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L ’u r b a n is m e .,
utopies et réalités
Une anthologie
AUX M Í MI S É D IT IO N S
C O U I C I ION V IS K A C F .M IN tS *
D1RIÚÉI PAR IK \ H < )IS 1 r i t o A Y
A p a ia itre
l u Règle cl le M odèle
Ir a n ç o is e Choay
Françoise Chouy
L’urbanisme
r a * - “ l
U T O P IE S ET R É /« ÎV e S
une a n t h o l o g i e
Éditions du Seuil
in <-<)u\ERumr : Rent Magritte.
Lu Poitrine (detail). 1961,
huile >ur toile *X) 110. < ADAGP.
« s u s 2 -0 2 -0 0 5 3 2 8 -4 .
(ISH S 7 -0 2 -0 0 2 0 0 9 - 2 , I « p u b lic a t io n .)
l a loi «lu II ma»* 1957 interdit le» cop ies o u reproductions Jc stin ëcs à «ne
U lilisition collective. route le p riw n ta ü o n «>»i repunl ic lio r ntcgrale ou
fu riietlc t a n t p ar quelque p iocéiK q u e e t »oit. sans le convenirmene de
l'iu te u r ou d e >ts .o a n ts cause, es» illu n e c l Constitue une con trefaçon
sanctionnée pat let a jt k le s 4^5 et »uiv*nt» üu C ode penal.
L ’ urbanisme en question %
CENTRE W Pr C '"''T'.TION
rU ï
G, fc.* ;.u o . . C-J A ..T -
La société industrielle eSt urbaine. La ville e& son horizon. Elle
produit les métropoles *, conurbations *, cç^ ii^ u étric llcii, grands
ensembles d’ habitation. E t pourtant, clic échoue à aménager ces
lieux. La société industrielle possède des spécialises de l’implan
tation urbaine. E t pourtant, les créations de l’ urbanisme sont
partout, à mesure de leur apparition, controversées, mises en ques
tion. Des quadras de Brasilia aux quadrilatères de Sarcelles, du forum
de Chandigarh au nouveau forum de BoSton, des bigbways qui
disloquent San Francisco aux autoroutes qui éventrent Bruxelles,
la même insatisfaction et la même inquiétude se font jour. L ’am-
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A. G E N È S E : LA C R IT IQ U E D E LA V I L L E IN D U S T R IE L L E
renvoyons à (elle de Pierre Lavedan qui fait autorité en la rraticre (tU floirt 'dt
rureanùm t, H . Latrcn *, 19 16 -11» 2).
1. Pour la même période, le rom bre des villes de plu* de eer.t mille habitants
paMc de deux à virtKt-huit pour l'Allem agne et de trois à douze pour la France.
F.11 i 9 >o, les iit a t i-l'n » n ’ont aucun? ville de plus de 109.000 nahitanrs; mai»
en t S jo , ils en comptent six, qui totalisent habitants; et, en 1890. ili
en possèdent vingt-huit avec une population a c 9.697.960 habitants.
IO
f-
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con td îab le; il n’ a depuis cessé de <’arr»-nnier. Aujourd’ hui, Pari» compte
quatre millions d'habitants, et sa banlieue cinq millions ai «*i 1« définit d ’aprè*
le Vlan ¿'améKagtment t i d'orfanttaiton générait dt la région parisitntu (limites coïn
cidant pratiquement avec celles qu'a adoptées l’ Inltitut national de la itatia-
tique).
». Cf. A dn a Ferrin W cbcr, The G rovtb o f C ilie j tn thi Nintltentb Ctrtury
(première édition 1899; réédité ensuite par C o u »cil rcprincs in Urban Studics,
Cornell U nivenity P r r « , 196 j).
2. Terme proposé par Ci. B ird et pour désigner le phénomène spontané du
développement urbain, par opposition à l'expression ¿rfpw stf que veut en
Être l’urbanisme.
j. L'alcoolism e et la proftitution sont particulièrement étudie*. Legoyt,
avant d ’autres, montre à l’aide de statistiques auc les proâituccs te recrutent
principalement dans Ica milieux ruraux, et que 1 alcoolisme cft aussi développé
dam certaines campagnes que dans le» villes. 11 réfute également les théories
allemandes concernant la détérioration des faculté* intellectuelles par la grande
ville.
l/U H B A N JS M E EN QUBSTION
H
L'n R nA N I£M t feN QUESTION
M
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s'jciale que traduit en relief, avec une hideuse fidélité, cet amas
informe, ce fouillis de maisons »; et, quelques lignes plus loin, il
parle de « chaos architectural ». Bref, la diStin&ion n’eft pas faite
entre ordre déterministe et ordre normatif. Sans doute cette confu
sion procède-t-elle de tendances profondes puisque, un siècle plus
tard, on la retrouve chez Gropius qui décrit le « planltss chaos » de
New York et la « cbaotic disorganc/ation o j our tovns 1 »; et même
chez Lewis Mumford qui évoque, à propos des villes du xix*
siè c le , le « n o n -p la t o j th t n o n -cify * ».
B . L E S D EU X M O D ÈLES
»?
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I. Le modilt progrtssifU*.
i. Le )nx* siéilc fut P ige d'or des utopie«. Parmi le* plu» intéressant», nou*
ne citons pat Leekm,g KukvarJ de iîdwatd Bclliniy (i$8S) ni Un rojugt d Ttrrt
librt de Théodor Hcrfeka (Vienne, i8 $ j) : toute» deux »ont trop exclusivement
centré« sur la question juridique et économique pour avoir place ici. Sut le
problème de l'utopie, cf. J.O. Hertzeller, The Hifhry oj Ut*pi«n Ibcutkl, 19 16 ;
R. Ruyer, L'tt/opit dis utopie ; O. Riesman. Sont* Obsrrraticnn en C.nnmimiiy
Plans & [J/optât, in Yalt Lav Journal, décembre 1947.
1. Le cadre de cet ouvrage ne nous permettra pis d’analyter le* rapports du
pré-urbanisme ptogtessilte avec le rationalisme de la philosophie de» lumière».
j . Une dernière version cil donnée paj G . H. Wells, A M edtn Vtopia, tra-
duâior. française : Un* utopie moderne, Pékin, 1907.
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L ’ U R b A M S M t KN Q U fcSTlO N
i. 1 jx . eit., p. ta.
i. Comme le rappelle !.. Muniford, Th. Mure, l’inventeur du tonne « uto-
piit », a révélé lui-nirrnc le jeu de mots sur lequel était construit ce néologisme,
et sa double étymologie : eutopia (lieu agréable) ci outopia (»ans lieu, «le
nulle part;.
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D . L* A N T I-U R B A N IS M E A M É R IC A IN
« C'cSx 5c développement des juburbi qui nous offre la ba*e solide d ’un espoir
pour que les m sut de la vie urbaine »oient, d in s la mesure où ils résultent
d ’une Burdensifieation, en grande parue éliminés *, tor. tit., p. 475.
! . I ut ttm bj nouvtoux, 1894, p. J I.
z. N . Houleharine rt li. Pr<obfa';cniiky, L'A .B.C . duCcmmmitmt, éd. nou
velle intégrale, traduite en français, Prançoi* M sspéro, Paris, 196). Chap. 17 ,
La qutfhon du Ugtmttf.
} . Cf. P. G eorge, La title, P .U .F ., P a r» . 19*2.
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IL L 'U R B A N IS M E
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A . U N E N O U V E L LB V E R SIO N DU M O D EL E PR O G R ESSIST E
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L 'iriU JA N ISM fc E N Q U ESTIO N
S ue le baubauj tentera <le définir un itylc. Parm i les professeurs appelés par
Iropius : P. K lee . W. K an d in sky, M o h o ly-N agy. M a'.cvitch et V an D o esb o u rg
feront des conférence*. L ’ urbanifte du groupe cft L H ilbctseim er. E n 19*6,
le Raubau] k transporte à D c s s a j. Mie« Van der R oh e en prend la d iicftio n
en «9 jo . L e s N azis ferm eront l'école en 1 9 1 2 . Com m e l'a jugem ent fait obser
ver B . Z c r i, dans l ’A llem agn e, jeune nation induiU iclle. l ’urbanUm e eft ensei-
gn é officiellem ent : G ro p iu s cit essentiellem ent un pn>fes*cur. l a situation
e<t in\-erse en France : Le C oib u sicr dem eurera un polémiste et un outsider.
î . L e groupe de* C .l.A .M . (C ongre* internationaux d 'A rch itcitu re moderne)
réunit r.on seulem ent des européen* com m e V . B ou rg eois, G ro p iirt, lliîb cr-
scim cr, Le C orbu sicr. R ict7 cld , Se rt, V an Fleilcrcn, mai» des représentants
des Etats-U n is (N cutra, W iener), du Briitil (C oita), du Ja p o n (Sakakura),
etc., D 'ab o rd absorW s p ar le problèm e du logem ent, le» C .l.A .M . mirent
l’ u tbanu m c au prem ier rang de leurs préoccupations à partir du ro n grès de
T9jo, date à IjkjikIU- leur présidence revint à V an iicfteren , qui était alors
c h r f du départem ent de T a rn l ’ .'anting de la ville d 'A m flerd am . L * s archi
tectes d es C .l.A .M . élaborèrent, en 17 5 $ , la Charte Athènes o u T iw * p/a*■
•tint C bart au cou rs de leur 4* conRrés, qui p rit la form e d ’une croisière en
M éditcrtanee, vers la Grée*.- et A thènes. I-es principes dégagés alors furent
réunis plus tard sous d eux fo rr w s d eitinérs au public non spécialisé : L a tbartt
d 'A tb b irs , l'u rb a n ij’nr d it C .l.A .M ., par Le C orhu sier, P ion, Paria, 19 4 ). et
Can our C ities Su rvit* par J . L . Sert (vice-président de* C .l.A .M .), H arvard Uni-
vertity P ress, 1944.
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1. Le Corbusier. U rbanijut, p. j j .
2 . ldtm .
j. L m . r it ., p . j 8.
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sur l'habitat. Les premiers travaux des C .I.A .M . ont été axés autour
de celui-ci. La Charte d’Athènes en porte témoignage. J. L . Sert,
«Uns l’ouvrage où il la résume, intitule un chapitre : Dwtiling, tbe
firli ttrban « founffion ».
D ’une façon générale, deux types d’habilut sont envisagés
parallèlement, tout comme à l’époque de Fourier et Proudhon.
D ’une part, on retrouve la maison basse, individuelle ou réservée
à un petit nombre de familles : cette solution ci\ surtout étudiée
par les Anglo-Saxons, les Hollandais et certains membres du
Baufiaus. D ’autre part, on voit proposer l ’immeuble colleâif géant,
qui correspond davantage à l’idéal d’une société moderniste.
Des prototypes remarquables en ont été mis au point au haubans
et par certains architectes soviétiques d’avant-garde, comme Ol et
(Jinsburg, au cours de* années 1920. I.e Corbusier devait ulté
rieurement concevoir le modèle le plus élabore : l'unité d'habitation
ou cité radieuse, réalisée pour La première fois à Marseille avant
d’étre répétée à Nantes, Briey, Berlin. ,
La cité radieuse reprend explicitement la conception fouriérifte l
du phalanstère. Con&ruite pour abriter le même nombre de
familles (1.5 0 0 ! 2.000 personnes), offrant les mêmes services
colle&ift et les mêmes organes, en particulier « la rue galerie »,
1’ « unité » e$t une version du phalanSlère modernisée, et
marquée par les progrès de la technique : l’invention du béton
armé et de l’ascenseur ont permis de remplacer l'horizontalité
par la verticalité d’un immeuble de dix-sept niveaux. Mais la
cellule ou logement familial, que le système de Fourier laissait
délibérément dans l’indétermination (« on trouve i se loger selon
sa fortune et ses goûts »), devient au contraire chez Le Corbusier
un appartement-type, à fonétions classées dans un espace minimum,
intransformable. Force est à l’occupant de se plier au schéma de
circulation et au mode de vie que ce logement implique, et dont
l’architeéle a déduit qu’ils étaient les meilleurs possibles.
L ’ordre matériel que nous venons de définir par sa projettion
dans l’espace contribue également à ctéer un climat mental parti
culier. Dans la mesure où il a été conçu comme une expression
plaSbquc de la modernité, il suscite d ’emhlée une atmosphère de
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i . Le chiffre maximum <k la population assigné aux villes par Howard efl
de jo.ooo habitants, plu» 2.000 propriétaires agricoles. ( x $ ville* (par défini
tion isolées les u res des autres par des ceinture« vertes) peuvent être éventuel
lement groupées a la périphérie d'une ville centrale (otftante de j à j i km),
d ont la population ne devra pas excéder j 8.000 habitant*.
i . Loe. eit., p. 39.
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i . Ses réalisations de Finlande sont parmi les plu* humaines qu’ il ait été
donne à l'urbanisme île produire. FJlc» servent aujourd’ hui d'exem pir aux
architecte* qui veulent échapper à l'emprise du modèle progressive. Cepen
dant, A alto oc s et* pas attauué aux problèmes posés psu la grande ville. Scs
aménagrmcnfx «le Sunila (19)6-19^9), Sâynatxiln, Rovianrm i, Otanicmi,
concernent de petites communautés industrielles, dont le climat e 4t davantage
celui de villages que de cités.
1 . Cf. son intervention, mentionnée plus haut, au Congrès de 19 10 :
« Quelle« sont les exigences fondamentales d ’ un logis ? Ce sont surtout un
espace sufluanr, la lumière et l'air. N ous avons dém ontré qu ’il en possible,
•dcrtiAqucrncnt et systématiquement, d'attirer les industries des centres
surpeuplé» en des lieux précis, disposant, selon le maximum d ‘eff>caci:é, de
l'eau, de la lumière et de la puissance, et où li population peut être logée dam
des maisons adaptées, bon marché, entourées de jarcins, à proximité du travail
et des diftraiH om , de telle sorte que ic tau* de la mortalité infantile ne s'éléve
plus qu'à 3 1,7 p eu r mille contre 107 pour mille à Londres. »
3. P a r » , 1904.
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il
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111. U N E C R IT IQ U E A U S E C O N D D E G R E :
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A. TECHNOTOPIA
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I . ’ U R B A N IS M E E N Q U E S T IO N
•ujme, D unod. Paris, 19 4 1) devant les problème» concrets. Mais les idées de
G . Bardet sont demeurées, d ie* aussi, sans retentissement pratique.
1. L m . cit., p. 47.
x. L * . rit., p. 407 et 4 jS . Ce point de vue demeure aujourd'hui l'un des
principes de base de l'aménagement urbain en Grande-Bretagne.
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i. ibttfem .
j . D an * une lan gu e 0(1 le m ot tro tto ir n ’ a p as la in fm c réson an ce q u e dans
I* n ôtre. Ja n e la e o b s a fait u n e v é rita b le n a p o lo g ie d u tro tto ir » qui lui
sem ble le lien p a r excellen ce o ù l ’o n é p r o u v e un sen tim en t «le sécu rité p ro p re
au x v ille » ; le tro tto ir fait é g a lem en t, «-Ion cet au te u r, l'o b je t d 'u n e so rte de
p olice sp o n tan ée et tacite la p aît c e s habitan ts (p a sia n ts o u b o u tiq u iers).
C f. D u h l (p articu lièrem en t lj’ré.inê^ali'.n tn H am an N t t d ’ , p ublie en 19 6 )
p ar T h t A m e ric a n J n e r t a i o f M t n t a J H ealth) et J . Ja c o b s . A va n t eu x déjà,
P atrick G e d d e s av a it s o u lig n é la n écessité p o u r les h abitan ts de s'in téresse r
activ em en t au m odôlernent d e leu r cité. I l n om m ait i/ m / cette fo rm e de
participation.
4. In T U Cètotgirtg F a et o f M en tal H ta M , p . 4 7, p u blié in T b t U rhan C ondi
tion cité p lu s hau t.
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Atnerican Book Com pan/, 1939, montrant la frignificaticn positi vede l’angoisse
(p, 3 ’j 6 $q.). Une partie des concept» floldilcinicns (réaction catastrophique,
comportement réduit, etc.) pourraient être utilisés avec le plu* grand profit
par les to*n-p[a'm trj, ainsi que ses analyses du normal et du pathologique. Cf.
également sur ce dernict point 1» thèse :1e Ci Canguilhem : lissa i n r qwlspus
p
‘ rèblhm t twuruunt /« rut*muttt U paiitiiofjqm , G lciitiont-Fcuaud, 1945.
1. C i. le# travaux de G . Kepecs : The l.aȣu jgt V il U n, Theohald, Chicago,
1961 et N otri ok Ex-firrreir.n rutdCammumtc.itit* in ih* Ci!yse/tf>* in 7 'htfu tu ri .Metro
poli/, N ew Y o rk . ti. Drazdler, 19 6 1. i i i surtout ceux de K evin Lynch : Pattenu
o f lie M elrepo/it, ibid. : The Im a# a f tbe C ity, M .I.T . Press. 19(>•->; et Site Vla m in i,
M .I.T . P r« s , 196). Cf. aussi H. Blum enfeld, A Tbtory o j C ity Form , 'v\So tittyo f
A ribitû tu ra l H iftoriaiu Journal, juillet 19 4 J.
7«
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la
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Nous avons fait une assez large part aux descriptions de 1a cité
idéale chez les penseurs du XIXe siècle, non seulemeut pour leur
pittoresque mais parce que, mal connues, elles éclairent singulière
ment certaines des propositions qui paraissent aujourd’hui les plus
neuves. Pour le x x B siècle, nous avons réservé à une série d’essais
critiques anglo-saxons, inédits en français, une place dont l’impor
tance eSt, i nos yeux, justifiée pat les perspectives qu’ils ouvrent
sur l’avenir.
L ’ A n th ologie suit l’ord re et les d ivision s de l’ Introdu& ion.
I Jne brève notice historique présente chaque auteur.
L es titres et sous-titres ont été introduits par nous : ils sont
destinés à fourn ir des repères et à souligner des thèmes. Chaque
fo is que nous avo n s eu l’occasion de garder un titre ou un sous-
titre original, nous l’avons indiqué en note.
La li$le des ou vrages auxquels sont em pruntes les textes choisis
figure à la fin des extraits, avec référence au x pages citces dans
l’ordre où nous les reproduisons. L orsq u e les extraits sont
em pruntes à plusieurs ou vrages, un chiffre entre crtjchcts, à la fin
de chaque citation, renvoie à cette liste.
L es coupures, quelle que soit leur im portance, sont signalées
par le sigle * .
ANTHOLOGIE
I
L E P R É -U R B A N IS M E P R O G R E SS IS T E
Robert Owen
17 7 1-18 5 8
89
L E PR É -U R B A N ISM E PRO G RESSISTB
H O M M E N O U V E A U , H A B IT A T N O U V EA U
90
RO BERT OWEN
91
L E P R É-U R B A N ISM E PR O G R ESSISTE
9*
R O B E R T O W EN
[1] The Book c f ibt New Moral World, Londres, 183G, abrégé et traduit
par T. W. Thomcon : h t livre du nouveau monde moral contenant le système
social rationnel, Paris, 1846. (Pages 25-24, jo.)
93
L E PR É-U R B A N ISM E P R O G R E SSISTE
94
Charles Fourier
17 7 2 - 18 3 7
9»
LE PRÉ-U RBA N ISN fE PR O G R ESSISTE
L E PH AT.AN STfcRE
P i a n d 'u n e v il le d e s ix iè m e p é r i o d e 1
On doit tracer trois enceintes :
— la première contenant la cité ou ville centrale,
— la deuxième contenant les faubourgs et grandes fabriques,
— la troisième contenant les avenues et la banlieue.
Chacune des trois enceintes adopte des dimensions différentes
pour les conStruéhons, dont aucune ne j>eut être faite sans l’appro
bation d'un comité d’Ediles, surveillant l'observance des Statuts
de garamisme dont suit l'exposé.
Les trois enceintes sont séparées par des palissades, gazons et
plantations qui ne doivent pas masquer la vue.
Toute maison de la cité doit avoir dans sa dépendance, en cours
et jardins, au moins autant de terrain vacant qu’elle en occupe en
surface de bâtiments.
- J Uzspaa. Hhrt..
L ’espace vacant sera double dans la deuxième enceinte ou local
des faubourgs, et triple dans la troisième enceinte nommée banlieue.
Toutes les maisons doivent être isolées et former façade régulière
97
A
UE P R É - U R B A N I S M E P R O G R E S S I S T E
su r tous les côtés, avec ornem ents gradués selon les trois enceintes,
et sans adm ission de m urs m itoyens nus.
I-e m oindre espace d’ isolem ent entre deux édifices doit être au
m oins de 6 toises : } p our chaque, ou d avan tage; m ais jam ais
m oins de 3, et 3 jusqu’ au point d e séparation et bas m ur m itoyen
de clôture. •
L ’espace d ’isolem ent ne sera calculé q u ’ en plan horizontal,
m êm e dans les lieux où la pente serait très rapide.
L ’espace d'isolem ent d oit être au m oins égal à la dem i-hauteur
de la fa ç a d e 1 devant laquelle il c it placé, soit sur les côtés, soit
sur les derrières de la m aison. A in si, une m aison dont les fiancs
auront 10 toises d ’élévation ju sq u 'à la corniche, devra avo ir, en
vide latéral au-devant de ce flanc un terrain vacant de j toises, non
com pris celui du voisin qui peut être de m êm e étendue- Si deux
m aisons vo isin es ont, l’une 10 de haut et l’autre 8 toises, il y aura
cn tic elles 4 et j , total 9 toises d’isolem ent et terrain vacant, p ar
tage p ar un soubassement à grille ou palissade.
P o u r é v iter les tricheries su r la hauteur réelle, com m e les m an
sardes et étages m asqués, on com ptera p ou r hauteur réelle du m ur,
tout ce qui excédera l'an gle du 1 z° de cercle (angle de 30°) à partir
de l’ assise (supposée) de la charpente.
L es cou verts devront form er p avillon , à m oins de fronton s ornés
sur les côtés. Ils seront garnis partout de rigoles conduisant l ’eau
ju sq u ’au bas des m urs au-dessous des trottoirs.
S u r la rue, les bâtim ents, ju squ’à l’assise de charpente ne p our
ront excéder en hauteur la largeur de la rue : si elle n ’a que 9 toises
de large, on ne pourra pas élever une façade à la hauteur de 10
toises, la réserve 450 p o u r le point de vu e étant nécessaire en
façade. (Si l’angle du rayon visuel était plus obtus, il en serait
com m e des palais de G ên es o u du portail Sain t-G ervais ; p our les
exam iner il faudrait faire apporter un canapé et s'y coucher à la
renverse.)
