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5.

Suites et Séries de fonctions

5.1 Les suites de fonctions


Une suite de fonctions est une suites dont les termes sont des fonctions numériques toutes définies
sur le même domaine D de R. Bien qu’on ne considère dans cette section que les suites de fonctions
à valeurs réelles, les notions introduites s’étendent au cas des fonctions à valeurs complexes.

5.1.1 Convergence d’une suite de fonctions


Pour une suite de fonctions, il y’a deux types de convergence : la convergence "point par point"
(dite convergence simple) et la convergence globale (dite convergence uniforme). Quand une suite
de fonctions ( fn )n convergent vers une fonction limite f , des propriétés telles que la continuité, la
dérivabilité ne sont pas nécessairement préservées.

Définition 5.1 — Convergence simple. Soit ( fn )n une suite de fonctions définie sur D, on
dit que ( fn )n converge simplement (sur D) vers f : D → R si pour tout x ∈ D fixé, la suite
numérique ( fn (x))n converge vers f (x), c’est-à-dire

∀x ∈ D, ∀ε > 0, ∃ Nx,ε ∈ N, ∀n ≥ Nx,ε , | fn (x) − f (x)| ≤ ε.

Et on dit que la suite de fonctions ( fn )n converge simplement (sur D) si il existe une fonction f
de D dans R telle la suite de fonctions ( fn )n converge simplement vers f .
 
1
Exemple 1. Soit ( fn )n la suite de fonctions définies sur R par fn (x) = x2 + . Soit x ∈ R, on a
n2


 
1
lim fn (x) = lim x2 + 2
= x2 = |x|.
n→+∞ n→+∞ n

Alors, la suite de fonctions ( fn )n converge simplement (sur R) vers la fonction f définie sur R par

f (x) = |x|.
54 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions

2. Soit ( fn )n la suite de fonctions définies sur [0, +∞[ par fn (x) = e−nx , on a

 0 si x > 0,
lim fn (x) = lim e−nx =
n→+∞ n→+∞ 
1 si x − 0.
Alors, la suite de fonctions ( fn )n converge simplement (sur [0, +∞[) vers f définie sur [0, +∞[ par

 0 si x > 0,
f (x) =

1 si x = 0.
Dans cet exemple, on peut remarquer que bien que toutes les fonctions fn sont continues sur [0, +∞[,
la fonction limite f de la suite de fonctions ( fn )n n’est pas une fonction continue sur [0, +∞[.
C.S
Notation. La notation "( fn )n −−→ f " signifie "( fn )n converge simplement sur D vers la fonction f ".
D
Remarque En général, l’entier N = Nx,ε de la définition précédente dépend à la fois de x et de ε.
Il arrive que dans certains cas, l’entier N dépend uniquement de ε (il est le même quel que soit x
choisi dans D). En imposant à N d’être identique pour tous les x de D, on définit une condition de
convergence plus restrictive que la convergence simple. Il s’agit de la convergence uniforme sur D.

Définition 5.2 — Convergence uniforme. On dit que la suite de fonctions ( fn )n converge


uniformément (sur D) vers la fonction f : D → R lorsque

∀ε > 0, ∃ Nε ∈ N, ∀n ≥ Nε , ∀x ∈ D , | fn (x) − f (x)| ≤ ε.

Pour que la suite de fonctions ( fn )n converge uniformément vers f sur D, il faut et il suffit que

un = sup | fn (x) − f (x)| −→ 0


x∈D n +∞

C.U
Notation. La notation "( fn )n −−→ f " signifient que "( fn )n converge uniformément sur D vers f ".
D

Exemple 1. La suite de fonctions ( fn )n de terme général fn : x ∈ [0, +∞[ 7→ fn (x) = e−nx ne


converge pas uniformément (bien qu’elle converge simplement) sur [0, +∞[ vers la fonction

 0 si x > 0,
f : x ∈ [0, +∞[ 7→

1 si x = 0.
En effet, en remarquant que fn (0) = f (0) = 1, on a
un = sup | fn (x) − f (x)| = sup | fn (x) − f (x)| = sup |e−nx |.
x∈[0,+∞[ x∈ ]0,+∞[ x∈ ]0,+∞[

Comme la fonction φ : x 7→ e−nx est positive strictement décroissante sur R, alors


un = sup |e−nx | = φ (0) = 1 6−−→ 0.
x∈ ]0,+∞[ n+∞

2. La suite de fonctions ( fn )n de terme général fn : x ∈ [1, +∞[ 7→ fn (x) = e−nx converge uniformé-
ment sur [1, +∞[ vers la fonction nulle. En effet, on a
un = sup | fn (x) − f (x)| = sup |e−nx | = |e−n | −→ 0.
x∈[1,+∞[ x∈[1,+∞[ n +∞

Remarque Avec les deux exemples ci-dessus, on voit que la notion de convergence uniforme
dépend de l’ensemble D considéré, et alors il est indispensable de toujours préciser sur quel
ensemble il y a convergence uniforme.
5.1 Les suites de fonctions 55

Proposition 5.1 Si il existe une suite numérique (vn )n convergeant vers 0 telle que

∀n ∈ N, sup | fn (x) − f (x)| 6 vn ,


x∈D

alors, la suite de fonctions ( fn )n converge uniformément vers f sur D.

