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• PRESENTATION DE LA ZONE

• SITUATION GEOGRAPHIQUE
Le gouvernorat de Kebili appartient à la partie Sud-Ouest de la Tunisie. Il couvre une
Superficie de 22 490 km2.
Il est limité au nord par le gouvernorat de Gafsa, à l’Est par le gouvernorat de Gabes et Medenine, au sud
par le Gouvernorat de Tataouine et à l’Ouest par le gouvernorat de Tozeur et les frontières avec l’Algérie.
• DECOUPAGE ADMINISTRATIF

Administrativement, le gouvernorat de Kebili est composé de 6 délégations et 42 secteurs dont 25 dans


le milieu rural et 17 dans le milieu urbain. La carte N°1 suivante montre le découpage administratif de
tout le gouvernorat et dans le tableau suivant, on donne la superficie et le nombre de secteurs par
délégation.
Tableau N° 1 : Superficie et Nombre de secteurs par délégation

Superficie Nom des


Délégation Nbre de Secteurs
(Km2) (%) Secteurs

Communal 2 Kebili Nord, Kebili Est


1 – Kebili Nord 718 3.19 Telmine/Tombar/Saïdane/Limagues-Esteftimi/El
Rural 8
Gataya/Errabta/Tembib/ Mansoura

Communal 4 Kebili Sud /Jemna Nord /Jemna Sud /Jenoura

2 – Kebili Sud 1182 5.26 Bazma / Becheli /Beni Mouhamed /El Blidet
Rural 5
/Ejersine

Douz Est /El Golaa /El Aouina Nord /El Aouina


3 – Douz Nord 3528 15.69 communal 5
Sud /Abadla

Communal 2 Douz Ouest /Ghlissia


4 – Douz Sud 4908 21.82
Rural 3 El Adhara /Nouail Nord /Nouail Sud

El Menchia /Bou Abdallah /Oum Essoumaâ


Communal 4
5 – Souk Lahad 2590 11.52 /Ezaouia

Rural 3 Fatnassa /Bechri /Nagga

El Matrouha /Rjim Maâtoug /Essabria Ouest


6 – El Faouar 9564 42.53 Rural 6
/EssabriaEst /Grib / Gidma

Total 22490 100% 42


• CLASSIFICATION EN DES ZONES D’ETUDES
• ANALYSE DE LA SITUATION ACTUELLE
• LE CLIMAT
D’après la carte des étages bioclimatiques (Voir Carte N°3 suivante), la quasi-totalité du
gouvernorat de Kebili, appartient au saharien à l’exception de deux zones : la première une
bande de largeur 3,5 Km et de longueur 40 Km environ au nord de Jbel Tebaga qui appartient à
l’étage bioclimatique Aride inférieur. La deuxième zone est la partie nord du gouvernorat qui est
la région de Chareb et Segui qui appartiennent à l’aride supérieur et l’aride inférieur.
Les deux tableaux suivants décrivent la variation de la température mensuelle moyenne ainsi
que la variation saisonnière de la température, de l’humidité relative, et de l’évapotranspiration
au niveau de la station de Kebili.

Tableau N°2 : Température mensuelle moyenne : Station Kebili

Dec Nov Oct Sept Août Juil Jun Mai Av Mars .Fév Jan MOIS

12. 17. 21, 31, 27. 23, 20, 12, 10, Température
29 31,2 15,4
1 3 4 7 9 5 8 1 7 moyenne

Source :INM

Tableau N°3 : Température moyenne, humidité relative et évapotranspiration saisonnière: Station


Kebili

Hiver Printemps Eté Automne


moyenne de maximas °c 18,30 26,50 38,10 29,10
moyenne de minimas °c 5,40 13,50 22,50 17,10
température moyenne °c 11,90 20,00 30,30 23,10
humidité relative % 58,90 53,80 47,90 56,60
pluviométrie moyenne mm 13,30 28,20 0,00 24,20
évapotranspiration mm 381,10 746,00 1181,70 599,20
Source :INM
Ce climat saharien continental est caractérisé essentiellement par :

• La rareté et l’irrégularité de la pluie et dans des cas on peut avoir un épisode pluvieux qui
atteint ou dépasse la moyenne annuelle
• Une moyenne annuelle de la pluie décroissante du Nord vers le Sud (150 mm dans la
région de Segui et ne dépasse pas 50 mm dans l’extrême sud)
• Une forte amplitude thermique inter journalière et inter saisonnière ainsi qu’une forte
évapotranspiration annuelle qui atteint 2520 mm.
• Les vents dominants : En hiver : vent du Sud-Ouest et Sud –Sud Ouest, au printemps : vent
de l’Est, en été : vent de l’Est et surtout le sirocco, en Automne : vent de l’Est et de l’Ouest.
Généralement, les vents de l’Ouest ou du Nord Ouest sont générateurs de pluie.
• LA PLUVIOMETRIE
Le réseau des stations pluviométriques du gouvernorat de Kebili est constitué par 21 Stations. D’après
l’Arrondissement des ressources en eau du CRDA de Kebili, Quatre stations seulement ont des données
complètes qui sont les stations de Kebili CRDA, Douz CRDA, Souk Lahad CRDA et El Faour CRDA (Voir
tableau N°4)

Tableau N°4 : moyenne annuelle de la pluviométrie au niveau des stations pluviométriques

Station Moyenne annuelle (mm)


Kebili CRDA 95,3
Douz CRDA 90
Souk Lahad CRDA 84
El Faour CRDA 67

Tableau N°5 : Pluviométrie Moyenne mensuelle: Station de Kebili

Total Dec Nov Oct Sept Août Juil Jun Mai Av Mars .Fév Jan MOIS
14, 13, 11, 10,
95,3 7.5 0,2 0,3 1,3 4,8 9 14,6 7,5 Pluv. Moy
7 4 2 8
Source :INM
Figure N°1 : Variation de la pluie moyenne mensuelle : Station de Kebili

