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UNIVERSITE SIDI MOHAMED BEN ABDELLAH

FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES


DEPARTEMENT DE GENIE MECANIQUE

Master GMPR

FIABILITÉ DES MATÉRIAUX

Introduction
MISE EN CONTEXTE:
Le développement des sociétés industrielles exige d’économiser les matières premières
en prolongeant la durée de vie des pièces et diminuer les risques d’accident dont les
conséquences sont de plus en plus catastrophiques au fur et à mesure qu’augmentent les
dimensions des constructions ou que les conditions d’utilisation requièrent une haute
performance.

OBJECTIFS GÉNÉRAUX D'APPRENTISSAGE

Ce cours traite des processus de dégradation des matériaux et aborde les notions
théoriques et appliquées des problèmes de défaillance d’origine mécanique ou physico-
chimique, afin de faire:
 un choix rationnel des matériaux,
 d’apporter des solutions optimales pour la conception et la production,
 de minimiser la dégradation,
 de prévoir et de prolonger la durée de vie des structures et des pièces
mécaniques.
Thèmes abordés:
 Introduction à l’analyse des défaillances
 Modes de rupture
 Rappel sur l’élasticité et la rupture ductile
 Rupture brutale, ténacité et fatigue
 Déformation et rupture par fluage
 Oxydation et corrosion
 Frottement, abrasion et usure

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
À la fin du cours, l’étudiante ou l’étudiant devrait être capable de :
1. Déterminer, à partir d’aspects morphologiques de défaillances d’organes
mécaniques, les modes de rupture en cause (ductile, fragile, par fatigue, sous choc, etc.).

1
2. Interpréter les processus physico-chimiques lors d’analyses morphologiques de
différentes classes de matériaux.
3. Prévoir la durée de vie des pièces mécaniques selon les conditions d'utilisation en
service.
4. Choisir une méthode de prévention de la dégradation et de la défaillance de
différents matériaux.
5. Reconnaître l’influence de l’environnement sur les causes de défaillances.
6. Prédire l’influence de la microstructure des matériaux sur leur performance.
7. Appliquer les notions avancées de la mécanique de rupture dans la conception et
le choix des matériaux.

DESCRIPTION DÉTAILLÉE
I Introduction
Introduction à l’analyse de défaillance.
Modes de rupture.
II Rappel sur l’élasticité et la rupture ductile
Caractérisation des propriétés mécaniques
Modification des propriétés
Durcissement
Transition ductile fragile
Nuance des aciers
III Rupture brutale, ténacité et fatigue
Rupture brutale et énergie de rupture
Micromécanismes de la rupture brutale
Rupture par fatigue
Mécanique de la rupture
Étude de cas en rupture brutale et fatigue
IV Déformation et rupture par fluage
Fluage et rupture par fluage
Théorie cinétique de la diffusion
Mécanismes de fluage
Étude de cas en fluage
V Oxydation et corrosion
Oxydation des matériaux.
Étude de cas en oxydation sèche
Corrosion aqueuse des matériaux
Étude de cas en corrosion.
VI Frottement, abrasion et usure
Frottement et usure.
Étude de cas en frottement et usure.
FIABILITÉ DES MATÉRIAUX
• La conception et l’utilisation des machines, des véhicules et des
structures d’une façon sécuritaire, fiable et à faible coût requiert :
a) un choix optimal des matériaux

2
b) une assurance que les structures ne subissent pas une dégradation ou des
ruptures durant leur de durée de vie
• Les désastres en ingénierie sont fréquemment causés par une mauvaise
utilisation des matériaux:
 usage inapproprié des matériaux par l’ingénieur
 mauvaise compréhension des propriétés des matériaux utilisés
• Un ingénieur professionnel doit choisir les matériaux qui satisfont :
 Le design et des coûts moindres,
 une résistance élevée,
 une durabilité élevée.
Il est crucial pour l’ingénieur de comprendre les propriétés des matériaux et leurs
limitations en relation avec les conditions de leur utilisation et de l’environnement.
Ce cours insiste sur les limitations des matériaux afin d’éviter les erreurs qui amènent à
des situations catastrophiques et à des tragédies

Définition : FIABILITÉ
Capacité d’un appareil, d’un système à fonctionner sans défaillance dans des conditions
spécifiques et à l’intérieur d’une période de temps donnée.
Il ne faut pas confondre la fiabilité (fonction du temps) et le contrôle de qualité (fonction
statistique)
• La fiabilité des matériaux soulève des questions sur :
– La résistance et la durabilité
– Les facteurs externes (types de sollicitations, environnement)
– La quantification de la sécurité et son évolution dans le futur
– Les conséquences d’une rupture sur la sécurité
– L’évaluation de la probabilité d’une rupture (ex. fatigue)

Exemple de paramètres influençant le comportement des matériaux : temps,


température.
Interactions entre les sollicitations mécaniques, le temps, la température et le matériau.

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Modes de rupture
Définition:
Une rupture mécanique est définie comme tout changement de dimensions, de
forme ou de propriétés d’une structure, machine ou pièce qui la rend incapable de
remplir la fonction requise de façon satisfaisante
Classification d’une rupture
1) Le comment de la manifestation de la rupture
2) Les facteurs favorisant la rupture
3) La région de la rupture
Manifestation de la rupture
• Déformation élastique ( Peut induire des perturbations dans le fonctionnement)

4
• Déformation plastique (Initiation et coalescence de cavités internes qui se propagent
jusqu’à la rupture finale de la pièce)
• Rupture ou fracture
• Changement du matériau (Métallurgique, chimique, nucleaire….)
Agents favorisant la rupture

Région de la rupture
• Interne (sub-surface)
• Surface

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Section 1: LES PROPRIÉTÉS MÉCANIQUES

Comportement des matériaux et échelle des tailles

 La performance mécanique d’une structure est en relation directe avec la


microstructure et la morphologie à l’échelle atomique

 Le comportement d'une machine, d’un véhicule ou de la structure est expliqué par le


comportement de ses composants

Prédiction de la performance
 Intégrité des structures: Les matériaux ne devront pas subir des déformations
excessives et pas de rupture

 Les propriétés mécaniques (monotones) des matériaux sont déterminées par différents
essais:Tension, compression, flexion, dureté,..

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Caractérisation des propriétés mécaniques
Les diagrammes contraintes – déformations σ= f(ε), sont produites à partir des valeurs de
la charge F = f(δl) prises en fonction de l’allongement (δl) ainsi que de la longueur initiale (lo)
et la section initiale (So).

En général, on observe trois types de comportements :

a) Le comportement élastique linéaire

La rupture du matériau se produit alors que le matériau subit des déformations élastiques.