Exemple Soit ( fn )n>1 la suite de fonctions définies sur R par


sin(nx)
fn (x) = .
n
La suite de fonctions ( fn )n>1 converge uniformément sur R vers la fonction nulle, puisque

sin(nx) 1 1
un = sup | fn (x) − 0| = sup ≤ et lim = 0.

x∈R x∈R n n n+∞ n
Remarque Si ( fn )n une suite de fonctions convergeant uniformément sur D vers une fonction f
et si D0 un sous-ensemble de D, alors la suite ( fn )n converge uniformément sur D0 vers la restriction
fonction f à l’ensemble D0 .

Proposition 5.2 Soient ( fn )n une suite de fonctions définies sur D et f : D → R, alors on a

C.U C.S
( fn )n −−→ f =⇒ ( fn )n −−→ f .
D D

Remarque Pour étudier la convergence uniforme, il faut tenir compte des remarques suivantes
C.S
- si il existe x0 ∈ D tel que la suite réelle ( fn (x0 ))n diverge, alors ( fn )n −
6 −→ f .
D

C.S C.U
- si ( fn )n −−→ f et si ( fn )n converge uniformément sur D, alors ( fn )n −−→ f .
D D

C.U
Corollaire 5.1 Si ( fn )n −−→ f , alors pour tout suite (xn )n d’éléments de D, on a
D

( fn (xn ) − f (xn ))n −→ 0.


n +∞

Par contraposition, s’il existe une suite (xn )n de D telle que ( fn (xn ) − f (xn ))n 6−−→ 0, alors
n+∞

C.U
( fn )n −
6 −→ f .
D

Exemple La suite de fonctions ( fn )n définie sur [0, 1[ par fn (x) = xn , converge simplement vers
la fonction nulle sur [0, 1[. En effet, on a
∀ x ∈ [0, 1[, lim fn (x) = lim xn = 0.
n+∞ n+∞
 
n 1
Mais, elle ne converge pas uniformément sur [0, 1[ , puisque la suite xn = ∈ [0, 1[ vérifie
2
1
| fn (xn ) − f (xn )| =
6−−→ 0.
2 n+∞
Remarque Les ensembles où il y’a convergence uniforme est souvent différents de ceux où il y’a
convergence simple. En général, on peut avoir les deux situations suivantes :
C.S C.U C.U C.U
( fn )n −−→ f , mais ( fn )n −
6 −→ f ; ( fn )n −−→ f , mais ( fn )n −
6 −→
0
f (D 6= D0 ).
D D D D
56 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions

x
Exercice 5.1 Montrer que la suite de fonctions ( fn )n de terme général fn : x ∈ R 7→ ,
(1 + x2 )n
converge uniformément vers une fonction f à déterminer.

Exercice 5.2 Étudier la convergence uniforme sur D, des suites de fonctions suivantes
  √
1 1−nx nx
D = R , fn (x) = x2 + 2
; D = [0, 1] , fn (x) = ; D = R , fn (x) = .
n 1+nx 1 + n x2

5.1.2 Propriétés des suites de fonctions


Théorème 5.1 — Continuité. Soit ( fn )n une suite de fonctions définies sur D et a ∈ D, alors

C.U

 ( fn )n −−→ f ,
D =⇒ f est continue en a.
∀ n ∈ N, fn est continue en a

Corollaire 5.2 Soit ( fn )n une suite de fonctions continue sur D, alors on a

C.U
( fn )n −−→ f =⇒ f est continue sur D.
D

Corollaire 5.3 Soit ( fn )n une suite de fonctions continues sur D, alors on a

C.S

 ( fn )n −
−→ f ,
D C.U
=⇒ ( fn )n −
6 −→ f .
D
f n’est pas continue sur D

Exemple Soit ( fn )n une suite de fonctions définies sur D = [0, +∞[ par fn (x) = e−nx , on a

 1 si x = 0,
C.S
( fn )n −−→ f avec f : [0, +∞[ → R, f (x) =
D  0 si x > 0.

C.U
Puisque f n’est pas continue sur [0, +∞[, alors ( fn )n −
6 −→ f .
D

Exercice 5.3 Étudier la convergence uniforme sur D, des suites de fonctions suivantes

sin(nx) xn − 1
D = R , fn (x) = ; D = [0, +∞[ , f n (x) = .
1 + nx2 xn + 1

Théorème 5.2 — Intégrabilité. Soit ( fn )n une suite de fonctions continues sur le segment
[a, b] et qui converge uniformément vers f sur [a, b], alors
Z b Z b Z b
lim fn (x) dx = lim fn (x) dx = f (x) dx.
n+∞ a a n+∞ a
5.2 Les séries de fonctions 57
Z x
F
En plus, x 7→ f (t) dt est la limite uniforme sur [a, b], de la suite de fonctions (Fn )n définie par
a
Z x
∀n ∈ N, ∀x ∈ [a, b], Fn (x) = fn (t) dt.
a

Exercice 5.4 Soit ( fn )n la suite de fonctions définie sur [0, 1] par

 f (x) = n2 x (1 − nx) si x ∈ 0, 1 ,
 î ó
n
n
fn (x) = 0 sinon.

