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DÉPENSES PUBLIQUES ET CROISSANCE DES PAYS DE L'UNION

ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE OUEST-AFRICAINE (UEMOA)

Kako Nubukpo

De Boeck Supérieur | « Afrique contemporaine »

2007/2 n° 222 | pages 223 à 250


ISSN 0002-0478
ISBN 9782804154189
DOI 10.3917/afco.222.0223
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-afrique-contemporaine-2007-2-page-223.htm
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Dépenses publiques et croissance
Depenses publiques
des pays de l’Union économique
et monétaire ouest-africaine (UEMOA)

Kako NUBUKPO 1

INTRODUCTION
Les dépenses publiques sont traditionnellement considérées comme un
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facteur de stimulation de la croissance économique. En effet, conformément
à la logique keynésienne, les dépenses publiques peuvent exercer une influen-
ce contracyclique significative sur les variables fondamentales des économies,
notamment sur la consommation et l’investissement. De plus, dans les unions
monétaires, la politique budgétaire constitue le principal instrument de ré-
ponse aux différents chocs asymétriques qui peuvent affecter les économies
en absence d’un fédéralisme budgétaire, dans la mesure où la politique mo-
nétaire est commune à l’ensemble des pays.
Dans le cas spécifique de l’Union économique et monétaire ouest-africai-
ne (UEMOA) 2, regroupement de huit États ayant notamment en commun
l’usage du franc CFA et la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest
(BCEAO), l’accumulation des déficits budgétaires, leur caractère structurel
et les problèmes engendrés par une telle situation, à savoir le risque d’in-
soutenabilité de la dette publique et les effets d’éviction susceptibles d’en-
rayer les performances du secteur privé, ont conduit les autorités de l’Union
à édicter un certain nombre de recommandations aux États membres, en
matière de gestion des finances publiques. Ainsi, trois des quatre critères de

1. Économiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), Unité
de recherche « Politiques et Marchés », Montpellier (France). En poste à l’Institut d’économie rurale du Mali (IER), Program-
me Coton, Bamako. nubukpo@cirad.fr
2. L’UEMOA est composé de huit pays : Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo.

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■ Afrique contemporaine ■

premier rang du pacte de convergence des économies de l’UEMOA, sont re-


latifs à l’amélioration de la gestion des finances publiques des États de l’Union,
en vue notamment de renforcer les bases de la monnaie commune.
Dans ce contexte d’assainissement budgétaire, et dans le prolongement
des réflexions relatives aux facteurs de la croissance au sein des économies
en développement, il convient d’évaluer l’impact des dépenses publiques
sur la croissance des économies de l’UEMOA. De même, il peut s’avérer in-
dispensable, dans le droit fil des théories dites de la croissance endogène,
de considérer la structure des dépenses, dans le souci de cibler les compo-
santes qui seraient porteuses de croissance à court ou à long terme et celles
qui ne le seraient pas.
Suite à une revue succincte de la littérature (I), l’analyse repose sur l’écri-
ture d’un modèle standard de croissance reliant notamment les dépenses pu-
bliques et la croissance économique (II). Ce modèle permet d’évaluer l’impact
des dépenses publiques totales (III) puis désagrégées (IV) sur la croissance
des économies de l’UEMOA. Les résultats obtenus sont commentés dans le
souci de dégager quelques pistes d’amélioration des performances des dé-
penses publiques au sein de ces économies (V).
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REVUE DE LA LITTÉRATURE

La prise en compte des dépenses publiques


dans les modèles récents de croissance 3

Les modèles récents de croissance (pour l’essentiel, les modèles dits de


croissance endogène) estiment pour la plupart qu’en dehors de la prise en
compte des effets externes, l’État exerce une influence directe sur l’efficacité
du secteur privé : les investissements publics concourent à la productivité
privée. Ainsi, sans routes, quelle serait la productivité d’une entreprise de
transport ? C’est dans cette optique que Barro (1990, 1991) présente un mo-
dèle de croissance où les dépenses publiques jouent un rôle moteur (Agenor,
2000). De même, d’autres travaux sur séries temporelles, en particulier ceux
d’Aschauer (1989a, b) sur données américaines, sont parvenus à confirmer
l’existence d’une corrélation positive entre dépenses publiques et croissance.

3. Il convient de préciser que, pour des raisons de parcimonie, la revue de la littérature sera empirique et axée pour l’es-
sentiel sur les travaux qui se situent dans la lignée de l’article de Barro (1990) qui constitue une des premières prises en
compte explicites des dépenses publiques dans un modèle de croissance endogène.

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■ Dépenses publiques et croissance des pays de l’UEMOA ■

L’interprétation proposée par cet auteur consiste à confirmer l’existence d’une


externalité des dépenses publiques induisant des rendements d’échelle crois-
sants dans la fonction de production des agents privés.
Pour sa part, Rajhi (1996) développe un modèle qui tient compte des dé-
penses publiques comme input de la fonction de production, mais abandon-
ne les deux principales hypothèses de Barro (1991), à savoir l’existence d’un
seul secteur de production et les rendements d’échelle constants. En outre,
les dépenses publiques introduites sont supposées accroître la productivité
aussi bien dans le secteur des biens de consommation que dans le secteur
éducatif et elles sont financées d’une manière forfaitaire. D’un point de vue
théorique, ce modèle réussit l’adjonction des dépenses publiques dans un ca-
dre de croissance endogène avec des rendements d’échelle croissants. Il mon-
tre que l’accroissement de la productivité n’est ni une « boîte noire », ni des
avantages gratuits. Il est généré par un gouvernement qui prélève des taxes
sur les agents privés et effectue des dépenses d’infrastructure et d’éducation
qui sont le support matériel de meilleures maîtrise et diffusion technolo-
giques.
Des modèles récents de croissance endogène ont également montré qu’il
y a une variété de canaux par lesquels les dépenses publiques et les diffé-
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rents types de taxes peuvent avoir des effets sur la croissance.
En effet, comme l’ont suggéré Tanzi et Zee (1997), les dépenses publiques
peuvent affecter le taux de croissance économique au moins par deux ca-
naux :
– directement, en augmentant le stock de capital de l’économie à tra-
vers, par exemple, l’investissement public en infrastructure (qui peut
être complémentaire de l’investissement privé) ou l’investissement des
entreprises publiques ;
– indirectement, en augmentant la productivité marginale des facteurs
de production offerts par le secteur privé, à travers les dépenses d’édu-
cation, de santé et d’autres services qui contribuent à l’accumulation
du capital humain.
Il faut noter en ce qui concerne le premier canal, que le capital public,
comme tout autre facteur de production, est sujet aux rendements margi-
naux décroissants. Il en découle que des dépenses publiques excessives en
infrastructures (par rapport à l’investissement privé) peuvent être inefficien-
tes. Dès lors, la détermination du ratio optimal de la formation du capital
public et privé devient une question centrale de la politique économique.
Par ailleurs, l’effet de l’investissement public sur l’investissement privé et la
croissance peut dépendre de la forme d’imposition utilisée pour le financer.

