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Etude bibliographique
I. Eaux destinées à la consommation humaine
La Directive 98/83/CE du Conseil du 3 novembre 1998 de l’Union Européenne définit, dans son
article 2, les eaux destinées à la consommation humaine comme
a) toutes les eaux, soit en l'état, soit après traitement, destinées à la boisson, à la cuisson, à la
préparation d'aliments, ou à d'autres usages domestiques, quelle que soit leur origine et qu'elles
soient fournies par un réseau de distribution, à partir d'un camion-citerne ou d'un bateau-citerne,
en bouteilles ou en conteneurs ;
b) toutes les eaux utilisées dans les entreprises alimentaires pour la fabrication, la transformation,
la conservation ou la commercialisation de produits ou de substances destinés à la consommation
humaine, à moins que les autorités nationales compétentes n'aient établi que la qualité des eaux
ne peut affecter la salubrité de la denrée alimentaire finale ».
Ainsi, qu’elle soit distribuée au robinet, en bouteille, par camion ou prélevée directement dans la
nature, l’eau destinée à la consommation humaine est un aliment et droit, à ce titre, d’une part,
posséder des qualités organoleptiques propres à satisfaire le consommateur, et d’autre part, ne pas
porter atteinte à sa santé.
La qualité de nos réserves d'eau douce mondiales est de plus en plus menacée par la
contamination. Bien que l'eau contienne des contaminants naturels, elle est de plus en plus
polluée par les activités humaines comme la défécation en plein air, un traitement incorrect des
eaux usées, les décharges sauvages, de mauvaises pratiques agricoles, et les déversements de
produits chimiques dans les sites industriels.

La contamination chimique de l'eau de boisson – qu'elle soit naturelle ou due à une pollution –est
un problème très sérieux. L'arsenic et le fluorure menacent à eux seuls la santé de centaines de
millions de personnes dans le monde.

La contamination microbiologique est cependant encore plus grave, notamment lorsqu'elle est
liée aux excréments humains. La contamination fécale de l'eau de boisson est une des causes
principales de maladies diarrhéiques. On estime que 2000 enfants de moins de 5 ans meurent
chaque jour dans le monde de maladie diarrhéique. Près de 90% des morts d'enfants de maladies
diarrhéiques sont directement liées à une eau contaminée, un manque d'assainissement, ou une

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mauvaise hygiène (UNICEF Canada, 2013).


Le contrôle de la qualité de l'eau est un outil qui peut être utilisé pour identifier une eau de
boisson salubre - que ce soit à la source, dans un système de distribution par canalisations, ou
dans la maison. L'analyse de l'eau joue un rôle important dans le contrôle du fonctionnement
correct des systèmes d'approvisionnement en eau, la vérification de la salubrité de l'eau de
boisson, les investigations sur les épidémies, et la validation des processus et mesures préventives

(Bain et al. 2012).

Cependant, on ne peut pas compter sur la seule analyse de qualité de l'eau pour protéger la santé
publique, car il n'est pas matériellement ou économiquement possible d'analyser toute l'eau de
boisson. Vous devez aussi utiliser d'autres outils et ressources, comme les enquêtes sanitaires et le
contrôle, pour aider à garantir la qualité de l'eau.

II. Qualité des eaux destinées à la consommation humaine en Tunisie


Les eaux disponibles en Tunisie dépassent facilement les standards internationaux sanitaires ou
agronomiques de salinité. La salinité moyenne est de 1g/l. Seulement 50% des ressources
présentent une salinité inférieure à 1,5 g/l, et 16% de ces ressources présentent une salinité
supérieure à 3g/l.

Le problème du développement de la ressource se retrouve donc morcelé en fonction des qualités


variables disponibles selon la ressource considérée, et des qualités nécessaires selon l'usage
auquel on voudrait la destiner.

Ces difficultés font apparaître comme encore plus critique le ratio de quantité de ressource
naturelle disponible par habitant qui s'élève environ à 500 m3/hab./an. Le rappel historique nous
conduit cependant à supposer que la Tunisie a su développer des capacités de gestion
particulières face à ces ressources limitées, incertaines, et morcelées par les différences de
qualité. Il nous faudra regarder de plus près l'équilibre entre ressource et prélèvements des usages
pour juger de la stabilité du système d'approvisionnement en eau tunisien.

