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LEÇON 14

THÉORÈME DES ACCROISSEMENTS FINIS - APPLICATIONS

Le plan affine euclidien P est rapporté au repère orthonormé (O,~ı, ~ ). I. Théorème des accroissements finis

Théorème 1.1.

Soit f : [a, b] −→ R, continue sur


B
[a, b], dérivable sur ]a, b[. Alors il f (b)
existe un réel c ∈ ]a, b[ tel que :

f (b) − f (a) = f 0 (c)(b − a)


A
f (a)
Cf
Lemme 0.1 (Théorème de Rolle). Interprétation géométrique : Il existe
au moins un point de ]a, b[ où la tan-
Soit f : [a, b] −→ R, continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[ et
gente à la courbe Cf est parallèle à la O a b
vérifiant f (a) = f (b). Alors il existe un réel c ∈ ]a, b[ tel que 
f 0 (c) = 0. droite (AB), avec A = a, f (a) et
 
B = b, f (b) .

14. Théorème des accroissements finis - Applications Fabien PUCCI


2 Théorème des accroissements finis - Applications

Remarques: Le théorème des accroissement finis se généralise pour une


fonction de classe C n sous la forme du théorème de Taylor-Lagrange : Corollaire 2.2. (∆0 )
(∆)
∃c ∈]a, b[,
Soit f : [a, b] 7−→ R continue sur f (b) (D 0 )
[a, b] et dérivable sur ]a, b[. Cf
n n+1
S’il existe deux réels m, M tels
(b − a) (n) (b − a) que :
f (b) − f (a) = (b − a)f 0 (a) + . . . + f (a) + f (n+1) (c).
n! (n + 1)! *
0
∀x ∈ ]a, b[, m 6 f (x) 6 M. (M )

Alors on a : (D)
(m)
f (a)
f (b) − f (a)
m6 6 M.
II. Inégalité des accroissements finis b−a a
O b

Interprétation géométrique : Notons Cf la courbe représentative de f sur


II.1 Fonctions à valeurs dans R [a, b].
Soit x ∈ [a, b].
Théorème 2.1.  x > a ⇒ m(x − a) + f (a) 6 f (x) 6 M(x − a) + f (a),
 x 6 b ⇒ M(x − b) + f (b) 6 f (x) 6 m(x − b) + f (b).
Soient f et g deux fonctions à valeurs dans R, définies et continues On note (D) : y = m(x − a) + f (a), (D 0 ) : y = m(x − b) + f (b),
sur [a, b], dérivables sur ]a, b[. Si, pour tout t ∈]a, b[, f 0 (t) 6 g 0 (t) (∆) : y = M(x − a) + f (a) et (∆0 ) : y = M(x − b) + f (b).
alors, pour tout couple (x, y) ∈ [a, b]2 tel que x < y : Dans ce cas, Cf est comprise dans le parallélogramme délimité par ces
quatre droites.
f (y) − f (x) 6 g(y) − g(x).
Corollaire 2.3.

Soit f : [a, b] −
7 → R continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[. S’il
existe un réel k > 0 tel que : ∀x ∈ ]a, b[, |f 0(x)| 6 k alors on a :

|f (b) − f (a)| 6 k|b − a|. (14.1)




1
Applications : ∀x ∈ − , +∞ , ln(1 + x) − x 6 x2 .
2
Fabien PUCCI 14. Théorème des accroissements finis - Applications
III. Applications 3

Les fonctions vérifiant l’inégalité 14.1 sont dites k-lipschitzienne. Sans III. Applications
être nécessairement dérivables, elles sont continues.
III.1 Etude de fonctions
Théorème 3.1.
n
II.2 Fonctions à valeurs dans R
Soit f : [a, b] −→ R une fonction continue sur [a, b] et dérivable
Lorsque les applications sont à valeurs dans un R-evn, le théorème sur ]a, b[. On suppose que f 0 (x) > 0 sur ]a, b[. Alors, pour tout
des accroissements finis 1.1 n’est plus vrai comme le montre l’applica- x ∈ [a, b], on a : f (x) > f (a).
tion f : [0, 2π] −→ C qui vérifie f (0) = f (2π) sans que f 0 (t) = ieit
t 7−→ eit
ne soit jamais nul sur [0, 2π].
Corollaire 3.2.
Par contre, les inégalités du type de 14.1 subsistent :
Soit f : [a, b] −→ R une fonction continue sur [a, b] et dérivable
sur ]a, b[. Si f 0 > 0 sur ]a, b[ si et seulement si f est croissante sur
[a, b].
Théorème 2.4.