225
■ Afrique contemporaine ■

Par exemple, si les dépenses publiques en capital sont financées par une
hausse des impôts directs et une réduction de l’épargne privée, l’impact net
sur la croissance peut être négatif, en dépit d’un effet positif sur la produc-
tivité marginale du capital.
De manière générale, les évidences empiriques de la nature de la relation
entre les dépenses publiques et la croissance économique sont controversées.
Devarajan, Swaroop et Zou (1996), par exemple, n’ont pu mettre en éviden-
ce une relation significative entre la croissance et le niveau des dépenses
(mesuré par leur part dans le PIB).
La littérature empirique sur les effets de la composition des dépenses a
aussi produit des résultats mitigés. Barro (1997) a trouvé que les dépenses
publiques de consommation en pourcentage du PIB (calculées en déduisant
les dépenses de défense et d’éducation) étaient corrélées négativement à la
croissance. Au contraire, Devarajan, Swaroop et Zou (1996) ont mis en évi-
dence une relation positive entre les dépenses de consommation publique
(mesurée par les dépenses courantes en pourcentage des dépenses totales)
et la croissance économique. Caselli, Esquivel et Lefort (1996) ont aussi re-
levé l’existence d’un effet positif des dépenses publiques en pourcentage du
PIB (nettes des dépenses militaires et d’éducation) sur la croissance. Easter-
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ly, Loayza et Montiel (1997) n’ont trouvé aucun effet significatif de la part
des dépenses publiques de consommation dans le PIB sur la croissance en
Amérique Latine.

Des résultats controversés pour les pays


en développement

Des études analytiques récentes ont souligné le rôle différent de l’inves-


tissement public et privé dans le processus de croissance. L’investissement
public en infrastructure, dans la mesure où il est complémentaire à l’inves-
tissement privé, peut augmenter le produit marginal du capital privé, aug-
mentant de ce fait le taux de croissance de l’économie. Ceci est un point
particulièrement important dans les pays en développement. Au contraire, si
les activités de production publiques sont concurrentes des initiatives privées,
il peut y avoir des effets de substitution ou d’éviction qui peuvent conduire
à des effets négatifs sur la croissance. Cependant, les évidences empiriques
de la relation entre l’investissement public et la croissance dans les pays en
développement demeurent ambiguës.
En utilisant un échantillon de 95 pays en développement sur la période
1970-1990, Kahn et Kumar (1997) ont montré que les effets de l’investisse-
ment privé et public sur la croissance étaient significativement différents,

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■ Dépenses publiques et croissance des pays de l’UEMOA ■

l’investissement privé étant de façon consistante plus productif que l’inves-


tissement public. Knight, Loayza et Villanueva (1993) et Nelson et Singh
(1994) ont aussi mis en évidence le fait que le niveau de l’investissement pu-
blic en infrastructure avait un effet significatif sur la croissance, notamment
au cours des années 1980. En utilisant une étude en coupes portant sur un
échantillon de 119 pays, Easterly et Rebelo (1993) ont estimé que l’investis-
sement public en transports et communications était lié positivement à la
croissance. Au contraire, l’investissement public dans les entreprises publi-
ques n’avait aucun effet sur la croissance, alors que l’investissement public
en agriculture avait un effet négatif. Devarajan, Swaroop et Zou (1996) ont
obtenu des évidences d’une relation inverse entre l’investissement public et
la croissance, suggérant en fait que les gouvernements pourraient avoir ef-
fectué de mauvaises allocations de ressources en faveur des dépenses en ca-
pital (au détriment des charges de maintenance d’infrastructures).
Par ailleurs, plusieurs études empiriques ont mis en évidence l’existence
d’une relation inverse entre les impôts (mode de financement des dépenses
publiques) et la croissance économique, mais globalement les résultats ne
sont pas très robustes. Rodrik (1998) a fourni des évidences selon lesquelles
la croissance à long terme en Afrique sub-saharienne au cours des années
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1965-1990 était affectée significativement par la politique budgétaire (en plus
des ressources humaines, la démographie et une variable de rattrapage). De
faibles surplus de l’administration centrale tendaient à ralentir le taux de
croissance du revenu par tête dans la région. Pour leur part, Ojo et Oshikoya
(1995) ont montré, toujours dans le cas des pays sub-sahariens, qu’une haus-
se des dépenses publiques réduit la croissance du PIB par tête. Dans le cas
des pays de l’UEMOA, Ténou (1999) aboutit également au même résultat.
En considérant le ratio du déficit budgétaire plutôt que celui des dépenses
publiques de consommation, Ghura et Hadjimichael (1996) ont trouvé, pour
leur part, une relation négative et significative avec le taux de croissance du
PIB par tête.
En revanche, à l’aide d’un modèle à correction d’erreur, Morley et Perdikis
(2000), concluent, dans le cas de l’Égypte, à l’existence à long terme d’un
effet positif des dépenses publiques totales sur la croissance, notamment après
les réformes fiscales de 1974 et 1991. À court terme cependant, aucun effet
significatif n’a pu être mis en évidence.
Le manque de robustesse des évidences empiriques relatives à la relation
entre dépenses publiques et croissance, peut être lié en partie à la nature non
linéaire de la relation entre ces variables. Dans le modèle de Barro (1990),
la croissance augmente avec les impôts et les dépenses à des niveaux faibles
et baisse ensuite, à mesure que les effets distorsionnaires dépassent les effets

227
■ Afrique contemporaine ■

bénéfiques des biens publics. Les dépenses publiques et la croissance sont


liées positivement quand les dépenses publiques sont en dessous de leur
montant optimal 4, négativement quand elles sont au-dessus et non corré-
lées quand les pouvoirs publics fournissent le montant optimal des services.
Des études empiriques en coupes n’ont en général pas pu expliquer cette
non-linéarité et peuvent donc être incapables de la détecter dans les données.
En dépit de la nature non concluante de la littérature empirique, le point
de vue consensuel semble, cependant, être que les variations de la composi-
tion des dépenses publiques en faveur des dépenses de santé, d’éducation et
d’infrastructure de base, tendent à avoir un impact positif sur la croissance.
De fait, le modèle retenu par la Banque mondiale (2002) pour l’estima-
tion des déterminants de la croissance dans les pays en développement,
constitue un effort d’intégration de facteurs quantitatifs et qualitatifs, afin
de prendre en compte l’ensemble des variables susceptibles d’influer sur la
croissance économique. Les variables de ce modèle sont, à peu de choses
près, les mêmes que celles retenues dans la spécification ci-après (cf. infra,
deuxième partie), relative aux économies de l’UEMOA.
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LE MODÈLE