L ’ isolem ent sur les côtés sera au m oins égal au 8e de la largeur
1. Fou rie r avait coutume de te promener dans Paris muni d'une canne
mêtricuc à l’aide de laquelle il mesurait continuelle ment les façade» des um-
sont, il connaissait Ici dimensions de tous Ica principaux monuments et pUces
d’Iiurujv.
98
C H A R L E S P O U R IE B
I iahitat colltiitj
Rem arquons d’ abord q u ’on ne pourrait guère construire de
petites m a is o y , elles seraient trop coûteuses par les isolem ents
ob ligés. l.cs fic h e s, seuls, pourraient se donner cet agrém ent;
mais rh o m m e q ui spécule su r des loyers serait ob ligé de construire
dep m aisons très grandes, c l pourtant très com m odes et salubres,
à cause de la double distance exigée en cours ferm ée.
D ans ces sortes d ’édifices, on serait entraîna sans le vo u lo ir, i
toutes les m esures d ’économ ie colleclive d ’ où naîtrait bientôt
l’associa:ion partielle; par exem ple, si l’édiiicc réunit 10 0 m énages
on n’ y fera j>a$ 20 pom pes q u ’exigeraient 20 m aisons logeant
chacune 5 m énages. O sera déjà une économ ie des 19/20*, ou des
9 /10®, en supposant la pom pe et ses auges de plus forte dim ension.
A utant la police de propreté e it difficile dans des m aisons rcs-
99
L E P R É 'U H B A N IS M K P R O G R E S S IS T E
ces réunions éloignées les unes des autres n’auraient aucune ému
lation économique.
Mais si ladite ville contient 100 va&cs maisons, toutes vicinales
et distribuées de manière à se prêter aux économies domes
tiquer, elle verra bien vite scs habitants s’exercer sur cette industrie,
qui commencera nécessairement sur l'objet important pour le
peuple, sur la préparation et fourniture des aliments. O û verra
2 on j des 100 ménages s’établir traiteurs: on en verra d’autres
spéculer, en d'autres branches, sur les fournitures de la maison.
Ainsi s'organisera la division du travail qui, une fois introduite
dans la cité ou enceinte centrale, se répandra bien vite dans les
deux enceintes de faubourg et banlieue, où l’ obligation de double
et triple espace en terrain vacant nécessitera d'autant mieux les
grandes réunions. •
U ne v ille m odile
100
C H A R L E S F O tJR IK R
Un prototype expérimenta
Le Phalanstère ou édifice de la Phalange d’essai devra être cons
truit en matériaux de peu de valeur : bois, briques, etc. paicc qu’il
serait, je le répète, impossible dans cette première épreuve de déter
miner cxafte&ent les dimensions convenables, soit à chaque
SériStère ou local de relations publiques affc&é aux séries *, soit à
chaque atelier, chaque magasin, chaque étable, etc.
Soit pour exemple, un poulailler ou colom bier; avant de le
construire, on aura calculé et prévu avec soin combien une Pha
lange de tel degré doit élever de poules et pigeons; en combien
d ’espéccs et variétés rlle doit classer les sortes pour coïncider avec
les Attractions des divers groupes qui soignent les animaux, et
favoriser les rivalités de Série.
1 . « P »u r F o u ric r, l'élém ent de 1* société c i\ 1* com m une. L ’é u t de la
com m unt dan* un paye donné fait connaître la nature de la société à laquelle
ce pays appartient. Ain*i pour faire passer ta France de l état x civilisé s> i
l'état « sociétaire », il faudrait changer en com m unes soc.étatres — o u o pha-
laMtére« » — les 40 m ille c«>minunc* civilisées e x i l a n t « . »
z. « L e s d iffé ren ts g ro u p e » e n rô lé s a u s e r v ic e d ’ une irid u ilric q u e lco n q u e
fo rm e n t un r é g im e n t d e v o lo n ta ir e s, a p p e lé Série. I j* w h ie d e g ro u p e s e it le
a r a iid le v ie r d e l ’o rg a n is a tio n s o c ié ta ir e , la c lé rie vo iJte d e to u te s le s s o lu tio n *
h a rm o n iq u e s, n ( liïid .)
IO I
L E PR É-U R B A N ISM E PR O G R ESSISTE
102
C H A R L E S FO U RIBR
10 3
L E PR É-U R B A N ISM E PR O G R ESSISTE
10 4
C H A R L E S FO U RIER
1. L e premier titre ei> celui qui figure dans les oeuvres complètes (1841-45),
candis que le second rit celui sou* lequel cet ouvrage * ¿té publié dans sa pre
mière édition.
IO J
Victor Considérant
18 0 8 -18 9 3
M
Polytechnicien, infin it ur de ¡ ’armée, il quitta ces fondions en s Sj i pour
se consacrer aux idées de Fourier tt à leur diffusion. A la mort de Fovrier,
il devint le chef du momtmtnt pbalaniUrien et diredeur de son organe, La
Phalange.
Dans ses ncmbrtux ouvrages :
— La destinée sociale, 18 )4-1
— Manifeste de 1*École sociétaire, i t j s ,
— Exposition du Système phalan&érien de hourier, i t j j ,
— Principe du Socialisme, ¡S47,
1er théories de i :ourter sont exportes sous une forme plus claire et plus
synthétique que dans les livres du fondateur lut-mime.
Cela eSl particulièrement ira i pour ce qui concerne ¡ ‘organisation de
¡ ’établissement humain auquel Considérant consacra la Description du
Phalanstère, 1840. Considérant devait tenter lui-mime des expériences
pbalanfléritnnes, qui toutes furent vouées à l'échec, lu i plus célèbre fu t la
colonie de la Réunion, qu’il fonda près de Dallas, lors de son e x il aux
États-Unis, après sa participation à la tentative insurreéfionnellc de 1Ì49.
DU CH AO S À L 'O R D R E
I. A D JO U R D I f U I
L ’A R C H IT E C T U R E écrit l'histoire.
Voulez-vous connaître et apprécier la civilisation dans laquelle
nous vivons ? Montez sur le clocher du village ou sur les hautes
Tours de Notre-Dame.
10 6
V ICTO R CO N SID ÉRAhiT
Chaos af.bUeÜMTal
Surpopulation
Il y a dans ce Paris un million d'hommes, de femmes, et de
malheureux enfants, entassés dans un cercle étroit où les nuisons
se heurtent et se pressent, exhaussant et superposant leurs six
étages écrasés; puis, six cent mille de ces habitants vivent sans air
ni lumière, sur des cours sombres, profondes, visqueuses, dans des
caves humides, dans des greniers ouverts à la pluie, aux vents, aux
rats, aux insectes. • F.t depuis le bas jusques en haut, de la caveaux
plombs, tout eft délabrement, méphitisme, immondicité, et
misère. •
« U b o m m » n ’e fl p a s ¡c g i »
10 7
L E PRj É-UR-BANISME PRO GRESSISTE
II. D E M A IN : LE PH A LA N STÈRE
10 8
V ICTO R CO N SID ÉR A N T
L ’ordrt
U u n ité d ‘habitation
10 9
L E PR É-U R B A N ISM E PR O G R ESSISTE
L a riffr indus tn t Ur
110
V IC T O R C O N SID ÉR A N T
III
L E PR É-U R B A N ISM E PR O G R ESSISTE
112
V ICTO R C O N SID ÉR A N T
Les grands espaces laissés entre les bâtiments forment des cours
plantées, rafraîchies par des bassins et affc&ées à différents services.
Elles sont ornées de plates-bandes et de parterres intérieurs. I/CS
statues y foisonnent et s'y détachent en blanc de marbre sur des
massifs de verdure.
Dans le grand carré central s’étale le jardin ^d’hiver, planté
d'arbres vens et résineux, afin qu’en toute saisop on s’y puisse
récréer les yeux. Tout alentour circulent un ou deux étages de
serres précieuses, dont o » peut combiner l'arrangement avec celui
des grandes galeries et des salles de bains. — C’eiMe jardrniçplus
riche, le plus luxueux de tous les jardins jlç. la.JPhaJanger iîTormc
une promenade élégante, abritée ee^iJSudc, où ic i'vieillards et les
convalescents se plaisent à respirer l’air et le soleil. •
La rvt-ÿilerie
Toutes les pièces de la con&ruélion harmonienne, appartements
et ateliers, et tous les coips de bâtiments sont reliés entre eux par
une r u e - g a l e r i e qui les embrasse, circule autour de l’édifice et
l'enveloppe tout entier. Cette nrcum-galerie eSt double : au rez-de-
chaussée, elle e£t formée par des arcades qui s’étendent parallèle
ment au bâtiment comme au Palais-Royal; sur ces arcades, au-
dessus du plafond de la galerie inférieure, s’élève celle du premier
étage. Cette dernière monte jusqu’au commet de l’édifice et prend
jour par de hautes et longues fenêtres, auquel cas les appartements
des étages supérieurs s’ouvrent sur elles; ou bien elle s’arrête et
forme terrasse pour l’étage supérieur.
Inutile de dire que ces galeries sont vitrées, ventilées et rafraî-
1 *5
L E PR É-U R B A N ISM E PR O G R ESSISTE
114
VICTO R CO N SID ÉR A N T
**5
I.F. PR É-U R B A N ISM E PR O G R ESSISTE
116
VICTO R C O N SID ÉRA N T
ê * iUhm
111. C O N C L U S IO N S É C O N O M IQ U E S
ET P H IL O S O P H IQ U E S
” 7
IJC. P K ¿ -U R B A N ISM E PRO G RESSISTE
L a vra i f/robüm t
ut
V ICTO R CO N SID ÉR A N T
1 *9
Etienne Cabet
17 8 8 -18 5 6
L 'IC A R IE
I. D E S C R IP T IO N D ’ iC A R A , C A P IT A L E D ’ iC A R IE
KigularUi tt gcmitrumt
— Voyez! *, la ville presque circulaire, eSt partagée en deux
parties à peu près égales par le T cïr (ou le Majeflueux) dont le
cours a été redressé et enfermé entre deux murs en ligne presque
droite, et dont le lit a été creusé pour recevoir les vaisseaux arri
vant par la mer.
Voilà le port, et les bassins, les magasins qui forment presque
une ville entière!
Vous voye2 qu’ au milieu de la ville, la rivière se divise en deux
bras, qui s’éloignent, se rapprochent et se réunissent à nouveau
dans la direction primitive, de manière à former une île circulaire
assez vaSte.
Cette île cSt une place, la place centrale, plantée d'arbres, au
milieu de laquelle s’élève un palais enfermant un vaite et superbe
jardin élevé en terrasse, du centre duquel s’élance une immense
colonne surmontée d’une Statue colossale qui domine tous les
édifices. De chaque côté de la rivière, vous apcrcevc* un large
quai bordé de monuments publics.
Autour de cette place centrale et loin d ’elle, vous pouvez
remarquer deux cercles d’autres places, l'un de vingt et l’autre de
quarante, presque également éloignées les unes des autres et dis
persées dans toute la ville.
Voyez les rues toutes droites et larges! Ivn voilà cinquante
grandes qui traversent la ville parallèlement à la rivière, et cinquante
qui la traversent perpendiculairement. Les autres sont plus ou
12 1
UC P R É-llR B A N tSM R PROGRKSSISTK
t tz
É T IE N N E C A B E T
I I. M ÉTH O D E DU M O D ÈLE
U iite Je modèle
Tous les citoyens devant être logés de mime et lr mieux pos
sible sous la Communauté, la Représentation populaire décida
qu’ une magnifique récompense, avec un balte dans toutes les
maisons de la République, serait décernée au nom du Peuple, à
celui qui présenterait le plan d'une M A ISO N modèle le plus parfait
sous tous les rapports.
Et, quand tous les plans eurent été jugés dan» un concours
public, la représentation populaire adopta le plan couronné, et
ordonna que désormais toutes les maisons de la Communauté
seraient construites sur ce plan.
Et chacun comprit qu’il en résultait cet inappréciable avan
»*>
L E P R É-U RBA N ISM E P R O G R E SSISTE
tage que, toutes les portes, les fenêtres, etc., étant absolument les
mêmes, on allait avoir la possibilité de préparer, en masses énormes,
toutes les pièces constitutives d’une maison, d’une ferme, d’un
village et d’une ville. •
On obtint même les plans-modèles d’une ferme, des diven
ateliers, des hôpitaux, des écoles, etc.
On fit de même pour Yameublement et pour chaque espéte de
meubles.
Toutes les Villes communales devant être semblables sous la
Communauté, une immense récompense et une fia tut dans toutes
les Communautés furent offertes à celui qui présenterait le plan
d’une Ville-modèle le plus parfait.
De même pour les Villts-prm ndalet, pour la Capitale et pour
tous les monuments. •
A. La ville modèle1
H jp in * physique
Je ne te parlerai pas des précaution? prises pour la salubrité,
pour la libre circulation de Yair, pour la conservation de sa pureté
et même pour sa purification. Dans l’intérieur de la ville, point de
cimetières, point de manufactures insalubres, point d’hôpitaux :
tous ces établissements sont aux extrémités, dans des places aérées,
près d’une eau courante ou dans la campagne.
Jamais je ne pourrai t’indiquer toutes les précautions prises
pour la propreté des rues. Que les trottoirs soient balayés et lavés
tous les matins, et toujours parfaitement propres, c’eSt tout simple :
mais les rues sont tellement pavées ou construites que les eaux
n’ y séjournent jamais, trouvant à chaque pas des ouvertures pour
s’échapper dans des canaux souterrains.
Non seulement la boue, ramassée et balayée à l’aide d’instruments
ingénieux et commodes, disparaît entraînée dans les mêmes
canaux par les eaux des fontaines, mais tous les moyens que tu
pourrais concevoir sont employés pour qu’il se forme le moins
de bouc et de poussière que cela cSt possible.
124
é T fB N N E C A B E T
Crrculathn
Vois d’abord la eon&rudtion des rues! Chacune a huit ermites
en fer ou en pierre pour quatre voitures de front, dont deux
peuvent aller dans un sens et deux dans un autre. Les roues ne
quittent jamais ces ornières, et les chevaux ne quittent jamais le
trottoir intermédiaire. Les quatre trottoirs sont pavés en pierres
ou cailloux, et toutes les autres bandes de la rue sont pavées en
briques. Les roues ne font ni boue ni poussière, les chevaux n’en
font presque point, les machines n’en font pas du tout sur les
rues-chcmins*de-fer.
Remarque en outre que tous les grands ateliers et les grands
magasins sont placés sur le bord ries rues-canaux et des rues-
«hemins de fer; que les chariots, d'ailleurs toujours peu chargés,
ne passent que sur ces rues; que les rues à ornières ne reçoivent
que des omnibus, et que même la moitié des rues de la ville ne
reçoivent ni omnibus ni chariots, mais seulement de petites voitures
(rainées par de gros chiens, pour les distributions journalières
dans les familles.
Ensuite, jamais aucune ordure n’cSt jetée des maisons ou des
ateliers dans les rues; jamais on n’ y transporte ni paille, ni foin,
ni fumier, toutes les écuries et leurs magasins étant aux extrémités;
tous les chariots et voitures ferment si hermétiquement que rien
de ce qu’ils contiennent ne peut s’en échapper, et tous les déchar
gements s’opèrent avec des machines telles que rien ne salit le
trottoir et la rue.
Des fontaines dans chaque rue fournissent l’eau nécessaire pour
nettoyer, pour abattre la poussière et pour rafraîchir l’air.
Tout eSt donc disposé, comme tu vois, pour que les rues
soient naturellement propres, peu fatiguées1 et faciles à nettoyer.
La loi (tu vas peut-être commencer par rire, mais tu finiras par
admirer), la loi a décidé que le piéton serait en sùreli. •
Climatisation
Les piétons sont protégés même contre les intempéries de
l’air; car toutes les rues sont garnies de trottoirs, et tous ces trot
toirs sont couverts avec des vitres, pour garantir de la pluie sans
t. Sk.
m
L E P R É -U R B A N ISM E P R O G R E SSIST E
Standardisation de l'affichage
Tu n’aurais pas mime l’agrément ou l’ennui de voir tant d 'en
seignes et d’écriteaux au-dessus des portes des maisons, ni tant
d’avis et d’njficbes de commerce, qui presque toujours enlaidissent
les bâtiments; mais tu verrais de belles inscriptions sur les monu
ments, les ateliers et les magasins publics, comme tu verrais tous
les avis utiles, magnifiquement imprimés sur des papiers de
diverses couleurs, et disposés par des afficheurs de la République,
dans des encadrements destinés à cet usage, de manière que ces
affiches elles-mêmes concourrent à l’embellissement général.
12 6
É T IE N N E CiLBET
tiques, les plus riches de ces magasins, et de ccs bazars, les plus
vaSles des marchés ou des foitcs, comparés avec les aUliert, les
boutiques, les ateliers et les magasins d ’icara! Figure-toi que tous
les ateliers et les magasins d’orfèvrerie ou de bijouterie, par
exemple, de Paris ou de J-ondrc% sont réunis en un seul ou deux
ateliers et en un seul ou deux magasins ; figure toi qu’il en eSt de
même pour toutes les branches d’industrie et de commerce; et
dis-moi si les magasins de bijouterie, d ’horlogerie, de fleurs, de
plumage, d’étoffes, de modes, d’instruments, de fruits, etc., etc.,
ne doivent pas éclipser toutes les boutiques du monde; dis-moi
îi tu n’aurais pas autant, et peut-être plus de plaisir à les visiter
qu’à parcourir nos musées et nos monuments des beaux-arts!
Hé bien, tels sont les ateliers et les magasins d’Icara I •
B. Le logement modèle
«7
L E PRÉ-U fcBAN ISM E PR O G R ESSISTE
128
éTU EN N E C A B E T
C. L ’ameublement modèle
Ï 29
1
HT
L E PR É-U R B A N ISM E PR O G R ESSISTE
13 0
Pierre-Joscph Proudhon
18 0 9 - 1 8 6 3
M O N U M EN T S D E P A R IS
1. Correspondance, T. X III, p. i j t .
2. « L’ingénieur admire dans une tnachiae, la solidité, l'économie de rca-
sorts ; en un mot l'idée : quelques moulures ajoutées aux piècei, quelques
frais d'élégance, d’embellissement... ne signifient rien pour lui. l.a juitetse de
la formule, »on application exalte et heureuse, voilà son idéal. Allet aux
*5*
L E PR É-U R B A N ISM E PRO G W K StST E
iJJ
L E P R É-U R B A N 15MK PROGRESSISTE.
i*4
P rfcR R E-JO SEP H PROUDHON
* 5Î
Benjamin Ward Richardson
1 8 2 8 - 18 9 6
i )6
B E N JA M IN W A R D RICH A RD SO N
H Y G E IA
Hjgrirrt $t gabarit!
1.’hygiène de la population eft garantie contre les dangers de
cette forte densité grâce au type de maison choisi qui permet
c ’assurcr une distribution homogène de la population. Les mai
sons élevées qui assombrissent les rues et impliquent l’entrée
unique pour plusieurs logements ne sont nulle part autorisées.
Dans les quartiers d’aÆures, qui exigent des centres commerciaux
ou des boutiques, les édifices ont quatre étages et, dans certaines
rues des quartiers ouest où les maisons sont séparées, on trouve
également des édihees de trois i quatre étages; mais, d ’une façon
générale, il apparaît néfaSte de dépasser cette hauteur; les étages
seront limités à quinze pièces; aucun bâtiment ne devra dépasser
60 pieds. •
C em m atitaltonj tt tspaits p trfj
*37
L E P R É-U R B A N ISM E P R O G R E SSISTE
diaires entre les façades arrière des maisons sont des jardins. Les
églises, hôpitaux, théâtres, banques, salles de conférences et autres
édifices publics, de même que certains édifices privés comme
les entrepôts et les étables, sont indépendants, formant des mor*
ceaux de rues et occupant la position de plusieurs maisons. Ils
sont entourés d’un espace jardinier et contribuent non seulement
à la beauté de la cité, mai9 à sa salubrité.
Ï-A maittm-typ»
I-es immeubles sont bâtis dans une brique qui présente les avan
tages sanitaires suivants : elle eét vernissée et totalement imper
méable à Peau, de telle sorte que, pendant les saisons humides, les
murs ne sont pas saturés par des tonnes d’eau, comme c’eSt le cas
de tellement de nos résidences aâuelles. Les briques sont per
forées transversalement et, â l’extrémité de chacune, il y a une
ouverture de coin dans laquelle on n’insère aucun mortier et
par quoi toutes les ouvertures communiquent entre elles. Grâce
à ce dispositif en nids d’abeilles, les murs renferment en perma
nence une masse d’air introduite par les ouvertures latérales du
mur extérieur. • Les briques qui forment les murs intérieurs de
la maison sont vernissées de couleurs différentes au choix des pro
priétaires; elles sont si élégamment assemblées eue toute orne
mentation supplémentaire eSt inutile. •
La toit-ttrrass*
i j 8
B E N JA M IN W A R D R JC H A R D SO N
L a n a jtn t'lcb o ra io tn
* 59
L E PR É-U R B A N ISM E PRO GRESSISTE
14 0
B E N JA M IN W A R D R 1CH ARD SO N
141
Jcan-Baptiste Godin
18 1 9 - 1 8 8 8
J I f u t ¡ ’i n v e n t e u r d e s a p p a r e i l s d t c h a u ffa g e e n f o n t e a u x q u e ls i l a l a i s s é
s o n n o m . I m b u d e s i d é e s f o u r i é r i f i e s , i l é c r i v i t d t n o m b r e u x o u t r a g e s v is a n t
à Í a m é li o r a t i o n d t la c o n d it io n d u p r o l é t a r i a t i n d u f l r i e l :
— Solutions sociales, tijo .
— Les Socialistes et les droits du travail, ÍÍ74.
— La Politique du travail et la politique des privilèges, 1I7 1.
— Mutualité nationale contre la misère, ¡t t ) .
S u r l e p l a n p r a t i q u e , i l f o n d a , d ' a p r è s l e m o d è le d u p h a la n S te r e
f o x r t i n f t t , l e F a m i l i s t è r e d e G u is e ( N o r d ) q u i f o n â t o n n e e n c o r e
a u jo u r d 'h u i.