La pluviométrie dans la région de Kebili se caractérise par son irrégularité dans l’espace et dans
le temps générant parfois des crues torrentielles et dangereuses qui peuvent provoquer une
érosion remarquable et des inondations avec des dégâts énormes.
Le nombre de jours de pluie varie d’une saison à l’autre et d’une année à l’autre, ce nombre ne
dépasse pas souvent 30 jours par an.
La répartition de la moyenne annuelle de la pluviométrie est décrite par la carte des isohyètes
suivante :
Figure
N°2 : Répartition de la pluviométrie moyenne annuelle au gouvernorat de Kebili (Carte des isohyètes)

D’après cette carte, on peut distinguer essentiellement la zone nord (Segui) et la zone extrême
Est du gouvernorat avec une moyenne annuelle qui varie de 100 mm à 150mm et l’extrême
sud avec une moyenne annuelle au dessous de 50mm.
Pour le reste du gouvernorat, la moyenne annuelle varie de 50 mm à 100 mm
• LE RELIEF
Le relief du gouvernorat de Kebili se caractérise par la présence de deux zones montagneuses ;
la première est la chaine de montagne de Chareb localisé dans le nord du gouvernorat entre la
plaine de Segui et la plaine de Chareb (Jbel El Asker 608m, Jbel Sif Lham 538 et Jbel
Hchichina (515m).
La deuxième est la chaine de Tebaga (469m) qui s’étend de la région de Souk Lahad à l’Ouest
jusqu’à la limite avec le gouvernorat de Gabes à l’Est.
Entre les deux chaines montagneuses s’étend une vaste dépression salée Chatt El Fejij à l’Est
et Chatt Jerid à l’ouest (altitude inférieur à 25m) qui s’étendent sur une surface de 5920 Km 2
environ dont 70% appartiennent au gouvernorat de Kebili. Cette vaste dépression représente
l’exutoire des différents écoulements qui prennent naissance dans les montagnes de Tebaga et
Chareb.
La région de Dhaher au sud Est du gouvernorat de Kebili constitue la continuité de chaines de
montagnes de Matmata, Beni Khedech et Tataouine cette région d’altitude variant de 200m à
300m est caractérisé par un nombre important des cours d’eau de direction Est-ouest et dont
leur exutoire est Garaat Bouflija et d’autres dépressions dans le centre du gouvernorat de
Kebili.
La partie Sud et Sud Ouest du gouvernorat de Kebili (délégation d’El Faouar, délégation de
Douz sud et une partie de la délégation de Douz Nord) représente la continuité du grand Erg
Oriental. Cette zone de surface plus que 12000 Km 2 est d’altitude variant de 100m à 200m est
constitué essentiellement par des dunes de sables.

• DONNEES GEOLOGIQUES
Zone de Segui
• Lithologie 

La région de Segui ouest se présente sous forme d’un synclinale à axe symétrique. Le flanc sud
est représenté par des affleurements mio-pliocène qui surmontent les formations du Sénonien
supérieur dont la barre calcaire du Maestrichtien inférieur, les alternances des marnes et des
calcaires marneux de la formation Berda moyenne du Campanien Maestrichtien et les grés a
grosses ammonites et calcaires à orbitoides du campanien (Berda supérieur).

Une alternance d’argile, de lumachelles et des calcaires de la formation Blida supérieures du


Coniacien Santonien affleurent à partir de Khanguet oum Ali sur une superficie réduite et une
épaisseur d’environ 200.

La région de Segui Est a la structure fortement tectonisée. Le flanc Sud du Synclinal présente
une lithologie très variée. Le mio-pliocène affleure tout le long du piedmont et surmonte
diverses structures dont les limons, argiles et conglomérat à encroutement calcaires de
Bouloufa (Lutetien). Les argiles gypseuses vertes d’EL Haria du Maestrichtien supérieur, la
barre calcaire de la formation Berda supérieur du Maestrichtien inférieur.

La zone Garaat Dbebcha (El Griaa) se caractérise par des affleurements du mio-pliocène
(limon, argile rouge et conglomérats : formation Segui au piedmont du Djebel El Askar).

• Structurale 

Le Segui Ouest à la forme d’un synclinal sédimentaire dont le flanc Nord présente une structure
non tectonisée avec un pendage vers le Sud allant de 5° à 20°. Le flanc Sud présente aussi une
structure non tectonisée avec un pendage vers le nord de 12° jusqu'à 70° (la barre dolomitique
Vraconnienne).

La zone de Segui Est est fortement tectonisée ; ainsi des failles inverses et normales se
conjuguent à un décrochement dextre majeur au niveau de Djebel Hachichina.

On a ainsi plusieurs pendages (10° à 40°) de différentes amplitudes et directions.


Zone de Chareb 
• Lithologie 

La ligne de crêtes est occupée par des grés a grosses ammonites de calcaires à orbitoides du
campanien (formation Berda inférieur). Cette formation vient s’appliquer directement à la barre
dolomitique de la formation Redhouane du Vraconien, ainsi que les calcaires dolomitiques et
sables d’Araguib du Bedoulien – Gargasien avec une large extension allant de Dar Mezab à
l’Ouest jusqu’à Djebel Lefaia à l’Est. Toute cette série surmonte les deux barres de calcaire
dolomitique et les alternances de calcaires et de marne de la formation Barrani. En outre, la
plaine de Chareb Est est occupée par les dépôts de basse terrasse du quaternaire, formée par
des graviers, limons et sables.

• Structurale 

Cette zone est structuralement dominée par des failles conjuguées avec un décrochement
majeur de direction Est-Ouest qui longe toute la ligne de crête de Djebel Oum Ali à l’Ouest
jusqu'à Djebel Lefaia à l’Est.

Cette structure confère à la zone un pendage varié et faible au piémont favorisant largement
l’infiltration des eaux de ruissellement dans les nappes souterraines.
Zone de Dhaher 
• Lithologie 

La ligne de crête est occupée par les affleurements de Turonien qui sont surmontés par les
formations du Sénonien. Dans le lit d’oued El Hallouf affleure les calcaires bioclastiques à
rudistes et orbitoides de la formation « Toual » du Campanien-Maastrechtien (aquifère principal
de la nappe du complexe terminal). Cet affleurement du Campanien se poursuit à l’Ouest
jusqu'à la limite Est d’Oued Tarfa (exutoire D’oued El Hallouf) et il est couvert par les dépôts
éoliens de l’Holocène actuel.