La spécification empirique

La discussion précédente suggère une formulation empirique générale


d’une fonction de croissance qui rassemble plusieurs des spécifications em-
piriques utilisées dans les études effectuées depuis celle de Barro (1990), re-
latives à l’impact des dépenses publiques sur la croissance économique. En
particulier, l’équation de base retenue pour les estimations économétriques
s’inspire des travaux de Ojo et Oshikoya (1995), de Ghura et Hadjimichael
(1996) et de Tenou (1999) sur la croissance du PIB réel dans les pays afri-
cains. Le ratio des dépenses publiques totales sur la croissance est introduit
dans un premier temps dans une équation de croissance pour capter l’impact
global des dépenses publiques sur la croissance des économies de l’Union.
Dans un second temps, la composition des dépenses publiques est prise en

4. Le montant optimal de dépenses publiques est défini comme le niveau de dépenses qui exerce l’impact positif le plus
élevé sur la croissance économique. Au-delà de ce montant, tout surcroît de dépenses publiques est source de gaspillage éco-
nomique (en termes de coût d’opportunités). Dans le cas des pays en développement, où il est généralement reconnu que le
montant des dépenses publiques est souvent en deçà des exigences requises pour enclencher et consolider le processus de
développement, la définition de la notion d’optimalité devrait inclure explicitement la qualité de la dépense publique.

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■ Dépenses publiques et croissance des pays de l’UEMOA ■

compte (ratio des dépenses de consommation publique sur le PIB et ratio


des dépenses publiques d’investissement sur le PIB). Par ce biais, il est pos-
sible de faire apparaître le rôle productif des investissements publics, à tra-
vers les deux canaux théoriques mentionnés ci-dessus (par le biais de
l’accroissement de la rentabilité du capital et des capacités de production
d’une part et, d’autre part, par le biais des externalités de croissance et de
la productivité globale des facteurs).
Sous sa forme générale, l’équation à estimer s’écrit : (1)
PIBR = f (C, P, E),
Avec :
PIBR = PIB réel ;
C = un panier de variables dites conventionnelles (le capital physique, le
travail et le capital humain) ;
P = un panier de variables liées à la politique économique (les dépenses
publiques et le taux d’inflation) ;
E = un panier de variables liées à l’environnement extérieur (l’indice des
termes de l’échange).
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Les variables du modèle

L’équation (1) peut se réécrire sous la forme suivante (2) :

PIBR = F (TBSS, PAC, DEP/PIB, INVP/PIB, ITE, INFL)


(+) (+) (?) (+) (+) (?)

TBSS (Taux brut de scolarisation secondaire) : l’augmentation de la part


de la population active ayant au moins un niveau de scolarisation secondaire
est supposée influer positivement sur la croissance économique, conformé-
ment aux résultats obtenus par les principaux théoriciens de la croissance
endogène (Lucas, 1988 ; Romer, 1990). En effet, une augmentation de la
part scolarisée de la population active, participe au renforcement du capital
humain, défini comme l’ensemble des facteurs incorporés à l’homme et qui
permettent d’accroître sa productivité (Logossah, 1994). A contrario, une aug-
mentation de la part non scolarisée de la population active devrait influer
négativement sur la croissance économique. Par exemple, Jamison et Lau
(1982), cités par Tenou (1999), ont montré que dans les pays en développe-
ment, la productivité des investissements en semences améliorées, irriga-
tion et engrais, est plus élevée pour les paysans ayant suivi quatre années
d’études primaires, en comparaison avec ceux qui sont restés analphabètes.

229
■ Afrique contemporaine ■

PAC (Population active) : la quantité de travail fournie dans une écono-


mie est proportionnelle à la population active ; cette dernière est supposée
influer positivement sur la production, avec un effet de seuil, du fait des ren-
dements marginaux décroissants.
DEP/PIB (Dépenses publiques rapportées au PIB) : du fait de la richesse
et de la diversité des résultats empiriques relatifs à l’impact des dépenses pu-
bliques sur la croissance, il paraît difficile de se prononcer a priori sur le si-
gne attendu d’une telle relation dans le cadre de l’UEMOA. Néanmoins, en
utilisant le ratio de consommation publique par rapport au PIB (en %) sur
la période 1971-1995, Tenou (1999, op. cit.) obtient une relation négative
avec la croissance économique dans les pays de l’UEMOA. Cependant, le
coefficient obtenu (– 0,158) est le même en valeur absolue que celui obtenu
pour le taux d’investissement total (public et privé (0,159), ce qui conduit à
rendre indéterminé l’impact effectif des dépenses publiques sur la croissan-
ce des économies de l’UEMOA.
ITE (Indice des termes de l’échange (base 1987)) : une évolution positive
de l’indice des termes de l’échange, rapport entre les prix à l’exportation et
les prix à l’importation, est supposée exercer un effet favorable sur la crois-
sance économique, dans la mesure où elle est susceptible d’impulser un dy-
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namisme de l’offre intérieure, accroissant ainsi la capacité de l’économie à
répondre à la demande étrangère. De plus, le processus d’accroissement de
la compétitivité qu’elle suggère, lequel s’ajoute aux gains en devises et à l’ac-
croissement de l’épargne nationale, peut s’avérer favorable à la croissance
économique. Il convient de noter que cette variable a été introduite dans
l’équation pour tenir compte de la spécificité des économies des pays de
l’Union qui sont de petites économies ouvertes.
INVPR (Investissement privé réel) : l’investissement privé est un facteur
de croissance, tant pour l’école néoclassique que la théorie keynésienne. De
plus, il est susceptible d’engendrer, conformément aux résultats récents des
modèles de croissance endogène (Guellec et Ralle, 1997), des effets d’exter-
nalités. En effet, l’investissement d’une entreprise permet à cette dernière
d’accroître non seulement sa propre production, mais aussi celle des autres
entreprises, du fait des externalités technologiques qu’il engendre. Des étu-
des empiriques relatives aux économies africaines (Ojo et Oshikoya, 1995 ;
Ghura et Hadjimichael, 1996), ont ainsi mis en évidence l’existence d’une
relation positive entre l’investissement et la croissance du PIB par tête.
INFL (Taux d’inflation) : le taux d’inflation dans les pays de l’UEMOA
entretient des relations ambivalentes avec le taux de croissance. En effet, la
part non négligeable de la production agricole dans la composition de l’of-
fre globale dans les pays sub-sahariens et l’impact déflationniste sur les biens

230
■ Dépenses publiques et croissance des pays de l’UEMOA ■

alimentaires généralement exercé par une bonne campagne agricole, justi-


fient l’hypothèse de l’existence d’une relation inverse entre l’offre globale et
l’inflation. Néanmoins l’accroissement du taux d’inflation peut également
traduire le résultat d’un « effet demande » au sein de l’économie. En ce sens,
une inflation élevée peut être le signe d’une économie en croissance, suivant
en cela l’optique keynésienne, illustrée par la courbe de Phillips 5. Au total,
le signe attendu de cette variable est indéterminé, dans la mesure où la va-
leur de son paramètre dépend des évolutions relatives de l’offre de monnaie,
de la demande de monnaie et du choc d’offre. Certaines études empiriques
ont mis en évidence l’existence d’un effet de seuil. Ainsi, Sarel (1996) a mon-
tré, à partir d’un échantillon de 87 pays de niveaux de développement dif-
férents, que l’inflation exerce un effet négatif sur le PIB lorsqu’elle est
supérieure ou égale à 8 %.

