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ANALYSE 4

Chapitre 2 : Séries de Fourier

ING 2 - Année 2022/2023


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CHAPITRE 1

Séries de Fourier
1.1 Définition. Etude de la convergence.
Définition
X 1.1.1 : On appelle série de Fourier ou série trigonométrique, toute série de
fonctions un (x) de terme général

un (x) = an cos nωx + bn sin nωx

avec an ∈ C, bn ∈ C et ω un nombre réel positif appelé pulsation.

Remarque :

— Le terme général un (x) a pour période Tn = .

X +∞
X
— Lorsque la série un (x) converge vers la fonction f définie par f (x) = un (x), f est une
n=0

fonction périodique de période T = à valeurs dans C.
ω
Etude de la convergence :
1. ∀x ∈ R, |unX (x)| ≤| an cosX
nωx | + | bn sin nωx |≤| an | + | bn |, X
Si les séries | an | et | bn | convergent, on dit que la série de Fourier un (x) est
normalement convergente sur R.
+∞
X
Dans ce cas, on admettra que la fonction somme f (x) = un (x) est continue sur R et
n=0
+∞ +∞
Z α+T ! !
X X Z α+T
intégrable terme à terme. On a un (x) dx = un (x) dx .
α n=0 n=0 α

3
4 CHAPITRE 1. SÉRIES DE FOURIER

X cos(nπx)
Exemple : La série converge.
n≥1 n2

2. Si les suites (an ) et (bn ) sont réelles, positives et décroissantes vers 0, la série
X 2kπ
(an cos nωx + bn sin nωx) converge si x 6= , ∈ Z, la fonction somme est continue sur
# " ω
2kπ 2(k + 1)π
tout intervalle , .
ω ω
X
Preuve : Elle découle du Lemme d’Abel appliqué aux deux séries an cos nωx et
N
einωx série géométrique est bornée.
X X
bn sin nωx en constatant que
n=0

X sin(nx)
Exemple : La série converge.
n≥1 n

1.2 Calcul des coefficients d’une série de Fourier.


X
Proposition 1.2.1 : Si la série de Fourier (an cos nωx + bn sin nωx) converge vers
+∞
X 2π
f (x) = a0 + (an cos nωx + bn sin nωx) périodique de période T = et si f intégrable terme à
n=1 ω
1.3. FORME COMPLEXE D’UNE SÉRIE DE FOURIER. 5

terme sur un intervalle ]α, α + T [, α ∈ R alors


1 Z α+T
a0 = f (x) dx,



T α








2 Z α+T


a
 n
= f (x) cos nωx dx,



T α



2 Z α+T



 bn = f (x) sin nωx dx.


T α

a0 +∞
X
Remarque : Dans certains ouvrages, on trouve f (x) = + (an cos nωx + bn sin nωx)
2 n=1
avec Z
2 α+T
a0 = f (x) dx
T α
Preuve :Z Elle est facileZmais longue ; il s’agit deZcalculer avec les formules de trigonométrie, les
α+T α+T α+T
intégrales f (x) dx, f (x) cos pωx dx et f (x) sin pωx dx, p ∈ N.
α α α

1.3 Forme complexe d’une série de Fourier.


Soit un (x) = an cos nωx + bn sin nωx,

einωx + e−inωx einωx − e−inωx (an − ibn ) inωx (an + ibn ) −inωx
un (x) = an + bn = e + e
2 2i 2 2
(an − ibn )
d’où le coefficient complexe cn = ,
2
!
1 2 Z α+T Z α+T
1 Z α+T
cn = × f (x) cos nωx dx − i f (x) sin nωx dx = f (x)e−inωx dx
2 T α α T α

1 Z α+T
et c0 = f (x) dx = a0 .
T α

1 Z α+T (an + ibn )


En constatant que c−n = f (x)einωx dx = ,
T α 2
un (x) = cn einωx + c−n e−inωx et
+∞ +∞
1 Z α+T
(cn einωx + c−n e−inωx ) = cn einωx avec cn = f (x)e−inωx dx.
X X
f (x) = c0 +
n=1 −∞ T α
6 CHAPITRE 1. SÉRIES DE FOURIER

1.4 Développement en série de Fourier d’une fonction


périodique.

Inversement, on étudie sous quelles conditions une fonction f est égale à sa série de Fourier.

Théorème de Dirichlet :

2π 1
Soit f : R −→ C une fonction périodique de période T = , C par morceaux sur tout intervalle
ω
[α, α + T ] alors pour tout x de R,

+∞ +∞
1
(f (x+ ) + f (x− )) = a0 + cn einωx .
X X
(an cos nωx + bn sin nωx) =
2 n=1 −∞

En particulier, en tout point x où f est continue :

+∞ +∞
cn einωx .
X X
f (x) = a0 + (an cos nωx + bn sin nωx) =
n=1 n=−∞

On dit que f est développable en série de Fourier, les coefficients a0 , an , bn et cn sont les coefficients
de Fourier obtenus dans les paragraphes précédents.

Conséquences :
Si f est développable en série de Fourier, f est la somme :
— d’un terme constant a0 égale à la valeur moyenne de f sur une période,
— d’une infinité de polynômes trigonométriques, un (x) = an cos nωx + bn sin nωx.

