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Je stresse vraiment, l’opération va bien se passer pourtant, les médecins en sont sûrs, tout va se passer

correctement, je vais bientôt être une femme à part entière ! Dans ma tenue blanche et bleue d’hôpital,
assise sur le lit, je regarde par la fenêtre, la vue donne droit sur la rue, un couple de deux femmes se
tiennent la main tranquillement ; juste derrière, une petite fille qui court avec un petit garçon qui lui
ressemble fortement, ils ont l’air heureux. Je détourne mon regard : un coup sourd sur la porte : deux
médecins entrent dans la pièce avec des grands sourires.

-« alors Nolan, prêt à devenir définitivement une femme ? Tu seras très bientôt Haya. Si je me souviens
bien, ton nom entier sera Haya Sarah Dickmann ? Reprend-il, je hoche la tête pour lui répondre et il s’assoit
sur une chaise à côté du lit.

-Tu sais que cette intervention comporte quelques désavantages ? demanda-t-il en grimaçant.

-oui, je ne pourrai pas avoir d’enfant.

-oui, bien, es-tu prête à prendre le risque donc ? répondit-il avec un visage neutre.

-oui, plutôt deux fois qu’une, monsieur !

-Tant mieux alors me répond-il avec un sourire engageant, je tripote doucement le pendentif étoilé à mon
cou, je détourne de nouveau le regard vers le ciel qui se couvre, le sourire de la famille en bas disparait, ils
partent en courant se réfugier surement chez eux et s’enfermer pour sa cacher en attendant la fin de la
tourmente.

Les médecins repartent en me laissant avec une fiche afin de noter toutes les informations sur ma nouvelle
identité. Quelques heures après, une infirmière arrive, elle me prépare à l’opération et me dit de m’allonger
sur un lit assez peu confortable mais que, d’ici quelques minutes je ne sentirai plus. Elle me fait traverser
quelques couloirs sombres aux murs gris et sinistres pour finalement arriver dans une pièce éclairée emplie
de médecins en blouse bleues avec des masques couvrant leur visage. On me dépose sans délicatesse,
suis-je sensible ! sur une table dure en sorte de verre épais et on m’éclaire le visage. Le médecin principal
se penche au-dessus de moi et me sourit avec nonchalance avant de me poser un masque en plastique
sur le nez ; Le sifflement du gaz chante à mes oreilles, mes poumons s’emplissent de soporifique, ma vue
se brouille, plus je respire plus je sombre dans le noir. Confusément, j’entends les médecins parler » cela
va vraiment être une belle expérience », cette dernière phrase résonne en écho à mon sommeil qui
m’emporte.

-“ Dans le flou… je ne peux pas bouger.

-C’est normal ne t’en fais pas Haya, il est temps que tu te réveilles, alors, tout s’est passé comme prévu, tu
es désormais définitivement une femme ! Comment te sens tu ?

A vrai dire, j’ai pour l’heure à peine conscience d’être humaine, les effets du gaz ne sont sans doute pas
encore tout à fait résorbés, je me sens engoncée dans mon corps, comme engluée dans une coquille de
boue, les membres écrasés par une pesanteur gluante.

Allez, positivons, mon rêve est accompli, je me sens brusquement emplie d’un désir immense de voir mon
corps, de me découvrir en toute intimité ; je ne renaitrai à moi-même qu’à ce moment-là vraiment ! la joie
inonde mon cœur et c’est avec le sourire que je tourne les yeux vers ce gris que je détestais avant
l’opération, un arc en ciel de bonheur filtre cette grisaille et me fait voir tout en couleurs riches et vivantes,
car oui, je suis enfin vivante, je vais enfin être moi-même et pour toujours !

Fin de journée, le soleil est revenu, je perçois un bout d’arc en ciel par la fenêtre qui fait écho à mon
humeur, je vais tenter de me redresser et poser les pieds à terre ; l’exercice va se révéler périlleux car je
me sens encore un peu dans le brouillard et je suis trop loin de l’interrupteur pour donner plus de lumière à
ma chambre ; il faut dire que la nuit s’installe lentement mais surement, quelle journée !
Je bascule sur le coté et laisse pendre mes jambes jusqu’à toucher lentement le carrelage froid qui pique ;
une onde glacée remonte le long de mon corps, c’est tout à la fois délicieux et dérangeant, délicieux car je
sens l’énergie envahir mes sens et dérangeant car je frissonne et tremble un peu ce qui ne me rassure pas
pour envisager sereinement mes premiers pas.