• Structural 

De point de vue structural, le bassin versant d’oued El Hallouf n’est pas affecté par des failles
majeures. Le pendage est faible de 3° à 4° vers le Sud. A l’Ouest d’Oued El Hallouf les
affleurements prennent une structure tabulaire stable. Cette structure favorise largement
l’infiltration des eaux de ruissellement et la recharge de la nappe de complexe terminal.

• ETUDE PEDOLOGIQUE

• La répartition des sols suivant les régions

Pour des raisons géologiques (matériau parental), les sols dans la région de Kebili se caractérisent par la
présence constante de calcaire et de gypse. Le bioclimat de la région fait aussi qu’il n’y a pas un
processus d’évolution des sols (pédogenèse) à part l’extension des sols salés dans les dépressions des
chotts.

Les principaux caractéristiques des sols rencontrés dans les différentes régions du gouvernorat de Kebili
sont présentés comme suit :

• Zones de Segui et Chareb 

Elles sont formées essentiellement au niveau des plaines par des sols d’apport alluvial avec une texture
variée : présence du gravier, du sable fin et du limon avec une dominance de la texture limono-sableuse.
Cette variabilité est causée par les conditions d’évolution et de mise en place des sols.

• La zone des chaînons atlasiques

Elle est caractérisée par l’absence de sols sur les montagnes et la présence de sols alluviaux
généralement profonds sur les piémonts et dans les plaines. L’érosion hydrique est très active dans ces
zones durant les rares évènements pluvieux qui produisent un ruissellement. Tous les Djebels sont
dénudés à l’exception de rares fosses comblées de matériaux meubles où se développe une végétation à
base de ligneux bas.

• Le Dhaher 
Les sols sont très peu épais et reposent sur une assise calcaire (bancs calcaires ou croûtes) et c’est
seulement dans les vallées mortes où existent des sols sableux fragiles qui constituent une source
d’ensablement.
• La plateforme saharienne
Elle est formée par des placages éoliens (pourtour Est et Nord de l’Erg) et par de vastes accumulations
sableuses formant les dunes de l’Erg. Il existe autour des chotts des sols gypseux avec des accumulations
gypseuses sous forme de croûtes.
• La zone des Chotts 
Cette zone dispose de sols sableux profonds et de sols gypseux en bordure des chotts où se développent
presque la totalité des oasis de la région.
Les horizons profonds de ces sols sont très riches en gypse et évoluent souvent vers des encroûtements
gypseux. L’intérieur des chotts est formé par des accumulations de sels stériles.
• Les oasis 
Elles sont localisées sur les bordures du chott sur des bourrelets éoliens, généralement surélevés par
rapport au chott, les plus anciennes oasis sont localisées dans des zones plutôt montagneuses (Souk
Lahad).

• La nature pédologique des sols


Les sols minéraux bruts

Ces sols sont rencontrés dans les zones de moyenne pente marqués par une forte érosion et un faible
couvert végétal. Ces sols ne présentent pas de potentiel agricole important vue l’absence des couches
arable de terre fine.

Ils sont présents dans toute les zones essentiellement la zone de Dhaher ou on peut remarquer la
dominance du sable fin d’apport éolien.

Sols peu évolués d’apport alluvial

Ces terres sont le résultat d’un cycle d’alluvionnement qui débute dans les montagnes par l’altération
des formations géologiques affleurantes et leur transport par l’eau de ruissellement, pour finir par le
dépôt dans les zones basses. La nature des matériaux est généralement gypseuse. Ces sols reposent sur
des formations gypseuses et dans des endroits graveleux.

Ce type de sol est variable suivant la profondeur, généralement, profond en allant vers l’aval
(Profondeur>90cm). Ces sols sont de bonnes qualités pour la mise en valeurs agricole. Leur aptitude à
l’épandage est conditionnée par la pente du terrain. Toutefois, la création des périmètres d’épandage
peut être étudiée dans la zone de Chareb et la zone d’oued El Hallouf à Dhaher.

Sols gypseux

Ces sols riches en gypse s'étendent sur une partie non négligeable (environ 37000 ha). Ils se
développent dans les zones d'extension des croûtes et des encroûtements gypseux. On les
retrouve également sur des formations géologiques gypseuses (MioPliocène et Crétacé).
Lorsque les croûtes et les encroûtements gypseux ne sont pas à l'affleurement se situant à
moyenne profondeur sous une mince couche limoneuse, ils ne sont que moyennement
contraignants pour la végétation et l'agriculture. Cependant, dans la plupart des cas cette
pellicule est décapée et les puissants encroûtements et croûtes gypseuses ne permettent pas la
pratique des cultures et ne porte qu'une maigre végétation.

Sols isohumiques

Ce type de sol est rencontré dans la zone d’épandage d’oued Sareg à Segui. Il est caractérisé
par sa fertilité et sa profondeur. Ces sont des sols très riches en matières organiques. Ils
englobent une superficie de 1800 ha. Ces sols sont sensibles à l’érosion hydrique causé par les
écoulements à l’intérieur d’oued Sareg (Transport du sol du font de l’oued), d’où l’importance et
la nécessité de ralentir la vitesse des écoulements par des aménagements CES.

Les sols squelettiques

Se sont des sols de faible épaisseur et qui se répartissent sur des faibles superficies dans les régions
montagneuses caractérisé par des affleurements géologiques souvent nus et rarement couverts par des
colluvions. Ces affleurements donnent, lorsqu'ils sont en roche dure, des surfaces structurales étendues et
des paysages liés à l'érosion dans les combes à l'occasion de l'apparition de roches tendres.

Ils sont désignés comme des unités complexes du sol vu la variété des matériaux parentaux et le
processus d’évolution interrompu par une forte érosion hydrique.

Ces sols squelettiques se caractérisent par la quasi-absence de la matière organique. Ils ne


peuvent en aucun cas servir pour l'agriculture. Une très maigre végétation parsème ces
régions.

Ces sols sont rencontrés dans les zones montagneuses de Segui, Tebaga et la zone Sud Est
de Dhaher.

