savons quelles sont les
le fait de jeunes qui se res- bien qu'on préfère osciller, ne réinsertion en dérision dans un soutien de l'extérieur main- de toutes ces femmes, prosti- conditions de vie dans les pri-
semblent comme des- frères sachant vraiment pas par quel leurs discussions, dans leurs bla- tiendrait les conquêtes. Pour ac- tuées, voleuses, avortées, filles- sons de femmes. Une répression
quelles que soient leurs ori- bout prendre le problème que gues : le cercle vicieux continue tions de soutien, contacter le mères, révolutionnaires.
gines : ce sont des «braqueurs» posent ces jeunes à la con. sournoise vise à les isoler les
de se refermer. Secours Rouge. unes des autres, à les diviser.
(vol à main armée) ou des VOLER UN CAMEMBERT=
«casseurs» (cambrioleurs). (SUITE AU N' 4 DE « TOUT ») ___________ _.SIX MOIS DE PRISON. les humilier. le règlement leur
interdit de se parler, de se don-
La taule, ça a toujours été un
endroit dégueulasse où l'on
mettait les larrons, les gueux,
Jeunesse entaulée ner quoi que ce soit.
Mais c'est un peu comme ça
• et toute sorte J de choses ! aussi dans la vie, dans les usi-
BOUWT nes, les bureaux, les cités. les
En fin de compte, c'était un femmes sont isolées, divisées,
épouvantail pour classe exploi- humiliées.
tée comme l'enfer et le· purga- Tout d'abord, ils ont eu l'idée
toire. Les affreux qui, rejetant de bien séparer les jeunes et les Isolées, elles se taisent, elles
tout, (même l'enfer et le purga- vieux : mineurs, 18-21 ans et ma- acceptent et passent leur colère
toire) s'adonnaient à des activi- jeurs. Ils ont introduit le systè- sur leurs voisines, sur leurs en-
tés vicelardes, se faisaient en- me de la préformation profes- fants.
tôler ; et pas question d'opinion sionnelle et les classes? Avant
publique pour les faire sortir les types bossaient en prison Ensemble, elles osent prendre
ou tout au moins améliorer pour 20 ou 30 centimes par heu- la parole, prendre conscience de
leurs 'conditions. re, ils faisaient des panties, des leur force, lutter contre l'oppres-
porte-serviettes ou des couvertu- sion.
Il y a une vingtaine d'années, res de· Salut Ies Copains ; ce ty-
la délinquance, c'était encore un pe dè boulet'jugé pas assez ré- C'est aux femmes elles-mê-
peu ça. éducatif n'a pas été supprimé, mes à refuser la vie que leur
mais les jeunes qui y bossent ne fait mener la société actuelle.
comme depuis un siècle des C'est aux femmes de prendre
gauchistes de différentes épo- font plus que la moitié des ef-
ques étaient passés par ces en- fectifs totaux. Ne parlons pas l'initiative, même si les hommes
droits insalubres qu'on appelle F des brebis définitivement galeu- aussi sont concernés, de mani-
Fresnes, la Santé et la petite ses qui sont placés en isolement fester contre les prisons, où
Roquette, qu'ils avaient trouvé et qui ont Je droit de faire des l'injustice a enfermé tant de
ça pas très propre, et qu'ils pots à poivre ou des lacets de leurs sœurs.
l'avaient dit à Jeurs petits co- chaussures et ne sortent qu'une
pains de l'extérieur, et que ça heure par jour. NOTRE LIBERATION NE VIEN-
s'était su, on avait fait quelque DRA QUE DES FEMMES ELLES-
améliorations (relatives). Les Généralement, les autres ont MEMES.
brebis galeuses ne gênant pas l'immense faveur d'être réédu-
trop la bourgeoisie, la servant qués. Alors quoi ? Alors ils ap- LIBERTE POUR LE PEUPLE!
même parfois, ces améliorations, prennent un métier dans les pri- Comités Liberté
(relatives furent données) c'était sons « modèles » comme Fleury- Mouvement de Libération
des possibilités grandissante Merogis. Dans les autres, mon des Femmes
de trafic, du pinard même, cul, la préfo revient au même
jusquà ce que cet alcool-test que le boulot en atelier, aussi
de De Gaulle prenne le pouvoir. bien payé et dUSSi réjouissant.
