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VI
ŒUVRES M O R A L E S
DE LA
M1SE DE LAMBERT
TIRAGE A PETIT NOMBRE.
M'SE DE LAMBERT
PRÉCÉDÉES D'UNE ÉTUDE CRITIQUE
PAR
M. DE L E S C U R E
•PARIS
Rue Sainl-Honoré, 3 38
M DCCC I XXXIII
' ÉTUDE
BIOGRAPHIQUE ET LITTÉRAIRE
SUR
LA M A R Q U I S E D E LAMBERT
(I647-I733)
3>
XXXIII
ET LITTÉRAIRE
me
ment deux M de Lambert dans la même personne
de ce nom ; nous ne dirons pas la vraie et la fausse,
mais l'apparente et la cachée, la curieuse et la mo-
deste, la naturelle et l'affectée, la timide et la hardie,
la femme soumise au joug des traditions et Ha femme
tentée de l'attrait des nouveautés, la femme bel esprit,
éprise pour son sexe et pour elle de l'affranchissement
des antiques servitudes qui condamnent l'épouse au
silence et confinent la mère au. foyer, amoureuse de
gloire, impatiente de renommée; et la grande dame
qui ne veut pas déroger, qui craint de déchoir, qui
recule devant la publicité, et rougit des louanges
qu'elle a recherchées.
Enfin, et c'est là le point délicat auquel nous tou-
chons, en regardant sous le voile que le président
Hénault soulève en se jouant, il est demeuré jusqu'au
bout, et plus qu'elle ne voudrait parfois, de la femme
dans l'honnête femme, dans l'épouse intacte, dans la
veuve rigide, dans la mère dévouée. Il suffit de lire
les RÉFLEXIONS SUR LES FEMMES et quelques lettres où
l'on trouve les échappées, les par delà, pour parler
le langage de Saint-Simon, d'une nature qui se trahit
en se contenant, pour comprendre que, malgré les
années et l'expérience, et leur progressif refroidisse-
ment, Mmc de Lambert avait gardé, jusqu'en plein
âge d'argent, dé ces restes de passion inassouvie, de
ces feux btulant sous la cendre, qui couvent au fond
des sagesses les plus résignées, des vertus les plus
ET LITTÉRAIRE XXXIII
y
ET LITTÉRAIRE XXXI
me
« qu'aucune femme n'a su mieux que M de Lambert
conserver cette espèce de dignité de ton qui sied si bien
à une femme, surtout lorsqu'elle écrit sur la morale,
et trace ses propres devoirs en enseignant à d'autres
les leurs ». On constate avec l'auteur que nous citons
« que personne n'a parlé de la morale avec plus
d'agrément, n'a donné plus de grâce à la raison. On
a lu des ouvrages plus approfondis que les siens ; on
n'en trouve point qui pénètrent d'une plus douce
lumière, qui nous fassent sentir plus pleinement, plus
abondamment, selon les expressions de Mme de Lam-
bert elle-même, « ces joies sérieuses qui ne font rire
que l'esprit » et « ces plaisirs que procure la rencontre
d'une idée juste, d'un sentiment naturel, exprimé
d'une manière neuve et frappante, où l'on semble ne
trouver qu'un résultat de ses propres réflexions ».
Ces plaisirs, ces joies sérieuses de l'esprit, on n'en
rencontre nulle part plus fréquemment l'occasion que
dans ces pages consacrées par Mme de Lambert à sa
théorie de l'amour, pleine de ces pensées venues du
cœur dont parlait Vauvenargues, et qui touchent à la
fois notre cœur et notre raison d'un double trait
d'expérience et de sensibilité.
« Les rois, y dit-elle, par exemple, ne peuvent
goûter le véritable charme de l'amour ; leur âme n'est
point préparée par l'attente; on ne les fait point pas-
ser par l'espérance. »
« La plupart des hommes, dit-elle ailleurs, se pro-
f
XXXVIII ÉTUDE BIOGRAPHIQUE
M . DE L E S C U R E .
NOTE
M. de L .
AVIS D'UNE MÈRE
A SON FILS
i . Le P. Bouhours et le P. Cheminais.
A SON FILS 3
A SA F I L L E
de la vieillesse i37
i . Le P. Malebranche.
I5 4 ' r é f l e x i o n s
i . M m e Dacier.
sur les femmes i 51
i . M m c de La Sablière.
i5 4 ' RÉFLEXIONS
NOTE
TRAITÉ DE L ' A M I T I É
TRAITÉ DE LA VIEILLESSE. . .
POUR LA
août 188 3
-unesp