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Comment mesurer une concentration et une intensité d’odeur : présentation et

applications
Ph.Najean, IRSN/DSU/SERAC – Bât 389 – BP 68 – 91192 GIF-SUR-YVETTE CEDEX
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Dans le cadre de ces deux journées techniques nationales sur les pollutions olfactives des
ICPE, il est intéressant de rappeler que l’emploi du terme “nuisance” pour parler d’une
odeur dans l’environnement est devenu commun mais que cette notion extrapole largement
l’information basique qu’est la perception de l’odeur. En effet, toute nuisance implique une
perception mais toute perception n’engendre pas forcément de nuisance.

Le cadre de la présentation proposée concerne les méthodologies et techniques mises en


œuvre dans le domaine de l’olfactométrie pour mesurer, selon des protocoles normalisés, les
odeurs à la source et dans l’environnement d’un site. L’ensemble de ces méthodes a pour but
de mettre en adéquation la quantification et la qualification des odeurs avec des objectifs
avérés de réduction des rejets à l’émission et des impacts dans le domaine récepteur.

Mesure de la concentration d’odeur d’un effluent gazeux


La caractérisation des émissions à la source, d’un point de vue des odeurs, passe par la
mesure de la concentration d’odeur de l’effluent gazeux émis à l’atmosphère et du débit
d’odeur associé, selon la norme NF EN 13725. La concentration d’odeur d’un mélange
gazeux (notée cod et exprimée en termes d’unités d’odeur européenne uoE.m-3) est déterminée
via le facteur de dilution qu’il faut appliquer à l’échantillon pour atteindre le seuil de
détection. La concentration d’odeur, associée au débit volumique de gaz odorant rejeté,
permet de calculer le débit d’odeur de la source étudiée (notée qod et dont l’unité est l’uoE.s-1).
Les échantillons gazeux odorants doivent être prélevés au sein de la source afin d’être
représentatifs de l’émission et en vue d’éviter toute dilution aléatoire et non maîtrisée. Les
méthodes de prélèvements sont spécifiques au cadre de l’olfactométrie.
La mesure de la concentration d’odeur permet de quantifier l’odeur et d’en rendre
objective la perception. Le débit d’odeur assure de pouvoir comparer entre-elles différentes
sources émissives d’un site (hiérarchisation) en écartant l’aspect qualitatif et le ressenti. Ainsi,
cette mesure ne permet d’évaluer ni la qualité de l’odeur ni la sensation liée à cette
dernière ou la nuisance potentielle générée par cette odeur dans l’environnement.

Mesure de l’intensité odorante d’une atmosphère gazeuse


La mesure à un niveau supraliminaire permet de qualifier et de quantifier le niveau
d’intensité d’une odeur. La mesure est basée sur les préconisations indiquées dans la norme
NF X 43-103. Cette mesure est, dans un cadre industriel, réalisée localement et autour du site
étudié. Les objectifs de cette mesure sont de quantifier une odeur à un niveau supérieur au
seuil de détection et de qualifier cette odeur en discriminant et en identifiant les informations
olfactives au sein d’un mélange gazeux. Ces deux approches permettent de décrire
précisément une perception odorante et d’évaluer l'exposition des personnes riveraines
aux atmosphères odorantes (en termes de perception et aucunement en termes de nuisance).
Les niveaux d'odeur dans l’environnement se mesurent à l'aide des estimations
d'intensités odorantes faites directement dans cet environnement par un jury qualifié et
entraîné (et non pas des riverains bénévoles) et en se basant sur une technique
“d'équivalences olfactives” (échelle de référence odorante). Ces mesures ne permettent
aucunement d’évaluer le niveau de gêne d’une population exposée à des odeurs.

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