L E FA M IL IST È R E D E G U ISE
*4 *
JR A N -BAPTISTE GODIN
*41
U ï PR É-U R B A N ISM E PR O G R ESSISTE
«44
Jules Verne
1 8 2 8 - 19 0 5
F R A N C E V IL L E
D ISC O U RS DU D R S A R R A S IN a
L e m odile hygiénique
14Î
LE PRÉ-U K BA N ISM E PRO G RE SSISTE
UN A R T IC L E D E L* « U N SE R E C E N T U R IE » ,
REV U E A LLEM A N D E
146
JU L E S v e r n i:
*47
L E P R É-U RBA N ISM E PR O G R ESSISTE
L a Villi orthogonah
E t d’abord, le plan de la ville rSï essentiellement simple et régu
lier, de manière à pouvoir sc prêter i tous les développements.
Ix:s rues, croisées à angle droit, sont tracées à distances égales, de
largeur uniforme, plantées d'arbres et désignées de numéros
d’ordre.
De demi-kilomètre en demi-kilomètre, la rue, plus large d’un
tiers, prend le nom de boulevard ou avenue, et présente sur un
de scs côtés une tranchée à découvert pour les tramways et les
chemins de fer métropolitains. A tous les carrefours, un jardin
public eSt réservé. •
Pour obtenir le droit de résidence à France-Ville, il eSt néces
saire de donner de bonnes références, être apte à exercer une pro
fession utile ou libérale, dans l'industrie, les sciences ou les arts,
de s’engager à observer les lois de la ville. Les existences oisives
n’y seraient pas tolérées.
Les édifices publics sont déjà en grand nombre. Les plus impor
tants sont la cathédrale, un certain nombre de chapelles, les
musées, les bibliothèques, les écoles et les gymnases, aménagés
avec un luxe et une entente des convenances hygiéniques vérita
blement dignes d’une grande cité-
inutile de dire que les enfants sont astreints dès l’ âge de quatre
ans, à suivre les exercices intellectuels et physiques, qui peuvent
seuls développer leurs forces cérébrales et musculaires. On les
habitue tous à une propreté si rigoureuse, qu’ils considèrent une
tache sur leurs simples habits comme un déshonneur véritable.
l'hygfint ta détail
Cette question de la propreté individuelle et colleftive est du
reste la préoccupation capitale des fondateurs de France-Ville.
Nettoyer, nettoyer sans cesse, détruire et annuler aussitôt qu’ils
sont formés, les miasmes qui émanent constamment d’une agglo
mération humaine, telle eSl l’œuvre principale du gouvernement
central. A cet effet, les produits des égouts sont centralisés hors de
la ville, traités par des procédés qui en permettent la condensation
et le transport quotidien dam les campagnes.
L ’eau coule partout à flots. Les rues pavées de bois bitumé, et les
trottoirs de pierre sont aussi brillants que le carreau d’une cour
14 S
JVU SS V ERN E t Y ••
«r - v
hollandaise. Les marchés alimentaires sont l’objet d’une surveil
lance incessante.* Cette police sanitaire, si nécessaire, et si délicate,1- ' '
eft confiée à des hommes expérimentés, à de véritables spécialistes,
élevés à cet effet dans les écoles normales. q ^ F'- ’
Leur juridiction s’étend jusqu’aux blanchisseries.* Aucun linge
de corps ne revient à son propriétaire sans avoir été véritablement
blanchi à fond.*
I.es hôpitaux sont peu nombreux, car le système de l’assiftance
à domicile eSt général.* Il eit i peine besoin d’ajouter que l’idée
de faire d’un hôpital un édifice plus grand que tous les autres et
d'entasser dans un mêtne foyer d’infection sept i huit cents
malades, n’a pu entrer dans la tête d’un fondateur de la cité
modèle.* '
On ne finirait pas si l’on voulait citer tous les perfectionnements
hygiéniques que les fondateurs de la ville ont inaugurés. Chaque
citoyen reçoit, i son arrivée, une petite brochure où les principes
les plus importants d’une vie réglée selon la science sont exposés
dans un langage simple et clair.
149
Herbert-George Wells
1 8 6 6 - 19 4 6
L A P L A N È T E M IS E E N O R D R E
iiôttlleries-modèles
La maison que nous habitons cSt une de ces hôtcllcries-pensions
dotées d’un tarif minimum, et en partie réglementées et dirigées,
à défaut d’entreprises privées, par l’Etat mondial, d’un bout à
l’autre de la planète. Il exifte quelque« établissements du même
genre i Lucerne. Le nôtre possède plusieurs centaines de petites
chambres à fonctionnement et nettoyage automatiques, installées
et meublées à la façon de celles que nous avons occupées à l'auberge
similaire — mais beaucoup plus petite — de Hospenthol. La même
cabine d’ habillement et de bain s’y retrouve, et la succinte simpli
cité de l'ameublement a les mêmes proportions gracieuses. Mais
cene auberge-ci e$t quadrangulaire à la façon d’un collège
d'Oxford : environ quarante pieds de haut, avec cinq étages de
ÏJO
HF-1M R T -C ÏE O R G E W E L L S
Mi
L E PRÉ-URBANISM E PROGRESSISTE
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vriŸ* dt T U fitm ^ tr r ; f *♦. / l¿-¿H 'T*»*i¡ Íh'*ytPT?
f> <*• MMMiW*- . 1
t. The Gotbtc Km w/, Confiable. Londres, 1928. Reedité par Pelican Books,
1964.
Mí
LE PRÉ-URBANXSME CU L T U R A L IST E
L E B E L H IE R
N o ita iff*
Cet ouvrage montrera combien notre âge a peu fair pour l’amé
lioration de l’architeéhire, et quel cSt le piètre niveau où celle-ci
devra demeurer, à moins que ne revivent les mêmes sentiments
qui ont inspiré les anciens conStruéleurs dans la composition de
leurs ouvres : rétablissement que, tout en le souhaitant avec fer
veur, je n’ose pas espérer afhiellemcnt. Mais j’en suis intimement
convaincu : ce n’eSt que par des sentiments semblables et aussi
élevés que des résultats tout aussi élevés pourront être obtenus.»
I . H IE R
j j 6
AU G U ST U S W E L B T N O RTH M O RE PCG IN
I I . a u jo u r d ’ h u i
1J 7
L E PRÉ-U RBA N TSU E C U L T U R A LIST E
dans ces Styles impropres : qu’il suffise de porter le regard vers ces
nids de monstruosités que sont Regent’s Park ou Regent Street
où tous les Styles s’entassent pêle-mêle.
Il eft à peine pensable que des hommes consacrés à l’art de
l’architeâure aient pu commettre de telles énormités.* On consi
dère ces oeuvres comme une grande amélioration pour la métro
pole; elles sont seulement une honte nationale.* Aussi abomi
nables sont les amas de briques et de prétention qui ont pris le
nom pompeux de villes-d’eaux. •
Mécanique et organiqm
Je pense avoir montre que ce pays, quelle que soit son excellence
dans le domaine mécanique, a si peu à invoquer au titre du progrès
dans les arts, que sans les re&es des édifices élevés au cours du
Moyen A ge; ses monuments architecturaux seraient totalement
méprisables.
Je ressens douloureusement l’état de dégradation dans lequel
chaque nouvelle invention, chaque nouvelle amélioration tech
nique semble plonger davantage les arts. Je veux arracher à notre
époque son masque de supériorité si lamentablement usurpé et
désire attirer à nouveau l’attention générale sur les mérites du
passé.* C e ft seulement dans scs vestiges que l’on peut découvrir
l'excellence; c’cit seulement en étudiant la ferveur, les réalisations
et les sentiments de ces temps admirables et cependant méprisés
que l’art pourra être restauré et la pcrfcCtion reconquise.
Modèle possible
Il n'y a aucune raison pour que de nobles villes, offrant tous les
perfectionnements possibles en matière d'égouts, adduCtion d ’eau,
conduites de gaz, ne puissent être édifiées dans un Style i la fois
parfaitement cohérent et chrétien.
*>•
John Ruskiii
18 18 -19 0 0
»59
LE P R É -U R B A N ISM E C U L T U R A U S T K
ÉLOGE DE LA DIVERSITÉ
160
JO H N R U S K IN
16 1
UL PKÉ-l'RBAMISMP. CULTURALKTK
dix-huit fenêtres absolument de m im e type, sans que rien ne vienne
rompre cette uniformité. E t votre urneinentatiun cil tout aussi
monotone.*
Pour la JiPtrsitl
« Mais, me répondez-vous,* nous voyons constamment des
levers et des couchers de soleil, des violettes et des roses, et nous
n'en éprouvons jamais aucune Lassitude. » — Quoi! Avez-vous
jamais vu un lever de soleil semblable à un autre ? Dieu ne varie-t-il
pas pour vous la forme de scs nuages chaque matin, chaque soir ?*
E t vous croyez pourtant pouvoir placer i jo.ooo fenêtres carrées
l’une à côté de l’autre et y découvrir quelque intérêt. Vous faites
rtfairt à vos archite&es toujours la même chose* et vous espérez
encore qu’elle vous impressionnera.*
Toutes les oeuvres d’art dignes d’être exécutées sont intéres
santes et attrayantes, une fois terminées. Aucune loi, aucun droit,
ne consacre l’ennui.*
Regardez un instant ce dessin C’eSt* la fenêtre d’ un édifice
domestique anglais, construit il y a six cents ans. Vous ne me direz
pas que vous n’éprouvez aucun plaisir en la regardant' ou que, si
toutes les fenêtres de vos rues étaient d’une forme à peu près sem
blable, avec des ornements constamment variés, vous les regar
deriez avec la même indifférence* qu’aujourd’hui.»
L ’architellure eSt un art que tout le monde devrait apprendre
parce qu’il intéresse tout le monde; et il cSt d’une telle simplicité
qu’il eft aussi inexcusable de ne pas être familiarisé avec ses règles
élémentaires que d’ignorer la grammaire et l’orthographe.»
Pour l ’arymitrit
Vous savez combien les architcéles* sont férus de leur égalité
et de leurs similitudes.» Or, la Nature méprise autant l’égalité et
la similitude que la sottise des hommes. Vous observerez que les
pousses de frêne * se terminent par quatre tiges vertes, portant
16 2
JO H N RUSKEN
des feuilles; vues d’en haut, elles présentent la forme d ’une croix.*
Vous croiriez* que les quatre bras de la croix sont égaux. Mais
regardez plus attentivement et vous remarquerez que fieux bras ou
deux tiges opposés n’ont que cinq feuilles, tandis que les deux
autres en ont sept*; il y a toujours une paire de tiges plus fournie
que l’autre.* C ’eft i cette (asymétrie) que l'(arbrc) doit toute sa
grâce, tout son charme*.
Vous n’êtes pas sans savoir combien nos meilleurs peintres
d’architeélure apprécient l’aspeci des rues de certaines villes du
continent.* O r, le principal charme de toutes ces rues provient de
ce que leurs maisons possèdent de hauts toits à pignons.* \ jc long
des rues d ’Anvers, de Gand ou de Bruxelles, une série merveilleuse
et fantadique de gradins et de courbes diversement décorées, se
succèdent à l’inüni. E n Picardie, en Normandie et dans beaucoup
de villes allemandes, si le bois eft surtout employé, le toit, bordé
d'une belle corniche sculptée, surplombe le pignon et projette son
ombre sur la façade.*
Modèle des rues midthralts
i 6j
L E PR É-U R B A N ISM E C U L T U R A U S T E
très cher. Loin de là, c’cSt la laideur qui est mineuse. Dans notre
architecture moderne, la décoration coûte des sommes énormes,
parce qu’elle eSt à la fois mal placée et mal exécutée.*
U a rtisa n a t
164
JO H N R U 5K IN
VtUtur dt ta partiadariti
Si, chaque fois que c’était possible, les hommes bâtissaient leur
demeure selon leur condition, au début de leur carrière*, s’ils les
bâtissaient pour durer aussi longtemps qu’on peut espérer voir
durer l’ouvrage humain le plus solide*, nous aurions alors une
véritable architeihirc domestique, source de toutes les autres*;
elle ne dédaignerait pas d’accorder le même respeâ aux petites
et aux grandes conftruâions.*
i6 j
U t PR É -U R B A N ISM E CU X /T U RA U ST*
166
JO H N HUSK N 2
plantée d ’arbres, pour la belle rue ou le vaste quai. Ce n'eSt pas là
ce dont s'enorgueillira une cité.* [zj
16 7
William Morris
18 34 -18 9 6
16 8
W IL L IA M M O RRIS
L A CO M M U N A U TÉ
f. a u jo u r d ’h u i
Dégénérescence de l'archttellure
Personne ne sait mieux que moi quelle immense somme de
talent et de connaissance eSt actuellement l'apanage de nos grands
architeôes : ici et li, à travers le pays, on peut voir les édifices
x. L a firm e avan t p r b tr o p d 'im p o rta n ce. M o rris *V n s/p a ra en »875, p o u r
c o n serv e r une en treprise person n elle et p lu s réd uite. P o u r sa co n trib u tio n è
l’art d u x x * s iè d e , c f. le ca ta lo gu e d e l ’exp o sitio n L ejstu n ej du xx* àicie, Pari*.
1960-1961.
2. A rt tn d S en a h m , 1884, Tbt CotMeA XPorki, t. a), p. 204.
16 9
L B P R É -U R B A N ISM E CU LTU RA X JSTE
dont ils ont fait les plans et s’en réjouir. Mais cela nous est d’un
mince secours, en cette époque où un homme qui quitte l’Angle
terre pour quelques années trouve, au retour, Londres grossi d’un
demi comté de briques et de ciment. Les optimises peuvent-ils
prétendre que le Style architectural de ces constructions témoigne
d’un progrès ? N ’e5t-il pas vrai, au contraire, que la situation ne
cesse d’empirer, si c’eSt possible. La dernière maison bâtie eSt tou
jours la plus vulgaire et la plus laide.*
Il va de soi que, pratiquement, chaque nouvelle maison eSt d’ une
laideur honteuse et dégradante, et que si par hasard nous avons la
chance d’en rencontrer une qui témoigne d’un réel souci dans
l’organisation et le plan, nous rcitons étonnés et désirons savoir
qui l’a construite, quel en eSt le propriétaire, qui en a conçu les
plans et tout ce qui la concerne de a à 2; lorsque l’arcliite&ure
était vivante, c'est toute maison construite qui était plus ou moins
belle.*
L a vilU m idiévaU
17 0
W IL LIA M M O RRIS
II. D E M A IN
K ichtnt de l'a rc bittdnrt
Il me sembla reconnaître Broadway au croisement de routes
qui existaient encore. Sur le côté Nord de Broadway, il y avait
»7*
L E PR É-U R B A N ISM E CULTURAJUSTE
*72
W IL LIA M M ORRIS
L es grandes villes...
*7Î
LU P R É -U R B A N ISM E C U L T U R A ilS T K
*74
W IL LIA M M ORRIS
Retour a * v il la g e
— Vous devez savoir que, vers la fin du xrx® siècle, les villages
étaient presque détruits, excepté U où ils étaient devenus de simples
annexes des d& xiéb manufacturiers, ou même des sortes de diStriéb
manufacturiers secondaires. On laissait les maisons se dégrader et
tomber en ruine; on y coupait les arbres pour les quelques shil
lings que les branches pouvaient rapporter; la conétru&ion y était
devenue incxprimablement pauvre et laide. La main-d’eeuvre
était rare; mais le salaire baissait quand même. Tous les humbles
arts de la campagne, qui autrefois s'ajoutaient aux petits plaisirs
des campagnards, étaient perdus. Les produits de la campagne
qui passaient par les mains des cultivateurs n'atteignaient jamais
*75
L E P R É-U R B A N ISM E C U LTU RA L IS T E
176
W IL L IA M M O RRIS
L artbi/t&ttrt nm m écriture
*77
ÏÆ P R É - U R B A N I S M B C U T -T U R A U S T R
í
ni
LE P R É -U R B A N IS M E S A N S M O D È L E
Le problème des ¿rondes vilUs a été abordé dt deux fafons par Engels.
D'une part, en me analyse critique impitoyable, fondée sur une enquête
sociologique avant la lettre, que nourrissent à la fois les observations per
sonnelles de l ’auteur et toutes les sources écrites disponibles, il dénonce la
misère du prolétariat urbain dans les cités industrielles anglaises : c'eft le
chapitre sur « Les grandes pilles »de La situation de la classe laborieuse
en Angleterre ( ¡¡4 })*
D’autre part, p ris de trente ans plus tard, lîxgels s’attaque non plus à
la situation de fa it, mais asoc solutions préconisées poury remédier. L u
trois articles de 1 872, réunis en s y potr constituer La question du loge
ment, sont deftinés à faire apparaître le carattire patentalifte et réaction
naire des solutions « sociales » proposées par Proudhcn, certains de ses
disciples et certains bourgeois libéraux devant la crise du logement. Lingels
prend vigoureusement parti pour des solutions provisoires et pragmatiques :
le logement n’eft, à ses yeux, qu'un aspeft partiel d’un problème global
dont il tu peut être dissocié et que, seule, ¡ ’aition révolutionnaire permettra
de résoudre.
Engels refuse donc ici Us modiles des sociaUftes-utopifles dont la pensée
ofl par Isa assimilée, sstr ce point, À celle des capitalistes exploitants du
prolétariat. Davantage, il offre une fin de non recevoir à la méthode
générale des modiles, non pour des raisons de facilité, mais par défiance à
l ’égard des conftruiiions a priori et parce qu’il refuse radicalemtnt de
séparer la question du logement de son contexte économique et politique.
A cet égard, l ’attitude de Engels demeure exemplaire pour la pensée
urbaniftique d’aujourd'hui.
18 1
LE P R É -U R B A N ISM E SA N S MODÈLE
E N A T T E N D A N T L A R É V O L U T IO N
I . C R IT IQ U E D ES G R A N D E S V IL L E S IN D U S T R IE L L E S
S pk nùur
Cette centralisation énorme, cet entassement de 3,5 millions
d’étres humains en un seul endroit a centuplé la puissance de ces
3,j millions d’hommes. Elle a élevé Londres au rang de capitale
commerciale du monde, créé les docks gigantesques et rassemblé
les milb'ers de navires qui couvrent continuellement la Tamise.
Je ne connais rien qui soit plus imposant que le speâacle offert
par la Tamise, lorsqu’on remonte depuis la mer jusqu'au London
Bridge. •
M ifèn
Quant aux sacrifices que tout cela a coûté, on ne les découvre
que plus tard. Lorsqu’on a battu durant quelques jours le pavé
des rues principales, qu’on s’eSt péniblement frayé un passage à
travers la cohue, les files sans fin de voitures et de chariots, lors
qu’on a visité les « mauvais quartiers » de cette métropole, c’cSt
alors seulement qu’on commence à remarquer que ces Londoniens
ont dû sacrifier la meilleure part de leur qualité d’ hommes, pour
accomplir tous les miracles de la civilisation dont la ville regorge,
que cent forces, qui sommeillaient en eux, sont restées inaébves et
ont été étouffées afin que seules quelques-unes puissent se déve
lopper plus largement et être multipliées en s’unissant avec celles
des autres. La cohuc des rues a déjà, à elle seule, quelque chose de
répugnant, qui révolte la nature humaine. Ces centimes de milliers
de personnes, de tout état et de toutes classes, qui se pressent et
it z
hRXEDRlCH KNGKU
183
LU P R É -U R B A N ISM E SA N S MO DÈLE
« •j
U t P R É -U R B A N ISM E SANS M 0 1 ) i u :
186
F R IE D R IC H ENG ELS
cours des bords de l’Irk. La population qui vit dans ces cottages
délabrés, derrière ces fenêtres brisées et sur lesquelles on a collé
du papier huilé, et ces portes fendues aux montants pourris, voire
dans ces caves humides et sombres, au milieu de cette saleté et de
cette puanteur sans bornes, dans cette atmosphère qui semble
intentionnellement renfermée, cette population doit réellement se
situer à l’échelon le plus bas de l’humanité; telle est l’impression
et la conclusion qu’-.mpose au visiteur l’aspeâ de ce quartier vu
de l’extérieur. Mais que dire quand on apprend que, dans chacune
de ces petites maisons, qui ont tout au plus deux pièces et un
grenier, parfois une cave, habitent vingt personnes, que dans tout
ce quartier il n’y a qu’un cabinet — le plus souvent inabordable,
bien sûr — pour 120 personnes environ, et qu’en dépit de tous
les sermons des médecins, en dépit de l’émotion qui s’empara de
la police chargée de l ’hygiène pendant l'épidémie de choléra,
quand elle découvrit l’état de la Petite Irlande, tout e£t, aujourd’hui,
en l’an de grâce 1844, presque dans le même état qu’en 1831.*
A jjrant à l'kom nt
Voilà les différents quartiers ouvriers de Manchester, tels que
j’ai eu l’occasion de les observer moi-mème durant vingt mois.
Pour résumer le résultat de nos promenades à travers ces localités,
nous dirons que la quasi-totalité des 350.000 ouvriers de Manchester
et de sa banlieue habite dans des cottages en mauvais état, humides
et sales; que les rues qu’ils prennent sont le plus souvent dans le
plus déplorable état et extrêmement malpropres, et qu’elles ont été
construites sans le moindre souci de l’aération, avec l'unique
préoccupation du plus grand profit possible pour le conftru/leur;
en un mot, que dans les logements ouvriers de Manchester il n’y a
pas de propreté, pas de confort et donc pas de vie de famille pos
sible; que seule une race déshumanisée, dégradée, rabaissée à un
niveau beStial, tant du point de vue intclle&uel que du point de
vue moral, physiquement morbide, peut s’y sentir à l’aise et s*y
retrouver chez soi. (1)
18 7
LE PRÉ-URBANISME SANS MODÉLE
188
FRIE D RICH ENGELS
reposer sans cesse, n’en eSt donc pas une. Quant à la manière dont
une révolution sociale résoudrait la question, cela dépend non
seulement des circonstances dans lesquelles elle se produirait,
mais aussi de questions beaucoup plus étendues, dont l’une des
plus essentielles e#t la suppression de l’opposition entre la ville et
la campagne. Comme nous n’avons pas à bâtir des systèmes uto
piques pour l’organisation de la société future, il serait plus
qu’oiseux de nous étendre sur ce sujet. Ce qui eSt certain, c’eSt
qu’il y a dans les grandes villes déjà suffisamment d’immeubles à
usage d’habitation pour remédier sans délai, par leur emploi
rationnel, à toute véritable « crise du logement ». Ced ne peut
naturellement se faire que par l’expropriation des propriétaires
aftuels, par l’occupation de leurs immeubles par des travailleurs
sans abri ou immodérément entassés dans leurs logis; et, dès que
le prolétariat aura conquis le pouvoir politique, cette mesure
exigée par le bien public sera aussi facile à réaliser que le sont
aujourd’hui les expropriations et réquisitions de logements par
l’Etat.»
