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INTRODUCTION : L’AURORE
TOUT EST MÉDITATION
JE N’AI PAS LE TEMPS DE MÉDITER
5 MINUTES, SEULEMENT ?
QUI SUIS-JE ?
LES BASES
LA POSTURE
LA STABILITÉ
LA RESPIRATION
LE BON MOMENT
LE LIEU
LE MATÉRIEL
LUNDI : RELAXATION
PRÉSENTATION
5 MINUTES DE RELAXATION PROGRESSIVE
INSTRUCTIONS EN RÉSUMÉ
EXPLICATIONS ET COMMENTAIRES
OPTIONS
VARIANTES
RESSOURCES
MARDI : CONCENTRATION
PRÉSENTATION
5 MINUTES DE CONCENTRATION RESPIRATOIRE
INSTRUCTIONS EN RÉSUMÉ
EXPLICATIONS ET COMMENTAIRES
OPTIONS
VARIANTES
RESSOURCES
LES OMIS
LA MÉDITATION TRANSCENDANTALE
LES MANTRAS
LE ZEN
FRUSTRATION ET CONCLUSION
ANNEXE 1 : CONCENTRATION ET PLEINE CONSCIENCE
LA CIBLE
LA PRATIQUE
ANNEXE 3 : LE BARORÉFLEXE
POURQUOI NOMMER
BIBLIOGRAPHIE
COURANTS ASCENDANTS
Collection dirigée par David O'Hare
Du même auteur
Maigrir par la cohérence cardiaque, Thierry Souccar Éditions, 2008.
Intuitions, Thierry Souccar Éditions, 2011 (avec Jean-Marie Phild).
Cohérence cardiaque 365, Thierry Souccar Éditions, 2012.
Équipe éditoriale :
Véronique Molénat, Elvire Sieprawski, Priscille Tremblais
Conception graphique et réalisation : Catherine Julia (Montfrin)
Couverture : Atelier Didier Thimonier
Photo de couverture : © Plainpicture
ISBN : 978-2-36549-087-0
Dépôt légal : 2e trimestre 2013
© Thierry Souccar Éditions, 2013
http://www.thierrysouccar.com
Tous droits réservés
Remerciements
Un grand merci à vous, cher Christophe André, d’avoir lu ce livre et
partagé vos appréciations.
Notre objectif est le même : que le plus grand nombre de nos lecteurs
découvre la richesse de la méditation quotidienne. J’ai cherché à atteindre
ceux qui ne savent encore pas ce qu’ils manquent, faute de temps, pensent-
ils.
Votre livre « Méditer, Jour après Jour » fut pour moi une inspiration, c’est
donc un double remerciement que je vous adresse ici.
INTRODUCTION : L’AURORE
5 MINUTES, SEULEMENT ?
Non, ce n’est pas suffisant pour bénéficier de tous les avantages que la
méditation vous procurera, mais c’est suffisant pour vous prouver que c’est
possible de mettre du temps de côté tous les jours. C’est cette décision et son
application qui est difficile, pas le temps que vous y consacrerez.
Vous le savez donc maintenant, 5 minutes n’est pas la durée recommandée
pour une méditation quotidienne digne de ce nom. La plupart des auteurs et
des traditions méditatives recommandent au moins 20 minutes une à deux
fois par jour, c’est là que cela me pose un problème. Ce problème est
certainement partagé par vous, car vous tenez en main un livre destiné aux
gens qui n’ont pas spontanément envie de passer ce temps à ne rien faire, les
jambes croisées comme des bretzels, chantonnant des « aoumes »,
enturbannés d’un nuage d’encens en sari safran, lévitant presque ; l’évitant
sûrement, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé fut-il vert et biologique.
5 Minutes le Matin, c’est comme les cafés gourmands ou les farandoles de
desserts servis au restaurant. Une assiette de petites bouchées quasi
insignifiantes, juste assez pour être frustré de ne pas en avoir davantage, un
échantillonnage de goûts et de saveurs et à peine le temps de les percevoir.
Aucune de ces portions n’est digne de l’appellation dessert. Le principe c’est
d’y goûter, de découvrir et de ne pas avoir à choisir et risquer la déception.
Ma spécialité, vous le savez peut-être, c’est la cohérence cardiaque, je la
pratique, je l’enseigne depuis plus de dix ans. La méthode a démontré son
efficacité et sa puissance dans le domaine de la gestion du stress. Je préconise
des séances de 5 minutes depuis plusieurs années alors que lorsque des
dosages de l’hormone de stress sont effectués en étude clinique, la durée
optimale est de 20 minutes (une fois de plus) d’exercice. Alors pourquoi
proposer et recommander des séances de 5 minutes pour toutes les
méditations ?
Trois raisons essentielles qui sont aussi deux obstacles à votre propre
participation à une pratique efficace de méditation :
• La constance : c’est de loin le problème principal (et peut-être le seul
inconvénient) de la pratique de la cohérence cardiaque à titre personnel dans
le domaine du stress ou celui de la thérapeutique. Environ 50 % des
pratiquants arrêtent après trois mois en moyenne alors même qu’ils ont perçu
les résultats très favorables à leur santé et à leur bien-être. Plusieurs
thérapeutes ont participé à une étude informelle avec leurs clients pour
évaluer ce taux d’inconstance en fonction de la durée des exercices
quotidiens recommandés. Lorsque la durée des séances préconisée
augmentait jusqu’à atteindre la durée optimale de 20 minutes, le pourcentage
d’abandons augmentait de façon linéaire jusqu’à atteindre près de 80 % pour
les séances les plus longues. La perte n’était que de 30 % pour des séances de
3 minutes mais les résultats étaient inconstants. Ceci est la raison du chiffre «
5 » dans le titre du livre 3651 (3 fois par jour, 6 fois par minute, 5 minutes par
jour) consacré à la pratique de base de la cohérence cardiaque. Il s’agit d’un
compromis entre efficacité et constance.
• L’immobilité : je n’évoque pas que l’immobilité corporelle. L’absence de
mouvement, de faire, de penser et d’agir fait peur. Je ne peux pas m’imaginer
restant totalement immobile pendant des dizaines de minutes à combattre les
démangeaisons, les crampes, les pensées intrusives, les distractions ou
l’ennui tout simplement. L’homme est un animal, ce terme vient du terme
latin anima, un être animé. Le mode de vie occidental est fait de mouvement,
de zapping, de conquêtes et d’avancées, l’immobilité est souvent comparée à
la paresse, la lenteur à la bêtise, la contemplation à l’ésotérisme béat. C’est
contre ces clichés inconscients que nous résistons. En nous résonne la notion
de mort dans l’immobilité corporelle. Je bouge, donc je suis.
• Les pensées intrusives : je les observe systématiquement dans mes
consultations de cohérence cardiaque avec mon matériel de biofeedback : les
débutants sont capables d’atteindre cet état particulier dit de cohérence en
suivant une fréquence respiratoire imposée par un guide visuel ou auditif.
Après environ 5 minutes cet état se rompt et le retour à l’état normal de chaos
cardiaque se voit sur l’écran de mon logiciel. « Que s’est-il passé ? » est ma
question systématique, les réponses sont invariables : « j’ai pensé à, je me
suis rappelé que, je me demandais si … » et la cohérence a cessé. Les pensées
intrusives sont souvent inconfortables, elles résonnent avec des soucis ou des
alertes en lien avec le quotidien stressant que nous désirons écarter le temps
de la méditation qu’on nous avait promise comme relaxante. C’est comme si,
passé un certain délai, la méditation recréait des « stresseurs » dans nos
pensées.
Voilà pourquoi j’ai choisi de vous proposer des échantillons de 5 minutes
en diversifiant les formes de méditation pour que vous puissiez les goûter, les
expérimenter et les assimiler en douceur. L’objectif n’est pas d’obtenir
l’efficacité optimale – ce n’est pas possible sur une durée si courte – mais
qu’après quelques semaines de pratique courte et assidue vous ayez le désir
de savourer l’un ou l’autre en dessert intégral et d’en faire une pratique
régulière. Vous aurez alors tout le loisir d’approfondir la technique choisie en
vous orientant vers la littérature qui en traite, les cours et les associations qui
sont généralement multiples.
Vous verrez que la durée de 5 minutes ne posera plus aucun problème et
que progressivement vos séances s’allongeront d’elles-mêmes sans
résistance, en souplesse, imperceptiblement. C’est ce qui s’est passé pour moi
qui suis un modèle d’inconstance agitée.
QUI SUIS-JE ?
Qui suis-je pour écrire un livre sur la méditation ?
Je n’ai pas la légitimité conférée par une école, un maître, un guide, des
années de pratique assidue ou des genoux ankylosés. Je suis un observateur
avant tout, un curieux de nature et un chercheur de solutions naturelles,
antidotes aux conséquences du mode de vie dit moderne. J’ai dix années
d’étude de la médecine derrière moi, trente années de pratique auprès de
patients, quelques diplômes universitaires ou alternatifs dans des domaines
variés d’une médecine officielle et celle dite holistique ou globale. Je crois en
l’être humain dans sa globalité, le corps, la tête, les muscles, le cœur, l’âme et
l’esprit réunis dans une simplicité complexe et déconcertante.
Simple, la méditation est simple.
Lisez n’importe quel traité, document, livre ou site internet qui s’y
rapporte et vous serez vraisemblablement convaincu du contraire ! Je l’ai été
dès que j’ai voulu faire la recherche pour ce livre. Il y a tellement d’écoles
que ça ne décolle pas ; tellement de querelles de clocher qu’il y a quelque
chose qui cloche sûrement, tellement de courants qu’on voudrait partir de la
même façon, en courant.
Regardez ce que les hommes ont fait de la religion et la similitude sera
encore plus frappante. Qui a raison ? Le plus fort ? Le plus bruyant ? Le plus
fanatique ? Le plus humble ? Le plus doux ? Je ne sais toujours pas et j’ai
décidé que ce serait moi parce que cela fonctionne. J’ai donc créé mon propre
courant de méditation comme j’ai créé ma propre religion, ma propre
philosophie, mon propre programme politique et pour chaque j’en suis le seul
membre, l’unanimité assurée, pas de schismes, de chicanes, de chimères ou
de chieurs. Je vous souhaite de construire votre propre méditation, celle qui
vous convient et qui vous réussit.
Lorsqu’on me pose la question sournoise « est-ce que tu médites ? »,
m’attendant à la question invariablement suivante « combien d’heures par
jour ? », je réponds systématiquement d’une entourloupette habile : « moi,
c’est Thierry Souccar qui m’édite » pour éluder l’embarras de mon
inexpérience de béotien bassement terre-à -terre scientifico-cartésien et
conserver ma pratique personnelle inorthodoxe, ni formelle, ni formol figée
dans des dogmes. Je dois être un hérético-anarchiste, en me posant des
questions sur ma minuterie que j’anagramme immédiatement en mutinerie.
Bref, être simple ; pour être simple, être bref.
Dans un premier temps du moins.
1. David O’Hare, Cohérence Cardiaque 365 : Guide De Cohérence Cardiaque Jour Après
Jour (Thierry Soucar Editions, 2012).
LES BASES
LA POSTURE
Lorsque je vous demande comment vous imaginez la méditation, l’image est
immédiate. Une femme, en général, assise en tailleur, l’air ailleurs, face à la
mer, les jambes archicroisées, le dos hyper droit, les mains posées sur les
cuisses et les doigts formant un rond ou une coupelle. Cette image digne
d’Épinal est aussi l’une des raisons qui fait que vous avez bouddhé la
pratique de la méditation : trop ésotérique, trop orientale, trop pas vous. La
posture évoquée existe, elle est efficace et pertinente et peut-être aussi y
viendrez-vous spontanément, il s’agit de celle du Lotus ou Padmasana. Ce
n’est qu’une posture parmi de nombreuses autres, chacune ayant un sens, une
origine et un symbolisme qui ne nous sont pas forcément familiers. Ne laissez
pas la complexité des noms d’origine indienne, taoïstes, niou-ège2 ou les
positions alambiquées mises en avant vous empêcher d’être tout simplement
confortable.
Soyez confortable !
Confort et stabilité, on pourrait dire conforstable.
Trouvez une position stable et confortable. Cette position doit vous
permettre de devenir pleinement conscient de votre corps sans tension ni
gêne. Vous pouvez vous asseoir sur un coussin, vous pouvez vous asseoir les
jambes en tailleur, vous pouvez aussi vous asseoir sur une chaise, les pieds à
plat sur le sol. Votre corps doit être posé confortablement sur le sol par
l’intermédiaire de votre assise, d’un coussin, d’un tabouret ou d’une chaise.
Installez-vous pour que vous n’ayez pas besoin de bouger pendant la durée de
la séance programmée. Un profond fauteuil est confortable, trop confortable
cependant pour permettre la rectitude de votre dos.
Votre dos devrait être relativement droit, avec dignité mais sans raideur ou
rigidité.
Si vous avez décidé d’avoir les jambes croisées, assurez-vous d’être assis
sur un coussin ou un banc assez haut pour que vos genoux soient stables et
légèrement orientés vers le bas. La stabilité est importante.
LA STABILITÉ
Les tables à trois pieds sont beaucoup plus stables que celles qui en ont
quatre. Combien de fois avez-vous dû insérer une feuille de papier pliée en
huit sous l’un des pieds d’une table au restaurant ? Cela n’arrive jamais au
bistrot lorsque les tables ont trois pieds. Les positions assises telles que celle
du lotus sont des positions de stabilité par trois points d’appui, en trépied :
l’assise et les genoux. Une fois que vous êtes installé, pas besoin d’ajuster, le
poids du corps est harmonieusement réparti et la colonne vertébrale
automatiquement verticale.
LA RESPIRATION
Quelle que soit la pratique de bonne santé non médicamenteuse que vous
rencontrerez, la probabilité que la respiration y soit incorporée est très
importante. Le sport, le yoga, la relaxation, la maîtrise de soi, la méditation…
Toutes ces méthodes font appel à la respiration. La raison est assez simple.
La régulation de la vie, dans tous ses aspects, est confiée à notre système
nerveux autonome, indépendant de la volonté. C’est de lui dont dépend la
santé à tous les niveaux car il gère toutes les adaptations et les régulations :
les fréquences cardiaques et respiratoires, la température, la résistance aux
infections et aux autres agressions, le taux sanguin de sucre et de toutes les
hormones, le rythme veille/sommeil, la vigilance…
La régulation est automatique et hors du contrôle de la volonté. Essayez
d’accélérer votre cœur, de réduire votre température ou d’augmenter le taux
de sucre dans votre sang par votre simple volonté, c’est impossible.
Tous les organes du système nerveux autonome sont reliés entre eux, ils
sont interdépendants, vous en modifiez l’un et tous s’adaptent,
automatiquement. La respiration et le système respiratoire font partie des
seules fonctions de cet ensemble à être accessibles à la volonté3 : vous
pouvez accélérer, bloquer, ralentir votre respiration, elle peut être profonde,
par la bouche, par le nez, superficielle, abdominale ou thoracique au gré de
votre décision. Vous pouvez donc influencer le système nerveux autonome en
passant par la respiration, c’est ce que vous faites lorsque vous vous centrez
sur la respiration pendant la méditation.
LE BON MOMENT
Il n’y a pas de mauvais moment pour pratiquer la méditation, quelle qu’elle
soit. Je pourrais même ajouter que les mauvais moments seraient ceux qui
nécessiteraient une retraite méditative de quelques minutes pour recentrer,
équilibrer les émotions, éclaircir les pensées et prendre des décisions claires,
mais nous en sommes à l’apprentissage. Il n’y a pas de mauvais moment,
donc, a contrario pas de bon moment, je vous suggère de trouver le meilleur
moment pour vous afin que cet apprentissage soit le plus simple possible.
Le titre du livre suggère de pratiquer le matin au début, les raisons en sont
physiologiques, psychologiques et chronologiques.
Les raisons physiologiques
Toutes les pratiques de méditation ont un effet sur le système nerveux
autonome. En particulier elles équilibrent et harmonisent les systèmes
nerveux sympathique et parasympathique. Le matin, au lever, le taux de
cortisol4 est au maximum, c’est normal et souhaitable. C’est le meilleur
moment pour le contrebalancer avec une pratique d’équilibre. Nous
reparlerons de tout cela plus en détail au chapitre sur le système nerveux
autonome, système essentiel de toutes les régulations autonomes et cible de la
pratique que vous débutez.
Les raisons psychologiques
La ritualisation est indispensable à la mise en place d’une pratique régulière.
Le lever est la période la plus propice au rituel avant que les événements et
les actions de la journée se mettent en place. Il est facile de tromper la raison
qui vous dit que vous n’avez pas le temps de méditer en instaurant la
première séance au plus tôt, et puis, ce sera « une bonne chose de faite ! ».
