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ISSN : 2509-0097
VOL.3 (2) 2018 (PP.36-45)
http://revues.imist.ma/?journal=RAM
Fatima CHAREF*
*
Université Ibn Tofail, Kenitra, Maroc.
Résumé :
Toute organisation, l’université comprise, subit en permanence les influences de son environnement avec toutes
ses dimensions : économique, politique, technologique mais aussi culturelle et sociale. Elle exerce,
parallèlement, un rôle déterminant sur l’évolution de celui-ci.
L’université ne peut donc être considérée comme un « îlot » complètement coupé de la société, qui constitue une
composante principale de son environnement. Elle est certes affectée par les « faits sociaux » et elle a un rôle
majeur à jouer pour soutenir le développement des territoires et la cohésion sociale. On parle alors de la
responsabilité sociale de l’université (RSU).
Si dans beaucoup d’universités européennes, la responsabilité sociale constitue l'une des priorités stratégiques,
l’université marocaine ne semble pas prêter beaucoup d’intérêts aux aspirations des populations. Elle ne se
préoccupe pas véritablement des problèmes qui se posent à la société.
Cette contribution s’inscrit dans une perspective de nécessaire adoption par l’université marocaine d’un style de
management extraverti et socialement responsable. La mise en place d’une stratégie intégrant des dimensions
d’ordre social serait, en effet, susceptible de faire de l’université une organisation plus citoyenne. Cela lui
permettrait de jouer un rôle moteur dans le développement socio-économique.
Mots clefs : environnement, responsabilité sociale, université, cohésion sociale, partenariat.
Abstract
Every organization, including the university, is constantly under the influence of its environment with all its
dimensions: economic, political, technological but also cultural and social. At the same time, it plays a decisive
role in its evolution.
The university can not therefore be considered as an island completely cut off from society, which is a major
component of its environment. It is certainly affected by "social facts" and has a major role to play in supporting
territorial development and social cohesion. This is called the social responsibility of the university (RSU).
While in many European universities, social responsibility is one of the strategic priorities, the Moroccan
university does not seem to lend much interest to the aspirations of the people. She does not really care about the
problems facing society.
This contribution is part of a perspective of necessary adoption by the Moroccan university of an extroverted and
socially responsible management style. The implementation of a strategy integrating social dimensions would,
indeed, likely to make the university a more citizen organization. This would allow it to play a leading role in
socio-economic development.
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1. Introduction
La responsabilité sociale est un principe qui peut être appliqué à toutes les organisations, mais sa
pertinence est accrue quand il s’agit d’entités qui ont une mission de service public, dont la responsabilité ou les
obligations se confondent avec des impératifs sociaux1. C’est notamment le cas pour l'Université.
Si dans beaucoup d’universités européennes, la responsabilité sociale constitue l'une des priorités
stratégiques et la construction d’un modèle social, qui interagit avec l’environnement, est déjà en marche, qu’en
est-il pour l’université marocaine ?
Il s’agit de s’interroger sur la responsabilité sociale de l’université marocaine, sur sa place et son rôle dans
le développement socio-économique. Se posent alors les questions suivantes :
o Dans quelle mesure les pratiques managériales actuelles intègrent-elles des aspects de responsabilité
sociale ?
o Quelles sont les limites de la responsabilité sociale dans l'université marocaine ?
o Quelles sont les mesures à prendre pour mettre en place une démarche de RSU ?
Le but de cette contribution est de répondre à ces interrogations. L’analyse des résultats recueillis nous
permettra de voir dans quelle mesure l’université marocaine est ouverte sur son environnement social et l’intérêt
qu’elle prête aux problèmes socio-économiques.
Bien qu’on ne puisse pas assimiler le fonctionnement de l’université à celui d’une entreprise, il convient
de voir le concept de la RS dans un cadre général qui est celui de l’entreprise, avant de l’appliquer à l’université.
La responsabilité sociale de l’entreprise est une notion selon laquelle les entreprises ont une obligation
envers les groupes constituant la société, autres que les actionnaires et au-delà de ce qui est prescrit par la loi. On
considère que si l'entreprise existe, c'est parce que la société le veut. De ce fait, l’entreprise doit avoir un
comportement cohérent avec les valeurs de la société.
la RSE a donné lieu à plusieurs représentations, l’une des plus connues est la «triple bottom line» ou
"triple résultat" selon laquelle l'entreprise socialement responsable doit être performante dans les trois
dimensions que sont : l'économique, le social/sociétal et l’environnemental2.
