Date de publication en ligne le 7 février 2006 Dernière modification le 16 décembre 2013 Ce terme désigne, en général, la recherche et l'enseignement spécialisés effectués dans le cadre de disciplines vouées à l'étude de l'être humain, de sa culture et de ses relations économiques, politiques, et sociales avec son milieu.
Sciences sociales
Ce terme désigne, en général, la recherche et l'enseignement spécialisés
effectués dans le cadre de disciplines vouées à l'étude de l'être humain, de sa culture et de ses relations économiques, politiques, et sociales avec son milieu. Les universitaires partagent habituellement le savoir en quatre grands domaines : les sciences physiques, les sciences biologiques (ou sciences naturelles), les sciences sociales et les lettres et les sciences humaines. Toutefois, certains ne reconnaissent que deux catégories, soit les sciences naturelles et les sciences sociales. Ces dernières englobent plusieurs disciplines dans différentes universités, sans qu'il y ait de démarcation nette entre elles.
Habituellement, les sciences sociales comprennent l'ANTHROPOLOGIE,
les SCIENCES ÉCONOMIQUES, la SCIENCE POLITIQUE, la PSYCHOLOGIE, la SOCIOLOGIE et parfois la CRIMINOLOGIE, l'ÉDUCATION, la GÉOGRAPHIE, le DROIT, la PSYCHIATRIE, la PHILOSOPHIE, la RELIGION et l'histoire.
Histoire des sciences sociales
Les débuts des sciences sociales modernes remontent au siècle des
lumières, le XVIIIe siècle. L'avènement de la société capitaliste et les phénomènes connexes suscitent une étude de la société. En France, les travaux de physiocrates font de la science économique une science empirique. La philosophie morale progresse beaucoup aussi en jetant les bases des disciplines modernes de la sociologie, de la psychologie et de l'anthropologie. Au cours du XIXe siècle, les sciences sociales se diversifient, mais certains penseurs (Comte, Marx) tentent, au contraire, d'en faire la synthèse.
Cinq éléments majeurs caractérisent les progrès du XXe siècle en sciences
sociales : premièrement, un essor initial, encore modeste, des théories et l'élaboration de normes rigoureuses d'expérimentation; deuxièmement, la reconnaissance de l'interdépendance des forces sociales, politiques et économiques; troisièmement, l'émergence de plusieurs branches de la psychologie utiles à l'analyse du comportement social; quatrièmement, l'amélioration des méthodes de quantification; et cinquièmement, l'intégration des sciences sociales dans la société.
Au cours des années 50, l'expression « sciences du comportement »
devient courante et fait habituellement référence à l'anthropologie, à la sociologie et à la psychologie. Dans leur volonté de souligner la méthode propre à la démarche scientifique, les chercheurs dans le domaine des sciences du comportement se concentrent sur les aspects des sciences sociales qu'ils peuvent explorer, noter et interpréter. Les spécialistes des sciences sociales, cependant, se préoccupent généralement autant de la méthode que des résultats. L'économiste anglais John Maynard Keynes, en parlant d'économie, décrit toutes les sciences sociales comme suit : « il s'agit d'une méthode et non d'une doctrine, un outil de l'esprit, une technique de pensée qui aide celui qui la possède à tirer les bonnes conclusions. » Toutefois, contrairement à la majorité des recherches en sciences naturelles, seule une infime partie des travaux de recherche en sciences sociales s'effectuent en laboratoire, dans un milieu contrôlé.
Les science sociales au Canada
L'évolution de l'enseignement supérieur au Canada de 1663 à 1960 et le
développement tardif des sciences sociales par rapport aux sciences humaines et aux sciences naturelles sont bien connus, mais chaque discipline des sciences sociales a sa propre histoire ainsi que ses propres périodes de gestation, de naissance et de maturité comme profession spécifique. Certaines, comme l'histoire, la science économique, la science politique et la psychologie en viennent à s'implanter, tandis que d'autres, comme la géographie, l'anthropologie et la sociologie, en sont encore à leurs débuts. Ce n'est que dans les années 50 que ces dernières venues seront solidement établies.
La recherche en sciences sociales
Certaines recherches en sciences sociales sont effectuées pour le compte
de sociétés, de conseils scolaires, d'organismes gouvernementaux et autres. Dans ces cas, c'est le client qui soumet le problème. Dans d'autres cas, elles sont réalisées par les spécialistes eux-mêmes dans les universités, les fondations privées ou par l'intermédiaire d'un organisme subventionné par le gouvernement comme le CONSEIL DE RECHERCHES EN SCIENCES HUMAINES DU CANADA. Comme les fonds publics qui leur sont accordés sont insuffisants, les chercheurs indépendants collaborent à des recherches interdisciplinaires dans le but de satisfaire les besoins de clients particuliers, organismes gouvernementaux ou autres. Il s'agit aussi d'une première en matière de soutien du secteur privé, ce qui a donné lieu surtout à des travaux appliqués et ciblés.
Si la pertinence des sciences naturelles pour le monde des affaires et de
l'industrie est évidente depuis longtemps, il n'en est pas de même pour les sciences sociales. À part les SCIENCES ÉCONOMIQUES, dont les questions intéressent directement le commerce et l'industrie, les sciences sociales, semble-t-il, ont peu à voir avec ces deux secteurs. Toutefois, la situation est en train de changer, comme en témoigne la participation accrue du secteur privé au financement de travaux de recherche susceptibles de s'appliquer à toute une gamme de problèmes. En 1990, le jour du 50e anniversaire de sa fondation, la Fédération canadienne des sciences sociales a organisé une conférence dont les actes ont été publiés dans un ouvrage intitulé Les disciplines ou les problèmes, moteur de la recherche en sciences sociales, sous la direction de Steen T. Esbensen et de Michel Allard. Bon nombre des tendances mentionnées précédemment y sont abordées et y font l'objet de débats.