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Carole Riquet

Recueil poétique
L’Amour à part entière

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« A l’inutile j’ajoute l’Amour, à l’éphémère
je charme le temps et au plaisir je donne la peau… »

*
* *

Mon corps,
Un jardin,
Abreuvé du sang de l’Amour.
Une œuvre inachevée,
Quand elle attend tes mains.
Ma peau vient de la mer,
Mais l’envie de ton corps.
Au lit des roses,
Mes lèvres s’ouvrent à l’aurore.
Ma préférence,
Sans remords.

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Mon éphémère,
Pour toujours.
Je me déguise parfois,
Pourtant je reste nue,
Sous le désir de te boire encore.
Incessant parfum,
Ton ombre est mouvance,
Le plus beau fruit,
Je t’aime comme la bouche,
Rêve d’un sein sucré.

*
* *

Mon amour, tu as le goût,


De l’espoir qui fait vivre,
Pourtant il y a toujours,
La peur au bord de tes yeux,
Je sais, chaque jour qui passe,
Est un parfum cruel qui enivre,
Mais ne pense pas aux cieux,
Ni à ceux qui trépassent.
Aime moi pour ce que je suis vraiment,
Aime moi de ce que les autres n’ont pas,
Même quand mon cœur blessé n’ose franchir le pas,
Et ma voix haute avouer tout ce que je ressens.
Viens toujours sur mon cœur,

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Que je te rende heureux,
Pas besoin des « je t’aime »,
Nos lèvres n’ont pas le temps.
Pose toi sur mon corps,
Abreuve toi de ma peau,
Là où l’onde sanguine,
Construit l’amour encore.
Aime moi un jour, peut-être juste une fois,
A l’aube de cet amour qui ne sera que toi,
Ne laisse pas le vent disperser toutes les cendres,
De nos mains séparées qui ne voulaient qu’apprendre.
Vis de toutes ces heures,
Qui nous lient toi et moi,
L’aiguille trotte inlassablement,
Sur l’horloge de malheur.
Respire de ce souffle,
Que je mets sur ta bouche,
Qu’un vent nouveau te touche,
T’apaise et te libère.
Offre encore cet espace,
A ma main dans la tienne,
Tant que nos doigts voudront bien,
Toucher sans avoir fait de peine.
Aime moi pour la vie, aux grands frissons du temps,
Pour qu’ils gardent le souvenir de ces précieux instants,
Où nous avons bu à l’eau vive de chaque sentiment,
Aime je t’en prie, aime moi au présent.

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On voudrait revenir au temps où la rose,


Epanouie sous le ciel dans sa robe entreclose,
Envoûtait de son baume notre cœur à merveille.
On voudrait revenir et la sentir encore,
Mais sous son doux aspect se cache un souvenir,
Prisonnier et perdu qui ne peut plus éclore,
On laisse aller ce temps auquel on ne croit plus.
On voudrait revenir quand la fleur est fanée,
Ainsi le nom, le visage s’effeuillent plus encore,
Et l’œil brisé de larmes reste épris et fixé,
Sur l’image de cette rose gardée tel un trésor.

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* *

A la lune pleine,
Un désir anonyme,
Volant à tes lèvres.
Pour que l’instant soit unique,
Mon corps se fait poupée de cire,
Sur l’immobile je te laisse exister,
A deviner les images de nos heures.
Ta pensée irrigue mon sang,
Mon amour dépose les serments,
Ta voix résonne et le monde est plus beau.

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Tu embrumes encore mon âme mais je saurai


t’apprivoiser,
Et sur ma brume Vague à l’âme ton esprit vient se
déposer,
Cendres qui fument quel drame, quand ton chagrin
part en fumée,
Notre amour parfume l’infâme et laisse la mort aux
préjugés.
Tu embrumes toutes mes brumes, seuls mes rêves
savent te garder,
Sur la vague, reste l’écume, de toutes leurs sales
pensées,
Le drame n’est pas, et se résume, moi je suis cendres
de liberté.
Mon âme s’embrume de chagrin, derrière, je les
entend parler,
De les avoir tant aimé un jour restera au cœur de mes
pensées,
Oublier leurs mots sans vague, il me faut sans eux
avancer,
Liberté, ma brume sans infâme, je naviguerai toujours
à tes côtés.

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Comme un jour un peu fou, délivrant ses couleurs,
Où les roses transies dansent la valse des heures,
Dépliant en offrandes les pétales de leurs cœurs,
Au jardin provençal l’Amour gagne son bonheur.
Nul être parmi nous ne pourrait deviner,
Ce qui se nomme plaisir, si tendre et parfumé,
Sans avoir vu la terre et toutes ses beautés,
Que Dame Nature peint dans un long soir d’été.
De ses nuances si belles, cultivées en partage,
Au chaud soleil naissent les mimosas sauvages,
Léchés parfois de l’ombre d’une maison sans visage,
Et sous les doigts du peintre, le plus beau paysage.
La saison nous rappelle qu’il faut toujours croire,
A l’odeur de la vie, à l’esquisse d’un espoir,
Qu’une petite fleur peut faire vivre un regard,
Et offrir à l’abeille son plus précieux nectar.

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* *

J’ai glissé à tes paupières des gouttes de nuit et des


perles
de jour pour que ces deux mondes soient comme
nous, deux
amants qui se retrouvent toujours à l’aube de la vie.

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* *
A la fin de ton rêve,
Aux nuits pâles de solitude,
Demande-moi…
D’exister,
A ces moments cruels,
Où il n’y a que toi,
Demande-moi…
De rester,
Au temps qui blesse,
Aux rides de ta peau,
Demande-moi…
D’apaiser,
Aux tremblements de ta main,
Quand la peur est là,
Demande-moi…
Un baiser,
A l’ombre du silence,
A tes mots dérobés,
Demande-moi…
De parler,
Aux minutes volées,
Au désir caché,
Demande-moi…
De t’aimer,
Aux yeux qui se perdent,
Au regard baissé,

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Demande-moi…
De voir,
A l’œil insidieux,
Aux jugements des autres,
Demande-moi…
De me taire,
Au futur déjà passé,
Au bonheur sans désespoir,
Demande-moi…
De croire…
Demande-moi…

*
* *
Je suis libre.
Libre d’amour,
Libre de ce beau sentiment,
Aimer.
Il me faut vivre,
Caresser le temps,
L’apprivoiser,
En faire cet amant,
Qui partira un jour.
Je suis libre,
Fière de ces matins,
Qui passent sur ma peau,
Amoureuse rouge du destin,

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