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TD Cartographie et Géovisualisation - Jean-François Girres

Cartographie statistique avec QGIS

Objectifs du TD :
→ Appliquer les règles de sémiologie graphique relatives à la représentation des variables quantitatives.
→ Représenter des variables quantitatives absolues et relatives avec QGIS
Données disponibles:
- les limites communales de la BD GEOFLA (IGN), disponibles à l'adresse : http://professionnels.ign.fr/geofla
- l'historique du recensement de la population par commune de l'INSEE sur le département de l'Hérault,
- des données statistiques communales sur le logement dans l'Hérault en 2012, extraites de bases détaillées
localisées de l'INSEE

Introduction
Ce TD a pour objectif de présenter comment représenter des variables quantitatives (absolues et relatives)
à l'aide du logiciel SIG QGIS. Outre l'impératif de respecter les règles de sémiologie graphique, nous
essaierons de mettre en valeur les limites d'un logiciel SIG comme QGIS dans l'application des variables
visuelles inhérentes à la représentation de données quantitatives.

I. Cartographie par symboles de tailles proportionnelles


La première section est ici consacrée à la représentation de variables quantitatives absolues. Les variables
quantitatives absolues (= des dénombrements) doivent être représentées sous forme de symboles de
tailles proportionnelles. En théorie, la surface du symbole est proportionnelle à la valeur de la variable.
Dans la pratique, certaines contraintes de lisibilité peuvent empêcher cette réalisation.

→ Principe de réalisation
Pour représenter des variables quantitatives absolues, les règles de sémiologie graphique imposent
d'utiliser la variables visuelle « Taille », qui permet de faire varier la surface de d'implantations ponctuelles
ou l'épaisseur de d’implantations linéaires. Pour les implantations zonales, on préfère réduire la zone à une
implantation ponctuelle (généralement localisée au centroïde du polygone), dont on fait varier la surface.
Pour les implantations ponctuelles, la taille est portée par la surface du symbole (et non le diamètre ou la
largeur). De manière générale, le plus petit symbole doit rester lisible à l’œil nu, et le plus grand symbole ne
doit pas masquer le fond de carte. On considère que le rapport entre le plus petit et le plus grand symbole
ne doit pas dépasser 1 à 20. Il est donc parfois nécessaire de modifier le rapport de proportionnalité entre
les valeurs à représenter et la surface du symbole en utilisant une fonction non-linéaire, comme par
exemple une fonction logarithmique.

→ Préparation des données


Pour illustrer la réalisation de cartes par symboles de tailles proportionnels, la représentation des
populations communales du département de l’Hérault (extraites des recensements de l’INSEE) sera utilisée.

Les limites communales et les données statistiques de l'INSEE n'étant pas regroupées au sein d'une même
couche, il sera donc préalablement nécessaire de réaliser une jointure définitive entre les deux tables.

Exercice :
Réalisez une jointure définitive entre le fond communal de l'Hérault Communes34.shp et la table des
recensement de la population HIST_POP_COM.xls. Vous la nommerez sous le nom Communes34Pop.shp.
→ Réduction à des implantations surfaciques en ponctuelles
Pour réaliser une analyse thématique par symboles proportionnels à partir de géométries surfaciques, il est
nécessaire de réduire les polygones à des points. Pour cela, deux méthodes sont disponibles.
La première méthode consiste à appliquer une symbologie aux entités surfaciques par "remplissage de
centroïde", plutôt que par "remplissage simple". Pour cela:
- aller dans les propriétés de la couche de polygones, rubrique Symbologie
- Modifier le type de symboles de "remplissage simple" par "remplissage de centroïdes"

La seconde méthode consiste à générer une nouvelle couche de points. Pour cela :
- aller dans le menu Vecteur > Outils de géométrie > Centroïdes de polygones...
- préciser la couche de polygones en entrée (1) et le nom de la couche de points en sortie (2)

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Une couche de points est générée au centroïde de chaque polygone. Les points ainsi créés conservent
néanmoins l'ensemble des attributs de la couche de polygones en entrée.
Exercice :
Générez deux couches de centroïdes à partir des couches Communes34Pop.shp.

→ Application de la variable visuelle "Taille"


A partir de la couche de points générée, il est à présent possible de faire varier la taille des implantations
ponctuelles selon les valeurs d'un champ de variables quantitatives absolues. Pour cela :
- aller dans les propriétés de la couche de points, rubrique Symbologie
- dans les options de taille, cliquer sur le bouton de paramétrage et choisir « Assistant de Taille »

Dans la fenêtre de paramétrage de la taille des symboles ponctuels, préciser :


- le champ de quantités utilisé (1)
- la méthode de proportionnalité utilisée (2)
- les tailles minimales et maximales de symboles (3)
- les valeurs minimales et maximales du champ utilisé (4)

1
2
3
4

Par exemple, voici ci-dessous une représentation de la population en 2010 des communes de l'Hérault.