• le comportement est défini par la loi de Hooke

• Tous les solides le suivent aux petites déformations (inférieures à 0.1% ou 0.001)

Exemples des matériaux ayant des comportements fragiles :fontes, verres, céramiques,
béton, fibres de verre et de carbone

b) Le comportement élastique non linéaire

La déformation plastique n’est pas proportionnelle à la charge qui la provoque Exemple


des caoutchoucs (de l’ordre de 5)

c) Le comportement anaélastique

La courbe de charge ne suit pas exactement la courbe de décharge, et de l’énergie est


dissipée au cours d’un cycle de contrainte (aire hachurée)

Exemple: Les polymères ou les métaux mous (plomb), Effet bénéfique: amortissement des
vibrations ou du bruit

7
Comportement non-élastique (plastique)

Pour les matériaux ayant ce type de comportement, presque tous lorsque déformés au-delà
de 0,001 (0,1%) subissent un phénomène irréversible. Soit une déformation plastique qui
change leur forme de façon permanente

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• Contrainte vraie :

σ = P/A A = section instantanée ou σ =k εn k = coefficient de résistance

n = coefficient d’écrouissage

• Deformation vraie:

ε = ln (L/L0) = ln (Ao/A)

Def. plast. V=V0=S0L0=SL

9
10
11
Limite d’élasticité des matériaux ductiles

Glissement cristallographique

La déformation plastique des matériaux cristallins ductiles est due à un glissement


irréversible de certains plans, les uns par rapport aux autres.

Les plans de glissement sont les plans de plus forte densité atomique. Dans ces plans, la
direction de glissement est la direction cristallographique de plus grande densité atomique.

(*) Système de glissement = combinaison d’un plan de glissement et d’une direction de


glissement situé dans ce plan.

Le nombre de systèmes de glissement possibles → indica on de ductilité.

4.2.2 Cission critique théorique de glissement

Le glissement cristallographique des matériaux ductiles est du à un cisaillement qui se


produit sur certain plans bien définis.Il faut considérer la composante tangentielle de la
contrainte nominale

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La composante tangentielle de la contrainte est la cission qui agit dans le plan de glissement
et selon la direction de glissement. La cission est déterminée par la relation:

avec τ= composante de F/S sur le plan de glissement Facteur de Schmid

• Pour un polycristal, il y a toujours des grains favorablement orientés tel que θ =χ =


450

• Le facteur de Schmid est maximal et égal à 0,5

La cission critique passage élastique plastique)

Cission critique (premiers glissements)= ½ limite d’élasticité

13
Limite élastique en cisaillement

• En réalité la cission critique expérimentale est beaucoup plus faible que la valeur
théorique calculée à partir du modèle du ressort ou du modèle électrostatique
τexperimental < τth

Métal Module G τth τexperimental

(Mpa) dans (MPa) (MPa)


direction de
glissement

Al 24400 4800 0.79

Ag 25000 5000 0.37

Cu 40700 8000 0.49

Explication de l’écart entre valeurs théoriques et expérimentales

Défauts à une dimension (défauts linéaire)

1. Dislocation coin : Est la ligne sur laquelle se termine un plan atomique à l’intérieur du
cristal. Conséquences : Déformation du cristal au voisinage de la dislocation.

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La dislocation est caractérisé par son vecteur de BURGER b Le vecteur de Burger d’une
dislocation coin est perpendiculaire à la ligne de dislocation.

2. Dislocation vis

Résultat d’un cisaillement du réseau, parallèlement à la ligne de dislocation

Le vecteur de Berger est parallèle a la ligne de dislocation.

Dislocations et limite d’élasticité

• La présence de défauts dans le réseau cristallin d’un métal expliquerait pourquoi la


valeur expérimentale est faible par rapport à la valeur théorique. Ces défauts sont
les dislocations

• Les dislocations peuvent se déplacer sous l’effet d’une cission beaucoup plus faible
que la cission théorique nécessaire pour produire un cisaillement absolu.

• τ* : cission critique pour que les dislocations se déplacent → limite d’élas cité Re

• Pour que la déformation plastique se poursuive, il faut que la cission augmente =)


phénomène de consolidation

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Instabilité plastique dans le cas des polymères

Le polyéthylène présente une striction qui ne conduit pas à la rupture

Cet étrange comportement est du à l’alignement des chaînes polymériques.

Conséquence: les polymères étirés dans le domaine de la striction, sont plus résistant que
les polymères non étirés

S’il existe des discontinuités dans la courbe (comme c’est le cas pour certains aciers) on
utilise la limite inférieure pour évaluer Re.

Le col stable est appelé bande de Luders, se forme et se propage sans conduire à la
rupture

Les atomes de carbone migrent vers les dislocations coins.


Elles forment des nuages de Cottrell. Les dislocations sont alors ancrées et difficiles à
déplacer.

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Les propriétés chimiques des matériaux

Plan
Propriétés des matériaux
A- Miscibilité totale
B- Miscibilité partielle
C- Diagrammes complexes
Definitions
* Les matériaux utilisés sont rarement des corps purs- ex.: alliages, acier, etc.

* Composant - corps chimiquement pur (Tf définie) ex.: élément simple (Fe, Cu, Al,
C, etc.) composés de proportions fixes (NaCl. Al2O3, etc.)

* Phase - régions homogènes d’un corps caractérisée par une structure et un


arrangement atomique identique - ex.: H2O à 0°C; H2O + alcool

Constituant: phases mélangées mais non confondues - ex.: l’eutectique

* Diagramme d’équilibre - sert à représenter les domaines de stabilité des phases en


fonction de plusieurs variables :>>> la température >>> la composition (%
massique)>>> la pression obtenue par des changements lents

Permet de représenter les domaines de stabilité des phases et les conditions


d’équilibre entre plusieurs phases

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A. Miscibilité totale

Systeme binaire

Miscibilité = formation d’un mélange parfaitement homogène. Donc une miscibilité


totale à l’état solide signifie que, lorsque le système est solidifié, il ne reste qu’une
seule phase en présence.

À une température donnée, la composition des phases en équilibre est donnée par
les intersections de l’isotherme avec le liquidus et le solidus. Donc à i, pour un
alliage ayant une composition C0, la phase solide a une composition CS tandis que la
phase liquide a une composition CL

* Solidification d’un corps pur - elle s’effectue à température constante ex.:Cu ®


1083°C Ni ® 1453°C

* Solidification d’un mélange

* - elle s’effectue sur un intervalle de température ex.: Mélange 50% Cu 50% Ni


entre 1320°C et 1230°C

* Solidification d’un mélange

- elle s’effectue sur un intervalle de température ex.: Mélange 50% Cu 50% Ni


entre 1320°C et 1230°C

18
Suivant la loi de la conservation de la masse et la règle des bras de levier (valide pour
les domaines biphasés des diagrammes binaires), il est possible de calculer les
proportions relatives de chacune des phases.

- analogie avec une balance

Pour garder l’équilibre,

åF=0® f L + fS = 1

åM=0 ® f L lL = f S lS

ou, lS = CO - CS lL = CL - CO

Nous obtenons donc par substitution:

19
Donc, en résumé, le diagramme d’équilibre donne une représentation graphique du
domaine de stabilité des phases.

Dans un domaine biphasé, il donne...

