Le secret

de la louve

Il était une fois un moulin hanté. La nuit, on y entendait de drôles de bruits :

des grognements, des aboiements, des “hou hou” ! Cela faisait froid dans
le dos ! Depuis des années, aucun meunier ne voulait plus y habiter. Un soir,
un jeune homme passe devant le moulin. Comme il ne sait pas où dormir,
il entre et allume un bon feu. Puis il va se coucher au grenier.
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 À minuit, un hurlement le réveille en sursaut :
– Hou hou !
Intrigué, le jeune homme regarde par un trou du plancher. Et que voit-il
dans la salle du bas ? Une grande louve grise, qui tourne autour du poêle.
Tout à coup, la louve se met à parler :
– Peau de loup, tombe à mes genoux !
Et pouf ! La peau tombe par terre, et une belle jeune fille apparaît.
Après s’être réchauffé les mains, elle se couche près du poêle et s’endort.

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Elle est si belle, avec ses longs cheveux noirs, que le jeune homme en tombe
immédiatement amoureux. Alors, sur la pointe des pieds, il descend du
grenier et prend la fourrure qu’elle a laissée par terre. Puis, il l’emporte
dehors, la cloue solidement sur une aile du moulin, et retourne se coucher,
le sourire aux lèvres.
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 Le matin, la jeune fille se réveille et cherche sa peau de loup. Mais elle ne la
trouve pas. Inquiète, elle crie :
– Peau de loup, peau de loup, viens à mon cou !
Mais la peau ne peut pas obéir, car elle est bien clouée sur l’aile du moulin.
Tout content, le jeune homme descend du grenier et dit à la jeune fille :
– Je crois que tu es obligée de rester avec moi. Mais, ne t’en fais pas :
je t’aime, et je veillerai à ce que tu ne manques de rien.
La jeune fille est forcée d’accepter. Alors, le jeune homme l’épouse.
Il se met à travailler comme meunier, et tous deux restent vivre au moulin.
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Le temps passe, et la jeune femme met au monde un petit garçon plein de
vie. Il aime courir partout et escalader tout ce qui se trouve sur son chemin.
Un jour que le meunier n’est pas là, il dit à sa mère, très excité :
– Maman ! Là-haut, sur l’aile du moulin, j’ai trouvé une grande peau de loup.
– Une peau de loup ! s’exclame sa mère, les yeux brillants. Oh ! J’aimerais
beaucoup l’avoir. Tu veux bien me la rapporter ?

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 Obéissant, le petit garçon grimpe tout en haut du moulin et tire sur la peau.
Comme les clous sont rouillés, ils cèdent facilement et, peu après, il rapporte
la peau à sa mère. Ravie, celle-ci dit aussitôt :
– Peau de loup, saute à mon cou !
Et pouf ! La peau s’enroule autour d’elle et la jeune femme redevient
une louve. Stupéfait, le petit garçon la regarde avec des yeux ronds.
Alors, la louve lui lèche la joue et murmure :
– Merci mon fils de m’avoir rapporté ma peau. Tu vois, je ne suis pas faite
pour vivre parmi les humains. Je dois retourner dans la forêt. Mais sois
tranquille : je ne t’oublierai jamais !
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 Et avant que le garçon ait eu le temps de dire ouf, elle bondit entre les
arbres et disparaît.
Le soir, quand il apprend ce qui s’est passé, le meunier a beaucoup de
chagrin. Mais il se console en pensant que sa femme lui a laissé un petit
garçon agile et joyeux comme un jeune loup. Alors, il reste vivre au moulin
avec son fils et lui apprend le métier de meunier. Et, chaque soir avant de se
coucher, il prend bien soin d’allumer le poêle pour la nuit : on ne sait jamais…

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