« Etre socialement responsable signifie non seulement satisfaire pleinement aux obligations juridiques
applicables mais aussi aller au-delà et investir davantage dans le capital humain, l’environnement et les relations
avec les parties prenantes » 3.
La responsabilité sociale s’inscrit dans une logique de développement durable. Elle est d’autant plus
importante qu’il s’agit de sociétés en voie de développement, au sein desquelles les défis à relever sont
nombreux4.
Au Maroc la responsabilité sociale de l’entreprise a été introduite par les filiales des entreprises
multinationales engagées dans de tels processus et par leurs partenaires locaux ; dans le cadre d’un contexte
1 - Dia A, Diallo A, Yade A, Mbay C & Biaye A. (2007). La responsabilité sociale de l’université sénégalaise.
Réseau Ouest et Centre Africain de Recherche en Education. (p : 8).
2 - L’entreprise doit veiller à la rentabilité économique (performance financière) de son activité, tout en
cherchant à minimiser son impact sur l’environnement et en prenant en compte les intérêts des "parties
prenantes".
3 - La communauté européenne. (2001). Livre Vert
4 - Mercier, S. (2014). L’éthique dans les entreprises. Editions la découverte, (p : 10).
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caractérisé par des réformes juridiques et institutionnelles 5 (l’Initiative nationale pour le développement humain
(INDH), la réforme du cadre législatif et le mouvement de normalisation6).
Malgré les efforts déployés pour promouvoir la RSE au Maroc, plusieurs obstacles compromettent sa
mise en application. Ces obstacles sont notamment liées au manque de ressources financières, de qualification
du personnel et d’informations7.
Le principe de responsabilisation des établissements de l’enseignement supérieur est notamment porté par
la déclaration de Lisbonne qui invite les universités à relever les défis du progrès économique et de la stabilité
sociale.
La Responsabilité Sociale des Universités (RSU) est l’intégration par les universités de préoccupations
culturelles, socio-économiques et environnementales dans leurs activités et leurs relations avec le monde du
travail, les collectivités territoriales et les autres composantes de la société. Elle fait référence au rôle citoyen de
l’université et fait l’objet de nombreuses attentions8.
L’éducation et la formation se trouvent placées au cœur des préoccupations des institutions mondiales.
Pour ces institutions, les politiques éducatives sont étroitement liées aux politiques de l’emploi, aux politiques
sociales et aux politiques macro-économiques.
L’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et l’Organisation de
coopération et de développement économique (O.C.D.E.) apportent leur contribution au sujet de la responsabilité
sociale. Elles jouent un rôle de conseil auprès des pouvoirs publics et de coordination des activités
gouvernementales de leurs États membres.
Dans les rapports de ces organisations qui s’adressent essentiellement aux dirigeants politiques et aux
gestionnaires des établissements, nous trouvons des analyses sur la portée de ce concept à l’université 9.
Une grande partie du débat sur l'importance de la responsabilité sociale de l’université semble être fondée
sur des raisons allant de l'excellence académique et l'intégrité à l'égalité des chances.
Les universités connaissent en effet un accroissement de leurs responsabilités au fur et à mesure que leurs
missions s’élargissent10. Elles jouent un rôle important dans la société car elles sont à la fois créatrices de
changements et assujetties à ces changements.
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Nous pouvons distinguer trois dimensions de la RSU : à l’interne, dans la cité et à l’international.
L’interne c'est la communauté universitaire : les étudiants, le corps professoral, les cadres et le personnel de
soutien. Les éléments qui fondent le premier niveau de responsabilité sociale de l’université sont liés au soutien à
la réussite étudiante et l’employabilité des diplômés, l’engagement des étudiants et du personnel dans la vie de
l’établissement et dans la vie associative, la prise en compte des besoins particuliers (tels ceux des étudiants
handicapés, étrangers et en emploi) et l’existence d’un milieu de travail sain et dynamique.
La deuxième zone de responsabilité sociale, c’est l’université en lien avec les acteurs locaux (les milieux
culturels, sociaux, éducatifs, les entreprises, les milieux gouvernementaux..). Il s’agit de favoriser la
démocratisation de l'éducation supérieure, de contribuer au développement socioéconomique et d’élaborer une
démarche de développement durable, prenant en compte les enjeux écologiques dans les pratiques
quotidiennes11, de lutter contre toute forme de discrimination et de respecter la diversité.
