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ECE1-B 2015-2016

CH XV : Intégration sur un segment

I. Définition de l’intégrale sur un segment


Dans cette section, on note a et b deux réels tels que a < b. On
considère des fonctions f : [a, b] ! R.

I.1. Aire sous une courbe


Définition
Soit f : [a, b] ! R une fonction continue et positive sur [a, b].
Notons Cf la courbe représentative de f .
On appelle fonction aire sous la courbe de f et note Af la « fonction » :

Af : [a, b] ! R
x 7! Af (x) = l’aire de la surface délimitée par Cf et l’axe
des abscisses entre les abscisses a et x.

Remarque
• Cette définition n’est pas du tout rigoureuse. Vous avez appris, au col-
lège à calculer l’aire de polygones. Mais le problème de la mesure de
« l’aire sous une courbe » est autrement plus complexe. Il n’est donc
pas clair que cette fonction Af existe.
• Cette définition a un avantage : elle permet l’interprétation géométrique
et donne une bonne intuition des résultats que l’on va exposer dans ce
chapitre.

1
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Représentation graphique.
a x b
Aire sous la courbe d’une fonction continue positive
Propriété
Soit f : [a, b] ! R une fonction continue et positive sur [a, b].
Alors la fonction Af est positive et croissante sur [a, b].
Théorème 1.
Soit f : [a, b] ! R une fonction continue et positive sur [a, b].
Alors la fonction Af est dérivable sur [a, b], et vérifie :
Af0 (x) = f (x)
Démonstration.
On se limite, ici, au cas où la fonction f est monotone, par exemple
croissante.
Soit x 2 [a, b]. Afin de montrer que la fonction Af est dérivable en x, on
doit déterminer la quantité suivante :
Af (x + h) Af (x)
lim
h!0 h
2
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Remarque
• Ce théorème est en fait valable pour toute somme de Riemann (notam-
ment (Tn ) et (Mn )). La démonstration est similaire à remplacement de
xk par ⇠k près avec :

|t ⇠k | dt 6 |t xk | dt
xk xk
Z xk+1 Z xk+1

• En fait si f est C 2 , on a même un théorème plus précis pour (Mn )


montrant que la convergence est plus rapide dans ce cas. x
a x+h b
b
(b a)3
f (t) dt
Af (x) h ⇥ f (x) Af (x + h) Af (x) h ⇥ f (x + h)
Mn 6
24n2
sup |f 00 (x)|
a x2[a,b]
Z

⇥ Considérons h > 0 :
Application. • Par définition de Af , la quantité Af (x + h) Af (x) est l’aire sous
Grâce à ce théorème, on peut calculer une approximation de l’intégrale la courbe Cf sur le segment [x, x + h].
• On peut borner cette quantité par l’aire de deux rectangles, l’un
f (t) dt à " près par un calcul de Sn .
a au-dessus et l’un au-dessous de Cf sur [x, x + h] (cf dessin). Plus
Z b

(b a)2 précisément, on a :
• Trouver un entier n0 tel que : M1 6 "
h ⇥ f (x) 6 Af (x + h) Af (x) 6 h ⇥ f (x + h)
(b a)2
Il suffit de prendre n0 = M1
2" et donc f (x) 6
Af (x + h) Af (x)
6 f (x + h)
⇠ 2n0 ⇡

h
• Sn0 est alors une approximation à " près de f (t) dt : • Or f (x) et f (x + h)
a h!0+ h!0+
! f (x) ! f (x).
Z b

b
Par le théorème d’encadrement, Af est dérivable à droite en x car :
(b a)2
f (t) dt Sn 0 6 M1 6 "
a 2n0 lim
Af (x + h) Af (x)
= f (x)
Z

h!0+ h
,! cf TP d’informatique ! ⇥ Considérons h < 0 :
On démontre de même que Af est dérivable à gauche en x et :

lim = f (x)
Af (x + h) Af (x)
h!0 h
Ainsi, Af est dérivable en x et on a : A0f (x) = f (x).

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I.2. Primitives Ainsi, on a :
Z b
Définition f (t) dt Sn
Soit f : I ! R une fonction définie sur un intervalle I. a
nP1
Z xk+1 nP1
Z xk+1
• On appelle primitive de f sur I toute fonction F : I ! R qui vérifie : = f (t) dt f (xk ) dt
a) F est dérivable sur I. k=0 xk k=0 xk
nP1
Z xk+1
b) F 0 = f .
= (f (t) f (xk )) dt
k=0 xk
Théorème 2.
nP1
Z xk+1
Toute fonction continue sur un intervalle I admet une primitive 6 (f (t) f (xk )) dt Inégalité triangulaire
sur cet intervalle. k=0 xk sur les réels
nP1
Z xk+1
Démonstration. 6 | f (t) f (xk ) | dt Inégalité triangulaire
Admis. k=0 xk sur les intégrales
Théorème 3. Or, par le théorème des accroissements finis, on a que :
Soit f : I ! R une fonction continue sur I.
| f (t) f (xk ) | 6 M1 | t xk |
Soit F une primitive de f sur I.
Z xk+1 Z xk+1
1) G est une primitive de f sur I ) 9 2 R, 8x 2 I, G(x) = F (x) + Ainsi : | f (t) f (xk ) | dt 6 M1 |t xk | dt
xk xk
2) Soit c 2 I. Il existe une unique primitive de f sur I s’annulant en c. Et comme t > xk pour tout t 2 [xk , xk+1 ], on a :
C’est la fonction x 7! F (x) F (c). Z xk+1 Z xk+1  xk+1
1
Démonstration. | t xk | dt = (t xk ) dt = (t xk )2
xk xk 2
1) Si G est une primitive de f sur I alors, par définition, G0 = f = F 0 . xk
1
On en déduit que : F 0 G0 = 0 et donc (F G)0 = 0. (xk+1 xk )2 =
2
Ainsi, F G est une fonction constante : 9 2 R, F G = .
Au final, on obtient :
2) Si de plus G s’annule en c, alors G(c) = F (c) + = 0 et donc =
F (c). Z b nP1 M
1
f (t) dt Sn 6 (xk+1 xk )2
a 2
k=0
Retour à l’intuition ✓ ◆2
P
n 1 M 1 b a M1 (b a)2 (b a)2
Si f est continue positive, la fonction Af (si elle existe !) est une primitive = = n = M1
2 n 2 n2 2n
de f sur [a, b]. On peut même être plus précis : c’est l’unique primitive k=0
de f qui s’annule en a.
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k I.3. Définition de l’intégrale sur un segment