Soit F : [a, b] 7−→ E une application à valeurs dans un R-evn


continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[. S’il existe k > 0, tel que
Théorème 3.3 (Darboux).
kF 0 (t)k 6 k pour tout t ∈]a, b[ alors :
Soit I un intervalle de R (non vide et non réduit à un point).
kF (b) − F (a)k 6 k|b − a|.
Soit f une application dérivable sur I. Alors f 0 vérifie la propriété
des valeurs intermédiaires :

∀(a, b) ∈ I 2 , f 0 prend toute valeur intermédiaire comprise entre


f 0 (a) et f 0 (b).
Corollaire 2.5.

Soit F : [a, b] 7−→ E une application continue, dérivable sur ]a, b[


telle que lim
x→a
f 0 (t) = `. Alors F est dérivable en a et F 0 (a) = `.
x>a
Remarque: f 0 n’est pas, a priori, supposée continue et c’est très loin
d’être le cas !

14. Théorème des accroissements finis - Applications Fabien PUCCI


4 Théorème des accroissements finis - Applications

III.2 Encadrements En sommant, on trouve alors


• Soit f : R −→ R définie par f (x) = cos(x), continue et dérivable sur n
X 1 Xn
1
R. Pour tout réel x, f 0 (x) = − sin(x) ⇒ |f 0 (x)| 6 1. Donc, par le 6 ln(n + 1) 6
k=1 k + 1 k=1 k
corollaire 2.3, on a :

1
un − 1 + 6 ln(n + 1) 6 un
∀x, y ∈ R, cos(x) − cos(y) 6 |x − y| n+1
1
De même, pour tous x, y ∈ R, ln(n + 1) 6 un 6 ln(n + 1) + 1 − .
n+1


sin(x) − sin(y) 6 |x − y|.
III.4 Point fixe
√ √
• On cherche à encadrer 105. On considère f (x) = x sur [100, 105]. Théorème 3.4.
Alors
1 1 1 1 1 Soient f : [a, b] −→ R continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[, et
f 0 (x) = √ ⇒ 6 √ 6 f 0 (x) 6 √ = . k ∈ ]0, 1[. On suppose que f [a, b]) ⊂ [a, b]. Si l’on a |f 0(x)| 6 k
2 x 22 2 105 2 100 20
pour tout x ∈ ]a, b[, alors l’équation f (x) = x admet une unique
D’après le théorème 2.2, on obtient donc solution x∗ dans [a, b].
1 √ √ 1
(105 − 100) 6 105 − 100 6 (105 − 100)
22 20
5 √ 5
+ 10 6 105 6 + 10 x∗ est appelé point fixe de f .
22 √ 20
10, 227 6 105 6 10, 25.
Corollaire 3.5.

III.3 Nature de certaines suites Si f est une fonction vérifiant les hypothèses du théorème 3.4, alors
n
X 1 la suite définie par u0 ∈ [a, b] et pour tout n ∈ N, un+1 = f (un )
• ∼ ln n. converge vers x∗ et l’on a la majoration de l’erreur pour tout n :
k=1 k
n→+∞
n
X
1 |un − x∗ | 6 k n |b − a|.
Soient un = et vn = ln(n) pour tout n ∈ N∗ . Posons f (x) = ln(x),
k=1 k
1
de sorte que f 0 (x) = . Alors, si x ∈ [k, k + 1],
x
1 1 1 Co 2.2 1 1 Applications : Déterminer une valeur approchée au millième, puis à
6 6 ⇒ 6 ln(k + 1) − ln(k) 6 . 10−4 près, de la solution de l’équation x3 + 4x − 1 = 0.
k+1 x k k+1 k
Fabien PUCCI 14. Théorème des accroissements finis - Applications
VI. Exercices 5

IV. Idées de développement π 


Exercice 6.2: Montrer que pour tous x, y ∈ R \ + πZ ,
2
• Contrôle de l’erreur dans les méthodes approchées de calcul d’inté-

grales. (Simpson Go p 28) tan(x) − tan(y) > |x − y|.
• Théorème de Darboux (dur !)