(a) les phases en présence (L, S)

(b) la composition de chacune des phases en équilibre à une température donnée

(c) la proportion des phases en présence dans le cas d’un alliage de composition C0

Règle générale, pour que deux composants soient entièrement miscibles à l’état
solide, quatre conditions doivent être remplies:

(a) différences de diamètres atomiques inférieures à 15%

(b) mêmes structures cristallines

(c) valences égales

(d) électronégativités semblables

B. Miscibilité partielle

Si les règles de miscibilité ne sont pas entièrement satisfaites, on aura une miscibilité
partielle ou encore la formation de composés intermédiaires.

20
Transformations eutectiques :Diagramme plomb - étain

- à l’état liquide, miscibilité complète

- à l’état solide, solubilité maximale à 183°C Sn dans Pb : 18% Sn ® Pb dans Sn :


2,5% Pb

Point eutectique (E)

à ce point, trois phases sont en équilibre à 183°C; degré de liberté nul :

1 phase liquide (62% Sn),

2 phases solides : a (18% Sn) b (97,5% Sn)

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Solidification d’alliages de différentes compositions (a) composition eutectique C = CE
= 62% Sn

Eutectique (CE = 62 % Sn), Hypoeutectique (18 % Sn < C < 62 % Sn) , Hypereutectique


(62 % Sn < C < 97,5)

(b) composition hors eutectique

Si C < CE : hypoeutectique

siC > CE : hypereutectique

ex.: alliage hypoeutectique 30% Sn

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(b) composition hors eutectique (suite)

Résumé et microstructure

(c) composition d’un alliage monophasé ex.: Sn < 18%

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Diagramme fer-carbone

Ferrite (phase a) - solution solide de C (max 0,02%) dans le fer de structure cubique
centrée

Austénite (phase g) - solution solide de C (max 2,1%) dans le fer de structure


cubique à faces centrée

Cémentite - carbure de fer Fe3C (max 6,68% C)

Perlite - mélange «eutectoïde» de lamelles de ferrite et de cémentite créé par la


décomposition de l’austénite (0,8% C)

Transformations allotropiques    

Transformations eutectiques L  + Fe3C

Transformations péritectique L +  

Transformations eutectoïde    + Fe3C

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Perlite : mélange «eutectoïde» de lamelles de ferrite et de cémentite créé par la
décomposition de l’austénite (0,8% C) - c'est un constituant.

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RUPTURE DES MATÉRIAUX

• Définition

• Séquences d’investigation des ruptures

• Analyse des conditions de rupture

• Principes de la mécanique de rupture

• Ténacité

Approche pour l’analyse de rupture


Une rupture mécanique est définie comme tout changement de dimensions, de forme ou

de propriétés d’une structure, machine ou pièce qui la rend incapable de remplir la


fonction requise de façon satisfaisante.

L’analyse des ruptures dépend de plusieurs facteurs, qui sont inter reliés.
L’expert devra analyser tous ces facteurs afin de déterminer la source de rupture.

L’analyse devra examiner et évaluer toute l’information recueillie afin d’établir des
hypothèses sur l’enchaînement des événements qui ont emmené à la rupture

Objectif: L’analyse des ruptures a pour objectif: d’assurer et de maintenir la fiabilité des
pièces à long terme

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Séquences d’investigation

1) Collection des données et sélection des débris(échantillons)

Séquence logique des événements:

Collection des débris, entrevue, photographie, identification, etc..

Comparaison avec les pièces saines, historique de la pièce, environnement, chargement.

Examen préliminaire des parties endommagés (examen visuel)

Inspection visuelle: peinture, corrosion, texture, condition de service, zones de rupture

2) Essais non destructifs: Détermination des ruptures secondaires

Liquide pénétrant (localisation des fissures de surfaces)

Techniques magnétiques: matériaux ferreux (dépôt d’un conducteur pour matériaux non
ferreux)

Ultrasons: ondes à hautes fréquences

Radiographie (rayon X permet de déterminer les fissures internes)

Diffraction (détermination des contraintes résiduelles)

3) Caractérisation mécaniques

Dureté: traitements thermiques, condition de fabrication, résistance en tension,


carburation et décarburation, vieillissement (overheating)

Tension: Résistance, énergie de rupture, limite d’élasticité, déformation à la rupture

Impact: Ténacité . Tests réalisés en fonction de la disponibilité des matériaux.

4) Sélection des échantillons et conservation

Éviter l’oxydation des échantillons et les réactions chimiques

Éviter d’endommager les pièces mécaniquement

Éviter les frottement entre les pièces endommagés, confusion de l’analyse.

Nettoyage des surfaces: nettoyage à sec, réplique en plastique (dépôt de surface)

Découpe des échantillons

5) Examen macroscopique

Microscopie optique (X12, X20, X100, X200)

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Orientation des fissures, état de surface, rupture par cisaillement, rupture en tension,
direction des lignes de rupture

6) Examen microscopique

Microscopie (X1000..), microscopie électronique (Dépôt d’un conducteur, ex. or)

7) Analyse métallographique

Microstructure, inclusions, ségrégation, taille des grains, décarburation, traitement


thermique, technique de fabrication

8) Détermination des modes de ruptures

À ce stade il faut poser la question: qu’est ce qui s’est passé? Identification des modes de
rupture : Déformation : tension, torsion, compression, ou une combinaison, Single
overload (surcharge qui emmène à la rupture), Rupture ductile

Rupture fragile (plus difficile): Fatigue, rupture intergranulaire, concentration des


contraintes, fragilisation, hydrogène, fluage, surcharge.

9) Analyse chimique: Identification des produits corrosifs ou autres

10) Mécanique de la rupture

Détermination de modèle de rupture, propagation des fissures, mode I, mode II, mode III,
calcul des facteurs d’intensité des contraintes

Objectif: prédiction des causes de ruptures, des tailles des fissures, analyse de la fiabilité
des structures

11) Simulation des conditions: Essais de simulation des conditions de chargement

12) Rapport : Conclusions, causes probables, recommandations et suivi des


recommandations (Design, fabrication, matériau, contrôle de qualité…)

Liste des points à traiter lors d’une enquête

• Surface de rupture : Modes de rupture, origine, direction,nombre de sources,


corrosion,direction des contraintes.

• Surface des pièces : Marques, présence de déformation et des fissures, usure,


corrosion, abrasion, fatigue, impact.

• Géométrie et design: Présence de discontinuités, concentration des contraintes,


trou, marques de fabrication, filets, pièce rigide ou flexible, assemblage mécanique,
soudure, dimensions et tolérances dimensionnelles.

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• Fabrication: Discontinuité interne, retassures, concentrations des contraintes,
inclusions, microstructure, écrouissage, traitement thermique adéquat.

• Propriétés du matériau: Mécaniques, limites autorisées, propriétés physiques:


expansion thermique, densité, température de fusion, conductivité électrique et
thermique.