Les raisons chronologiques
Il est évident que les résultats optimaux ne seront pas obtenus avec seulement
5 minutes par jour, nous le savons. Les effets physiologiques et
psychologiques de chaque séance de durée suffisante durent pendant
plusieurs heures. La pratique matinale régulière permettra d’avoir le meilleur
matin possible. Avec l’expérience et l’expérimentation vous aurez
rapidement besoin (et envie) d’ajouter une séance en fin de matinée, ne
cherchez pas à l’installer aujourd’hui, ça viendra tout seul, croyez-moi.
LE LIEU
J’ai sous les yeux la page d’un site web destiné aux débutants dans la
méditation. « Trouvez un endroit propice. Enlevez vos chaussures, mettez des
vêtements confortables et oubliez vos soucis. Coupez-vous du monde
pendant une heure par jour ». Une telle phrase m’a souvent fait fuir. C’est
quoi un endroit propice ? Pourquoi enlever les chaussures ? Si je savais
oublier mes soucis je n’aurais pas cherché ce site web. Une heure ! « Une
heure » et « propice » riment avec supplice.
Votre espace de méditation est important. Choisissez un emplacement
calme où vous serez confortable. Sans réserver un espace à ce seul usage, je
recommande, dans la mesure du possible, de méditer à la même place chez
vous le matin. La ritualisation est l’un des deux moyens d’apprendre et de
s’entraîner. Que la méditation devienne rituelle et vous aurez gagné.
LE MATÉRIEL
Un minuteur
Très rapidement vous perdrez la notion du temps lors de votre séance de
méditation. Si le temps est une préoccupation, il devient une distraction.
Libérez-vous de cette distraction par l’utilisation d’un minuteur que vous
aurez programmé et oublié aussitôt déclenché. Choisissez une sonnerie douce
pour que son anticipation ne soit pas une hantise-cipation. La plupart des
téléphones portables actuels permettent de choisir une sonnerie douce. Il
existe également de nombreux programmes gratuits pour minuter vos séances
de méditation avec des sons planants de la nature, de petits oiseaux, bols
tibétains ou autres sons kitchs, faites comme bon vous semble.
Un banc de méditation
Très près du sol, prenant peu de place, les bancs de méditation permettent
d’avoir une position stabilisée par les genoux touchant le sol tout en ayant les
fesses sur le banc et les jambes repliées ne supportant pas le poids du corps.
Le banc peut être utilisé en tailleur ou à genoux, il est légèrement incliné pour
que la posture du dos soit automatiquement rectiligne et droite. Ces bancs
sont disponibles partout pour un prix très raisonnable5.
Il y a quelques années des chaises du bureau dites ergonomiques avaient
reproduit cette position assise sans dossier les genoux calés contre un support
et les jambes repliées sous les fesses, ces chaises font aussi de très bons
supports d’assise de méditation.
Un zafu ou un zabuton
Ce sont des coussins de méditation qui permettent aussi d’améliorer le
confort de la position pendant la séance.
Le matériel d’assise n’est pas indispensable mais il augmente le confort de
façon très significative, il a aussi l’avantage de ritualiser la pratique : vous
sortez votre zafu ou votre zabuton c’est déjà un rituel. Le matériel ne coûte
pas cher et ne prend vraiment pas beaucoup de place.
Un journal de bord
Je ne suis pas un adepte des journaux, agendas carnets intimes et autres
cahiers, je ne l’ai jamais été. J’ai pourtant souvent recommandé à mes
patients au cours des trente années d’exercice de la médecine et de
l’accompagnement en psychothérapie, la tenue d’un journal de bord devenue
salutaire pour certains d’entre eux.
Vous y noterez (si vous le désirez) vos méditations, les expériences que
vous aurez vécues et les découvertes que vous ferez. Un mot, une annotation,
pas grand-chose chaque jour. C’est une bonne idée, je regrette de ne pas en
être un adepte plus assidu car les résultats obtenus par les personnes qui
tiennent un journal sont plus constants et plus encourageants.
2. New Age en Shakespearien.
3. Au chapitre consacré à la relaxation, vous verrez que les muscles permettent aussi
d’influencer le système nerveux autonome.
4. Cortisol : l’hormone principale du stress, prépare à la fuite ou au combat, hormone du
système nerveux sympathique.
5. Si vous ne savez pas où chercher il y a toujours le site Amazon ou les services
équivalents.
LES BÉNÉFICES ATTENDUS
N’ATTENDEZ RIEN
En fait, j’ai nommé ce chapitre : les bénéfices de la méditation mais je vous
demande de ne rien attendre car la méditation c’est précisément d’être dans le
moment présent, quoi qu’il se passe, l’attente vous place dans le futur et vous
empêche de vivre le moment présent. Le regret de n’avoir pas eu un bénéfice
attendu est aussi hors-sujet car il se situe dans le passé. Vivez votre
méditation comme si tout est possible et tout pourra l’être (ou pas).
Cette attitude de non attente attentive est assez subtile et doit être cultivée.
L’essence même de la méditation c’est d’être totalement présent au présent,
instant par instant, une attention et non une attente. Le temps est aboli, ce sera
l’une de vos principales préoccupations : vous occuper de l’instant présent,
tel qu’il est, quoi qu’il vous propose et quoi qu’il advienne.
6. 2583 articles dans PubMed en langue anglaise au 20 décembre 2012 (mot-clef :
meditation).
7. Une méta-analyse est une étude qui regroupe les résultats d’une série d’articles ou
d’études sur un même sujet pour présenter les données concordantes.
8. Toujours demander conseil à votre médecin avant toute action dans un but thérapeutique.
9. Je rappelle le renvoi au système nerveux autonome en page 170.
10. Ne me faites pas dire ce que je n’écris pas : n’arrêtez jamais aucun traitement sans
l’avis d’un professionnel.
11. La pleine conscience sera abordée dès mercredi comme méditation à part entière.
UNE SEMAINE DE MÉDITATIONS
INSTRUCTIONS EN RÉSUMÉ
• Installez-vous.
• Fermez les yeux.
• Appliquez à tous les groupes musculaires de chaque membre à tour de rôle
la séquence CMSRS suivante :
- Contractez en inspirant.
- Maintenez en bloquant la respiration.
- Sentez la contraction.
- Relâchez en expirant.
- Sentez le relâchement.
• Après les membres, appliquez la séquence CMSRS aux muscles de
l’abdomen, du thorax, du dos et du visage.
• Relâchez tout le corps.
EXPLICATIONS ET COMMENTAIRES
L’exercice au complet
La pratique complète recommandée par le Dr Jacobson est beaucoup plus
élaborée, l’exercice d’entraînement complet dure environ une heure. Voici,
très schématiquement les étapes de l’exercice complet dont nous n’avons
retenu que la première partie :
1• Contraction / Relâchement d’un muscle ou d’un groupe de muscles
précis, il s’agit de la prise de conscience individuelle des muscles et de faire
la différence entre un muscle contracté ou détendu. C’est ce que je vous ai
expliqué.
2• Décontraction d’un muscle ou d’un groupe de muscles précis sans passer
par la phase de contraction volontaire préalable. Cela demande de
l’entraînement.
3• Contraction différentielle, il s’agit de contracter volontairement certains
groupes de muscles en laissant d’autres muscles relâchés. Nouvel
entraînement nécessaire.
4• Contractions émotionnelles, la phase finale selon le Dr Jacobson consiste
à rechercher les causes émotionnelles aux tensions musculaires involontaires
et par l’entraînement les soulager, soulageant ainsi la cause originelle.
Vous voyez, c’est complet mais complexe, vous pouvez vous contenter de
l’exercice proposé plus haut car l’exercice complet peut durer une heure et
nous sortons donc du cadre de ce livre. Choisissez un groupe de muscles,
variez la destination de vos contractions, amusez-vous à découvrir des
muscles insoupçonnés, contractez-les à l’inspiration, maintenez la contraction
et votre souffle, relâchez le muscle en expirant.
Des muscles insoupçonnés
Au cours de cet exercice, vous verrez combien il est difficile de mobiliser
volontairement certains muscles qui d’habitude exécutent vos ordres
automatiquement. Pouvez-vous imaginer le mouvement complexe à réaliser
lorsque vous voulez simplement prendre un verre, boire son contenu avant de
le reposer ?
La musculature du corps humain comprend environ 600 muscles répartis
en plusieurs groupes :
1• Les muscles volontaires, ils sont sous la dépendance de la volonté et
permettent le mouvement volontaire. Ils sont aussi appelés squelettiques car
ils unissent les os entre eux.
2• Les muscles involontaires, ils sont sous la dépendance du système
nerveux autonome et donc inaccessibles à la volonté. La digestion, par
exemple, est assurée par des muscles involontaires.
3• Le muscle cardiaque, un muscle à part, semblable aux muscles
volontaires mais inaccessible à la volonté, possédant son propre système
nerveux de contrôle et réagissant aux hormones (neurotransmetteurs)20.
Chaque membre compte une cinquantaine de muscles, la tête environ 150,
le tronc environ 200, vous voyez qu’il y a de la marge pour l’exploration. Si
le cœur vous en dit (le muscle cardiaque serait-il doué de parole ?), prenez
une planche d’anatomie, il y en a partout sur internet, et choisissez un groupe
musculaire à travailler. Ce n’est pas si facile, vous le verrez, même les
muscles volontaires ont un certain degré d’indépendance et d’autonomie.
OPTIONS
Elles sont innombrables. Lorsque vous aurez stabilisé votre pratique de la
relaxation du lundi, vous pourrez, dans un premier temps allonger les séances
jusqu’à passer la totalité des groupes musculaires en CMSRS21. Avec de
l’entraînement et la succession rapide des mouvements, il faudra au moins 10
minutes, ce qui n’est que deux fois plus longtemps que ce que vous faites
actuellement.
Ensuite vous pourrez, à tout moment de la journée, faire une série de
CMSRS sur n’importe quel muscle pour entraîner un état de relaxation
immédiat dans n’importe quelle situation. Une CMSRS que j’aime faire à
mon bureau est la suivante :
1• Assis sur ma chaise face à mon bureau.
2• J’agrippe l’assise de ma chaise avec les deux mains par en dessous et je
tire fort sur les bras comme si je voulais m’écraser dans la chaise, tout en
inspirant bien sûr.
3• Je maintiens la tension et tirant de toutes mes forces sur les deux bras et en
bloquant ma respiration.
4• Je relâche doucement la tension en soufflant.
5• Le tout dure une quinzaine de secondes.
Cet exercice est ce qu’on appelle un exercice isométrique, c’est-à-dire une
contraction musculaire sans que celle-ci ne génère de mouvement. Vous
pouvez la faire avec n’importe quel membre en forçant contre un mur, le sol
ou tout autre objet fixe et inamovible. Poussez ou tirez en Inspirant,
Maintenez la poussée ou la traction en Bloquant la respiration, Sentez la
Contraction musculaire, Relâchez en Expirant, sentez le relâchement.
VARIANTES
Je vous propose une seule variante, qui est également un classique de la
relaxation, il s’agit d’un exercice dérivé du Training Autogène de Schutz.
Cet exercice fait appel à l’autosuggestion et vous en avez certainement
entendu parler car la plupart des pratiques de relaxation utilisent un dérivé.
Voici de quoi il s’agit :
Préparation
• Installez-vous confortablement assis ou couché, la posture importe peu dans
ce cas. C’est le confort qui prime.
• Fermez les yeux.
• La séance simplifiée ici au total est prévue pour durer environ 5 minutes
comme toutes les autres méditations que je vous propose. Vous pouvez
utiliser une minuterie ou non comme vous l’entendez, c’est vous qui voyez,
selon votre ressenti22.
• Nous ne développerons (faute de temps) que les deux premières étapes du
training selon Schultz : la lourdeur et la chaleur. Ce sont les « cycles
inférieurs » de l’auteur.
La pratique
• Dites-vous23 la phrase : « je suis calme ».
• Concentrez-vous sur un membre (prenons le bras droit par exemple).
• Répétez cinq ou six fois la phrase : « mon bras droit est lourd ».
• Concentrez-vous sur cette affirmation.
• Guettez le moment où la généralisation s’installe de façon spontanée, non
volontaire : par exemple les deux bras deviennent lourds.
• Dites alors « mes deux bras deviennent lourds ».
• Continuez à guetter la généralisation et intégrez les membres ou les parties
du corps qui deviennent lourds à votre phrase jusqu’à ce que ce soit « tout
mon corps devient lourd ».
• Pratiquez maintenant avec la chaleur.
• « Mon bras droit est chaud », répété 6 fois.
• Guettez la généralisation et intégrez les parties du corps ressenties comme
chaudes à la phrase jusqu’à ce que tout le corps soit chaud.
• Après quelques mois d’entraînement, vous serez surpris de constater que
vous pouvez induire calme, lourdeur et chaleur très rapidement avec une
seule phrase « mon corps est calme, lourd et chaud ».
• Après la séance, respirez profondément, ouvrez les yeux et fléchissez
vigoureusement les avant-bras sur les bras plusieurs fois pour vous «
dégourdir », vous pouvez aussi frotter vos mains l’une contre l’autre
vigoureusement, c’est plus discret.
Quelques explications
La lourdeur est le témoin du relâchement musculaire, totalement sous le
contrôle du système nerveux parasympathique, celui de la relaxation et du
calme. La chaleur est le témoin d’une vasodilatation, c’est-à-dire une
dilatation des artères périphériques qui sont aussi sous le contrôle du système
nerveux parasympathique. L’autosuggestion de lourdeur et de chaleur jusqu’à
ce que ces sensations corporelles soient ressenties est un puissant stimulant
de ce système, c’est tout l’objet de la quasi-totalité des exercices que je vous
propose. Rendez le para sympathique ! Cela peut paraître aussi paradoxal que
génie militaire ou art martial.
RESSOURCES
Livres
• Edmund Jacobson, Savoir Relaxer Pour Combattre Le Stress (Editions de
l’Homme, 1980).
• Schultz, Le Training Autogène (PUF, 2008).
• Dietrich Langen, Le Training Autogène (Vigot Maloine, 2000).
• Dominique Servant, La Relaxation : Nouvelles Approches, Nouvelles
Pratiques (Masson, 2009).
CD-Rom
• Charly Cungi, Serge Limousin, Savoir se relaxer : en choisissant sa
méthode (1cédérom) (Retz, 2006).
15. Edmund Jacobson, Progressive Relaxation; a Physiological and Clinical Investigation
of Muscular States and Their Significance in Psychology and Medical Practice, 2nd
Edition - Series: The University of Chicago monographs in medicine. ed. (Chicago Ill. The
University Of Chicago Press, 1929).
16. Johannes Heinrich Schultz, Le Training Autogène (Presses Universitaires de France -
PUF, 2008).
17. Voir à Explications page 49.
18. Cela permet de réduire les distractions et d’accentuer la concentration.
19. L’exercice serait donc systématiquement CIMBSRES... Cherchez la phrase pour vous
en souvenir, moi, j’abandonne !
20. Cette sensibilité particulière aux neurotransmetteurs sera utilisée jeudi pour votre
pratique de cohérence cardiaque.
21. CMSRS, rappel : Contracter, Maintenir, Sentir, Relâcher, Sentir et Cette Méditation
Sera Réussie Sûrement...
22. J’ai juste voulu que les auditifs, les visuels et les kinesthésiques soient rassurés.
23. À voix haute ou basse, tout dépend des éventuels micros cachés chez vous cherchant à
prouver que vous n’êtes pas vraiment totalement sain d’esprit.
MARDI : CONCENTRATION
PRÉSENTATION
La méditation de concentration est l’une des deux bases fondamentales de
très nombreuses méthodes de méditation avec la pleine conscience que vous
pratiquerez demain, mercredi.
Au cours de votre cheminement en méditation vous constaterez que les
pratiques de méditations que vous pourrez rencontrer sont en général des
mélanges où ces ingrédients sont en proportions différentes. Les
enseignements bouddhiques font d’ailleurs la différence entre la
concentration (Samatha) et la pleine conscience, la conscience de cette
attention, l’attention au sens je porte mon attention sur mon attention
(Vipassana) ; ce sont deux qualités mentales selon ces enseignements, ils
auraient été appelés « la paire des messagers rapides » par le Bouddha. Dans
les textes originaux ces deux formes ne sont jamais totalement dissociées
pour la pratique. C’est l’ordre dans lequel elles sont abordées qui varie.
Concentrons-nous sur la concentration, la focalisation et l’attention qui
sont des termes similaires en méditation.
En développant la concentration, vous pourrez atteindre la capacité à
surmonter la distraction et maintenir la focalisation sur un objet, une pensée,
une émotion ou toute autre cible choisie par vous pour cette pratique de
concentration. La concentration méditative induit le calme.
Le calme ! Pensez à vos pensées, elles ont été comparées à des singes fous
sautant de branches en branches dans un vacarme assourdissant. Il a été
estimé que nous avons environ 60 000 pensées par jour et que 90 % de celles-
ci sont récurrentes. Elles ricochent dans notre tête interagissant bruyamment
entre elles comme si les 100 boules d’un flipper avaient été lâchées
simultanément. De quoi flipper si on y pense !
Embrasser ou embraser
Tout est question de focalisation.