LES DONNÉES, LA MÉTHODE ET LES RÉSULTATS DE L’ESTIMATION

Les données et la méthode d’estimation


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Les données couvrent la période 1965-2000 et proviennent de la base de
données statistiques de la BCEAO (BASTAT). Cependant, les données rela-
tives au taux brut de scolarisation secondaire ont été fournies par les tables
statistiques de la Banque mondiale (World Tables), en raison de leur indispo-
nibilité dans BASTAT.
Les estimations relatives à l’équation (2) ont été effectuées par pays, à
l’aide d’un modèle à correction d’erreur.
L’analyse graphique des séries suggère qu’elles ne sont pas stationnaires.
Elle met en évidence des ruptures structurelles, fréquentes sur une période
aussi longue. Les tests de stationnarité (Dickey-Fuller augmenté - ADF) effec-
tués sur ces différentes variables, sont résumés en annexe (cf. tableau 1). Ils
montrent que, pour toutes les variables concernées, les données sont sta-
tionnaires en différence première. Le degré de significativité est de 1 % ou
de 5 %.

5. La courbe de Phillips rend compte de l’arbitrage existant entre inflation et chômage : en effet, elle suggère qu’il est
possible d’obtenir un supplément de croissance économique devant se traduire par une baisse du chômage, par le biais
d’une politique monétaire expansionniste. La hausse du taux d’inflation, conséquence de la politique monétaire expansion-
niste, serait le prix à payer pour obtenir la croissance. Un tel enchaînement des mécanismes a été remis en cause par Phelps
et Friedman, puis Sargent et Wallace, qui montrèrent grâce à l’introduction des anticipations dites adaptatives, puis ration-
nelles dans les modèles keynésiens, l’absence d’arbitrage entre inflation et chômage. La réponse des nouveaux keynésiens
fut de réhabiliter la courbe de Phillips en passant par l’hypothèse d’imparfaite flexibilité des prix.

231
■ Afrique contemporaine ■

Pour les estimations, les variables ont été exprimées en logarithme et es-
timées selon un mécanisme de correction d’erreur (MCE), dans la mesure
où ces variables ne sont pas stationnaires (annexe, tableau 1) et sont cointé-
grées 6 (cf. annexe, tableaux 1, 2 et 3). Les procédures relatives à la méthode
en deux étapes de Engle et Granger, avec ses préalables (détermination du
nombre de relations de cointégration) et ses conséquences éventuelles (uti-
lisation d’un modèle vectoriel à correction d’erreur (VEC), en cas d’existence
de relation de cointégration > 1), sont souvent recommandées. Toutefois,
dans le cadre de cette étude, la méthode en une étape de Hendry, se révèle
également adaptée, du fait du caractère stationnaire des résidus de l’équation
de long terme (cf. annexe, tableaux 2 et 3 utilisant la table de MacKinnon).

Écriture de l’équation

L’équation du mécanisme de correction d’erreur s’écrit :


D(logPIBR) = a1.D(TBSS)+ a2.D(LogPAC) + a3.D(DEPPIB) + a4.D(INVPR)
+ a5.D(ITE) +a6.INF+C+a7.logPIBR(-1) + a8.TBSS(-1)
+ a9.logPAC(-1)+a10.(DEPPIB(-1)) + a11.INVPR(-1) +
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a12.ITE(-1) + a13.INF(-1).
Avec les signes théoriques suivants :
a1>0, a2>0, a3 ?, a4>0, a5 >0, a6 ?, a7<0, a8>0, a9>0, a10 ?, a11>0,
a12>0, a13 ?
Dans cette expression, les coefficients a1 à a6 caractérisent la dynamique
de court terme, tandis que les coefficients a8 à a13 permettent de dériver
les comportements d’équilibre de long terme du taux de croissance du PIB
réel. Le coefficient a7 est le coefficient de correction d’erreur.

Résultats de l’estimation et commentaires

Les résultats sont présentés dans le tableau n° 1 7.

6. La cointégration consiste à établir un lien ou une relation dite d’équilibre de long terme entre une variable dépendante
y et des variables indépendantes X1, X2, …Xn.
7. Valeur du « t » de Student empirique entre parenthèses.

232
■ Dépenses publiques et croissance des pays de l’UEMOA ■

Tableau 1 – Équations d’équilibre de court et de long terme


Côte
Bénin Burkina Mali Niger Sénégal Togo
d’Ivoire
Coefficients de court terme
-0,003 -0,004
D(DEPPIB)
(-1,90) (-2,53)
0,066 0,014 0,056 0,08 0,10 0,12 0,09
D(LINVPR)
(1,81) (1,99) (3,01) (2,89) (7,49) (1,86) (6,43)
-0,003 -0,003
INF
(-2,82) (-3,94)
0,001
D(ITE)
(1,64)
0,003 0,012
D(TBSS)
(5,42) (2,37)
D(LPAC)
Coefficients de long terme
-0,06 -0,05 -0,29 -0,89 -0,29 -0,98 -0,62
LPIBR(-1)
(-2,43) (-3,77) (-6,21) (-5,63) (-4,22) (-5,28) (-5,09)
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0,01 0,01
TBSS(-1)
(4,24) (1,91)
0,0007 0,002
ITE(-1)
(2,12) (7,41)
-0,004 -0,003 0,01 0,002
DEPPIB(-1)
(-2,21) (-2,73) (5,09) (2,56)
0,0003 0,021 0,1 0,057 0,31 0,087
LINVPR(-1)
(3,057) (2,35) (2,89) (6,20) (9,12) (4,58)
0,02 0,206 0,99 0,11 0,43 0,48
LPAC(-1)
(3,83) (5,52) (2,45) (3,94) (2,81) (4,83)
-0,0017 -0,002
INF(-1)
(-1,69) (-2,99)
0,22 -0,056 -
BN74
(-6,95) (-3,02)
0,12 -0,17
BN75
(8,91) (-5,17)
-0,11
BN79
(-6,60)
-0,10
BN80
(-7,07)
-0,12
BN81
(-4,03)

