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Objectifs et modélisation
par Pierre MONTMITONNET
Ingénieur de l’École centrale des arts et manufactures, Docteur ès sciences
Directeur de recherches au CNRS
Centre de mise en forme des matériaux (CEMEF)
École des mines de Paris
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LAMINAGE ___________________________________________________________________________________________________________________________
L m Longueur d’emprise
v m.s–1 Vitesse
Opération de mise en forme par déformation plastique, desti-
w m Largeur d’un produit laminé née à réduire la section d’un produit de grande longueur, par
passage entre deux ou plusieurs outils axisymétriques tournant
x m Abscisse (direction de laminage, autour de leur axe ; c’est la rotation des outils qui entraîne le
DL) produit dans l’emprise par l’intermédiaire du frottement.
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___________________________________________________________________________________________________________________________ LAMINAGE
Cisaille
à la volée
Enrouleuses
d laminoir Sendzimir, réversible à 20 cylindres, pour le laminage d'acier inoxydable (les bobines de papier sont destinées à protéger les surfaces brillantes)
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LAMINAGE ___________________________________________________________________________________________________________________________
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___________________________________________________________________________________________________________________________ LAMINAGE
Sur-remplissage Sous-remplissage
(bavure → repli)
2.1 Grandes catégories
a laminage de produits plats : b laminage de produits longs :
a élargissement, (régime permanent) b élargissement, (régime permanent)
a (vue de dessus) b (vue de face)
De même que nous avons distingué trois ordres d’impératifs
(géométriques, microstructuraux et superficiels), nous aurons trois
familles de problèmes ou de défauts.
Vue de dessus
■ Défauts géométriques (figure 3) (produits hors tolérances) : Repli
l’écoulement du métal n’est jamais totalement confiné, car les outils
souffriraient trop. On assiste ainsi à des « compétitions » de types
différents d’écoulement, comme l’élargissement (spread en anglais)
qui concurrence l’allongement du produit (figure 3a, b). C’est ainsi
que les extrémités pour les produits longs, les extrémités et les rives
pour les produits plats, sont toujours déformées (figure 3c, d) et Coupe sens long
doivent être chutées (leur somme constitue la mise au mille). Par c laminage de produits plats d laminage de produits longs :
ailleurs, les machines (cages) et les outils (cylindres, galets), qui ne c (plaque laminée) : surélargissement, d forme en tête (effet d'extrémité)
c repli (effet d'extrémité)
sont pas infiniment rigides, cèdent élastiquement sous les centaines
de tonnes qui leur sont appliquées. Cela perturbe aussi la géométrie
des produits, créant des problèmes de profil (figure 3e) et de pla- «Tuile» «Bord long»
Cylindre d'appui
néité (figure 3f ) des produits plats (respectivement variations Directi
d’épaisseur dans le sens transverse, et écart à la planéité de la sur- Cylindre de travail on de
lamina
ge
face moyenne de la tôle ou de la bande). Enfin, des problèmes de
réglage des outils de production peuvent avoir des conséquences
du même ordre (un défaut de parallélisme des cylindres cause le «Cintre»
Chute
« sabre » : figure 3g, une dissymétrie de diamètre, de vitesse, de Défaut e
en rive Bombé nag «Centre long»
frottement entre haut et bas donne le « ski » : figure 3h...). de profil mi
(edge-drop)
(très amplifié) de la
ion
ect
■ Défauts microstructuraux : ils sont innombrables et bien sûr très Dir
dépendants de l’alliage considéré, mais peu spécifiques du lami- e laminage de produits plats :
nage. Ce sont des tailles de grains inappropriées ou hétérogènes, e défaut de profil (vue de face) f laminage de produits plats :
des textures (cristallographiques, morphologiques ou topolo- f quelques défauts de planéité
giques) mal orientées, ou excessives, ou insuffisantes, des inclu-
sions non métalliques trop grosses ou trop nombreuses, des poro- Vue de dessus Vue de l'arrière
sités, des fissures ou criques. Certains de ces défauts sont hérités
des structures de coulée [17], et le problème est de concevoir une
gamme de laminage tolérante ou, mieux, apte à les résorber ; «Ski»
d’autres se créent au laminage par suite de températures, d’états de
déformations et de contraintes dangereux (fissures) : la gamme doit
être conçue pour les éviter.