L’énoncé du cas particulier nous invite à faire apparaître la quantité
n
dans la somme finie. Or on a : I.3.a) Cas des fonctions continues
k n 1 n 1 1 n 1 Définition
n+k = n 1+ donc = k
= k
n k=1 n + k k=1 n 1+ n n k=1 1 + n
✓ ◆

Soit f : I ! R une fonction continue sur un intervalle I.


P P 1 P

n 1 n k 1 Soit F une primitive de f sur I et soit (a, b) 2 I 2 .


Ainsi : = f . (on ne suppose pas ici a < b)
n 1+t
avec f : t 7!
n k=1 1 + nk n k=1
✓ ◆
1 P 1 P

On en déduit que la suite de l’énoncé est convergente et que : • On appelle intégrale de a à b de la fonction f , et on note a f (t) dt
la quantité :
n
Rb

1 1 1
lim k
= dt = [ ln(|1 + t|) ]0 = ln 2 ln 1
n!+1 n k=1 1 +
n 0 1+t b
b
Z 1

F (a)
1 P

f (t) dt = [ F (t) ]a = F (b)


a
Z

IV.2.c) Vitesse de convergence dans le cas de fonctions C 1 (CULTURE)


Théorème 18. Retour à l’intuition
Soit f : [a, b] ! R de classe C1 sur [a, b]. • Si f est continue et positive (et si Af existe !), alors Af est une primitive
Notons M1 = sup |f (x)|. 0 de f sur [a, b]. Ainsi, on pourra penser l’intégrale de f sur [a, b] comme
x2[a,b] l’aire de la surface définie sous la courbe Cf entre a et b.
b
(b a)2 Remarque
Alors on a : f (t) dt Sn 6 M1
a 2n
Z

• La notion d’intégrale sur un segment est indépendante de la primitive


Démonstration. choisie. En effet, si F et G sont deux primitives de f , alors pour un
Remarquons tout d’abord que M1 est bien défini. En effet, comme f 2R:
est C 1 , f 0 est continue. Sur le segment [a, b] elle est donc bornée et at- F =G+
teint ses bornes, ce qui démontre l’existence de M1 = sup |f 0 (x)| = Ainsi : F (b) F (a) = (G(b) + ) (G(a) + ) = G(b) G(a).
x2[a,b]
0 • La lettre t de la définition est une variable muette.
x2[a,b]
max |f (x)|.
On notera donc, sans distinction :
b xk+1
Par la relation de Chasles, on a : f (t) dt = f (t) dt. b b b
a k=0 xk f (t) dt ou f (x) dx ou f (u) du . . .
Z nP1
Z

a a a
Z Z Z

D’autre part, par définition, on a : Sn = (xk+1 xk ) f (xk ).


k=0
• Notez que la définition reste valable pour a > b.
nP1

On remarque de plus que : (xk+1 xk ) f (xk ) = f (xk ) dt.


xk
Z xk+1

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Propriété IV.2.b) Convergence de la méthode
Soit f : I ! R une fonction continue sur un intervalle I. Théorème 17. Cas des fonctions continues
Soit (a, b) 2 I 2 et soit 2 R. (on ne suppose pas ici a < b) Soit f : [a, b] ! R continue sur [a, b].
Z b Z b Z b • Convergence de la somme (Sn ).
1) 0 dt = 0 2) f (t) dt = f (t) dt
a a a ✓ ◆ Z b
b a nP1 b a
Z a Z Z Z lim f a+k = f (t) dt
a b b n!+1 n k=0 n a
3) f (t) dt = 0 4) f (t) dt = f (t) dt = f (t) dt
a b a a
• Convergence de la somme (Tn ).
Démonstration. Z ✓ ◆ Z
b b
b a P
n b a
Soit F une primitive de f sur I. Par définition, f (t) dt = F (b) F (a). lim f a+k = f (t) dt
a
n!+1 n k=1 n a
1) Dans ce cas, F 0 = f = 0 donc la fonction F est constante et F (b) =
F (a). • Convergence de la somme (Mn ).
2) F est une primitive de f puisque : ( F )0 = F 0 = f . ✓ ◆ Z
Z b b a nP1 2k + 1 b a b
b
Ainsi, f (t) dt = [ F ]a = F (b) F (a). lim f a+ = f (t) dt
n!+1 n k=0 2 n a
a
Ra
3) Dans ce cas, a f (t) dt = F (a) F (a) = 0.
Z a Z Démonstration.
b
4) On a : f (t) dt = F (a) F (b) = (F (b) F (a)) = f (t) dt. Admis dans le cas des fonctions continues.
b a
Cas particulier
Retour à l’intuition
Si f est une fonction continue sur [a, b], la propriété 2) permet d’affirmer • Les exercices sur les sommes de Riemann se traitent en faisant appa-
Z b Z b raître le cas particulier : a = 0, b = 1. On a alors :
que : f (t) dt = f (t) dt.
a a ✓ ◆ Z 1 ✓ ◆
Par analogie avec cette propriété, on définit l’aire sous la courbe entre a 1 nP1 k 1 Pn k
lim f = f (t) dt = lim f
et b d’une fonction continue doit être pensée comme une aire orientée : n!+1 n k=0 n 0 n!+1 n k=1 n
⇥ cette aire est positive si f positive.
⇥ cette aire est négative si f négative. • Illustrons ce procédé par ✓
un énoncé classique.