La méditation de concentration est différente de la concentration
nécessaire pour réaliser une tâche ou pour comprendre le sens d’un texte
difficile. Il s’agit d’une véritable focalisation de toute la pensée sur un point
unique sur un seul objet, une seule cible. Le soleil nous embrasse de sa
lumière, il éclaire le jour et tous les objets qui s’y trouvent, même les objets à
l’ombre sont éclairés par sa réflexion.
Prenez une loupe, tenez-la à une certaine distance24 d’une feuille d’arbre
ou de papier et concentrez la lumière du soleil sur la feuille-cible. Toute
l’énergie lumineuse qui frappe la surface de la loupe est concentrée sur ce
petit point lumineux et la feuille s’embrase. L’énergie du soleil destinée à la
dizaine de centimètres carrés de votre loupe a été rassemblée et concentrée en
un point minuscule où elle a été multipliée par 10 000. C’est l’objectif de la
concentration en méditation : rassembler toute l’énergie des pensées et de
l’attention sur un seul objet.
Quelle que soit la technique de méditation que vous adopterez par la suite,
vous aurez besoin de la capacité de focalisation et d’attention soutenue sur
l’objet de votre méditation. Avec de la patience et de l’entraînement, votre
pensée sera plus puissante, plus précise, et plus calme. Entraînez-vous
régulièrement à porter votre attention indivise sur une cible.
Choisir la cible
La première des tâches à accomplir pour la pratique de la méditation de
concentration sera de choisir la cible. Les textes bouddhiques anciens
proposent 40 cibles différentes25, en fait elles sont infinies. Tout peut être
tenu à distance focale de votre méditation. La cible peut être un point précis
du corps, une pensée, une émotion, un souvenir, une image réelle ou virtuelle,
un objet de l’environnement. L’entraînement à la concentration sera efficace
si vous choisissez régulièrement des cibles variées.
Une cible idéale serait celle qui est suffisamment facile à trouver et à
maintenir dans l’objectif de votre pensée avec clarté ; elle doit procurer du
plaisir mais pas trop de curiosité ou d’excitation mais pas d’ennui cependant.
La cible qui correspond en tous points à cet idéal est la respiration.
La respiration pour cible
Je vous recommande de commencer par la focalisation sur la respiration,
cette cible sera toujours présente avec vous, elle est assez régulière et fidèle.
Vous respirez plus de 21 000 fois par jour c’est donc une bonne idée de la
prendre comme première focalisation. La méditation sur la respiration a fait
ses preuves comme la méthode la plus efficace pour calmer le dialogue
intérieur.
Votre état d’esprit est déjà intimement lié à la respiration. Vous avez
remarqué les modifications de votre fréquence respiratoire lorsque vous vous
sentez irrité, anxieux, en colère, amoureux ou stressé. Le simple fait de porter
votre attention sur la respiration oriente le rythme respiratoire vers plus de
calme, de clarté et d’équilibre.
L’exercice de concentration par la respiration est aussi appelé
anapanasati. La grande majorité des pratiques ancestrales ont insisté sur cette
pratique régulière et quotidienne.
INSTRUCTIONS EN RÉSUMÉ
• Installez-vous.
• Relaxez votre corps.
• Fermez les yeux.
• Déclenchez la minuterie.
• Portez toute votre attention sur votre respiration.
• Ne cherchez pas à modifier le rythme respiratoire.
• Comptez les expirations jusqu’à 10.
• Ensuite, comptez les inspirations jusqu’à 10.
• Ensuite, portez votre attention sur les respirations sans les compter pendant
environ une dizaine de respirations.
• Ensuite, portez votre attention sur le point de votre corps où l’air entre et où
il sort (nez ou lèvre).
• Lorsque la minuterie sonne ouvrez les yeux et revenez en douceur au
moment présent.
EXPLICATIONS ET COMMENTAIRES
Nous partons à la chasse aux inattentions.
L’inattention c’est une distraction, vous ne vous en rendez pas compte
mais votre pensée est multidirectionnelle et multidistractionnelle. Avant la
distraction, il y a l’attraction. L’attraction est naturelle. Vous êtes, par nature,
attiré par la curiosité, la nouveauté, les dangers, c’est ce chaos de la pensée
qui nous maintient en vie par l’exploration automatique, 60 000 fois par jour,
de tous les possibles et de toutes les hypothèses. Notre esprit est à l’affût, il
est programmé pour explorer, analyser, évaluer, réfléchir et décider. La très
grande majorité de ces processus sont automatiques.
Demain, mercredi, j’aborderai avec vous la pratique de la méditation de
pleine conscience, vous aurez peut-être de la difficulté à percevoir la
différence entre concentration et pleine conscience car les deux mobilisent
l’attention. Pour ne pas alourdir la partie réservée à aujourd’hui et à demain,
si la différence entre concentration et pleine conscience n’est pas évidente
pour vous, je vous retrouverai en annexe sur cette différence entre
concentration et pleine conscience30.
OPTIONS
La méditation de concentration sur la respiration est assez peu formelle, la
seule consigne pour une pratique de base est de poser l’attention sur la cible
et d’y rester. Chaque distraction doit être constatée, accepté, terminée en
douceur par le retour à la cible.
Les variantes peuvent reposer sur l’ouverture ou la fermeture des yeux. La
respiration peut aussi être l’objet de l’attention assis, couché ou pendant la
marche, elle fait d’ailleurs partie de la méditation en marchant que vous
étudierez dimanche.
Lorsque vous serez convaincus des bénéfices de la méditation par une
pratique quotidienne courte, lorsque la ritualisation de ce moment matinal
sera installée, je vous encourage, plusieurs fois par jour à déposer votre
attention indivise sur votre respiration pendant un temps variable. Cet
exercice de recentrage est un puissant inducteur de calme, de sérénité et de
prise de distance. Le retour au souffle est la base de l’équilibre
physiologique.
VARIANTES
Focalisation visuelle
Il s’agit d’une variante très appréciée et largement répandue.
La focalisation devient externe, il s’agit de fixer totalement l’attention sur
objet qui peut être de plusieurs sortes :
1• Un point sur le mur ou la table
2• Une image, une icône
3• La flamme d’une bougie
4• Un paysage
L’exercice n’est pas d’analyser, de juger ou de comprendre l’objet-cible,
mais de l’observer avec toute l’attention et de ramener systématiquement tout
écart de cette attention vers l’objet-cible.
Essayez la concentration sur la flamme d’une bougie ou un feu, c’est
fascinant et vous verrez à quel point les pensées deviennent fugaces et
comment votre belle attention peut partir très rapidement en volutes de
fumée.
Regardez la cible de votre méditation jusqu’à ce que l’image soit privée de
sens, la flamme n’est plus une flamme juste un objet d’attention.
Focalisation en imagerie mentale
Il s’agit, à nouveau de focalisation interne à soi. Vous pouvez porter toute
votre attention sur une image mentale, réelle ou imaginaire. Là encore l’objet
n’est pas l’objet-cible mais la capacité à maintenir l’attention stable et la
ramener à chaque déviation.
Open Focus
Depuis quelques années, il existe une belle variante de méditation qui fait son
chemin en Amérique du Nord. Il s’agit de la méditation Open Focus
développé par le Dr Les Fehmi31. Bien que le livre cité en notes traite de la
pleine conscience, une partie de son enseignement s’articule autour de la
focalisation successive à partir d’un point en expansion excentrique. La
pratique est peu répandue en Europe pour l’instant. Elle est très riche et assez
complexe, trop pour s’intégrer à ce livre-ci.
La partie de l’Open Focus qui utilise la focalisation peut être résumée ainsi
: portez toute votre attention sur un point visuel, plongez-y et restez-y. Dès
que l’attention est soutenue et maintenue, sans quitter cette attention ajoutez
les sons environnants l’un après l’autre et maintenez l’attention sur la vision
et les sons. Lorsque vous y serez parvenu, ajoutez les sensations corporelles :
points d’appui, le vent sur le visage, sensation des vêtements sur la peau, etc.
Il s’agit d’une véritable expansion sensorielle qui superpose des couches de
cibles. L’entraînement du méditant est justement de ne pas se départir des
attentions précédentes et d’ouvrir le champ de l’attention à toutes ces cibles.
Un entraînement et un accompagnement sont nécessaires, je tenais à en parler
pour que vous gardiez l’attention sur ce qui pourrait devenir une forme
prochaine de tendance méditative.
Focalisation corporelle
La respiration est la focalisation sur une fonction corporelle, elle est simple,
c’est pour cela que je l’ai abordée en début de livre, juste après la relaxation.
De nombreuses autres focalisations corporelles sont enseignées en méditation
: chaque point du corps, chaque muscle, chaque mouvement peut être l’objet
de l’attention soutenue. Samedi, vous focaliserez votre attention sur chaque
point de votre corps avec le scanner du corps et dimanche ce sera le
mouvement de la marche qui sera votre cible. Je vous le disais : la
focalisation est l’une des bases les plus importantes de très nombreuses
méditations.
Focalisation sur une émotion ou un sentiment
Cette focalisation est aussi largement employée, elle se situe à un stade plus
avancé des traditions méditatives. Proche de la contemplation, l’objet peut
être l’amour, la bonté, la joie, la bienveillance. Ce sera le sujet de la
méditation de vendredi, la metta méditation ou méditation de bienveillance.
Les religions, comme souvent, font un grand usage de la méditation, dans
ce cas de focalisation c’est la contemplation et la louange. Si vous êtes
croyant ou pratiquant (ou les deux), vous pouvez avoir un grand avantage à
enrichir votre croyance et votre pratique religieuse par la méditation de
focalisation en utilisant les images, les icônes, la louange, la foi, etc. La prière
est une forme de méditation. La méditation est peut être une forme de prière
laïque au fond.
Le principe est le même : choisir une cible, la plus étroite et précise
possible, y déposer son attention et ne plus s’en départir jusqu’à ce que le
temps, défini à l’avance soit écoulé. Cherchez chaque jour un objet de votre
pleine attention et exercez-vous. Cela ne vous prendra que quelques minutes
par jour et vous serez surpris de ce que cette étude vous apprendra. Les objets
sont infinis et l’ennui impossible.
RESSOURCES
• Thich Nhat Hanh, La Respiration Essentielle (Albin Michel, 1996). Par l’un
des pionniers de la méditation en Occident.
• Stephan Bodian, Zen ! La Méditation Pour Les Nuls, (First, 2005). Un
condensé intelligent de ce qu’il faut savoir sur de nombreuses méditations.
• Robbins et Fehmi, La pleine conscience : guérir le corps et l’esprit par
l’éveil de tous les sens, (Pocket évolution, 2011). Le seul livre sur l’Open
Focus à ce jour en français.
24. C’est la distance focale, la distance ou l’image se focalise.
25. Texte de base composé par Buddhaghosa au Ve siècle : le Visuddhimagga (Le Chemin
de la purification).
26. Variantes : page 66.
27. La cohérence cardiaque que vous verrez jeudi est un exercice de contrôle respiratoire.
28. Pour votre humilité, je vous informe que la pratique canonique de l’anapanasati
comprend seize phases successives réparties en quatre tétrades, vous n’avez même pas
atteint la deuxième phase à ce stade. Mais ceci est une autre histoire.
29. Psychologue et chercheur en neurosciences du service de Psychologie de l’université de
Stanford.
30. Concentration et Pleine Conscience : lire page 165.
31. Jim Robbins, and Les Fehmi, La Pleine Conscience : Guérir Le Corps Et L’Esprit Par
L’Éveil De Tous Les Sens (Belfond, 2010).
MERCREDI : PLEINE CONSCIENCE
PRÉSENTATION
La méditation de pleine conscience.
Lorsqu’un non méditant ou un débutant observe la méditation il est
souvent effrayé et rebuté par l’apparente complexité des rites, des postures et
des durées incroyablement longues annoncées. C’est mon cas, je l’ai déjà
écrit. Hier, mardi, nous avons abordé ensemble la méditation de
concentration le plus simplement possible ; croyez-moi, j’ai fait de
nombreuses impasses et simplifications pour ne garder que l’essentiel, un pur
concentré de méditation de concentration ou d’attention soutenue.
Aujourd’hui, mercredi, nous poserons ensemble la deuxième fondation : la
méditation de pleine conscience32.
La tradition hindoue a produit la méditation yogique qui est aussi une
pratique de concentration. Le méditant se concentre sur un objet : une pierre,
une flamme, un son ou tout autre objet simple et empêche son attention de
s’en détourner. Lorsqu’il est bien entraîné, le yogi élargit sa pratique à des
cibles plus complexes comme des chants, des images colorées, la circulation
d’énergie dans le corps et autres objets complexes. Qu’importe la complexité,
cette méditation reste une méditation de concentration.
La tradition bouddhique reconnaît largement l’importance de la
concentration. Elle a ajouté un élément supplémentaire qui s’est largement
développé : la conscience élargie, Vipassana ou mindfulness. La pratique de
méditation bouddhique a développé la pleine conscience avec comme outil :
la concentration.
De nombreuses méthodes et pratiques ont dérivé à partir de là. Nous ne
conserverons ici que les pratiques en essor en Occident sans exclusivité et
sans reniement.
Définitions
La pleine conscience est une caractéristique de la pensée humaine
caractérisée par l’acceptation de la conscience et de l’attention au flux
permanent d’une expérience au moment où elle est vécue.
Être « plein-conscient », en état de pleine conscience, augmente la
participation au moment présent et développe une compréhension plus claire
de la manière dont les pensées et les émotions ont un impact sur la qualité de
vie. La pleine conscience peut être cultivée par la méditation et par des
programmes de pratique psychologiques plus formels. Bien que la pratique de
la pleine conscience soit une caractéristique inhérente à l’être humain qui a
été expérimentée par introspection depuis des millénaires, les sciences
modernes, la médecine, la psychologie, les sciences sociales s’y intéressent
aujourd’hui de façon intensive.
Je commence par la définition de Bhante Henepola Gunaratana33 :
« La pleine conscience (Vipanassana) c’est regarder quelque chose avec
clarté et précision, voir chaque composant comme distinct et séparé, percer
profond jusqu’à découvrir la réalité fondamentale de l’objet regardé. »
Voici la définition de Jon Kabat-Zinn34 :
« État de conscience qui résulte du fait de porter son attention,
intentionnellement, au moment présent, sans juger, sur l’expérience qui se
déploie moment après moment ».
C’est cette dernière définition qui est le plus généralement acceptée en
Occident.
J’avoue que le chapitre qui concerne cette journée de mercredi est le plus
difficile à écrire dans le format que j’ai choisi. Les livres abondent, la plupart
des formations à la pleine conscience durent des semaines (celle de Jon
Kabat-Zinn dure 8 semaines), il n’y a pas de méthode simple et structurée car
il est impossible de savoir, à l’avance, ce qui va se passer.
Avant d’aborder la partie centrale de ce chapitre : 5 minutes de pleine
conscience, laissez-moi détailler, au-delà de la définition, ce qu’est, pour moi,
la méditation de pleine conscience.
La pleine conscience
C’est voir les choses telles qu’elles sont et pas comme on voudrait qu’elles
soient. Lorsque vous serez en état de méditation de pleine conscience vous
resterez un simple observateur de vos pensées, vos émotions, vos sentiments
ou des sensations physiques qui apparaîtront. L’entraînement consistera à les
observer sans jugement, sans évaluation et sans comparaison.
C’est une veille impartiale. Vous observerez, percevrez, prendrez note
sans vous attacher aux états mentaux déclenchés. Vous ne chercherez pas à
retenir et prolonger les émotions agréables qui surviennent et vous ne
chercherez pas à éviter les émotions désagréables. Vous ne formerez ni
opinion ni idées sur la question qui survient. Vous n’aurez pas de préférence
ni de favori.
C’est le moment présent, c’est ce qui se passe au moment où cela se
passe. C’est se tenir à l’écart des ruminations du passé ou des projections
dans l’avenir. Vous écarterez en douceur les souvenirs et les plans pour le
futur.
C’est être prêt à tout recevoir, avec la capacité de concentration et de
présence consciente, vous verrez que votre exploration ira de plus en plus
loin, de plus en plus profond. Vous accepterez tout ce qui peut se présenter à
votre esprit ou dans votre corps sous quelque forme que ce soit. C’est
l’expérience éveillée de la vie, une veille alerte mais détachée.
C’est le lâcher-prise, tout ce qui survient et qui n’est pas relatif à l’instant
présent sera relâché car il fait partie du futur. Les pensées seront observées et
elles seront libérées, comme les nuages dans le ciel qui passent.
C’est une attention où rien ne peut offenser ni surprendre, vous
resterez neutre, sans critique et sans préférence. Vous ne supprimerez rien,
vous ne mettrez rien en avant, vous ne choisirez pas et ne prendrez pas partie.
C’est l’enregistrement de l’expérience, l’objet principal de votre
attention sera l’expérience que vous serez en train de vivre. Vous
enregistrerez les événements, les expériences, vous ne les comparerez pas.
Un examen impartial de l’expérience va petit à petit corriger votre attitude
vis-à-vis des événements, et apporter davantage de détachement.