Lorsque le rapport de proportionnalité est difficile à conserver entre les plus petites et les plus grandes
valeurs, il peut s'avérer plus pertinent de modifier la ratio valeur-surface, afin de préserver la lisibilité de la
carte. Pour cela, modifiez les tailles minimale et maximale des symboles dans l'assistant de taille.

Exercice :
Réalisez les cartes thématiques par symboles proportionnels permettant de représenter la population des
communes de l'Hérault en 2010 et en 1962.
Vous sauvegarderez chacune des cartes réalisées au format SVG.

Exercice :
Réalisez une carte thématique par symboles proportionnels permettant de représenter le nombre de
logements vacants par communes en 2012. Vous devrez préalablement effectuer une jointure définitive
entre le fond communal de l'Hérault Communes34.shp et la table des données statistiques sur le logement.
Vous nommerez cette nouvelle couche Communes34Log.shp.
→ Légende de symboles proportionnels
Pour intégrer la légende de symboles de tailles proportionnels dans la liste des couches de QGIS, il est
nécessaire que les cercles soient représentés par une couche de points (= une couche de centroïdes
générée préalablement) et non sur une couche polygones avec un remplissage de centroïdes.
Le paramétrage de la légende sous forme des cercles s’effectue depuis la rubrique « Symbologie » de la
couche de points, en cliquant sur le bouton Avancé > Légende pour la taille définie par des données...
Il est ensuite possible de sélectionner le type de légendes indiqaunt la correspondance entre la taille des
symboles et la valeur représentée.

→ Combinaison de variables visuelles


Pour représenter des variables quantitatives absolues présentant des valeurs négatives et positives, il peut
s'avérer pertinent de combiner les variables visuelles taille et couleur, comme dans l'illustration ci-dessous
qui représente l'évolution des populations communales de l'arrondissement de Béziers entre 1962 et 2010.

Exercice :
Réalisez une carte thématique permettant de représenter la différence de population des communes de
l'arrondissement de Béziers entre 1962 et 2010. Les évolutions positives seront représentées avec des
cercles rouges et les évolutions négatives avec des cercles bleus. La réalisation de cette carte suppose de
créer préalablement un nouveau champ dans la table attributaire (de type « Entier ») au sein duquel sera
calculée la différence de population entre 1962 et 2010. A vous de trouver la méthode permettant de
réaliser cette carte. Vous la sauvegarderez au format SVG.
II. Cartes choroplèthes
Les variables quantitatives relatives permettent de traduire des relations d'ordre entre les données. Par
conséquent, les règles de sémiologie graphique imposent d'utiliser des variables visuelles traduisant une
hiérarchie, comme la valeur, le grain, ou encore la taille (pour les implantations ponctuelles ou linéaires).
Pour les implantations surfaciques, la variable visuelle valeur est principalement utilisée pour représenter
des variables quantitatives relatives. Ce type de cartes est dénommé "cartes choroplèthes".

→ Principe de réalisation
Les variables quantitatives relatives (ex : une densité, un taux de chômage) doivent être représentées par
des plages de valeurs de teinte. Étant donné que l’œil humain ne peut discerner qu'un nombre limité de
paliers au sein d'une même teinte, il est donc nécessaire de découper la série statistiques en classes (dont
on définit préalablement le nombre) à l'aide d'une méthode de discrétisation (qui doit être choisie en
fonction de la forme de la distribution statistique des valeurs).
Dans QGIS, la représentation des variables quantitatives relatives est accessible dans la rubrique «Gradué».
→ Préparation des données
Pour illustrer la réalisation de cartes choroplèthes avec QGIS, nous allons cartographier la densité de
population et le taux d’évolution de la population des communes du département de l’Hérault.
Exercice :
Dans la couche Communes34Pop.shp, créez le champ « Densite10 », de type réel simple (longueur = 10 et
précision = 2) correspondant à la densité de population communale en 2010, et le champ « TxEvPo6210 »
de type réel simple (longueur = 10 et précision = 2) correspondant au taux d'évolution de la population
entre 1962 et 2010.