1m ville et la campagne
1* 9
LE PR É -U R B A N ISM E SA N S MODÈLE
19 0
F R IB D fU C H ENGELS
mon intim en/ de la ju ftice » — celui qui voudrait écrire des livres sur
tout ce qui heurte son sentiment de la justice, aurait fort à faire —
mais bien, comme on peut le lire dans la préface de mon livre, pour
donner au socialisme allemand alors i scs débuts et qui s’égarait
dans une vainc phraséologie, une base concrète, en lui dépeignant
U situation sociale créée par la grande industrie moderne. Quant i
vouloir résoudre ce qu'on appelle la question du logement, cela me
vient aussi peu à l’esprit que de m’occuper en détail de la question
encore plus importante de la nourriture. Je m’estimerai satisfait si
j ’ai pu démontrer que la production, dans notre société moderne,
cSt suffisante pour que tous ses membres aient assez à manger et
qu’il existe assez d ’habitations pour offrir provisoirement aux
masses travailleuses un abri spacieux et sain. Mais, spéculer sur la
manière dont la société future réglera la répartition de la nourriture
et des logements aboutit direttement a Vutopie. Tout au plus, pou
vons-nous, d’après la connaissance que nous avons des conditions
fondamentales de tous les modes de production ayant existé jus
qu’ici, établir qu’avec la chute de la produCHon capitaliste, cer
taines formes d’appropriation dans la société aCluelle deviendront
impossibles. Les mesures de transition elles-mêmes devront par
tout s’adapter aux conditions qui existeront à ce moment-là.
hiles seront fondamentalement différentes dans les pays de petite
propriété et dans ceux de grande propriété foncière, [ j ]
[1] Dit Lage dtr arbei/enden Klane in Enflant!, Otto Wigand, Leipzig,
1 845. Traduction française par G. Badia et J. Frédéric : lu i ¡¿/nation
de la classe laboruuse en Angleterre, Editions sociales, Paris, i960. (Pages
59-60, 61-64, 68, 74, 85-86, 101, 104.)
[2] Zur Woknm^ifraff, Leipzig, 1887. TraduCtior. française par
Gilbette Lenoir : La quet/itn du Ugtment, Éditions sociales, Paris 1957.
Pages ai, j 6- j 7. 57 î8, 10t.)
Mes/ton du kgmeat) eft une réponse à 1« réponse, signée, cette foi», que
Mûlbctgcx avait, à sua tour, adressée aux article» de Engels.
tÿl
Karl Marx
18 18 - 18 83
L A V IL L E CO M M E D É G R A D A T IO N
I . L A G R A N D E V IL L E IN D U S T R IE L L E :
192
K A R L M ARX
*93
7
LE PR É -U R B A N ISM E SA N S MODÈLE
n . LO N D R ES
M itirt dt Lcndrtt
C’eSt Londres qui occupe le premier rang sous le rapport des
logements encombrés, ou absolument impropres à servir d'habi
tation humaine. Il y a deux faits certains, dit le doéteur Hunter:
« Le premier, c’eft que Londres renferme vingt grandes colonies
fortes d’environ dix mille personnes chacune, dont l’état de misère
dépasse tout ce qu’on a vu jusqu’à ce jour en Angleterre, et cet
état résulte presque entièrement de l’accomodation pitoyable de
leurs demeures. Le second, c’eSt que le degré d’encombrement et
de ruine de ces demeures eit bien pire qu’il y a vingt ans. Ce n’cSt
pas trop dire que d’affirmer que, dans nombre de quartiers de
Londres et de NewcaStle, la vie est réellement infernale l. »
A Londres, la partie même la mieux située de la classe ouvrière,
en y joignant les petits détaillants et d’autres éléments de la petite
classe moyenne, subit chaque jour davantage l ’influence fatale
de ces abjeâes conditions de logement, à mesure que marchent
les « améliorations », et aussi la démolition des anciens quartiers,
à mesure que les fabriques toujours plus nombreuses font affluer
des masses d’habitants dans la métropole, et enfin que les loyers
des maisons s’élèvent avec la rente foncière dans les villes.*
Surpopulation
Les ouvriers chassés par la démolition de leurs anciennes
demeures ne quittent point leur paroisse, ou ils s’en établissent le
plus près possible, sur la lisière. « Ils cherchent namrellemenr à se
loger dans le voisinage de leurs ateliers, d’où il résulte que la
famille qui avait deux chambres est forcée de se réduire à une seule.
«94
K A H L M ARX
Prolétarisation
> 9î
I.F. PRF.-I-RBANISMF. SA N S MODÈLE
196
Pierre Kropotkine
18 4 2-19 2 1
*97
L E PRÉ -U RB A N T SU E SA N S MODÈLE
L'ÉQUILIBRE VILLE-CAMPAGNE
I . C R I T IQ U E D US U T O P IE S P R O G R E S S IS T E S
C vn tn ¡a contraintt
Contre h modUt
Quant aux nouvelles formes de la vie qui commencera à germer
lors d’une révolution sur les ruines des formes précédentes —
aucun gouvernement ne pourra jamais trouver leur expression tant
que tes Jorm es ne se détermineront pas elle s-mimes ¿ans l'a m ne de rttons-
trutlion ¿es masses, se faisant sur tssilk points à la fo is.* On ne légifère
pas l’avenir. Tout ce qu’on peut, c’eft en deviner les tendances
essentielles et leur déblayer le chemin.*
Contre le prosélytisme phaU nfliritn
*99
LE PR É -U R B A N ISM E SA N S MODÈLE
xo o
P IE R R E K JLO PO TUN B
L» travail intégré
La ¿¿ctntrakiatiem inâuflritlU
201
LE PXÉ-URBANISME SANS MODÈLE
aot
PIERRE KROPOTEINE
IO)
N. Boukharme et G. Préobrajensky
1888 - 1 9 3 8 ? 18 8 6 -19 3 ?
UN PRA GM A TISM E
204
N . B O U K H A R IK E ET C . P R é O B R A JR N S K Y
V
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»afilan* » u m ./.-
i>f*X-»vi*1 :.u : ‘ ,î * • ‘u jAv-.* .
20 9
l ’ u r b a n is m b p r o g r e s s is t e
U N E C IT É IN D U S T R IE L L E »
Disposition
Habitations
2 11
i. ' u r b a n is m e p r o g r e s s is t e .
212
TONT G A R N IB R
a i*
l ’ u r b a n is m e p r o g r e s s is t e
214
TONT G A R N IE R
Écoles
Établissements sanitaires
Station
216
TONY G A R N IE *
Services publics
Usine
*17
l ’u m a n is m e p r o g r e s s is t e
Construction
218
TONT G A R N IE R
219
Georges Bcnoit-Lcvy
né en 1880
C IT É -JA R D IN A L A F R A N Ç A IS E
Mission de l ’induitritl
C cSt autour des usines aujourd’hui que doivent se créer les
centres de vie sociale, c’cSt aux industriels de créer les nouvelles
cités, c’eSt à eux qu'il revient de les faire saines et de les faire belles*
c’eSt d'eux que nous devons attendre toutes nos améliorations
sociales.*
220
G EORGES BE N O IT -LÉ VT
221
l ’ u r b a n is m e p r o g r e s s is t e
222
G E O R G E S B EN O IT -LÉV Y
¡-a d U 'ja riin , Paris, Henri Jouve, 1904. (Pages 78, 250-252.)
«î
Walter Gropius
18 8 3 -1 9 6 9
**4
W A LT E Jt G RO PIU S
I-E R Ô L E D E L ’IN D U S T R IE
I . D É C L A R A T IO N D E P R IN C IP E
t
L* U RB A N ISM E PROG RESSISTE
I I . S T A N D A R D S E T IN D U S T R IA L I S A T I O N
Anonymat du Standard
En tant que cellule de base d’une unité supérieure, qui est la rue,
la maison d’habitation représente un organe de groupe type.
L ’ uniformité des cellules entre elles réclame une élaboration for
melle.* Dans la mesure où il constitue un modèle plus achevé qu’au
cun des prototypes dont il derive, un Standard reçu eSt toujours le
dénominateur formel commun d'une période entière. L ’unifica
tion des composantes architecturales devrait contribuer à donner
à nos villes cette homogénéité salutaire qui eSt la marque propre
d’une culture urbaine supérieure. Une prudente limitation à
quelques types Standard d’édinccs augmente leur qualité et diminue
leur prix de revient, élevant par là même le niveau social de la
population dans son ensemble.* La répétition d ’éléments Standar
disés et l’utilisation de matériaux identiques dans 1 « différents
édifices se traduira, dans nos villes, par une unité et une sobriété
comparables à celles que l’uniformité du vêtement a introduites
dans la vie sociale.*
VilU-induttrialisk
De même que nous avons élaboré des matériaux artificiels,
supérieurs par leur efficacité et leur uniformité aux matériaux
naturels, de même les méthodes modernes de construction tendent
toujours davantage à faire de celle-ci un processus industriel.
Nous approchons du moment où il deviendra possible de ratio
naliser complètement les édifices et de les produire en série i
l’usine, après avoir réduit leur Structure à un petit nombre d’élé
ments. Comme les parties d’un meccano, ceux-ci seront assem
blés à sec,* et deviendront l’un des principaux produits de l’indus
trie.* L ’assemblage à sec eSt le plus favorable,* car la maçonnerie
cSt la cause dircétc de la plupart des faiblesses des anciennes
méthodes de construction.* Au lieu d ’ancrer profondément de
lourds édifices dans le sol, avec des fondations massives, la nou
velle architeéèure les pose légèrement* sur la surface de la terre.*
“ 7
l ’ u r b a n is m e p r o g r e s s is t e
I m m e u b le ou pavillon
228
W A L T E R G RO PIUS
229
l ’u r b a n is m e p r o g r e s s is t e
•o ld i cil obtenu grâce à des intervalles presque dix fois plus impor
tants entre les immeubles.* E t l’on obtient encore un espace pré
cieux pour les parkings, en même temps que l’on peut disposer des
boutiques le long des deux faces des immeubles.
,Vw York
I l est donc évident que les hauteurs limites imposées par les
règlements constituent une reSlriélion irrationnelle qui a inhibé
l’évolution des formes architedluraics. I.a réduôion du nombre
d ’habitations à l’beébue eSt, certes, une nécessité, mais elle n’a rien
à voir avec la hauteur des édifices en cause.* Le fait que les quar
tiers de gratte-ciel de New Y ork et de Chicago soient un labyrin-
thique chaos ne constitue nullement un argument contre la valeur
des immeubles de bureaux élevés. l-e problème ne peut être résolu
qu’en contrôlant la densité de la construction (des centres urbains),
en subordonnant celle-ci aux réseaux de transport, et en mettant
un frein au scandale de la spéculation foncière. [2]
II I. V IL L E ET CAM PAGNE
K tn d tm tn l t i a u to r ité
* 5*
l ’u r b a n is m e p r o g r e s s is t e
I/U R BA N T ST E R O I *
*34
LU C O R B I S IE K
étages ouvrent à pleins poumons leurs fenêtres sur ces saletés. Les
grandes villes sont devenues trop denses pour la sécurité des habi
tants, et pourtant elles ne sont pas assez denses pour répondre au
fait neuf des « affaires ».•
I n h u m a a iti
II. L E STAN D A RD ET LA M A C H IN E
I h m m tt et btuins-type
Rechercher l ’êchtlle humaine, la fonîlion humaine, c’etl définir les besoins
humains. Ils sont peu nombreux; ils sont très identiques entre tous
les hommes, les hommes étant tous faits sur le même moule depuis
L URBAN ISMO FROO&ESSISTE
Standards
Établir un Standard c'eSt épuiser toutes les possibilités pratiques
et raisonnables, déduire un type reconnu conforme aux fondions,
à rendement maximum, à emploi minimum de moyens, main-
d'œuvre et matière, mots, formes, couleurs, sons.
L ’auto cSt un objet à fondion simple (rouler) et à fins complexes
(confort, résistance, asped) qui a mis la grande industrie dans la
nécessité impérieuse de Standardiser. Les autos ont toutes les mêmes
dispositions essentielles.*
Apologie de ta machine
La machine cit un événement si capital dans l’hiStoirc humaine
qu’il eSt permis de lui désigner un rôle de conditionnement de
l’esprit, rôle aussi décisif et combien plus étendu que l'imposèrent
dans les âges les hégémonies guerrières, remplaçant une race par
i)6
IJE CO RB U SIER
une antre race. La machine n ’oppose pas une race à une autre race,
mais un monde nouveau à un monde ancien dans l’unanimité de
toutes les races.*
La machine crée la machine. Elles affluent maintenant et partout
elles luisent. Le poli va là où sont les sc&ions. Les scCtions montrent
la géométrie qui conditionne tout. Si l’on polit les serions, c’e£t
pour tendre à des fondions parfaites. L'esprit de perfection éclate
aux lieux de perfc&ion géométrique.»
Mettez en route la machine. Toutes portes s'ouvrent, tout e$t
confusion dans l’allégresse. I l faut bien smger que nous sommes la
première génération ¿ans Us millénaires qm voyons les machines, et il faut
pardonner à de tels engouements.
La leçon de la machine est dans la pure relation de cause à effet.
Pureté, économie, tension vers la sagesse.
Le réveil brutal en nous parce que foudroyant, des foies intenses
de la géométrie. Cette fois-ci on les sent de scs sens (et Copernic ou
Archimèdc ne pouvaient que se les inventer, dedans leur tête).*
I m machine à habiter
Une maison cSt une machine à habiter. Bains, soleil, eau chaude,
eau froide, température à volonté, conservation des mets, hygiène,
beauté, par proportion. Un fauteuil e$t une machine à s’asseoir,
etc. : Maple a montré le chemin. Les aiguières sont des machines à
laver : Twyford les a créées.*
Il faut étudier la cellule parfaitement humaine, celle qui répond à
des circonstances physiologiques et sentimentales. Arriver à la
maison-outil (pratique et suffisamment émouvante), qui sc revend
ou se reloue. La conception « mon toit » disparaît (régionalisme,
etc.), car le travail se déplace (l’cmbauchc), et il serait logique de
pouvoir suivre avec armes et bagages. Armes et bagages, c’cSt dénoncer
le problème du mobilier, le problème du « type ». Maison-type,
meubles-types. Tout sc fomente déjà, les idées se rencontrent et se
croisent sur cc point qui e£t un sentiment incisif avant que d’étre
une conception claire. Certains esprits, déjà, envisageant le bâti
ment, agitent la question d’une organisation internationale des
Standards du bâtiment.
*37
l ’ u r b a n is m b p r o g r e s s is t e
cités-jardins. t
Cette mise au clair, juste dans le principe, incertaine dans les
chiffres, invite à des mesures d’ordre, fixe les lignes capitales de
l’ urbanisme modeme, derermine la proportion de la cité (centre),
des quartiers résidentiels, pose le probième des communications
et des transports, fixe les bases de l'hygiène urbaine, détermine le
mode de lotissement, le tracé des rues, la configuration de ccllcs-ci,
fixe les densités et par conséquent le système de conStruéiion du
centre, des quartiers de résidence et des cités-jardins.»
...dts circulalions
Une do&rine des transports peut donc exiiter et être appliquée
aujourd’hui. « La règle des 7 V » établie en 1948 à la demande de
rÜ.N.E.S.CO., constitue un système sanguin et respiratoire. I.es
« 7 voies » deviennent les types hiérarchisés capables de régler la
circulation moderne ’ .
1 . Dans scs F J mJ/ j sur lis transformations de Paris (19 03-1 $09), Eugène Hénard
classait déjà le» circulations ex\ six catégorie* : t. Ménagère (ronflante et uni-
238
XJB CO R B U SIE R
(JJ, p. «u-94 et j E , p. 48 )
IV . G É O M É T R IE
*)9
l ’ u r b a n is m e PRO CRE SSISTK
Ordre et eflùatitf
Les nouveaux plans assurant une bonne circulation, une saine
distribution, le classement et l’ordre, faisant de l’ensemble d’un
édifice une véritable biologie (ossature portante, espaces aérés et
éclairés, alimentation par les canalisations, en « utilités » abon
dantes — eau, gaz, éleélridté, téléphone, évacuation, chauffage,
ventilation, etc.) donnent le sentiment de l'efficimcts
Urbanisa* et arckitttture
Cette arme, qui est une armée, a nom : les bâtisseurs ; elle tranche
le débat. Ceci fait, ce terme qui exprime à vrai dire un programme,
rallie, rassemble, unit, ordonne et produit. L ’unité et la continuité
pénètrent alors l’ensemble des thèmes. Rien n’est plus contradic
toire. Le bâtisseur eâ à l’atelier de fabrication aussi bien que sur
les échafaudages du temple ; il eSt raisonneur et ingénieux aussi bien
que poète. Chacun bien aligné en ordre et hiérarchie occupe sa place.
L ’urbanifte n’eSt pas autre chose que l’architeâe. Le premier
»4®
L E C O R B U StE R
V. CONTRE LA RUE
Les cafés, les lieux de repos, etc. n’étaient plus cette moisis
sure qui ronge les trottoirs : ils étaient reportés sur les terrasses des
toits ainsi que le commerce de luxe (car n’est-il pas vraiment illo
gique qu’une entière superficie de ville soit inemployée et réservée
au tète à tête des ardoises et des étoiles ?) Des passerelles courtes
par-dessus les rues normales établissaient la circulation de ces nou
veaux quartiers récupérés, consacrés au repos parmi les plantauons
de fleurs et de verdure.
Cette conception ne faisait rien moins que tripler la surface dr-
culable de la ville; elle était réalisable, correspondait â un besoin,
coûtait moins cher, était plus saine, que les errements aïtucls. Elle était
saine dans le vieux cadre de nos villes, comme sera saine la concep
tion des villes-tours dans les villes de demain.*
Le nombre des rues actuelles doit être diminué des deux tiers. Le
nombre des croisements de rues eit fonâion directe du nombre des
rues; c'eSt une aggravation considérable du nombre des rues. Le
croisement de rues etf l'ennemi de la circulation. Le nombre des rues
aftudles est déterminé par la plus lointaine histoire. La protection de
la propriété a presque sans exception sauvegardé le moindre sentier
de la bourgade primitive et l’a érigé en rue, même en avenue. Le
U i
l ' u r b a n is m e p r o g r e s s is t e
chcmin des ¿nés, le chemin des hommes. Les rues, ainsi, se coupent
tous les 50 mètres, tous les 20 mètres, tous les 10 mètres !.. C ’eSt
alors l’embouteillement ridicule.
L ’écartement de deux Stations de métro ou d’autobus fournit le
module utile d’écart entre les croisements de rues, module condi
tionné par la vitesse des véhicules et la résistance admissible du
piéton. Cette mesure moyenne de 400 mètres donne donc l’écar-
tement normal des rues, étalon des distances urbaines. Ma ville c£l
tracée sur un quadrillage régulier de rues espacées de 400 mètres et
recoupées parfois à zoo mètres.*
{ V A , p. 4 j; U, p. 162-161, p. 6«.)
242
U . CO RB U SIER
la lumière, et donnant non pas sur les arbres malingres des boule
vards aétuels, mais sur des pelouses, des terrains de jeux et des
plantations abondantes.*
La nature a été reprise en considération. La ville, au lieu de
devenir un pierrier impitoyable, e& un grand parc.* L ’aggloméra
tion urbaine (c£t) traitée en ville verte.*
Soleil, espace, verdure.
Les immeubles sont posés dans la ville derrière la dentelle
d’arbres. Le paéte cSt signé avec la nature.*
*43
l ’u r b a n is m e p r o g r e s s is t e
U l
US CO RBU SIBR
Terrain1
t a population
Les densités
Poumon
La rue
246
L E CO RB U SIE R
La gare
Il n’y a qu’ une gare. La gare ne peut être qu’au centre de la ville.
C*ed sa seule place; il n’y a aucune raison de lui assigner une autre
place. La gaie ed le moveu de la roue.
La gare ed un édifice avant tout souterrain. Sa toiture à deux
hauteurs d’étage au-dessous du sol naturel de la ville conditue
l'aéroport pour aéro-taxis. L ’aéroport-taxis (dépendant de l’aéro
port principal situé dans la 2one asservie) doit être en contiguïté
dircélc avec les métros, les chemins de fer de banlieue, les chemins
de fer de province, « la grande traversée », et avec les services
administratifs de transport.
Plan de la ville
Principes fondamentaux :
1® — Décongedionnement du centre des villes;
2° — Accroissement de la densité;
5® — Accroissement des moyens de circulation;
4° — Accroissement des surfaces plantées.
A u centre, la G A R K avec plate-forme d ’atterrissage des avions-
taxis.
Nord-Sud, Fd-O ued, la g r a n d e t r a v e r s é e pour véhicules
rapides (passerelle surélevée de 40 mètres de large).
A u pied des gratte-ciel et tout autour, place de 2.400 X 1.500
mètres (5.640.000 mètres carrés) couverte de jardins, parcs et
*47
l 'u r b a n is m e p r o g r e s s is t e
(U , p. 15 8 - 16 6 .)
M*
r iw jft fcSU M M TM HB
LE co m m u er [T SO CU U
*49
Stanislas Gustavovitch Stroumiline
né en 1877
<
Z JO
» . G . ST R O U M JU N K
U N E C IT É CO M M U N IST E
1JI
l ' u r b a n is m e p r o g r e s s is t e
Pafais-iommwus
r-iwlAMÉMlA
La ville entière, y compris les entreprises de ptoduilioH, lr*
établissements communautaires, la Station élc&riquc, le <rn»i»l
téléphonique, le centre culinaire, l’ usine de fabrication du péiu,
le centre-radio, la bibliothèque, un institut pour 3000 étudmni«,
quinze écoles-inrernats pour 6000 élèves, un hôpital, un grand
magasin, un théâtre, un foyer (club), et un Stade, occupera un
espace ne dépassant pas jc o hcélarcs, dont ta moitié comiftcr* rn
espaces verts. Dans une telle ville, s’étendant sur ) kilomètre« carr*»
au maximum, la distance d’une extrémité au centre pourra éire
franchie en dix minutes au plus; cela signifie qu’il n’y aura besoin
ici ni de métro, ni de trolleybus, ni d ’ascenseurs pour monter dam
la « Stratosphère », comme dans les gratte-eid américains. Tout K-ra
beaucoup plus simple et beaucoup plus accessible.