Alors on a vraiment assisté à Quand les privilégiés de la préfo
l'épanouissement d'une pègre
bien régie, bien infiltrée chez les
apprennent vraiment quelque
chose, c'est de la serrurerie, de Sans commentaire
flics et les politiciens et bien ha- la mécanique auto ou de la mé-
bituée à se ramasser de temps canique générale, etc... C'est Final du réquisitoire de l'avo-
en temps quelques piges, mais aussi réjouissant que d'être tra- cat général Dubost au procès de
ralliés à !'O.A.S. vers 1961. Com- vailleur immigré chez Simca, Claude Buffet :
me les flics étaient tangents, les avec un surveillant derrière le
gardiens sympathisants, c'était dos et des profs, liés par Je sys- « Je requiers contre Claude
une petite cuisine bien pépère, tème c'est-à-dire répressif, « l'en- Buffet une peine plus dure, une
on retrouve les traditions de tra- vie d'apprendre est splendide, et - A Nanterre. ils ont installé longue agonie dans l'enceinte
fic et de compromission à la quand bien même on apprend, Je d'une prison centrale. Les par-
Santé et à Fresnes. Evidemment
l'hygiène n'était pas splendide,
système n'a pas l'intention d'être
planifié : on reste 2 mois dam
20 octobre ·: des tas de barrières et des tas de
contrôleurs au restaurant universi-
taire. Il ne faut surtout pas que les
ties civiles qui réclament la pei-
' ne de mort ne savent pas ce
mais comme avec du fric on une tôle et on est transféré dans travailleurs du bidonville viennent que c'est que d'expier, jusqu'à
pouvait faire rentrer de l'alcool une autre, n'importe comment
et des bouquins pornos et avoir
des petites cassations au bout
plus. de préfo au-dessus de 21
ans. C'est peu, mais c'est déjà
nous sommes tous des hors-la-loi manger au resta.
- A Nanterre. les étudiants ont
commencé à enlever les barrières.
la fin de sa vie, dans l'enfer de
la réclusion perpétuelle. J'adju-
d'un certain temps, que fallait-il ça, disent les bonnes âmes ... Ri- - A Nanterre. un gosse est
re Buffet de comprendre, de su-
de plus, sinon savoir planquer golades ! A la sortie, casier judi- mort dans les bidonvilles en feu. bir sans révolte une expiation
l'oseille en Suisse ou l'investir ciaire au cul et métier tronqué. C'est ce criaient 1 500 personnes ça avant d'arriver aux usines Ci- plus sévère que ce droit de mou-
dans des œuvres de charité ? • (Quand on a fait un métier en Seule mesure : les • contrôleurs "
qui pendant 1 h 15 ont manifesté troën où les slogans deviennent ont • reconnu » quatre camarades ;
rir qu'il revendique, bien que la
Guérini se souvient et rumine... tôle et qu'il a des débouchés L.), dans un Paris quadrillé par fa mai- des • C.F.T. fasciste », • Bercot tu révolte, de la part d'un réclusion-
sans fric à cause des frais de deux - Yves Hardy et Paul Grolle-
son Royco et Cie. C'est très chouet- petere» •. Puis on a pénétré dans mund - ont été arrêtés par les naire à vie soit compréhensi-
Or voilà que des bandes de pe- justice, que fait le délinquant., te ; vous avez dé/à vu Paris quand la cour de l'usine, on aurait très ble».
devinez! Vous ne sentez pas Hies.
