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La maison

dans la forêt

Il était une fois un pauvre bûcheron qui vivait avec sa femme et ses trois filles
à l’orée de la forêt. Un matin, il dit à sa femme :
– Je pars couper du bois toute la journée. Margot m’apportera mon repas.
Sa femme s’inquiète :
– Tu n’as pas peur que notre fille se perde dans la forêt ?
– Non, dit-il, je sèmerai des lentilles derrière moi pour qu’elle me retrouve.
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Le père part au cœur de la forêt. Avant midi, sa fille aînée se met en route
pour le rejoindre. Elle cherche les lentilles qu’il a semées sur son chemin.
Hélas, les oiseaux ont tout picoré, et la pauvre Margot se perd dans les bois.
Elle marche longtemps… Le soir venu, quand elle entend hurler le loup,
la pauvrette se met à pleurer. Soudain, elle aperçoit de la lumière entre
les arbres. C’est une chaumière éclairée. Margot frappe à la porte.
– Entrez ! lui répond-on.
Margot pénètre dans une pièce sombre. Elle voit trois animaux devant
le feu de bois : une vache tachetée, un coq et une poulette.
Puis elle aperçoit un vieil homme avec une longue barbe blanche.
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Il murmure d’une voix fatiguée :
– Que veux-tu ma belle ?
– Je suis perdue, répond Margot.
Puis-je dormir chez vous ?
Alors le vieux dit à ses bêtes :
– Qu’en penses-tu, poulette ?
Et toi la vache, et toi mon coq ?
Étonnée, Margot les entend dire :
– Cot cot, meuh ! C’est d’accord !
– Bon, dit l’homme, prépare-nous
à manger alors.
La jeune fille a faim. Elle cuisine
une bonne soupe, puis elle
se met à table avec le vieux.
Bientôt, elle tombe de sommeil,
et demande :
– Où puis-je dormir ?
Et, surprise, ce sont les bêtes
qui lui répondent :
– Toi tu as bien mangé !
Notre maître aussi.
Mais tu nous as oubliées,
Alors cherche donc ton lit !
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Le vieux soupire et dit à Margot :
– Dans la pièce d’à côté, il y a deux lits.
Tout à l’heure, j’irai me coucher moi aussi.
La jeune fille est épuisée et s’endort tout de suite.
Peu après, le vieil homme entre dans la chambre.
Il regarde Margot d’un air triste. Il écoute la vache
meugler, la poule et le coq caqueter. Puis, soudain,
il ouvre une trappe dans le sol et fait disparaître
la jeune fille dans la cave !
Le lendemain, le bûcheron doit retourner en forêt.
Il dit à sa femme d’envoyer Maria,
leur deuxième fille, lui porter à manger.
– Mais hier Margot n’est pas revenue !
s’exclame sa femme.
– Ne t’en fais pas, répond l’homme, elle
finira bien par rentrer. Elle a dû se
perdre et dormir dans les bois.
Tu verras, elle sera là à midi. Je vais
semer des noisettes derrière moi,
ainsi Maria ne se perdra pas.
Un peu plus tard, la deuxième
fille part donc apporter
le déjeuner à son père.
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Hélas, cette fois, des
écureuils croquent
les noisettes ! Maria
s’enfonce dans la forêt
sans savoir où elle va. La nuit
venue, elle se met à trembler.
Elle aussi finit par arriver devant
la chaumière éclairée. Elle
frappe à la porte et tout se passe
comme la veille : le vieil homme
la fait entrer et elle partage son
repas sans se soucier des bêtes.
Quand elle demande où elle peut
coucher, les animaux lui disent :
– Toi tu as bien mangé
Notre maître aussi.
Mais tu nous as oubliés,
Alors cherche donc ton lit !
Le vieil homme lui indique
la chambre puis il la rejoint un
peu plus tard. Il hoche la tête en
la regardant, et ouste ! il l’envoie,
elle aussi, au fond de la cave.
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Le lendemain, le bûcheron
dit encore à la mère :
– Envoie Lisa me porter mon repas,
elle est plus maligne que ses sœurs.
Elle ne se perdra pas !
La mère est très inquiète de laisser
partir sa plus jeune fille, mais
le père lui dit que, cette fois,
il sèmera des marrons derrière lui.
Peine perdue ! Des sangliers se
régalent avec les marrons et
quand Lisa s’en va, il n’en reste
plus un seul sur le chemin. La nuit
venue, elle aussi voit la lumière
de la maison du vieil homme.
Elle entre et demande gentiment
de rester dormir pour la nuit.
Les animaux acceptent. Alors, Lisa
fait une caresse à chacun, puis
elle cuisine une bonne soupe.
Elle sert le vieux, mais avant tout,
elle donne du grain au coq et à la
poulette, et du foin à la vache.
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Après le dîner, elle demande :
– Où puis-je dormir les amis ?
Et les animaux lui répondent en chœur :
– Puisque tu nous as bien servis, nous te souhaitons une bonne nuit !
Le vieil homme lui montre sa chambre et Lisa va se coucher. Peu après,
il va dormir dans le lit d’à côté. Et voilà qu’au beau milieu de la nuit, Lisa
est réveillée par un vacarme épouvantable. Les volets claquent, les portes
grincent, on dirait que le toit de la chaumière va s’écrouler ! Lisa est terrifiée
mais, peu à peu, le bruit se calme, et elle se rendort.

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Au matin, quand elle ouvre les yeux, elle découvre que la chaumière
est devenue un palais ! Elle est tout éblouie, d’autant plus qu’à la place
du vieil homme, un beau prince lui sourit :
– Merci Lisa ! dit-il. Tu nous as sauvés ! Une sorcière nous avait jeté un sort :
elle avait changé mes valets en animaux et nous avait emprisonnés ici.
Seule une jeune fille qui serait gentille avec les bêtes pouvait nous délivrer.
Lisa est très surprise. Elle pense à ses sœurs qui ont disparu et demande :
– Mais alors, peut-être savez-vous ce que sont devenues mes sœurs ?
– Oui, pardon, dit le prince, mais je devais punir ceux qui oubliaient
mes bêtes. Elles sont dans la cave : allons vite les délivrer !
Margot et Maria furent sauvées et le prince épousa la plus jeune des filles
du bûcheron. Ils vécurent tous longtemps heureux dans le palais de la forêt.

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