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LAMINAGE ___________________________________________________________________________________________________________________________
CAUSE Contre-traction
2.2.2 Défauts métallurgiques
La catégorie des discontinuités (porosités, fissures et criques), qui
ressortit aux phénomènes et mécanismes d’endommagement des
matériaux, est déterminée par la conjugaison d’états de contrainte de
tension (pression hydrostatique négative pour les porosités, traction
normale aux lèvres d’une fissure ou d’une amorce de fissure) et de
l’existence d’hétérogénéités (précipités ou inclusions par exemple) :
z d’où un couplage mécanique/métallurgie à l’échelle microscopique.
y Il faudra donc, autant que faire se peut, éviter les contraintes de
o
tension qui apparaissent naturellement sur les rives en élargisse-
Traction x ment pour tous les types de produits, ainsi qu’en entrée et en sortie
a cédage des cylindres de contact pour les produits moyennement épais à épais (L/h < 2), et
a (flexion, aplatissement) à cœur pour les produits très épais (L/h < 0,25) : on sait ainsi que
faire une faible réduction sur une brame épaisse ou un gros lingot
DÉFAUT Allongement, conduit à former de la porosité à cœur (voir [M 3 066]). On ne peut
Tension guère jouer que sur la gamme de laminage, ce qui n’est pas toujours
Allongement δL suffisant, compte tenu en particulier des limites de puissance des
outils de production. Si de telles porosités prennent naissance sur
δL
des inclusions ou des précipités, un contrôle de la teneur inclusion-
naire, ou du moment de la précipitation via la température,
Ébauche Tension s’impose. Des modèles d’endommagement, qui peuvent être cou-
(vue de face) t
plés aux modèles thermomécaniques ou y être associés comme
Tôle laminée, avec
δL– δ—L
t (y)≈T + E — post-processeurs, sont évoqués en [15].
défaut de profil amplifié L L
Quant aux paramètres de structure granulaire et de texture [16],
b réduction donc allongement c conséquence : tension hétérogène, ils évoluent tant par la déformation elle-même que lors des recristal-
b différentiels c zones en compression, lisations induites par la déformation à chaud, pendant le laminage
c flambement = défaut de planéité (recristallisation dynamique) ou lors des traitements thermiques
(recristallisation statique). Leur prévision passe par l’utilisation des
REMÈDES
modèles de métallurgie physique appropriés, eux-mêmes couplés à
la thermomécanique : température, déformation, vitesse de défor-
mation sont les maîtres mots des lois qui les gouvernent, mais qui
BURB dépendent fondamentalement de la composition de l’alliage. Les
WORB articles détaillant les équations de tels modèles et leur application à
Sens de
marche des opérations de mise en forme sont nombreux, on consultera par
exemple [2] à [5]. Suivant l’intensité de couplage des phénomènes
(incidence de la métallurgie sur les propriétés mécaniques,
BURB (Back-Up Roll Bending) :
influence réciproque des contraintes et de la déformation sur les
cambrage des cylindres d'appui transformations métallurgiques, figure 5), le modèle de laminage
WORB (Work Roll Bending) : devra inclure ce couplage, ou pourra réserver la modélisation métal-
cambrage des cylindres de travail lurgique pour le post-traitement.
La gamme de laminage peut là encore donner les paramètres de
d remède, pendant le laminage : e remède aux défauts de planéité, contrôle (pensons aux temps d’attente entre passes pour la recris-
d «actionneurs de profil et planéité» e après le laminage : le planage
d (ici, contre-flexion des cylindres)
tallisation lors du laminage à chaud des aciers microalliés). Mais
bien sûr la maîtrise de la composition, de la teneur en éléments
d’alliage ou en impuretés, est un outil essentiel.
Figure 4 – Défauts de profil et de planéité. Quelques remèdes
Enfin, des modèles couplant la thermomécanique avec des transi-
tions de phase ont été mis au point [6] [7]. Compte tenu des prati-
De nombreux systèmes sont utilisés pour corriger ou contrôler
ques habituelles, ils visent plus les phases de refroidissement post-
ces défauts géométriques, du moins satisfaisant : la mise au mille
laminage que les passes de laminage stricto sensu.