tits cons commencent à ruer les flics s'y installent, et bien c'est bien pu rentrer dans les ateliers ;
dans les brancards. Ça a com- qu' « en poussant un peu, on rc- pas facile de s'y promener quand mals, après discussion. on y a re-
mencé par les blousons noirs, vient aux causes originelles de on est jeune. qu'on ne porte pas noncé : ç'eureit été se substituer
ça s'est amplifié en mai 68. Là, la délinquance, vous ne sentez de cravate et qu'on a les cheveux aux ouvriers de la boîte. On s'est
la justice perd Ia boule. et ferme pas le cercle vicieux qui se re- longs. engouffré dans le métro (Javel,
les yeux. lorsque les Jeunes se ferme? .. Charles-Michels} sans payer. Les
font tabasser dans les commis- flics, arrivés dix minutes après, ont
Seulement. on n'a pas été au arrêté les rames pour piquer les
sariats et passer dans les bacs à ETUDE rendez-vous que nous avaient donné
lessive, les pieds en haut et la copains. Les jours suivants, on est
les flics. Nous (le Comité Liberté} repassé distribuer des tracts sur
tête dedans, (que voulez-vous, ils Mais ils étudient aussi, bien avions appelé le 20, à 18 h 30. place
sont en bandes incontrôlées, pas Je parcours de la manif, on a dis-
sûr ! Ceux qui ont eu l'insigne Denfert-Rochereau. Bien stîr, on cuté avec les gens. On leur a expli-
connus ; comme en plus, ils ont chance d'avoir pu apprendre n'allait pas ·se pointer à ûenien-
peu d'expérience, mieux vaut les qué que les juges de Gelsmar
quelque chose dans leur enfance Rochereau ; alors. on a étudié les étaient les mêmes que ceux qui
tabasser : c'est la seule façon de peuvent étudier : ils vont dans alentours, on a choisi la place avalent foutu 55 000 jeunes en taule
les faire donner leurs copains et les classes pour passer le C.E.P. d'Alésla et, une heure avant la ou qui emprisonnaient des ména-
le coup qu'ils ont fait, même si ou le B.E.P.C. et pour les allé- menti, on a envoyé des groupes gères pour six mols parce qu'elles
des fois, ils se trompent de co cher encore un peu plus, on leur- pour ramener les gens de Denfert piquaient un calendos au supermar-
pain et de coup). propose 3 mois de remise de pei- vers Alésia. 19 h : départ de la ché.
ne s'ils réussisent à avoir leur manif. 60 à 700 au début, puis 1 500,
Alors, complète déconfiture : examen. On éh\die que pour un 2 000. puis on en a paumé. En pre- D'accord, c'étaient pas les mas-
devant ce mouvement de masse but, n'est-ce pas, on étudie pas nant les sens Interdits, en courant ses, mais c'était la première ma-
d'entôlés, soit on leur fait des pour avoir de connaissances ou à toute pompe, on a laissé les flics nif sur appel pub/le (on n'a pas be-

on
petites vacheries salaces en per- pour avoir un esprit critique. Ce pendant 1 h 15 dans les XIV et soin d'être groupusculé pour y
manence, pour qu'ils cornpren- n'est pas une rééducation qu'on XV . Une heure et quart de • liber- participer J depuis longtemps.
ncnt C.! que· c'est, soit on essaye veut faire, c'est un semblant de té pour le peuple -. • Nous som-
de les rééduquer dans la mesure réinsertion. Alors les types, bien mes tous des droits communs •, Dommage pour tous les gars qui
des moyens. sûr, marchent : pour eux la clas- • Libérez Geismar •. • La France n'ont pu rien faire au Quartier la-
se, c'est sortir un peu de sa cel- entière est une prison • .• Les vrais. tin et sont rentrés chez eux frus-
Seulement, la solution extrême lule, voir des copains, chahuter ... assassins sont les patrons •. Tout . trés. dégoDtés et toujours Indignés.

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