• Relation contraintes résiduelles et contraintes appliquées

• Pièces adjacentes et assemblage

• Conditions d’utilisation: surcharge, overspeed, utilisation de la pièce en dehors de


ses limites, entretien, lubrification, endurance.

• Environnement

Rupture brutale et ténacité


Introduction: Parfois des structures convenablement conçues périssent de façon
catastrophique par rupture brutale

La rupture brutale est causée par la croissance, à la vitesse du son dans le matériau, de
fissures préexistentes qui soudainement deviennent instables.

Question: pourquoi ce comportement? Deux modes de rupture des matériaux:

la rupture ductile et la rupture fragile

• Matériaux ductiles: importante déformation plastique, assortie d’une énergie


d’absorption élevée, avant de se rompre. Déroulement assez lent. Fissure stable

• Matériaux fragiles: déformation plastique légère ou nulle et une énergie


d’absorption faible. Fissures se propagent très rapidement. Fissures instables

• Toute rupture se déroule en deux étapes: formation et propagation d’une fissure


lorsque une contrainte est appliquée

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Processus de la rupture ductile

a) Début de striction

b) Formation de petites cavités (microvides) dans la section transversale

c) Coalescence des cavités formant une fissure elliptique perpendiculaire à l’axe de


traction

d) Propagation rapide de la fissure sur le périmètre et rupture par cisaillement selon


un angle de 45o par rapport à la direction de traction

Apparence: irrégulière et fibreuse de la région centrale due à la déformation


plastique

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Rupture fragile
• La rupture survient sans déformation notable et à la suite de la propagation rapide
d’une fissure

• La direction de la propagation est perpendiculaire à la contrainte

• Surface de rupture relativement unie, généralement lisse et luisante

• Certaines surfaces d’acier est formee d’une suite de chevrons en V près du centre de
la section transversale et s’orientent vers le point d’amorce de la rupture

D’autre surfaces presentent des lignes ou crêtes qui rayonnent en éventail vers et a partir
du point d’amorce

31
• Plupart des matériaux cristallins, la propagation de fissure prend forme par bris
successifs et répétés des liaisons atomiques dans les plans cristallographique, appele
Clivage, et qui est une rupture transgranulaire: fissures traversent les grains (aTrans)

a l’échelle macroscopique la surface de rupture possède une texture granulaire ou a


facettes et l’aspect microscopique est illustre en (a)

Certains alliages la rupture se propage le long des joints de grainset entrainent une rupture
intergranulaire laissant voir caractere tridimensionnel des grains (b)

La rupture fragile des matériaux amorphe (verre, céramiques) engendre une surface
luisante et lisse

32
Principes de la mécanique de la rupture
• Champ d’études axé sur la quantification des rapports entre

• les propriétés des matériaux,

• l’ampleur des contraintes,

• la présence des défauts propices à l’apparition d’une fissure et

• les mécanismes de propagation de cette dernière

Concentration de contrainte: Valeur de la contrainte max en tête de fissure Avec a=


longueur d’une fissure, r= rayon de courbure à l’extrémité de la fissure
1/ 2
 a 
 max   o 1  2  
  r  

1/ 2 1/ 2
a  a
33max  2 o   K t  max  2 
r o r
Si la fissure est longue et r est faible

Théorie de la rupture fragile de Griffith

Selon Griffith, pour qu’une fissure se propage dans un matériau, il faut que les deux
conditions suivantes soit simultanément satisfaites:

a) Condition énergétique: Lorsqu’une fissure s’ouvre, les liaisons situées dans la zone
ombrée ne sont plus soumises à la contrainte appliquée  énergie élastique libérée,
Wél=2лa2σ2/E

34
b) Condition mécanique:

Un mécanisme doit permettre la rupture locale du matériau à la racine de la fissure


pour qu’elle se propage.

En tête de fissure, il faut que la contrainte soit au moins égale a la résistance à la


traction Rm du matériau

1/ 2
 a 
 max   a 1  2    Rm  2 a ( ar )1/ 2
  r   35
Si ces deux conditions sont satisfaites, il y aura propagation de fissure

Condition mécanique généralement vérifiée en cas de fissure

Matériaux ductiles

Dans un matériau ductile, une déformation plastique locale apparaît en tête de fissure, il
faut donc fournir un travail de déformation plastique.

La plastification en tête de fissure fait en sorte que le rayon de courbure r devient grand et
Kt diminue , donc il faut une contrainte externe élevée pour satisfaire la condition
mécanique:
1/ 2
 2 E  s  p 
   c     1/ 2
 a  a 
 max   a 1  2    Rm
 s  Energie   surface   r  
 p  Energie 
 plastique

Taux critique de libération de l’énergie de déformation.

• Irwin a développé un autre concept purement énergétique et dont le parametre


G(Taux de resttitution d’energie) est facile à mesurer et qui a la même expression
que 2(γs+γp) ds la théorie de Griffith:

Pmax étant la charge maximale, la rigidité M=P/déplacement

• Condition de rupture rapide:


U  2a
lorsque G atteint la valeur critique GC G   2 s   p 
a E
• Une fissure se propage lorsque le terme de gauche (paramètres extrinsèques) atteint
le terme de droite (paramètres intrinsèques)

 a  EG

Analyse des contraintes

En mécanique de la rupture il est important d’examiner la répartition des contraintes au


voisinage de l’extrémité d’une fissure qui se propage

Une charge agit sur une fissure selon trois modes fondamentaux:

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• En mode I, les contraintes de tension suivant x et y et la scission varient en fonction
de la distance radiale r et l’angle Ө.

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K= facteur d’intensité des contraintes qui definit l’amplitude de la singularite du bout de
fissure et dont la determination permet de connaître contraintes deformations , et les
deplacements en fonction de r et θ

Pour que K soit utile il serait judicieux de l’exprimer en fonction de la contrainte appliquée
et de la géométrie K a été défini pour plusieurs simples géométries et sollicitations

Y: paramètre sans dimension qui varie selon la taille et la géométrie de la fissure et de


l’éprouvette ((MPa (m)1/2). Pour une plaque infinie de fissure interne 2a, Y=1

Remarque: K= (EG)1/2 pour Y=1

• Quand r est très faible il y a plastification du bout de la fissure

• Si la charge est appliquée suivant Oy, la zone plastique développe εyp >0

et tend à développer à volume constant εxp et εzp <0

• σx tend à réduire cette contraction suivant ox

• εzp est contrecarrée par une contrainte induite σz=ν(σx+σy) résultant de l’action de la
zone élastique qui entoure la zone plastique au cœur de la plaque (état de
déformations planes)

• Alors qu’aux extrémités libres σz est nulle et on est en état de contraintes planes

38
• Si la plaque est mince, alors la contrainte suivant oz est nulle: Contraintes planes

• Si la plaque est relativement épaisse σz=ν(σx+σy), déformations planes car la


déformation suivant oz est nulle

A) État de contraintes planes:

Si l’épaisseur (B ou e)de la pièce fissurée est faible par rapport à la dimension a de la


fissure État de contrainte:

Ces conditions définissent un état de contraintes planes: état pour lequel la déformation
plastique en tête de fissure se fait dans des plans inclinés approximativement à 45o par
rapport au plan de la fissure et par rapport au front de la fissure

Le plan général de rupture se fait alors en biseau, phénomène appelé rupture en sifflet.