1) Étudier la convergence simple de la suite ( fn )n .


Z 1
2) Calculer fn (t)dt, la suite ( fn )n converge t-elle uniformément ?
0

Théorème 5.3 — Dérivabilité. Si ( fn )n est une suite de fonctions de classe C1 sur un intervalle
ouvert I telle que
1. il existe x0 ∈ I tel que la suite numérique ( fn (x0 ))n converge,
2. la suite de fonctions ( fn0 )n converge uniformément sur I vers une fonction g,
alors, la suite ( fn )n converge uniformément sur I vers une fonction f de classe C1 vérifiant

f 0 = g ( autrement dit ( lim fn (x))0 = lim fn0 (x) ).


n+∞ n+∞

Remarque Il évident que si ( fn )n converge simplement sur I, alors la condition (1.) est satisfaite.

Exercice 5.5 Soit ( fn )n la suite de fonctions définie sur R par


 
1
fn (x) = x2 + .
n2

1) Montrer que les fonction fn sont de classe C1 sur R.


2) Montrer que la suite ( fn )n converge uniformément vers f qui n’est pas de classe C1 .

5.2 Les séries de fonctions


Dans cette section, nous allons utiliser les suites de fonctions pour définir la notion de série de
fonctions. Comme pour les séries numériques, une série de fonctions fn : D → R est définie comme
étant la suite de fonctions (Sn )n dont le terme général Sn est définies sur D par
Sn (x) = f0 (x) + f1 (x) + · · · + fn (x).
P
On la note fn et on l’appelle série de fonctions de D dans R, de terme général fn .
n
Pour les séries de fonctions, on dispose d’un nouveau type de convergence, dit convergence normale,
qu’on utilise souvent comme condition suffisante pour montrer la convergence uniforme.

5.2.1 Convergence d’une série de fonctions


58 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions
P
Définition 5.3 — Convergence simple. On dit que la série de fonctions fn converge sim-
n
plement sur D si la suite de fonctions (Sn )n converge simplement sur D. Et dans ce cas, la limite
P +∞
P
S de la suite de fonctions (Sn )n est dite somme de la série de fonctions fn , notée aussi fn .
n n=0

fn de terme général fn : x ∈ ] − 1, 1[ 7→ xn converge simplement


P
Exemple La série de fonctions
n
x
sur ] − 1, 1[ vers la fonction S : x ∈ ] − 1, 1[ 7→ . En effet, pour tout x ∈ ] − 1, 1[ fixé, on a
1−x

n n
X X 1 − xn 1
Sn (x) = fk (x) = xk = −→ = S(x).
k=0 k=0
1 − x n +∞ 1 − x

+∞
fn converge simplement sur ] − 1, 1[ et a pour somme
P P
On dit que la série de fonctions fn = S.
n n=0
P
Proposition 5.3 La série de fonctions fn converge simplement sur D vers la fonction S si et
n
seulement si, pour tout x ∈ D, la série numérique
P
fn (x) converge vers le réel S(x).
n

xn
fn de terme général fn : x ∈ R 7→ (−1)n
P
Exemple La série de fonctions converge simplement
n n
sur [0, 1]. En effet, pour tout x ∈ [0, 1[ fixé, on a


f (x)
n+1
lim = |x| < 1,

n+∞ f n (x)

P
et le critère de D’Alembert permet de conclure que la série numérique fn (x) converge. Par
n
P P (−1)n
ailleurs, pour x = 1, on a fn (1) = est la série harmonique alternée qui est convergente.
n n n
P
Exercice 5.6 Étudier la convergence simple et donner la somme des séries de fonctions fn
n
dont le terme général est : 1- fn : x 7→ cosn (x) , 2- fn : x 7→ e−n x , 3- fn : x 7→ x (1 − x)n .

P
Proposition 5.4 Si la série de fonctions fn converge simplement sur D, alors la suite de
n
fonctions ( fn )n converge simplement sur D vers la fonction nulle sur D.

P
Définition 5.4 — Convergence absolue. On dit que la série de fonctions fn converge
n
| fn | converge simplement sur D.
P
absolument sur D si et seulement si la série de fonctions
n

P
Proposition 5.5 La série de fonctions fn converge absolument sur D si et seulement si, pour
n
tout x ∈ D, la série numérique
P
fn (x) converge absolument.
n

xn
fn de terme général fn : x ∈ R 7→
P
Exemple La série de fonctions converge absolument sur
n n!
5.2 Les séries de fonctions 59

R. En effet, pour x ∈ R fixé, on a

|xn+1 | |x|n+1
f (x)
n+1 (n + 1)! (n + 1)! |x|
= = = −→ 0 < 1.

|xn | |x|n

fn (x) n + 1 n +∞
n! n!
Le critère de D’Alembert indique que, pour tout x ∈ R, la série numérique
P
fn (x) converge
P n
absolument et par conséquent la série de fonctions fn converge absolument sur R.
n
P
Proposition 5.6 Si fn converge absolument sur D, alors elle converge simplement sur D.
n

P sin(nx)
Exercice 5.7 Montrer que la série de fonctions converge absolument sur R.
n n!