233
■ Afrique contemporaine ■

Côte
Bénin Burkina Mali Niger Sénégal Togo
d’Ivoire
-0,12 -0,085
BN82
(-3,49) (-2,605)
-0,109
BN84
(-4,31)
0,124 -0,06 -0,04
BN94
(2,90) (-2,91) (-2,15)
0,24 -1,10 -9,89 -3,48
C
(1,62) (-4,17) (-1,90) (-4,56)
-0,54 -0,40 -0,39 -0,65 -0,6
AR(1)
(-2,74) (-2,25) (-2,02) (-3,11) (-3,01)
R2 Ajusté 0,54 0,52 0,87 0,39 0,84 0,72 0,73
F 4,05 2,73 22,07 2,94 12,92 7,92 11,46
DW 1,68 2,50 2,32 1,98 2,05 2,25 1,87

En dehors du début du boom des matières premières (au Niger en


1973-1975, en Côte d’Ivoire en 1975), de la sécheresse qu’a connue le
Sénégal en 1973-1974, des crises politiques (au Bénin en 1989, au Togo en
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1993) et du changement de parité du Franc CFA en 1994, c’est la prise en
compte du début du processus d’assainissement des finances publiques avec
les programmes d’ajustement structurel adoptés par les États de l’Union au
début des années 1980 (entre 1979 et 1983) qui explique la présence de va-
riables muettes dans certaines estimations.
1. a). À court terme, les dépenses publiques totales n’ont pas d’impact si-
gnificatif sur la croissance dans la majorité des économies de l’Union (Bénin,
Burkina, Mali, Niger, Togo). L’impact s’avère négatif en Côte d’Ivoire et au
Sénégal, pays dans lesquels les intérêts payés sur la dette publique sont re-
lativement élevés, ce qui grève une partie du montant répertorié au titre des
dépenses publiques totales susceptibles d’influer sur la croissance.
b). À long terme, l’impact des dépenses publiques totales sur la croissance
dans l’Union est fortement différencié par pays : il est négatif au Bénin et
au Niger, positif au Sénégal et au Togo, et non significatif au Burkina, en
Côte d’Ivoire et au Mali.
c). Au total, il ressort des estimations effectuées qu’en dehors du Sénégal
et du Togo pour le long terme, les dépenses publiques totales n’exercent pas
un effet positif sur la croissance des économies de l’UEMOA. Ce résultat va
dans le sens de ceux obtenus par Ojo et Oshikoya (1995), et Tanzi et Zee
(1997).

234
■ Dépenses publiques et croissance des pays de l’UEMOA ■

2. À court et à long terme, la variable qui paraît avoir l’impact positif le


plus significatif sur la croissance dans l’Union est l’investissement privé réel.
Il convient également de noter que le taux brut de scolarisation secondaire
et la population active exercent un effet positif significatif sur la croissance
dans la majorité des pays de l’Union. Ceci tend à corroborer certains résul-
tats obtenus par les théoriciens de la croissance endogène (Lucas, 1988 ;
Romer, 1990), relatifs au rôle positif joué par le capital humain sur la crois-
sance économique, ainsi que ceux obtenus par Tenou (1999) dans le cas de
l’UEMOA.
3. Enfin, il convient de distinguer à court et à long terme entre les effets
directs et indirects des dépenses publiques sur la croissance des économies
de l’UEMOA, conformément à l’approche de Tanzi et Zee (1997).
En ce qui concerne les effets directs, les dépenses publiques totales pa-
raissent ne pas exercer d’effets positifs sur la croissance des économies de
l’UEMOA. Cependant, l’impact nettement positif exercé par le taux brut de
scolarisation secondaire sur la croissance dans quatre pays de l’Union (Bénin,
Burkina, Côte d’Ivoire, Mali), conduit à nuancer les conclusions suscepti-
bles d’être tirées du résultat précédent, et à envisager d’autres canaux de
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transmission et d’exercice de l’impact des dépenses publiques sur la crois-
sance. Ce constat, qui pourrait conduire à reconnaître un impact malgré
tout positif, des dépenses publiques sur la croissance, nécessite que soient
différenciés les impacts relatifs des dépenses de consommation et d’investis-
sement.

COMPOSITION DES DÉPENSES PUBLIQUES ET CROISSANCE


DES ÉCONOMIES DE L’UEMOA

Afin d’identifier les impacts spécifiques sur la croissance des composantes


des dépenses publiques, une désagrégation simple a été effectuée, permet-
tant d’isoler les dépenses publiques de consommation (CG/PIB) des dépen-
ses publiques d’investissement (INVG/PIB), toutes choses égales par ailleurs.
Les estimations effectuées ont permis d’aboutir aux résultats ci-après,
présentés de manière détaillée dans le tableau 2 :

235
■ Afrique contemporaine ■

Tableau 2 – Équations d’équilibre de court et de long terme

Côte
Bénin Burkina Mali Niger Sénégal Togo
d’Ivoire
Coefficients de court terme
-0,008 -0,028 -0,027 -0,01 -0,005
D(CGPIB)
(-2,70) (-5,55) (-3,46) (-5,43) (-2,23)
0,005 0,003
D(INVGPIB)
(1,99) (2,79)
0,10 0,08 0,06
D(LINVPR)
(5,36) (7,66) (5,5)
0,0006
INF
(2,92)
0,009
D(TBSS)
(1,99)
2,28 2,27
D(LPAC)
(2,27) (3,62)
Coefficients de long terme
-0,022 -0,09 -0,26 - 0,97 -0,33 -0,46 -0,51
LPIBR(-1)
(-4,53) (-4,53) (-5,68) (-6,82) (-6,78) (-4,82) (-5,27)
-0,002 -0,03 -0,015
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CGPIB(-1)
(-2,30) (-4,14) (-4,93)
INVGPIB 0,008 0,002 0,005 0,002
(-1) (5,71) (1,97) (1,99) (2,46)
0,004 0,15 0,039 0,14 0,003
LINVPR(-1)
(5,25) (4,67) (3,01) (3,30) (4,88)
0,001 0,001 0,002 0,0008
ITE(-1)
(6,67) (4,26) (4,63) (1,80)
0,028 0,18 0,82 0,14 0,17 0,39
LPAC(-1)
(3,87) (5,43) (6,14) (6,77) (5,05) (4,61)
0,006 0,02
TBSS(-1)
(5,75) (4,42)
-0,25 -0,09
BN73
(-10,81) (-4,08)
-0,137 0,12 -0,18 -0,08
BN75
(-6,06) (12,98) (-6,46) (-3,51)
-0,15
BN79
(-7,34)
-0,12
BN80
(-7,54)
-0,06
BN81
(-3,02)
-0,07
BN82
(-9,40)