Les sols halomorphes

Ces sols couvrent les chotts et leurs bordures. Ils se développent sur des matériaux alluviaux à texture
sablo-limoneuse à limono-sableuse. Ils sont soumis à l'action des nappes phréatiques très salées. Ces
sols montrent des efflorescences salines ou un encroûtement salin superficiel. La présence de croûte et
encroûtement gypseux de nappe à moyenne profondeur est la règle dans l'ensemble des chotts et de
sebkhas. Lorsque ces sols sont de texture argileuse, en saison humide ils s'engorgent en surface, ou se
trouvent submergés. A la fin de la saison des pluies une pellicule saline se forme en surface (argile + sel)
puis se désagrège avec la sécheresse aboutissant en fin de saison sèche à la formation d'un horizon
superficiel de quelques centimètres à structure poudreuse (pseudo-sable). Une grande partie de ces sols
halomorphes est aussi le siège de manifestations gypseuses importantes liées à une nappe phréatique
riche en sulfates.

La surface relative à chaque type de sol est donnée dans le tableau suivant :
Tableau N°6 : Les principaux types des sols dans le gouvernorat de Kebili

Types de sols Superficie en ha (%)

SMB : Sols minéraux bruts 970 800 ha (43%)

SPEA : Sols peu évolués d’apport alluvial 335 840 ha (15%)

SGY : Sols gypseux 273 000 ha (12%)

SIH : Sols isohumiques 1820 ha (0.08%)

UCS : Unités complexes de Sol 160 000 ha (7%)

SHA : Sols Halomorphes 454 000 ha (20%)


SHY : Sols Hydromorphes 8200 ha (0.36%)

REN : Rendzines • 000 ha (2%)

• La répartition géographique des sols dans les zones d’étude est décrite dans les cartes suivantes
(Voir carte N°4.1 et 4.2  suivantes)

Figure
N°2 : Répartition de la pluviométrie moyenne annuelle au gouvernorat de Kebili (Carte des isohyètes)

D’après cette carte, on peut distinguer essentiellement la zone nord (Segui) et la zone extrême
Est du gouvernorat avec une moyenne annuelle qui varie de 100 mm à 150mm et l’extrême
sud avec une moyenne annuelle au dessous de 50mm.
Pour le reste du gouvernorat, la moyenne annuelle varie de 50 mm à 100 mm
• LE RELIEF
Le relief du gouvernorat de Kebili se caractérise par la présence de deux zones montagneuses ;
la première est la chaine de montagne de Chareb localisé dans le nord du gouvernorat entre la
plaine de Segui et la plaine de Chareb (Jbel El Asker 608m, Jbel Sif Lham 538 et Jbel
Hchichina (515m).
La deuxième est la chaine de Tebaga (469m) qui s’étend de la région de Souk Lahad à l’Ouest
jusqu’à la limite avec le gouvernorat de Gabes à l’Est.
Entre les deux chaines montagneuses s’étend une vaste dépression salée Chatt El Fejij à l’Est
et Chatt Jerid à l’ouest (altitude inférieur à 25m) qui s’étendent sur une surface de 5920 Km 2
environ dont 70% appartiennent au gouvernorat de Kebili. Cette vaste dépression représente
l’exutoire des différents écoulements qui prennent naissance dans les montagnes de Tebaga et
Chareb.
La région de Dhaher au sud Est du gouvernorat de Kebili constitue la continuité de chaines de
montagnes de Matmata, Beni Khedech et Tataouine cette région d’altitude variant de 200m à
300m est caractérisé par un nombre important des cours d’eau de direction Est-ouest et dont
leur exutoire est Garaat Bouflija et d’autres dépressions dans le centre du gouvernorat de
Kebili.

La partie Sud et Sud Ouest du gouvernorat de Kebili (délégation d’El Faouar, délégation de
Douz sud et une partie de la délégation de Douz Nord) représente la continuité du grand Erg
Oriental. Cette zone de surface plus que 12000 Km 2 est d’altitude variant de 100m à 200m est
constitué essentiellement par des dunes de sables.

• DONNEES GEOLOGIQUES
Zone de Segui
• Lithologie 

La région de Segui ouest se présente sous forme d’un synclinale à axe symétrique. Le flanc sud
est représenté par des affleurements mio-pliocène qui surmontent les formations du Sénonien
supérieur dont la barre calcaire du Maestrichtien inférieur, les alternances des marnes et des
calcaires marneux de la formation Berda moyenne du Campanien Maestrichtien et les grés a
grosses ammonites et calcaires à orbitoides du campanien (Berda supérieur).
Une alternance d’argile, de lumachelles et des calcaires de la formation Blida supérieures du
Coniacien Santonien affleurent à partir de Khanguet oum Ali sur une superficie réduite et une
épaisseur d’environ 200.

La région de Segui Est a la structure fortement tectonisée. Le flanc Sud du Synclinal présente
une lithologie très variée. Le mio-pliocène affleure tout le long du piedmont et surmonte
diverses structures dont les limons, argiles et conglomérat à encroutement calcaires de
Bouloufa (Lutetien). Les argiles gypseuses vertes d’EL Haria du Maestrichtien supérieur, la
barre calcaire de la formation Berda supérieur du Maestrichtien inférieur.

La zone Garaat Dbebcha (El Griaa) se caractérise par des affleurements du mio-pliocène
(limon, argile rouge et conglomérats : formation Segui au piedmont du Djebel El Askar).

• Structurale 

Le Segui Ouest à la forme d’un synclinal sédimentaire dont le flanc Nord présente une structure
non tectonisée avec un pendage vers le Sud allant de 5° à 20°. Le flanc Sud présente aussi une
structure non tectonisée avec un pendage vers le nord de 12° jusqu'à 70° (la barre dolomitique
Vraconnienne).

La zone de Segui Est est fortement tectonisée ; ainsi des failles inverses et normales se
conjuguent à un décrochement dextre majeur au niveau de Djebel Hachichina.

On a ainsi plusieurs pendages (10° à 40°) de différentes amplitudes et directions.