P (−1)n
Exercice 5.8 Montrer que √ converge simplement sur R, mais pas absolument.
n x2 + n2

P xn
Exercice 5.9 Montrer que converge simplement sur l’intervalle semi-ouvert [−1, 1[, mais
n n
ne converge pas absolument sur l’intervalle ouvert ] − 1, 1[.

P
Définition 5.5 — Convergence uniforme. On dit que la série de fonctions fn converge
n
uniformément sur D si la suite des sommes partielles (Sn )n converge uniformément sur D.

P
Proposition 5.7 Soit fn est une série de fonctions qui converge simplement sur D vers la
n P
fonction S, alors la série fn converge uniformément sur D (vers S) si et seulement si
n

sup |Sn (x) − S(x)| −→ 0.


x∈D n +∞

ô ñ
1 1 1
Exemple La série xn converge uniformément vers f (x) = sur I = − , , puisque
P
n 1−x 2 2
+∞ +∞ +∞
X
k
X X 1
|Sn (x) − S(x)| = x ≤ |xk | ≤

2 k
k=n+1 k=n+1 k=n+1

et par conséquent, on obtient


+∞
1 X 1 1 1 1
sup |Sn (x) − S(x)| ≤ = n+1 = −→ 0.
x∈I 2 n+1 1
2 k 2 2n n +∞
k=0 1−
2
Remarque On peut avoir la convergence absolue sans avoir la convergence uniforme, et la
convergence uniforme sans avoir la convergence absolue, comme le montre les exemples suivants
X X (−1)n
xn − xn+1 sur [0, 1] ; sur R.
n
60 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions
P
Proposition 5.8 Si la série de fonctions fn converge uniformément sur D, alors la suite de
n
fonctions ( fn )n converge uniformément sur D vers la fonction nulle sur D, c’est-à-dire

sup | fn (x) − 0| −→ 0.
x∈D n +∞

Remarque Par contraposée, si sup | fn (x)| 6−→ 0, alors


P
fn ne converge pas uniformément sur D.
x∈D n +∞ n
Par exemple, la série de fonctions fn de terme général fn : x ∈ R∗+ →
7 ne−nx converge simplement
P
n
sur R∗+ . Par ailleurs, cette série de fonctions ne converge pas uniformément sur R∗+ , puisque
sup | fn (x) − 0| = sup |ne−nx | = n 6−→ 0.
x∈R∗+ x∈R∗+ n +∞

P
Exercice 5.10 On considère la série de fonctions fn de terme général
n

x
fn : x 7→ .
(1 + x2 )n

1. Déterminer l’ensemble sur lequel cette série de fonctions converge simplement,


2. Montrer que cette série de fonctions converge uniformément sur [a, +∞[ pour tout a ∈ R∗+ ,
mais ne converge pas uniformément sur [0, +∞[.

P
Définition 5.6 — Convergence normale. On dit que la série de fonctions fn converge
n
normalement sur D, lorsque on a
1. à partir d’un certain rang N, toutes les fonctions fn sont bornées sur D,
un de terme général un = sup | fn (x)| converge.
P
2. la série numérique
n≥N x∈D

La convergence normale est un critère pratique et simple pour montrer la convergence uniforme.

Exemple Pour r ∈ R∗+ fixé, considérons la série de fonctions


P
fn dont le terme général est
n
fn : x ∈ [−r, r] 7→ xn . Pour tout entier n ∈ N, on a

un = sup fn (x) = sup xn = rn .

x∈[−r,r] x∈[−r,r]

La série géométrique rn converge si r < 1, et donc xn converge normalement sur [−r, r] lorsque
P P
n n
r < 1. Cette série ne converge pas normalement sur [−2, 2], sur [−1, 1] ou sur R par exemple.
P
Proposition 5.9 On dit que la série de fonctions fn converge normalement sur D, lorsque il
P n
existe une série à termes positifs an convergente telle que
n

∃ N ∈ N, ∀n ≥ N, ∀x ∈ D, | fn (x)| ≤ an .

P 1
Exemple 1. La série de fonctions converge normalement sur R, puisque, on a
n n2 + x2
1 1 X 1
∀ n ∈ N, ∀ x ∈ R, ≤ et la série est convergente.

n2 + x2 n2 n2

5.2 Les séries de fonctions 61
xn
2. Pour r ∈ R∗+ , la série de fonctions fn de terme général fn : x ∈ [−r, r] 7→
P
converge
n n!
normalement sur [−r, r] puisque
xn r n X rn
un = sup fn (x) = sup = et la série converge.

x∈[−r,r] x∈[−r,r] n! n! n!

Par contre, elle ne converge pas normalement sur R, car fn n’est pas bornée sur R (lim fn (x) = +∞).
x+∞
xn
fn de terme général fn : x ∈ [0, 1] 7→ (−1)n
P
3. La série de fonctions converge simplement et
n n
uniformément sur [0, 1]. Mais, elle ne converge pas normalement sur [0, 1] puisque, on a
xn 1 X1
un = sup fn (x) = sup (−1)n = et la série harmonique diverge.

x∈[0,1] x∈[0,1] n n n n

fn de terme général fn : x ∈ R∗+ 7→ ne−nx converge


P
Exercice 5.11 Montrer que la série
n
normalement sur [a, +∞[ pour tout réel a > 0, mais ne converge pas normalement sur ]0, +∞[.