V. Références Correction: On a :
1
x2 > 0 ⇒ 0 < 6 1.
– Alain Pommellet, Agrégation de mathématiques - Cours d’analyse, x2 + 1
Ellipses
Or arctan0 (x) = 1/(x2 + 1), donc pour tous X, Y ∈ R, on a
– Xavier Gourdon, Les maths en tête, Mathématiques pour M ∗ - ANA-
| arctan X − arctan Y | 6 |X − Y |. En prenant x et y de sorte que X = tan(x) et
LYSE, Ellipses
Y = tan(y), on arrive au résultat demandé : |x − y| 6 | tan x − tan y|.

VI. Exercices Exercice 6.3: Dans l’application du théorème des accroissements finis à la fonction

f (x) = αx2 + βx + γ
 
1
Exercice 6.1: Montrer que ∀x ∈ − , +∞ , ln(1 + x) − x 6 x2 . sur l’intervalle [a, b] préciser le nombre « c » de ]a, b[.
2
Donner une interprétation géométrique.

1
Correction: Pour x > − , posons f (x) = x − ln(1 + x). f vérifie les hypothèses
2
x
du théorème 2.3 avec f 0 (x) = 6 2x. En posant g(x) = x2 , sur l’intervalle [0, x] : Correction: La fonction f est continue et dérivable sur R donc en particulier sur
1+x [a, b]. Le théorème des accroissement finis assure l’existence d’un nombre c ∈]a, b[ tel
2 que f (b) − f (a) = f 0 (c)(b − a).
ln(1 + x) − x 6 x .
Mais pour la fonction particulière de cet exercice nous pouvons expliciter ce c. En
effet f (b) − f (a) = f 0 (c)(b − a) implique α(b2 − a2 ) + β(b − a) = (2αc + β)(b − a). Donc
a+b
Remarque: sur [0, +∞[, le même raisonnement conduit à 0 6 f 0 (t) 6 t puis à l’in- c = 2 .
égalité : Géométriquement, le graphe P de f est une parabole. Si l’on prend deux points
2
x A = (a, f (a)) et B = (b, f (b)) appartenant à cette parabole, alors la droite (AB) est
0 6 ln(1 + x) − x 6 .
2 parallèle à la tangente en P qui passe en M = ( a+b a+b
2 , f ( 2 )). L’abscisse de M étant le
milieu des abscisses de A et B.

14. Théorème des accroissements finis - Applications Fabien PUCCI


6 Théorème des accroissements finis - Applications

16527169
On a aussi u3 = ≈ 0, 246274 et |u3 − x∗ | 6 0, 000026 = 2, 6 · 10−5 .
Exercice 6.4: Déterminer une valeur approchée au millième, puis à 10 −4
près, de 67108864
Finalement, une valeur approchée à 10−4 près de x∗ est x∗ ≈ 0, 2462.
la solution de l’équation x3 + 4x − 1 = 0.
Pour information, un logiciel de calcul formel donne x∗ ≈ 0, 246266 . . .

Correction: Pour tout entier naturel n, on définit la suite (un ) de la manière Exercice 6.5: Soient f et g deux fonctions continues sur [a, b] et dérivables sur ]a, b[.
suivante : Soit ∆ : [a, b] → R .
( f (a) f (b) f (x)
u0 = 0
1 x 7→ g(a) g(b) g(x)
un+1 = (1 − un 3 ) ∀ n ∈ N. 1
4 1 1
 
1 1 1. Montrer que ∆ est continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[ et calculer sa dérivée.
On se place dans [a, b] = 0, et on y définit la fonction f (x) = (1 − x3 ). On
  4 4 2. En déduire qu’il existe c dans ]a, b[ tel que (g(b) − g(a))f 0 (c) = (f (b) − f (a))g 0 (c).
1 1
vérifie que f (0) = ∈ 0, et
4 4
     