39
B) État de déformations planes: Interprétation:

De nombreuses valeur de K sont possibles. Mais KIC prend une valeur unique et représente,
l’ampleur de la contrainte et les dimensions du défaut rendant possible une rupture fragile

Il a été vérifié expérimentalement que dans le cas de déformation plane, l’épaisseur:

40
K IC
e  2 ,5 ( 2
R e 0 .2
• Dans le cas ou l’épaisseur n’est pas assez élevée et pour satisfaire le critère, on peut
estimer Kc par: 4 1/ 2
 1.4  K  
K c  K Ic 1  2  Ic  
 e   y  
 

Exemple: Soit deux feuilles , A et Z, d’un acier 4340, dont chacune a subit un traitement
thermique différent:Matériau A: Re0.2= 860 MPa, KIC= 98.9MPa√m, Matériau Z: Re0.2= 1515

MPa, KIC= 60.4MPa√m

1) Pour chaque alliage, déterminez s’il s’agit des conditions propres à une déformation
plane lorsque la feuille a une épaisseur de 10mm. On vérifie la relation

Feuille A: K IC
e  2,5( 2  2,5( 98,9MPa m
2  0,033m  33mm
Re 0.2 860MPa

Le matériau A ne vérifie pas la condition de déformation plane, il s’agit de contrainte plane


60,4MPa m
Feuille B: e  2,5( 2  0,004m  4mm
1515MPa
La valeur est inférieure à l’épaisseur réelle de la plaque. Condition de déformation plane.

Facteur critique d’intensité des contraintes

41
Puisque les contraintes dans le voisinage de la racine d’une fissure peuvent être
déterminées à l’aide du facteur d’intensité de contrainte, il existe une valeur critique de K
pouvant servir à circonscrire les conditions d’une rupture fragile.

Cette valeur de K est appelée Ténacité et porte le nom de facteur d’intensité de contrainte
Kc et peut être définie par: K  Y ( a / w) a MPa m
c c  

Zone plastique en fond de fissure

En prenant, à θ=0, σe=Re ( on obtient ry≈K2/(2лR2e) en Contraintes planes ry≈K2/(6лR2e) en


déformations planes Pour θ quelconque la zone plastique a la forme suivante

Zone plastique en fond de fissure

42
Application de la mécanique de la rupture en conception (Méthode

Contexte: Les réservoirs sous pression sont conçus pour se déformer ou fuir avant de
casser, pour des raisons de sécurité.

Petits réservoirs (aérosol, cannette,..) :

Conception: autoriser la plasticité à une pression encore trop basse pour provoquer
propagation de fissure(plasticité avant rupture)

La distorsion provoquée par la plasticité est facile à détecter et la pression peut être libérée
de façon sure. Ceci n’esp pas possible avec grand réservoirs

Grands réservoir sous pression :

Dans ce cas , la sécurité consiste à s’assurer que la plus petite fissure susceptible de se
propager de façon instable a une longueur supérieure à l’épaisseur (Fuite avant rupture)
(K(a=t)<KIC

La fuite est facilement détectable, et libère la pression graduellement , donc en toute


sécurité

43
44
Grands reservoirs:

Détection des fissures: Difficiles à réaliser

En plus les fissures peuvent se propager lentement par effet de la corrosion et de la fatigue,
si bien qu’un seul examen à la mise en service n’est pas suffisant.

La sécurité peut être assurée en s’arrangeant qu’une fissure critique ( aC)qui provoque la
rupture brutale soit supérieure a t .La fissure traverse l’épaisseur entière sans rupture
brutale.

L’épaisseur de la paroi est choisie pour que le réservoir puisse résister sans se déformer
plastiquement

Pour résister à une pression maximale en toute sécurité , il faut choisir un matériau avec
une grande valeur de M2

Le plomb a un M2 elevee car son σy tres faible mais pour resister a def plas on doit avoir un
t elevee.

La paroi la plus fine est celle construite avec le matériau le plus résistant, on maximise
également la relation:

45
RUPTURE PAR FATIGUE

• Introduction et définitions

• Courbes de fatigues

• Amorçage et propagation des fissures

• Vitesse de fissuration

• Facteurs d’incidence sur la durée de vie en fatigue

• Effet de l’environnement
Forme de défaillance qui se produit dans les structures ( pont, Aéronefs, pièce de
machine,etc..) subissant des contraintes dynamiques et variables.

• La fatigue se manifeste même si la contrainte est nettement inférieure à Re, Rm.

• La fatigue est responsable de près de 70% à 90% des ruptures structurelles.

• La défaillance découle de l’amorçage et de la propagation de fissures, et engendre


le plus souvent une surface de rupture perpendiculaire à la direction de la contrainte de
traction appliquée

En général, les fissures peuvent se former et croître lentement sous des contraintes ou des
déformations variables, ou soit que l’environnement de la structure soit corrosif.

Généralement: la rupture par fatigue est relativement commune dans les structures
aéronautiques

Par contre, la rupture brutale des pièces structurelles n’est pas commune

Objectif:

• Il faut comprendre comment la rupture en fatigue émerge

• Comment prévoir la rupture en fatigue

• Comment concevoir les pièces pour éviter la rupture en fatigue

46
Contraintes cycliques de fatigue
Définition
Des charges variables peuvent provoquer la rupture d’un matériau.
Un point à la surface est soumis périodiquement à la tension-compression (figure)

Tension

Compression

La contrainte appliquée au point d’entaille de la figure est


σ= 10.18 xL xF/d3 AvecL= longueur, F= Force appliquée
d= diamètre à l’entaille
Caractéristiques des variables
contrainte moyenne statique
σm= ½(σmax + σmin)
amplitude des contraintes
σa= ½(σmax -σmin)
variation des contraintes
Δσ= (σmax - σmin)= 2σa=σr
rapport des contraintes
R= σmin /σmax
A= rapport d’amplitude= σa/ σm = (1-R)/(1+R)

47
Caractéristiques des essais

Contraintes alternées symétriques


σm= 0, R= -1, σmin= -σmax

Contraintes répétées Asymétriques


0 < σm< σa, -1<R<0

σm= σa, R=0


Contraintes ondulées

σm> σa, 0<R<1

Contraintes aléatoires

48
Selon l’amplitude de la contrainte, ou selon la déformation due à cette contrainte, on peut
définir deux grands domaines;
Fatigue-endurance :
L’amplitude de la déformation est faible (déformation élastique)
La durée de vie de la pièce, nombre de cycle nécessaire pour entraîner la
rupture du matériau, est N > 103 cycles
Fatigue-plastique : (Oligocyclique)
À chaque cycle la contrainte provoque une déformation plastique;
la durée de vie de la pièce est plus courte; N < 103

49
Courbe d’endurance: σa= f(N)
Courbe de Wohler ou (S-N)
ou on distingue 3 zones :
zone de fatigue oligocyclique (plastique)
N < 103 cycles.
zone de fatigue
103 < N < 106 cycles pour métaux ferreux (vie finie)
103 < N <5 108 cycles pour métaux non ferreux
zone d’endurance illimitée (zone de sécurité)
N >106(sous de faible amplitudes de contrainte,
la rupture ne se produit pas, meme pour N>107).