Zone de Chareb 
• Lithologie 
La ligne de crêtes est occupée par des grés a grosses ammonites de calcaires à orbitoides du
campanien (formation Berda inférieur). Cette formation vient s’appliquer directement à la barre
dolomitique de la formation Redhouane du Vraconien, ainsi que les calcaires dolomitiques et
sables d’Araguib du Bedoulien – Gargasien avec une large extension allant de Dar Mezab à
l’Ouest jusqu’à Djebel Lefaia à l’Est. Toute cette série surmonte les deux barres de calcaire
dolomitique et les alternances de calcaires et de marne de la formation Barrani. En outre, la
plaine de Chareb Est est occupée par les dépôts de basse terrasse du quaternaire, formée par
des graviers, limons et sables.

• Structurale 

Cette zone est structuralement dominée par des failles conjuguées avec un décrochement
majeur de direction Est-Ouest qui longe toute la ligne de crête de Djebel Oum Ali à l’Ouest
jusqu'à Djebel Lefaia à l’Est.

Cette structure confère à la zone un pendage varié et faible au piémont favorisant largement
l’infiltration des eaux de ruissellement dans les nappes souterraines.
Zone de Dhaher 
• Lithologie 

La ligne de crête est occupée par les affleurements de Turonien qui sont surmontés par les
formations du Sénonien. Dans le lit d’oued El Hallouf affleure les calcaires bioclastiques à
rudistes et orbitoides de la formation « Toual » du Campanien-Maastrechtien (aquifère principal
de la nappe du complexe terminal). Cet affleurement du Campanien se poursuit à l’Ouest
jusqu'à la limite Est d’Oued Tarfa (exutoire D’oued El Hallouf) et il est couvert par les dépôts
éoliens de l’Holocène actuel.

• Structural 

De point de vue structural, le bassin versant d’oued El Hallouf n’est pas affecté par des failles
majeures. Le pendage est faible de 3° à 4° vers le Sud. A l’Ouest d’Oued El Hallouf les
affleurements prennent une structure tabulaire stable. Cette structure favorise largement
l’infiltration des eaux de ruissellement et la recharge de la nappe de complexe terminal.

• ETUDE PEDOLOGIQUE

• La répartition des sols suivant les régions

Pour des raisons géologiques (matériau parental), les sols dans la région de Kebili se caractérisent par la
présence constante de calcaire et de gypse. Le bioclimat de la région fait aussi qu’il n’y a pas un
processus d’évolution des sols (pédogenèse) à part l’extension des sols salés dans les dépressions des
chotts.

Les principaux caractéristiques des sols rencontrés dans les différentes régions du gouvernorat de Kebili
sont présentés comme suit :

• Zones de Segui et Chareb 

Elles sont formées essentiellement au niveau des plaines par des sols d’apport alluvial avec une texture
variée : présence du gravier, du sable fin et du limon avec une dominance de la texture limono-sableuse.
Cette variabilité est causée par les conditions d’évolution et de mise en place des sols.

• La zone des chaînons atlasiques

Elle est caractérisée par l’absence de sols sur les montagnes et la présence de sols alluviaux
généralement profonds sur les piémonts et dans les plaines. L’érosion hydrique est très active dans ces
zones durant les rares évènements pluvieux qui produisent un ruissellement. Tous les Djebels sont
dénudés à l’exception de rares fosses comblées de matériaux meubles où se développe une végétation à
base de ligneux bas.

• Le Dhaher 
Les sols sont très peu épais et reposent sur une assise calcaire (bancs calcaires ou croûtes) et c’est
seulement dans les vallées mortes où existent des sols sableux fragiles qui constituent une source
d’ensablement.
• La plateforme saharienne
Elle est formée par des placages éoliens (pourtour Est et Nord de l’Erg) et par de vastes accumulations
sableuses formant les dunes de l’Erg. Il existe autour des chotts des sols gypseux avec des accumulations
gypseuses sous forme de croûtes.
• La zone des Chotts 
Cette zone dispose de sols sableux profonds et de sols gypseux en bordure des chotts où se développent
presque la totalité des oasis de la région.
Les horizons profonds de ces sols sont très riches en gypse et évoluent souvent vers des encroûtements
gypseux. L’intérieur des chotts est formé par des accumulations de sels stériles.
• Les oasis 
Elles sont localisées sur les bordures du chott sur des bourrelets éoliens, généralement surélevés par
rapport au chott, les plus anciennes oasis sont localisées dans des zones plutôt montagneuses (Souk
Lahad).

• La nature pédologique des sols

Les sols minéraux bruts


Ces sols sont rencontrés dans les zones de moyenne pente marqués par une forte érosion et un faible
couvert végétal. Ces sols ne présentent pas de potentiel agricole important vue l’absence des couches
arable de terre fine.

Ils sont présents dans toute les zones essentiellement la zone de Dhaher ou on peut remarquer la
dominance du sable fin d’apport éolien.

Sols peu évolués d’apport alluvial

Ces terres sont le résultat d’un cycle d’alluvionnement qui débute dans les montagnes par l’altération
des formations géologiques affleurantes et leur transport par l’eau de ruissellement, pour finir par le
dépôt dans les zones basses. La nature des matériaux est généralement gypseuse. Ces sols reposent sur
des formations gypseuses et dans des endroits graveleux.

Ce type de sol est variable suivant la profondeur, généralement, profond en allant vers l’aval
(Profondeur>90cm). Ces sols sont de bonnes qualités pour la mise en valeurs agricole. Leur aptitude à
l’épandage est conditionnée par la pente du terrain. Toutefois, la création des périmètres d’épandage
peut être étudiée dans la zone de Chareb et la zone d’oued El Hallouf à Dhaher.

Sols gypseux

Ces sols riches en gypse s'étendent sur une partie non négligeable (environ 37000 ha). Ils se
développent dans les zones d'extension des croûtes et des encroûtements gypseux. On les
retrouve également sur des formations géologiques gypseuses (MioPliocène et Crétacé).
Lorsque les croûtes et les encroûtements gypseux ne sont pas à l'affleurement se situant à
moyenne profondeur sous une mince couche limoneuse, ils ne sont que moyennement
contraignants pour la végétation et l'agriculture. Cependant, dans la plupart des cas cette
pellicule est décapée et les puissants encroûtements et croûtes gypseuses ne permettent pas la
pratique des cultures et ne porte qu'une maigre végétation.

