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Premier axe: Biographie de Dostoïevski 

:
Né le 30 octobre 1821 à Moscou et décédé le 28 janvier 1881 à Saint-Pétersbourg. Fils d’un père
médecin, et d’origine tatare par son aïeul Aslan Tchereby-Mours, Fédor et sa famille vivent une
existence aisée et luxurieuse grâce à la clientèle que s’est constitué son père. Exerçant à l’hôpital
Marie, un établissement pour les indigents de la ville, ce dernier s’il est respecté pour sa profession,
n’hésite pas à combler sa femme d'injures et la battre régulièrement dès qu’il se met à boire. C’est
dans cette atmosphère violente et empreinte de terreur que Fédor grandit, en entendant chaque
jour sa pauvre mère supplier son mari et demander grâce.

Agé de 17 ans, sa mère décède de la phtisie (tuberculose pulmonaire). Sa tante maternelle


Alexandra prend alors une place importante au sein de la famille. Quant à son père, indifférent au
sort de son fils, plonge définitivement dans l’alcool et l’abandonne aux bons soins de l’école des
ingénieurs militaires de Saint-Pétersbourg en 1838.

Là-bas, il apprend les mathématiques et l’artillerie, mais surtout il découvre la littérature dans
laquelle il plonge avec délectation. Il fait la connaissance d’auteurs célèbres tels que Balzac,
Pouchkine, Shakespeare, Victor Hugo ou encore Schiller auront eux aussi, une influence
déterminante dans sa vocation pour l’écriture. Élève taciturne, Fédor s’intègre mal à l’école. Le
matérialisme et le carriérisme de ses camarades le répugnent.

La mort de son père lorsqu’il a 22 ans le plonge dans la culpabilité et le remords. Il a tant souhaité
la mort de son père ivrogne qu’il se sent responsable quand elle survient. L’obsession pathologique
que Fédor nourrit pour son père le suivra toute sa vie et marquera de son empreinte l’ensemble de
sa production littéraire, ce thème hantera souvent ses personnages dans son œuvre.

En 1844, alors âgé d’à peine 22 ans, Dostoïevski publie son tout premier roman, Les Pauvres gens,
qui connaîtra un succès immédiat. Mais son ascension ne dure pas, son attitude abattue et son
manque de tenue lui valant de nombreuses railleries et ses deux romans suivants, Le Double et La
Logeuse, ne rencontrant pas le succès anticipé.

1847, il évolue dans le cercle fouriériste de Mikhael Petrachevski, l’une des premiers cercles
socialistes en Russie. Dostoïevski n’adhère pas proprement aux idées révolutionnaires, mais aime à
discuter d’idées nouvelles pour l’avenir de la Russie. L’empereur soupçonne un complot contre lui. Il
est arrêté et enfermé dans la forteresse Pierre-et-Paul en avril 1849 en même temps que les
membres du cercle. Jugé et condamné à mort, Fédor Dostoïevski est gracié en dernière minute et
voit sa condamnation commuée en exil. Il sera condamné à être déporté au bagne en Sibérie.
Finalement, sa peine sera réduite à quatre ans de travaux forcés et un service militaire en tant que
soldat.

Il meurt à 59 ans à Saint-Pétersbourg, quelques mois après avoir écrit Les Frères Karamazov. Pas
particulièrement religieux au début de sa vie, il sera un orthodoxe convaincu et un défenseur
acharné du pouvoir tsariste. Ruiné
Deuxième axe  : Pourquoi doit-on lire Dostoïevski  ?
J'ai trouvé un article écrit dans le journal indépendant "Le Devoir" que vous pouvez y accéder qui
résume à peu près tout ce que les fans du philosophe russe affirment à propos de lui.