P
n 1
(et c’est l’opposé de l’aire définie par f , fonction positive) Démontrer que la suite est convergente et calculer sa
n+k k=1
limite.
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Remarque Exemple
Les sommes de Riemann dépendent des paramètres a, b et f . En toute 8
rigueur, il faudrait donc écrire Sn (a, b, f ). On se permettra d’alléger cette • 4 dt = [ 4t ]3 = (4 ⇥ 8 4 ⇥ 3) = 4 ⇥ (8 3) = 20
3
Z 8

notation pour ne conserver que Sn en précisant par ailleurs ces para- 1


1
mètres. 2 2 3 5 2 13
• (2t + 5t 1) dt = t + t t =
0 3 2 0
6
Z 

1
IV.2. Méthode des rectangles 1 1
• dt = [ ln(t + 1) ]0 = ln 2 ln 1 = ln 2
0 t+1
IV.2.a) Définition
Z

1
t 1 1
Définition • dt = 1 dt = [ t ln(t + 1) ]0 = 1 + ln 2
0 t+1 0 t+1
Z Z 1 ✓ ◆

La méthode des rectangles est une méthode d’analyse numérique consis- 1


1
1 t 1 1
tant à approcher le calcul de l’intégrale f (t) dt. • e2t dt = e = (e1 e0 ) = (e 1)
a 0 2 0
2 2
Z b Z 

1
1
2 2
• On considère une subdivision a = x0 < x1 < x2 < · · · < xn = b. 1 1 t2 1 1
• te t dt = ( 2t e t ) dt = e = 1
• On approche f (t) dt par l’aire d’un rectangle de côté [xk , xk+1 ] 0 0 2 2 0
2 e
Z Z 1  ✓ ◆

xk
Z xk+1

et s’appuyant sur la courbe Cf . Théorème 4.


• On approche alors f (t) dt par la somme de toutes les aires de Soit f : I ! R une fonction continue sur un intervalle I et c 2 I.
a
Z b

rectangles ainsi définis. H : I R


x est la primitive de f
La fonction
f (t) dt sur I qui s’annule en c.
Autrement dit, f (t) dt est approchée par une somme de Riemann.
x !
7
c
! Z

a
Z b

1) En particulier, cette fonction H est de classe C 1 et de dérivée f .


Ce que l’on pourra noter (avec abus de notation) :

x
f (t) dt = f (x)
c
✓Z ◆0

2) Si de plus u, v : J ! I sont deux fonctions dérivables sur l’intervalle


J, alors les fonctions
c v(x)
a b a b x 7! f (t) dt, x 7! f (t) dt, x 7! f (t) dt
Somme de Riemann Sn Somme de Riemann Tn c u(x) u(x)
Z v(x) Z Z

Découpage avec n = 25 sont dérivables sur J.

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Les dérivées de ces fonctions sont (avec l’abus de notation précédent) : IV. Somme de Riemann, méthode des rectangles
Z v(x) !0 Z c !0
f (t) dt = v 0 (x)f (v(x)) f (t) dt = u0 (x)f (u(x)) IV.1. Définition
c u(x)
Définition
Z !0 Soit f : [a, b] ! R une fonction continue sur [a, b] et soit n 2 N⇤ .
v(x)
f (t) dt = v 0 (x) ⇥ f (v(x)) u0 (x) ⇥ f (u(x)) Soit a = x0 < x1 < x2 < · · · < xn = b une subdivision finie de [a, b].
u(x)
• On appelle somme de Riemann toute somme s’écrivant :
Démonstration.
Soit F une primitive de f sur I. nP1
Z x Rn = (xk+1 xk ) f (⇠k )
1) Par définition, f (t) dt = F (x) F (c). k=0
c
La fonction H : x 7! F (x) F (c) est dérivable sur I car F l’est. où pour tout k 2 J0, n 1K, ⇠k est un élément choisi dans [xk , xk+1 ].
De plus, on a : H 0 = F 0 = f .
H est donc bien une primitive de f . Remarque
De plus, elle s’annule en c puisque H(c) = F (c) F (c) = 0. On considère en particulier des sommes de Riemann définies sur des sub-
Z v(x) b a
2) • Remarquons tout d’abord que : f (t) dt = H(v(x)). divisions régulières i.e. telles que : 8k 2 J0, n .1K, xk+1 xk =
c
n
La fonction H v est dérivable sur J car c’est la composée de : • En prenant pour tout k 2 J0, n 1K, ⇠k = xk .
⇥ v, dérivable sur J . ✓ ◆
b a nP1 b a
De plus, v( J ) ⇢ I . Sn = f a+k
n k=0 n
⇥ H, dérivable sur I .
Par la formule de dérivation d’une composée, on a :
• En prenant pour tout k 2 J0, n 1K, ⇠k = xk+1 .
8x 2 J, (H v)0 (x) = H 0 (v(x)) ⇥ v 0 (x) = f (v(x)) ⇥ v 0 (x) ✓ ◆
b a P
n b a
Z c Z u(x) Tn = f a+k
n n
• De même, f (t) dt = f (t) dt = H(u(x)). k=1
u(x) c
La fonction H u est dérivable sur J en tant que fonction composée. xk + xk+1
• En prenant pour tout k 2 J0, n 1K, ⇠k = .
2
8x 2 J, (H u)0 (x) = H 0 (u(x)) ⇥ u0 (x) = f (u(x)) ⇥ u0 (x)
✓ ◆
3) Utilise la relation de Chasles (cf plus loin). b a nP1 2k + 1 b a
Z v(x) Z c Z v(x) ! Mn = f a+
n k=0 2 n
f (t) dt = f (t) dt +
f (t) dt . . .
u(x) u(x) c
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Représentation graphique. Exercice. EDHEC 2016


Pour chaque entier n on définit la fonction fn par :

8x 2 [n, +1[, fn (x) = e t dt


n
Z x p

a) Montrer que fn est de classe C1


sur [n, +1[ puis déterminer fn0 (x)
pour tout x de [n, +1[. Donner le sens de variation de fn .