P
Théorème 5.4 Soit fn une série de fonctions définies sur D, alors on a
n
X C.N X C.U X C.S
fn −−→ S =⇒ fn −−→ S =⇒ fn −−→ S.
D D
X C.N X C.A X C.S
fn −−→ S =⇒ fn −−→ S =⇒ fn −−→ S.
D D

Remarque La convergence uniforme n’implique pas la convergence normale, comme le montre

X (−1)n
√ sur R+ .
n+x

P
Exercice 5.12 Étudier la convergence sur D, de la série de fonctions fn dans les cas suivants
n

sin(nx) √ (−1)n
fn (x) = , D=R ; fn (x) = n x2 e−x n
, D = R+ ; fn (x) = , D = R.
n! n + x2

5.2.2 Propriétés des séries de fonctions


fn converge uniformément vers f : D → R sur D et si
P
Théorème 5.5 — Continuité. Si
n
toutes les fonctions fn sont continues en x0 ∈ D, alors la fonction f est continue en x0 .

fn converge uniformément vers f : D → R sur D et si toutes les fonctions


P
Corollaire 5.4 Si
n
fn sont continues sur D, alors la fonction f est continue sur D.
62 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions

X (−1)n−1 cos(n x)
Exercice 5.13 Soit la série de fonctions .
n2
1. Montrer que cette série converge normalement sur R, et soit f sa somme.
2. La fonction limite f est-elle continue ?

P
Corollaire 5.5 Soit fn une série de fonctions continues sur D et qui converge simplement
n
sur D vers la fonction f : D → R. Si la fonction f n’est pas continue sur D, alors
X C.U
fn −
6 −→ f .
D

fn la série de fonctions définies par f (x) = xn − xn+1 .


P
Exercice 5.14 Soit
n
P
1. Montrer que fn converge simplement sur [0, 1], et déterminer sa somme f .
n
2. La fonction limite f est-elle continue sur [0, 1] ?
3. Cette série converge t-elle uniformément sur [0, 1] ?

P
Théorème 5.6 — Intégrabilité. Soit fn une série de fonctions continues sur le segment [a, b]
n
et qui converge uniformément vers f sur [a, b], alors
+∞
X
ÇZ b å +∞
Z bÇ X å Z b
fn (x) dx = fn (x) dx = f (x) dx.
n=n0 a a n=n0 a

+∞ Ç Z x å
X 1 n −t
Exercice 5.15 Montrer que pour tout x ∈ R, on a t e dt = x.
n=0
n! 0
P t n e−t
(Indication : considérer la série de fonctions fn définies sur [0, x] par fn (t) = )
n n!

fn est une série de fonctions de classe C1 sur un inter-


P
Théorème 5.7 — Dérivabilité. Soit
n
valle I telle que
1. il existe x0 ∈ I tel que la série réelle
P
fn (x0 ) converge,
n
2. la série de fonctions fn0 converge uniformément sur I vers une fonction g,
P

alors
P 1
fn converge uniformément sur I vers une fonction f de classe C sur I vérifiant
n

+∞ ä0 +∞
f 0 = g (autrement dit ∀x ∈ I, fn0 (x)).
ÄX X
fn (x) =
n=n0 n=n0
5.3 Les séries entières 63

P
Exercice 5.16 Étudier les convergences de fn où fn est définie sur R par
n>1

x
fn (x) = .
n (1 + n x2 )

1) Montrer que la fonction somme S est de classe C1 sur R∗ .


2) Établir que S est impaire et que S(1) = 1.

5.3 Les séries entières


On s’intéresse dans cette section à une famille particulière de séries de fonctions : celles de la
forme an xn avec an ∈ R (resp. an zn avec an ∈ C), dites séries entières réelles (resp. séries
P P

entières complexes). On a défini précédemment différents types de convergence pour les séries
fn de fonctions fn : R 7→ R de variable réelle x. Mais, si on considère des fonctions fn : C 7→ C
P

de variable complexe z, on peut définir de même la convergence simple, absolue, uniforme, normale
P
de la série de fonctions fn (il suffit de remplacer les valeurs absolues par des modules).

5.3.1 Définition et convergence


Définition 5.7 On appelle série entière réelle (resp. complexe) toute série de fonctions an xn
P
n
(resp.
P nan z ) avec x une variable réelle (resp. z est une variable complexe) et les {an }n sont
n
an xn (resp. an zn ).
P P
les coefficients réelles (resp. complexes) de la série entière
n n

an zn , dont on déduira facilement les résultats


P
On s’intéressera aux séries entières complexes
n
pour les séries entières réelles. Les sommes partielles de cette série de fonctions s’écrivent :

Sn = a0 + a1 z + a2 z2 + · · · + an zn ,

Une série entière est complètement déterminée par la donnée de la suite numérique (an )n , et ainsi
toutes les propriétés d’une série entière se liront sur la suite (an )n . La première question est de
déterminer l’ensemble D des z ∈ C pour lesquels la série entière an zn converge.
P
n