C’est comme être assis près d’une rivière et de regarder passer le flux,
les pensées, les sensations, les sentiments, les idées comme elles viennent et
partent.
Même si vous avez compris tout ce que j’ai écrit plus haut, ce ne sera pas
si évident de le mettre en pratique. Vraisemblablement vous n’y arriverez pas
du premier coup, constatez, acceptez et continuez. L’accompagnement par un
enseignant ou un professionnel est un atout. Les cartes routières précises
n’existent pas car ce sont des expériences, les chemins tracés le sont comme
dans le sable, ils sont mouvants tellement variables et personnels.
La pratique de la pleine conscience est une école de patience et
d’expérience.
L’observateur observé
La méditation de pleine conscience est une méditation dont l’objet est
l’expérience vécue pendant la méditation. Les scientifiques appellent cette
pratique un processus métacognitif : un processus dont l’objet de la pensée
(cognition) est justement la pensée elle-même. Vous allez donc observer tout
ce qui se passe pendant la séance qui démarre maintenant. C’est comme si
vous observiez avec attention tout en vous observant avec attention comme
dans un miroir. C’est une réflexion avec le double sens de ce mot : la pensée
et sa réflexion, le miroir et sa réflexion.
Prenons une métaphore pour cette métacognition.
La concentration c’est le spectateur au cinéma totalement absorbé par un
film passionnant, tous les sens sont focalisés sur les images, l’ambiance, la
trame et les sons, le corps est immobile et oublié, l’attention est à son comble,
plus l’attention est focalisée plus le spectateur est présent dans l’histoire
vécue au moment présent.
La pleine conscience serait la même expérience enrichie d’un autre point
de vue. Restez dans le même cinéma, le film est toujours passionnant, vous
êtes totalement absorbés mais c’est vous, en tant que spectateur que vous
regardez maintenant. Vous voyez l’image, vous entendez les paroles, la
musique, vous êtes aussi absorbés par l’intensité dramatique ou passionnelle,
mais l’objet de votre observation c’est ce spectateur concentré et son propre
vécu de la séance. Vous avez en superposition l’action cinématographique et
les réactions corporelles ou émotionnelles que le film déclenche. Votre
attention est double, vous avez besoin du support, le film, pour observer et
comprendre les événements déclenchés en rapport avec le déroulement de la
séance. Vous avez conscience des effets de la présence attentive. C’est la
pleine conscience.
Lors de votre séance de pleine conscience formelle, vous serez le
spectateur concentré mais aussi son observateur attentif, c’est comme si vous
élargissiez le champ de votre conscience à l’expérience que vous vivrez vous-
même. C’est comme si vous vous étiez assis sur le siège juste derrière vous
pour voir le film et que vous aviez aussi la possibilité de voir votre propre
visage, vos émotions, les réactions de votre corps, vos sensations et de lire
vos pensées comme dans un miroir.
Deux façons de pratiquer sont possibles, la pratique formelle, c’est celle
qui fera l’objet de la section « 5 Minutes de pleine conscience » et la pratique
informelle que j’aborderai dans la section des variantes (lire page 88).
La pratique formelle
C’est une méditation structurée, à part entière avec sa préparation, sa posture,
son rituel et le temps défini qui lui est consacré. On organise un moment dans
la journée consacré à la pratique. Cette pratique formelle permettra un
apprentissage qui débouchera sur l’incorporation de la pleine conscience à la
vie de tous les jours, la pratique informelle.
La pratique informelle
C’est celle que vous pouvez pratiquer à n’importe quel moment dans la vie de
tous les jours. C’est en fait l’objectif ultime, vivre en pleine conscience le
plus souvent possible. Nous en reparlerons plus loin dans les variantes.
INSTRUCTIONS EN RÉSUMÉ
• Installez-vous.
• Relaxez votre corps.
• Fermez les yeux.
• Déclenchez la minuterie.
• Portez toute votre attention sur votre respiration.
• Observez l’expérience que vous vivez.
• Lorsque votre attention sera détournée de la respiration, notez-le.
• Observez le motif du détournement, une sensation, une émotion, une
pensée.
• Adoptez une attitude de neutralité, sans jugement, de pleine acceptation.
• Ne cherchez ni à repousser ni à retenir ce qui vient.
• Tous les objets ont le droit d’intervenir, d’être traités par votre observation.
• Revenez à la respiration, encore et toujours.
EXPLICATIONS ET COMMENTAIRES
La pratique de la méditation de pleine conscience est très complète, très riche.
Je l’ai abordée de façon rapide et adaptée au format volontairement réduit de
ce livre de présentation. Il se peut qu’aujourd’hui, vous ne fassiez pas bien la
différence entre concentration et pleine conscience, j’ai préparé un texte en
annexe (lire page 165) pour faire la part des choses si les choses ne sont pas
encore très claires.
Il y aurait des pages et des pages à écrire ou à dire, c’est ce qu’ont fait les
traditions depuis des millénaires, c’est ce que des méditants ont passé des
vies entières à explorer. Je garderai donc l’essentiel qui sera partiel et partial.
La pleine conscience est un état mental physiologique obtenu par un
processus de va-et-vient entre la concentration sur un objet défini (ici c’est la
respiration) et l’acquiescement des événements qui surviennent sans
jugement, sans rumination, sans chercher à intervenir, à retenir ou à éloigner,
c’est l’acceptation de la sensation, de l’émotion ou de la pensée telle qu’elle
est. Le retour à l’objet de la concentration (ici c’est la respiration) sert
d’ancrage.
Les auteurs actuels s’entendent pour définir la pleine conscience comme
étant un état de conscience centrée sur le présent(A), sans élaboration(B) et sans
jugement(C) pendant lequel chaque sensation, émotion ou pensée qui survient
est simplement reconnue(D) et acceptée(E) comme elle est.
A• Centré sur le présent : c’est le ici et maintenant. Le moment présent,
celui pendant lequel vous êtes en méditation de pleine conscience qui est
important. Qu’est-ce qui se passe maintenant ? C’est ça qui est important.
Quelle est cette émotion ? Cette sensation ? Qu’importe qu’elle soit issue
d’un traumatisme ou d’un événement du passé, qu’importe que le souci que
je ressens soit la crainte d’un événement du futur. C’est l’observation de cet
objet qui devient important.
B• Sans élaboration : ne pas chercher à réfléchir, planifier, expliquer ou
organiser. La séance de pleine conscience n’est pas une séance de
brainstorming ou de recherche de solution. La séance c’est de l’observation
détachée de toute forme de calcul et de réflexion.
C• Sans jugement : il n’y a pas de bien ou de mal. Pas de mieux ou de moins
bien. Il y a simplement ce qui vient, tel qu’il est. Je constate cette pensée,
j’accuse réception de cette émotion, elle n’est ni valable ni non valable. Ni
acceptable, ni non acceptable. Elle est là, elle a sa place dans mon champ de
conscience. Elle a une raison et il faut surtout que ma raison l’ignore.
D• Reconnue : c’est une étape importante, un accusé de réception. Lorsque
vous signez un accusé de réception vous reconnaissez avoir pris possession
du message quelle que soit la teneur de celui-ci, d’ailleurs vous ne l’avez pas
encore lu lorsque le facteur vous remet l’enveloppe et que vous apposez votre
signature. La reconnaissance, c’est la validation d’avoir reçu le message, la
constatation que l’attention a quitté la respiration, c’est tout. « Je ne suis plus
attentif à ma respiration, elle a été détournée par... je le reconnais ».
E• Acceptée : rejoint le non-jugement. Tout est acceptable, tout a droit de
cité. Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises pensées. Lorsque votre attention
sur la respiration est détournée, acceptez-en la raison et retournez à votre
souffle.
Selon les auteurs reconnus dans le domaine de la méditation de pleine
conscience actualisée par la médecine et la psychologie moderne, cet état
d’auto-observation impartiale introduit progressivement un espace entre les
perceptions et les réponses. Il s’agit d’un entraînement qui permettra
d’étendre l’ajustement des réponses aux situations de tous les jours de moins
en moins réflexes grâce à l’automatisation de ce processus d’auto-analyse que
vous mettez en place.
La pratique de la pleine conscience n’est pas une pratique de détournement
de pensée ou de suppressions des pensées, bien au contraire. Toutes les
pensées et les événements sont considérés comme des objets d’observation et
non de distraction.
Depuis près de trente ans, plus de 80038 études cliniques concernant la
pleine conscience abondent. Elle a fait ses preuves dans les domaines du
stress, de la dépression, de la douleur, des maladies chroniques et des troubles
mentaux.
Vous aurez de la difficulté à comprendre, ce n’est pas le but. Observez,
observez et attendez. Je rappelle que la pratique de la pleine conscience est un
processus qui s’installe peu à peu, suivez les simples règles et attendez sans
attentes particulières.
OPTIONS
Vous comprendrez qu’il y a autant d’options et de mode de pratique qu’il y a
d’auteurs et d’enseignants en pleine conscience.
Les options portent principalement sur l’objet de la concentration initiale.
Je recommande, comme la plupart des auteurs de toujours centrer sur la
respiration au début, c’est beaucoup plus simple, plus accessible et plus
automatique.
VARIANTES
La pratique formelle zen
Ce n’est pas à proprement parler d’une variante mais une pratique à part
entière, la sagesse populaire a tendance à affubler du terme zen tout ce qui est
calme et paisible. Voir en fin d’ouvrage à la section des omis (lire page 157).
La pratique informelle
La pratique informelle c’est d’inclure la pleine conscience à tout ce que vous
faites. La pleine conscience a besoin de trois éléments pour exister :
1• L’intention : vous décidez de pratiquer la pleine conscience, elle ne va
pas vous tomber dessus sans raison ou sans vous prévenir, c’est un acte
volontaire au départ : je vais aller à la pêche en pleine conscience, je vais
répondre à mon courrier en pleine conscience, je vais marcher jusqu’à la
boulangerie en pleine conscience.
2• L’attention : je fixe l’objet de mon attention : la pêche, la correspondance,
la marche vers la boulangerie.
3• La conscience de ce que je fais à ce moment, je vais m’immerger
totalement dans cette activité et noter tout ce qui m’en écarte, les sensations,
les émotions et les pensées, je retourne à la conscience de mon activité dès
que j’ai terminé de noter ce qui c’est passé entre temps.
Dimanche prochain vous aurez un jour consacré à la marche méditative,
c’est de la pleine conscience en marche, je présenterai aussi la pleine
conscience en mangeant, ces deux pratiques ont été largement popularisées
aussi par des millénaires de pratique.
RESSOURCES
Pratiquement tous les livres concernant la méditation en français font
référence à la méditation de pleine conscience. Beaucoup ont intégré la
spiritualité ou la philosophie à cette pratique, l’éventail des auteurs est très
large dans ce domaine. Pour rester dans la neutralité de la pleine conscience
que j’ai adoptée dans ce livre, voici quelques recommandations.
Livres
• Bodian, Zen ! La Méditation Pour Les Nuls (First, 2005). Ce livre dense et
très complet laisse une grande part à la méditation de pleine conscience. C’est
un livre de référence écrit par un enseignant de pleine conscience depuis de
longues années.
• Bibas, Manuel de Mindfulness : Pratiques et méditations de pleine
conscience (Eyrolles, 2012). Manuel simple et méthodique récent.
• Alidina Shamash, La Méditation Pleine Conscience Pour Les Nuls + Cd
(First, 2013). Ce livre n’a pas été publié à ce jour mais il est annoncé, si la
tradition des livres « Pour les Nuls » est respectée, il aura certainement sa
place dans mes recommandations.
• Kabat-Zinn, Où Tu Vas, Tu Es (J.-C. Lattès, 1996). L’un des premiers livres
de Jon Kabat-Zinn, pionniers de la pleine conscience aux États-Unis.
• Kabat-Zinn, L’Éveil Des Sens - Vivre l’instant présent grâce à la pleine
conscience (Arènes éditions, 2009). Vous y retrouverez la pratique énoncée
ici et les bases physiologiques et psychologiques de celle-ci.
Sites Internet
• http://www.association-mindfulness.org/. Association qui propose des
ateliers, des formations et des ressources sur la pleine conscience. Vous y
trouverez également un annuaire des professionnels qui pourront vous
accompagner dans votre pratique.
• http://www.cps-emotions.be/mindfulness/index.php. Autre site sur la pleine
conscience proposant des ateliers, des formations et des ressources.
32. Pleine Conscience : traduction de l’anglais « mindfulness ».
33. Bhante Henepola Gunaratana, Mindfulness in Plain English (Wisdom Publications,
U.S., 2011).
34. Jon Kabat-Zinn, L’Éveil Des Sens - Vivre L’Instant Présent Grâce À La Pleine
Conscience (Arènes Éditions, 2009).
35. Vous accusez simplement réception de cette sensation.
36. Je vous demanderai souvent de nommer ce qui vous arrive, explications page 180.
37. Expérience cognitive, expérience qui a trait à la pensée, c’est juste une autre façon de
l’écrire.
38. 833 publications sur Pubmed comportent le mot Mindfulness dans le titre (9 janvier
2013).
JEUDI : COHÉRENCE CARDIAQUE
PRÉSENTATION
La cohérence cardiaque est la méditation courte par excellence. Elle
concentre en quelques minutes de pratique tous les effets attendus de la
méditation et procure des bénéfices physiologiques et psychologiques en
quelques semaines seulement.
L’apprentissage est très rapide, les options ne sont pas nombreuses et il
n’y a pas vraiment de variantes, autant dire que ce sera l’une des méditations
qui a le plus de chances de faire partie de votre arsenal futur.
Introduite en France et les pays francophones par le Dr David Servan-
Schreiber en 2003, elle est aujourd’hui largement répandue, enseignée et
utilisée par de très nombreux praticiens et intervenants.
C’est la pratique que je connais le mieux, celle qui est à la base de mes
ouvrages précédents. Pour la découvrir plus en détail, je vous invite à vous
reporter à mon petit guide 365.
EXPLICATIONS ET COMMENTAIRES
Synchronisation cœur-poumon
Chaque fois que vous inspirez, le cœur accélère. Chaque fois que vous
expirez, le cœur ralentit.
Il s’agit d’un phénomène physiologique connu sous le terme d’Arythmie
Sinusale Respiratoire et décrit par Antonio Valsalva au XVIIe siècle. La
médecine chinoise l’avait déjà observé il y a 2500 ans également.
Cette synchronisation a pour but d’optimiser la circulation du sang dans
les poumons aux moments les plus propices à l’oxygénation de celui-ci. C’est
une question de rendement énergétique optimal.
Il est donc possible, par la respiration, de moduler la fréquence cardiaque,
c’est ce qu’on appelle la variabilité de la fréquence cardiaque.
La variabilité de la fréquence cardiaque
Le cœur ne bat pas de façon régulière, sa fréquence fluctue en permanence.
Le cœur accélère et ralentit à chaque seconde, nuit et jour, au repos et lors des
mouvements.
La fréquence cardiaque s’adapte instantanément à la demande, que celle-ci
soit externe dans le cas d’un mouvement, de la fuite face à un danger
insurmontable, du combat face à un agresseur ou interne en réponse aux
pensées, aux émotions et à la fluctuation de la respiration.
Le système nerveux autonome
C’est le système nerveux automatique qui gère toutes les régulations de
l’organisme. Que ce soit la température corporelle, le taux de sucre dans le
sang, les rythmes veille-sommeil, la digestion, les hormones, les émotions …
Tout ce beau monde de l’ombre est automatique et géré indépendamment de
la volonté par le système nerveux autonome.
La fréquence cardiaque et la fréquence respiratoire sont aussi connectées
au système nerveux autonome même si nous avons un certain pouvoir
volontaire sur la respiration. Ce pouvoir est cependant limité, essayez donc de
vous suicider en arrêtant de respirer. Je sais que je n’aurai aucun procès pour
complicité car c’est physiologiquement impossible.
Le système nerveux autonome comporte deux branches : le système
sympathique accélère le cœur, le parasympathique le ralentit. Le
sympathique c’est la fuite ou le combat, le parasympathique le repos, la
relaxation, la digestion, la récupération et la restauration. Les deux systèmes
sont alternativement stimulés ou inhibés tout au long de la journée en
fonction de la demande et de nos activités.
La résonance cardiaque
On devrait l’appeler la résonance cardio-respiratoire. Lorsque la respiration
atteint la fréquence de 6 cycles par minute, la variabilité cardiaque devient
maximum par résonance. C’est physiologique et cette fréquence est
commune à l’espèce humaine. La résonance cardiaque à 6 respirations par
minute c’est celle qui en donnant la plus grande amplitude de la variabilité
cardiaque et induit la plus grande amplitude de l’équilibre entre le système
sympathique et parasympathique. Il se produit un équilibre parfait entre ces
deux systèmes. C’est l’état de cohérence cardiaque.
Les explications que je viens de vous donner sont très basiques et limitées
par le temps et la place dans ce livre. C’est bien sur un peu plus complexe
que cela, vous devez me croire sur parole, vous pouvez aussi consulter le
livre 36541 qui explique cette fréquence de résonance et ses bienfaits autant
physiologiques que psychologiques.