Démonstration.
a a Soit n 2 N.
a a p
a) La fonction t 7! e t est continue sur R donc sur [n, +1[. p
Cas d’une fonction paire Cas d’une fonction impaire La fonction fn est la primitive, qui s’annule en n de la fonction t 7! e t .
+ =2 + =0 On en déduit que fn est C 1 sur [n, +1[ et que :
p
x
Exemple p
8x 2 [n, +1[, fn0 (x) = e >0
2
Calculer l’intégrale : p x 4 x2 dx. Ainsi, fn est strictement croissante sur [n, +1[.
2
Z p

p Exemple
Considérons la fonction f : x 7! x 4 x2 . On reprend les calculs précédents. En écrivant ces calculs d’intégrales
p p
• La fonction f est définie et continue sur [ 2, 2]. p p entre c 2 R et x, on exhibe la primitive de la fonction s’annulant en c.
On peut donc considérer son intégrale sur le segment [ 2, 2]. x
p p • 4 dt = [ 4t ]3 = 4(x 3)
• 2, 2]. 3
Z x

x
Démontrons que f est impaire. Soit x 2 [
2 3 5 2 2 5
f ( x) = x 4 ( x)2 = x 4 x2 = f (x) • (2t2 + 5t 1) dt = t + t t = x3 + x2 x
0 3 2 0
3 2
Z x 
p

x
p

p
2 1
• dt = [ ln(t + 1) ]0 = ln(1 + x) (pour x > 1)
On en conclut, par le théorème précédent, que : x 4 x2 dx = 0. t+1
Z x

p
2 t x
Z p

• dt = [ t ln(t + 1) ]0 = x + ln(x + 1) (pour x > 1)


0 t+1
Z0 x

x
1 t 1
• e2t dt = e = (ex 1)
0 2 0
2
Z x 

x
t2 1 t2
• te dt = e = e 1
0 2 0
2
Z x 
1 ⇣ x2 ⌘

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I.3.b) Cas des fonctions continues par morceaux III.3.b) Changement de variable et parité
Définition Théorème 16.
Soit f une fonction continue par morceaux sur [a, b]. Soit f : [ a, a] ! R continue sur [ a, a].
Il existe une subdivision a0 = a < a1 < · · · < an = b telle que : Z Za a
⇥ f est continue sur ]ai , ai+1 [, 1) Si f est paire : f (t) dt = 2 f (u) du
a 0
⇥ f admet une limite à droite finie en ai ,
⇥ f admet une limite à gauche finie en ai+1 . Z a
2) Si f est impaire : f (t) dt = 0
On note alors f˜i le prolongement par continuité de f sur [ai , ai+1 ]. a
Notons Fi une primitive de f˜i sur [ai , ai+1 ].
Z b
Démonstration. Z Z Z
a 0 a
• On appelle intégrale de a à b de la fonction f , et on note f (t) dt : Par la relation de Chasles, on a : f (t) dt = f (t) dt + f (t) dt
a a a 0
Z b Z ai 1) On effectue le changement de variable u= t .
P
n P
n
f (t) dt = f˜i (t) dt = (Fi (ai ) Fi (ai 1 ))
a i=1 ai i=1
1
u = t (donc t = u)
,! du = dt et dt = du
Idée derrière cette définition.
On calcule l’aire sous la courbe pour chaque « intervalle de continuité » • t = a ) u = ( a) = a
Z b
• t=0 ) u= 0=0
[ai , ai+1 ]. La quantité f (t) dt est obtenue comme somme de ces aires.
a
On obtient ainsi :
Représentation graphique. Z Z Z Z
0 0 0 a
f (t) dt = f ( u) du = f (u) du = f (u) du
a a a 0
(la deuxième égalité est obtenue par parité de la fonction f )
2) À l’aide du changement de variable u= t , on obtient :
Z 0 Z 0 Z 0 Z a
f (t) dt = f ( u) du = f (u) du = f (u) du
a a a 0
a0 = a a1 a2 a3 = b
10 31
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Lien entre le théorème et la méthode symbolique II. Propriétés de l’intégrale sur un segment
• La méthode symbolique a évidemment un lien direct avec le théorème
II.1. Relation de Chasles
initial. Considérons l’intégrale f (t) dt.
a Théorème 5.
Z b

Poser un changement de variable u en fonction de t, revient à écrire :


Soit f : I ! R continue sur l’intervalle I.
1
u=' (t)
Soit (a, b, c) 2 I 3 (on ne suppose pas ici a < b).
Alors on a :
Lorsque l’on effectue ce changement de variable, on obtient : b c b
f (t) dt = f (t) dt + f (t) dt
u=' 1 (t) (donc t = '(u)) a a c
Z Z Z

1
,! du = dt et dt = '0 (' 1 (t)) du = '0 (u) du Démonstration.
'0 (' 1 (t))
Notons F une primitive de f sur I. On a alors :
• t=a ) u=' 1 (a)

1 (b)
• t=b ) u=' f (t) dt + f (t) dt = (F (c) F (a)) + (F (b) F (c))
a c
Z c Z b

b ' 1 (b)
= F (b) F (a) = f (t) dt
Ainsi : f (t) dt = f ('(u))'0 (u) du a
Z b

a ' 1 (a)
Z Z

(par rapport au théorème, a = '(↵) et b = '( ))