Cette dimension renvoie à des pratiques d’accueil d’étudiants étrangers, de mobilité professorale et
étudiante, ainsi qu’au développement des relations avec d’autres universités.
Cette dimension fait aussi référence aux engagements sur les enjeux planétaires majeurs qui concernent
ces populations (santé des populations, l’éducation, le maintien de la paix, les changements climatiques, la
biodiversité, la démocratie).
Tous les intervenants doivent se rendre compte que la RSU constitue un élément central du travail des
universités ; d’où la nécessité d’adopter des stratégies transparentes et éthiques. 12.
Nous pouvons distinguer trois étapes fondamentales à mettre en œuvre pour une stratégie de RSU:
On considère que la majorité des établissements d'enseignement supérieur européens sont dans la
deuxième phase, dans la mesure où ils reconnaissent déjà l'importance d'être socialement responsable. En effet,
Depuis 2007, l’université européenne s’est impliquée dans de nouvelles missions, telles : l’orientation et
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A ce stade, la responsabilité sociale a atteint la gestion interne de l'Université. Le processus coïncide avec la
création d'une structure organisationnelle spécifique pour la coordination et la mise en œuvre de politiques, de
stratégies et d’actions de responsabilité sociale.
La troisième phase est atteinte lorsque la RSU devient une question transversale et les structures
organisationnelles spécifiques travaillent ensemble avec le reste de la direction de l'établissement (doyen,
président) pour effectuer des actions de RSU 14.
La plupart des établissements d'enseignement supérieur européens semblent être sensibilisés et, à un degré plus
ou moins élevé, être conscients de l'importance de leur dimension sociale. Beaucoup d’universités sont en train
de développer des actions pour faire de cette dimension une priorité, aussi bien dans leurs politiques que dans
leurs pratiques quotidiennes15, qu’en est- il pour les établissements supérieurs marocains, notamment les
universités ?
Si dans beaucoup d’universités européennes, la responsabilité sociale constitue l'une des priorités
stratégiques, l’université marocaine a fonctionné pendant longtemps dans l’ignorance des aspirations des
populations et elle ne se préoccupe pas véritablement des problèmes qui se posent à la société.
Bien que l’on assiste, au cours des deux dernières années, à l’enclenchement de la réflexion sur la RSU,
en raison du dynamisme social que connaît le Maroc et qui incite l’université à l’ouverture et à
l’accompagnement des dynamiques citoyennes et solidaires, celle-ci demeure faiblement développée et
l’analyse de la performance de l’université sous la grille de sa responsabilité sociale l’est encore plus.
Un rapport regroupant les résultats des réflexions d’un groupe de travail multi-acteurs (UNICEF16,
PNUD, ONDH17, Universitaires, Etudiants) a été élaboré sur la RSU au travers d’une première définition, et de
son application dans le contexte marocain. Les participants ont dressé les premiers constats quant à la
valorisation des initiatives étudiantes et au lien existant ou non entre territoires et universités.
Un séminaire national sur la RSU a été également organisé par le Carrefour associatif18, à Rabat, en
partenariat avec l'Université Mohammed V et l'UNICEF Maroc. Les responsables de l’université considèrent que
« la responsabilité sociale est incluse dans la stratégie de l’établissement à travers les activités des étudiants :
culturelles, sportives, activités à caractère social ». Ce qui montre que la RSU se situe dans un cadre très
restreint : celui de l'engagement associatif des étudiants19.
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3. Méthodologie et résultats
Afin de voir de près la question de la RSU, nous avons procédé à l’élaboration de deux questionnaires
dont l’un était destiné aux responsables des universités et l’autre aux étudiants. Dans la mesure où nous n’avons
reçu aucune réponse sur le premier questionnaire, nous nous sommes limités à l’analyse des données recueillies
auprès des 150 étudiants interrogés:
S’agissant des efforts fournis par l’université pour faciliter l’insertion professionnelle des étudiants ou du moins
les orienter vers des stages, les réponses données sont à 100% négatives ;
plus de 50% voient qu’il y a une prise en considération des besoins particuliers des étudiants
(handicapés, étrangers ou en emploi) ;
A la question relative au déclin d’autorité des enseignants universitaires, plus de 50% ont donné une réponse
positive ;
Les étudiants interrogés semblent prêter beaucoup d’intérêt aux questions écologiques et environnementales,
dans la mesure où l’ensemble voit que l’intégration de telles considérations dans les programmes de
l’enseignement est importante.