Sols isohumiques

Ce type de sol est rencontré dans la zone d’épandage d’oued Sareg à Segui. Il est caractérisé
par sa fertilité et sa profondeur. Ces sont des sols très riches en matières organiques. Ils
englobent une superficie de 1800 ha. Ces sols sont sensibles à l’érosion hydrique causé par les
écoulements à l’intérieur d’oued Sareg (Transport du sol du font de l’oued), d’où l’importance et
la nécessité de ralentir la vitesse des écoulements par des aménagements CES.

Les sols squelettiques

Se sont des sols de faible épaisseur et qui se répartissent sur des faibles superficies dans les régions
montagneuses caractérisé par des affleurements géologiques souvent nus et rarement couverts par des
colluvions. Ces affleurements donnent, lorsqu'ils sont en roche dure, des surfaces structurales étendues et
des paysages liés à l'érosion dans les combes à l'occasion de l'apparition de roches tendres.

Ils sont désignés comme des unités complexes du sol vu la variété des matériaux parentaux et le
processus d’évolution interrompu par une forte érosion hydrique.

Ces sols squelettiques se caractérisent par la quasi-absence de la matière organique. Ils ne


peuvent en aucun cas servir pour l'agriculture. Une très maigre végétation parsème ces
régions.

Ces sols sont rencontrés dans les zones montagneuses de Segui, Tebaga et la zone Sud Est
de Dhaher.

Les sols halomorphes

Ces sols couvrent les chotts et leurs bordures. Ils se développent sur des matériaux alluviaux à texture
sablo-limoneuse à limono-sableuse. Ils sont soumis à l'action des nappes phréatiques très salées. Ces
sols montrent des efflorescences salines ou un encroûtement salin superficiel. La présence de croûte et
encroûtement gypseux de nappe à moyenne profondeur est la règle dans l'ensemble des chotts et de
sebkhas. Lorsque ces sols sont de texture argileuse, en saison humide ils s'engorgent en surface, ou se
trouvent submergés. A la fin de la saison des pluies une pellicule saline se forme en surface (argile + sel)
puis se désagrège avec la sécheresse aboutissant en fin de saison sèche à la formation d'un horizon
superficiel de quelques centimètres à structure poudreuse (pseudo-sable). Une grande partie de ces sols
halomorphes est aussi le siège de manifestations gypseuses importantes liées à une nappe phréatique
riche en sulfates.

La surface relative à chaque type de sol est donnée dans le tableau suivant :
Tableau N°6 : Les principaux types des sols dans le gouvernorat de Kebili

Types de sols Superficie en ha (%)

SMB : Sols minéraux bruts 970 800 ha (43%)

SPEA : Sols peu évolués d’apport alluvial 335 840 ha (15%)

SGY : Sols gypseux 273 000 ha (12%)

SIH : Sols isohumiques 1820 ha (0.08%)

UCS : Unités complexes de Sol 160 000 ha (7%)

SHA : Sols Halomorphes 454 000 ha (20%)


SHY : Sols Hydromorphes 8200 ha (0.36%)

REN : Rendzines • 000 ha (2%)

• La répartition géographique des sols dans les zones d’étude est décrite dans les cartes suivantes
(Voir carte N°4.1 et 4.2  suivantes)

• Aptitude des sols

Selon l’aptitude on peut distinguer :


• Les sols non cultivables situés surtout dans les zones montagneuses et les affleurements de la roche
(calcaire ou gypseuse), sur les chotts et les dunes de sable. Ils représentent près de 75% de la
superficie totale du Gouvernorat et sont à un stade de dégradation irréversible
• Les terres à vocation pastorale (parcours collectifs) représentent moins de 25% de la superficie totale
du Gouvernorat
• Les terres agricoles (oasis) représentent moins de 1,5 % de la superficie totale du gouvernorat.
• Les zones aptes pour les cultures en sec : ce sont les zones d’épandage des oueds et les dépressions
(Garraa, Guedah…) ou les sols sont des apports alluviaux et qui peuvent bénéficier d’une dose
importante d’eau de ruissellement pendant les années pluvieuses.

• OCCUPATION DU SOL
La région de Kebili est caractérisée par une végétation naturelle très limitée vu les conditions
climatiques défavorable et l’extension importante des zones de sols salés (chotts et sebkhas) ainsi que la
présence permanente de gypse et de calcaire vu la nature de la roche mère. De ce fait, la végétation est
généralement dispersée avec un faible recouvrement du sol et peu d’apport en matière organique. En
dépit de cette faiblesse du couvert végétal, on ne peut pas négliger son rôle dans la fixation et la
protection des sols contre l’érosion hydrique.
La répartition de la végétation entre les différentes régions, suivant les types de parcours et la nature de
la végétation est présentée comme suit :
• Segui et Chareb : les parcours sont situés sur des glacis et des plateaux et les espèces sont
constituées essentiellement par l’Arthrophytum scoparium (Remth) et Traganum nudatum (43% et
27% de la superficie). Avec une distinction des zones suivantes : les montagnes où les espèces
dominates sont : Alfa ,Rhus, Periploca,Thym ; les zones limitrophe du chott où se développe des
plantes halophytes et les zones d’épandage des oueds où apparaisse des cultures annuelles dans les
années pluvieuses, cette dernière zone est améliorée par des travaux de CES dans plusieurs endroit
tous le long des oueds et des zones d’épandage des eaux des crues.
• Tebaga et Bhaier : Ce sont des zones de parcours dégradés caractérisé par le développement des
végétations dans les cours d’eau : Retama retam halophytes, Tarfa…
• Dhaher : Les parcours du Dhaher sont en grande partie situés sur des glacis et des plateaux
montagneux et les principales espèces sont constituées par l’Anthillis sericea et Arthrophytum
scoparium qui occupent respectivement 74% et 14 % de la superficie totales des parcours.
• Le domaine saharien : Les parcours situés dans le domaine saharien sont en grande partie situés sur
des glacis, des dunes continentales et des sebkhas (plus que 55% constitué par des formations des
milieux gypseux et 17% par l’Arthrophytum schmittianum.
• Le domaine Oasien : c’est un ensemble des oasis qui s’est développé en bordures des chotts et sur
les sources d’eau (actuellement de périmètres irrigués sur des forages dans les nappes du complexe
terminal ou du continental intercalaire).
Carte N°5 : Carte d’occupation du sol (jointe à ce rapport) réalisée dans le cadre de cette étude décrit la
répartition géographique des parcours. Les plus importantes végétations sont présentées dans l’annexe
N°4.
• LES RESSOURCES EN EAU
• Les eaux de surface