OPTIONS
Je l’écrivais en début de chapitre, les options ne sont pas nombreuses : elles
concernent essentiellement l’apprentissage de la respiration à 6 par minute.
Plusieurs options sont disponibles, l’objectif étant d’arriver les plus
rapidement possible à se mettre en cohérence cardiaque sans utiliser de
matériel. Je détaille ci-après les différentes méthodes par ordre croissant de
complexité de la méthode ou du matériel nécessaire.
Compter les secondes
C’est la méthode qui a été présentée au début de ce chapitre.
Prenez une montre, un téléphone, un ordinateur ou tout appareil qui
affiche les secondes. Il suffit ensuite d’inspirer pendant 5 secondes et de
d’expirer pendant 5 secondes. La résultante étant de pratiquer un cycle
respiratoire pendant 10 secondes soit 6 par minute ce qui est la base de la
cohérence cardiaque respiratoire.
C’est la méthode la plus simple mais elle mobilise l’attention qu’on
voudrait bien diriger sur la respiration. Vous pouvez commencer par
pratiquer ainsi mais vous aurez rapidement intérêt à poursuivre avec l’une des
autres méthodes qui suivent.
Compter les respirations
C’est le niveau suivant. L’attention est portée sur la respiration et non sur un
appareil qui égrène les secondes.
Prenez une minuterie ou tout ce qui peut sonner après une durée
déterminée. Réglez l’appareil sur 5 minutes. Déclenchez-le et ne le regardez
plus. Vous allez alors observer votre respiration et compter chaque
inspiration.
Au début de votre pratique, il est vraisemblable que vous ayez 40, 50
respirations pendant 5 minutes, c’est normal, c’est la fréquence respiratoire
normale. Si le nombre de respirations est supérieur à 30, la fois suivante vous
ralentirez un peu votre respiration et ainsi de suite jusqu’à ce que,
systématiquement, vous obteniez environ 30 respirations pendant les 5
minutes de l’exercice.
Pour aller plus vite : vous pouvez pratiquer deux à trois fois par jour ce
comptage des respirations et corriger à chaque fois. En général il faut une
vingtaine d’exercices avec correction pour arriver à trouver et à conserver la
fréquence respiratoire de 6 par minute. Je sais que ce n’est pas le contrat de 5
Minutes le Matin, mais c’est plus efficace.
Utiliser un guide respiratoire
Plusieurs guides existent pour vous aider au début à faire l’apprentissage de
cette régulation de la respiration à 6 respirations par minute. Des guides sont
publiés pratiquement tous les mois sur internet ou pour les téléphones dits
intelligents.
Pour trouver ces guides respiratoires vous pouvez utiliser un moteur de
recherche pour « cohérence cardiaque » ou vous pouvez vous rendre sur le
site où je liste des guides simples, gratuits si possible. Vous avez également
accès au guide que j’ai créé il y a plusieurs années et qui fut l’un des tout
premiers, le Respiroguide.
• http://www.coherencecardiaque.org
• http://vimeo.com/9869582
Au moment où j’écris ces lignes je peux déjà vous recommander :
• Respirelax, guide respiratoire gratuit, paramétrable et esthétique publié par
mes amis de la station thermale d’Allevard-les-Bains. Il est disponible pour
iPhone, iPad et iPod sur le site des applications de la marque à la pomme.
• Biobreathing, également sur le site pour iPhone et ses iCousins. Il n’a pas
l’esthétique du précédent mais possède l’avantage d’être audio également.
Vous pourrez pratiquer les yeux fermés avec des écouteurs par exemple.
• Respiroguide Pro, pour les appareils de type Androïd est un très beau et
très efficace guide respiratoire également. Il est disponible sur le site des
applications Androïd.
Cette liste n’est absolument ni complète ni exclusive, vous serez surpris de
la quantité et la qualité de matériel disponible.
Utiliser un logiciel de cohérence cardiaque
Il existe actuellement une demi-douzaine de logiciels en français pour PC ou
Mac (moins nombreux) qui comportent un guide respiratoire et un moyen de
suivre la qualité de la cohérence cardiaque. Leur prix varie en fonction de
leur complexité ou de leur utilisation personnelle ou professionnelle.
• Heart-Tracker est un excellent logiciel qui comprend un guide respiratoire
totalement paramétrable et un suivi de toutes les séances de cohérence
cardiaque. Des vidéos de démonstration sont sur le site de son distributeur :
http://www.equilibios.com.
• Neuroactive D-stress, logiciel québécois récent et prometteur, le meilleur
prix à ce jour. Il comprend une section consacrée à la cohérence cardiaque
avec un guide respiratoire basique mais efficace. Il est également visible sur
le site de son distributeur : http://www.equilibios.com.
• EmWave Desktop de la compagnie Heartmath qui a l’avantage d’être
utilisable sur PC et Mac : http://www.heartmath.com.
Consulter mon site http://www.coherencecardiaque.org.
VARIANTES
Il n’y a pas tellement de variantes pour la cohérence cardiaque ce qui a pour
avantage d’en simplifier la pratique.
C’est dans l’induction de la cohérence cardiaque qu’il est possible
d’introduire une variante après un certain temps de pratique. Lorsque vous
aurez acquis l’automatisme de la pratique de la cohérence cardiaque
respiratoire, vous pourrez alors la renforcer de plusieurs façons.
Le sourire
Lorsque vous ajoutez un sourire à votre visage, votre système nerveux capte
le message de l’émotion de plaisir qui s’y associe. Le corps fabrique alors des
hormones42 qui augmentent encore davantage l’efficacité de la cohérence
cardiaque, c’est simple et efficace.
Les pensées agréables
Pendant la séance de respiration, lorsque votre attention sera libérée du
décompte des secondes ou des respirations, vous pourrez alors ajouter une
pensée ou une émotion agréable en vous rappelant un moment heureux, un
plaisir intense, ou souvenir agréable de votre vie. De la même façon que le
sourire, le système nerveux capte l’émotion et influence la cohérence
cardiaque.
La gratitude, la bienveillance, la reconnaissance
Ce sont des émotions sociales dirigées vers les autres, un très fort ciment de
l’humanité. Ces émotions, comme le sourire qui est aussi une émotion
sociale, favorisent la qualité de la cohérence cardiaque. Lorsque vous serez
en cohérence cardiaque, vous pouvez penser très fort à une personne que
vous aimez, présente ou disparue, vers qui vous aimeriez envoyer votre
affection, votre amour, votre bienveillance et tous vos souhaits. Il vous
semble peut-être que c’est assez théorique ou ésotérique mais lorsque nous
enregistrons des courbes de cohérence cardiaque avec notre matériel
professionnel, nous pouvons constater la modification et l’amélioration de la
cohérence cardiaque lorsque les personnes induisent ces émotions.
Un conseil cependant : n’introduisez ces variantes que lorsque votre
pratique de cohérence cardiaque sera stable.
RESSOURCES
Les livres
• O’Hare, Cohérence cardiaque 365 (Thierry Souccar Éditions, 2012).
Ouvrage de base sur la pratique de la cohérence cardiaque respiratoire.
• Collectif, 6 ordonnances anti-stress (Thierry Souccar Éditions, 2010). 6
auteurs présentent leur stratégie antistress (homéopathie, exercice physique,
cohérence cardiaque, médicaments, relaxation, nutrition).
• O’Hare, Maigrir par la cohérence cardiaque (Thierry Souccar Éditions,
2008). La cohérence cardiaque dans la gestion émotionnelle du surpoids. Pas
une ligne sur les régimes, mais un complément essentiel par la gestion du
stress et des émotions.
• O’Hare et Phild, 2011, Intuitions (Thierry Souccar Éditions, 2011). La
cohérence cardiaque et d’autres exercices dans le domaine de l’intuition et de
la prise de décision. 31 exercices pratiques et progressifs.
• Cungi and Deglon, Cohérence cardiaque : Nouvelles techniques pour faire
face au stress (Retz, 2009). La cohérence cardiaque du point de vue de la
psychothérapie cognitive et comportementale.
• Childre et al., L’intelligence intuitive du cœur : La Solution HeartMath
(Ariane Editions, 2005). Traduction du livre de base de l’Institut Heartmath.
Les ateliers de formation
Formations professionnelles
• Institut Emnergie à Montréal
• Equilibios Formations à Montréal
• Essentia Conseils Paris
• Integrativa Belgique
• Institut de Médecine Intégrée Paris
• Ateliers en Roumanie et en Suisse
Tous les renseignements sur les sites suivants :
• http://www.equilibios.com
• http://www.emnergie.com
Ateliers grand public au Québec
Equilibios Formations : http://www.equilibios.com
Trouver un intervenant professionnel en cohérence cardiaque
Annuaire des Intervenants en Résonance Cardiaque, annuaire des praticiens
francophones : http://www.aireca.org.
39. Arythmie sinusale respiratoire : explications plus loin dans ce chapitre en page 95.
40. Baroréflexe : explications en annexe du livre pour les personnes curieuses, page 179.
41. O’Hare, Cohérence Cardiaque 365 : Guide De Cohérence Cardiaque Jour Après Jour.
42. Ocytocine en particulier.
VENDREDI : METTA MÉDITATION
PRÉSENTATION
La Méditation de Bienveillance. C’est volontairement que j’ai écrit
Méditation de Bienveillance en langue Pali43 pour susciter votre curiosité si
vous avez lu la table des matières. Metta signifiant bienveillance, ou encore
amour, ou plus précisément amour bienveillant, le sens premier étant amitié,
fraternité. La traduction par bienveillance pointe sur le fait qu’il s’agit d’un
amour inconditionnel et sans attachement.
Je suis né au Canada, ma langue maternelle est l’anglais, cette langue
comporte un mot similaire dont je ne trouve pas l’équivalent en français : le
mot « care ». Care, en anglais, comporte à la fois la notion de bienveillance,
la notion de soin dans le sens de prendre soin, d’être attentif. La metta
méditation est, pour moi, la méditation bienveillante, attentive et attentionnée
avec l’intention de prodiguer du bien.
Le nom complet est Metta bhavana, il s’agit d’un type de méditation
d’origine bouddhiste. Vous le savez, je désire rester en dehors des traditions,
des religions ou des pratiques ésotériques, nous avons cependant ici une
pratique de méditation enseignée depuis 2500 ans mais… qui a été reprise par
des chercheurs occidentaux et contemporains dont Mathieu Ricard44 et qui a
fait l’objet d’études cliniques intéressantes. Il s’agit d’un des domaines de la
méditation accepté et validé par les scientifiques.
La littérature traditionnelle bouddhique ne tarit pas d’éloges sur les effets
de la méditation metta, parmi ceux-ci, principalement l’amélioration du
sommeil et de la concentration, un effet positif sur les relations
interpersonnelles et une action favorable pour les douleurs dorsales et
lombaires (en particulier chez les personnes colériques). Au début il s’agissait
d’un antidote contre la peur. Les personnes qui pratiquent la méditation metta
sont aussi globalement plus heureuses.
La recherche contemporaine a confirmé la plupart de ces faits, une étude
de l’université de Stanford en Californie a confirmé l’amélioration notable
des relations interpersonnelles avec des exercices d’une durée de sept minutes
seulement ; une autre étude de l’université Duke en Caroline du Nord a
confirmé les résultats sur les douleurs dorso-lombaires ; une autre étude,
toujours de Caroline du Nord a montré que cette pratique augmente la
perception du bonheur ressenti et les scores de bien-être. Au total ce sont au
moins 27 études qui ont été publiées dans des journaux médicaux reconnus45.
La recherche sur les explications physiologiques montre que le fait de
penser à une personne en lui souhaitant du bien, en l’entourant d’une pensée
positive, modifie le fonctionnement de l’amygdale cérébrale, siège de la
gestion des émotions, cette pratique modifie également la variabilité de la
fréquence cardiaque prouvant ainsi l’augmentation de l’équilibre émotionnel
par le système nerveux autonome, elle réduit l’inflammation, le stress et les
conséquences de celui-ci.
INSTRUCTIONS EN RÉSUMÉ
• Installez-vous.
• Relaxez.
• Fermez les yeux.
• Déclenchez la minuterie.
• Portez successivement votre attention et intention bienveillantes vers 4
personnes :
• Vous, une personne chère, une neutre, une hostile.
• Prononcez trois fois les phrases avec sincérité :
- Que tu sois en sécurité et protégé.
- Que tu sois en bonne santé physique et mentale.
- Que tu sois heureux.
- Que tu vives une vie douce et paisible.
• Regroupez le quatuor en une séance de vœux collective.
• Revenez en douceur au moment présent.
EXPLICATIONS ET COMMENTAIRES
La méditation metta de bienveillance est la preuve que la pensée influe sur la
physiologie du corps. Les effets de cette pratique étudiés en
électroencéphalographie ont montré une augmentation significative des ondes
gamma qui ne sont pas habituellement présentes à l’état normal. Elles
témoignent d’une grande activité cérébrale, comme pendant les processus
créatifs ou de résolutions de problèmes. En 1977, Richard Davidson publia
une étude qui a montré que les méditants de bienveillance avaient des
signatures encéphalographiques distinctes même en dehors des séances de
méditation, comme si l’apprentissage leur conférait des aptitudes cognitives
(de réflexion) ou émotionnelles. La pratique régulière de la méditation de
bienveillance semble agir directement au niveau de l’amygdale cérébrale
pour moduler les émotions et affiner la perception.
La bienveillance et sa méditation renforcent la concentration et la
conscience corporelle, en particulier du rythme cardiaque et respiratoire. Elle
favorise également la sécrétion interne d’ocytocine qui est l’hormone de
l’attachement et de l’amour.
Le cœur lui-même a une sécrétion interne d’ocytocine venant renforcer
l’effet de cet état de compassion et d’empathie.
La compassion et l’empathie font du bien à ceux qui la donnent. Comment
vous êtes-vous senti la dernière fois que vous avez été poussé à donner de
l’argent à quelqu’un dans la rue qui vous a ému par son dénuement, comment
vous sentiez-vous après ? Dépossédé de l’argent ou, au contraire, le cœur
gonflé d’une certaine reconnaissance et de bien-être ?
Tous les effets positifs de cette pratique sont loin d’avoir été explorés par
la science moderne, elle n’en demeure cependant l’une des pratiques les plus
agréables et des plus puissantes.
OPTIONS
La méditation de bienveillance et la cohérence cardiaque
La méditation de bienveillance est la deuxième méditation centrée sur le
cœur. Hier vous avez pratiqué la cohérence cardiaque qui est l’utilisation de
la synchronisation cardio-respiratoire pour influencer favorablement le
système nerveux autonome et équilibrer les émotions. Aujourd’hui vous avez
utilisé le cœur métaphorique, la respiration du cœur, les souhaits du cœur, le
cœur bienveillant.
Les deux pratiques, cohérence cardiaque et méditation de bienveillance,
sont complémentaires et peuvent être associées simplement lorsque vous
aurez pris de l’indépendance par rapport à ce livre et ses exercices quotidiens
spécifiques.
La pratique de la cohérence cardiaque s’enrichit par l’association de
l’empathie et des vœux de sécurité, de santé, de bonheur et de sérénité. Vous
pouvez simplifier et raccourcir l’exercice pour le rendre compatible avec le
365 ou la pratique quotidienne.
Mettez-vous en cohérence cardiaque par la respiration, lorsque vous serez
prêt, associez les quatre mantras (je veux la sécurité, la santé, le bonheur et la
sérénité) pour quelqu’un que vous appréciez. Vous renforcerez de façon très
importante votre niveau de cohérence.
Si vous avez la chance de posséder un appareil de biofeedback pour la
cohérence cardiaque ou si l’un de vos intervenants professionnels en dispose,
n’hésitez-pas à vous enregistrer pour observer, à chaque fois, l’effet de la
metta, l’amour ou l’affection bienveillante sur la variabilité cardiaque et sa
courbe à l’écran. Pour avoir suivi des milliers de clients depuis une quinzaine
d’années par le biofeedback en cohérence cardiaque, je peux affirmer que la
pensée bienveillante est le meilleur et plus fidèle élément renforçant de l’état
de cohérence cardiaque.
VARIANTES
Les variantes sont nombreuses, elles sont toutes basées sur les objets de la
bienveillance. La plupart des religions la pratiquent pour les autres (amour
pour son prochain) ou pour Dieu.
Il existe aussi des variantes ou le méditant envoie sa bienveillance aux
quatre coins cardinaux.
RESSOURCES
La plupart des livres concernant la méditation citent la méditation de
bienveillance sous une forme ou une autre. Même s’il n’est pas
exclusivement consacré à la méditation de bienveillance, vous lirez avec
plaisir l’Art de la Méditation de Mathieu Ricard qui lui fait une très large
place.
43. Ancienne langue parlée jadis en Inde, un peu comme le latin pour nous. Rassurez-vous
Metta est le seul mot que je connaisse.
44. Matthieu Ricard, and Trinh Xuan Thuan, L’Infini Dans La Paume De La Main : Du Big
Bang À L’Eveil (Nil Editions - Fayard, 2000).