1 1 1 1 63 1
f = 1− 3 = ≈ 0, 246 ∈ 0, .
4 4 4 4 64 4 Correction: En pensant à l’expression développée de ∆, on voit que ∆ est continue
      sur [a, b], dérivable sur ]a, b[ et vérifie ∆(a) = ∆(b)(= 0) (un déterminant ayant deux
1 3 3 1 3
De plus, pour tout x ∈ 0, , on a : f 0 (x) = − x2 ∈ − ,0 = − ,0 , colonnes identiques est nul).
4 4 4 16 64 Donc, d’après le théorème de Rolle, ∃c ∈]a, b[/ ∆0 (c) = 0.
3
ce qui implique l’existence d’une constante k = 0
∈ ]0, 1[ telle que |f (x)| 6 k| pour Mais, pour x ∈]a, b[, ∆0 (x) = f 0 (x)(g(a) − g(b)) − g 0 (x)(f (a) − f (b)) (dérivée d’un
  64 déterminant). L’égalité ∆0 (c) = 0 s’écrit : f 0 (c)(g(b) − g(a)) = g 0 (c)(f (b) − f (a)) ce
1
tout x ∈ 0, . D’après le corollaire 3.5, la suite (un ) converge donc vers une valeur qu’il fallait démontrer.
4
notée x∗ , qui est donc aussi solution de l’équation f (x) = x d’après le théorème 3.4,
c’est-à-dire solution de l’équation donnée. Remarque: Ce résultat généralise le théorème des accroissements finis (g = Id
Le corollaire 3.5 nous affirme aussi que pour tout entier naturel n, « est » le théorème des accroissements finis.)
 n
3 1
|un − x∗ | 6 k n |b − a| ⇐⇒ |un − x∗ | 6 .
64 4
On créé alors un programme sur la calculatrice prenant  comme argument
 le premier
1 3
terme de la suite (ici, 0), l’expression de la fonction (ici, (1 − x ) et l’entier n, et la
4
fonction renverra les valeurs exacte et approchée de un , ainsi que sa distance théorique
à la limite x∗ :
63
Les calculs donnent en fait : u2 = ≈ 0, 246094 et
 2  2 256
3 1 3 1 1
|u2 − x∗ | 6 6 = = 6, 25 · 10−4 . Par conséquent, on
64 2 60 4 1600
en déduit qu’une valeur approchée de x∗ au millième est x∗ ≈ 0, 246.

Fabien PUCCI 14. Théorème des accroissements finis - Applications


VI. Exercices 7

Preuves : 2. A partir d’une intégration :

m 6 f 0 (x) 6 M
Z b Z b Z b
Preuve de 0.1: si f est constante, le résulat est clair. Sinon, il existe x0 ∈]a, b[ tel ⇒ m 1 dx 6 0
f (x) dx 6 M 1 dx
a a a
que f (x0 ) > f (a) (par exemple). Comme [a, b] est compact, f y atteints ses bornes ⇒ m(b − a) 6 f (b) − f (a) 6 M (b − a)
f (b) − f (a)
⇐⇒ m 6 6 M.
c’est-à-dire ∃c ∈ [a, b] tel que f (c) = sup f (x). Comme f (x) > f (x0 ) > f (a) = f (b), b−a
x∈[a,b]

f (c) est donc un extremum de f atteint en un point c intérieur à [a, b] et on a f 0 (c) = 0.


Preuve de 2.3: Simple réécriture du corollaire 2.2 avec M = −m = k. 

Preuve de 2.4: Posons ϕ : [a, b] −→ R   . ϕ est continue sur


f (b) − f (a)
Preuve de 1.1: Posons A = et ϕ la fonction définie sur [a, b] par F (b) − F (a)
b−a t 7−→ , F (t)
b−a
ϕ(x) = f (x) − A(x − a). [a, b], dérivable sur ]a, b[ et on a :
 
F (x) − F (y) 0
ϕ est continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[ et vérifie ϕ(b) = ϕ(a). d’après le théorème 0
ϕ (t) = , F (t) .
x−y
de Rolle, il existe c ∈ ]a, b[ tel que ϕ0 (c) = f 0 (c) − A = 0.  D’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz :


Preuve de 2.1: On applique le théorème 1.1 à la fonction h = f − g. Il existe donc F (b) − F (b) 0
0
|ϕ (t)| 6 kF (t)k
c ∈]a, b[ tel que x−y

F (b) − F (a)
h(x) − h(y) 6 k
= h0 (c) = g 0 (c) − f 0 (c > 0. b−a
y−x
D’après le corollaire 2.3 appliqué à ϕ :
Comme x < y, on obtient h(y) 6 h(x) c’est-à-dire f (y) − f (x) 6 g(y) − g(x). 

