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© Auteur, 2021
Le harcèlement scolaire n’est pas un fléau d’aujourd’hui car j’ai malheureusement vécu
cette histoire, j’en souffre encore dans ma vie de tous les jours et pourtant j’ai vécu le
harcèlement scolaire de septembre 1986 à juin 1987.
Je me souviens encore quand je recevais des coups : « Si tu le dis à tes parents, on s’en
chargera aussi !"
Un autre jour c’était :
"Va crever dans ton coin, gogole !"
Car je souffre de maladies très très rares inconnues à cette époque-là.
Même si c’est dur d’en parler, j’ai besoin de le faire car ça fait toujours très mal, je me
dis que je suis passée par une belle porte ,mais c’est du passé et c’est comme çà on n’y
peut rien.
Comment peut-on oublier quand ;
on mettait du chewing-gum dans mes cheveux,
-on tirait sur mes cheveux longs,
-on volait mes affaires,
-ils et elles me faisaient tomber,
-ils ou elles me frappaient à coups de pieds même quand je ne faisais rien car pour eux
et elles, c’était de ma faute.
Je le méritais car je ne devais pas être dans leur classe et que j’étais moche et le pire
de tout ça c’était quand ils disaient que mes parents auraient dû me tuer et me refaire
car j’étais la honte de la France.
Un jour j’ai voulu me jeter dans le canal mais au moment de le faire j’ai entendu des
voix de l’Au-delà même si on n’y croit pas vraiment mais pour moi c’était mes deux
arrière-grands-pères morts pour la France en 1915 c’est ce jour-là que j’ai décidé de
survivre et de tenir bon pour eux ; je me suis forgé un caractère mais parfois je me sens
trop sur la défensive et je ne me laisse plus faire .
En septembre 1987 je rentrais au lycée et pour moi ça recommençait encore une fois
mais cette fois-ci les professeurs et le proviseur étaient de mon côté, trois semaines plus
tard c’était terminé sauf que j’ai gardé mon surnom de gogole mais je m’en fichais
carrément car je travaillais mieux que le reste de la classe car moi au lieu de m’amuser,
j’étais de plus en plus dans mes livres ou j’écrivais des poèmes et des histoires même si
tout le monde ne croyait pas à mon histoire car en ce temps-là c’était encore tabou en
France. J’ai continué à vivre sans en parler à personne jusqu’au jour où j’ai vu un film,
racontant l’histoire d’une fille qui s’est suicidée à cause du harcèlement scolaire, que j’ai
compris que ce n’était pas à cause de mes maladies, j’avais vécu la même chose.
En revenant à 1986 et 1987 je fus aussi victime des coups dans l’autobus par d’autres
élèves venus d’un autre lycée mais c’était une semaine sur deux grâce à un chauffeur
très sévère avec tout le monde sauf avec moi car dès qu’ils commençaient à m’insulter,
le chauffeur d’autobus ouvrait ses portes, les mettait dehors et ils devaient repartir à
pied. Par contre l’autre chauffeur était très gentil mais tout le monde avait le droit de
tout faire.
Parfois j’en veux plus aux professeurs, au surveillant et surveillante ainsi qu’au chauffeur
d’autobus qui n’a rien fait pour moi .Si nos parents nous confient à eux c’est aussi pour
nous protéger et pas pour nous détruire mais c’était comme çà !
Et quand on a été porté plainte au commissariat, on nous a répondu : « Que voulez-vous
qu’on y fasse » et ils ont dit de me défendre mais comment faire seule contre une classe
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ou un autobus rien prendre une arme et faire un massacre mais je suis pour la non-
violence puis à quoi ça m’aurais servi à rien. Ne faites surtout pas çà mais si vous êtes
victime d’un harcèlement scolaire, parlez-en à vos parents ou aux adultes en qui vous
avez confiance mais ne vous suicidez pas à cause d’eux ou d’elles car votre vie est
précieuse même si ce n’est pas facile tous les jours, on a tous de très bons et de très
mauvais souvenirs mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Mais chaque vie est
sacrée alors il faut continuer à se battre. De septembre 1987 à juillet 1991 je changeai
de nouveau d’établissement scolaire les quatre plus belles années de ma vie, Je revenais
dans ma ville, même après un début difficile car je me faisais traitée par les autres
élèves de ma classe, le proviseur, le censeur et les professeurs étaient tous derrière moi
. Cette année-là je me suis mise à lire l’histoire du XXe siècle, du tour de France cycliste .
J’écrivais mes premiers poèmes qui m’ont permis d’avoir beaucoup d’ami(e)s de
différentes origines qui lisaient les poèmes ou les histoires que je créais pour exprimer
ma colère et ma joie. Mon passé était encore très présent en ce temps-là mais j’étais
tellement heureuse dans mon lycée du bonheur en juin 1988 j’obtenais mon BEPC et en
septembre 1988 j’entrais en BEP sanitaire et social, les deux plus belles années de ma
vie où je passais mon temps à rire et à dire des bêtises pour épater la galerie mais je
restais calme dans la classe, je fus déléguée de classe un rôle que j’ai tant aimé jouer
car j’étais leur mascotte même si le 5 juillet 1991 fut un grand jour pour moi car j’ai eu
mon BEP sanitaire et social, c’était une fierté pour moi et une revanche sur un passé
quand tout le monde m’insultait.
J’ai dû arrêter mes études car ça devenait trop difficile pour moi. C’était dur de quitter
mon lycée du bonheur et ma vie changea du jour au lendemain, j’allai partir dans mes
années de doute car j’ai appris que je ne pourrais jamais travailler de ma vie à cause de
mes maladies inconnues.À fur et à mesure que je perdais la mémoire, je me retrouvais
pratiquement en chaise roulante mais je l’ai toujours refusé pour une bonne raison : je
rêvais de continuer à voyager, c’est ce que j’ai fait en 2010 je partais pour la Bulgarie,
en 2011 et 2012 pour la Crète et en Andalousie en 2014 mais ce fût mon dernier
voyage.
Entre-temps j’apprenais qu’en réalité que je souffrais de deux maladies car en plus de la
dystonie l. dopa sensible généralisée et de la maladie de Parkinson. Ces deux maladies
très très rares sont d’origine étrangère (la famille de ma mère est originaire des pays de
l’Est), elles ont été découvertes lors de prises de sang faites sur moi et ma mère, par la
suite je devins sourde d’une oreille. Je suis souvent hospitalisée à l’hôpital de Lille pour
que la recherche travaille sur mon cas car en réalité on ne sait toujours pas si mes
maladies héréditaires viennent d’une ou de deux personnes.
Alors au lieu de me critiquer pour un oui ou pour un non, réfléchissez. Je ne suis ni une
mythomane ni une manipulatrice, je ne suis pas folle comme on le dit sur certain site,
alors que je suis une personne au grand cœur et une sacrée battante qui doit faire le
deuil de son père. Je veux dédier mon histoire à tous ceux et celles qui doivent se battre
dans leur vie.
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