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Prénom – Yagnika

Nom- Shastri
Numéro de étudiante – 1872321030854
Code du cours – FRE 502 Composition Française
Topic- 7
Exercice-1

Vous reconstituez, pour chaque critique, une fiche avec le plan de la


critique en suivant ses différents paragraphes et en résumant les arguments
développés.

Variety de Bette Gordon -


Le film Variété de Bette Gordon raconte l'histoire de Christine, une jeune
femme brillante et sans prétention qui accepte un emploi de vendeuse de billets
dans un cinéma porno près de Times Square. Au lieu de s'éloigner de la nature
sombre et érotique de ce milieu, elle développe bientôt une obsession qui
commence à consumer sa vie.
Le film Variety est arrivé dans les cinémas français, comme une capsule
temporelle d'un New York enfoui sous le verre et l'acier. Ce voyage nocturne
animé par le désir féminin marque le passage du cinéma de Bette Gordon de
l'expérimental au narratif. Il peut être perçu comme un geste d'émancipation par
rapport à l'avant-gardiste James Benning, dont elle était auparavant la
compagne. C'est le fruit d'une collaboration artistique qui constituerait presque
un manifeste générationnel. Coécrit par l'écrivain punk radical Kathy Acker,
Variety est éclairé par Tom DiCillo, le directeur de la photographie des
premiers films de Jarmusch, et mis en musique par le saxophoniste John Lurie,
cofondateur des Lounge Lizards. Un pedigree no wave impeccable complété par
la présence, dans un second rôle, de la photographe Nan Goldin, qui prépare la
série de clichés qui la rendra célèbre, The Ballad of Sexual Dependency. Le
film, qui n'est pas sans rappeler Simone Barbès ou la vertu de Marie-Claude
Treilhou, situé à la même époque à Pigalle by night, a eu une influence discrète
mais indéniable au fil des ans.
Ancré à Times Square, plus communément appelé le quartier rouge de
Manhattan, Variety tient son nom d'un cinéma pornographique, celui devant
lequel Travis Bickle (Robert De Niro) rencontre Iris (Jodie Foster) dans Taxi
Driver, mais qui se trouvait en réalité dans l'East Village. Là, Christine (Sandy
McLeod), une jeune ingénue sans le sou, trouve un emploi de caissière et
entame une histoire d'apprentissage de son propre désir, qui passe par une
inversion des polarités traditionnelles de la séduction. Fortement séduite, elle
suit un habitué du Fulton Fish Market d'Asbury Park, dans le New Jersey,
qu'elle soupçonne d'être impliqué dans des combines mafieuses. L'homme,
ordinaire au possible et peut-être sans histoires, n'est qu'un prétexte, comme le
sont tous ses semblables, à commencer par le petit ami de Christine (Will
Patton), devant lequel elle fantasme à haute voix sur des scénarios érotiques
dont il est absent. Ces monologues, qu'elle débite de la même voix sourde
devant un inconnu indifférent qui joue au flipper, montrent que son désir se
construit en dehors des représentations hétéronormées dont 42nd Street apparaît
comme un miroir déformant.
A l'imagerie pornographique, Gordon oppose le pouvoir d'un imaginaire libéré
des artifices et des fétiches dont se repaît la psyché masculine. Pour exister en
tant que transgression, la parole ne suffit pas : encore faut-il se réapproprier le
regard, ce que l'actrice manifeste en se retournant contre les harceleurs qui
murmurent des obscénités sur son répondeur. Son voyeurisme est avant tout
introspectif : c'est à un voyage intérieur que l'invite sa dérive nocturne dans les
méandres d'un cloaque peuplé de mâles qui n'entretiennent que des relations
transactionnelles et où aucune émotion n'est en jeu... La séance de méditation en
est le point culminant : son montage alterne entre des plans de la jeune femme
allongée les yeux fermés et des poignées de main échangées par Louie (Richard
M. Davidson) avec divers partenaires plus ou moins louches. Ces images
mentales ne sont pas des estimations, elles ont été glanées lors de la filature de
Christine, qui s'est transformée en apprentie détective, jusqu'à l'iconique
imperméable ou peut-être celui de la femme fatale. Derrière les obsessions
mortifères de Travis Bickle, prêt à se sacrifier pour sauver une âme dans la
pègre new-yorkaise, on retrouve la même obsession de "Scottie" Ferguson
(James Stewart) dans Vertigo, à la différence que cette fois, c'est la blonde
hitchcockienne qui mène l'enquête. C'est donc la tradition du film noir que
Variety subvertit et féminise, en investissant les lieux de perdition
traditionnellement réservés aux hommes. A condition que la protagoniste
traverse le miroir et fasse sienne la pulsion scopique, instrument d'oppression
qui devient à ses yeux un moyen d'accéder à sa propre subjectivation.