F (b) − F (a)
Preuve de 2.2: Il suffit d’appliquer le théorème 2.1 en prenant g(t) = mt ou |ϕ(b) − ϕ(a)| 6 k

|b − a|

b−a
g(t) = M t.
kF (b) − F (a)k2
6 k kF (b) − F (a)k
|b − a|
Autres preuves :
kF (b) − (F (a)k 6 k|b − a|.
1. directement à partir du théorème 1.1 : f (b) − f (a) = f 0 (c)(b − a) avec
m 6 f 0 (c) 6 M . Autres preuves :

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8 Théorème des accroissements finis - Applications

Lemme 6.1. – Conclusion : c = b et kf (b) − f (a)k 6 g(b) − g(a) + ε(b − a) + ε.


En passant à la limite pour ε → 0, on obtient le résultat cherché.
Soient F : [a, b] 7−→ E une application à valeurs dans un R-evn et 
g : [a, b] 7−→ R deux applications continues sur [a, b], dérivables sur ]a, b[.
Si, pout tout t ∈ [a, b], kF 0 (t)k 6 g 0 (t) pour tout t ∈]a, b[ alors :
Il suffit d’appliquer le lemme 6.1 pour g(t) = M t. 
kF (b) − F (a)k 6 g(b) − g(a).
Preuve de 2.5: Quitte à changer F en F (t) − `t, on peut supposer ` = 0. Soit donc
ε >, il existe c ∈]a, b[ tel que kF 0 (t)k < ε. D’après l’inégalité des accroissements finis,
on a :
Preuve de 6.1: Considérons un réel ε strictement positif. L’idée est de prouver que :
F (t) − F (a)
∀t ∈]a, b[,
6 ε.

kf (b) − f (a)k 6 g(b) − g(a) + ε(b − a) + ε. t−a

Posons donc Aε = x ∈ [a, b] / kf (b) − f (a)k 6 g(b) − g(a) + ε(b − a) + ε . Par F (t) − F (a)
continuité de f et g, Aε est une partie fermée non vide de R (elle contient a), majorée Donc x→a
lim
x>a
t−a
= 0 et le résultat. 

par b. Elle contient donc c = sup Aε . Il suffit donc de montrer que c = b.


– Vérifions que Aε n’est pas réduit à a c’est-à-dire c > a. Comme f Preuve de 3.1: Soit x ∈ [a, b], d’après le théorème 1.1, il existe c ∈]a, x[ tel que :
et g sont continue, il existe un réel strictement positif α tel que :
∀x ∈ [a, a+ α], |f (x)− f (a)k 6 g(x)− g(a)+ ε(x− a)+ ε c’est-à-dire c > a+ α > a. f (x) − f (a)
f 0 (c) = > 0.
x−a
– Montrons maintenant que c = b. Supposons le contraire : c ∈]a, b[. Comme f est
dérivable sur ]a, b[, elle l’est en c et on a : Comme x − a > 0, on en déduit immédiatement que f (x) > f (a). 
ε 
kf (c + h) − f (c)k 6 hkf 0 (c)k + hkε(h)k 6 h g 0 (c) + , Preuve de 3.2: Soit f croissante sur [a, b] c’est-à-dire ∀x, y ∈ [a, b] tels que x > y :
2
pour un h > 0 convenable.
ε
La dérivabilité de g s’écrit aussi : hg 0 (c) 6 g(c + h) − g(c) + . D’où : f (x) − f (y)
2 f (x) > f (y) ⇐⇒ f (x) − f (y) > 0 =⇒ >0
x−y
ε f 0 (x) > 0.
kf (c + h) − f (c)k 6 hg 0 (c) + h
2
6 g(c + h) − g(h) + hε.
Réciproquement, soient x, y ∈]a, b[ tels que x < y. Il suffit d’appliquer le théorème
kf (c + h) − f (a)k 6 kf (c) − f (a)k + kf (c + h) − f (c)k
3.1 sur l’intervalle ]x, y[⊂]a, b[ : on obtient f (x) 6 f (y) 
6 g(c) − g(a) + ε(c − a) + ε + g(c + h) − g(c) + hε
c∈Aε
6 g(c + h) − g(a) + ε(c + h − a) + ε Preuve de 3.3: Le théorème est évident si f 0 (a) = f 0 (b). Pour la suite, on suppose
f (b) − f (a)
Donc c + h ∈ Aε , ce qui contredirait la définition de c. f 0 (a) < f 0 (b) et on pose : Λ = . soit λ compris entre f 0 (a) et f 0 b). Distin-
b−a
guons deux cas :