(élimination par cisaillage de toutes les parties hors cotes, ce qui
oblige à prévoir un surplus de matière coûteux), aux plus
sophistiqués : des systèmes de contrôle de profil et de planéité, 2.2.3 Défauts de surface
mettant en jeu jauges d’épaisseur locale ou rouleaux tensiomètres,
cages sophistiquées (cages avec vérins de contre-flexion, cages Ils sont de type chimique (corrosion, incrustation d’oxyde, films
sexto à cylindres intermédiaires décalables, à cylindres réactionnels, pollutions par les lubrifiants ou autres) ou rugosimétri-
« bouteilles », à cylindres « gonflables »...), boucles de régulation et que. Ce dernier cas est très directement contrôlé par la mécanique
modèles mécaniques [20] [21]. On maîtrise l’élargissement des pro- du contact produit-cylindre. Le faciès le plus courant est la strie de
duits longs en jouant sur le dessin des cannelures et sur les tensions laminage, qui peut dégénérer en rayures, en « griffes de chaleur » ...
intercages ; l’élargissement des brames épaisses d’acier à chaud, qui témoignent de la rupture locale du film lubrifiant qui a entraîné
quant à lui, est maîtrisé en incluant des cages pour réduction de lar- l’arrachage de particules métalliques et leur adhésion sur les cylin-
geur (edgers). dres. Des microfissures peuvent provenir de contraintes de traction
Chacun de ces systèmes de correction, par la complexité de sa superficielle, des porosités être la conséquence du piégeage de
mise en œuvre, justifie le développement de modèles de plus en plus lubrifiants (« poches d’huile ») ou de phénomènes de corrosion, du
complets, destinés à indiquer l’ampleur de la correction à effectuer, et rebouchage incomplet de trous initiaux induits par un décapage par
ensuite à l’automatiser. Suivant le phénomène étudié, de tels modè- exemple. Plus généralement, on peut ne pas avoir réussi à imprimer
les doivent résoudre des problèmes incluant un couplage de la ther- complètement sur la bande le faciès désiré, parce que les cylindres
mique et de la mécanique (car les phénomènes thermiques ont une (qui le portent en négatif) se sont usés, parce que la pression était
influence sur l’écoulement plastique), ou le couplage de la déforma- insuffisante (ou la réduction trop faible), ou que du lubrifiant piégé y
tion élastique des outils avec la déformation plastique du produit. a fait obstacle.
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___________________________________________________________________________________________________________________________ LAMINAGE
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laminage de bandes d’acier, est une des industries les plus informa-
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tisées qui soient : une foule de modèles « tournent » en permanence
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∫ ∫
xN L F1 – F2
Fx = ( – σ n tan θ – τ ) dx + ( – σ n tan θ + τ ) dx = ------------------ dommageables lors du laminage comme pour les propriétés du pro-
0 xN 2 duit fini. La thermique de l’emprise est particulièrement délicate,
∫ ∫ ∫
L xN L puisque nous y trouverons des contacts à haute pression où des flux
Fz = ( – σ zz ) dx = ( – σ n + τ tan θ ) dx + ( – σ n – τ tan θ ) dx très forts seront échangés : en conséquence, la peau du produit
0 0 xN
subit des cycles thermiques de grande amplitude, qui retentissent
• le couple de laminage : sur sa microstructure (et le comportement de sa couche d’oxyde, la
calamine dans le cas des aciers); celle du cylindre subit des cycles
∫ ∫ ∫
L xN L
R ( ± τ ) ------------- = z – R τ -------------
dx dx dx
C = Cz z = z R τ ------------- + de contraintes thermoélastiques qui, pour les alliages laminés à
0 cos θ 0 cos θ xN cos θ haute température (aciers), contribuent au faïençage (apparition
progressive d’un réseau de fissures), et à son oxydation qui endom-
On notera que dans le cas où le point neutre se trouve en sortie ou
mage la surface du produit. La thermique elle-même est donc un
au-delà (condition de patinage), une autre relation intéressante
problème couplé produit-outil. Ensuite, il y a la thermomécanique
émerge : C ≈ µ FR ; elle fournit une méthode de mesure du frotte-
très particulière du décalaminage des aciers (par jets d’eau sous
ment, disponible sur laminoir, et qui ne demande pas de connaître
pression suivant la fissuration de la calamine par une légère passe
les propriétés mécaniques du métal laminé. Dans le cas, plus nor-
de laminage), le refroidissement plus ou moins contrôlé après lami-
mal, où un glissement en avant G av non nul existe, on pourra utili-
nage à chaud, qui peut induire des déformations et des contraintes
ser la formule approchée :
résiduelles liées aux transitions de phase (rails, poutrelles, tôles for-
α F 1 – F 2 tes), nécessitant dressage ou planage. Dans l’atelier de laminage à
- ⁄ 1 – 2 ( 1 – r )G av ⁄ r
µ = --- + ----------------- froid, on retrouve la thermique d’emprise, ici plutôt influente sur la
2 F
lubrification et le frottement, et les fours de recuit, en particulier les
Moyennant l‘hypothèse dite des « petits angles » ( α << 1 rad, fours de recuit continu où il faut assurer avec précision une histoire
figure 7), assez réaliste en laminage à froid, et quelques autres thermique destinée à assurer la bonne microstructure et les bonnes
approximations (écrouissage modéré), on peut obtenir une solution propriétés mécaniques.
analytique.