Cet article soutient que Lire Dostoïevski constitue une expérience inoubliable. Une expérience qui
consiste à accepter de descendre dans les profondeurs inquiétantes de la psyché humaine, pour
pouvoir ensuite en ressortir avec une certaine idée de ce à quoi pourrait ressembler une illumination
existentielle. Une illumination capable de nous faire comprendre nos tréfonds et nous exposer le réel
aussi clair que possible. Dostoïevski ; est un romancier des extrêmes. Ce qui l’intéresse, ce sont les
questions radicales et ultimes : l’existence de Dieu, le sens de la vie, les fondements moraux de nos
gestes, la légitimité ou la justification du crime, l’absolu du bien et du mal, le scandale de la
souffrance des enfants, l’absurdité du monde, etc. On ne lit pas Dostoïevski pour se divertir ou pour
passer agréablement le temps. On le lit pour arriver à entrevoir l'excès du désir humain qui pousse
tout individu à chercher le bonheur absolu de son être par tous les moyens possibles, le menant
parfois au bord du désastre et des ruines.

Après avoir lu Dostoïevski, le lecteur ou la lectrice ne sont plus tout à fait les mêmes. Car il est
impossible à quiconque de passer à travers une telle épreuve et d’en sortir totalement indemne ; en
subissant aucun dommage. Toutefois, la blessure que cette œuvre inflige à ses lecteurs et à ses
lectrices les rend plus intelligents et sensibles, meilleurs qu’avant.

En résumé, il faut lire les chefs d'œuvres de cet intellectuel pour sentir et vivre avec lui son
aventure en explorant et exposant les entrailles psychologiques de ses personnages, comme Jordan
Peterson a dit (if you ‘re interested in psychology, Dostoevsky is the one for you). Ces chefs d'œuvres
sont bien reconnues : (Carnet de sous-sol/Crime et Châtiment/L'idiot/Démons/Les frères Karamazov)

il faut se faire héritiers des richesses de sa réflexion sur les périls, les menaces et les désastres qui
nous guettent, mais aussi sur l’innocence, la beauté et la grandeur de l’existence.
Troisième axe  : Discussion sur Crime et
Châtiment (son livre le plus admiré)

Commençons par une synthèse concise de l'œuvre pour mettre ceux qui ne l'ont pas abordé dans le
contexte :

+Synthèse :

Raskolnikov, personnage principal, est un ancien étudiant qui a dû interrompre ses études par
manque d'argent. Rêveur solitaire, Raskolnikov rejette la morale collective. Il se considère comme un
homme hors du commun et veut éprouver les limites de sa liberté par la pratique du mal et la
transgression de l’ordre moral. Il va jusqu’à se considérer en droit de commettre un délit, pour le
bien de l’humanité; Il envisage de tuer une vieille usurière dans le but de la voler. Il était tourmenté
par l'injustice que la vieille femme horrible que Raskolnikov considère ayant aucune valeur aie de
l'argent, tandis que lui , jeune, intelligent et énergétique vivait dans la misère. Et n'oublions pas que
le jeune Raskolnikov a une famille qui dépend sur lui. Sa sœur Donitchika a même épousé un homme
plus âgé qu'elle pour qu'elle puisse aider son frère à poursuivre ses études.

+Analyse :

Cet œuvre contient plusieurs idées philosophiques complexes, mais essentiellement, l'œuvre
traite de la conscience morale, du poids des actes : Raskolnikov, qui se prend pour un être
exceptionnel, accepte finalement la condamnation des hommes et se sauve ainsi moralement.
Raskolnikov est un homme révolté, contre la société, contre Dieu et contre lui-même, mais il
parviendra à se réconcilier avec ces trois entités grâce à l’abdication et à la rédemption. Dostoïevski
donne à voir une humanité qui ne peut se sauver que par la soumission, par l’acceptation d’une
moralité commune, sorte de règles du jeu universelle. Ce roman s’inscrit donc en faux contre le
nihilisme (mouvement intellectuel qui implique l'amoralisme et le scepticisme moral (il n'y a pas des
vérités morales objectives connaissables)) régnant en Russie au XIXème siècle. On devine une
critique de la théorie nietzschéenne du surhomme (qui a figuré dans son livre important « Ainsi
parlait Zarathoustra »), ce monstre de volonté qui pose comme transcendant aux autres hommes. À
travers une lecture très profonde de l'œuvre on peut conclure que Raskolnikov est l’homme, cet être
sujet à la dualité, lourd du bien et du mal. L’homme est donc aussi ce champ de bataille moral, il
choisit donc le bien ou le mal qu’il fait, librement et en en acceptant les conséquences.

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