→ Choix de la méthode de discrétisation


Différentes méthodes de discrétisation sont accessibles dans QGIS :
- Intervalle égaux : amplitude de classe égale selon les valeurs minimales et maximales
- Quantiles : même population dans chaque classe
- Ruptures naturelles : identification des ruptures naturelles (méthode de Jenks)
- Écart-type : classes définies selon un multiple de l'écart-type autour de la moyenne
- Jolies ruptures : classes déterminées selon des valeurs significatives
Ainsi, pour réaliser une cartographie par couleurs graduées dans QGIS :
- Sélectionner le champ à représenter (1)
- Définir le nombre de classe (2) et la méthode de discrétisation, puis cliquer sur Classer (3)
- Choisir un dégradé de couleurs adapté (4)
L'onglet « Histogramme » (5) permet également de visualiser la distribution statistique des valeurs, et
d'adapter manuellement les seuils de classes.

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3
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La figure suivante illustre une représentation de la densité de population en 2010 des communes de
l'Hérault selon la méthode des seuils naturels de Jenks avec cinq classes. Cette représentation est
relativement fidèle à la répartition des densités de populations sur le territoire héraultais.

Voici également une seconde représentation de la densité de population en 2010 des communes de
l'Hérault, cette fois-ci selon la méthode des intervalles égaux. On constate aisément que le choix de la
méthode de discrétisation impacte fortement le message cartographique.

Exercice :
Réalisez une carte thématiques par couleurs graduées permettant de représenter la densité de population
des communes de l'Hérault en 2010 .
Lorsque une variable quantitative relative présente des valeurs positives et négatives, il est pertinent de
combiner la variable visuelle couleur à la variable visuelle valeur, comme dans l'illustration ci-dessous
représentant le taux d'évolution des populations communales de l'Hérault entre 1962 et 2010.

Exercice :
Réalisez une carte par couleurs graduées permettant de représenter le taux d'évolution des populations
des communes de l'Hérault entre 1962 et 2010. A vous de trouver le moyen de fixer une divergence autour
de zéro et d'appliquer les dégradés de couleurs adaptés au phénomène représenté.

III. Cartes par densités de points


Pour les variables quantitatives absolues, QGIS permet également de générer des cartes par densités de
points (ou points comptables). Ces cartes permettent de représenter des points (placés aléatoirement) dans
chaque polygone, en fonction de la valeur représentée.
Attention tout de même à l'utilisation de ce type de cartes, car elles tendent à faire croire au lecteur qu'il
existe une localité en chacun des points !! Ce n'est pas le cas puisque les points sont placés aléatoirement...

→ Préparation des données


Afin de générer une carte par densité de points, il est nécessaire de disposer d'un champ (de type entier)
précisant le nombre de points à représenter par rapport à la variable quantitative absolue considérée. Par
exemple, si l'on souhaite représenter un point pour une population de 1000 individus, il faudra disposer
d'un champ précisant le nombre de points pour la population considérée.

Exercice :
Dans la table attributaire de la couche CommunesLRPop.shp, créez et calculez les valeurs des deux nouveau
champs suivants "PtPop62" et "PtPop10" .
Si le champ est bien présent, pour réaliser une carte par densité de points :
- aller dans le menu Vecteur > Outils de Recherche > Points aléatoires à l'intérieur des polygones
- sélectionner la couche (2) et le champ à représenter (2)
- le nom et l'emplacement du fichier de points en sortie (3) ou une couche temporaire

Une fois les points générés, vous pourrez modifier leur apparence, en réduisant notamment leur taille. Par
exemple, voici ci-dessous une représentation des populations communales de l'Hérault par densité de
points, avec un point pour 1000 habitants.

Exercice
Réalisez deux cartes thématique par densités de points afin de représenter la population des communes de
l'Hérault en 1962 et en 2010, à l'aide des champs « PtPop62 » et « PtPop10 » que vous aurez créé
préalablement (un point = 1000 habitants).
IV. Cartes en diagrammes
Les diagrammes permettent de visualiser simultanément plusieurs variables quantitatives absolues. Deux
types de représentation sont généralement privilégiés : les diagrammes en barres (ou histogrammes) et les
diagrammes en secteurs (ou camemberts). Dans les diagrammes en barres, les variables doivent être
comparables (une population à différentes années). Tandis que dans les diagrammes en secteurs, les
variables constituent une partie d'un ensemble (une population divisée par tranches d'âges par exemple).
Pour réaliser une représentation par diagramme en barres :
- dans les propriétés de la couche, aller dans la rubrique Diagrammes
- sélectionner le type de diagramme à représenter (1)
- définir les champs et les couleurs associées (2)

Vous pouvez également modifier la largeur (dans la rubrique Apparence) et la taille (dans la rubrique Taille)
de vos diagrammes. Voici par exemple une représentation de l'évolution de la population par commune de
l'Hérault à l'aide de diagrammes en barres.

Exercice
Réalisez une carte thématique permettant de représenter l'évolution de la population des communes de
l'Hérault entre 1962 et 2010 à l'aide de diagrammes en bâtons.

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