Semert du pjfait
3
l/U R D A N lSM E PRO G RE SSISTE
*54
$ . O . S T R O C M IU N B
*55
l ' u r b a n is m e p r o o r e s s is t e
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Camillo Sitte
1843-1903
*>9
l ’u k b a n is m k c u l t u r a li s t e
L A LE Ç O N D E L ’H ISTO IR E
IN TRO D U CTIO N 1
z6o
G A M ILLO s r n fc
z6i
l A ’ R B A N IS M R C U X T V R A U S T E
Le Moyen A/p
La pia2za del Duomo, à Pise,* renferme tout ce que les bour
geois de la ville ont pu créer en fait d ’édifices religieux d ’une
richesse et d’une grandeur sans pareilles. Le splendide Dôme, le
Campanile, le Baptistère, l'incomparable Campo-Santo, ne sont
séparés par aucun voisinage profane ou banal. L'effet produit par
une telle place, séparée du monde et pourtant riche des plus
nobles oeuvres de l'esprit humain, e$t considérable. Ceux-là même
dont le sens artistique eSt peu développé, ne peuvent se soustraire
à la puissance de cette impression. Il n'y a rien, li, qui distraie nos
pensées et qui nous rappelle la vie de tous les jours. l>es jouissances
artistiques de celui qui contemple la noble façade du Dôme ne
sont point gâtées par la vue d’une boutique moderne de tailleur,
par les cris des cochers et des portefaix ou par le vacarme d’un
café. Là règne la paix. On peut ainsi concentrer son attention pour
jouir pleinement des oeuvres d'art entassées à cet endroit.*
Aujourd’hui : des places uns signification...
Au Moyen Age et à la Renaissance, les places étaient utilisées
souvent dans des buts pratiques et elles formaient un tout avec les
édifices dont elles étaient entourées. Aujourd’hui, elles servent
tout au plus de lieu de Stationnement aux voitures et n’ont aucun
rapport avec les maisons qui les dominent. Les palais de nos
261
C A M IL L O SITTE
O n u m e n t a f w i la t ê r s U
D h or e t cin u U thn
Ainsi, à la règle antique qui dit de situer les monuments sur les
côtés des places, vient s’ajouter le principe admis au Moyen-Age,
surtout dans les villes du Nord, selon lequel les monuments ce les
fontaines s’élèvent aux points morts de la circulation. I-es deux
systèmes sont observés parfois simultanément.* Il arrive souvent
que les besoins pratiques et les exigence:, de l’art se confondent, et
c’eSt bien compréhensible, car ce qui entrave la circulation cSt sou
vent aussi un obstacle à la vue. On doit donc éviter de placer un
monument dans l’axe d’édifices ou de portes richement décorées,
car il cacherait à l’oeil des archite&ures remarquables, et récipro
quement, un fond trop riche et trop mouvementé ne serait pas un
arrière-plan favorable pour un monument. Les anciens Égyptiens
avaient déjà connu ce principe; car de même que Guattamelata et la
petite colonne s’élèvent à côté de l’entrée du Dôme de Padoue, les
obélisques et les Statues des Pharaons se dressaient à côté des portes
1 . Sitte donne les plans de tout Us exemples qui vont su ivie. Il procède
ainsi dans l’ensemble de l’ouvrage o ù , pratiquement, chaque cas citc renvoie
à un plan.
*64
C A M ILLO SIT T E
i6 j
L’ U RB A N ISM E eU I/ rU K A L K T R
valeur, car leur aspeâ c£t tout différent sur la pùnga et dans le
rinlo.
Il ne suffit pas, au goût de notre temps, de placer ses propres
créations de la façon la plus favorable possible; il lui faut encore
améliorer les œuvres des anciens maîtres en les débarrassant de
leur entourage. E t l’on n’bésite pas à le faire quand il eSt manifeste
qu’elles ont été composées précisément pour être en harmonie avec
les édifices voisins et que, sans eux, elles perdraient toute valeur.»
Ce procédé ett employé partout, de préférence i l ’égard des
anciennes portes de ville. C’e â certes une bien belle chose qu’une
porte de ville isolée autour de Laquelle on peut se promener au lieu
de passer sous scs voûtes. L ’exemple des portes de Berne» nous
montre comment l’on peut satisfaire les exigences de la commu
nication sans supprimer complètement la raison d’être de ces vieux
monuments du passé.»
• C’eSt parce qu’elles sont également doses que ces places pro
duisent un effet d’ensemble si harmonieux. E t c’eSt même à cette
qualité qu’ un espace de terrain, au milieu d’une ville, doit son nom
de place. Il eit vrai que, de nos jours, on désigne ainsi toute par
celle de terrain entourée de quatre rues et sur laquelle on a renoncé
à élever toute conSlruûion. Cela peut suffire à l’hygiénifte et au
technicien; mais, pour l'art ¡¿te, ces qudques mètres carrés de
terrain ne sont pas encore une place.»
Un espace fermé» eàt la condition b plus essentielle de tout effet
artistique cl, cependant, elle cSt ignorée de ceux qui élaborent, de
nos jours, les plans de villes. Les anciens, par contre, ont employé
les moyens les plus divers pour la remplir, quelles que fussent les
circon&ances.»
Nous nous en rendrons mieux compte à l’aide de qudques
exemples. Le cas le plus simple cSt le suivant : vis-à-vis d ’un édifice
monumental, on a ¿ut une entaille dans la masse des maisons et la
place ainsi créée, entourée de tous côtés d’édifices, produit un heu-
266
C A M IL U > SI T T C
267
l ’ u k b a w is m k C U LTU RA U STE
Apologie àe l ’rrrfguùtriti
le s techniciens se donnent aujourd’hui plus de peine qu’il n’eft
nécessaire pour créer des rues reéhlignes interminables et des places
d'une régularité impeccable. Ces efforts paraissent bien mal dirigés
à ceux que préoccupe particulièrement 1’cSthétique des villes. Nos
pères avaient, à ce sujet, des idées très différentes des nôtres. En
voici quelques preuves : la piazza dei Eremitani et la piazza del
Duomo à Padoue.la piazza Amciani à Pise, deux places de San Cîimi-
gnano et la piazza San Francesco à Palcrme.
L ’irrégularité typique de ces anciennes places provient de leur
développement historique graduel. ()n sc trompe rarement en
attribuant l’exigence de ces sinuosités étonnantes à des causes pra
tiques : i la présence d’un canal ou d'un chemin déjà tracé ou à la
forme d’une construction.
Chacun sait, par sa propre expérience, que ces entorses données
à la symétrie ne choquent point l’œil, mais qu’elles excitent d'autant
plus notre intérêt qu’elles paraissent toutes nanirclles et que leur
aspe¿1 pittoresque n’cSt point voulu.*
Plan tUssini et plan vécu
Quiconque examine le plan de sa propre ville, s’assurera que des
irrégularités de plan choquantes sur le papier ne l’ont pas le moins
268
C A M I L L O S IT T E
i6 9
l ’ u r b a n is m e CULTU8LALISTE
* 7°
C A M ILLO S i m
L» fixant!smi
Avant tout, le développement considérable qu’atteignent nos
capitales a brisé, dans tous ses coins le moule des anciennes formes
d’art. Plus une ville croît, plus ses rues et ses places doivent grandir
en tous sens, plus scs édifices doivent s’élever et s’étendre. A vec leurs
dimensions colossales, leurs étages innombrables et les rangées sans
fin de leurs fenêtres semblables, ils peuvent â peine produire une
impression artistique. La sensibilité finit par s ’émousser â la vue de
motifs architecturaux toujours les mêmes, et il faut des moyens très
puissants pour arriver â produire encore quelque effet. Cela non
plus ne peut être changé et le conStruétcur de villes, comme l’archi-
teéte, doit dessiner ses plans à l’échelle des capitales modernes de
plusieurs millions d’habitants. Grâce à l'énorme entassement d’êtres
humains, en certains points du globe, la valeur du sol y a augmenté
en proportion.»
* 7»
L 'U R B A N IS M E C L X T U R A LIST E
peine laisser libre cours & sa fantaisie en faisant saillir des balcons
des encorbellements, et en dessinant des toits de silhouette intéres
sante. A hauteur du sol, il ne doit pour rien au monde s’éloigner
de l’alignement prévu.»
L'acquis de l'byg&M
Il faudrait être tout à fait aveugle pour ne pas reconnaître les
acquisitions grandioses faites, dans le domaine de l’hygiène, par
l’art moderne de construire les villes. 1 4 , nos ingénieurs, dont
nous avons tant critiqué le manque de goût, ont accompli des
miracles et ont rendu i l’humanité des services inoubliables. C’eft
grâce à leurs travaux, que la santé publique des villes d’Europe
s’eSt considérablement améliorée, ainsi que l'indiquent les coeffi
cients de mortalité, souvent diminués de moitié. Nous l’accordons
volontiers! RcSte i savoir s’il eSt indispensable d’acheter ces avan
tages à un si haut prix. Pour les obtenir, faut-il vraiment enlever
de nos villes tout ce qui parle de beauté ?»
l/ision dti monde e t efikitiqm
Nous ne pouvons plus créer des œuvres d ’un art aussi achevé que
l’Acropole d’Athènes. Même si nous disposions des millions que
coûterait une œuvre semblable, nous ne pourrions l’exécuter. Il
nous manque les principes artistiques, la conception de l’univers
commune à tous, vivante dans l’ âme du peuple qui pourrait
trouver dans une telle œuvre, sa représentation matérielle.» Pour
rait-on vraiment concevoir sur le papier ces beautés que plusieurs
siècles ont produites ? Pourrait-on, à la vue de cette naïveté men
songère, de ce naturel artificiel, éprouver une joie véritable et sin
cère ? Assurément pas. Ces réjouissances sont refusées à une
époque où l'on ne bâtit plus au jour le jour, mais où l’on construit
des maisons, raisonnablement, sur le papier.»
Moderniser le modèle ancien
La vie moderne, pas plus que la science technique moderne, ne
permettent de copier servilement la disposition des villes anciennes.
11 faut le reconnaître, si nous ne voulons pas nous abandonner à une
sentimentalité sans espoir. Les modèles des anciens doivent revivre
aujourd’hui autrement qu’en des copies consciencieuses; c ’eSl en
examinant ce qu’il y a d’essentiel dans leurs créations et en l’adap
*72
C A M IL L O SITTE
*75
l V r b a n is m p . c u l t l t u u s t e
*74
CAM FLLO STTTE
*7J
l ’ u r b a n is m e c u l t u r a l is t k
Dtr Stùdubau, traduit par Camille Martin : L ’art dt bâtir JtsptlUs, Atar,
Genève, H. Laurens, Paris. i n édition 1902. Citations tirées de la
réédition 1918. (Pages 10-17,20-26,29-50, J2-J4, 37-40,41-47, J9-66, IJ9-
146,149» »61-162.)
*76
1
Ebenezer Howard
18 5 0 - 19 2 8
*77
l 'u r b a n is m e c v ix /t u r a j u s t e
L A C IT É -JA R D IN A N G I.A IS E
I. L ’ IDÉE DE LA CITÉ-JARDIN
z?8
B BK N E ZE R HOW ARD
*79
l ’ u r b a n is m e c u l t u r a l is t e
II. LE MODÈLE
Achat etfinancement
Que le leiteur imagine une propriété couvrant une superficie de
2 400 he&ares, qui, actuellement, e$t purement agricole et qui a été
achetée en vente publique, au prix de 2 j 00 Fr. l'hcâarc, soit six 1
millions de francs. La somme d'achat eSt supposée avoir été
empruntée sur hypothèque, et porter intérêt à un taux moyen ne
dépassant pas 4 p. cent. La propriété eSt légalement investie au
nom de quatre hommes solvables, de probité et d’honneur indu
bitables, qui la tiennent en dépôt à titre de garande, premièrement
pour les créanciers hypothécaires et secondement pour la popu
lation de la Ville-Jardin, aimant Ville-Campagne, qu’on a l’inten
tion de bâtir sur ce terrain. Un trait essentiel des dispositions
financières c$t que tous les loyers de la terre, loyers qui devront
être basés sur la valeur annuelle de celle-ci, seront payés aux admi
nistrateurs, qui, après avoir pourvu aux intérêts et au fond d ’amor
tissement, remettront le surplus ou solde au Conseil Central de la
nouvelle Municipalité, pour être employé par ce Conseil à la
conStruftion et â l’entretien de tous les ouvrages publics néces
saires : routes, écoles, parcs, etc.*
Le but c&, en raccourci, d’élever l’étiagc de la santé et du
confort de tous les vrais travailleurs, de quelque niveau qu’ils
soient ; et le moyen par lequel ces fins sont à réaliser cft une combi
naison saine, naturelle, économique, de la vie de ville et de la vie
de campagne, et cela sur un terrain appartenant à la municipalité.
La Ville-Jardin, à bâtir à peu près au centre des 2 400 hettarcs,
couvre une superficie de 400 heitares, soit le sixième des 2 400 hec
tares. Elle sera, de préfcrencc, de forme circulaire, d’un rayon de
1 i j o m., soit un peu plus d’ i kilomètre, du centre à la circonfé
rence.
L e te n ir e p u b lic
280
UDENEZCR H O W A R D
Maisons
Poursuivant, à travers le CryStal Palace, notre route vers le
boulevard extérieur de la ville, nous croisons la Cinquième Avenue,
bordée d’arbres, comme toutes les voies de la ville et le long de
laquelle — en regardant vers le CryStal Palace — nous trouvons
une ceinture de maisons excellemment bâties, chacune érigée sur
son propre et spacieux terrain; et si nous continuons notre pro
menade, nous observons que les maisons sont bâties, pour la
plupart, soit en anneaux concentriques, faisant face aux différentes
avenues (puisque ce dernier terme désigne les voies circulaires)
soit le long des boulevards et des voies qui convergent tous et
toutes vers le centre de la ville.
l ’u r b a n is m e c u l t u r a l is t f .
PêpaUtit*
Demandant à l’ami qui nous accompagne dans notre tournée
quelle peut être la population de cette petite ville, il nous répond
qu’il y a environ 30 000 âmes dans la ville même et 2 000 dans la:
propriété agricole, et qu’il y a dans la ville 5 500 lots à bâtir d'une';
superficie m o y t n n t de 6,j m x 44 m, l’espace minimum étant de
6,5 m x 3) m. Remarquant l’architeéhire et les dispositions très
variées qu’affe&ent les maisons et les groupes de maisons — cer
taines ayant des jardins communs et des cuisines coopératives —,
nous apprenons que l’observance du tracé des rues ou les façons
harmonieuses de s’en écarter sont les poiats principaux touchant’
les bâtisses, sur lesquelles les autorités municipales exercent un
contrôle; car les préférences et les goûts individuels sont encou
ragés dans la mesure la plus entière, sans préjudice pour les d ispo -,
sitions sanitaires adéquates, qui sont Strictement imposées.
U a v tn m m é d ia n e
Nous promenant encore vers la lisière de la ville, cous arrivons ?
à la « grande Avenue ». Cette avenue justifie pleinement son nom,
car elle a 12 j m. de largeur, et, formant «ne ceinture de verdure de ;
plus de cinq kilomètres de longueur, divise en deux couronnes la
partie de la ville qui s’étend en dehors du Parc Central. Elle
constitue en réalité un parc additionnel de 50 heétares, parc qui
se trouve à moins de trois minutes de marche pour l’habitant le
plus éloigné Dans cette splendide avenue, six emplacements,
chacun d’un heftare et demi, sont occupés par des écoles publiques
et l o plaines de jeu et jardins qui les entourent; d’autres emplace
ments sont réservés pour des églises de telles dénominations que
les croyances de la population peuvent déterminer, à ériger et
entretenir des deniers des croyants et de leurs amis. Nous observons
que les maisons, le long de la Grande Avenue, se sont départies •
du plan général d ’anneaux concentriques et sont disposées en
forme de croissants, en vue d ’assurer un plus long développement
sur la Grande Avenue et d’amplifier encore pour l’œil la largeur
déjà splendide de cette voie.
282
E B E N E 23LR IIO W ARD
I Jb e rti économique
284
EBENTZER H O W A RD
XII. L E C O M M ERCE
Les affaires dans les comptoirs (du Cryital Palace) sont faites,
non par l’Administration de la ville, mais par divers individus et
société»; le nombre des commerçants cft toutefois limité par le
principe de l’option locale.*
Avantage! r i unit du mwepoU tt d* la cowurrtnti
2S5
l ' u r b a n is m e C u i .t u r a i . i s t e
U m i t i a t m in d iv id u e lle e f t n t p t f i H
iv . l ’a v e n ir
a86
I
EBENEZBR H O W A RD
zS7
l ’ u r b a n is m e c u l t u ra j u s t e
Cm mmucatMm
J'a i dit que les habitants de cette belle ville ou de ce beau groupe
de villes créeront des transports rapides par chemins de fer.* 11 y
a, d’abord, une ligne inter-muniàpalc reliant entre elles toutes lec
villes du cercle extérieur — ja km de développement — de sorte
que pour aller d'une ville quelconque à sa voisine la plus éloignée,
on n’aura pas i parcourir plus de 16 kilomètres, ce qui se ferait
en 1 2 minutes. O s trains ne feraient pas arrêt entre les villes, ks
moyens de communication à cet effet étant représentés par de*
trains éleélriques qui croisent les chaussées et qui • sont nombreux,
chaque ville étant reliée à scs voisines par uuc ligne direûe.
Il y a aussi un système de chemins de fer qui met chaque ville
du cercle extérieur en communication dircite avec la Ville Centrale.
La distance de chaque ville au cœur de la Ville Centrale n’eSl
que de 5 t/4 kilomètres et peut être facilement couverte en
J minutes.
Ceux qui savent par expérience la difficulté d’aller d ’un de*
faubourgs de I^ondres à l'autre verront tout de suite l’avantage
énorme dont profiteraient les habitants d’un groupe de villes tel
que celui que j’ai figuré, parce qu’ils auraient pour les servir un
sjflème et non un chaos de voies ferrées. La difficulté éprouvée à
Londres eSt duc en effet au manque de prévisions et de préarran
gement.*
Rompre avec U préstnt
Quelques-uns de mes amis ont fait valoir qu’un tel schéma de
groupe de villes cil assez bien adapté à un pays neuf, mais qu’il
en va tout autrement dans un pays aménagé de vieille date, avec
ses vjlles bâties et son « système » de chemin de fer pour la plus
grande partie construit.* N on, cela ne peut pas être;au moins cela
ne peut pas être pour longtemps. Ce Qui E ff peut empêcher pour
un temps Ce Qui Devrait Ê tre, mais ne peut pas arrêter la marche
du progrès. Ces villes surpeuplées ont rempli leur mission; elles
étaient ce que pouvait construire de mieux une société basée
grandement sur Pégoîsme et la rapacité.* C’eSt pourquoi j’insifte
auprès du le«fleur pour qu’il ne prenne pas comme chose acquise1
que les grandes villes, au sujet desquelles il nourrit peut-être un
orgueil pardonnable, sont nécessairement, dans leur forme pré
288
P.BKNK7.F.R H O W A R D
289
10
Raymond Unwin
1863-1940
* 9°
RAYM O ND U N W IN
RâJr J ti ctnlnt
Il ne faut pas croire que n’importe quel espace libre fera une
vraie place, ni s’imaginer, parce que les places réussies ont les
formes les plus variées, que n’importe quelle forme sera accep
table.* La véritable place publique fait totalement défaut dans Je
Paris de Haussmann.
En vérité, les principes mêmes de Parchiteéture et de Part
urbain exigent que l’on donne la même importance aux centres
caractéristiques dans les villes modernes que dans les villes
anciennes. 11 faut toujours établir une relation et une proportion
entre les différentes parties des compositions que l’on étudie; il
faut toujours faire ressortir et dominer certaines d’entre ccs
parties et leur subordonner les autres et, la meilleure façon d’y
parvenir, en urbanisme, est d'avoir, comme les anciens, des centres
bien accusés. Les édifices publics éparpilles au hasard dans toute
la ville ne produisent aucune impression : dans les rues ordinaires.
Us ne sont vus que d’une manière imparfaite et aucun effet archi-
te&ural d’ensemble n’cSt atteint. Les bâtiments groupés, au
contraire, se font valoir mutuellement; les contrastes violents de
dimension et d’échelle qu’ils présentent avec les conStruétions avoi-
sinantes sont évités et, si les édifices sont bien disposés, le résultat
obtenu peut être de nature à frapper l’imagination; on aura là
de véritables noeuds de composition dans le projet de la ville.
291
i/ u RBAM ISM E C U l/rU R A L IS T E
Un des points focaux des voies parait devoir être la gare de che
min de fer : c’càt par là que la majorité des gens arrivent dans les
villes modernes, ou qu’elle en part; la gare appelle donc la même
grandeur que les portes des anciennes villes. Les considérations de
convenance ou de commodité exigent qu’il y ait, devant la gare, un
espace ouvert, une place, pour donner de la grandeur à cette
entrée principale de la ville et de l’aisance au trafic intense qui doit
se faire à cet endroit.» D ’autre part, il ne faut pas qu’aussitôt sorti de la
gare, le piéton soit menacé de tous côtés par les dangers de la cir
culation.» On voit souvent des gares disposées de telle façon que
leur façade donne direâement sur une rue à circulation intense,
cependant que les rues larérales présentent une égale aâivité : en
sortant de la gare, l’étranger, de quelque côté qu’il se dirige, doit
tiaverser précipitamment quelque voie encombrée avant de pou
292
RAVMOND UN W IN
De ùt ÿtrt à la ri lit
I.a place de la gare n’eSï pas nécessairement la place centrale de la
ville : les bruits du chemin de fer, le tumulte du trafic qu’il occa
sionne, la rendraient inapte à ce service; mais la place centrale peut
ne pas être éloignée de la gare et, en tout cas, doit être mise en
communication avec elle par de larges rues ou avenues. 11 cSt peu
fréquent, aujourd’hui, que les gares soient situées hors de la ville;
les préjugés contre les chemins de fer, qui ont fait rejeter ceux-d
à la périphérie ou à l’extérieur de tant de villes, sont à présent
moins puissants : la diminution probable, dans l’avenir, du bruit
et de la fumée achèvera de les détruire. Néanmoins, dans le cas où la
gare sc trouve hors de la ville, la mdlleure solution e$t encore de la
relier direftement à la place centrale par une avenue principale.
I! certainement désirable eue l’étranger puisse, dès sa sortie, et
où que celle-d soit située, apercevoir les édifices du centre de la
ville ou du quartier, et que les grandes lignes du plan soient telles
qu’il puisse les saisir rapidement.