II.2. Linéarité de l’intégrale
• L’écriture ' 1 (t) suppose que la fonction ' réalise une bijection de
[↵, ] sur '([↵, ]). C’est pourquoi le cadre « ' C 1 bijectif » est un Théorème 6.
cadre considéré comme idéal pour les changements de variable. C’est Soit f : I ! R et g : I ! R continues sur I.
celui qui sera adopté dans les énoncés.
Soit (a, b) 2 I 2 et soit ( , µ) 2 R2 (on ne suppose pas ici a < b).
2
• Ainsi, le changement de variable u = t est problématique. Alors on a :
En effet, pour pouvoir exprimer t en fonction de u (i.e. exhiber la
b b b
fonction '), il faut que t soit de signe constant sur [a, b]. On ne peut
( f + µg)(t) dt = f (t) dt + µ g(t) dt
donc pas poser un tel changement de variable pour une intégrale entre a a a
Z Z Z

a = 1 et b = 5 (sauf à découper cette intégrale comme somme d’une


intégrale sur [ 1, 0] et d’une intégrale sur [0, 5]). Démonstration.
Soient F une primitive de f et G une primitive de g.
Alors F + µG est dérivable et ( F + µG)0 = F 0 + µG0 = f + µg.
Ainsi, F + µG est une primitive de f + µg.

30 11
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Z b
b • Le programme officiel précise que les « changements de variables autres
D’où : ( f + µg)(t) dt = [ F + µG ]
a
a
qu’affines seront précisés dans les exercices ».
= ( F (b) + µG(b)) ( F (a) + µG(a)) Il faut donc comprendre que le changements de variable affines (ceux
du type u = c t + d ) ne seront pas (forcément) précisés.
= (F (b) F (a)) + µ(G(b) G(a))
Z b Z b
= f (t) dt + µ g(t) dt Exercice Z 3
t
a a Considérons par exemple : I = p dt.
Z 9 0 2t + 3
Remarque (POLY uniquement) u 1
3
Cette propriété signifie que l’application « intégrale entre a et b d’une Montrer que I = p du et en déduire la valeur de I.
u4 3
fonction continue » (notée ici Inta,b et définie ci-dessous) est linéaire.
Inta,b : C([a, b], R) ! R On effectue le changement de variable u = 2t + 3
Z b
f 7! f (t) dt
a u = 2t + 3 (donc 2 t = u 3)
1
Autrement dit, on a : 8( , µ) 2 R2 , 8(f, g) 2 (C([a, b], R))2 , ,! du = 2 dt et dt = du
2
Int ( f + µg) =
a,b Int (f ) + µ Int (g)
a,b a,b
• t=0 ) u=2⇥0+3=3
• t=3 ) u=2⇥3+3=9
Théorème 7. (Généralisation au cas de n fonctions)
Z Z 9
Soient n 2 N⇤ et ( 1, . . . , n) 2 Rn . 9 1
2 (u 3) 1 1 u 3
Ainsi : I = p du = p du
Soit (a, b) 2 I 2 (on ne suppose pas ici a < b). 3 u 2 4 3 u
Soient f1 , . . . , fn : I ! R des fonctions continues sur I. u 3 u 3 p 3
Or : p = p p = u p . Ainsi :
Alors on a : u u u u
Z ✓ ◆ Z Z 9 Z 9
b P
n P
n b p 1
4I = u du 3 p du
i fi (t) dt = i fi (t) dt u
i=1 i=1 3 3
a a
" 3
#9 " 1
#9
u2 u2 2 p p p p
Remarque (POLY uniquement) = 3 3 1 = 9 9 3 3 6 9 3
3
Cette propriété signifie la compatibilité de l’application intégrale avec les p2 p2 3p3 p p
combinaisons linéaires, ce qui est vérifié pour toute application linéaire. = 6 9 2 3
6 9+6 3 = 4 3
✓n ◆ p
P Pn
Donc I = 3.
Inta,b i Inta,b (fi )
i fi =
i=1 i=1
12 29
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• L’idée du changement de variable est de faire disparaître une partie II.3. Positivité de l’application d’intégration
« gênante » de la quantité f (t). Ainsi, on posera souvent le changement
II.3.a) Énoncé
2
dt Théorème 8.
MÉTHODO : calcul de p à l’aide du changement de variable
1 t+2 t
de variable : « u = laZ racine présente dans l’intégrale ».

Soit f : I ! R continue sur un intervalle I.


p
u= t Soit (a, b) 2 I 2 tel que a < b.
p b
u= t
(donc t = u2 ) 1) f > 0 sur [a, b] f (t) dt > 0
1
)
a
p
Z

,! du = p dt et dt = 2 t du = 2 u du
2 t b
p
• t = 1 ) u = 1=1 2) f > 0 sur [a, b] ) f (t) dt > 0
a
Z

p
• t = 2 ) u = 2

2 Démonstration.
dt 1
Ainsi : p = 2u du Notons F une primitive de f sur I.
1 t + 2 t 1 u 2+u
Z Z p2

p
p 1) Supposons f > 0. Alors F 0 = f > 0 et F est croissante. De plus,
2
p
1 2+1 b
Or : 2u du = 2 [ ln(|u + 1|) ]1 = 2 ln
1 u(u + 1) 2 comme a < b, on a F (a) 6 F (b) et donc : f (t) dt = F (b) F (a) >
Z 2 !

a
Z

1 0.
• MÉTHODO : calcul de dt en posant u = 1 + et
t 2) Supposons f > 0. Alors F 0 = f > 0 et F est strictement croissante. Et
p
0 1+e
b
Z 1 p

p comme a < b, on a F (a) < F (b) et donc : f (t) dt = F (b) F (a) >
a
Z

0.
u = 1 + et (donc et = u2 1) p
et 2 1 + et 2u
dt et dt = t
du = 2 du
t
,! du = p
2 1+e e u 1
p p
• t = 0 ) u = 1 + e0 = 2 Remarque
• t = 1 ) u =
p
1+e On peut déduire de ce théorème précédent :

p b
1 1+e
1 1 2u f 6 0 sur [a, b] f (t) dt 6 0
dt = du
)
Ainsi : a
Z

p
0 1 + et
p
2 u u2 1
Z Z

1 1 En effet, si f 6 0, alors f > 0 et donc, en intégrant sur [a, b] (b > a),


1 2 2
On termine ce calcul en remarquant que : =
u2 1 u 1 u+1 f (t) dt > 0, ce qui montre f (t) dt > 0 et donc f (t) dt 6 0.
a a a
Z b Z b Z b