Lemme 5.1 — Lemme d’Abel. S’il existe z0 ∈ C∗ tel que la suite numérique (un )n où un =
n P n
an z0 est bornée, alors la série entière an z converge absolument pour tout z vérifiant |z| < |z0 |.
n

Corollaire 5.6 S’il existe z0 un complexe non nul tel


que la série numérique an zn0 converge, alors la série
P
n
entière
P n an z converge absolument pour tout z vérifiant
n
|z| < |z0 |.

an zn une série entière, il existe


P
Proposition 5.10 Soit
n
un unique R ∈ R+ ∪ {+∞} tel que la série an zn con-
P

verge absolument pour tout complexe |z| < R, et diverge


pour tout complexe |z| > R. On dit que R est le rayon de
convergence de la série entière an zn .
P
n
64 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions

Pour tout |z| = R, on peut rien conclure, il faut faire une étude spéciale pour ce cas.

an zn une série entière de rayon de convergence R, on appelle disque de


P
Définition 5.8 Soit
n
an zn , l’ensemble
P
convergence de la série
n

D = { z ∈ C, |z| < R }

an zn une série entière de rayon de convergence R, alors


P
Remarque Soit

- si pour tout z ∈ C, la série entière an zn converge, alors R = +∞,


P

an zn diverge pour tout z ∈ C, alors R = 0.


P
- si la série entière
an zn et |an | zn ont le même rayon de convergence.
P P
- les deux séries
P n
Exemple La série entière z a pour rayon de convergence R = 1. En effet, cette série converge
n
absolument pour tout |z| < 1, et diverge pour |z| > 1, puisque sa somme partielle vérifie

1
n n si |z| < 1,

1 − |z|n+1

1 − |z|
X X 
k k
Sn = |z | = |z| = −→
k=0 k=0
1 − |z| n +∞ 
 +∞ si |z| > 1.

P n
Par ailleurs, on a z diverge en tout point z du bord de son disque de convergence car
n

n
X n
X
|zn | = |z|n = n + 1 −→ +∞ (|z| = 1).
n +∞
k=0 k=0

P n n 1
En général, les séries géométriques q z ont pour rayon de convergence R = .
n |q|

Exercice 5.17 Déterminer le rayon de convergence des séries entières suivantes



e−
X X
n n
z ; sin(n) zn .
n>0 n>0

5.3.2 Calcul pratique du rayon de convergence


Il existe plusieurs techniques qui permet de calculer le rayon de convergence d’une série entière.

an zn une série entière, si on a


P
Proposition 5.11 — Règle de D’Alembert. Soit
n
a
n+1
lim = λ ∈ [0, +∞[ ∪ {+∞},
n+∞ an
1 1 1
an zn est R =
P
alors le rayon de convergence de , avec les conventions = +∞ et = 0.
n λ 0 +∞

P 1 n
Exemple 1. La série entière z a pour un rayon de convergence R = +∞, puisque
n n!
a
n+1 1
= −→ 0.
an n + 1 n +∞
5.3 Les séries entières 65
P n n
2. Le rayon de convergence de la série entière i z est R = 1 car
n

a n+1
n+1 i
= n = 1 −→ 1.


an i n +∞

n! zn est R = 0 puisque
P
2. Le rayon de convergence de la série entière
n

n+1 (n + 1)!
a
= = n + 1 −→ +∞.
an n! n +∞

Exercice 5.18 Déterminer le rayon de convergence des séries entières suivantes


X √ X X
( n)n zn , ln(n) zn , nα zn où α ∈ R.
n>1 n>2 n

Exercice 5.19 Déterminer le rayon de convergence des séries entières suivantes


X 1 X 2n 4n X 1 n
2
z2n , z , z2 .
n>0
n + 1 n>0
3n + n n>0
n 2

an zn une série entière, si on a


P
Proposition 5.12 — Règle de Cauchy. Soit
n
»
n
lim |an | = λ ∈ [0, +∞[ {+∞},
n+∞

1 1 1
an zn est R =
P
alors le rayon de convergence de avec les convention = +∞ et = 0.
n λ 0 +∞
P 1 n
Exemple 1. Le rayon de convergence de la série entière n
z est R = +∞ car
n≥1 n
»
n 1
|an | = −→ 0.
n n +∞
Ç ån
1 1
zn a pour un rayon de convergence R = , puisque
P
2. La série entière 2+
n≥1 n 2
»
n 1
|an | = 2 + −→ 2.
n n +∞
1 √
zn est R = 2 puisque
P
3. Le rayon de convergence de la série entière n
n≥1 (1 + i)
 
»
n n 1 1 1 1
|an | = n
= = √ −→ √ .
|1 + i| |1 + i| 2 n +∞ 2
66 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions

Exercice 5.20 Déterminer le rayon de convergence des séries entières suivantes


ån
X √ X√ X nln(n)
Ç
X 4n + 1 n
n n n
z , n
nz n
, n
zn , z2 .
n≥1 n≥1 n≥1
ln(n) n≥0
n+1

an zn et bn zn deux séries entières de rayon de convergence respec-


P P
Proposition 5.13 Soient
n n
tifs Ra et Rb . Si |an | ∼ |an |, alors les deux rayons de convergence Ra et Rb sont égaux.
+∞