■^ ïw Bfii
i ■ pftHùu1- sffnmi
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t -,, r ti . .y>\ t il» sv./ i li^ i /» '^t.&Àr
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Frank Lloyd Wright
18 6 9 -19 5 9
*97
l ’ u r b a n is m e n a t u r a l is t e
BROADACRE
X. M ISÈ R E D E l ’ h o m m e D ES G R A N D E S
V IL L E S A C T U E L L E S
19 8
F R A N C LLO Y U W R IG H T
/ M aiion unirentlit
En proliférant de façon monstrueuse, la cité de la Renaissance,
maintenant construite à la machine, devient la forme universelle
de l’angoisse, sous les divers aspeéts de la location. La vie même du
citoyen est louée dans un monde de location.*
Après avoir apporté sa contribution à l’Humanité, la forme de
centralisation que nous appelons la grande ville cSt devenue une
force centripète incontrôlable, animée par l’esprit de lucre et ainsi
soumise à des puissances toujours changeantes et sans cesse accrues.
*9 9
l ' u r b a n is m e n a t u r a l is t e
joo
FR A N K LLO YD W R IG H T
II. V IE U R B A IN E ET D É M O C R A T IE
Ctntralisatinn et aufaritl
JO I
l ' u r b a n is m e n a t u h a l is t l
50a
FR A N K LLO YD V M G H T
jo j
l ’ u r b a n is m e n a t u r a l is t e
5°4
FRANK IX O T D W R IG H T
JOJ
l ’ u r b a n is m e n a t u r a l is t e
vices publiques qui ont cessé d’être une offense pour la vue, qui
sont, elles aussi, devenues de Parchiteâure et comprennent tous
les services nécessaires pour les voyageurs.* Ces grandies routes
unissent et séparent des séries sans fin d'unité# diversifiées : fermes,
marchés « routiers », écoles vertes, admirables et spacieuses nabi"
tâtions, chacune d’entre elles bien établie sur scs acresde terrain,
aménagés de façon particulière et originale.*
Unité;fonftiosmlUt...
Imaginons ces unités fonébonnelles intégrées les unes aux autres
de telle façon que chaque citoyen puisse, selon son choix, disposer
de toutes les fotmes de production, distribution, transformation
et jouissance, dans un rayon oi&ant de dix à quarante minutes de sa
propre demeure. E t qu’il puisse en disposer dans les délais les
plus brefs, au moyen de sa voiture, de son avion personnel ou des
transports publics.* Cette distribution intégrée des modes d'exis
tence, en liaison intime avec le sol, constitue la grande cité que je
vois, recouvrant notre pays tout entier. Ce serait la a Broadacre
City » de demain, l.a cité devient La nation.*
t i i p t r s u . ..
Il n’y aurait pas deux demeures, deux jardins, deux unités fer
mières (de un à deux, ou trois, ou dix acrcs et plus), pas deux
granges, deux usines, deux marchés qui seraient semblables.*
Le fermier n’envierait plus son équipement mécanique au cita
din. tandis que celui-ci ne convoiterait plus les verts pâturages du
fermier.*
... disp trsétl
306
F R A N K L LO TD W K 1ÜH T
507
l ' u r b a n is m e n a t u r a l is t e
Jo 8
PR A N K LLO YD W R IG H T
J0 9
L URBANISME. N A T U R A L ISTE
JI O
F R A N K LLO YD W R IG H T
The Livint City, Horizon Press, New-York, 1958. (Pages 17-2j, 31.
45, 47-Î4, 62-5, 109-10, 112 , 116-122, 1)9-40, 148-153, 158, 161-2, 166,
168, 176. 188, 217. Notre traduction.)
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?£«*}»«}
Eugène Hénard
1849-1923
)*î
TECHN OTO PIE
L E T R A F IC R A T IO N A L IS É
5*6
EUGÈNE H É N ARD
La rue supérieure
}»7
1
TECHNOTOP IE
318
EUGÈNE K ÉN ARD
5*9
TECHNOTOPIE
Rapport sur l'aven ir des grandis villes, in A c ter du prem ier Congrès
national d'urbanism e de 1910 publiés par la R ayai Society o j
A rchitects, Londres, 19 11.
7
Rapport Buchanan
Mi
11
rtC H N O T o rœ
E N Q U Ê T E E T P R O PO SIT IO N SU R L E
T R A F IC D A N S L E S V IL L E S
I. M ÉTH O D E*
Le principe de base
L ’image du « nukir » ;
Dans un hôpital imponant, par exemple, le problème de la cir- 1
culadon est complexe. Le traf.c est important — les m alades!
arrivent à la réception, sont conduits vers leurs pavillons, puis vers I
les salles d ’opération et à nouveau vers leurs pavillons. Médecins, I
consultants, infirmières et infirmiers, nourriture, livres, courrier,
médicaments* doivent être distribués aux malades. Des véhicules
divers interviennent dans cette circulation. Le fonctionnement
de l’ensemble eSt assuré par la création de %orus d'environnement
(chambres, salles d ’opération, salles de consultation, laboratoires,
cuisines, bibliothèques, etc.) desservies par un système de couloirs 1
assurant la distribution primaire du trafic. Ce n’cSt point qu'aucun I
déplacement n’ait lieu à l’intérieur des %onts d ‘emironntmtnt : un I
pavillon, par exemple, inclut des déplacements verticaux ; mais ceux- |
ci sont contrôlés de telle sorte que l’environnement n’en souffre |
pas. Dans tous les cas où le volume de la circulation tend à I
dépasser les possibilités de l'environnement, des mesures sont I
5 «
RAPPO RT BU CH A N AN
5*5
T BCK N O TO PIK
Exclusion du transit
L ’idée de réseau ci* relativement facile à comprendre; le c o n ce p tB
de xpnes à’environnement eSt plus délicat. Ces zones constituent les]
« pièces » de la ville; ce sont les zones ou groupes d ’immeubles
autres lieux où s’écoule la vie quotidienne, et dont la qualité e £ t,fl
par conséquent, d’une grande impôt tance. Le terme de « precinA » S
(utilisé depuis longtemps dans le vocabulaire de l'urbanisme) ne
peut servir ici, puisqu’il implique aujourd’hui l’absence com plètefl
de trafic motorisé. On n’insistera jamais assez sur le fait que le*^
postes d’environnement que nous envisageons peuvent être des q u ar-B
tiers aâifs, dotés d’une circulation autonome importante, mais ne
sont traversées par aucun trafic extérieur de transit.» Toutes k l
activités — commerciales, industrielles, résidentielles, etc., ou m ôm e®!
mixtes — peuvent donner lieu à une \one d ’environnement : naturel
lement, les normes d ’environnement dépendront du type de laW
zone, exactement comme elles varient, dans une maison, entre U fl]
cuisine et les chambres. La sécurité restera une considération essen-jBl
tielle dans toutes les zones, alors que la lutte contre le bruit scia&j:
plus poussée dans une zone résidentielle que dans une zone indus-fl
rricllc.
Dimension maxims'
La dimension maximale d’une çorte <Tenvironnement eSt déter
minée par la nécessité d’empéchcr la circulation interne d ’atteindre
un volume tel qu’il nécessiterait sa division par l’insertion, dans le
réseau, d’une voie de distribution supplémentaire. I«e concept de
tptu d ’environnement n’implique aucun découpage sociologique. Il
n’existe aucun lien, par exemple, entre nos zones et la notion « d’unité
de voisinage »; nous ne proposons qu’une méthode de disposi
tion des bâtiments en fonction de la circulation automobile Ainsi,
une unité de voisinage de ic ooo personnes, c’eSt-à-dire celle que
postule le plan d’urbanisme du Comté de Londres, devrait cer-
5*4
RAPPO RT B U C H A N A N
Trois variables
« Capacité circulatoire »
Ainsi, quelle que soit la ytne d ’environnement, le problème de la
circulation peut être défini par trois variables principales : la qua
lité de l’environnement, son accessibilité et le coût des transfor
mations matérielles à y apporter. La relation de ces termes se résume
en une « loi » approximative : « à Vintérieur de toute ?one urbaine,
Í établissement de normes d ’environnement détermine automatiquemmt
i'accessibilité, mais celle-ci peut itre accrue en fonâion de la dépense consa
)*6
R A J PORT BUCHANAN
Conclusion
Um fxrsfxlitvt trnlrifmg;
La méthode adoptée au cours de cette étude se distingue des
précédentes enquêtes sur le trafic par trois points principaux :
i° Dans la plupart des autres études, le problème envisagé
cuit essentiellement celui de la circulation îles véhicules. En consé
quence, ces études se sont essentiellement préoccupées du contour
nement des villes : dans une perspoilive centripète, elles appli-
quaient le principe du contournement pour fuciiiter la circulation
des véhicules autour des centres coiumcrciaux et des goulets
d’étranglement. Cette concentration de l’attention sur la seule cir
culation des véhicules a conduit, selon nous, à déformer et obs
curcir les objedifs fondamentaux dr l’urbanisme en matière d’en
vironnement. Fondée sur la recherche des valeurs de base, notre
méthode nous a conduits à adopter une perspective opposée,
centrifuge. Nous nous occupons, en premier lieu, de l’environne
ment : nous délimitons les zones où s’accomplissent les principales
activités de l'exiStcnce. Peu à peu, cette démarche tentrifugt fait
.»pparaitre une Struéhire cellulaire pour l’ensemble de la ville, pen
dant que, par l’effet d ’un processus complémentaire, la trame du
réseau se dégage d’clle-mcme. Tel cSt, pensons-nous, l'ordre dans
lequel il faut aborder les problèmes : ainsi, l’automobile et les ques
tions de circulation reSrent à leur juile place, au simple service des
immeubles et des activités qui s’y déroulent.
za Notre méthode permet d’aborder objectivement et de chiffrer
des problèmes jusqu’ici surtout livrés à l’intuition.
î ° La circulation devient alors partie intégrante du problème
global de l’urbanisme.*
5*7
T r.C H ISOTOPIE
n . A PP LIC A T IO N A U N C A S P A R T IC U L IE R 1
Le seéteur choisi
Principales activités
1. Les autres cas étudiés sont : une petite ville, N cw bury ; une grande ville
industrielle, Lced s; une ville historique, Norwich.
)X t
1
RAPPO RT BU CH A N AN
localisées dans les rues qui entourent le setteur, une à chaque angle
et la dernière au milieu, du côté E St; les lignes d ’autobus se situent
sur routes les voies principales qui circonscrivent le sefteur.»
J *9
TECHN OTO PIE
N imaux
53*
TE CH N O TO PJE
Parking tn tout-xi
Plan général
S tructare « tn ¿ tn ltllt »
))*
RAPPO RT BU CH A N AN
Conclusion
3Î 5
T EC 1INOTOPIE
, 'ü's&t&r. vi y
\\*x £ii».'iv 4iJ- v .i* . «Mxt^aî * i '
iV ^ v
; ç»-u: tiV
»<>àwa«
..*& - r ^ 't ÿ t V
rçil'WM' >:• <
334
Iannis Xenakis
né en 1922
LA V IL L E COSMIQUE
3> J
TKCHNOTOPre
Lé myth* Je la di<tntr<duatnm
Il cft bien vu. depuis plusieurs années, de parler de décentralisa
tion des grands centres urbains, de dispersion des centres industriels«
sur tout le territoire national, autant que possible. Cette tendanceH
s’eSt transformée en politique des gouvernements favorisant éco-H I
nomiquement les transferts d’induStries et la conStruiiion d’h a b i-fl
tats; le transfert non seulement des industries grandes ou petites,H
mais également des adminiitr.itions et des centres universitaires.
La hantise de la décentralisation eSt, on peut l'affirmer, universelle ¡M i
on la voit en France aussi bien qu’au Japon, aux U. S. A., etc.H <
c’eSt-à-dire dans tous les pays où les concentrations urbaines sont |
importantes. Au reSte, dans quelques générations, la « p o u ssée*
démographique » rendra la situation des villes futures impossible, H
mortelle, si les urbanistes et les États ne changent pas d’optique et •
n’échappent pas à une mentalité traditionaliste, figée dans le p a ssé ,®
inefficace désormais. La solution donnée à la question de b décen-H
tralisation déterminera les cadre? de tout urbanisme aussi bien que
ceux de l’architeéhire.
Faut-ü dont opter pour la décentralisation eu bien, au contraire, admettra
la centralisation ?
Tendance naturel!* à la conctntntua
D ’abord, si nous nous plaçons en observateurs de l’histoire
contemporaine, nous assistons au développement d’une force puis
sante, aveugle, irréversible, qui crée des concentrations urbaines en
dépit de tous les freinages concertés des gouvernements; force qui
augmente la densité et l’étendue des villes, il semble même qu’une
loi simple mais terrible peut être dégagée de cette observation a
les grands centres augmentent plus que les petits, selon une courbe
logarithmique.
Ensuite, si nous nous plaçons sur le plan socio-culturel aussi bien
que sur celui de la technique et de l’économie, les grands centres
favorisent les expansions et les « progrès » de toute nature. C’eSt
une constatation historique, faite depuis des millénaires mais cons
tamment oubliée et dont on pourrait trouver l’équivalent en
d’autres domaines, par exemple dans celui des cultures biologiques
complexes, ou tout simplement dans ces phénomènes de masses
qui, en conformité avec la loi des grands nombres, rendent pos
536
IAN N IS XENAKIS
337
TT.CHNOTOPTE
33*
IA N K IS XKNAKIS
539
TKCHNOTOP 1F.
1. Plaie infligée aux villes moderne» par les induitrics multiples des voitures
automobiles. C/eSt un exemple de cancérisation sociale et économique vaine,
diiFicileincm cnrayable en pays de libxc concurrence.
54 0
IA N N IS XEN AK IS
34i
TECHXOTOPIt
345
▲ NTHROTOfOUS
I . LA SC IE N C E DES V t L L E S 1
P M tip ü
En tant que science, la poliStique * cél b branche de la sociologie]
qui a trait aux cités, à leurs origines, à leur répartition ; à leur dévclop-ï
pement et à leur Structure; à leur fonctionnement interne et externe,*!
matériel et mental; à leur évolution, particulière et générale. Du
point de vue pratique, en tant que science appliquée, la poliStiqœ'
doit se développer par l'expérimentation, et devenir ainsi un art
toujours plus efficace, susceptible d’améliorer la vie de la cité et de
contribuer à son évolution. •
Dans la mesure même où je me suis essentiellement consacré i
l’étude de la nature vivante en évolution, j’ai tout naturellement été
conduit à envisager la ville dans une perspective géographique et
historique, en tenant compte des divers changements intervenu#
dans l’environnement ou les fonétions urbaines ; de là, il n’y avait
qu’ un pas à faire pour arriver aux interprétations abstraites de l’éco-
nomiSte et du politicien, ou même du philosophe et du moraliste.
Dans le travail quotidien de coordination des graphiques illustrant
de telles enquêtes proprement sociologiques et des plans détaillés
porr la conStruCtion d’espaces verts et d’édifices, je n’ai pas ren
contré les dangers que l’on pouvait prévoir du fait de la division
du travail. Les premières difficultés une fois surmontées, on s’aper
çoit que la distance devient pratiquement inexistante entre des
théoriciens et des praticiens qui sont encore aujourd’hui, particu
lièrement dans notre pays, entièrement coupés les uns des autres.»
1. Titre de Gedde».
2. P u ce néologisme nous traduisons l'anglais C n ta , employé par Gedde*
dans un sens inhabituel. Nous pensons ftarder, g r it e au terme grec. La
résonance politique de tout ce qui concerne la « polis ».
PATRICK GEODES
V aleur du conertt
i. Cette dttMnétion entre hutefus et Outopia a été reprise par Lew » Mum-
ford dans sa S tory a f U npiat, ouvrage dii rite ment inspiré par la lecture de
Gcddcs. Cf. notre introduction.
347
AN TH KO PO PO US
i . Geddes Joue ici sur les mot» cmnient* et cmciouineu mettant en jeu à la
fois U connaissance et féthique : le* citoyens seront plus conscients, nuis aussi
plu* préoccupés de leurs devoir*.
J4 *
1
P A T R IC K GEDDES
rt*n rç DOCtMEH*
Pour des raisons financières, on a le plus souvent renoncé *
employer un architecte venu de l’extérieur. Peu importe d’aillettri, .
car à quelques rares exceptions près, l’architcéte le plus chevronné, '
si compétent «oit-il dans la conception d’édifices isolés, «e révèle i’ iJc iU
.iussi peu expert en matière d'aménagement urbain (TçyffcP/Qunig) Tél. : *■
que les autorités municipales.*
14 9
A
ANTHROPOPOLIS
Schéma d’t
Situation, topographie et avantages naturels.
a) Géologie, climat, ressources.
b) Sols, avec végétations, vie animale, etc.
c) Faune aquatique de rivière ou de mer.
d) Accès à la nature (cotes, etc.).
Population.
a ) Mouvement.
b) Occupations.
c) Santé.
d ) Densité.
t) Distribution du bien-être (vell-being) (conditions de
familiales).
f ) Institutions éducatives et culturelles.
g ) Besoins éventuels dans l'avenir.
communications intérieures,
eau, égouts, éclairage, éleâridté,
logements et hygiène,
activités existant pour l'amélioration de la cité
(municipales et privées).
I I I . C R É A T IO N E T IN T U IT IO N
>J»
AN TH U O TO TO US
Vrbanimt *t btrgscmtm
Ainsi que l'enseigne Bergson, les idées ne sont que des segment)
arbitrairement prélevés dans la vie : le mouvement e$t l’csscnce d*
celle-ci. Le mouvement vital de la cité se perpétue en modifia«
le rythme qu’a donné le génie du lieu, et qu’a repris l’esprit du
temps.*
Notre enquête, donc, e$t un moyen pour nous replonger dan
l ’histoire vitale de notre communauté. Cette vie-là, avec sa ilim a*
sion historique, n’eit ni passée, ni achevée; elle cit incorporée dam
les aéliviiés et caractères aéhiels de notre ville. Tous ceux-ci et de
nouveaux faéteurs éventuels, détermineront son avenir.* Notre1
enquête ne doit pas seulement nous servir à préparer un rappott
économique et Struéturel, elle doit être pour nous le moyen d ’évo
quer l£ personnalité sociale de la ville, personnalité qui change avec
les générations et cependant s’exprime dans et à travers elles.
Tel cit, en fait, Pobjeâif le plus élevé de nos enquêtes. Ce n’eft
pas un authentique urbaniste, mais au mieux un ingénieur simpliste,
même si son travail technique eSl parfait, celui qui ne recherche que
les points d ’identité des villes, leur réseau commun de rues et de
communications. Celui* qui veut faire un travail durable et pro
fond* doit connaître véritablement la ville, être entré dans son i
âme — comme Scott et Stevenson connaissaient et aimaient
Edimbourg, par exemple.«
Urbanisme e t btologft
Il nous faut scruter la vie de la cité et de ses habitants, les liens
qui les unissent aussi intensément que le biologiste scrute les
rapports de l’individu et de la race en évolution. C’eSt seulement
ainsi que nous pourrons nous attaquer aux problèmes de pathologie
sociale et que nous pourrons former l’espoir de vraies cités nou
velles.»
C ’eSt en réintégrant notre ville dans un courant vital que nous
55*
PA T R IC K GEODES
3)3
ta
Marcel Poète
1866-1950
5 J4
■
M A R C E L POÈTE
UN P O IN T D E V U E O R G A N IC IS T E
I. MÉTHODE GÉNÉRALE
Q u ' t s t - a q u e l ’u r b a n is m e ?
n. l'étude du s it e
I.’étude du site d’une ville eSt complexe. Elle eSt non seulement
d’ordre topog;raphiquc, mais encore d’ordre géologique et doit
viser à la reconStruftion de l’état originel des lieux.* Mais comment
retrouver l’aspcft primitif ?
A celui-ci, la nature et les hommes ont fait subir des changements,
depuis le temps où il a reçu ses premiers habitants. Même sans l’in
tervention dire&e de l’homme, le site se modifie, du simple fait de
l’habitat.*
Ktconstituer l'itat prim itif
Sous l’effet de la double aétion de l’homme et de la nature, le
paysage change.* C’eSt à travers l’histoire et l'œuvre des hommes
qu’il faut rechercher l’aspeâ primitif de l’Ile de la G té, berceau de
Paris.* La reconstruction du pont Notre-Dame, au début du
x vi* siècle, eut pour effet de relever le sol de l’Ile de la Cité.* Le
pavage que l’on a pratiqué à Paris, depuis le règne de Philippe-
JJ*
M A R C E L POÈTE
557
Lewis Mumford
né en 1895
P A Y S A G E N A T U R E L E T P A Y S A G E U R B A IN 1
1. Titre de l'auteur.
559
ANTHRO PO PO LIS
360
1
LEWIS MUUFORD
561
ANTHRO PO PO LIS
qui existent au cœur de nos anciennes cités, sont trop souvent négli
gés au profit de destinations bien moins plaisantes et nécessitant de
longs trajets en automobile. Parallèlement, les zones touristiques
plus lointaines, bois, rivages lacustres ou marins, subissent, au
cours des week-end, un envahissement qui leur retire leur valeur
récréative : la voiture y transporte non pas les habitants d’une seule
ville, mais les popnlations d’une région entière.»
L a « m atrict v trtt »
}6 a
L E W IS MUM FORD
363
AN THRO PO PO LIS
364
1
L E W IS M UM FORD
366
Jane Jacobs
P L A ID O Y E R PO U R L A G R A N D E V IL L E
I . A P O LO G IE ÜK L A RUfc
567
A N T H R O PO PO U S
,61
JA N E JA C O B S
3*9
AN THRO PO PO LIS
contafts dont le trottoir eSt le théâtre. Elle naît du fait que les uns
et les autres s’arrêtent pour prendre une bière au bar, demandent
son avis à l’épicier, au vendeur de journaux, ¿changent leurs opH
nions avec d’autres clients chez le boulanger, saluent deux gar-4
çons en train de boire leur coca-cola,* réprimandent des enfants,*!
empruntent un dollar au droguiste, admirent les nouveaux bébé*.*!
Les habitudes varient : dans certains quartiers les gens s’enue--
tiennent de leurs chiens, ailleurs de leurs propriétaires.
La plupart de ces aCtes et de ces propos sont manifestement tri
viaux; mais leur somme, elle, ne l’eft pas. Au niveau du quartier,
c’eSt la somme des contaéts fortuits et publics, généralement spon
tanés* qui crée chez les habitants le sentiment de la personnalité
collective et finit par instaurer ce climat de respedl et de confiance
dont l’absence eSt catastrophique pour une rue, mais dont la recher
che ne saurait être institutionnalisée.*
La rue : prottâion dt la vie prhfe
Dans les petites agglomérations, tout le monde connaît vos affaires.