236
■ Dépenses publiques et croissance des pays de l’UEMOA ■

Côte
Bénin Burkina Mali Niger Sénégal Togo
d’Ivoire
-0,154 -0,08
BN83
(-8,19) (-3,85)
-0,88 -6,29 -2,53
C
(-4,02) (-4,79) (-3,98)
-0,45 -0,58 -0,53 -0,64
AR(1)
(-2,11) (-4,39) (-2,16) (-4,07)
R2 Ajusté 0,78 0,46 0,87 0,64 0,85 0,76 0,81
F 13,86 4,5 22,30 7,66 18,15 12,74 14,48
DW 2,11 2,07 2,09 2,22 2,22 2,12 1,86

1. Les dépenses de consommation publique exercent un impact globale-


ment négatif, à court et à long terme, sur la croissance des économies de
l’UEMOA :
– à court terme, cet impact négatif est significatif en Côte d’ivoire, au
Mali, au Niger, au Sénégal et au Togo ;
– à long terme, l’impact négatif des dépenses de consommation publi-
que sur la croissance est significatif au Bénin, au Mali et au Niger.
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2. Les dépenses d’investissement public ont un impact positif, essentiel-
lement à long terme, sur la croissance des économies de l’UEMOA :
– en effet, l’impact s’est révélé positif et significatif à long terme au Bur-
kina, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Togo ;
– néanmoins, à court terme, l’impact positif de l’investissement public
sur la croissance ne s’est révélé significatif qu’au Bénin et au Burkina.
3. En outre, il convient d’insister (cf. supra, 3e partie) sur l’impact positif et
significatif ressorti de la deuxième série d’estimations, du taux brut de scola-
risation secondaire et de la population active sur la croissance des économies
de l’Union. Ces résultats mettent en exergue l’importance des investisse-
ments, notamment publics, dans l’éducation afin de conforter la croissance
à long terme des économies de l’UEMOA.

COMMENTAIRES DES RÉSULTATS


1. Les résultats obtenus confirment la difficulté à établir avec certitude le
sens, la nature et la portée de l’impact des dépenses publiques sur la crois-
sance. S’ils peuvent paraître contradictoires avec ceux de Devarajan, Swaroop
et Zou (1996) qui trouvent un effet positif aux dépenses de consommation
publique sur la croissance, ils confirment cependant les résultats de Easterly

237
■ Afrique contemporaine ■

et Rebelo (1993), Nelson et Singh (1994), Barro (1997) et surtout Tanzi et


Zee (1997) qui plaident pour une différenciation à instaurer entre les effets
directs et indirects des dépenses publiques sur la croissance. A priori, les dé-
penses de consommation publique alimentent la demande et provoquent,
par le biais de l’effet multiplicateur keynésien, une croissance à court terme
du PIB. Néanmoins, dans une économie ouverte, l’impact de l’effet multi-
plicateur sur la croissance est d’autant plus faible que la propension margi-
nale à importer de l’économie est élevée. Ceci pourrait expliquer, vu le profil
d’importatrices nettes de biens de consommation des économies de l’UEMOA,
une part de l’impact globalement négatif à court terme des dépenses publi-
ques de consommation sur la croissance.
2. Par ailleurs, la question relative à la destination effective des dépenses
engagées par les représentants des pouvoirs publics mérite d’être posée, en
liaison avec l’impact mitigé à court terme, bien que positif, des investisse-
ments publics sur la croissance. Soit les investissements publics ont servi à
financer des projets peu productifs en terme de contribution à la croissance
économique, soit ils ont été détournés de leur destination initiale, ce qui
pose dans l’un ou l’autre cas, la question de la bonne gouvernance des éco-
nomies de l’Union. En effet, Rajkumar et Swaroop (2002) ont montré, à par-
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tir d’une comparaison internationale et d’une estimation sur données de panel
couvrant la période 1990-1997, que la bonne gouvernance (mesurée par le
degré de corruption et la qualité de la bureaucratie) a un impact positif sur
l’efficacité des dépenses publiques d’investissement. Cette efficacité est me-
surée par le gain sur la croissance du PIB, de l’augmentation des dépenses
publiques de santé.
3. En tout état de cause, les résultats obtenus par les théoriciens de la crois-
sance endogène (cf. supra, première partie) montrent l’impact généralement
positif des dépenses publiques d’investissement, notamment dans les infras-
tructures de transport, de santé et d’éducation, sur la croissance économique.
Le rôle de producteur d’externalités positives, joué par ces investissements
publics, met en lumière la difficulté à estimer de manière fine l’impact réel
de telles dépenses sur la croissance et, surtout, la période à partir de laquelle
il convient d’évaluer cet impact. De plus, l’existence de non-linéarités dans
l’apparition des effets, positifs ou négatifs, des dépenses publiques sur la crois-
sance, conduit à nuancer les recommandations de politique économique is-
sues des études empiriques disponibles à l’heure actuelle. L’impact positif
exercé par le taux brut de scolarisation secondaire sur la croissance de la ma-
jorité des économies de l’UEMOA, devrait inciter les pouvoirs publics de
l’Union à consacrer aux dépenses d’éducation, une place importante dans
les dépenses publiques.

238
■ Dépenses publiques et croissance des pays de l’UEMOA ■

4. En outre, autant que le montant et la composition des dépenses publi-


ques, le mode de financement de ces dernières joue un rôle crucial dans la
détermination de l’impact global des dépenses publiques sur la croissance.
En effet, l’allocation optimale des dépenses totales (publiques et privées) est
indispensable à la réalisation d’une croissance saine et durable au sein de
l’UEMOA. Cette allocation concerne un arbitrage à deux niveaux, d’une
part, entre les dépenses publiques de consommation et celles d’investissement
et, d’autre part, entre les dépenses publiques et les dépenses privées. La ré-
ponse au premier niveau d’arbitrage, issue des résultats obtenus dans le cadre
de cette étude, tendrait à privilégier les dépenses publiques d’investissement.
En revanche, le deuxième niveau d’arbitrage, qui met en garde contre la
possibilité d’apparition d’effets d’éviction du secteur privé, suite à un prélè-
vement excessif de ressources privées pour financer les dépenses publiques,
ne peut pas être tranché dans le cadre de cette étude. Il nécessiterait que
soient évalués, les effets respectifs du mode de financement des dépenses
publiques, notamment une augmentation des recettes fiscales ou un endet-
tement accru, sur la croissance des économies de l’UEMOA (Chambas, 2005).
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CONCLUSION
Les dépenses publiques sont dans un certain nombre de cas indispensa-
bles, notamment en ce qui concerne le financement des activités régaliennes
des États (sécurité, éducation, santé), mais elles peuvent également se révé-
ler d’une utilité contestable. De ce fait, le principal enseignement de la pré-
sente étude est que les dépenses publiques peuvent favoriser la croissance
des économies de l’UEMOA lorsqu’elles sont destinées aux investissements,
mais sont également susceptibles de la freiner quand elles privilégient la
consommation.
Un tel constat pose deux problèmes, d’une part, celui du seuil au-delà du-
quel les dépenses de consommation, indispensables au fonctionnement des
administrations publiques, deviennent nuisibles à la croissance économique
et, d’autre part, celui de la destination effective des engagements de dépen-
ses effectués.
Ces préoccupations (cf. supra, commentaires des résultats) expliquent pour
une large part l’insistance des bailleurs de fonds sur la nécessité d’une ges-
tion saine et transparente des finances publiques par les représentants des
pouvoirs publics des pays de l’UEMOA. Ainsi, il sera plus aisé de déterminer
pour chaque pays le montant minimal de dépenses publiques de consom-
mation et d’investissement nécessaire au soutien de son activité économique