Un Beau Matin de Mia hansen-Love -

Sandra vit seule avec sa jeune fille dans un petit appartement. Alors que son
père souffre d'une maladie dégénérative et qu'elle doit effectuer une course
d'obstacles entre hôpitaux et maisons de retraite pour le mettre en lieu sûr, elle
rencontre inopinément Clément, un ami perdu depuis longtemps avec qui elle
entame une relation passionnée mais incertaine. A Beautiful Morning, n'attirera
et ne convaincra probablement pas ceux qui apprécient peu le cinéma de Mia
Hansen-Løve. L'histoire combine deux intrigues : Sandra (Léa Seydoux) est
confrontée au déclin mental et physique de son père (Pascal Gregory), atteint du
syndrome de Benson, tandis qu'elle entame une relation adultère avec Clément
(Melvil Poupaud), incapable de quitter sa femme. Le film commence et se
termine sans événement majeur ; détaché d'une logique dramaturgique forte, il
pourrait commencer avant ou se terminer après. C'est tout à son honneur :
l'ambition du portrait fait mouche ici et là grâce à la précision d'un détail, la
légèreté d'une scène intime, l'étreinte de deux corps et de deux acteurs au
diapason. Il faut saluer la pudeur d'un trait sensible captant les petites choses de
la vie sans passer par le cadre rigide d'une narration sur-signifiante. Mais le film
souffre aussi des défauts habituels de la réalisatrice, notamment ses
incorrigibles racines bourgeoises, qui ne relèvent pas seulement du milieu (le
personnage de la mère joué par Nicole Garcia qui, en sirotant une coupe de
champagne, raconte sa participation à d'exaltantes actions de désobéissance
civile) ou de la culture (le name dropping littéraire et musical), mais aussi de la
manière d'être au monde.

C'est le gros nœud du film : l'humilité des scènes consacrées au père de Sandra,
dont le personnage est clairement inspiré de celui du cinéaste, s'accompagne
d'une certaine préciosité qui refroidit l'émotion. Prenons un exemple. Lors d'une
de ses visites à la maison de retraite de son père, un plan panoramique discret
suit le mouvement de Sandra qui se tourne vers la fenêtre pour ne pas voir un
soignant qui aide le patient. Ce recadrage reflète la retenue qui guide la mise en
scène, tout en signalant une autre tendance : le refus radical de laisser la saleté
s'infiltrer dans le cadre feutré de ce film élégant et propre, et surtout un peu trop
gentil pour être honnête. Hansen-Løve semble parfois adopter une certaine
distance critique sur les réflexes de ses personnages (cf. la façon dont Sandra
juge avec mépris les goûts cinématographiques de sa fille), mais ces scènes
pèsent peu face à son goût immodéré pour les belles vues et les belles choses.
Le film ne le cache pas : aux yeux de Sandra, l'âme de son père réside
davantage dans les livres de sa bibliothèque harmonieusement meublée que
dans son corps en décomposition.

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