Exemple : Donnons le développement en série de Fourier de la fonction f , de période 2π


telle que



 f (x) = 0 si −π ≤ x < 0

0≤x<π


f (x) = 1 si
1.4. DÉVELOPPEMENT EN SÉRIE DE FOURIER D’UNE FONCTION PÉRIODIQUE. 7
8 CHAPITRE 1. SÉRIES DE FOURIER

1.5 Propriétés du développement en série de Fourier.

1.5.1 Développement en série de Fourier de fonctions paires et im-


paires.

Proposition 1.5.1 : Les coefficients de Fourier associés à une fonction f périodique de


période T sont indépendants de l’intervalle [α, α + T ] choisi. Autrement dit :

1 Z α+T 1ZT 1Z
cn = f (x)e−inωx dx = f (x)e−inωx dx = f (x)e−inωx dx.
T α T 0 T [T ]
1.5. PROPRIÉTÉS DU DÉVELOPPEMENT EN SÉRIE DE FOURIER. 9

En particulier : développement en série de Fourier de fonctions paires


ou impaires.
1. Cas où f est paire.
La fonction x 7→ f (x) cos nωx est paire et la fonction x 7→ f (x) sin nωx est impaire.

T T
 1Z 2 2Z 2
a0 = f (x) dx = f (x) dx,



T − T2 T 0









 T T
2Z 2 4Z 2


a n = f (x) cos nωx dx = f (x) cos nωx dx,


 T − T2 T 0





 T

 2Z 2
 bn = f (x) sin nωx dx = 0.



T − T2

Si f est paire et développable en série de Fourier, on dit que f est développable en série
cosinus.
+∞
1 + −
X
(f (x ) + f (x )) = an cos nωx.
2 n=0

2. Cas où f est impaire.


La fonction x 7→ f (x) cos nωx est impaire et la fonction x 7→ f (x) sin nωx est paire.

T
 1Z 2
a0 = f (x) dx = 0,



T − T2









 T
2Z 2


an = f (x) cos nωx dx = 0,


 T − T2





 T T

 2Z 2 4Z 2
 bn = f (x) sin nωx dx = f (x) sin nωx dx.



T − T2 T 0

Si f est impaire et développable en série de Fourier, on dit que f est développable en série
sinus.
+∞
1
(f (x+ ) + f (x− )) =
X
bn sin nωx.
2 n=1
10 CHAPITRE 1. SÉRIES DE FOURIER

1.5.2 Formule de Bessel Parseval.

Si f est T -périodique et développable en série de Fourier


+∞ +∞
cn einωx alors
X X
a0 + (an cos nωx + bn sin nωx) =
n=1 n=−∞

+∞
1ZT 1 +∞
kf k2 = |cn |2 = |a0 |2 + (|an |2 + |bn |2 )
X X
f (x)f (x) dx =
T 0 n=−∞ 2 n=1

Le réel kf k2 mesure le carré de la valeur efficace de f sur l’intervalle [0, T ].

Remarque :

+∞
(an − ibn ) (an + ibn ) 2 2
|cn |2 .
X
1. cn = et c−n = donc |c−n | = |cn | et kf k = |c0 | + 2
2 2 n=1

1ZT
2. L’application (f, g) 7→ (f |g) = f (x)g(x) dx avec f et g des fonctions T -périodiques
T 0
C 1 par morceaux est un produit scalaire hermitien.

Exemple : Du développement en série de Fourier de la fonction f , de période 2π



 f (x) = 0 si −π ≤ x < 0

0≤x<π


f (x) = 1 si

+∞
X 1
en déduire 2
.
n=0 (2n + 1)
1.5. PROPRIÉTÉS DU DÉVELOPPEMENT EN SÉRIE DE FOURIER. 11

1.5.3 Dérivation.
Si f est T -périodique, continue sur R, dérivable, de dérivée f 0 continue par morceaux.
Si f et f 0 sont développables en séries de Fourier
+∞ +∞
cn (f )einωx et Sf 0 (x) = cn (f 0 )einωx
X X
Sf (x) =
−∞ −∞

+∞ +∞
inωx
(cn (f )einωx )0 .
X X
0
alors cn (f ) = inωcn (f ) et S (x) =
f0 inωcn (f )e =
−∞ −∞

La série de Fourier de f 0 est la série de Fourier de f dérivée terme à terme.

1.5.4 Intégration.
+∞
1ZT
cn einωx avec c0 =
X
Si f est développable en série de Fourier de série de Fourier f (x) dx =
−∞ T 0
Z x
0 alors la fonction f (t) dt est développable en série de Fourier et de développement
0

+∞
X einωx 1ZT
g(x) = α0 + cn avec α0 = g(x) dx.
−∞ inω T 0

1.5.5 Produit. Convolution.


Si f et g sont T -périodiques, développables en série de Fourier de séries de Fourier respectives
+∞ +∞
inωx
βn einωx
X X
αn e et
−∞ −∞

1. La fonction f g est développable en série de Fourier et de développement


+∞
γn einωx avec γn =
X X
(f g)(x) = αp βq .
−∞ p+q=n

2. La fonction f ∗ g convolée de f et g définie par


Z T Z T
f ∗ g(x) = f (t)g(x − t) dt = f (x − t)g(t) dt = g ∗ f (x)
0 0

est développable en série de Fourier et de développement


+∞
αn βn einωx .
X
f ∗ g(x) =
−∞

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