1 P 1 n
sin( ) zn et
P
Exemple 1. Les séries entières z ont le même rayon de convergence car
n≥1 n n≥1 n

1 1
sin( ) ∼ .
n +∞ n
P nn−1 − 1 n P 1 n
2. Les séries entières n
z et z ont le même rayon de convergence car
n≥1 n n≥1 n

nn−1 − 1 1
nn−1 − 1 ∼ nn−1 et donc n
∼ .
+∞ n +∞ n

1
cos( ) zn et n zn ont le même rayon de convergence puisque
P P
3. Les séries entières
n≥1 n

1
cos( ) ∼ 1,
n +∞

Exercice 5.21 Déterminer le rayon de convergence des séries entières suivantes


X X ÄÄ 1 än ä
esin(n) zn , 1+ − e zn .
n>0 n>1
n

5.3.3 Somme et produit de séries entières


Soient an zn et bn zn deux séries entières de rayons de convergence respectifs Ra et Rb .
P P
n n

Proposition 5.14 La série entière cn zn avec cn = an + bn , est appelée somme des deux séries
P
n
entières
P n P
an z et n P n
bn z . Si Rc est le rayon de convergence de la série somme cn z , alors
n n n

- Rc = inf(Ra , Rb ) si Ra 6= Rb ,
- Rc ≥ inf(Ra , Rb ) si Ra = Rb .

P 1 n P −1 n
Exemple 1. Les séries entières z et n
z ont pour rayon de converge respectifs Ra = 1
n n n n
P nn−1 − 1 n
et Rb = +∞. On a Ra 6= Rb , alors leurs série somme n
z a pour rayon de convergence
n n
Rc = inf(Ra , Rb ) = 1.
5.3 Les séries entières 67

P 1 n P (−1)n n
2. Les séries réelles z et z ont le même rayon de convergence Ra = Rb = +∞, et
n n! n n!
P 2 2n
donc le rayon de convergence de leur série entière somme z vérifie
n (2n)!
Rc ≥ inf(Ra , Rb ) = +∞ et donc Rc = +∞.
P n P
3. Les séries z et (−1)n zn ont le même rayon de convergence Ra = Rb = 1, et donc le rayon
n n
P 2n
de convergence de leur série somme 2z vérifie
n

Rc ≥ inf(Ra , Rb ) = 1.
2 z2n diverge en z = 1, alors son rayon de convergence est
P
Par ailleurs, la série entière
n

Rc = 1.
P 1 n P 1 − nn−1 n
4. Les séries entières z et n
z ont le même rayon de convergence Ra = Rb = 1.
n≥1 n n≥1 n
P 1 n
Le rayon de convergence de leur série somme n
z est Rc = +∞. On en déduit donc que
n≥1 n
Rc > inf(Ra , Rb ).
an zn et bn zn sont disjointes lorsque
P P
Remarque On dit que deux séries entières
n>n0 n>n0

∀ n > n0 , an bn = 0.
Et dans ce cas, on a l’égalité suivante
Rc = inf(Ra , Rb ).

an zn où
P
Exercice 5.22 Déterminer R le rayon de convergence de

 n si n est pair
an =

1/n si n est impair

an zn et bn zn est la série cn zn donné par


P P P
Proposition 5.15 Le produit des deux séries
n n n

n
X
cn = ak bn−k = a0 bn + a1 bn−1 + · · · + an−1 b1 + an b0 ,
k=0

cn zn , alors on a
P
Si Rc est le rayon de convergence de la série entière produit
n

Rc > inf(Ra , Rb ).

P n P 1−n n
Exemple Les deux séries entières z et z ont pour rayon de convergence respectifs
n n n!
P 1 n
Ra = 1 et Rb = +∞, et donc leur série entière produit z a pour rayon de convergence
n n!
Rc ≥ inf(Ra , Rb ) et donc Rc = +∞.
68 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions

5.3.4 Propriétés des séries entières


Dans toute la suite de cette section, on ne considère que les séries entières réelles.

Théorème 5.8 — CV normale. Soit an xn une série entière de rayon de convergence R > 0.
P
n
P n
Pour tout 0 < r < R, la série an x converge normalement vers sa somme sur l’intervalle [−r, r].
n

Remarque Les différentes convergences d’une série


entière de rayon de convergence R > 0 sont :
- la série entière converge simplement et absolument
sur ] − R, R[ ,
- la série entière diverge sur les intervalles ] − ∞, −R[
et ]R, +∞[ ,
- en R et en −R, on ne peut pas conclure et dans ce cas
une étude spécifique est requise,
- pour tout réel 0 < r < R, la série entière converge
normalement et uniformément sur [−r, r].

an xn une série entière de rayon de convergence R > 0,


P
Corollaire 5.7 — Continuité. Soit
n
+∞
alors la fonction somme S : x 7→ an xn est continue sur l’intervalle ] − R, R[ .
P
n=0

an xn , la série entière
P
Définition 5.9 On appelle série dérivée d’une série entière
n
X X
n an xn−1 ou encore (n + 1) an+1 xn .
n≥1 n≥0

an xn et sa série dérivée n an xn−1 ont le même rayon de convergence.