Bien que l’année 2015 ait été marquée par la création du régime de couverture médicale des étudiants 20, ce qui
prouve que l’université commence à prêter un peu d’intérêt à l’aspect social, l’analyse des résultats recueillis
laisse voir que les responsables de l’université ne sont toujours pas conscients de l’importance de l’engagement
social.
L’élaboration d’une démarche de RSU, comme compétence clé de l’université, constitue l’un des impératifs du
moment.
4. Discussion
4.1 L’impératif d’une démarche de la RSU
L’université est appelée à conduire les transformations rapides imposées par l’évolution de la société et de
l’environnement dans son ensemble. Les conditions nécessaires pour assurer cette responsabilité reposent, entre
autre, sur la liberté académique21 et l’autonomie universitaire. Cette dernière implique la capacité de s’autogérer
mais aussi celle de rendre des comptes à la société. Les contraintes financières peuvent néanmoins constituer un
frein majeur22 .
Une bonne partie des obstacles à la réussite de la RSU est en effet lié au manque de ressources financières
pour mettre en œuvre les activités prévues, manque de système de suivi et d’évaluation interne, formalités et
bureaucratie excessive, niveau faible de démocratie, manque de culture organisationnelle, etc.
à favoriser l’engagement bénévole et volontaire des étudiants marocains dans des actions à caractère citoyen et
solidaire.
20 - 460.000 étudiants devront bénéficier de l’Assurance maladie obligatoire (AMO) sur les cinq années à venir.
Ces étudiants doivent être âgés de moins de 30 ans.
21 La liberté académique peut être envisagée sous diverses formes. Il s’agit notamment du droit à la liberté
d’expression, droit de savoir, droits de l’homme en général.
22 - Granget, L (2005) « La responsabilité sociale des universités à l’heure du savoir comme marchandise ».
Communication et organisation N° 26 (p : 6)
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Les facteurs qui sont susceptibles de faciliter la mise en place d'une démarche RSU se rapportent
notamment à :
L’ouverture de l’université sur les autres universités ainsi que sur le monde des affaires s’avère de beaucoup
d’utilité.
La responsabilité sociale des universités tend à s’étendre au-delà de leurs propres frontières. Les
universités ont intérêt à s’organiser pour lutter contre les problèmes socio-économiques et trouver les moyens
d’y remédier23.
Dans un monde qui se globalise, les universités sont, en effet, appelées à faire face aux mêmes défis, à des
degrés divers24. L’une de leurs missions principales est de repenser/revoir les manières de transmettre le savoir,
de proposer des voies de formation plus étroitement liées aux exigences du marché du travail. L’échange des
idées et des expériences dans le cadre de partenariat entre universités devient une nécessité.
La coopération internationale permet le transfert du savoir/ savoir faire, l’échange d’expertise et des
bonnes pratiques. Elle constitue une opportunité pour le rapprochement des communautés académiques et
permet de faire connaître sa propre culture et de renforcer la connaissance des autres.
Bien que plusieurs accords de coopérations aient été signés entre les universités marocaines et étrangères,
notamment européennes25, le nombre de partenariats avec les universités arabes demeure limité 26. Les universités
marocaines doivent non seulement diversifier leurs partenariats mais surtout chercher de la qualité dans les
collaborations engagées.
La constitution de partenariat universités – entreprises s’avèrent également très utile. Elle est susceptible
de sensibiliser les étudiants au management responsable, en faisant intervenir des praticiens d'entreprises, des
consultants ou encore des fonctionnaires ministériels.
En cherchant l'expertise là où elle se trouve, les « futurs managers » pourraient voir de près les difficultés qu'ils
seront amenés à rencontrer. L'élaboration des cursus en concertation avec les entreprises partenaires permettrait à
l’université de sortir des « sentiers battus » et s’adapter aux besoins du marché de l’emploi27.
Ces partenariats universités- entreprises sont d’autant plus importantes que l’analyse des résultats réalisés
par les programmes élaborés dans le cadre de la politique active de promotion de l’emploi, (tel le programme
« Idmaj» ) laisse voir que le taux d’insertion ne dépasse pas, dans le meilleur des cas, 25% pour l’ensemble des
diplômés de l’enseignement supérieur (universitaires et autres formations supérieures).