Expressions analytiques de la durée de vie

I) Cas de fatigue à grand nombre de cycle de matériaux sans fissure préexistante

A) Approche en contrainte: la rupture est contrôlée par l’initiation

Avec σmax, (σmin) < Re On établit une loi expérimentale: Loi de Basquin

50
B) Approche en déformation (fatigue olygocyclique):

Chaque cycle conduit à une déformation plastique, durant les essais on contrôle l’amplitude
de la déformation plastique

Avec σmax ou (σmin) > Re, la loi de Basquin ne s’applique pas On établit une loi
expérimentale: Loi de Manson-Coffin

N.B Ces deux lois décrivent le nombre de cycle à

la rupture des pièces non fissurées avec amplitude des contraintes constante autour d’une
valeur moyenne nulle

C) Influence de la contrainte moyenne: (σm #0 )

Le nombre de cycle à rupture est déterminé par l’amplitude des contraintes σa, mais aussi
du niveau de la contrainte moyenne σm.

Cas des contraintes non complètement renversées: l’amplitude doit diminuer pour garder la
même durée de vie

A= limite d’endurance en sollicitation symétrique alternée (σm=0, R=-1)

B= Résistance à la rupture du matériau pour une contrainte alternée nulle= résistance en


statique
   m 
Droite de Goodman  a   D 1   
 R
 m 

51
52
Exemple: Une pièce d’acier ayant une limite ultime, Rm en traction de 555MPa et une limite
d’endurance σD de 75 MPa sera soumise au programme suivant de contraintes en flexion
complètement renversées:

1. 20000 cycles à 200 Mpa , (avec N1= 28000 cycles)

2. 8000 cycles à 140 Mpa , ( avec N2= 103000 cycles)

D’après la courbe S-N de cet acier on a N1= 28000 cycles et N2= 103000 cycles

Combien de cycles pourra-elle supporter à un niveau de 80 MPa en utilisant la loi de


Minner?

Combien de cycles pourra-elle supporter à un niveau de 50 MPa en utilisant la loi de


Minner?

Remarque: la contrainte σ= 50MPa < σD , celle-ci n’as pas d’influence sur la vie de la pièce.
Il s’agit donc de vérifier si la pièce résistera aux deux premiers niveaux de chargement.

n1= 20,000 cycles

n2= 8000 cycles

Par conséquent cette théorie prédit à la pièce une vie infinie, pour σ= 50MPa après avoir été
soumise au programme initial de contrainte de flexion

II) Comportement en fatigue des pièces fissurées

• Cas de structures de grande dimension, les structures soudées, ponts, bateaux,


enceinte sous pression. Ces structures contiennent toujours des fissures.

• Détecter la longueur de la fissure

• Estimer la durée de vie pour que la structure soit utilisée avant que la fissure
n’atteigne la taille à la quelle elle se propagera de façon catastrophique

Amorçage et propagation de fissures

La rupture en fatigue se déroule en trois étapes:

Amorçage d’une fissure: formation d’une fissure en un point de forte concentration de


contrainte

Propagation d’une fissure: la fissure progresse avec chaque cycle de contrainte

Rupture finale: se produit rapidement quand la fissure atteint la taille critique

53
54
Chaque strie représente :

• la distance de progression de la fissure au cours d’un seul cycle de contrainte

• sa largeur augmente avec la variation de contrainte

Les stries sont observables en microscopie électronique

55
Les lignes d’arrêt (Beachmarks)

• Sont macroscopiques et sont visibles à l’oeil nue

• Indiquent l’interruption de la propagation de fissure

• Chaque bande entre les lignes d’arrêt correspond à une période selon laquelle s’est
propagée la fissure

• Apparence de crêtes concentriques loin du point d’amorçage

• N.B. L’absence des lignes ne signifie pas que la rupture n’as pas été causée par la fatigue

La rupture finale

• La surface de rupture ne contient pas de stries ni de lignes d’arrêt

• Elle peut être ductile, assortie de déformation plastique Fragile, pas de déformation
plastique

56
III) Vitesse de fissuration

Objectif: Établir un critère permettant de prévoir la durée de vie en fatigue à partir des
paramètres relatifs au matériau et à l’état des contraintes

• Faire appel à la mécanique de la rupture pour déterminer la longueur de fissure tolérable

• Cas de fatigue méga cyclique au delà de 104 et 105 cycles

• Représentation de la vitesse de fissuration

• Longueur de fissure en fonction du nombre de cycle pour deux contraintes

da/dN, pour la longueur de la fissure a dans le cas des deux contraintes

• la longueur initiale de fissure est ao

La vitesse croit avec l’amplitude de contrainte pour une longueur donnée a1

57
58
Soit une plaque : épaisseur = 1.27 cm

Largeur = 25.4 cm

Longueur = 76.2 cm

La plaque est soumise à une fluctuation de charge de 0 à 72000 Kg

L’inspection non destructive a permis de découvrir une fissure de bord de longueur=


0.19cm. Le matériau est un acier du type Ni-Mo-V, avec une résistance à la limite
élastique de 582MPa

• Avec un facteur d’intensité de contrainte en déformation plane de Kc=37 MPa √m. La


courbe de la vitesse de propagation stable de fissure pour ce type d’acier est donnée par
la figure ci-jointe. On désire estimer la durée de vie en fatigue avant la rupture
catastrophique de la pièce.

Approche :

• 1) Fissure initiale

• 3) Longueur de fissure critique pour une propagation instable et rupture

• 2) Vitesse de propagation de la fissure da/dN (propagation stable)

Détermination de la longueur critique : ac K IC


B  2,5( 2  1cm
• Condition de déformation plane : Re 0.2
• La condition de déformation plane est vérifiée car l’épaisseur de la plaque est 1.27 cm
Par conséquent, on écrit que :
K IC  C max a cr
2
1 K 
a cr   IC 
  C max 

Estimation de la durée de vie

On utilisera la loi de Paris (figure), qui exprime la vitesse de propagation de la fissure entre a=
0.18mm et la taille critique ac= 7.11 mm

Remarque : correction zone plastique. Il serait plus réaliste d’ajouter la correction

de la zone plastique en tête de fissure, en utilisant la relation (d’après le modèle d’Irwin) :

 2a K2
rp  2
 2
2 Re 0.2 2Re 0.2
59
Sous la condition de déformation plane, on considère que la limite d’élasticité augmente
d’un facteur de
2
1  38 
rp     0.2mm
6  582 

Influence de la surface:

Nombreux sont les cas de chargement courant lors, desquels la contrainte maximale se
trouve à la surface d’une structure.