28 13
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Remarque (POLY uniquement) Aspect pratique
Ce résultat peut se réécrire à l’aide de l’application Inta,b . • Si on se réfère au théorème précédent, un changement de variable est
f > 0 ) Inta,b (f ) > 0 la donnée d’une fonction '.
Z 2
Théorème 9. (zéro de l’application d’intégration) dt
,! calcul de à l’aide du changement de variable ' : t 7! ln t.
Soit f : I ! R continue sur un intervalle I. 1 et + 1
Soit (a, b) 2 I 2 tel que a < b. 1
9 '(t) = ln t et '0 (t) =
Z b t
>
> '(↵) = 1 ) ↵=e
• f (t) dt = 0 >
> •
=
a f est nulle sur [a, b] • '( ) = 2 ) = e2
f positive sur [a, b] )
• >
> (8x 2 [a, b], f (x) = 0)
>
> Z 2 Z e2
(8x 2 [a, b], f (x) > 0) ; dt 1 1
Ainsi, = dt.
1 et + 1 e t+1 t
Démonstration. 1 1 1
Notons F une primitive de f sur I. On termine ce calcul en remarquant : =
t(t + 1) t t+1
On reprend la démonstration du théorème 8. • En pratique, les changements de variable seront réalisés à l’aide de la
• Comme F = f > 0 sur [a, b], la fonction F est croissante sur [a, b].
0
méthode symbolique décrite ci-dessous.
Z
On en déduit que : F (a) = min F et F (b) = max F . 2
dt
[a,b] [a,b] MÉTHODO : calcul de à l’aide du changement de variable
Z b et + 1
1
• De plus, f (t) dt = F (b) F (a) = 0 par hypothèse. u = et
a
Ainsi, min F = F (a) = F (b) = max F .
[a,b] [a,b]
u = et
On en conclut que F est constante sur [a, b] et que F 0 = f = 0 sur 1 1
,! du = et dt et dt = du = du
[a, b]. et u
• t = 1 ) u = e1
Remarque • t = 2 ) u = e2
Ainsi, si f : [a, b] ! R continue et positive sur [a, b] (avec a < b).
1
Z b
En remplaçant dt par du et et par u, on obtient :
u
f (t) dt = 0 , f est nulle sur [a, b]
a Z 2 Z e2
dt 1 1
= du
Le sens direct ()) est l’énoncé du théorème 9. 1 et + 1 e1 u+1 u
La réciproque (() est l’une des propriétés de base de l’intégrale.
ce qui correspond au calcul précédent.
14 27
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2 p II.3.b) Techniques de majoration


• Pour illustrer ce propos, considérons par exemple t dt.
1
Z

p Théorème 10.
Autrement dit, on cherche à déterminer l’intégrale de f : t 7! t.
Appliquons maintenant le théorème précédent avec ' : t 7! t2 . Soient f, g : I ! R continues sur un intervalle I.
Soit (a, b) 2 I 2 tel que a < b.
'(t) = t2 et '0 (t) = 2 t
Alors : b
• '(↵) = 1 , ↵2 = 1 , (↵ = 1 OU ↵ = 1) f 6 g sur [a, b] ) f (t) dt 6 g(t) dt
2 a a
p p
=2 ( = 2 OU = 2)
Z b Z

• '( ) = 2 , ,
p
(f ')(t) = t2 = |t| Démonstration.
On applique le théorème précédent à la fonction g f > 0. En intégrant
En appliquant le théorème, on aboutit aux intégrales suivantes :
sur [a, b] (b > a), on a : (g f )(t) dt > 0 et g(t) dt >
a a
Z b Z b

|t|⇥2t dt |t|⇥2t dt |t|⇥2t dt |t|⇥2t dt


1 1 1 1 f (t) dt.
Z p2 Z p2 Z p2 Z p2

a
Z b

Laquelle est « la bonne » ? En réalité, elles sont toutes valides.


Remarque
Cette propriété signifie que Inta,b est une application croissante.
p p f 6 g Inta,b (f ) 6 Inta,b (g)
2 1
)
2
Exemple
1 1
p p
2 2 xn
1 + x2
Pour n 2 N, on note Jn = . Montrer que Jn ! 0.
0
Z

1
6 1 et xn > 0, on a :
1 + x2
Soit x 2 [0, 1]. Comme : 0 6
p p xn
2 1 2 1 0 6 6 xn
1 + x2
p p
2 2
et donc, en intégrant sur le segment [0, 1] (1 > 0), on obtient :
1
xn n x
0 dx 6 2
dx 6 x dx =
0 0 1 + x 0 n +1 0
Z 1 Z 1 Z 1  n+1

• Notons que si la fonction ' : I ! J choisie pour le changement de


variable est une bijection de I sur J, la question précédente ne se pose 1
ainsi 0 6 Jn 6
plus puisque '(↵) admet comme un unique antécédent par ' l’élément n+1
' 1 ('(↵)) = ↵. Par le théorème d’encadrement, (Jn ) est convergente et de limite ` = 0.

