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Ingrid Chabbert - Lisa Blumen

Cette nuit, Ernest a entendu des grat-grat


et des crouc-crouc au-dessus de sa chambre.
Inquiet, il tente à plusieurs reprises d’en parler autour de lui,
mais personne ne l’écoute.
De retour de l’école, il décide de grimper sur le toit
afin d’élucider ce mystère.

Un crocodile sur mon toit

14,50 euros

978-2-917045-64-0
Cette nuit, Ernest n’a pas beaucoup dormi.
Il a été dérangé par des grat-grat
et des crouc-crouc qui venaient du toit.

Au petit déjeuner, il tente d’en parler à ses parents.


C’est quand même une affaire de la plus haute importance !
– La faute à un oiseau, répond son père sans lever
les yeux de son journal avec beaucoup de chiffres.
– Tu as sans doute fait un rêve, rétorque sa mère
en buvant sa onzième tasse de café.
Un peu inquiet de ces grat-grat et ces crouc-crouc,
Ernest décide de les ranger dans un petit coin
de sa tête pour ne plus y penser.
De toute façon, il doit finir de se préparer vite, vite, vite !

En un éclair, sa mère le dépose à l’école.


– Attends…, dit-il, que déjà elle saute dans sa voiture
et démarre en trombe.
Pendant la récréation, Ernest tombe
et s’écorche le genou.

De retour en classe, la maîtresse colle


un pansement à fleurs sur sa blessure et lui sourit.
– Attends…, dit le petit garçon, que déjà elle se lève
et lui tourne le dos pour accueillir les enfants
qui entrent dans la classe.
à la fin de la journée, Ernest voudrait raconter
son secret à sa meilleure amie, Amina.
Elle, c’est sûr, elle aura une explication.

– Hé attends…, dit-il, que déjà elle saute dans


les bras de son papa et lui fait un signe d'au revoir.
Arrivé chez lui, Ernest n’a ni envie de goûter,
ni envie de jouer dans sa chambre.
Il repense aux grat-grat et aux crouc-crouc,
là-haut, sur le toit. Ernest se fait du souci,
ces bruits sont quand même étranges.

Il fait le tour de la maison et trouve l’échelle qui n’a plus bougé


depuis le mois où son père a réparé la gouttière qui débordait.
Avant de grimper, il regarde à droite, puis à gauche
et serre le porte-bonheur qu’il garde toujours au fond de sa poche.
Tous ces barreaux, il en a le vertige.
Ernest tient bien l’échelle des deux mains. Quand enfin
il atteint le toit, il pousse un gros soupir de soulagement.

Mais, tout à coup, il ouvre les yeux comme des soucoupes :


qui se dresse, devant lui, tranquillement, buvant son thé ?

Un cro… un crocro… un crocodile !


L’animal lui sourit.
Il a quand même des dents drôlement pointues.
Mais Ernest lui sourit aussi,
car Ernest est un garçon très poli.
– Salut !
Ne sachant pas quoi faire, Ernest s’assoit
en face de lui et répond timidement,
car Ernest est un garçon vraiment très poli.
– Euh… salut !
Très vite rassuré, Ernest s’installe confortablement.
Ensemble, ils se mettent à discuter.
Le crocodile lui parle de ses marécages,
mais également de ses lointains cousins
et de son goût prononcé pour les bananes au vinaigre.
Ernest évoque sa vie, sa maquette de fusée et son amoureuse.

Après avoir partagé un paquet de bonbons acidulés,


ils regardent le soleil se mettre au lit.
Dans la maison, juste sous le toit,
l’heure du repas a sonné.
La mère d’Ernest cherche son fils.
Mais où se cache-il donc ?
Elle l’appelle, dans la maison, dans le jardin.

Elle les découvre, là haut, sur le toit.


Affolée, elle se met à pousser de grands cris,
qui ameutent les voisins.
Tous se tiennent en bas, autour de l’échelle,
les yeux fixés sur le toit…
Ernest comprend que c’est l’heure.
Il hésite mais se décide finalement à descendre du toit.
Son ami fait de même.
Il est temps pour le crocodile de rentrer.
Et de faire ses grat-grat et ses crouc-crouc ailleurs.
On appelle un taxi, on salut vaguement le crocodile, et de loin.
Mais au moment de monter dans la voiture, Ernest se jette dans ses bras.

– Attends…

Le crocodile se retourne et attend. Le jeune garçon lui fait un câlin


et le serre longuement dans ses bras avant de le regarder partir.
Le soir, au coucher, ses parents lui lurent à tour de rôle,
une histoire de crocodiles et de voyages en roulotte.
à la dernière page, Ernest s’apprêtait à éteindre
sa lampe de chevet lorsque ses parents lui murmurèrent :

– Attends…

Il attendit, en souriant, et ils lui firent le plus gros des câlins.


www.kilowatt.fr
Kilowatt éditions 2019
Loi n°49-956 du 16 juillet 1949 sur les publications
destinées à la jeunesse
isbn : 978-2-917045-64-0 • Dépôt légal : mars 2019
imprimé dans l’U.E.

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