239
■ Afrique contemporaine ■

à court terme et à la sauvegarde et l’accroissement de son potentiel de crois-


sance à long terme.
Dans le même ordre d’idées, un enseignement important de la présente
étude est la forte disparité observée au niveau de l’intensité de l’impact des
dépenses publiques sur les différentes économies de l’Union. Ceci est pré-
occupant, dans la mesure où ces pays forment une union économique et mo-
nétaire, avec comme objectif important, la réalisation d’une convergence
nominale, réelle et structurelle. L’intérêt premier de la convergence étant
une meilleure transmission des mesures de politique communautaire à l’en-
semble des économies, il paraît indispensable d’œuvrer pour l’accélération
de son processus. En outre, l’examen des différentes forces de rappel (ou
coefficients de correction d’erreur) des équations du modèle à correction
d’erreur, montre une forte hétérogénéité des délais de réponse de la crois-
sance économique aux dépenses publiques dans les différents pays de l’UE-
MOA. La recherche d’une convergence accrue des économies de l’Union
paraît être à cet égard, la solution idoine susceptible de faire bénéficier les
économies de l’Union des initiatives communautaires, à un rythme identique.
La question relative à la qualité des dépenses publiques mérite également
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d’être posée, dans un contexte de raréfaction des sources de financement
des dépenses. En effet, si la dépense publique est indispensable dès lors que
le fonctionnement des marchés privés ne permet pas d’atteindre l’objectif
social collectif, notamment du fait de ce qu’il est convenu d’appeler « les dé-
faillances du marché », il n’en demeure pas moins indispensable de veiller à
son utilisation effective dans les secteurs prioritaires pour la croissance à
long terme et le développement que sont l’éducation, la santé, les infras-
tructures de transport et, de manière générale, les dépenses sociales. L’op-
tique de la présente étude a été de privilégier l’impact macro-économique
des dépenses publiques. Une attention particulière devrait être portée sur
les aspects microéconomiques et sectoriels, afin de réaliser une évaluation
exhaustive de l’impact des dépenses publiques sur la croissance des écono-
mies de l’UEMOA.

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BCEAO, juin.

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ANNEXES

Tableau 1 – Bénin - Test de racine unitaire (ADF)


Test de Racine Unitaire (ADF) sur les variables


en niveau en différence
Valeur Nombre Avec Valeur Nombre Avec Conclusion

BÉNIN
Empirique Théorique de retards Constante Trend Empirique Théorique de retards Constante Trend
LPIBR 4,79 - 1,95 1 non non - 5,96 - 3,52 1 oui oui I(1)
DEPPIB 0,22 - 1,95 0 non non - 5,97 - 3,53 0 oui oui I(1)
CGPIB - 0,60 - 1,95 0 non non - 4,14 - 3,52 0 oui oui I(1)
INVG-
0,32 - 1,95 0 non non - 5,11 - 2,95 0 oui non I(1)
PIB
INF - 4,49 - 2,95 0 oui non I(0)
ITE - 1,65 - 1,95 0 non non - 4,55 - 3,52 3 non non I(1)
LPAC 2,30 - 1,95 5 non non - 9,02 - 3,55 1 oui oui I(1)
Dépenses publiques et croissance des pays de l’UEMOA ■

TBSS 0,28 - 1,95 1 non non - 2,46 - 1,95 0 non non I(1)
LINVPR 0,82 - 1,95 2 non non - 5,89 - 2,95 0 oui non I(1)

243
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244
Tableau 1 – (suite) – Burkina Faso - Test de racine unitaire (ADF)

Test de Racine Unitaire (ADF) sur les variables


en niveau en différence

FASO
Valeur Nombre Avec Valeur Nombre Avec Conclusion

BURKINA
Empirique Théorique de retards Constante Trend Empirique Théorique de retards Constante Trend
LPIBR 7,63 - 1,95 0 non non -7,35 - 3,52 0 oui oui I(1)

DEPPIB 0,49 - 1,95 1 non non - 6,88 - 2,93 1 oui non I(1)
CGPIB - 0,16 - 1,95 0 non non - 6,07 - 1,95 0 non non I(1)
INVGPIB 0,12 - 1,95 1 non non - 6,73 - 2,93 1 oui non I(1)
INF - 3,08 - 2,95 1 oui non I(0)
ITE - 0,92 - 1,95 5 non non - 3,17 - 2,95 5 oui non I(1)
LPAC 1,69 - 1,95 5 non non - 6,80 - 3,55 1 non non I(1)
Afrique contemporaine ■

TBSS 1,11 - 1,95 1 non non - 2,77 - 2,61 2 oui non I(1)
LINVPR - 0,73 - 1,95 0 non non - 5,005 - 1,95 1 non non I(1)

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Tableau 1 – (suite) – Côte d’Ivoire - Test de racine unitaire (ADF)

Test de Racine Unitaire (ADF) sur les variables


en niveau en différence
Valeur Avec Valeur Avec Conclusion

CÔTE
Nombre Nombre

D’IVOIRE
Empirique Théorique de retards Constante Trend Empirique Théorique de retards Constante Trend
LPIBR - 1,35 - 1,95 2 non non - 2,13 - 1,95 2 non non I(1)
DEPPIB 0,16 - 1,95 0 non non - 6,52 - 3,52 0 oui oui I(1)
CGPIB - 0,45 - 1,95 5 non non - 2,30 - 1,95 4 non non I(1)
INVGPIB - 0,74 - 1,95 0 non non - 5,26 - 1,95 0 non non I(1)
INF - 3,83 - 2,93 0 oui non I(0)
ITE - 0,44 - 1,95 1 non non - 5,68 - 3,52 0 oui oui I(1)
LPAC 16,77 - 1,95 0 non non - 6,15 - 3,54 0 oui oui I(1)
TBSS 2,40 - 1,95 2 non non - 5,63 - 3,54 1 oui oui I(1)
LINVPR 0,04 - 1,95 1 non non - 4,62 - 1,95 0 non non I(1)
Dépenses publiques et croissance des pays de l’UEMOA ■