On note que, selon la loi, on effectue la distinction entre les nappes phréatiques (qui peuvent être
atteintes par des forages de profondeur inférieure à 50m), et les nappes profondes (forages de
profondeur > 50m) On espère ainsi recouvrir une réalité géologique, qui pourrait par exemple

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permettre de distinguer ressources renouvelables et ressources fossiles, ce qui n'est pas le cas.
Cette distinction ne permettra pas forcément une gestion efficace pour éviter la surexploitation,
les ressources profondes étant plus contrôlées que les ressources phréatiques, facilement
surexploitées.

Les ressources en eau potentielles du pays sont de 4,6 milliards de m3/an réparties comme suit :

 2,7 milliards de m3 pour les eaux de surface.

 1,9 milliards de m3 pour les eaux souterraines.

 Ressources en eau potentielles : 460m3/an/habitant : ressources limitées.

74%seulement des eaux de surfaces ont une salinité inférieure à 1,5 g/l

20%seulement des eaux souterraines ont une salinité inférieure à 1,5 g/l

47% de salinité comprise entre 1,5 et 3,0 g/l et 33% de salinité supérieure à3, 0 g/l

54 % seulement des ressources en eau ont une salinité inférieure à 1,5 g/l : salinité relativement
élevée. Ressources en eau sont caractérisées par la rareté (quantité et qualité) :

Tableau1 : Caractéristiques des Ressources en eau

Ressources en eau avec une salinité >1,5g/l 50%


Eaux de surface avec une salinité >3g/l 30%
Eaux souterraines avec une Nord 10%
salinité >3g/l
Centre 20%
Sud 50%

III. Présentation de la zone d'étude


1. Cadre géographique
La zone d’étude fait partie du Sud Ouest de la Tunisie. Elle constitue la partie Nord Ouest du
bassin de Djérid qui est partagé entre les gouvernorats de Tozeur et de Kébili. Cette région
appartient au domaine Saharien, qui est caractérisée de reliefs assez plats sauf dans sa partie Est

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ou se trouve la chaine Nord des chotts (S.Kamel, 2007).


En allant vers l’Ouest, le Djérid se présente comme une zone surélevée orienté essentiellement
NE_SW qui sépare les dépressions de Chott El Gharsa au Nord et chott El Djérid au Sud.

Fig.1 carte de localisation géographique du secteur d’étude (Ben Brahim, 2013)

2. Cadre climatique
La zone d’étude est marquée par la zone agro-écologique prés-désertique caractérisée par un
climat sec (aride) et chaud en été, peu pluvieux et froid en hiver. De ce fait elle est soumise à
l’influence de plusieurs facteurs climatiques qui sont à l’origine des variations des températures
de l’air, des vents dominants, de la pluviométrie, de l’humidité relative et de l’évaporation.
2.a. La température
La région de Djérid est caractérisée par des températures élevées. En effet, la moyenne annuelle
dépasse 20°C. Le régime saisonnier est très contrasté puisque la température moyenne du mois le
plus chaud (juillet) est supérieure à 32°C et celle du mois le plus froid (janvier) est de l’ordre de
12 °C.
L’amplitude thermique annuelle se situe aux alentours de 20°C. L’amplitude thermique entre les
moyennes mensuelles maxima et minima avoisine 33°C. L’été est chaud avec des températures
supérieures à 25°C à partir du mois de Mai.
La moyenne des maxima du mois le plus chaud se situe au-dessus de 40°C. L’hiver est doux avec

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des températures moyennes mensuelles toujours supérieures à 10°C.


Tableau2: Répartition mensuelle de la Température (INM 2017)

Jan. Fév. Mar Avr. Mai Juin Juil. Aout Sept. Oct. Nov. Déc.
T ° Mini 0 0 3 1 11 14 19 19 15 10 2 1
T ° Max 26 31 40 40 46 47 48 48 45 40 33 27
T ° Moy 12 14 18 22 26 30 33 33 29 25 18 13

2. b. La pluviométrie
Le suivi pluviométrie mensuelle moyenne au niveau de Tozeur montre que le mois de Juillet est
le plus sec, par contre le mois de Décembre est le plus pluvieux.
Concernant les autres mois, la pluviométrie a connu le même ordre de grandeur et cette
spécificité est presque une caractérisation pour toutes les stations météorologiques du Sud-ouest
de la Tunisie.
Tableau 3 : La pluviométrie mensuelle. (Source INM, 2017)

Mois Jan. Fév. Mar Avr. Mai Juin Juil. Aout Sept. Oct. Nov. Déc.
Pluviométrie 9,8 1,3 16,2 21,5 1,8 1,9 0 4,4 7 29,2 19,6 40,1
(mm)

2. c. Les vents
Les vents dominants soufflent généralement des secteurs :
 Nord, nord-est et nord-ouest au printemps.
 Sud, sud-est et sud-ouest en été.
Les vents d’hiver et d’automne sont de moindre importance. Le nombre de jours se sirocco est
d’environ 5 jours /an. Les vents de sable sont fréquents surtout durant la saison printanière et
leur vitesse moyenne est de 4m/s.