45. Source Pubmed le 14 juin 2012, recherche avec le mot-clé : loving-kindness.
46. Nocives et Novices ne sont-ils pas des anagrammes ?
SAMEDI : SCANNER DU CORPS
PRÉSENTATION
Il s’agit bien d’une méditation de concentration et de pleine conscience
utilisant le corps comme cible. Depuis le début de la semaine, j’ai hésité à
utiliser le mot « contemplation » pour pleine conscience en raison de la
dérive ésotérique que vous pourriez y lire. J’aimerais l’aborder ici.
Contemplation
Difficile de détacher ce mot de la religion et de la prière. Il s’agit pourtant
d’un mot profane à la base qui signifie « regarder avec admiration » dans son
origine grecque. Les Romains ont ajouté le temple au mot et il devint divin.
La contemplation est aussi associée à l’art, et je reprendrai à mon compte la
citation d’Émile Bernard47 dans « Propos sur l’art » : « Voir, opération de
l’œil. Observer, opération de l’esprit. Contempler, opération de l’âme.
Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l’art ».
Voir, l’un des 5 sens qui nous relie au monde, c’est physiologique et
corporel. Observer, c’est y ajouter la pensée, la réflexion, l’esprit, c’est
psychologique. Contempler, le troisième stade englobe le monde des
émotions et des sentiments, l’âme.
Pourquoi ce préambule ? Lorsque vous arriverez à contempler votre corps,
comme une œuvre d’art, vous aurez fait un grand pas vers l’acceptation de
soi, la sérénité et le calme. Le scanner du corps c’est voir, observer et
contempler le temple de votre esprit et de votre âme. Le scanner du corps est
une opération, un processus au même titre que toutes les méditations simples
que je vous propose pour cette initiation.
La pratique régulière du scanner du corps présente plusieurs avantages que
vous remarquerez très rapidement.
Retrouvez le contact avec votre corps
Vous pensez vivre dans votre tête, vous avez l’impression que tout se passe
dans votre boîte crânienne, ce super ordinateur qui régit le tout et réagit pour
tout, le corps ne servant qu’au déplacement, à l’intendance et à la
reproduction. Le système nerveux central se trouve bien, pour sa base de
commande, dans le cerveau. Le système nerveux autonome qui gère la
totalité des régulations de votre corps, lui, est partout. La santé, la vie, les
émotions, les sentiments, les régulations de vos fonctions de base, tout cet
ensemble est géré par le système nerveux autonome réparti dans tout votre
corps, tous vos organes. Retrouver le contact avec le corps, c’est être au plus
près du système qui vous maintient en vie. Écoutez ce que vos cellules ont à
vous dire, tenez compte des messages émotionnels et sensitifs que le corps
vous envoie.
Focalisation et expansion
L’entraînement au scanner du corps permet de pratiquer de la gymnastique à
votre attention. Vous allez vous focaliser sur un tout petit bout d’orteil, perdu
au fond de votre pied puis, par la puissance de l’exploration de pleine
conscience vous aller zoomer vers le corps en entier et repartir vers ce
minuscule point dans votre dos qui démange. Cette capacité de zoomer et de
dézoomer vous sera d’un grand secours dans de nombreux autres domaines
de la vie quotidienne. Maîtrisez votre attention et sa capacité de focalisation.
C’est la focale de leurs objectifs que les photographes manipulent pour
obtenir le parfait cadrage. Focale, focalisation variable.
Relâchement émotionnel
Relâchement et relaxation ont la même signification. Les prisonniers sont
relâchés ou relaxés. Les tensions et les effets du stress s’accumulent dans
votre corps et pas seulement dans la tête. Lorsque vous êtes tendus, vous avez
mal au dos, des palpitations, des tremblements, une boule dans le ventre, etc.
En dehors des migraines, les signes de tension émotionnelle sont surtout
corporels. Le scanner du corps permet ce repérage et l’attention portée à
l’emplacement dysfonctionnel, le relâchement que l’attention et la pleine
conscience procurent peut suffire à détendre à libérer. La pleine conscience,
lorsqu’elle s’accompagne de contemplation, apporte de la bienveillance et de
l’empathie favorable à la guérison et aux soins48.
Le corps comme baromètre
Le baromètre évalue la pression atmosphérique environnante et ses
changements dans le but de prédire le temps qu’il aurait dû faire. Pratiquer
régulièrement un scanner du corps c’est comme utiliser un baromètre ou un
tensiomètre pour évaluer où en est le niveau de pression ou de tension
aujourd’hui. Tout changement permettrait de prendre des mesures
préventives et d’éviter que les tensions accumulées ne deviennent des orages
ou des ouragans de santé.
Dernière précision avant d’en venir à la pratique, vous aurez l’impression
de suivre la même progression que nous avons faite pour la relaxation
progressive de Jacobson, les parties du corps et la progressivité sont bien les
mêmes, les instructions sont différentes. Vous trouverez néanmoins que la
pratique consciencieuse du scanner du corps aura un effet de relaxation
induit. Penser avec bienveillance à un organe lui fait déjà du bien.
INSTRUCTIONS EN RÉSUMÉ
• Décidez du temps consacré au scanner.
• Réglez le minuteur en conséquence.
• Décidez quelle(s) partie(s) du corps vous allez scanner.
• Installez-vous.
• Déclenchez le minuteur.
• Fermez les yeux.
• Suivez votre respiration consciencieusement pendant plusieurs cycles.
• Rendez-vous à l’extrémité inférieure de la partie du corps que vous allez
scanner.
• Faites-en un état des lieux complet, conscient avec bienveillance, explorez
tous les recoins.
• Envoyez votre respiration dans la partie concernée à l’expiration.
• Récupérez votre respiration de la partie concernée à l’inspiration.
• Terminez la partie concernée.
• Explorez le dos en partant de l’assise jusqu’au cou.
• Explorez la tête en commençant par le visage.
• Balayez tout votre corps avec la respiration jusqu’à ce que le minuteur vous
interrompe.
• Revenez au moment présent en ouvrant les yeux doucement.
EXPLICATIONS ET COMMENTAIRES
La qualité et la réussite de la pratique vont dépendre de votre capacité à
soutenir votre attention exclusivement sur un emplacement précis du corps,
minuscule ou global. N’ayez pas peur de passer du temps, tout le temps
nécessaire sur une petite partie de votre corps, c’est peut-être la première fois
de votre vie que vous vous intéressez à ce point à un ongle ou à la surrénale
droite. L’attention et la pleine conscience avec le corps pour cible sont
remarquables pour la sensation de relâchement, de calme et de sérénité qui
suit l’exercice. En 2006, une étude réalisée à l’université McGill de Montréal
a démontré que la pratique de la méditation du scanner du corps était
supérieure à de nombreuses autres techniques de relaxation. Il s’agit d’une
pratique qui a des effets puissants de relaxation mais aussi des effets très
importants dans l’acquisition de l’attention et de la pleine conscience.
La pratique régulière du scanner du corps a d’autres applications, l’une
d’entre elles est utilisée dans la gestion de la prise de décisions, elle est
abordée dans mon précédent livre « Intuitions ».
OPTIONS
De nombreuses options ont été décrites dans la plupart des livres actuels qui
traitent de la méditation ou de la pleine conscience. Elles concernent surtout
la posture (couchée ou debout), l’ordre dans lequel les organes sont explorés
(commencer par le haut ou par le bas), utiliser un mouvement léger pour
amener la partie du corps plus facilement à la conscience ou la notion de
scanner corporel express (scanner un endroit limité du corps en raison de
l’absence de temps pour faire un scanner complet).
VARIANTES
La seule variante proposée ici51 peut ne pas intéresser tout le monde car elle
fait appel à la notion des chakras, notion qui me rebutait moi aussi, il n’y a
pas très longtemps car elle heurtait ma conception occidentale de la
physiologie. Je me suis soigné, je vais mieux et j’ai intégré la notion des
chakras avec bonheur. Libre à vous de vous y intéresser aussi.
L’exploration par la méditation du scanner corporel a été utilisée depuis
l’aube de la méditation par l’exploration des 7 chakras.
Selon la tradition indienne, les chakras sont des centres d’énergie en forme
de disques (c’est d’ailleurs la signification de chakra en sanskrit), comme le
soleil. Cette présentation a été reprise par l’acupuncture chinoise, le reiki52 ou
d’autres traditions thérapeutiques. Certains auteurs de médecine occidentale53
ont assimilé les chakras à certains organes endocrines54 ou à des plexus
nerveux55. Les chakras sont situés sur une ligne verticale centrale. Entrez le
mot chakra dans n’importe quel navigateur et vous aurez immédiatement des
images de leur représentation (en superposition d’un bonhomme en position
du lotus bien sûr).
La présentation ci-dessous n’est absolument ni exhaustive ni exclusive, il
s’agit simplement d’un aperçu d’un type de méditation des chakras56 parmi
de nombreux autres.
Je ne suis pas un spécialiste mais j’ai pratiqué cette focalisation corporelle
du scanner avec plaisir et efficacité.
Partons à la découverte des 7 chakras. La pratique habituelle prend environ
une demi-heure, car les chakras sont explorés de bas en haut puis de haut en
bas en consacrant 2 à 3 minutes chaque fois. Je présente ici une version hyper
simplifiée qui allie la focalisation sur l’endroit, la couleur qui lui correspond
et, si vous le voulez, le son associé.
1er chakra : le chakra de la base (muladhara)
Il se situe au niveau du plexus pelvien (entre l’anus et les parties génitales).
C’est la base, le solide, c’est lui qui crée la cohérence des six autres chakras.
Portez votre attention sur cette région. Imaginez une lumière de couleur
rouge qui se superpose à cet emplacement. Sentez la vibration de la lumière
et sa chaleur. Vous pouvez prononcer le son LAM de façon répétée en même
temps. Vous pouvez aussi utiliser l’expression positive qui lui correspond en
la répétant : « Je suis en sécurité, confortable chez moi, dans le monde et dans
mon corps ».
2ème chakra : le chakra du Hara (swdhistana)
Déplacez doucement la lumière rouge vers le haut jusqu’au chakra du Hara.
Il se situe au niveau du ventre à 3 cm sous le nombril et au niveau de la
dernière lombaire et 1ère vertèbre sacrée.
Portez votre attention sur cette région. Imaginez la lumière rouge qui passe
doucement à l’orange et qui se superpose à cet emplacement. Sentez la
vibration de la lumière et sa chaleur. Vous pouvez prononcer le son VAM de
façon répétée en même temps. Vous pouvez aussi utiliser l’expression
positive qui lui correspond en la répétant : « Je suis être créatif, émotionnel et
sexuel ».
3ème chakra : le chakra du plexus solaire (manipura)
Déplacez doucement la lumière orange vers le haut jusqu’au chakra du plexus
solaire situé comme son nom l’indique au niveau du plexus solaire (au creux
de l’estomac) et au niveau de la 1ère et 2ème vertèbre lombaire.
Portez votre attention sur cette région. Imaginez la lumière orange qui
passe doucement au jaune et qui se superpose à cet emplacement. Sentez la
vibration de la lumière et sa chaleur. Vous pouvez prononcer le son RAM de
façon répétée en même temps. Vous pouvez aussi utiliser l’expression
positive qui lui correspond en la répétant : « Je me fais confiance, je fais
confiance aux autres ».
4ème chakra : le chakra du cœur (anahata)
Il se situe au niveau du plexus cardiaque, niveau poitrine il est en résonance
avec la 4ème vertèbre dorsale.
Portez votre attention sur cette région. Imaginez la lumière jaune qui passe
doucement au vert et qui se superpose à cet emplacement. Sentez la vibration
de la lumière et sa chaleur. Vous pouvez prononcer le son YAM de façon
répétée en même temps. Vous pouvez aussi utiliser l’expression positive qui
lui correspond en la répétant : « Je sais aimer et je mérite d’être aimé ».
5ème chakra : le chakra de la gorge (vishuda)
Il se situe au niveau du plexus carotide (la gorge) et correspond à la 7ème
vertèbre cervicale.
Portez votre attention sur cette région. Imaginez la lumière verte qui passe
doucement au bleu et qui se superpose à cet emplacement. Sentez la vibration
de la lumière et sa chaleur. Vous pouvez prononcer le son KAM de façon
répétée en même temps. Vous pouvez aussi utiliser l’expression positive qui
lui correspond en la répétant : « J’ai parfaitement le droit d’exprimer ma
vérité ».
6ème chakra : le chakra du troisième œil (ajna)
Il se situe au niveau de l’épiphyse, entre les deux sourcils.
Portez votre attention sur cette région. Imaginez la lumière bleue qui passe
doucement à l’indigo et qui se superpose à cet emplacement. Sentez la
vibration de la lumière et sa chaleur. Vous pouvez prononcer le son OM de
façon répétée en même temps. Vous pouvez aussi utiliser l’expression
positive qui lui correspond en la répétant : « Je vois les choses clairement ».
7ème chakra : le chakra coronal (sahasrara)
Il se situe sur le dessus du sommet de la tête.
Portez votre attention sur cette région. Imaginez la lumière indigo qui
passe doucement au blanc lumineux et qui se superpose à cet emplacement.
Sentez la vibration de la lumière et sa chaleur. Vous pouvez prononcer le son
SI de façon répétée en même temps. Vous pouvez aussi utiliser l’expression
positive qui lui correspond en la répétant : « Je suis ».
C’est donc une autre façon, plus exotique, de focaliser votre attention et
votre méditation sur des points importants de votre corps.
L’objectif n’étant pas ce que vous observez, mais la façon dont vous
l’observer avec attention, pleine conscience et bienveillance.
RESSOURCES
Il n’y a pas, à ma connaissance et à ce jour, de livre traitant du scanner
corporel. Cette méthode de méditation est incorporée à la plupart des livres
de base sur la méditation.
De nombreux sites internet proposent des méditations guidées de scanner
du corps, scanner corporel ou balayage du corps. En voici un pour référence :
http://www.cps-emotions.be/mindfulness/materiel-mindfulness.php.
Quelques livres sur les chakras
• Charles Webster Leadbeater, Les Chakras : Centres De Forces, 7e éd
(Adyar, 1996).
• Didier Pannaci, Les Sept Chakras, Mémoire de Psychopathologie (1982).
• Charles-Rafaël Payeur, Les Chakras : symbolisme et méditation (Ed. de
l’Aigle, 1999).
Je vous invite aussi à visiter mon site web où je mettrai en place des liens
et des ressources au fur et à mesure que vous m’en informerez :
http://www.coherencecardiaque.org. Je vous demanderai juste de la patience
pour les mises à jour, elles prennent largement plus que 5 Minutes le Matin.
47. E. Bernard, Propos Sur L’Art (Seguier (Nouvelles ed.), 1994).
48. La méditation de bienveillance, c’était hier mais elle s’applique à votre corps
également.
49. N’attendez pas à ce que je parle d’une usine à gaz en évoquant la complexité du tube
digestif !
50. Richement innervé : possédant de nombreux nerfs.
51. Faute de place, le sujet est tellement vaste et passionnant.
52. Méthode japonaise basée sur des « soins énergétiques » par les mains ou à distance.
53. Steven Sturgess, Gary Osborn et C.W. Leadbeater entre autres.
54. Organe endocrine : organe qui sécrète une hormone pour l’intérieur du corps.
55. Le plexus solaire correspond à l’un des chakras.
56. Librement adapté de la méditation Bhuta Shuddi.
DIMANCHE : MARCHE MÉDITATIVE
PRÉSENTATION
Les méditations des jours précédents sont dites statiques, basées sur
l’immobilité, le calme, l’attention tranquille. La marche méditative est une
méditation active, une méditaction. Il n’est pas possible de faire un tour des
méditations sans présenter cette marche qui, pour de très nombreux
pratiquants, est l’une de leurs préférées. Dans les monastères et les centres où
la méditation est pratiquée, la marche méditative sert souvent d’intermède
aux séances de méditation assise.
L’homme est animal, le règne des être animés, de mouvement, du latin
animus, principe vital. L’homme est mouvement, c’est aussi une pensée avec
des jambes : un dessein animé. La méditation cible le corps, l’esprit, les
pensées et le mouvement. La marche méditative est la forme la plus simple de
méditation en mouvement.
Je l’ai mise à la fin de la semaine car je pensais à la marche dominicale
mais aussi parce qu’elle puise dans les 6 autres pratiques de début de semaine
les éléments qui la rendent puissante.
La marche méditative c’est de la concentration, de la pleine conscience, de
la respiration, de la conscience corporelle et de la bienveillance.
Les différences entre les méditations statiques, la marche méditative et
autres méditations actives sont assez évidentes : les yeux sont ouverts, il faut
bien éviter les obstacles. L’attention n’est plus dirigée exclusivement vers
l’intérieur mais aussi vers l’environnement. Vous prendrez une pleine
conscience d’éléments externes qui ne sont pas présents à votre position de
méditation à la maison : le vent, le soleil, les parfums, les sons de la nature et
des êtres humains. La pratique de la marche méditative est un apprentissage
de l’équilibre : équilibre de la posture, équilibre de la respiration, équilibre
entre les sensations internes et externes.