Machinalement, je masse mes bras et je remarque le bracelet à ma droite qui donne mes numéros
d’identifiants, je tente de l’enlever mais il est trop serré, je ne m’énerve pas, on verra cela plus tard.

Ça y est, je suis enfin debout, appuyé au montant de fer du lit et je décide de progresser par petites étapes,
d’abord un pied, puis l’autre, je lâche le montant et oui, je suis lancée, le monde m’attend et je prendrai le
temps d’agrandir mes horizons, je suis jeune, je suis belle, je suis confiante, je suis heureuse !

La sortie de l’hôpital est prévue pour demain, en attendant, je dois être présentable pour retrouver ma
famille, je regarde les vêtements préparer par ma sœur qui sont poser sur la petite commode de la
chambre, je ne prends pas le temps de les regarder et fonce droit vers le coiffeur de l’hôpital, il est tard je
ne sais pas si il est ouvert, toujours dans le vague je fonce a travers les couloirs en suivant les flèches, je
me retrouve enfin devant le coiffeur essoufflés et en sueur, j’entre et remarque qu’il y a encore de la
lumière, je souffle de joie, la coiffeuse s’occupe de moi immédiatement, quand je ressors, mes cheveux
sont plus jolie que jamais, doux, coupé correctement, malheureusement, on ne peux rien faire pour la taille,
je vais devoir attendre qu’il repousse, mais je suis heureuse, la sensation de flou c’est totalement dissipé, je
retourne donc jusqu’à ma chambre et m’allonge sur le dos en regardant le plafond, je pense a comment
vont être les retrouvaille avec ma famille demain, je finis par m’endormir.

Quand je me réveille le ciel est gris et orageux, je me lève et m’habille avec les vêtements que ma sœur
m’a apportés, maintenant je prends le temps de tout regarder, un pantalon large gris, un pull en motif
marinière, je remets mes chaussures, brun sombre et très abimer, je me pose et j’attend que mon père
arrive, après quelque heures a m’ennuyer il arrive enfin, on pars après avoir signer quelque papier et on
rentre a la maison, le chemin se fais étrangement dans le silence, mon père est en général toujours
bruyant, quand on arrive enfin devant la maison, je m’attend a ce que toute la famille soit comme ça, je
m’arrête devant la porte et me retourne vers mon père et le regarde droit dans les yeux.

“- tu est déçu de moi papa ?

Il ne répond rien et baisse la tête, il ne me regarde pas et me dit.

-entre. “

Je ne réponds pas et entre, la maison est plongée dans le noir, je passe par le salon et entend des
ricanements, je me tourne vers la cuisine et vois le reste de ma famille débouler en criant.

“-surprise !!!

Je ne m’attendais pas à ça, je me tourne vers mon père qui s’est mis à rire de vive gorge.

-ne t’en fais pas Haya, je ne suis pas déçu de toi, je suis même très fier. “

Je saute dans ces bras en pleurant de joie, après des retrouvaille assez intense et rigolote, on part à table,
ma famille m’ayant préparé un repas, on mange dans la bonne humeur, je rigole avec toute ma famille,
après quelques heures à rire et à parler de tout et de rien, on finit de manger et je monte dans ma chambre,
je fonce directement sur mon lit et m’effondre dessus, je ferme les yeux et me remémore la conversation
que je venais d’avoir avec ma mère.

“-tu sais Haya, même si maintenant tu es une fille, beaucoup ne vont pas oublier que tu étais un homme et
ça va être compliquer de faire accepter ça a certaine personne.

-je sais mais j’en était consciente avant de prendre cette décision.
-je sais, aller, en tout cas, nous on t’accepte comme tu es. “

Je finis par m’endormir trop fatiguer.

Soudain une vive douleur me ramène à la réalité, je m’écroule au sol et me relève rapidement, je continue
de suivre les autres avec les voix fortes qui nous donnais des ordres, la porte qui se dresse devant nous
est assez grande pour permettre d’entrer dans la chambre mais pas assez pour que l’on passe a plusieurs,
créant des bouchons, je me fais bousculée dans tous les sens, je regardais à droite et à gauche pour
trouver mes parents mais je ne les voyais pas, je me mis a crier leur nom la cohue général eut raison de
moi et je finis dans la chambre, la porte se ferma derrière moi, les larmes au bord des yeux je regardait
autours de moi, les murs gris complètement griffer, les gens qui hurlait et pleurais, un bruit lointain qui arrive
droit sur nous, je lève la tête pour voir le gaze s’échapper des embouchures du plafond.

“-monsieur ? ou somme nous ?

Je baisse les yeux vers la jeune fille devant moi et lui dit doucement.

-A Auschwitz petite… “

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