Les ressources en eau de surface sont faibles étant donné que les précipitations qui produisent un
ruissellement ne sont enregistrées dans la région que rarement.
Sur les reliefs (Ségui, Chareb, Bhaier et Dhaher), la situation topographique et les conditions climatiques
permettent de mobiliser des quantités d’eau ruisselées avec des techniques de CES.
En outre, durant les dernières décennies, ces ressources ont commencé à intéresser l’administration
surtout dans le cadre de la stratégie de CES. Les interventions sont localisées dans les zones les plus
favorables aux aménagements notamment par rapport à la pente et à la pluviométrie : Ségui, Chareb,
Bhaier et Dhahar.
La mobilisation de ces eaux s’effectue à travers des techniques connues dans le Sud tel que : citernes
pour la collecte d’eau pluviale, ouvrages de recharge, ouvrage pour l’épandage des eaux de crues…
Bien que ce potentiel soit très limité et concentré dans certaines zones bénéficiant d’un apport d’eau de
ruissellement (Ségui, Chereb, Dhahar), néanmoins, il permet, en année pluvieuse, de pratiquer une
agriculture pluviale, notamment pour la production des céréales. La mobilisation des eaux de surface a
également permis dans la zone de Dhahar de développer les espèces pastorales autochtones sur les lits
des oueds.

• Les nappes phréatiques

Deux groupes de nappes existent dans la région :


• Les nappes d’oasis : dont l’alimentation provient essentiellement du surplus des eaux d’irrigation et
par drainance verticale des nappes sous-jacentes. La qualité chimique est souvent mauvaise, de 3,5 à
11,5 g/l. Elles sont susceptibles de subir des influences directes par les eaux de drainage qui sont
chargées par les produits issus des engrais chimiques et organiques.
• Les nappes des alluvions et underflows (Nefzaoua): Elles s’étendent sur presque l’ensemble du
territoire en dehors des oasis. Leur alimentation est issue de la drainance verticale des nappes
jaillissantes et sous-jacentes, sauf pour le secteur oriental et méridional de la région où une partie des
eaux de cette alimentation provient de l’infiltration des eaux de ruissellement des oueds descendant du
Dhahar (nappes d’underflows). La salinité est relativement élevée et acceptable avec quelques endroits
dans le nefzaoua méridional qui a des eaux très douces comme, Bir Soltane à partir du quel les habitants
de la région s’approvisionnent en eau potable.
Du fait qu’elles s’étendent sur presque l’ensemble des zones de parcours, ce groupe de nappes permet
surtout l’abreuvement du cheptel.

• Les nappes profondes

Les nappes profondes, existantes dans la région de Kébili, font partie du Système Aquifère du Sahara
Septentrional (SASS), partagé avec l'Algérie et la Libye. Ce système renferme des réserves d'eau
considérables mais qui ne sont que très faiblement renouvelables.
Ces nappes ont fait l’objet de nombreuses études et recherches dans le cadre de plusieurs projets et
programmes depuis plus de 40 ans. La majorité a été réalisée dans le cadre du Plan Directeur des Eaux
du Sud (PDES). Divers projets pour l’exploitation des ressources en eau et en sol ont été mis en œuvre
afin d’améliorer les conditions de vie de la population locale. Toutefois, ces interventions n’ont pas été
toujours sans effets négatifs sur le milieu naturel notamment en ce qui concerne la surexploitation des
nappes qui pose de sérieux problèmes pour le développement actuel et futur de la région.
Les deux principales nappes existantes dans la région sont le Continental Intercalaire (CI) et le Complexe
Terminal (CT).

• la nappe du Complexe Terminal (CT)


Il s’agit de la principale nappe de la région, elle est formée par des séries géologiques dont l’âge va du
Sénonien au Miocène, elle s’étend sur une superficie de 350 000 Km2 dont la majeure partie se trouve
en Algérie et en Lybie. L’aquifère est de nature sableuse dans la zone de Régim Maatoug et calcaire dans
le reste du Nefzaoua. La profondeur de cette nappe se situe entre quelques dizaines de mètres à 300
mètres, l’écoulement général est de direction Sud/Nord vers son exutoire naturel : Chotts.
Cette nappe se distinguait au départ par son artésianisme et le faible coût de mobilisation des ses eaux
(faible profondeur, forages à trou libre…).
Actuellement, la salinité est variable de 1,5 g/l à 5 g/l dans la presqu’île de Kébili, elle a atteint
dernièrement des valeurs très élevées dans certains endroits : 7 g/l à El Hsay.
L’alimentation s’effectue par les affleurements calcaires du Dhahar à l’Est et indirectement par les sables
dunaires et les alluvions recouvrant les affleurements calcaires à l’Ouest.
• La nappe du continental Intercalaire (CI)
S’étendant sur trois pays (Algérie, Tunisie, Libye), cette nappe est localisée dans un réservoir constitué
par des séries détritiques d’origine continentale déposées entre la fin du Jurassique et le Cénomanien.
Dans le Nefzaoua, cette nappe, intéresse presque tout le territoire du gouvernorat, elle est artésienne,
profonde (jusqu'à 2800m) et l’eau est à une température élevée (elle peut arriver jusqu’à 80° C). Elle
peut renfermer plusieurs niveaux aquifères qui se différencient par leurs caractéristiques
hydrodynamiques.
La subdivision de la nappe selon les bassins versants se présente comme suit :
- CI Garaat Bouflija : elle est artésienne, avec une eau chargée (2,3 à 4 g/l),
- CI Bhaier : elle est artésienne, avec une eau chargée (4.5g/l),
- CI Nefzaoua : l’aquifère présente les mêmes caractéristiques hydrodynamiques que les deux autres
nappes du CI, les forages destinés à l’irrigation présentent une eau relativement chargée (supérieur à 2,5
g/l).
• LE RESEAU HYDROGRAPHIQUE
Le tableau suivant récapitule les différents BV dans les zones de l’étude

