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Nom- Shastri
Numéro de étudiante – 1872321030854
Code du cours – FRE 502 Composition Française
Topic- 7
Exercice-1
Sandra vit seule avec sa jeune fille dans un petit appartement. Alors que son
père souffre d'une maladie dégénérative et qu'elle doit effectuer une course
d'obstacles entre hôpitaux et maisons de retraite pour le mettre en lieu sûr, elle
rencontre inopinément Clément, un ami perdu depuis longtemps avec qui elle
entame une relation passionnée mais incertaine. A Beautiful Morning, n'attirera
et ne convaincra probablement pas ceux qui apprécient peu le cinéma de Mia
Hansen-Løve. L'histoire combine deux intrigues : Sandra (Léa Seydoux) est
confrontée au déclin mental et physique de son père (Pascal Gregory), atteint du
syndrome de Benson, tandis qu'elle entame une relation adultère avec Clément
(Melvil Poupaud), incapable de quitter sa femme. Le film commence et se
termine sans événement majeur ; détaché d'une logique dramaturgique forte, il
pourrait commencer avant ou se terminer après. C'est tout à son honneur :
l'ambition du portrait fait mouche ici et là grâce à la précision d'un détail, la
légèreté d'une scène intime, l'étreinte de deux corps et de deux acteurs au
diapason. Il faut saluer la pudeur d'un trait sensible captant les petites choses de
la vie sans passer par le cadre rigide d'une narration sur-signifiante. Mais le film
souffre aussi des défauts habituels de la réalisatrice, notamment ses
incorrigibles racines bourgeoises, qui ne relèvent pas seulement du milieu (le
personnage de la mère joué par Nicole Garcia qui, en sirotant une coupe de
champagne, raconte sa participation à d'exaltantes actions de désobéissance
civile) ou de la culture (le name dropping littéraire et musical), mais aussi de la
manière d'être au monde.
C'est le gros nœud du film : l'humilité des scènes consacrées au père de Sandra,
dont le personnage est clairement inspiré de celui du cinéaste, s'accompagne
d'une certaine préciosité qui refroidit l'émotion. Prenons un exemple. Lors d'une
de ses visites à la maison de retraite de son père, un plan panoramique discret
suit le mouvement de Sandra qui se tourne vers la fenêtre pour ne pas voir un
soignant qui aide le patient. Ce recadrage reflète la retenue qui guide la mise en
scène, tout en signalant une autre tendance : le refus radical de laisser la saleté
s'infiltrer dans le cadre feutré de ce film élégant et propre, et surtout un peu trop
gentil pour être honnête. Hansen-Løve semble parfois adopter une certaine
distance critique sur les réflexes de ses personnages (cf. la façon dont Sandra
juge avec mépris les goûts cinématographiques de sa fille), mais ces scènes
pèsent peu face à son goût immodéré pour les belles vues et les belles choses.
Le film ne le cache pas : aux yeux de Sandra, l'âme de son père réside
davantage dans les livres de sa bibliothèque harmonieusement meublée que
dans son corps en décomposition.