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246
Tableau 1 – (suite) – Mali - Test de racine unitaire (ADF)

Test de Racine Unitaire (ADF) sur les variables


en niveau en différence
Valeur Avec Valeur Avec Conclusion

MALI
Nombre Nombre
Empirique Théorique de retards Constante Trend Empirique Théorique de retards Constante Trend
LPIBR 3,82 - 1,95 0 non non - 5,84 - 2,95 0 oui non I(1)

DEPPIB 1,25 - 1,95 1 non non - 8,26 - 2,95 0 oui non I(1)
CGPIB - 1,59 - 1,95 0 non non - 6,40 - 2,63 1 non non I(1)
INVGPIB 0,64 - 1,95 1 non non - 7,7 - 2,95 0 oui non I(1)
INF - 4,67 - 3,56 0 oui oui I(0)
ITE - 1,33 - 1,95 5 non non - 3,77 - 2,96 4 oui non I(0)
LPAC 18,45 - 1,95 0 non non - 5,76 - 3,54 0 oui oui I(0)
Afrique contemporaine ■

TBSS 0,97 - 1,95 2 non non - 1,97 - 1,95 2 non non I(1)
LINVPR 0,87 - 1,95 2 non non - 3,19 - 2,95 1 oui non I(1)

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Tableau 1 – (suite) – Niger - Test de racine unitaire (ADF)

Test de Racine Unitaire (ADF) sur les variables


en niveau en différence

Valeur Nombre Avec Valeur Nombre Avec Conclusion

NIGER
Empirique Théorique de retards Constante Trend Empirique Théorique de retards Constante Trend
LPIBR 1,23 - 1,95 0 non non - 6,03 - 2,93 0 oui non I(1)
DEPPIB - 0,07 - 1,95 0 non non - 8,19 - 3,52 0 oui oui I(1)
CGPIB 0,21 - 1,95 0 non non - 7,75 - 3,52 0 oui oui I(1)
INVGPIB - 0,94 - 1,95 0 non non - 8,28 - 1,95 0 non non I(1)
INF - 4,19 - 2,93 0 oui non I(0)
ITE - 0,25 - 1,95 0 non non - 7,25 - 1,95 0 non non I(1)
LPAC 21,53 - 1,95 0 non non - 4,04 - 3,55 2 oui oui I(1)
TBSS 0,80 - 1,95 2 non non - 6,21 - 1,95 1 non non I(1)
LINVPR 1,23 - 1,95 0 non non - 6,03 - 2,93 0 oui non I(1)
Dépenses publiques et croissance des pays de l’UEMOA ■

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248
Tableau 1 – (suite) – Sénégal - Test de racine unitaire (ADF)

Test de Racine Unitaire (ADF) sur les variables


en niveau en différence
Valeur Nombre Avec Valeur Nombre Avec Conclusion

SÉNÉGAL
Empirique Théorique de retards Constante Trend Empirique Théorique de retards Constante Trend
LPIBR 4,10 - 1,95 2 non non - 3,74 - 3,55 3 oui oui I(1)

DEPPIB - 1,47 - 1,95 0 oui non - 6,71 - 1,95 1 non non I(1)
CGPIB - 0,49 - 1,95 0 non non - 7,07 - 3,54 0 oui oui I(1)
INVGPIB - 0,23 - 1,95 0 non non - 6,28 - 3,55 1 oui oui I(1)
INF - 4,57 - 3,55 0 oui oui I(0)
ITE - 0,67 - 1,95 3 non non - 4,28 - 3,55 2 oui oui I(1)
LPAC - 6,49 - 1,95 5 non non - 5,20 - 3,57 5 oui oui I(1)
Afrique contemporaine ■

TBSS 1,37 - 1,95 1 non non - 3,92 - 3,54 0 oui oui I(1)
LINVPR 3,25 - 1,95 1 non non - 7,01 - 3,54 0 oui oui I(1)

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Tableau 1 – (suite) – Togo - Test de racine unitaire (ADF)

Test de Racine Unitaire (ADF) sur les variables


en niveau en différence

Valeur Avec Valeur Avec Conclusion

TOGO
Nombre Nombre
Empirique Théorique de retards Constante Trend Empirique Théorique de retards Constante Trend
LPIBR 2,62 -1,95 0 non non -6,41 -3,54 0 oui oui I(1)
DEPPIB -0,36 -1,95 0 non non -6,79 -3,53 0 oui oui I(1)
CGPIB -0,162 -1,95 0 non non -6,52 -3,53 0 oui oui I(1)
INVGPIB -1,34 -1,95 0 non non -7,08 -3,53 0 oui oui I(1)
INF -4,69 -2,95 0 oui non I(0)
ITE -1,44 -1,95 1 non non -5,49 -2,95 5 oui non I(1)
LPAC 4,51 -1,95 5 non non -4,68 -2,96 4 oui non I(1)
TBSS 0,71 -1,95 3 non non -2,30 -1,95 2 non non I(1)
LINVPR -0,09 -1,95 0 non non -7,46 -1,95 0 non non I(1)
Dépenses publiques et croissance des pays de l’UEMOA ■

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250
Tableau 2 – Stationnarité des résidus (table de MacKinnon) (équation 1 : modèle avec les dépenses publiques totales)

EN DIFFÉRENCE

PAYS VALEUR NOMBRE DE RETARDS AVEC CONCLUSION


Empirique Théorique Constante Trend
BÉNIN - 4,54 - 1,95 1 NON NON I(0)
BURKINA - 6,19 - 1,95 1 NON NON I(0)
CÔTE D’IVOIRE - 5,10 - 1,95 2 NON NON I(0)
MALI - 4,07 - 1,95 1 NON NON I(0)

NIGER - 5,83 - 1,95 0 NON NON I(0)


SÉNÉGAL - 6,12 - 1,95 0 NON NON I(0)
TOGO - 5,10 - 1,95 0 NON NON I(0)

Tableau 3 – Stationnarité des résidus (table de MacKinnon)


(équation 2 : modèle avec les dépenses publiques de consommation et d’investissement)

EN DIFFÉRENCE
Afrique contemporaine ■

PAYS VALEUR AVEC


NOMBRE DE RETARDS CONCLUSION
Empirique Théorique Constante Trend
BÉNIN - 3,25 - 1,95 2 NON NON I(0)
BURKINA - 5,68 - 1,95 0 NON NON I(0)
CÔTE D’IVOIRE - 4,04 - 1,95 2 NON NON I(0)
MALI - 6,66 - 1,95 0 NON NON I(0)
NIGER - 6,39 - 1,95 1 NON NON I(0)
SÉNÉGAL - 5,76 - 1,95 0 NON NON I(0)
TOGO - 4,62 - 1,95 1 NON NON I(0)

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