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Tableau 4 : vitesse moyenne mensuelle du vent. (Source INM ,2017)

Sept
Mois
Jan. Fév. Mar Avr. Mai Juin Juil. Aout . Oct. Nov. Déc.
vitesse moyenne
3,6 3,2 4,3 6 5,8 5,6 4,3 3 3,1 3,2 3 2,4
de vent (m/s)

2. d. L’humidité relative de l’air

L’humidité relative de l’air ou l’hygrométrie dépasse rarement 50 % (Mamou, 1981). La région


de Djérid se caractérise par une répartition saisonnière présentée dans le tableau ci-dessous.
La moyenne annuelle de l’humidité de l’air est de l’ordre de 49 %.
La saison la plus sèche est l’été avec 36,2 %, celle la plus humide est l’hiver avec 64,8 %
Tableau 5 : Répartition saisonnière de l’humidité relative de l’air (station de Tozeur, 2000)
Saison Automne Hiver printemps Eté
Humidité
relative % 51,5 64,8 44,3 36,2

3. Cadre géologique

La région de Djérid est caractérisée par une couverture sédimentaire du crétacé inferieur au
quaternaire (Fig. 2). Les affleurements du crétacé inferieur présentent un faciès continentale et
lagunaire où dominent les argiles et les marnes avec des intercalations des roches compactes.
Le reste du cétacé présente un faciès plutôt marin avec grés ou sable, mais surtout alternance
régulière de marne et de calcaire dolomitique puis crayeux à siliceux.
L’éocène est une pellicule mince et locale constitué essentiellement par une alternance de marne
et de calcaire avec des bancs de gypses.
Le moi-pliocène gréseux, argilo-sableux et marneux est le plus souvent gypseux à son sommet.
Le quaternaire est formé par des alluvions anciennes, les croutes gypseuses et calcaires et par
les différentes formes dunaires.
Sur le plan structural, la région constitue une zone de transition entre le système atlasique au
nord (les deux chaines de montagnes du gouvernorat) et le début du système saharien au sud.
Les principales formations géologiques n’affleurent que sur les reliefs bordant le bassin (chaine
nord des chotts et la chaine de Metlaoui-Gafsa) et ce sont les forages pétroliers et les forages
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d’eau qui ont permis de caractériser en profondeur. (Atlas de Tozeur, 2013).

Fig. 2. Carte des affleurements géologiques du Sud-ouest Tunisien

(Extraite de la carte géologique de la Tunisie à 1/500 000)

4. Cadre hydrogéologiques
La zone d’étude se caractérisée par la rareté et la faiblesse des précipitations avec une
moyenne dépassant très rarement les 100 mm/an .Le ruissellement des eaux de surface est très
rare et absente par endroit .les cours d’eaux se présentent sous forme d’une multitude de ravins
tapissent la chaine Nord des Chotts et plusieurs autres plus individualisés descendantes les flancs
Nord et Sud Draa Djérid. Le Djérid présente la superposition de deux importantes nappes, le
complexe terminal et le continentale intercalaire avec l’existence d’une nappe phréatique qui
s’alimente essentiellement par le retour d’eau d’irrigation dite aussi nappe du Plio-quaternaire
(Mamou, 1976 in Mamou, 1990).
4.1. Les nappes phréatiques
Les nappes phréatiques sont celles situées à une profondeur inférieure à 50 m (code de l’eau,
1975).

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En général, les nappes phréatiques des oasis du Djérid sont des nappes de types oasis, alimentées
essentiellement par le surplus d’eau d’irrigation qui n’est pas utilisée par les plantes et qui
s’infiltre à travers la couverture sableuse pour constituer un plan d’eau retenu par les argiles
imperméables du Pontien supérieur. Par extension, on définit ces nappes comme était le premier
aquifère rencontré à partir de la surface appartenant au PLio-Quaternaire et qui est susceptible
d’être exploité par puits.
4.2. Les nappes profondes
Les travaux géologiques au niveau du secteur d’étude montrent des différents réservoirs
potentiels dont certains sont exploités (Fig. 3):
- Le Mio-pliocène sableux et argileux

- Le Sénonien supérieur avec unité de calcaire

- Le Continental Intercalaire avec un faciès gréseux et carbonaté

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Fig. 3. Les formations géologiques et les niveaux des aquifères du sud tunisien (SASS, 2002)