La différence la plus flagrante pour les débutants concerne la conscience
corporelle. Il est beaucoup plus simple d’être conscient d’un corps en
mouvement, les comparaisons sont plus faciles à faire qu’en position assise
où la conscience corporelle est plus subtile. Lorsque vous aurez pris
l’habitude de pratiquer la marche méditative vous pourrez aisément l’intégrer
à votre vie quotidienne avec beaucoup de bénéfices.
La marche méditative que je présente est plus adaptée à l’extérieur qu’à
votre endroit propice à la méditation statique. Elle peut aussi être pratiquée à
l’intérieur, vous le verrez à la section des options (lire page 150).
INSTRUCTIONS EN RÉSUMÉ
• Mettez-vous debout.
• Stabilisez-vous et prenez conscience de cette position.
• Focalisez votre attention sur la respiration et stabilisez votre attention.
• Rejoignez les mains, devant ou derrière vous. Oubliez-les.
• Commencez à porter votre attention sur le pied droit, levez-le, avancez-le,
posez-le doucement et ressentant chaque muscle chaque sensation des
vêtements, des chaussures, de la plante du pied, de la réaction du sol.
• Enchaînez doucement le pied gauche avec la même attention et
concentration.
• Lorsque vous aurez remarqué que votre attention a quitté la marche,
ramenez-la doucement sur elle. Vous pouvez prendre le temps de contempler
l’objet de votre distraction, sans jugement, sans passion, avant de revenir en
douceur à votre marche.
• Petit à petit, incorporez la conscience respiratoire à la marche et
synchronisez-les au rythme le plus confortable pour vous.
• Si vous êtes à l’intérieur, arrivé au mur, observez chaque mouvement
nécessaire pour le retournement. Il s’agit d’un mouvement complexe digne
d’intérêt et d’observation.
• Lorsque le temps sera passé, arrêtez-vous doucement.
• Stabilisez votre position.
• Revenez à la respiration.
EXPLICATIONS ET COMMENTAIRES
De nombreuses personnes ont de la difficulté à considérer la marche
méditative comme une « véritable » méditation, tout simplement parce que
l’imagerie populaire nourrie d’illustrations orientales de méditants ou de
yogis laisse croire que l’immobilité est un prérequis. Il en est de même pour
la position du lotus, synonyme de méditations pour beaucoup.
Faites l’expérience : lancez une recherche d’images sur internet avec le
terme « méditation » et vous verrez des pages complètes de lotussophiles. Je
viens de faire l’expérience, sur les 50 premières images 47 sont des personnes
en position dite du lotus, 2 sont des fleurs de lotus et 1 représente une goutte
d’eau qui tombe57. La position du lotus n’est qu’une des postures possibles
parmi d’autres. Et tous les textes anciens évoquant la méditation font état de
la méditation marchée, la marche méditative. Toute marche peut devenir
méditation avec de l’intention, de l’attention et de la conscience et
l’émerveillement d’une première fois.
La mésinterprétation vient certainement du fait qu’on s’attend à une
représentation d’un phénomène externe, visible alors que la méditation est un
processus interne. Il n’y a rien de contradictoire avec les indications de
posture qui sont proposées dans le seul but d’atteindre la plus grande
attention et pleine conscience interne.
OPTIONS
La marche méditative en ville
Vous aurez l’image d’une marche méditative dans une forêt et ses
bruissements, sur une plage rythmée par le balancement de votre sac de plage
et le ressac des vaguelettes, un sentier de montagne, un chemin de
Compostelle. Avez-vous essayé de pratiquer en plein centre ville ? C’est un
bien plus puissant exercice qui vaut le détour.
L’objectif étant de maintenir l’attention et la pleine conscience malgré les
distractions des attractions environnantes. En ville, les attractions sont bien
mises en évidence par les publicitaires, les distractions par les passants, les
véhicules et tout ce qui fait l’animation citadine. Pratiquer la pleine
conscience en marchant en ville est une expérience réjouissante. Petit à petit,
vous découvrirez que prendre de la distance quel que soit l’environnement est
une compétence émotionnelle, corporelle et psychologique importante.
La marche méditative en intérieur
Je vous encourage à pratiquer votre exercice à l’extérieur, le dimanche, ou un
autre jour ; les occasions ne manqueront pas. La marche méditative peut être
pratiquée dans la pièce où se trouve votre petit sanctuaire de méditation
habituel. Tout est plus petit, plus lent, plus attentif.
Choisissez la plus grande largeur de la pièce que vous arpenterez. Mettez-
vous debout, portez votre regard 2 à 3 mètres devant vous, laissez le regard
posé sans rien fixer de précis. Ensuite, suivez les instructions pas à pas,
lentement, avec délectation, avec attention.
Décortiquez chaque mouvement en prenant conscience de chaque groupe
musculaire, chaque sensation épidermique, chaque pression sous vos pas. Dès
que vous vous rendrez compte que votre attention n’est pas sur la marche,
constatez, acceptez simplement le fait et reprenez votre arpentage ralenti.
Lorsque vous arriverez près du mur d’en face, arrêtez-vous en douceur,
prenez conscience de votre position droite comme vous l’avez fait en début
de méditation. Tournez-vous lentement et observez chacun des mouvements
nécessaires pour faire ce demi-tour : le mouvement ainsi décortiqué est
complexe et l’enchaînement fascinant. Le demi-tour fait, repartez dans l’autre
sens, lentement, consciemment, jusqu’à ce que la minuterie vous informe de
la fin de la marche.
Le Qi Gong
Il s’agit d’une gymnastique traditionnelle chinoise et une science de la
respiration, fondée sur la connaissance et la maîtrise de l’énergie vitale, et
associant mouvements lents, exercices respiratoires et concentration. Cette
gymnastique est aussi une méditation active, les mouvements sont
décomposés, conscients. Les mouvements des Qi Gong peuvent servir de
support d’une pratique régulière. Les mouvements sont tellement diversifiés
qu’il est possible d’avoir une infinité de méditations différentes intéressant
tous les groupes musculaires et le corps en entier.
VARIANTES
La marche afghane
On doit cette découverte au français Édouard Stiegler. Dans les années 1980,
il travaillait à Kaboul pour une mission d’assistance économique de l’ONU.
Un jour, il a vu débarquer des chameliers qui venaient de parcourir 700 km à
pied en 12 jours. Soit presque un marathon et demi par jour ! Ces hommes
avançaient avec une ardeur que rien ne semblait pouvoir infléchir. Il s’est mis
à les observer, afin de comprendre comment ils parvenaient à cheminer sans
fatigue. À son retour aux États-Unis, il a publié un ouvrage intitulé
Régénération par la marche afghane58. Cette pratique a aussi été appelée
respiration synchronisée.
Il s’agit d’une pratique particulière de synchroniser la marche avec la
respiration tout en adoptant une attitude de pleine conscience.
Le rythme conseillé pour un terrain plat est le suivant : inspirer par le nez
sur les trois premiers pas. Garder l’air dans les poumons sur le quatrième pas.
Expirer ensuite sur les trois pas suivants, toujours par le nez. Laisser les
poumons vides sur le quatrième pas. Et recommencer. Selon votre forme du
moment, vous pouvez respirer sur un cycle de trois, quatre ou cinq pas. Pour
commencer, entraînez-vous sur une distance de 500 mètres, puis allongez la
distance progressivement. Voilà pour le côté technique. Le reste rejoint la
marche méditative décrite ici.
La marche afghane prend de l’ampleur en Occident, elle a le mérite d’être
simple à apprendre, simple à pratiquer. La synchronisation de la respiration et
de la marche entraîne forcément la variabilité cardiaque à sa suite. Pour avoir
pratiqué des enregistrements de variabilité cardiaque chez les marcheurs de
marche afghane j’ai pu constater que celle-ci peut s’apparenter à une pratique
de cohérence cardiaque en marchant.
Manger en pleine conscience
Je n’ose l’appeler la mâche méditative !
Cette méditation emploie aussi le mouvement, celui de manger et toutes
les sensations qui l’accompagnent. Il s’agit d’une méditation active et une
pleine conscience très riches des 5 sens. Je l’ai souvent recommandée dans
l’accompagnement des personnes en désaccord avec leur poids corporel. La
conscience de l’alimentation est l’une des bases d’une meilleure régulation
des prises alimentaires59. Plusieurs livres ont été publiés sur le sujet, l’un par
Thich Nhat Hanh l’un des principaux initiateurs du renouveau de la
méditation en Occident.
Voici en très rapide résumé une pratique simple de pleine conscience en
mangeant :
• Prenez une orange. Tout aliment peut être utilisé mais préférez les produits
naturels qui ont une texture, une couleur, un goût, un parfum et aussi ceux qui
font un bruit particulier lorsqu’ils sont épluchés ou mâchés. L’objectif est de
savourer chaque sens et chaque sensation produite par l’aliment.
• Posez l’orange sur votre main, vous allez l’explorer comme si vous n’en
aviez jamais vu ou goûté. Tous les sens seront utilisés. Commencez à
éprouver la faim visuelle pour cet objet, observez et décrivez sa couleur, sa
texture. Passez à son parfum, humez le fruit, éprouvez la faim de son parfum,
une touche de désir olfactif. Sentez-le à plusieurs reprises, imitez les
sommeliers, appréciez les arômes. Prochaine étape : le toucher avec la peau.
Touchez le grain, roulez-le délicatement dans la main, comment est sa peau ?
Commencez à l’éplucher, vous sentez ce parfum d’agrumes ? Les petites
éclaboussures dans les yeux ? La face un peu rugueuse de l’écorce interne ?
Détachez un quartier, doucement en pleine conscience. Toujours dans le
domaine de l’évaluation du toucher, mordez dans le quartier d’orange et
gardez le morceau en bouche sans mâcher ou avaler. Explorez-le avec la
langue, tournez-le dans la bouche. Mordez ensuite. Mâchez en savourant
chaque mouvement de mastication, profitez des arômes et des saveurs en
bouche. Je vous invite à savourer les deux livres cités ci-contre à la section
ressources.
Pour la petite histoire de ce livre : l’été dernier, à Cape Cod, lorsque
j’écrivais son préambule, j’étais assis en méditation face à l’océan Atlantique
(lire page 9). Le soleil se levait, il ressemblait à une tranche d’orange, un
quartier de fruit émergeant de l’eau. Je venais de terminer le livre de Thich
Nhat Hanh60 qui comporte un quartier d’orange en couverture, j’eus alors
envie de nommer le livre que j’étais en train d’imaginer et que vous tenez en
mains : les matins orange. Le titre a pris des chemins différents pour devenir
5 Minutes le Matin. Pour moi, il restera le fruit d’un magnifique matin orange
sur la baie de Provincetown, en Nouvelle Angleterre.
C’est dans cette nature-là que la méditation prend tout son sens. Je
pratique tous les jours, dans mon bureau, loin de l’Atlantique, mais la même
sérénité m’imprègne et m’enveloppe par la pratique de l’attention et de la
pleine conscience.
J’entends encore les goélands à chaque fois que je mords dans un quartier
d’orange. Le doux amer de ce goût d’agrumes et d’embruns me ramène à mes
plus belles méditations.
RESSOURCES
La marche méditative
Je n’ai pas trouvé de livre publié sur la marche méditative alors que la plupart
des livres consacrés à la méditation en font état. Tous les textes anciens la
citent comme essentielle, c’est peut être trop simple, trop naturel.
• Bodian, Zen ! La Méditation Pour Les Nuls (First, 2005). L’un des livres
profanes (non ésotérique, non spirituel et non religieux) que je trouve le plus
exhaustif. Un pavé, et sous ce pavé, la page qui vous fera comprendre et
saisir une subtilité, une notion. Je regrette que l’éditeur se soit senti obligé
d’ajouter zen avant méditation. Ce mot n’existe pas dans la version anglaise,
il n’est pas nécessaire. Le zen est une pratique faisant partie de la méditation
mais ce n’est pas toute la méditation.
• Stiegler, Régénération Par La Marche Afghane - La Respiration Au Service
De La Santé (Guy Tredaniel, 2011).
Mangez en pleine conscience
• Tchich Nhat Hanh, Savourez (Guy Tredaniel, 2011). Un savoureux livre
écrit par l’un de ceux qui ont participé à l’introduction et la popularisation de
la méditation et de la pleine conscience en Amérique du Nord. Tous les livres
de Tchich Nhat Hanh sont à recommander, fortement empreints de l’esprit
bouddhique. L’auteur, moine bouddhiste, a réussi le tour de force de concilier
l’Occident et les traditions orientales de méditation.
Qi Gong
Plus de 300 livres consacrés au Qi Gong sont répertoriés sur Amazon et à la
FNAC en français, le choix est vaste, parmi ceux-ci j’en ai sélectionné deux :
• Davina Devor, Le Guide Pratique Du Qi Qong (Marabout, 2011).
• Philippe Gouédard, Le Qi Gong (Eyrolles, 2010).
57. Recherche sur Google Images avec le mot « méditation » réalisée le 3 janvier 2013.
58. Édouard G. Stiegler, Régénération Par La Marche Afghane - La Respiration Au Service
De La Santé (Guy Tredaniel, 2004).
59. David O’Hare, Maigrir Par La Cohérence Cardiaque (Thierry Souccar Editions,
2008).
60. Thich Nhat Hanh, Savourez (Tredaniel, 2011).
LES OMIS
LA MÉDITATION TRANSCENDANTALE
Conçue en 1955 par Maharishi Mahesh Yogi, la méditation transcendantale
est une technique de méditation d’origine indienne qui a été simplifiée,
occidentalisée, structurée et formalisée. Elle est pratiquée par plusieurs
millions de personnes dans le monde entier. Il s’agit d’une technique mentale
de relaxation et de développement de la conscience sans concentration ou
contemplation. Elle se pratique avec l’aide d’un mantra dépourvu de
signification transmis par un instructeur formé à la méthode. Comme pour
toute variante de méditation les principes de base sont similaires, la
différence réside dans la proportion de concentration, d’attention, de pleine
conscience et de rituels associés.
Je n’ai pas développé davantage cette méthode ici par la nécessité qui est
requise de suivre une formation reconnue par un instructeur formé, ce que je
ne suis pas. J’ai privilégié les méthodes que vous pouvez auto-apprendre dans
un premier temps.
La méditation transcendantale obtient de très bons résultats physiologiques
et psychologiques du même ordre que les autres pratiques que je cite ici sur
sept jours.
La méditation transcendantale a été mise en place dans des prisons, des
écoles, elle a largement été défendue par des personnalités du spectacle et du
cinéma, elle possède aussi ses partis politiques et ses écoles. La part de
l’ésotérique est assez importante.
LES MANTRAS
Les mantras sont des mots ou des sons qui sont chantés ou vocalisés à voix
haute pendant la méditation. Le son devient alors l’objet de la focalisation et
de la conscience. En yoga, le son Om est largement utilisé car il entraîne une
vibration profonde corporelle qui facilite la concentration sur celui-ci. J’ai
présenté d’autres sons d’induction à la méditation lors de la présentation des
chakras (lire page 134).
La plupart des livres généralistes que je cite dans celui-ci font référence
aux mantras, en voici un qui leur est entièrement consacré : Radha, Les
Mantras Paroles De Pouvoir (Maisnie Tredaniel, 1997).
LE ZEN
Mot courant, parfois tellement vite qu’il est difficile d’en saisir le sens
originel. La pratique du zen est plutôt un état d’esprit et un ensemble de
pratiques rituelles Le zen, remonte à l’expérience du Bouddha Shakyamuni,
qui réalisa l’éveil en posture de zazen au Ve siècle avant notre ère. Cette
expérience s’est transmise sans interruption, de maître à disciple, formant
ainsi la lignée Zen. Son aspect culturel et folklorique est connu en Occident
depuis le début du XXème siècle à travers différentes pratiques telles que les
arts martiaux, la cérémonie du thé, l’art de l’arrangement floral ou les
célèbres jardins japonais, etc. Mais bien que la profondeur de sa philosophie
et la pureté de son esthétique aient souvent séduit les artistes, les écrivains et
les philosophes, cela n’a jamais donné naissance à une réelle pratique.
En fait la pratique du zen, en ce qui concerne la méditation repose sur le
zazen. C’est la respiration assise dans la posture traditionnelle du lotus,
pratiquée par l’être humain depuis la préhistoire. Zazen n’est ni une théorie,
ni une idée, ni une connaissance à saisir par le cerveau. C’est uniquement une
pratique qui serait antérieure au Bouddhisme qui intégra sa position assise.
La respiration zen est celle dite Anapanasati que nous avons vue pour la
concentration de la respiration, elle ne peut surgir que d’une posture correcte.
Elle vise avant tout à établir un rythme lent, puissant et naturel basé sur une
expiration douce, longue et profonde. L’air est rejeté lentement et
silencieusement par le nez, tandis que la poussée due à l’expiration descend
puissamment dans le ventre. À la fin de l’expiration, l’inspiration se fait
naturellement.