Dans la grande ville, seuls ceux à qui vous avez décidé de vous
confier les connaissent. C’eSt là, pour la majorité de ses habitants,
une des plus précieuses caractéristiques de la grande ville.*
La littérature architecturale et urbaniStique envisage la protection
de l’existence privée en termes de fenêtres, de mitoyenneté et de
perspeilives : personne ne doit pouvoir, de l’extérieur, s’intro
duire du regard dans votre logement, dans votre intimité. C ’cSt là
une analyse bien simpliste. La discrétion d ’une fenêtre est la chose
au monde la plus facile à obtenir : il suffit de baisser les Stores ou de
tirer les volets. La véritable protection — le pouvoir de ne dévoiler
ses problèmes personnels qu’en connaissance de cause et d’échapper
aux importuns — cette piotcCiion-là cSt autrement difficile à obte
nir et n’a rien à voir avec l’orientation des fenêtres.*
lo rsq u ’un quartier eSt privé de rues vivantes, ses habitants, s’ils
veulent avoir un semblant de conrafr avec leurs voisins, doivent
agrandir le cercle de leur vie privée. Ils doivent être prêts à affron
ter une forme de participation et de rapports avec autrui qui les
engage bien davantage que la vie de la rue. Sinon, il leur faut assu
mer une absence totale de contaCt*
Le désir d’une communication intime avec tutrui exige une
37©
JA K E JA C O B *
37*
ANTHROPOPOLIS
57 *
1
JA N r. JA C O liS
sur eux, ce qui est inadmissible dès lors que cet environnement
est déjà « parfait ». D ’autre part,» ce type de plan demande des
édifices orientés vers l'enclave intérieure; sinon l’attrait de celle-ci
n’est pas exploité, elle demeure sans surveillance ni accès facile.
Mais, lorsque c’eSt l’arrière, relativement mort, des édifices, ou même
des façades aveugles, qui bordent la rue, on se trouve avoir échangé
la sécurité d'un trottoir non spécialisé contre une forme spécialisée
de sécurité, devinée à une partie spécialisée de la population, pour
quelques années de sa vie.*
Asphalte rt (datation
Au vrai, des rues vivantes présentent elles aussi des aspeéts
positifs pour le jeu des petits citadins et ces jeux sont au moins
aussi importants que la sécurité ou la protection.
Les enfants des villes ont besoin d’une grande variété d’endroits
pour jouer et apprendre. 11 leur faut, pour le sport et l’exercice,
des lieux spécialisés plus nombreux et accessibles que ceux dont
ils disposent dans la plupart des cas. Mais ils ont également besoin
d’un espace non spécialisé, hors de la maison, où jouer, traîner et
construire leur image du monde.*
En pratique, c'eSt seulement par le contaél avec les adultes régu
lièrement rencontrés sur les trottoirs de la cité, que les enfants
découvrent les principes fondamentaux de la vie urbaine.•
573
AN T H RO PO PO U S
I I . P A R C S E T SQUARES
374
JA N E JA C O B S
I I I . F O N C T IO N S U K HA IN E S
J7 J
AN THRO PO PO LIS
576
:
JA N E JA C O B S
577
AKTH ROVOrOUb
Pian ti Strudun
Lorsque les urbanistes et les planificateurs essaient de trouver un
plan susceptible de faire apparaître clairement le « squelette »
d'une ville (les autoroutes et promenades sont généralement élues
i cet effet), ils font fausse route. Une cité ne se fait pas de pièces
et de morceaux, comme un édifice à ossature métallique — ou
même, une niche ou un corail. La ftruéhire d'une ville *c résoud
en un mélange de fondions, et nous ne nous approchons jamais
plus près de ses secrets Stru durcis que lorsque nous nous occupons
des conditions qui engendrent sa diversité.
T i* Dea/t and Lite ej Gr/af American C itin, Random House, New York,
1961; édité dans fa collcihon Vintage Books, en livre de poche, en
1965. (Page* 55-37, 4 1, j j - j 6 , }8 -j9, 62-63, 6 j , 7 1, 74, 76-77. 79 *4 , 8?,
90, 101, n i , 168-169, 218-221, 348, 572-375, 575-576. Notre traduc
tion.)
1
Leonard Duhl
né en 19 2 6
379
ANTHRO PO PO LIS
L E P O IN T D E V U E D ’UN P S Y C H IA T R E
Struâurt tt bénins
L'apparente coutingcncc qui préside au développement de no»
communautés urbaines recouvre, en réalité, une logique historique.
Dès les origines, des agglomérations se sont constituées pour
répondre aux besoins matériels et psychologiques des individus,
des familles, des groupes sociaux. La morphologie physique de
chaque type de communauté exprimait les besoins psychologiques
et les systèmes de valeurs de ses membres. Quand la tendance pré
dominante cSt l’auto-défense, l’agglomération eSt entourée d ’un
rempart ou d ’un fossé protecteur. La rareté du terrain hâtissable
entraîne une implantation dense. Les centres marchands ont
exploité les intersections des routes de terre et d’eau, se sont établit
autour de places de marché vaStes et ouvertes. Bref, la forme de la
communauté urbaine était déterminée par les besoins sociaux et
par les moyens dont on disposait pour leur donner satisfaction.
j8 o
LEO N ARD D t'H L
De la planète au btd'niiüe
les membres des groupes les moins favorisés sur le plan écono
mique et social, il est une partie d’eux-mêmes. Pour les couche*
supérieures de la société, en fait, la communauté écologique c’eât le
monde. Chaque fois que no«is élaborons un projet pour un groupe
d’individus donnés, les dispositions envisagées pour l’axnénage-
mcnc de l’espace doivent dépendre à la fois des besoins communal
propres à ce groupe et de sa relation A l’ensemble du monde. Le*
moyens de transport et de communication sont devenus fort
importants pour les groupes dont le monde écologique a pris une
telle extension. Pour d’autres, le monde demeure peu étendu, et
c*eSt le plus souvent un monde de bidonvilles ou de quartiers ■
taudis. Même Brasilia possède scs bidonvilles. Ht c’eSt dans cesa
misérables et cahotiques agglomérations que se déroule la vie desj
pauvres. Le concept classique de « garden-city » ne correspond pas
à leurs besoins.*
Sent Je la firoxi/m ff !
j8 i
U'O N A K O D U llI.
3*5
Kevin Lynch
né en 1 918
3*î
*1
AN THRO PO PO LIS
i. l ’ im a g e d e l a v il l e
U sA üid
Nous envisagerons la ville américaine sous son aspeCl visuel,
en étudiant l’image mentale qu'en possèdent ses habitants. Nous
nous attacherons surtout à une qualité visuelle particulière : la
clarté apparente ou « lisibilité » du paysage urbain. Nous voulons
désigner par 11 la facilité avec laquelle ses parties peuvent être
reconnues et organisées selon un schéma (pattem) cohérent.
Exactement comme cette page imprimée, si elle cSt lisible, peut
être visuellement appréhendée comme un ensemble bien lié de
symboles reconnaissables, de même une cité lisible eSt celle dont
les quartiers, ou les monuments, ou les voies de circulation, sont
facilement identifiables, et aisément intcgrablcs dans un schéma
( f/aHern) global.
Nous affirmons que la lisibilité eSt cruciale pour la disposition
de la ville; nous en analysons les éléments et tentons de montrer
comment pareil concept peut être utilisé pour la recon&ruCtion de
nos villes.*
L u m IU ne peut
387
AN THRO PO PO LIS
Image tf significations
\ a question de signification dans la cité cSt complexe.* Si nous
cherchons à construire des villes pour la satisfaction d'un grand
nombre d’individus provenant de milieux extrêmement diffé
rents — et si nous voulons, en outre, qu’elles puissent satisfaire
également aux besoins imprévisibles de l’avenir — nous gagnerons
à concentrer nos efforts sur la clarté physique de l’image, et à
laisser les significations se développer librement sans notre inter
vention dircéte. L'image de Manhattan peut être interprétée en
termes de vitalité, puissance, décadence, myStère, congestion,
389
A M T H RO PO PO U S
L imaff ¿t U mitropok
Nous sommes en train d'édifier une nouvelle unité fon&ionnelle,
la région métropolitaine; et nous devons encore comprendre que
cette unité, clic aussi, doit posséder une image qui lui corresponde.
Il semble qu’il y ait, de toute cité donnée, une image publique
qui soit la résultante de nombreuses images individuelles.» Chaque
image individuelle eft unique, avec un contenu qui c<t rarement ou
jamais communiqué; et cependant, elle recoupe l’image publique
qui, selon les cas, est plus ou moins contraignante, plus ou moins
compréhensive.
Notre analyse se limitera aux effets des objets physiquement
perceptibles. (Nous négligerons les fadeurs de l’imagibilité comme
la signification sociale d’un quartier, scs tondions, son histoire et
même son nom.)»
fclim tntt de ¡'im agt
I. l.es cher.tins
XII. Quartiers
f
Personnalité dts quartiers
IV . Noeuds
J 9*
KEVIN LY N CH
V . Points de repère
393
A N T M R O ro P O U S
Conflits ou contrafies
Les éléments de telles paires peuvent se renforcer, résonner de
façon à accroître leur puissance réciproque ; ils peuvent au contraire
entrer en conflit et se détruire mutuellement. Un point de repère
gigantesque peut rapetisser la petite région qui c£ située à sa base
et lui faire perdre son échelle. Bien situé, un autre repère peut
contribuer à mettre en place, tonifier un noyau; placé hors du
centre, il peut simplement induire en erreur, comme c’eSt le cas du
John Hancock building par rapport à Copley Square, A Boéton.
Une grande rue avec sou caractère ambivalent de limite et de
chemin, peut traverser un seétcur entier et l'exposer à la vue, en
même temps qu’elle en perturbe la continuité. Un repère peut être
si hétérogène par rapport à l'ensemble d’un quartier qu’il peut en
détruire la continuité, à moins qu’au contraire, cette continuité
ne soit accusée par un effet de contraste.*
i . K . Lynch a étudié dans le chapitre II, les cara&ércs requis pour le bon
fonflionnemem de ces divers éléments, en s’ aidant d'analyses concrète*
SJLV X S LYN CH
595
AN THRO PO POLIS
Vernit
Des repères isolés, sauf lorsqu'ils dominent complètement,
conStitueut généralement en eux-mêmes de faibles références. Il
faut, pour les reconnaître, une attention soutenue. S ’ils sont grou
pés, ils se renforcent de façon plus qu’additive. Les habitués se
créent des grappes de repères â partir des éléments les plus anodins
et s'appuient sur des ensembles intégrés de signes, dont chacun,
individuellement, serait trop faible pour être enregistré. Les rues
trompeuses de Venise deviennent reconnaissables au bout d’une
ou deux fois parce qu’elles sont riches en détails diStinélifs qui
s’organisent rapidement en séquences.*
Les noeuds sont les points d’ancrage conceptuels de nos cités.
Aux États-Unis, mise à pan une certaine concentration des a&tvités,
ils possèdent rarement une forme propre à favoriser cette attention.*
Les nœuds sont perçus comme tels seulement si l’on parvient à
les individualiser par la médiation d’une qualité s|>étifiquc com
mune aux murs, sols, éclairage, végétation, topographie, qui en
constituent les cléments. L ’essence du noeud cSt d’etre un ¡¡tu
d iSb^t et inoubliable, que l’on ne puisse confondre avec aucun
autre.*
D iv e n ili perceptive ¡¡'une ntime iUlt
La cité n’est pas construite pour une seule personne, mais pour
un grand nombre d’usagers appartenant aux milieux, tempéra
ments, occupations, et classes sociales les plus variées. N os analyses
font apparaître des variations substantielles dans la façon dont les
différentes personnes organisent leur ville.*
C’cSt pourquoi l’urbaniste doit chercher i créer une ville qui
soir aussi abondamment pourvue que possible en chemins, limites,
repères, nceuds et quartiers, une ville qui n'utilise pas simplement
une ou deux des qualités de forme mais leur ensemble. De la
sorte, les différents observateurs trouveront respectivement toutes
les données perceptives propres à leur virion du monde particu
lière. Alors que l’un reconnaîtra une rue à son pavage de briques,
l’autre s’en souviendra grâce à un tournant accusé et un troisième
aura identifié la série de repères mineurs qui s’échelonnent sur
l’ensemble de sa longueur.
Î 97
ANTHROPOVOUS
598
KKVIN LTNCH
bien loin d’être un pur chaos. Mais, si elle en était un, elle serait
inhabitable. Presque toujours, une image puissante eit latente dans
l’environnement : tel eàt le cas de Jersey City, avec scs palissades,
sa forme de péninsule et la façon dont elle eSt rattachée à Manhat
tan. Un problème qui se pose fréquemment à l’urbaniste c£t celui
de remodeler avec sensibilité un environnement déjà existant. Il
faut alors découvrir et préserver les images fortes, résoudre en
conséquence les difficultés perceptives, et par dessus tout, faire
apparaître, rendre manifestes, les Structures et l’individualité
latentes au milieu de li confusion.
L a c r i a t i o n t x ttih ilo e t s e ; co n tr a in te s
599
ANTHROPOPOU S
A l’a id e d e c e s é lé m e n ts a n a ly t iq u e s , m a is s a n s s’ y l i m it e r ,
l'u r b a n is t e p o u r r a it c o m m e n c e r à é la b o r e r u n p la n v is u e l à l ’é c h e lle
d e la c it é , q u i a u r a it p o u r o b je t d e r e n fo r c e r l ’ i m a g e p u b liq u e .*
L ’ o b j c é h f fin a l d ’u n t e l p la n n ’ e f t p a s la f o r m e p h y s iq u e e n s o i ,
m a is la q u a lité d e l ’ im a g e m e n t a le q u ’ e lle s u s c it e c h e z le s h a b i
ta n ts . C ’ cSt p o u r q u o i i l s e r a é g a le m e n t u t ile d e f o r m e r l ’o b s e r v a
t e u r p a r u n a p p r e n t is s a g e , e n l u i a p p r e n a n t i regarder sa v i l l e , i
o b s e r v e r la d iv e r s i t é e t l ’ in t r ic a t io n d e s e s fo r m e s .*
405
PH ILO SO PH IE DE LA V ILL E
LA V IL L E E S T UN I J V R E
sphère à lui ; qui donne pour champ à l'humanité et pour limite à l’avenir l’ éten
due de sa tpécialiié; M. H ugo enfin qui, voulant à toute force faire ici le phi
losophe au lieu de rrfler ce q u ’ il cit. un srand poète, a pris i cœur de R i ter »on
bel otuvre de la Notre-Dam e en y introduisant cette sublime niaiserie, résumée
404
VICTO R HUGO
40J
PH ILO SO PH IE DE L A V ILL E
406
V ICT O R HUGO
407
P H IL O S O P H IE D E L A V IL L E
N g lr e D a r r e de P a r i s , liv r e V , c h a p . z : C e o tu e ra n i a , r a jo u té d a n s la
8* é d it io n (d e 1 8 3 1 ), a u t e x te d e l ’éU itio o o r ig in a le (1 8 5 1 ). ( V . Hugo,
R o m a n s, C o ll. l ’I n t é g r a le , é d . d u S e u il, t . I , p . 3 0 0 -3 0 4 .) L e te x te final
s u r P a r i s cSt c o m p lé té p a r u n e x tr a it d u liv r e I I I , c o u p . 2 : P a r i s à w/
¿ ’oiseau (ib it l. p . z $ 6 -7 ).
408
X
G eorg Simmel
1858-1918
Philosophe et sociologue allemand qui, à fuir tir de 1914, occupa une chaire
Je philosophie à Strasbourg. Sa théorie Je la mcthe.de en sociologie a exercé une
influence considérable en Allemagne et dans les pays anglo-saxons.
Dans un esprit asse\ kantien, il a tente une étudt analytique Jet modes d'in
teraihon sociale; parmi les contenus types d'aUhitês comme ia politique, /’éco
nomie, l ’eSlhétique, il a cherché à isoler des « régularités récurrentes » deiferm es
générales et universelles.
Son étude sur Les g r a n d e s v illes ci la v ie d e l ’esprit c il un corollaire de
son ouvrage majeur ( non traduit ), L a P h iloso p h ie d e l’ A rg e n t ( f f OC ) , dent
lequel i l souligne le double rfle île ¡'économ ie d'argent : Stimulant che% ¡ ‘homme
la tendance à J'abSIrattion, elle Jatortse le développement des facultés intellec
tuelles au détrim ent Je l'a fje iiiv iti, en mim e temps q u elle provoque une cUp er
sonnalisation des relations humaines.
C es analyses ont été reprises et développées f a r IF . Som bart. O . Spengter
les a largement utilisées, sans mentionner leur origine.
LF.S GRANDES V IL L E S
ET LA V IE DF. L 'E S P R IT »
Culture et autonomie
1. T h /t de S im m cl.
409
P H IL O SO PH IE DE LA V ILL E
4 10
CEO RG s im m e l
411
PH ILO SO PH IE DE L A V IL L E
4 12
’
G EORG SIMM KL
l’argent qui est calcul, a introduit dans les relations entre éléments
de l’exiâcnce une précision, une sécurité dans la détermination
de ce qui cSt équivalent et de ce qui ne l’eSt pas, une certitude dans
les conventions et les arrangements des hommes entre eux dont
la diffusion universelle des montres peutôtre prise pour la manifes
tation objcéiive et le symbole. O r, ce sont les conditions d’exiâcnce
dans les grandes villes qui sont à la fois la cause et la conséquence
du phénomène. Les relations, les affaires du citadin sont à ce point
multiples et compliquées et avant tout, par suite de l’entassement
de tant d’hommes aux préoccupations si diverses, leurs rapports et
leurs activités s’enchevêtrent en un réseau à ce point complexe, que
sans la pon&ualité la plus absolue dans le respeft des engagements
pris, l’ensemble s’écroulerait en un chaos inextricable. Si, brusque
ment, toute» les montresdclierlin sc mettaient A avancer ou Aretarder
de façon discordante, fut-ce d ’une heure au plus, toute la vie écono
mique et sociale serait complètement déréglée pour longtemps. A
cela s’ajoute, phénomène apparemment plus superficiel, la gran
deur des di&ances qui fait que toute attente, tout déplacement
inutile, provoquent une j>enc de temps qu'il eit impossible de
subir. Ainsi, on ne peut absolument plus imaginer la technique
de la vie urbaine sans que toutes les a&ivitcs, toutes les relations
soient enserrées de la façon la plus précise dans un schéma rigide
et impersonnel.*
Même si des existences autonomes ne sont pas le moins du monde
impossibles dans une grande ville, elles sont pourtant opposées au
type qu’elle crée; ainsi s’explique la ha:ne passionnée que des
natures comme Ruskin et Nietzsche vouaient aux grandes cités :
pour ces natures la valeur de la vie eét uniquement faite de parti
cularités, de diversité, d ’individualité, et chez elles, la haine de la
ville s’alimente A la même source que la haine de l’économie
monétaire et de rintelleôualisme.
4 »)
A
PH ILO SO PH IE DE L A V ÏL L E
4M
GEO RG sIM M F.L
villes où l’on connaît presque tous ceux que l’on rencontre et où l'on
entretient avec eux des rapports positifs, on finirait par s’atomiser
complètement et par se trouver dans un état psychologique inima
ginable. C'eSt en fonûion de ces conditions psychologiques et de
la méfiance que nous sommes en droit de ressentir devant les élé
ments disparates, fugitifs, de la vie urbaine, que nous sommes
conrraints à cette réserve qui fait que nous ne connaissons même
pas de vue des voisins habitant depuis des années notre immeuble
et qui nous rend froids ou durs aux yeux de l'habitant des petites
villes. Bien plus, il y a, si \c ne me trompe, derrièie cette réserve
visible une légère aversion, un sentiment d’etrangeté et de répul
sion vis à vis d’autrui, qui à l’ inStant d’un contait plus étroit —
pour quelque raison qu’il s’établisse —- se changerait immédia
tement en hostilité et en haine. Toute l’organisation psychologique
d’une vie de communications sociales aussi étendue et aussi
complexe repose sur une pyramide extrêmement variée de sym
pathies, d'indificrences et d’aversion, brèves ou longues, la sphère
de l'indifférence étant plus restreinte qu’il ne paraît à première
vue.»
E n fait, l’indifférence nous serait aussi peu naturelle que nous
serait insupportable la confusion de suggestions reçues pcle-mélc;
et c’cSt de ces deux dangers caractéristiques de la civilisation ur
baine que nous protège l'antipathie, Stade préparatoire et latent de
l'antagonisme pratique; c’cSt elle qui crée les distances que nous
prenons vis-à-vis des autres, notre besoin de nous détourner d’eux,
sans quoi notre existence ne saurait être vécue : r ’eft son intensité,
l’association de scs différentes variantes, ie rythme qui règle sa
naissance et sa disparition, les manières de lui donner satisfaction
qui créent, avec les motifs plus étroitement associatifs, le tout
indissoluble de la vie url»aine : ce qui, au premier abord, y semble
relever de la dissociation, n’eô au fond qu’une des formes élémen
taires qu’y prend la socialisation.
L ib erté offertr p a r la gratuit ri!U
4M
PHILOSOi* H i t U t L A V ILL E
41 6
( jfU ) R ( i S IM M U .
Les grandes villes ont été aussi de tous temps le lieu d’éleftion
du cosmopolitisme. D e même que la fortune personnelle, après
avoir dépassé un certain Stade, se développe de plus en plus rapide
ment et comme de façon automatique, de même l'horizon, les
relations économiques, personnelles, intelleéhicllcs de la ville,
sa sphère d'influence idéale s’agraudissent en quelque sorte en
progression géométrique, dès qu’une certaine limite se trouve
franchie; toute extension acquise lui sert d’étape pour une exten
sion plus considérable, à chaque fil qu’elle lance viennent s’en
anachcr d'autres, tout comme à l'intérieur de la ville le « uncarned
incrément » de la rente foncière procure aux propriétaires, par le
seul accroissement de la circulation des biens, des idées et des
hommes, un revenu en constante augmentation. Parvenu à ce
point, l'accroissement quantitatif conduit directement à une trans
formation qualitative. J.a sphère d'cxiStcncc de la petite ville eSt
pour l’csscutiel limitée à et en elle-même. Ce qui e& essentiel dans
le cas de la grande ville, e’cit que sa vie interne se répand en
ondes concentriques sur un vaSte domaine national et international.