Tableau N°7 : Les bassins versants

Zones Bassins versants


• Bassin versant Oued Sareg* : 354,59 Km2
• Garaat Debabcha : 20,6 Km2
• Segui Est (versant de Jbel Battoum) : 42,86 Km2
Segui Un seul sous Bassin versant nous intéresse dans la zone de Segui Est est
celui de Batten El Karma Est exploité par la population de Jemna le reste (El
Battoum) est exploité par la population de Beni Zied du gouvernorat de
Gabes.
• Chareb Est : Bassin versant Oued Chareb : 257,24 Km2
Chareb • Chareb El Barrani : Bassin versant Oued Souinia : 35,46 Km2
• Chareb Ouest : 31 Bassins versants 249,13 Km2 
Tebaga Nord et
• 9 Bassins versants : 253,51Km2
Bhaier
Tebaga • 7 Bassins versants : 208,56 Km2
• 22 Bassins versants** : 6359,74 Km2
Dhaher

*le bassin versant d’oued Sareg et les bassins versants de la région de Dhaher sont ont grandes partie localisés
dans les gouvernorats de Gafsa (oued Sareg), Gabes, Medenine et Tataouine pour le Dhaher.

Les Grand Bassins versant suivants sont subdivisés en Sous Bassins versant (SBV):

• Oued Sareg : 24 Sous Bassins versants


• Oued Chareb : 8 Sous Bassins versants

• Oued Rikou : 3 Sous Bassins versants

• Oued Melah de Tebaga : 3 Sous Bassins versants

• Oued Oum Goullam : 4 Sous Bassins versants

• Oued Melah de Dhaher : 6 Sous Bassins versants

• Oued Ramel : 3 Sous Bassins versants

• Oued Hallouf: 6 Sous Bassins versants

L’élaboration du plan d’aménagement CES sera réalisé sur la base des bassins versant et des sous
bassins versants. On procèdera à leur classification suivant l’ordre de priorité d’aménagement.

L’ensemble des oueds et des bassins versants ainsi que leurs exutoires naturels sont donnés dans les
cartes du réseau hydrographique (Cartes N° 6.1 ; 6.2 ; 6.3 jointes à ce rapport)
Carte N°6.1 : Carte du réseau hydrographique des zones de Segui et Chareb

Carte N°6.2: Carte du réseau hydrographique des zones de Bhaier et Tebaga

Carte N°6.3 : Carte du réseau hydrographique de la zone de Dhaher

Les caractéristiques physiques des bassins versants et des sous bassins versants sont données dans
l’annexe N°1.

• ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES ET INSTITUTIONNELS


Sur le plan économique, le Gouvernorat de Kebili a connu au cours des dernières décennies une
dynamique de développement qui s’est traduit par une amélioration significative du niveau de vie de
l’ensemble des catégories sociales et des infrastructures de base.
Néanmoins, Malgré les grands acquis enregistrés dans ce sens, l’économie régionale, caractérisée par la
dominance du secteur agricole, reste, contrairement aux autres régions du pays, peu diversifiée mis à
part le secteur du tourisme qui a connu relativement une évolution.
Ainsi, le développement économique et social de la région a donc été principalement entraîné par le
développement du secteur agricole (Les oasis)
Le contexte hydrogéologique a donné la possibilité à la région de développer la culture du palmier
dattier, notamment la monoculture de Déglet nour qui assure environ 50 % de la production totale de
dattes du pays sur une superficie ne dépassant pas 0,75% de la surface du gouvernorat et environ 90 %
du revenu agricole total de la région.
Grâce aux investissements publics et aux efforts entrepris par les opérateurs privés, l’agriculture
oasienne a enregistré durant les trente dernières années un saut qualitatif
Néanmoins, malgré les acquis incontestables enregistrés sur les plans économique et social, le secteur
agricole connaît aujourd’hui, étant donné qu’il repose essentiellement sur la mobilisation des ressources
en eau, de sérieux problèmes. En effet, la nappe du complexe terminal connaît de profondes
modifications à caractère irréversible. Le niveau de surexploitation a atteint durant les dix dernières
années plus 200% se traduisant par le tarissement définitif des sources, la disparition de l’artésianisme,
l’assèchement de la nappe dans certains endroits et l’augmentation de la salinité de l’eau.
De même, la situation de la nappe du continental intercalaire avec un taux de surexploitation de 160%
est devenue aussi de plus en plus critique.
Le secteur de l’élevage reste, sur le plan économique assez marginal, bien que la région ait des traditions
pastorales et d’élevage et dispose de grands parcours steppiques.
Par ailleurs, l’agriculture pluviale reste un secteur très limitée et marginale compte tenu de la faiblesse et
de l’irrégularité des précipitations. Toutefois, dans la zone du Segui la collecte des eaux de ruissellement
permet de planter des oliviers derrière des ouvrages de CES (Tabias) et de cultiver épisodiquement des
cultures annuelles dans les plaines qui ont la possibilité de recevoir des eaux par épandage des crues.
En définitif, compte tenu des résultats inquiétants du bilan des ressources en eau, les acquis du secteur
agricole dont dépend fortement la dynamique du développement économique et social sont en terme
de durabilité sérieusement menacés dans la mesure où la mobilisation des ressources en eau sera
caractérisée par une eau de plus en plus chère rare et salée.
Pour sauvegarder les acquis et les impacts positifs enregistrés dans la région, il est nécessaire d’arrêter
des orientations et identifier des actions et des mesures permettant d’appuyer toutes autres alternatives
de développement économique basées sur une exploitation plus modérée des ressources naturelles et
de valoriser les potentialités et les atouts de la région notamment à travers des projets innovants.
Les groupements de développement agricole (GDAs), les organisations non gouvernementales (ONGs) et
les institutions régionales doivent contribuer à l’élaboration et au suivi de l’exécution de ces projets à
travers une approche participative qui repose sur la proposition des projets qui diversifie les activités
agro économiques et valorise les potentiels agricole des régions marginalisés.

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