L’attitude de l’esprit, assis en zazen, on laisse les images, les pensées, les
formations mentales surgissant de l’inconscient passer comme nuages dans le
ciel – sans s’y opposer, sans s’y accrocher. Comme les reflets dans un miroir,
les émanations du subconscient passent, repassent et s’évanouissent.
Vous avez reconnu les racines de ce que nous avons exploré, on ne peut
donc pas dire que le zen et le zazen aient été tellement omis ici. Vous avez
appris le zazen. Bien que le zen soit décrit comme se passant d’écritures ou
de dogmes, ceux-ci sont nombreux et complexes. Cette complexité de
compréhension réside dans la subtilité de ce Sûtra du Lanka lui-même qui
insiste sur la nécessité des écritures d’une part, et sur la nécessité d’autre part
de ne pas leur accorder de valeur absolue.
FRUSTRATION ET CONCLUSION
LA CIBLE
Pour la concentration, il s’agit de miser toute son attention sur un objet défini,
sans interruption. Toute dérive, toute distraction est corrigée en douceur dès
qu’elle est constatée. Pour la pleine conscience, la cible est l’observateur lui-
même et son ressenti de l’expérience qu’il vit au moment présent.
La concentration, c’est la loupe qui concentre l’énergie et la focalise. La
pleine conscience, c’est un instantané de l’observateur qui regarde au travers
de la loupe pour voir ce qui a été découvert. La pleine conscience observe des
deux côtés de la loupe, sans jugement, place les objets dans le temps présent,
révèle les pensées, les sentiments, les raisons profondes.
Sans l’apprentissage de la concentration profonde, la pleine conscience
reste superficielle, sans puissance.
LA PRATIQUE
La concentration est un apprentissage long, progressif et difficile. Les
traditions millénaires ont construit des monastères et des lieux de méditation,
établi des règles draconiennes, limité le bruit, bâillonné la parole, instauré des
interdits, isolé les sexes, supprimé la possession pour que la main experte qui
tient la loupe ne tremble pas et ne soit pas distraite. La pleine conscience est
une observation simple, elle n’a pas besoin d’un environnement protégé. Elle
est libre de tout observer, ce qui survient pendant la méditation, les pensées
négatives comme les positives : l’envie, la joie, la jalousie, le plaisir, la
colère, la bienveillance, le désir. Le méditant n’a pas à se forcer à ne pas aller
vers les distractions, il les observe, les accepte et les laisse passer sans
jugement, sans mettre une étiquette favorable ou défavorable, acceptable ou
inacceptable. Les distractions ne sont pas forcées à rester en dehors du champ
de l’exploration, elles sont les bienvenues, observées avec la même attention
et la même concentration puis relâchées.
La pleine conscience n’a pas besoin d’un environnement protégé et
sécurisé, c’est une observation. Elle observe ce qui survient pendant la
méditation, les pensées négatives comme les positives : l’envie, la joie, la
jalousie, le plaisir, la colère, la bienveillance, le désir. Le méditant n’a pas à
se forcer à ne pas aller vers les distractions, il les observe, les accepte et les
laisse passer sans jugement. Les distractions ne sont pas forcées à rester en
dehors du champ de l’exploration, elles sont les bienvenues, observées
comme une nouvelle cible puis relâchées.
La concentration est exclusive et centrée, la pleine conscience est
inclusive, son champ d’exploration est large. La concentration se focalise sur
une cible et ne voit rien d’autre, elle est statique, la pleine conscience prend
du recul et observe les changements, elle est dynamique.
Un dernier mot pour être précis : la pleine conscience ne réagit pas à ce
qu’elle observe. Elle voit, observe et comprend. Ce qu’elle observe doit être
accepté, reconnu comme tel et observé sans passion ou jugement. Ce n’est
pas facile. La patience est nécessaire. Ce que la pleine conscience découvre
peut être difficile à accepter, la tendance au déni, le désir de changer et de se
justifier sont fréquents. C’est contre-nature. L’acceptation est l’essence même
de la pleine conscience. La pleine conscience peut révéler de l’ennui, de
l’irritation, de la peur, de la faiblesse, des insuffisances ou des défauts. C’est
la réalité, c’est ce que vous êtes. C’est par l’observation et l’acceptation que
les changements interviendront, sans force, sans heurt et surtout avec
patience.
La concentration et la pleine conscience sont les deux versants d’une
même pièce, elles travaillent main dans la main, jamais en opposition. La
pleine conscience dirige la puissance de la concentration, c’est le manager du
processus. La concentration fournit la puissance qui permet de percer au plus
profond de la pensée.
Au début de votre pratique vous devez développer la concentration et la
pleine conscience.
Trop de pleine conscience va retarder le développement de la
concentration. C’est la raison pour laquelle j’ai commencé par la
concentration. La première chose dont vous vous rendrez compte c’est de
l’hyperactivité de votre esprit : vos pensées partent dans tous les sens, les
petits singes qui ricochent dans votre tête. La tradition tibétaine l’appelle la
cascade des pensées.
Si vous privilégiez la pleine conscience au début, vous découvrirez
tellement d’objets sur lesquels reposer votre attention consciente que la pleine
conscience sera très difficile à atteindre.
Mon conseil est donc le suivant : développez vos capacités de
concentration au début de votre pratique et, petit à petit, avec l’expérience,
augmentez la part de pleine conscience au fur et à mesure de vos
compétences de concentration.
Équilibre et patience.
Je rends ici hommage au livre de Bhante Henepola Gunaratana61 «
Mindfulness in Plain English62 » qui m’a permis de comprendre le subtil
équilibre entre concentration et pleine conscience.
61. Gunaratana, Mindfulness in Plain English.
62. Mindfulness in plain English : la pleine conscience en anglais de tous les jours.
ANNEXE 2 : LE SYSTÈME NERVEUX
AUTONOME
UN AGENT DOUBLE
Le système respiratoire a un rôle particulier dans cet ensemble. Il est un agent
double car il fait partie du système nerveux autonome inaccessible à la
volonté : vous respirez lorsque vous dormez et lorsque vous ne prêtez aucune
attention à votre souffle ; mais vous avez aussi un certain contrôle sur la
respiration, vous pouvez l’interrompre, l’accélérer, la rendre plus profonde
par la volonté. Vous ne pourrez jamais vous suicider en arrêtant de respirer !
L’automatisme reprend le dessus dès que le corps s’estime en danger, c’est le
cerveau reptilien qui veille sur votre sécurité.
Je mets en avant ce rôle particulier de la respiration car c’est par elle que
nous allons pénétrer dans la partie cachée de votre système nerveux
autonome et avoir accès à des fonctions autrement impénétrables. Toujours
revenir à la respiration, c’est faire confiance à cet agent double qui travaille
pour vous.
POURQUOI NOMMER
À plusieurs reprises lors de votre lecture, je vous ai demandé de nommer une
émotion, une sensation ou une perception. C’est un principe général en
psychothérapie et en psychologie en général. De très nombreuses études
cliniques ont prouvé que le fait de donner un nom à une émotion par exemple
lui donne une plus grande réalité et permet d’avancer dans son étude ou sa
gestion. Il en est de même pour les sensations corporelles, les sentiments et le
ressenti en général. Voici, par exemple l’une des dernières études dans ce
domaine.
Cette étude fut réalisée à l’université de Los Angeles66 (UCLA) dans le but
de savoir si décrire et nommer une émotion lors d’un événement stressant
permettait d’avoir moins peur.
88 personnes qui avaient une phobie des araignées (arachnophobes) ont été
observées pendant qu’elles étaient assises en face d’une grosse tarentule
placée dans un contenant ouvert. Les participants furent repartis en quatre
groupes.
• Dans le premier groupe, les personnes devaient décrire les émotions
qu’elles ressentaient en étant près de l’araignée. Elles devaient dire, par
exemple, « je suis terrifiée par cette grosse araignée » en étant les plus
précises possible. Cette approche est très différente de ce que les principes
généraux de désensibilisation des phobies enseignent d’habitude : il est
généralement recommandé de changer le point de vue pour en modifier la
perception et rendre la situation moins anxiogène. L’approche inhabituelle ici
était de raconter ce qu’elles vivaient.
• Dans le deuxième groupe, il était recommandé aux personnes soumises à
la présence de la tarentule d’utiliser des termes non émotionnels mais qui
devaient permettre de rendre la situation moins menaçante (pensée alternative
ou positive). Ils pouvaient dire, par exemple, « cette petite araignée ne peut
pas me faire mal, elle est dans une boîte » ou toute phrase de mise en
perspective rassurante de ce type. C’est l’approche traditionnelle en thérapie
de désensibilisation des phobies.
• Dans le troisième groupe, les participants devaient parler de choses
totalement sans rapport avec l’expérience de l’araignée qu’ils étaient en train
de vivre.
• Dans le quatrième groupe, les participants ne disaient rien, ils étaient
simplement exposés à la présence de l’araignée.
Une semaine plus tard, tous les participants furent testés, il leur était
demandé de s’approcher de l’araignée dans son contenant ouvert, jusqu’à être
assez près pour pouvoir la toucher du doigt (ce qui ne leur était pas
demandé). Les personnes furent examinées pour les signes de stress, les
réactions corporelles, la transpiration des mains était mesurée comme indice
de peur.
Des quatre groupes, c’est le premier qui eut les meilleurs résultats, ce sont
ceux qui ont pu s’approcher le plus près de l’araignée et qui ont eu le moins
de réactions physiologiques que les autres groupes. Cette étude a conforté
d’autres du même titre : l’exposition accompagnée de la narration des
processus émotifs était bien plus importante pour la désensibilisation que
l’exposition progressive seule. C’est ce qu’on a appelé « nommer l’affect »,
ou mettre une étiquette sur l’émotion. Lorsque les arachnophobes disent « je
suis terrifié par cette araignée », ils n’apprennent rien, ils le savent, ils le
sentent, mais lorsqu’ils le sentent et le disent ou se le disent, pour une raison
encore inconnue, cet ajout d’une étiquette orale fait la différence.
Les auteurs de l’étude ont aussi étudié le vocabulaire des participants qui
racontaient leurs émotions, plus ils utilisaient des mots négatifs et plus la
désensibilisation était forte. Plus l’émotion décrite et étiquetée était violente,
meilleure était la possibilité de s’exposer à l’araignée. Les recherches issues
de cette étude et d’autres études semblables servent à traiter les patients
atteints de syndrome de stress post-traumatique par exemple.
Les explications commencent à poindre grâce aux neurosciences, une
partie du cerveau, le cortex préfrontal ventrolatéral est responsable de la
reconnaissance des émotions et de sa description, il est aussi responsable de
la régulation émotionnelle. Lorsqu’une émotion est nommée, sa régulation est
augmentée.
Des études cliniques de ce type expliquent et conforte la tendance actuelle
de la psychothérapie basée sur l’acceptation et l’étiquetage des perceptions.
Prenez l’habitude de nommer intérieurement ce qui vous arrive.
Développez votre bibliothèque d’émotions, le glossaire de vos sentiments et
le dictionnaire de vos perceptions.
Avant de nommer une émotion, nous sommes l’émotion, c’est notre corps
qui la perçoit et la vit, il en est de même des sentiments, des pensées et des
perceptions corporelles que les pratiques de méditation de ce livre vous
demandent d’expérimenter. Dès que vous lui donnez un nom, ce sujet devient
un objet extérieur à vous, la conscience de sa présence distincte de vous
augmente et vous pouvez l’observer de façon détachée et indépendante
comme si, le fait de le nommer coupait le lien qui vous unissait.
Une perception qui n’est pas nommée est floue et indéfinie, le nom que
vous lui donnerez ou l’étiquette que vous lui attribuerez la rendra plus claire,
plus distincte.
Voilà, très brièvement, les raisons pour lesquelles je vous ai demandé de
nommer intérieurement ce qui vous arrive, vous vous en détacherez plus
rapidement.
66. Kirkanski et al., 2012, Psychological Science.
ANNEXE 4 : LES FICHES
TECHNIQUES
1 - LA RELAXATION
• Installez-vous.
• Fermez les yeux.
• Appliquez à tous les groupes musculaires de chaque membre à tour de rôle
la séquence CMSRS suivante :
• Contractez en inspirant.
• Maintenez en bloquant la respiration.
• Sentez la contraction.
• Relâchez en expirant.
• Sentez le relâchement.
• Après les membres appliquer la séquence CMSRS aux muscles de
l’abdomen, du thorax, du dos et du visage.
• Relâchez tout le corps.
2 - LA MÉDITATION DE CONCENTRATION
• Installez-vous.
• Relaxez.
• Fermez les yeux.
• Déclenchez la minuterie.
• Portez toute votre attention sur votre respiration.
• Ne cherchez pas à modifier le rythme respiratoire.
• Comptez les expirations jusqu’à 10.
• Ensuite, comptez les inspirations jusqu’à 10.
• Ensuite, portez votre attention sur les respirations sans les compter pendant
environ une dizaine de respirations.
• Ensuite, portez votre attention sur le point de votre corps où l’air entre et où
il sort (nez ou lèvre).
• Lorsque la minuterie sonne, ouvrez les yeux et revenez en douceur au
moment présent.
3 - LA MÉDITATION DE PLEINE CONSCIENCE
• Installez-vous.
• Relaxez votre corps.
• Fermez les yeux.
• Déclenchez la minuterie.
• Portez toute votre attention sur votre respiration.
• Observez l’expérience que vous vivez.
• Lorsque votre attention sera détournée de la respiration, notez-le.
• Observez le motif du détournement, une sensation, une émotion, une
pensée.
• Adoptez une attitude de neutralité, sans jugement, de pleine acceptation.
• Ne cherchez ni à repousser ni à retenir ce qui vient.
• Tous les objets ont le droit d’intervenir, d’être traités par votre observation.
• Revenez à la respiration, encore et toujours.
4 - LA COHÉRENCE CARDIAQUE
• Asseyez-vous et installez-vous confortablement.
• Déclenchez la minuterie pour 5 minutes.
• Inspirez pendant 5 secondes.
• Expirez pendant 5 secondes.
• Maintenez votre attention sur la respiration.
• Continuez jusqu’à la fin des 5 minutes.
5 - LA MÉDITATION DE BIENVEILLANCE
• Installez-vous.
• Relaxez-vous.
• Fermez les yeux.
• Déclenchez la minuterie.
• Portez successivement votre attention et intention bienveillantes vers 4
personnes :
• Vous, une personne chère, une neutre, une hostile.
• Prononcez trois fois les phrases avec sincérité :
• Que tu sois en sécurité et protégé.
• Que tu sois en bonne santé physique et mentale.
• Que tu sois heureux.
• Que tu vives une vie douce et paisible.
• Regroupez le quatuor en une séance de vœux collective.
• Revenez en douceur au moment présent.
6 - LE SCANNER DU CORPS
• Décidez du temps consacré au scanner.
• Réglez le minuteur en conséquence.
• Décidez quelle(s) partie(s) du corps vous allez scanner.
• Installez-vous.
• Déclenchez le minuteur.
• Fermez les yeux.
• Suivez votre respiration consciencieusement pendant plusieurs cycles.
• Rendez-vous à l’extrémité inférieure de la partie du corps que vous allez
scanner.
• Faites-en un état des lieux complet, conscient avec bienveillance, explorez
tous les recoins.
• Envoyez votre respiration dans la partie concernée à l’expiration.
• Récupérez votre respiration de la partie concernée à l’inspiration.
• Terminez la partie concernée.
• Explorez le dos en partant de l’assise jusqu’au cou.
• Explorez la tête en commençant par le visage.
• Balayez tout votre corps avec la respiration jusqu’à ce que le minuteur vous
interrompe.
• Revenez au moment présent en ouvrant les yeux doucement.
7 - LA MARCHE MÉDITATIVE
• Mettez-vous debout.
• Stabilisez-vous et prenez conscience de cette position.
• Focalisez votre attention sur la respiration et stabilisez votre attention.
• Rejoignez les mains, devant ou derrière vous. Oubliez-les.
• Commencez à porter votre attention sur le pied droit, levez-le, avancez-le,
posez-le doucement et ressentant chaque muscle chaque sensation des
vêtements, des chaussures, de la plante du pied, de la réaction du sol.
• Enchaînez doucement le pied gauche avec la même attention et
concentration.
• Lorsque vous aurez remarqué que votre attention a quitté la marche,
ramenez-la doucement sur cet elle. Vous pouvez prendre le temps de
contempler l’objet de votre distraction, sans jugement, sans passion, revenez
en douceur à votre marche.
• Petit à petit, incorporez la conscience respiratoire à la marche et
synchronisez-les au rythme le plus confortable pour vous.
• Si vous êtes à l’intérieur, arrivé au mur, observez chaque mouvement
nécessaire pour le retournement. Il s’agit d’un mouvement complexe digne
d’intérêt et d’observation.
• Lorsque le temps sera passé, arrêtez-vous doucement.
• Stabilisez votre position.
• Revenez à la respiration.
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