\X'eirrur ne saurait prouver le contraire, car son importance relevait
de personnalités isolées cc disparut avec elles, alors que la grande
ville se caradcrise précisément par son indépendance essentielle
vis-à-vis même des plus grandes personnalités : c’e& l’envers et
le prix de la lilïerté dont l’individu peut y bénéficier. Le trait le
plus significatif de la grande ville réside en cette dimension fonc
tionnelle qui dépasse de loin scs dimensions concrètes : et cette
aétion sur l'extérieur entraine une réaction de sens contraire, qui
donne à sa vie poids, importance et responsabilité. De même que
l’individu ne se trouve pas confiné à l’espace qu’occupe son corps,
ni à celui qu’il remplit de son aâivité immédiate, mais s’étend
jusqu’aux points où se font sentir les effets temporels et spatiaux
de cette aélivité, de même la grande ville n’a pour limites que celles
qu’atteint l’ensemble des actions qu’elle exerce au-delà de ses fron
tières. C'eSt là sa véritable dimension, celle où s’exprime son être.*
417
*4
PH ILO SO PH IE DE LA V IL L E
r
1'
InJiriduaüsm t »t tntilUÜuaUsm i ’
41*
G E O R G SIM M IX
4 19
PH ILO SO PH IE D R LA V ILLE
4* o
G EORG SIM M EL
4**
\
O SW A LD SPENCLKR
S T É R IL IT É D E LA G R A N D E V IL L E
L ’errance et l'enranrumtni
L'homme originel est un animal errant, un être dont l’être éveillé
ne cesse de se tâter toute sa vie, pur microcosme sans feu ni lieu,
avec des sens aigus et craintifs, tout entier à son métier de veneur
pour disputer quelque chose à la nature bo&le. L ’agriculture a
introduit, la première, une profonde révolution — car elle eSt art
et, comme tel, absolument étrangère au chasseur et au pafteur :
on bêche et laboure non pas pour détruire, nuis pour transformer
la nature. Planter n’cSt pas prendre quelque chose, mais le produire.
Mais ainsi, on devient soi-même plante, c’cât-à-dirc paysan. On prend
racine dans le sol qu'on cultive. L ’ âme humaine découvre une
âme dans le paysage, un nouvel enchaînement de l’être à la terre
s’annonce comme devant être un nouveau mode rie sentir. D ’hos
tile, la nature devient notre amie, notre mère. Nous sentons un pro
fond rapport entre semer et engendrer, entre la moisson et la
mort, le grain et l’enfant. La piété chthonicnnc a un culte nouveau
pour la campagne fructifère qui grandit avec l’homme. Et partout
la forme parfaite de ce sentiment de la vie eft la figure symbolique
de la maison paysanne, dont la disposition des pièces et chaque ilétail
de la forme extérieure parlent le l;uig:igc du sang de ses habitants.
La maison paysanne e$t le grand symbole de la sédentarité. Elle cil
plante elle-même, elle enfonce dans son « propre » sol ses racines
profondes. Elle c£l propriété au sens sacré. Les esprits favorables du
foyer et de !a porte, du bien fonds ce des appartements : VcSta,
Janus, Lares, Tcnatcs, y ont leur domicile fixe à cOté des personnes.
La maison est le fondement de toute culture, laquelle germe à
son tour, comme une plante, dans ïe sein du paysage maternel et
approfondit encore une fois l’enchaînement psychique de l’ homme
au sol. La maison eSt au paysan ce que la ville c&t à l’homme de
culture.*
4*}
P H ILO SO PH IE DR LA V ILL E
... et déracinées
Avec ses toits muets semblables à des collines, avec scs fumées
vespérales, ses fontaines, ses enclos, son bétail, le village eit complè
tement perdu, alité, dans le paysage. Le paysage confirme la cam
pagne et en rehausse l’image qui ne sera défiée que par la ville
tardive. La sihouette de la ville contredit les lignes de la nature.
HJile nie toute nature. Elle veut s’en distinguer, la dépasser. D ’abord
les frontons aigus, coupoles baroques, faites, drnes n’ont aucune
parenté dans la nature, et ils n’en veulent point; enfin, la ville
mondiale, géante, la ville confite comme ta mondt sans autre monde à
scs côtés, commence l\ruvie dcStru&ricc de l’image rurale. Jadis,
si elle s’cSt sacrifice à ccttc image, aujourd’hui clic veut se l’appro
prier. Elle transforme alors les chemins extérieurs en rues, les
forêts et les prés en parcs, les montagnes en points de vue, tandis
qu’à l’intérieur elle crée une nature artificielle : fontaines rempla
çant les sources, parterres, bassins, et haies taillées au lieu des
4*4
O SW A IJ* W t N G lX R
4*J
PH ILO SO PH IE DE L A V IL L E
426
à
O SW A LD SPE N G LER
4*7
PHILOSOPHIE DE LA VILLB
428
Martin Heidegger
1889-1976
BATIR, H A B I T E R , P E N S E R »
i . T itre de H eidegger.
x. « B âtir » tient lieu de l'allem and botua, qui ne veut pas dire seulement
« b âtir » , m ais aussi « cultiver * et q ui a signifié •« habiter ». C e it donc toujours
le m ot allem and q u 'il faudra voir derrière le terme français, f N ott du I raduÜ tur.)
M A R T IN I i r iD F .G G E R
Habiter et « ménager »
Nous n’habitons pas parce que nous avons « bâti », mais nous
bâtissons et avons bâti pour autant que nous habitons, c’eâ-â-dire
que nous sommes les habitants et sommes comme tels. Hn quoi
consiste donc l’être de l’habitation ? Écoulons à nouveau le message
de la langue : le vieur-saxon witon, le gothique ivunian1 signifient
demeurer, séjourner, jufte comme l’ancien mot bauen. Mais le
gothique »union dit plus clairement quelle expérience nous avons
de ce « demeurer ». Wuniaa signifie être content, mis en paix,
demeurer en paix. L e mot paix ( I'riede) veut dire ce qui est libre
(das Vreie, das Vtyt) et libre f fry ) signifie préservé des dommages
et des menaces, préservé de..., c’est-à-dire épargné, breien veut dire
proprement épargner, ménager.* Le véritable ménagement cSt
quelque chose de positif, il a lieu quand nous laissons dès le début
quelque chose dans son être, quand nous ramenons quelque chose
à son être et l’y mettons en sûreté, quand nous l’entourons d’une
prote&ion.* Le trait fondamental de ¡ ’habitation etf ce ménagement. Il
pénètre l’habitation dans toute son étendue. Cette étendue nous
4 Î*
M A R T IN HEID EGG ER
apparak, dès lors que nous pensons à ccd, que la condition humaine
réside dans l’habitation, au sens du séjour sur terre des mortel*.*
I.es mortels habitent alors qu’ils sauvent la terre.» Sauver
(retten) n’eft pas seulement arrachcr à un danger, c’cSt proprement
libérer une chose, la laisser revenir à son être propre. Sauver la
terre est plus qu'en tirer profit, à plus forte raison que l’épuiscr.
Qui sauve la terre ne s’en rend pas maitre, il ne fait pas d’elle sa
sujette.»
Les mortels habitent alors qu’ils accueillent le ciel comme ciel.
Au soleil et à la lune ils laissent leurs cours, aux aStres leur route,
aux saisons de l’année leurs bénédiéUons et leurs rigueurs, ils ne
font pas de la nuit le jour ni du jour une course sans répit.»
I*a maison paysanne
Bâur est, dans son être, faire habiter. Réaliser l’être du bâtir,
c’eSt édifier des lieux par rassemblement de leurs espaces. C 'tfl
seulement quand nous pouvons habiter que nous pouvons bâtir. Pensons un
instant à une demeure paysanne de la Forêt-Noite, qu’un « habiter »
paysan bâtissait encore il y a deux cents ans. Ici, ce qui a dressé la
maison, c’ett la persistance sur place d’un ( certain) pouvoir : celui
de faire venir dans les choses la terre et le del, les divins et les mor
tels en leur simplicité. C e ft ce pouvoir qui a placé la maison sur le
versant de la montagne, à l ’abri du vent et face au midi, entre les
prairies et près de la source. Il lui a donné le toit de bardeaux à
grande avancée, qui porte les charges de neige à l’inclinaison conve
nable et qui, descendant très bas, protège les pièces contre les
tempêtes des longues nuits d’hiver. Il n’a pas oublié le « coin du
Seigneur Dieu » derrière la table commune, il a « ménage » dans
les chambres les endroits sandifiés, qui sont ceux de la naissance
et de 1’ « arbre du mort » — ainsi là-bas se nomme le cercueil —
et ainsi, pour les différents âge« de la vie, il a préfiguré sous un
même toit l'empreinte de leur passage à travers le temps. Un méder,
lui-même né de 1’ « habiter » et qui se sert encore de ses outils et
échafaudages comme de choses, a bâti la demeure.
C'eSt seulement quand nous pouvons habiter que nous pouvons
construire. Si nous nous référons à la maison paysanne de la Forêt-
Noire, nous ne voulons aucunement dire qu’il nous faille, et que
l’on puisse, revenir à la conSlruélion de ces maisons, mai» l’exemple
4 )J
P H ILO SO PH IE DE LA V ILL E
d’ailleurs, remonte dans le passé plus haut que les guerres mondiales
et que les deStruélions, plus haut que 1’accroissemenr de la popula
tion terrestre et que la situation de l’ouvrier d’induftric. La véri
table crise de l’habitation réside en ceci que les mortels en sont
toujours à chercher l’etre de l'habitation et qu’il leur faut d'abord
apprendre à habiter. Et que dire alors, si le déracinement (Heimat-
losigfeeit) de l’homme consistait en ceci que, d’aucune manière, il
ne considère encore la vèritabU crise de l'habitation tomme étant la
crise ( N ot) ï Dès que l'homme, toutefois, tomidire le déracine
ment, celui-ci déjà n’eSt plus une misère (lile n d ). Justement consi
déré et bien retenu, il c£t le seul appel qui invite les mortels A
habiter.
Mais comment les mortels pourraient-ils répondre à cet appel
autrement qu’en essayant pour leur part de conduire, d’eux-memes,
l’habitation à la plénitude de son être ? Ils le font, lorsqu’ils bâtissent
à partir de l'habitation et pensent pour l'habitation
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1
* jé &
Index des auteurs cités
4*8
IN D E X DES A U TEURS C tT É S
m m m
Adelaide {Auflralie) : 287. Forbach : 70.
Alexandrie : 7, 4 « , 427. Fribourg er. Brisgau : 268.
Atger : )«, 233.
Alfcld an der Lrine : 124. Gand : 163.
Altenbourg : a68. C iro r# : 210.
Amsterdam : 366. Glasgow : 13.
Anvers : 165. Grcenu-irh V illage : 369.
Aihinea : 3*. 262. Guise : 25, 142. 190.
Autun : 264.
Hampftead Garden Suburb : 29. 363 j
Babylone : 7, 426.
Bagnoli sur Cèze : j 3. Jersey City : 3B4, 388, 391 (1), 398. |
Bamberg : 268.
Barcclone : 235. Kar'«nihe : 224.
Berlin : 201, 324, 244, 338. Karnak : 403.
Beauvais : 2 j. Killarney : «55.
Birmingham : 7, 290.
Boston : 7 , 66, <67, 375, 376, 384. 3*8, La Tourttie : 333.
>9 ' <*). 591» 39&- Le Havre : 2 71. 275 (1), 357.
Bras.lia; 7, 53. 75. 3J 7. 3»«- Lctchworth : 42. 277. 290.
Bicscia : 267. Liverpool ; 18).
Brier : 39- Londrrt : 7, 10, 1 1 , «3, 23, jo , 1*0,
Briito! : 183. «7° . «73. «74. *«2 i 183. 194, 195,
Brooklyn : 372. 2 0 1,2 4 4 .3 2 1.12 8 3 3 3 4 .3 7 6 .4 12 .
Bruxelles : i. 163, 333. Los Angelds : 361, 383, 391 (1).
Buenos Ayres : 233. Lucerne : 150.
Lyon : 164, 209.
C h andiga< h : 7 . SS. *}>» >55. 557-
Cniw c : 210. Madrid : 366.
Chicago : 29, 231. M anchcilcc: 7, 13, 98, 185, 201.
Marseille : 1 1 , 39.
Delphe* : 262, Manhattan : 388. 389.
D ctu u : 32 (t). Montevideo : 233.
Douai : 135. M ontreal: 36.
Dumfcrlme : 345 (1). Mourenx : 53.
440
1
IN D E X D K S L IE U X C IT Ä S
A g ricu ltu re , A sso ciatio n a r e c l'indu*- Bm tm / : 3a (1). 33, 58. 39. 77, »*4,
trie : « to , aoa, 1 0 6 ; — dan» le* io o m 213, 218.
to u ristiqu e! : 3 6 3 : — et loisirs : 47, Béton : 33. 38. 39. 54, 5 5. 209.
3 1 0 . j n . 3 6 1. * 55. * 45. *47. 5j8.
Anarchisme, Doârine politique : 197, Bidonville : 581-383.
198.
A n th rop ologie, R ôle m éthodolo Campagne (cf. VUU), Utilisation pour
g i q u e ^ . 75,18 4 . le citadin : 134. 13 }, 174. 5e* .
Architecte, assimilé à l’urbamítc : 30, 307.
36, 7 ),a s S , »33, *40. *4 «. 54«. 549 Capitalisme : 30, }a, * i . 18 1, »88, 1 Î 9 .
Archirerture, américaine : 225. 297; 1 9 1 . §08.
— comme 'anRnfce : 177, *62, 402- Chatte d’ Athènes : 32. 34. 39. 50, 209,
4 0 7 ; — d e la circulation : 262, 305, * 34-
553 » .5 5-4; — du bu lld ozer : * 4 ; — C I.A .M . : 32, 39. jo, 67.
go th iq u e : I J J - l j » , 16 6 , 406, 407, Circulation ts-jli, 44,43, 4 8 ,6 1,114 ,
425 ; internationale : «1 (2), u 6 ; 241, 242, 287. zS8, 29*, 293, 303-
— m o b ile : 3 3 9 ; — m oderne : 16 0 , 5<»7. î« 9. »*0 554. 340. 574.
* 9 7 ; — o rgan iqu e : 3 0 3 ; — Cité-Jard:n : 2 1. 36. 4», 30. 3«. 63,
p o p u laire : 406, 4 5 2 ; — ratio n a 70. 220-223. 238. 243. 245. * 59.
l i s e : i i . f i . 7 7 . *97- 277-*«9. |6 l. 56|.
Art (»), plastiques : 22, 17, i | i , 159, Civique. Centre : 75, 212-2(5. 281,
164; Ville comme objet d ’art : 37, *9*. 555. 364.
160, lû t, 260 377. Classement (cf. ZcmJng), De la cir
Artisanat : 24, 164, 169, 17 1. culation : 18. 36. 122. l a j . 238,
Aiym itric : 23, 162, 163, 264-266, * 59. J ' J . 5*9. 5*°« 574; — de
*68. * 7 J, 36B. 369. 39}. l'espace : «7, ¿9. 96, 109, 2 tj-» i8 .
Atomisation ( c f . (M Û ), de la cité 2 36, 245 : —■* des fondions : 17. 36,
progressiste : 19. 40. 36t. »76. 415 : 39.5* (*). 9*. 9 6 ,10 2 ,10 3 ,10 9 , ! 10,
— de l’individu dans la grande 11 2 , 140. 209, 215-218, 233, 238,
ville : 18 3,4 14 . 245. 253 ; — de* quartiers : 36. 122,
Automobile : 53, 56, 48, 49 (t), 6t, 140; — des villes : 36, 96. 110 , 120,
236, a j a . J02, jo6, 307, 321 • 5«. *4?-
JW . JOJ. »77- C lim atisation : 34, 104, 113 . 114 . 1*5,
Autoroute : 7, 36, 47, 48, 247, 303, 1*6, 14a, 340.
»6». J « ï. J 78, 4 JO- Communauté, de la cité : 2 1. 45. 59.
Avant-garde : 3 1 , 33. 40. 52, 73, 338, 380; — culturelle : 74, tj6 , 157,
J16 . 164,169, 270, 271, 272. 2 7 7 .3*t ; —
ethnique : 67, 3&1 ; — spirituelle : ^
Banlieue : u , 23, 27 (2), 52. 61 (2). * 4 . 4 5 . 50. «6 1 , 1 7 » . * 7 * . * 7 7 . >0 *.
I 7 î * i 7 i » * ° 6 . 2 9 *. i 6 «*. 36 4 . » 6 j. 38«.
ÍN D EX A N A LY TIQ U E
IK D K X A N A L Y T ÏQ U H
Technologie : 47-48. 54, J 5 s., 61, 74, U rbaniste (cf. A rtb iM k ), — artiite :
80, 201*202, JO», J2I, ) j6 , 3 4 1 ,3 4 1 ; — d ém iurge : 4 1 , 8 1 ; - — spé
T em ps, T em poralité : 13 , 24, 25, 43, c i a l i s e : 30, 8o, 348, 352, 35 3 , 534.
58, 39, 60,63(0,64,73,77 (0,34#, U rtm Siudtts : 62.
35 * . 555 - 557 . j 85 -»* 7 , »$*• U to p ie : 15 , 1 6 , 2 3 , 2 3 , 3 0 , j t , 46, 3 9 ,
T erre : 4 7, 4 8 , 49 (2). ,6 5 » * * 7 , *77 7 j, 130 , 16 } , 16 9 , 18 9 , 19 0 , 19 1 ,
(t ). 279. 19 8 . 299. J04-306. 3 10 . 198 , 277, 19 *. J3 J, 347. 348,
311 . 4 * 1- 424 . 430 , 4 ) * . 4 Ç4 - »69.
T otalité, I-a ville com m e — : 2 1 , 1 2 ,
42, 164 , ¡6 6 . 17 3 , 262, 266, 2 9 1, Valeurs, logements et systèmes de :
37 », 379 , S“6 - 3 * * . 597 . 407 . 9 , 4 1 , 6 ) , 08 , 7 4 , 7 7 . 3 8 0 , 3 8 2 , 4 14 ,
T y p e (s), Am eublem ent — : 1 1 9 , 1 3 0 ,
2 3 7 ; Besoin* — : 16 , 1 7 , 4«, 1 1 8 , V ariété : 16 2 , 16 5 , 306, 307.
2 J 5. a î 6 ; Com m une — ! 18 , 1 0 1 , Verdure (cf. F j / w ü w t t ) : 1 7 , 33,
1 1 7 , 2 5 1* 2 3 6 ; i- jih lit t a n e n t hu 4 n. 13 . 44 . jo . 6 7 , 209, 2 4 1, 2 4 *,
m ain — : 18 . 34 ; Form es — : 38, 2 4 t. 24&, 27 5 . 2 8 1. 304. 315 . »62-
77, 1 6 1 , 16 2 , 2 2 6 ,2 2 7 ;H o m in e 361, 371-
i6 , 1 7 , 54 , 38, 9 1 , 1 1 8 , 2 3 3 , 236 , Verticalité : 5 3, 39, 40, 33 , 2 19 , 230,
4 1 0 s., 4 19 , 4 20 ; Idéal — : 13 ( 2 ) , 1 3 3 ( 0 . 2 4 }. 246, )oo, 302, 303,
* 7 . 34 . 77 . 2 1 5 , 2 18 . 244; O bjet
■ 57 . 2 j6 , 2 3 7 ; O rdre - : 1 7 ; Æ V4*'
V ille (cf. Cam^kisfit), — cam pagne :
V ille — : 37 , 6 a , 74, 204, 206, 227. 19 , 27, 189 . «98, 278, 37 6 ;
cosm ique : 3 j j — d o r to ir : *3 8 ;
U nité. — u rbanifticu e : 19 , 33 , 38. — m on du le : 306. 424. 4 2 5 . 4 * 7 :
40. 47 . 53 (*). * * 8 . * 50 . 2 3 1 , 232. N o u velles anglaises : 76, 2 77;
*5 3. J0 6 . J 09 . 3 >o. 39 *. 599 ; - ob jet : 38, J 7, i «, 7 *. J40, > 87: —
d'habitation : 38, 39, 75, 95 (4), o u til : 36, 2 4 1 ,4 2 8 ; — p ilo ta : 3 1 5 ;
n i , 234. 243, * 5° . 537 -, — pont : 55; — spoébcle : 36. 38;
U niversalité, — de l'urbanism e : 9 ; — — tou i : 241; — v c itiia lc . 35,
de* besoin» hum ains : 16 , 3 4 ,4 1, 9 1. , 253 (O . 5J8-
U niversel (les), F o r a i « — : 34, 409; V ille et cam pagne. Différence entre
Hom m e — : 26, 4 1 1 , 4 1 4 ; T ech : 28. I7<. 182, 189, 291. 360.
nique — : 339 377.425,426; Réconciliation de — :
U fbauism e, D éfinition : 8 ; Anti- 2,-jo, 2 )0 ,13 1, 278, 279 s.. 306, 307;
urbam&mc : 29, 46, 297, 4 2 1 ; — Suppression de la différence entre
ir t diachronique : 384, 383; Diffé — : 27. 2-i, 17 6 , 189.
rence entre — et pré-urbanism e : V italism e ; 2 3, 44, j «j , 16 3 , 199, 352,
30 ; — du couteau : 3 7 ; Significa 554 357*
tion de 1’ — : 74 — spatial : 55 ; É a ' - *• * f it '. * • f c i - j T \ + > > i i l
— souterrain : $6-57. 313 -3 2 0 . 330- Z o n in g : 1 7 . 67, 14 0 , 2 13 - 2 18 , 248,
33«- 356. 371.
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i. L E pr £ -u r b a n is m k p r o g r f s s is t e
III. L E P R E -U R U A N IS M E SA N S M O D E L E
1 . Friedrich F . n g c l s .......................
2. K arl M a r x ..................................................................................... 19*
}. Pierre Kropotkin?.............................................................. *97
4. N . Boukharine ct G . P rc o b ra je n sk y .................................... *04
IV . l ’ U R B A N ISM K P R O G R E S S IS T h
\
*
» ,
4. Charle*-£douatd jcanne^V'cIn^ * Corbusier.................... 233
j . Stanislas G u ftavo v itch $ t f c à w n i li n e ..................................... 25°
^ tÜ'‘ ••' r j -Abiijed •
V. LURBANlSMK CULTURALI STE
’ .... .
1. Camillo Sitte . . . ^ ••^17- 5^ ......................................... 2J9
2 . Ebenß&qt H o w a r d . .......................................... ........................... *77
3 . Raymond U n w i n .......................................................................... *9°
v i . l ’ u r b a n is m e n a t u r a l i s t a
V III. AI^rHROPOPOI.lS
n R M iN * o iix v r s . a r A K t v M is N ii — d .i . 4 * t r im . 1979. y ° SJ 28 i5 0 1 5 ) .
Sciences humaines