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La RSU et RSE se rejoignent alors et paraissent même en interaction pour servir le développement socio-
économique du pays.
Conclusion
La responsabilité sociale constitue l’une des pratiques managériales requises à l’échelle internationale. En effet
la rapidité des changements caractérisant l’environnement actuel fait que nous ne pouvons pas demander à l’État
tout seul d’assumer une promotion des concepts de durabilité, ni à l’entreprise toute seule. Les universités ont un
rôle à jouer.
La responsabilité sociale de l’université c’est la volonté de pousser plus loin la réflexion sur son rôle, sa
mission et ses actions, en tant que vecteur de progrès. C’est reconnaître qu’au-delà de ses missions
traditionnelles, l’université est un agent et un moteur de changement. Elle doit se rapprocher davantage du
monde des affaires, former des managers de type nouveau qui agissent dans un monde complexe28 et surtout
aider à l’insertion des jeunes diplômés.
L’analyse des données recueillies laisse voir que dans l’université marocaine, la compréhension même du
concept de RS et son opérationnalisation est encore très limitée. La mise en place d’une démarche de RSU
commence par l’information et la sensibilisation des responsables et des différents intervenants sur le rôle que
peuvent jouer les universités, en tant qu’organisations citoyennes.
Il n’y a pas de modèle ni de « conduite idéale » de responsabilité sociale. Chaque université se définit par
ses origines, son histoire, ses traditions et sa façon de s’acquitter de ses obligations, mais encore faut- il faire le
premier pas. L’université marocaine a un long chemin à parcourir dans ce sens.
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Non seulement l’université forme les salariés, les cadres, les créateurs d’entreprises, mais aussi les citoyens de
demain.
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Références
- Dia A, Diallo A, Yade A, Mbay C & Biaye A. (2007). La responsabilité sociale de l’université sénégalaise. Reseau
Ouest et Centre Africain de Recherche en Education.
- Elabboubi, M et Elkandoussi, F. (2009). « Le virage de la responsabilité sociale au Maroc ». Reflets et perspectives
de la vie économique. N°4
- Ettahiri, S. (2009), « Perception et pratique de la responsabilité sociale des entreprises au Maroc : cas du textile
habillement », Actes de la conférence internationale sur la RSE, Agadir, Maroc.
- Filali Maknassi, R. (2009) « Quel avenir pour la responsabilité sociale au Maroc ? ». Droits de l’homme et
développement durable : quelle articulation? L’Harmattan.
- Granget, L (2005) « La responsabilité sociale des universités à l’heure du savoir comme marchandise ».
Communication et organisation N° 26.
- Mercier, S. (2014). L’éthique dans les entreprises. Editions la découverte.
- Tassigny, M et Annoot, E (2012). « La responsabilité sociale de l’enseignement supérieur au brésil ». La
revue éducation et socialisation. Les Cahiers du CERFEE. N°31
- UNESCO (1998). « Déclaration mondiale sur l’enseignement supérieur pour le 21ième siècle: vision et actions ».
Conférence mondiale sur l'enseignement supérieur, (5- 9 octobre)
- UNESCO(2009). « La nouvelle dynamique de l’enseignement supérieur et de la recherche au service du progrès
social et du développement » Conférence mondiale sur l'enseignement supérieur, (5- 8 juillet)
- Commission Européenne (2006). « Mise en œuvre du programme communautaire de Lisbonne: Stimuler l’esprit
d’entreprise par l’enseignement et l’apprentissage », décembre.
- Commission européenne (2015). « Responsabilité Sociale de l'Université: Un Cadre de Référence Européen ».
Rapport sur le projet EU-USR, Février.
- Communauté européenne. (2001). Livre Vert.
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o Considérez-vous que l’implication des étudiants dans la vie universitaire se fait facilement ?
oui
non
o Y a t-il, au sein de l’université, des actions d’aide à l’insertion professionnelle des étudiants (orientation vers des
stages par exemple) ?
oui
non
oui
non
o Est-ce qu’il ya une prise en considération des besoins particuliers des étudiants handicapés, étrangers et des
étudiants en emploi ?
oui
non
……………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Est-ce que les étudiants organisent des événements / campagnes de collecte de fonds pour des projets communautaires
et des actes de bienfaisance au profit des régions reculées et pauvres ?
oui
non
oui
non
o pensez-vous que les considérations écologiques et environnementales doivent occuper une place importante dans
les programmes d’enseignement ?
oui
non
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