- Pierre BOURDIEU, un des postructuralistes français les plus connus.
- Ni objetcivisme, ni subjectivisme : double opposition au structuralisme (F. de Saussure), à l’éthnologie (Lévi-Strauss) et au subjectivisme hyper-cartésien (Sartre). Dans Le sens pratique, B. postule la langue comme objet autonome et autosuffisant. Pour lui, l’étude de Saussure sur la langue ignore l’histoire indivduelle ou collective du langage ; pour lui l’acte de langage ne se réduit jamais à une application logique ou une opération grammaticale, l’indivdu expirme ainsi son appartenance à une classe sociale ou économique. De même, il récuse l’observation objective de l’ethnologue, qui ne perçoit qu’une partie d’un vaste système de rites, coutumes … symbolique qui ne peut être entièrement déchiffré par la raison théorique. D’où le fait qu’il souligne l’incapacité réelle du discours savant à connaître la vérité. Cependant, il existe tout de même une structure de la société, ni naturelle, ni objective, comme produit de l’Histoire influençant secrètement chaque pratique individuelle. Structure de domination qui reproduit le système de classes. D’où une rupture avec le structuralisme qui prétend étudier la structure synchronique, indépendament de tout contexte historique. De même, il répudie le subjectivisme qui considère le sujet comme un sujet parfaitement libre, toujours pleinement conscient de soi. - L’habitus : B. définit l’homme comme un corps engagé dans le monde des choses et de ses pratiques, non simplement à partir de la liberté absolue de son e sprit individuel ou de son activité intellectuelle. L’habitus, partagé dans le groupe social et familial, est une « manière unifiée de penser, sentir, parler et d’agir ». Schème générateur de pratiques résultant de la socialisation par laquelle l’individu adopte un rôle prescrit par le champ et la classe sociale. Pour lui, la pratique peut ainsi être presque parfaitement anticipée, mais possibilité de tranqformation partielle des pratiques cependant. L’individu gère son rôle à travers le respect ou la violation des règles (comme le sportif dans la « dialectique des stratégies) ; il joue inconsciemment mais avec une certaine liberté son rôle dans la société, d’où une certaine prévisibilité imprévisible. - Deux structures de domination dans l’habitation (la structure sexuée) : la Kabylie définit globalement l’espace de la maison, dévolu aux femmes par opposition au monde exétieur, réservé aux hommes. Distinction sexuée des espaces intérieur et extérieur reconnue depuis longtemps par les chercheurs. Seul espace commun où la femme partage partiellement l’occupation avec l’homme. Mais malgré l’absence de l’homme, puissance invisible qui pèse sur la femme au sein du foyer. La maison est aussi séparée entre naturel/culturel, sombre/lumineux, masculin/féminin. Donc la maison n’est pas seulement l’espace féminin retiré de l’espace public, mais est aussi organisé selon le microcosme combinatoire de masculin et féminin. Donc la domination masculine ne s’inscrit pas seulement dans le corps des agents comme habitus mais aussi dans l’organisation de la maison. Violence symbolique dans la socialisation des sexes que le système des symboles exerce sur chaque membre de la société pour conserver la structure du pouvoir actuel. Malgré la strcuturation de l’espace privé par la domination masculine, l’espace intérieur est en train de se transformer. Dans La Domination mascuile, B. hésite lui-même à définir la maison moderne comme espace sexué. - Deux structure de la domination dans l’habitation (structure économique et capitalisme) : le néocapitalisme domine et manipule réellement la vie sociale, familiale et culturelle à partir du moment où, au sens arendtien, la société moderne a détruit la frontière entre espace privé et public. Algérie 60, structures économiques et sutrcutures temporelles : B. y étudie le changement ou non-changement des pratiques de la société algérienne durant le passage de l’économie précapitaliste à celle capitaliste au tournant des années 1960. La structure économique détermine largement la pratique humaine. L’habitus est le produit d’un certain typé déterminé de conditions économique . Par exemple les paysans algériens dépensent suivant une rente annuelle issue de la récolte précédente quand les citadins dépesent selon un revenu mensuel escompté : l’action économique du paysan dans l’économie précapitaliste n’obéit pas à une logique du calcul économique rationnel. B. s’efforce ainsi de cerner la mise à mal de l’habitus dans la phase de transition du système économique. L’acquisition d’un nouvel habitus et de nouvelles réègle est vraiment laborieuse ; il faut effacer toutes les anciennes pratiques issues du passé. La restructuration de l’habitus est souvent plus difficile que la transformation des grandes idées qui minent une collectivité, surtout pour ceux qui ont vécu dans la période de l’ncien habitus. L’économie capitaliste détruit aussi le système de la famille traditionnelle et l’autorité du chef de famille : l’apparition d’une pluralité de revenus en argent menace l’autorité du chef de famille et augmente la probabilité d’un éclatement de la famile étendue. - Modification du logement moderne : le logement est plus grand, a plus de pièces mais est destiné à un ménage, une peite famille. Son habitabilité est meilleure ; les chambres définissent des sous-espaces privés. L’apparition des nouveaux ensembles contribue à la tansformation des différentes couches précapitalistes. Comment est-ce possible ? Par exemple, certains logements sont réservés à une certaine couche (HLM). De même, ceux qui n’héritent pas d’une maison doivent s’endetter pour habiter. Du reste, habiter dans un appartement moderne suppose l’adoption d’un complexe de pratiques et de représentations. Il nécessite une « métamorphose culturelle » , c’est un ‘ustensile (au sens heidegerien) transformé par les habitants en vue d’une vie moderne. Ceux qui n’adaptent pas (ou ne peuvent pas adapter) leur habitus à leur nouveau mode d’habitation connaissent un profond malaise : ce sont les « locataires malheureux ». Cela entraîne une bidonvilisation de l’ensemble (adaptation de l’habitation au niveau inférieur des habitants, plutôt que l’inerse). Ceux qui s’adaptent au nouvel habitus créent une nouvelle classe (petite bourgeoisie issue des prolétaires) et le transmettent à leurs enfants. - Hexis et habitus : Habitus est la traduction latine d’hexis (« état, manière d’être, possession »). L’hexis d’Aristote n’est pas seulement une activité décisive de possession, c’est aussi une « disposition » où les différents actes de l »agent sont cohérents (prédisposition d’un acte moral). Comme pour l’habitus, l’observateur peut anticiper les actes par l’hexis. Dans Ethique à Nicomaque, Aristote montre que l’hexis est à la fois état passif et port actif de l’agent. L’acte mauvais, même sous la contrainte, dépend définitivement de l’agent. L’hexis et l’habitus ont en commun le fait de désigner la manière d’être durable des êtres, mais divergences aussi : l’hexis souligne la facilité de l’action éthique par l’habitude d’un individu; l’habitus désigne plutôt une pratique habituelle (pattern) d’un groupe d’agents définie par rapport à leur rôle social, leur place dans un champ. Les deux se rejpignent : mieux vivre est de la responsaiblité de chacun et de la corresponsabilité partagée par tous les membres de la communauté.