Dans la région du Djérid en se trouve 3 nappes profondes :


4.2. a. La nappe du Plio-Quaternaire
Cette nappe se trouve entre le Djérid et chott el Gharsa Nord dont elle est renfermée par les
niveaux sableux et sablo-argileux d’épaisseur et de profondeur variables de part et d’autre des
flancs du Draa Djérid. Cinq forages ont été réalisés sur le flanc sud de l’anticlinal de Draa Djérid
et un forage récemment réalisé sur le flanc Nord. De même et au Nord de chott el Gharsa cette
nappe a été suivie par quatre forages de reconnaissances (Moumni et Horriche, 1998).
4.2. b. La nappe du Complexe Terminale
On désigne par le terme « complexe terminal » un ensemble aquifère multicouche emmagasiné
dans des formations géologiques perméables qui s’étendent du Sénonien jusqu’au Mio-Pliocène.

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Ces aquifères sont séparés par des couches semi ou peu perméables. Cette nappe se trouve
partagée entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye et couvre une superficie de l’ordre de 350 000
km2. Tant sur le plan quantité et/ou qualité, cette nappe constitue une ressource en eau de premier
plan utilisée essentiellement pour l’agriculture. (SASS, 2003)
4.2. c. La nappe du Continental intercalaire
La nappe du Continental intercalaire constitue un important système aquifère. Elle couvre une
grande partie du Sahara algéro-tunisien et s’étend sur une superficie allant jusqu’à 600 000 km2.
Cet aquifère est le plus profond dans le Sud tunisien. Dans le Djérid, la nappe du CI est logée
dans les séries gréseuses et argilo-gréseuses de la formation de Sidi Aїch d’âge Barrémien-Aptien
avec une épaisseur variant de 120 à 150 m. Dans la région du Sillon des Chotts, le Continental
intercalaire est un ensemble aquifère multicouche homogène (UNESCO, 1972)

IV. Description d’un réseau AEP

Le réseau d’eau potable est un ensemble des équipements hydrauliques qui permettent de
véhiculer l'eau potable depuis le réservoir jusqu'aux abonnés. Ce circuit peut comporter :

 Réservoir(s)
 Conduites de différents diamètres et natures et longueurs
 Accessoires et pièces spéciales : Vannes, Té; Coudes, Cônes de réduction, Ventouses ..etc
 Branchements
 Ouvrages annexes (regards, bouches à clé etc…)
La figure4, représente le schéma des principaux ouvrages constituant dans un réseau d’AEP

Figure4: Schéma Descriptif d’un système d’AEP (Cours Bousslimi, 2007)

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IV.1 .Types des réseaux


On peut distinguer les types de réseaux suivants :
IV.1.1. Réseau de distribution ramifié
Il est composé de conduites qui vont toujours en se divisant à partir du point d'alimentation sans
jamais se refermer pour former une boucle (figure 2).

Figure 5 : Un réseau ramifié (Cours Bousslimi, 2007)

Dans le réseau ramifié, les conduites ne comportent aucune alimentation en retour. Pour
ce type de réseau, il présente l'avantage d'être économique, mais il manque de sécurité et de
souplesse en cas de rupture : un accident sur la conduite principale prive d'eau tous les abonnés
d'aval (figure 3).

Figure 6 : Une casse dans un réseau ramifié(Cours Bousslimi, 2007)

IV.1.2. Réseau de distribution maillé


Il est composé de conduites suivant des contours fermés formant ainsi plusieurs mailles (figure

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4).

Figure 6 : Un réseau maillé (Cours Bousslimi, 2007)

Le réseau maillé permet, au contraire du réseau ramifié, une alimentation en retour,


donc d’éviter l’inconvénient du réseau ramifié. Une simple manœuvre de robinets permet d’isoler
le tronçon accidenté et de poursuivre néanmoins l'alimentation des abonnés d'aval (figure 5). Il
est bien entendu, plus coûteux d'établissement, mais, en raison de la sécurité qu'il procure, il doit
être toujours préféré au réseau ramifié.

Figure 7 : Une casse dans un réseau maillé (Cours Bousslimi, 2007)

IV.1.3.Réseau de distribution étagé


Le réseau étagé il est possible, de constituer des réseaux indépendants avec une pression limité

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aux environs de 40 mètres d’eau.


IV.1.4. Réseau de distribution à alimentation distinctes
Les réseaux à alimentations distinctes distribuent, l'un, l'eau potable destinée à tous les
besoins domestiques, et l'autre, l'eau non potable réservée aux usages industriels et aux lavages et
arrosage des rues et plantations.

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