La plupart des fissures menant à la rupture par fatigue, s’amorcent à la surface et dans
les zones de concentration des contraintes

Facteurs reliés à la conception

Entailles, discontinuité géométriques

Les sillons, les trous, les rainures de clavette, les filets etc..

Traitement de surface:

60
• Polissage des pièces usinées

• Imposition des contraintes de compression résiduelles sur une mince couche de


surface (annulant une partie des contraintes de traction de surface)

• Introduction, par des moyens mécaniques, de contraintes de compression sous


formes de déformation plastique: Grenaillage

• Cémentation: augmentation de la dureté à la surface par diffusion du carbone ou de


l’azote

61
Fluage des Matériaux

INTRODUCTION ET DÉFINITION
Les matériaux en service sont fréquemment exposés à des températures élevées et soumis
à des contraintes mécaniques statiques

Exemple: Les rotors d’une turbine dans un moteur à réaction

Les conduites de vapeur sous hautes pression

Une déformation apparaissant dans de tel cas porte le nom de FLUAGE

Définition:

Le fluage désigne la déformation permanente et variable dans le temps que présentent


les matériaux sur lesquels s’exerce une charge ou une contrainte constante

Le fluage est une déformation lente continue dans le temps: la déformation au lieu de
dépendre seulement de la contrainte, devient une fonction du temps et de la
température

La température à laquelle le fluage intervient, est relié à la température de fusion du


matériau

Approches de la conception des pièces résistantes au fluage

On cherche: des formes qui transfèrent les charges et supportent les contraintes sans
rupture , pour une certaine durée de vie fonctionnant aux températures fixées.

On distingue quatre types de rupture

a) Les applications limitées par la déformation:

Cas de dimensions précises ou des faibles jeux devront être maintenus pour un bon
fonctionnement de la pièce. Ex: disques ou pales de turbines

b) Les applications limitées par la rupture du matériau

Cas ou les tolérances dimensionnelles ne sont pas importantes, mais la rupture de la


pièce devra être évitée. Ex: pipes

62
c) Les applications limitées par la relaxation des contraintes:

Cas de pièces ou les contraintes initiales se relâchent en fonction du temps de


service. Ex: câbles précontraints, boulons

d) Les applications limitées par le flambage

Cylindres et réservoirs soumis à des pressions externes, fuselage d’une aile d’avion,
plaques et membranes minces en compression

Sur les courbes de fluage, on observe 3 stades distincts de fluage :

Fluage primaire (I) : Les dislocations se multiplient rapidement, consolidation,


(vitesse de déformation diminue).

Fluage secondaire (II) : La vitesse de déformation constante:phase considèrée en concep

Fluage tertiaire (III) : Accélération de la déformation jusqu’au moment où la rupture se


produit.

63
Effets de la contrainte et de la température dans le domaine plastique, sur un matériau
cristallin ductile.

a) la contrainte  mouvement des dislocations empilement des dislocations


consolidation (cessation de la déformation plastique)

b) La température augmente la mobilité des dislocations (agitation thermique)


adoucissement du matériau

• Lorsque l’on combine les deux, il y a un équilibre entre la consolidation et


l’adoucissement.

• Selon les valeurs de σ et To  Comportement viscoélastique ou viscoplastique.

Comportement viscoplastique porté à une T>1/2Tf et soumis à une contrainte constante

64
Loi de puissance en fluage

• Température=constante

A partir de la courbe de fluage, on trace le logarithme du taux de la vitesse en régime


stationnaire ε˙s en fonction du logarithme de la contrainte , à une température T
donnée, on obtient une loi de fluage en puissance

. n
 s  B
On observe deux phases:

1) Phase de faible contrainte, avec n=1 (diffusion)

2) Phase rectiligne, avec (mouvement de dislocations)

Lorsque la température est prise en compte, on trace la courbe du taux de fluage en


fonction de l’inverse de la température absolue 1/T.

La variation du taux de fluage en fonction de la température est régie par l’équation:


.
 s  C exp(Q / RT )
R= constante des gaz parfaits= 8,31J/mol.K Q= énergie d’activation pour le fluage
(joule/mole)

N.B. Q est fonction du coefficient de diffusion des atomes, de la température, du type de


liaisons, de la taille des grains…

• La vitesse de fluage augmente exponentiellement avec la température

Une augmentation de 20oC, peut doubler la vitesse de fluage


65
Dans le but de tenir compte de l’effet simultané de la contrainte appliquée et de la
température sur la vitesse de fluage secondaire, on combine les deux équations.

Loi à température constante

Loi à contrainte constante

Loi globale: Loi de Norton


. . . 
n
 s  A exp(Q / RT )  s   0 ( ) n exp(Q / RT )
G

G= Module de coulomb , n, A, Q= paramètres qui dépendent du matériau

Relaxation de la contrainte en fluage

En général on observe deux situations:

a) À contrainte constante, la déformation augmente en fonction du temps

Exemples: les polymères (T ambiante), les glaciers, les métaux (hautes températures)

b) À déplacement constant, la contrainte relaxe avec le temps

Exemples: Les boulons dans les cuves, les carters de turbines, doivent être
régulièrement resserrés

66
Temps de relaxation= temps nécessaire pour que la contrainte relaxe vers la valeur moitié
de sa valeur initiale (σ= σi/2). (définition arbitraire)

Exemple de calcul: le serrage d’un boulon

La figure montre que:

• La déformation élastique initiale est lentement remplacée par une déformation de


fluage.

• La contrainte se relaxe

Conclusion: Il faut resserrer le boulon (pour éviter les fuites du contenant de la cuve, par
exemple)

Temps nécessaire pour relaxer la contrainte de moitié de sa valeur initiale (avec σ= σi/2).

N.B.: n, A, Q est fonction du matériau du boulon

67
Une force excessive de serrage ne servira à rien, car t chute rapidement si la contrainte
augmente

Endommagement et rupture en fluage

Mécanismes de déformation et de rupture en fluage

Déplacement des dislocations, favorisé par l'agitation thermique élevée

Coalescence des lacunes le long des joints de grains et formation de porosité intergranulaire
 rupture.

68
En général, la rupture en fluage des métaux a un caractère fortement intergranulaire :
glissement des grains entre eux, décohésion des joints.

Alliage à hautes résistances:

L’endommagement par fluage apparaît tôt, et peut conduire à la rupture pour des faibles
déformations (1%)

Applications de conception à hautes températures, il faut que:

a) la déformation de fluage εf est acceptable (pour une durée de vie prévue):limitation en


déformation (εf < εfl)

b) La ductilité en fluage εr (déformation à rupture) est suffisante( εr > εf )

c) Le temps de rupture excède la durée prévue (tr>tf)


 Q 
 
' m  RT 
tr  A  e

N.B.: Si le matériau est utilisé à moins de 30% de sa température de fusion, le fluage ne


posera pas de problème.