Fabien PUCCI 14. Théorème des accroissements finis - Applications


VI. Exercices 9

(i) λ est compris entre f 0 (a) et Λ : On considère la fonction : • Montrons d’abord la convergence de la suite (un )n∈N . Il suffit de montrer qu’ellle
est de Cauchy. La complétude de R assurera la convergence.
I −→ R
 ∀n ∈ N, |un+1 − un | = |f (un ) − f (un−1 )| 6 k|un − un−1 |.
ϕ:
 f (x) − f (a)
. Puis, par récurrence, ∀n ∈ N, |un+1 − un | 6 k n |u1 − u0 |. Pour tout entier p non
si x 6= a
x 7−→ x−a nul, on a alors
 f 0 (a) si x = a
ϕ est continue sur I et prend donc toutes les valeurs intermédiaires entre p−1
X
n
ϕ(a) = f 0 (a) et ϕ(b) = Λ. Il existe donc x ∈ [a, b] tel que ϕ(x) = λ. |un+p − un | 6 |un+p − un+p−1 | + . . . + |un+1 − un | 6 k |u1 − u0 | ki
D’après le théorème des accroissements finis 1.1 appliqué à f sur ]a; x[, on a alors : i=0 .
kn
6 × |u1 − u0 | car 0 6 k < 1
∃c ∈]a, x[ tel que f 0 (c) = ϕ(x) = λ. 1−k

(ii) λ est compris entre f 0 (b) et Λ : On considère la fonction : On a donc trouvé un majorant de |un+p − un | indépendamment de p. Comme
0 6 k < 1, k n −−−−−→ 0, il existe donc un rang n0 au-delà duquel |un+p − un | est
n→+∞
I −→ 
R aussi petit que l’on veut. La suite (un )n∈N est donc de Cauchy dans un espace
 f (x) − f (b) complet, elle converge vers x∗ ∈ [a, b] ([a, b] est un fermé).
φ: si x 6= b .
x 7−→ x−b • La fonction f étant k-lipschitzienne, elle est également continue. On a alors :
 f 0 (b) si x = b  

Le raisonnement est alors identique en permutant ainsi le rôle symétrique de a et f (x ) = f lim un = lim f (un ) = lim un+1 = x∗ .
n→+∞ n→+∞ n→+∞
b.
(un )n∈N converge vers x∗ qui est un point fixe de f .
• De plus, |un − x∗ | = |f (un−1 ) − f (x∗ )| 6 k|un−1 − x∗ | par le corollaire 2.3. Une

récurrence immédiate entraîne alors :
Preuve de 3.4: Par hypothèse, f [a, b]) ⊂ [a, b], donc f (a) > a et f (b) 6 b. Posons
alors g(x) = f (x) − x, de sorte que g(a) = f (a) − a > 0 et g(b) 6 0. Grâce au théorème
∀n ∈ N, |un − x∗ | 6 k n |u0 − x∗ |
des valeurs intermédiaires, il existe x∗ ∈ ]a, b[ tel que g(x∗ ) = 0, soit f (x∗ ) = x∗ .
Supposons alors que x e soit une autre solution de l’équation f (x) = x. D’après 2.3, |un − x∗ | 6 k n |b − a|.

|f (x∗ ) − f (e
x)| 6 k|x∗ − x
e| 

(1 − k)|x∗ − x
e| 6 0
|x∗ − x
e| 6 0
x∗ = x
e.

La solution est unique. 

Preuve de 3.5:

14. Théorème des accroissements finis - Applications Fabien PUCCI

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