26 15
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Exercice. EDHEC 2016 (suite) III.3. Changement de variable
Pour chaque entier n on définit la fonction fn par :
III.3.a) Calculs d’intégrales par changement de variable
Z x p
8x 2 [n, +1[, fn (x) = e t
dt Théorème 15.
n
Soit f : I ! R continue sur un intervalle I.
b) En minorant fn (x), établir que lim fn (x) = +1.
x!+1 Soit ' une fonction de classe C 1 sur J = [↵, ] tq '([↵, ]) ✓ I.
c) En déduire que pour chaque entier naturel n, il existe un unique réel, Z '( ) Z
noté un , élément de [n, +1[, tel que fn (un ) = 1. f (t) dt = (f ')(t) '0 (t) dt
'(↵) ↵
d) Montrer que lim un = +1.
n!+1
Démonstration.
Démonstration. Soit F une primitive de f sur I. Alors on a (F ')0 = F 0 ' ⇥ '0 .
b) Soit t 2 [n, +1[. On a alors t > n. Autrement dit, F ' est une primitive de f ' ⇥ '0 .
Par croissance de la fonction racine
p sur
p R puis par croissance de la
+ Z
fonction exponentielle, on a : e t > e n . (f ')(t) '0 (t) dt = [ (F ')(t) ]↵ = F ('( )) F ('(↵))
Soit x > n. En intégrant sur le segment [n, x] (x > n), on obtient : ↵ Z '( )
'( )
Z x p Z x p p = [ F (t) ] = f (t) dt
'(↵)
fn (x) = e t dt > e n dt = (x n) e n '(↵)
n n
p Aspect théorique (CULTURE)
Comme lim (x n) e n = +1, on en déduit que lim fn (x) =
x!+1 x!+1 • On a démontré l’égalité de droite à gauche :
+1. Z Z '( )
c) La fonction fn est : on part de l’intégrale (f ')(t) '0 (t) dt et on aboutit f (t) dt.
↵ '(↵)
⇥ continue sur [n, +1[, On peut en effet utiliser cet énoncé dans ce sens. Par exemple :
⇥ strictement croissante sur [n, +1[. Z 3 Z 3 Z ln 3
dt 1 1 1 ln 3
Elle réalise donc une bijection de [n, +1[ sur fn ([n, +1[). Or : = dt = dt = [ ln |t| ]ln 2 = ln(ln 3) ln(ln 2)
2 t ln t 2 ln t t ln 2 t
fn ([n, +1[) = [fn (n), lim fn (x)[ = [0, +1[ avec f : t 7! 1
et ' : t 7! ln t.
x!+1 t
• Cette utilisation est en fait rarissime.
! On utilise généralement cet énoncé
Comme 1 2 [0, +1[, l’équation fn (x) = 1 admet une unique solution, Z '( ) ✓Z ◆
notée un , dans [n, +1[. de la gauche f (t) dt (f ')(t) '0 (t) dt .
vers la droite
d) D’après la question précédente, un > n. '(↵) ↵
Comme lim n = +1, on a lim un = +1.
n!+1 n!+1
16 25
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Principe. Théorème 11. (Inégalité triangulaire)


Effectuer une IPP consiste donc à écrire la fonction dont on doit calculer Soit f : I ! R continue sur un intervalle I.
l’intégrale comme un produit de deux fonctions (u ⇥ v 0 ).
Soit (a, b) 2 I 2 tel que a < b.
⇥ dont l’une sera dérivée (v v 0 ),
b
⇥ et l’autre sera intégrée (u0 u). f (t) dt 6 |f (t)| dt
a a
Z b Z

Exemple
Démonstration.
2 b b
2
• ln t dt = [ t ln t ]1 1 dt = 2 ln 2 1 On doit démontrer que : f (t) dt 6 |f (t)| dt, ce qui équivaut
1 1 a a
Z 2 Z Z Z

2 à:
1 2 2 b b b
• t2 ln t dt = t ln t t dt = . . .
3 1 f (t) dt 6
1 3 1 |f (t)| dt 6 |f (t)| dt
a a a
Z Z Z Z Z

2
1⇥ 3 ⇤2

1
• tk ln t dt = t ln t tk dt = . . . Considérons alorsles fonctions f + =
|f | + f
et f =
|f | f
.
1 k+1 1 k+1 1 2 2
Z Z 2
1 h k+1 i2

2 +
2 2 • f , les fonctions f et f sont positives.
(ln t) dt = (ln t) 2 ln t dt = . . .
Comme |f | > f et |f | >

1
1 1 et f = f + f .
Z Z 2

• De plus, |f | = f + + f
2 2
⇥ ⇤2

t ln t 1 1 Revenons alors à la double inégalité. On commence par remplacer f et


• dt = (t + 1) 1 ln t + dt
(t 2 + 1)2 2 1 2 t(1 + t2 )
1 1
Z Z

|f | par leur valeur en fonction de f + et f .


1 1 t
1⇥ 2 ⇤2

Or = donc . . . (i) L’inégalité de gauche équivaut à :


t(1 + t2 ) t 1 + t2
b b
2 +
3 t2 (f (t) + f (t)) dt 6 (f + (t) f (t)) dt
• t e dt = t e tet dt = . . .
2 0
a a
0 0
Z Z

b
Z 1 Z 1
1 h 2 t2 i1

et à : f + (t) dt f (t) dt 6 f + (t) dt f (t) dt


À retenir a a a a
Z Z b Z b Z b

Il faut s’empresser de dériver la fonction ln : en la dérivant, on tombe sur


le calcul de la primitive d’une fonction rationnelle. i.e. : 0 6 2 f + (t) dt
a
Z b

b
Application : calcul d’une primitive de ln. (ii) De même, l’inégalité de droite équivaut à : 2 f (t) dt 6 0
Soit x > 0. Le calcul précédent nous fournit la primitive de la fonction ln a
Z

qui s’annule en 1. Ces deux inégalités sont vérifiées puisque f + et f sont positives.

x
ln t dt = [ t ln t ]1 1 dt = x ln x (x 1)
1 1
Z x Z x

24 17
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Remarque III.2. Intégration par parties
Les fonctions f + et f sont appelées réciproquement partie positive et
Théorème 14.
partie négative de la fonction f . Notez que ces deux fonctions sont posi-
tives. Soient u, v : I ! R deux fonctions de classe C 1 sur un intervalle I.