Définissons une contrainte verticale réduite : Laissant à d’autres le soin de traiter des modèles de fours, nous
nous concentrerons sur les phases de laminage et de refroidisse-
Σ zz = – σ zz ⁄ σ 0′ ; σ 0′ = 2 σ 0 ⁄ 3 ment. Pour ces dernières, on utilise souvent la méthode des différen-
ces finies si l’on souhaite tenir compte des gradients dans deux ou
et des contraintes de tension réduites : trois directions. Sinon, si seule la température moyenne dans la sec-
T 1 = t 1 ⁄ σ 0′ ; T 2 = t 2 ⁄ σ 0′ tion est recherchée, la méthode des tranches a sa contrepartie en
thermique. L’équation obtenue aura une forme telle que :
En négligeant les termes du second ordre, les équations (3) se trans-
forment en : dT
ρ c v x h ------- = hE˙ int – φ ray – φ cn – φ cf – φ contact (8)
1 d Σ zz 2R ( θ ± µ ) dx
-------- -----------
- = ------------------------- (6)
Σ zz d θ h2 + R θ
2
tenant compte des flux perdus par rayonnement, convection natu-
(signe « – » avant, et « + » après le point neutre). relle ou forcée, contact avec les tables, mais aussi d’éventuelles sour-
ces de chaleur internes (chaleur latente de transition de phase).
Compte tenu des conditions aux limites :
— en entrée : – Σ zz = σ xx ⁄ σ 0′ – 1 = t 1 ⁄ σ 0′ – 1 = T 1 – 1 Pour l’emprise, on explicite la source interne qu’est la déforma-
tion plastique, la source superficielle qu’est la dissipation par frotte-
— en sortie : – Σ zz = σ xx ⁄ σ 0′ – 1 = t 2 ⁄ σ 0′ – 1 = T 2 – 1
ment, et le terme d’échange avec le cylindre, pour obtenir :
on obtient :
– h dT 2 σ 0 1 dh b prod 1 1 1
Σ zz = ------ ( 1 – T 1 ) × ρ c ------- = – ---------- --- ------- + 2 ------------------------------ τ --- – ------- -------------
h1 dx 3 h dx b prod + b cyl h h N cos θ
(9)
h contact ( T cyl – T ) 1
exp 2 µ R ⁄ h 2 [ – arctan ( θ R ⁄ h 2 ) + arctan ( α R ⁄ h 2 ) ] (a) (7) +2 -------------------------------------------- -------------
hN ω R cos θ
(b)
+ h
Σ zz = ------ ( 1 – T 2 ) exp 2 µ R ⁄ h 2 arctan ( θ R ⁄ h 2 ) Mais, si les gradients sont d’actualité, on utilisera la méthode des
h2 éléments finis, qui se couple au mieux avec le calcul mécanique de
même nature. On n’oubliera pas que le contact produit-cylindres
deux courbes dont l'intersection est le point neutre, et qui définis- conduit à un problème de couche limite. Ainsi, si le calcul est de
sent la « colline de frottement ». Cette solution fait apparaître type incrémental, on utilise une formulation standard, de Galerkin,
l’importance du paramètre sans dimension R ⁄ h 2 , qui est de en portant une grande attention au maillage, qui doit être raffiné
même nature et du même ordre que L ⁄ h , rapport de la longueur de près de la surface, mais qui va aussi conditionner le pas de temps
l’emprise à l’épaisseur moyenne, dont nous verrons dans [M 3 066] par une relation de compatibilité. Si c’est un calcul stationnaire, le
qu’il permet de classer les cas de laminage et de choisir la méthode nombre de Péclet étant très fort, on a recours à une formulation de
de résolution la plus appropriée. type SUPG (Streamline-Upwind Petrov-Galerkin) [13].
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