Méthodes d’extrapolation des données

• Il est souvent nécessaires de disposer de données qui ne peuvent s’obtenir au moyen


d’essais de laboratoires où l’application du chargement se prolonge sur des années
(25ans)

• Solution: Réaliser des essais accélérés de fluage à une température supérieure à


celle requise, sur une période plus brève, et ensuite extrapoler par l’utilisation du
paramètre de Larson-Miller
P  T C  log10 t 

69
• C=constante=20 t (tf ou tr)=durée de vie à la rupture, ou pour atteindre la
déformation au fluage, exprimée en heures. T en Kelvin

70
CORROSION ACQUEUSE

• Introduction

• Corrosion aqueuse

• Les différences de potentiel et la corrosion

• Vitesse de corrosion

• Modes de corrosion

Introduction
• Nous étudions l'action de l'environnement sur les matériaux, particulièrement sur les
matériaux métalliques.

• Les mécanismes de détérioration ne sont pas les mêmes pour les divers types de
matériaux

Métaux:

• Perte effective de matière par dissolution (corrosion)

• Formation d’une pellicule ou d’une croûte non métallique(oxydation)

Polymères:

• On parle de dégradation.

• Lorsque exposés à des solvants, les polymères peuvent se dissoudre ou absorber le


solvant et gonfler. Le rayonnement ultraviolet et la chaleur altèrent la structure
moléculaire

• Coûts: Les pays industrialisés consacrent 5% de leur revenus: À la prévention, à


l’entretien, ou au remplacement des produits endommagés ou détruits par la
corrosion.

Importance de comprehension de la corrosion

• La corrosion est la cause de pertes financières, Exemple : la rouille qui grignote les
autos

• Il faut: Comprendre les causes de la corrosion. Connaître les mécanismes et les


modes de corrosion

71
• Prendre des mesures pour prévenir la corrosion : Modifier le milieu ambiant,
Protéger le matériau, Choisir un autre matériau

Définition:

• La corrosion désigne l’attaque destructrice et involontaire que subit un métal. De


nature électrochimique, elle s’amorce généralement à la surface du métal et induit
au cours du temps à la modification des propriétés du matériau.

Cellule fondamentale de corrosion

• Toute réaction électrochimique, d’un état A vers un état B, n’est possible sur le plan
thermodynamique que lorsque le passage de A en B entraîne une diminution de
l’enthalpie libre, ΔG ,du système. ΔG =-nFE

Avec n= Nombre d’é engagés dans la réaction, F= constante de Faraday= 96 500C

E= potentiel d’equilibre (voir la suite)

• Autre condition: la vitesse de la réaction soit appréciable (cinétique)

72
Paramètres de la Cellule de base de la corrosion

73
74
75
Potentiel d’équilibre

En oxydation sèche nous avons quantifie la tendance de M à s’oxyder par l’énergie


nécessaire pour fabriquer son oxyde, puisque la corrosion met en jeu la circulation
des é il serait plus facile de mesurer cette tendance par une tension électrique

On a vu :Toute réaction électrochimique, d’un état A vers un état B, n’est possible


sur le plan thermodynamique que lorsque le passage de A en B entraîne une
diminution de l’enthalpie libre, ΔG ,du système. ΔG =-nFE avec E potentiel
d’équilibre ???

76
Métal M plongé dans un électrolyte des ions Mn+, entre les deux il se produit la
réaction d’équilibre

Série des potentiels standard d’équilibre

77
78
Cas d’une cellule électrochimique Fer-Cuivre

À l’équilibre (circuit ouvert) on mesure une différence de potentiel Eo= 0,78 V, EH-Cu-EH-
Fe=0,34-(-0,44)= 0,78V

Circuit Ouvert, Tant que le courant est nul entre les électrodes (circuit ouvert) les réactions
d’oxydo-reduction sont totalement réversibles

Circuit fermé, Si le courant circule entre les électrodes

• Les é se déplacent du fer vers le cuivre

• Potentiel du fer est le plus faible (anode)

• Potentiel du cuivre est le plus élevé (cathode)

Il y a alors corrosion du fer et dépôt de cuivre à la cathode

Vitesse de corrosion

Les systèmes de corrosion réels ne sont pas à l’état d’équilibre, il y a un flux d’é entre
l’anode et la cathode qui correspond à la mise en court-circuit des cellules
électrochimiques

En général on s’intéresse surtout à déterminer la rapidité avec laquelle tout système se


corrode

Vitesse de corrosion= vitesse à laquelle un matériau se dissout par suite d’une action
chimique. Elle est reliée à la perte d’épaisseur d’un matériau par unité de temps

Aicor t
m
m : perte de masse,A : masse atomique ,icor : courant de nF

79
corrosion (A), t : temps, n : n électrons associé à l’ionisation du métal , F : Faraday = é ×
NA : 96480 Coulomb / mole = 96480 A sec / mole, é : 1.6 × 10-19 Coulomb 1A=1
23
Coulomb / sec, NA : 6.023 × 10 / mole, Souvent i remplacé par j : A / unité de surface

• ou en perte de masse / (surface × temps): mg/(dm2 × jour) Exemple:

Perte de masse de l’Acier en mer : 0,15 mm / an ou 33 mg •dm-2 • jour -1, (ρ = 7.87 g / cm3

• N.B. En pratique quand la dissolution de l’anode est uniforme, on remplace le courant


de corrosion icor par la densité de courant J: courant par unité de surface

• Autre expression de la vitesse de corrosion:en divisant la masse par t et S et A on obtient


Vc(mol/(m2.s)
J cor
VC 
nF
Previsions des vitesses de corrosions

80
Prévisions des vitesses de corrosion

Polarisation

• L’écart entre le potentiel de chaque électrode et sa valeur à l’équilibre porte le


nom de polarisation et l’ampleur de cet écart porte le nom de surtension η

• la surtension s’exprime en volts positifs ou négatifs par rapport au potentiel


d’équilibre

• Il existe une polarisation d’activation et une polarisation de concentration, dont les


mécanismes déterminent la vitesse des réactions électrochimiques

• A) Polarisation d’activation: désigne la situation dans laquelle la vitesse de réaction


est déterminée par l’étape la plus lente de la suite de la réaction.

• Exemple: réduction d’ions d’hydrogène amenant à la formation des bulles


d’hydrogène gazeux à la surface de l’électrode de Zinc

1) Absorption d’ions H+ de la solution à la surface du Zinc

2) Transfert d’é de zinc pour former un atome d’Hydrogène(H)

3) Association de 2 atomes d’H pour former une molécule H2

81
4) Coalescence de nombreuses molécules pour former une bulle

La plus lente de ces étapes détermine la vitesse de la réaction de l’ensemble

82

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