f (x) si f (x) > 0 Soit (a, b) 2 I 2 .
• f + : x 7! max (f (x), 0) =
0 sinon Z b Z b
⇢ u0 (t) v(t) dt = [ u(t) v(t) ]a
b
u(t) v 0 (t) dt
f (x) si f (x) < 0
• f : x 7! min (f (x), 0) = a a
0 sinon
Ce qu’on peut lire :
Représentation graphique.
Z b Z b
b
u(t) v 0 (t) dt = [ u(t) v(t) ]a u0 (t) v(t) dt
a a
Démonstration.
On a (uv)0 = u0 v + uv 0 . Ainsi, la fonction uv est une primitive de u0 v +
uv 0 . Cette dernière fonction est continue par somme/produit de fonctions
a a continues (u C 1 ) u0 C 0 ). Elle admet donc une intégrale entre a et b.
b b
Z b
b
(u0 (t)v(t) + u(t)v 0 (t)) dt = [ u(t)v(t) ]a
a
Partie positive de f Partie négative de f On conclut par linéarité de l’intégrale.
Remarque
• On utilisera l’abréviation IPP.
Z b
• Cela permet de déplacer le problème : passer du calcul de u0 (t)v(t) dt
Z b a
au calcul de u(t)v 0 (t) dt (ou inversement).
a b a
u = . . . u0 = . . .
• Moyen mnémotechnique :
v0 = . . . v = . . .
Valeur absolue de f
18 23
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Primitives classiques. Théorème 12.


Soit f : I ! R continue sur un intervalle I.
Fonction Une primitive Soit (a, b) 2 I 2 tel que a < b.

(b a) min f 6 f (t) dt 6 (b a) max f


x [a,b] a [a,b]
Z b

x 7! x 7!
Démonstration.
x 7! xn xn+1 f est continue sur le segment [a, b]. Elle est donc bornée et atteint ses
n+1
x 7!
(avec n 2 N) bornes.
[a,b] [a,b]
Ainsi, min f et min f existent bien. Soit t 2 [a, b]. On a :
x 7! x↵ x↵+1
x 7!
↵+1 min f 6 f (t) 6 max f
[a,b] [a,b]
(avec ↵ 2 R \ { 1})

1
et donc, en intégrant sur [a, b] (b > a), on obtient :
x
x 7! x 7! ln |x|
b b b
min f dt 6 f (t) dt 6 max f dt
a [a,b] a a [a,b]
Z ✓ ◆ Z Z ✓ ◆

x 7! ex x 7! ex
b
ainsi (b a) min f 6 f (t) dt 6 (b a) max f
x [a,b] a [a,b]
Z

x 7! x
(avec > 0)
x 7!
ln Application
• Si f : [a, b] ! R est continue et décroissante sur [a, b], on a :

x 7! u0 (x) (u(x))n (u(x))n+1 min f = f (b) et max f = f (a)


n+1 [a,b] [a,b]
x 7!
(avec n 2 N)
En reprenant la démonstration précédente, on obtient :
x 7! u0 (x) (u(x))↵ (u(x))↵+1
f (b) 6 f (t) 6 f (a)
↵+1
x 7!
(avec ↵ 2 R \ { 1})

u0 (x) et donc en intégrant sur [a, b] (b > a), on obtient :


u(x)
x 7! x 7! ln |u(x)|
b b b
f (b) dt 6 f (t) dt 6 f (a) dt
a a a
Z Z Z

x 7! u0 (x) eu(x) x 7! eu(x)


b
ainsi (b a) f (b) 6 f (t) dt 6 (b a) f (a)
a
Z

22 19
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• Ainsi, si l’on considère un segment de longueur 1, de type [k, k + 1] III. Techniques de calcul des intégrales
(avec k 2 N), on obtient que :
Z
III.1. Calcul de primitives « à vue »
k+1
f (k + 1) 6 f (t) dt 6 f (k) Principe.
k Il s’agit ici de calculer une intégrale en devinant une de ses primitives.
On retrouve le schéma (cas décroissant) de la démonstration du théo- Autrement dit, il faut être capable de voir la fonction f à intégrer comme
rème 1. la dérivée d’une autre fonction.
Exemple
Z 1
f (k) 1 1
• 5 dt = [ 5 t ] = 5 [ t ]0 = 5 (1 0) = 5
f (k + 1) 0
0
Z 1  1
1 3 1 1
• t2 dt = t = (1 0) =
0 3 0
3 3
Z 
2 h 3 i1
1
1 p 2 3 2 2
• t dt = t2 =t2 = (1 0) =
0 3 0
3 0 3 3
Z 2
1 2
k k+1 • dt = [ ln t ]1 = ln 2 ln 1
t
f (k + 1) f (k) Z1 1
⇥ ⇤1
• et dt = et = (e1 e0 ) = e1 1
0
0
Théorème 13. Z 1 Z 1  1
t 1
Soit f : I ! R continue sur un intervalle I. • dt = t (t2 + 1) 3 dt = (t2 + 1) 2
0 (t2 + 1)3 0 2
Soit (a, b) 2 I 2 tel que a < b.  1 ✓ ◆ 0
1 1 1 1 1 3
Z b Z = = =
b 2 (t2 + 1)2 0 2 4 1 8
f (t) dt 6 |f (t)| dt 6 (b a) max |f | Z Z h i
a a [a,b]
1
t 1 1 1
1 p p
• p dt = t (t2 + 1) 2 dt = (t2 + 1) 2 = 2 1=
p0 t2 + 1 0 0
Démonstration. 2 1
Combinaison des résultats du théorème 11 et 12 sachant que x 7! |f (x)| Z 1  1
t 1 1 ⇥ ⇤1 1
est conitnue sur [a, b] (comme composée de fonctions continues . . . ). • dt = ln(|t2 + 1|) = ln(t2 + 1) = (ln 2
0(t2 + 1) 2 0
2 0 2
ln 1)
Z 2 1 h i2 ⇣ ⌘
et 1 1 1 p
• dt = et = e2 e1 =e e
1 t2 1
20 21

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