P P
Remarque La série
n≥0 n≥1

an xn est une série entière de rayon de convergence R > 0,


P
Théorème 5.9 — Dérivabilité. Si
n
+∞
alors, sa fonction somme S : x 7→ an xn est de classe C1 sur ] − R, R [ telle que
P
n=0
Ç +∞ å0 +∞ +∞
0
X X X
n
∀ x ∈ ] − R, R[ , S (x) = an x = n an xn−1 = (n + 1) an+1 xn .
n=0 n=1 n=0

P n P n−1
Exemple La série x et sa série dérivée nx ont le même rayon de convergence R = 1.
n≥0 n≥1
+∞
De plus, la fonction somme x 7→ xn est de classe C1 sur ] − 1, 1[ telle que
P
n=0

+∞ Ç +∞ å0 Ç å0
X
n−1
X
n 1 1
nx = x = = .
n=1 n=0
1−x (1 − x)2
5.3 Les séries entières 69

an xn est une série entière de rayon de convergence R, alors sa fonction


P
Corollaire 5.8 Si
n
+∞
somme S : x 7→ an xn est de classe C∞ sur ] − R, R [ , et pour tout p ∈ N∗ , on a
P
n=0

+∞
X n!
∀ x ∈ ] − R, R[ , S(p) (x) = an xn−p .
n=p (n − p)!

an xn , la série entière
P
Définition 5.10 On appelle la série primitive d’une série entière
n
X an X an−1
xn+1 ou encore xn .
n≥0
n+1 n≥1
n

an n+1
an xn et sa primitive
P P
Remarque La série x ont le même rayon de convergence.
n≥0 n≥0 + 1
n

an xn une série entière de rayon de convergence R, alors


P
Théorème 5.10 — Intégrabilité. Si
n

+∞
Z x ÇX å +∞ ÇZ x å +∞
n
X
n
X an
∀ x ∈] − R, R [ , an t dt = an t dt = xn+1 .
0 n=0 n=0 0 n=0
n+1

P n P xn+1
Exemple La série entière x et sa série primitive ont le même rayon R = 1, et on a
n≥0 n≥1 n+1

+∞ n+1 +∞ ÇZ x å +∞ å
Z x ÇX Z x
X x X
n 1
∀ x ∈] − 1, 1[, = t dt = t n dt = dt = − ln(1 − x).
n=0
n+1 n=0 0 0 n=0 0 1−t

X sin(n) X
Exercice 5.23 Justifier que les séries zn et sin(n) zn ont le même rayon R = 1.
n>1
n2 n>0

5.3.5 Fonctions réelles développables en séries entières

Nous nous demandons ici si une fonction réelle définie dans un voisinage ] − R, R [ de 0 est la somme
d’une série entière réelle. Nous allons voir que dans le cas des fonctions dérivable (et même de
classe C∞ ) dans un voisinage de 0 ne sont pas nécessairement somme de série entière.

Définition 5.11 Soit f : ] − R, R[ → R une fonction avec R > 0, on dit que f est développable
en série entière (DES) sur ] − R, R[ , si il existe une suite de réels (an )n>0 telle que
+∞
X
∀ x ∈ ] − R, R[ , f (x) = an xn .
n=0

Définition 5.12 On dit qu’une fonction f définie au voisinage de 0 est développable en série
entière en 0, s’il existe R > 0 tel que f soit développable en série entière sur l’intervalle ] − R, R[.
70 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions
1
Exemple 1. La fonction f : x 7→ est développable en série entière sur ] − 1, 1[, puisque
1−x

+∞
1 X
∀ x ∈ ] − 1, 1[ , = xn .
1 − x n=0

2. La fonction f : x 7→ ln(1 − x) est développable en série entière sur ] − 1, 1[, puisque

Z x
1
∀ x ∈ ] − 1, 1[ , ln(1 − x) = − dt
0 1−t
+∞ å
Z x ÇX
=− t n dt
0 n=0

+∞ Ç Z x
X
å
n
=− t dt
n=0 0

+∞ +∞
X −1 X −1
= xn+1 = xn .
n=0
n+1 n=1
n

Proposition 5.16 Si f est DSE sur ] − R, R[, alors f est de classe C∞ sur ] − R, R[ avec

+∞ (n)
X f (0) n
∀ x ∈ ] − R, R[ , f (x) = x .
n=0
n!

X f (n) (0)
Remarque La série entière xn est appelé série de Mac-Laurin de la fonction f .
n n!

Corollaire 5.9 Si f est une fonction DSE au voisinage de 0, ce développement est unique et il
est donné par le série de Mac-Laurin de f .

Proposition 5.17 Si f est DSE sur ] − R, R[, alors f est dérivable sur ] − R, R[ telle que

+∞ (n+1) +∞ (n)
f (0) n X f (0) n−1
f 0 (x) =
X
∀ x ∈ ] − R, R[ , x = x .
n=0
n! n=1
(n − 1)!

+∞ f (n) (0)
Théorème 5.11 Si f est une fonction DSE sur ] − R, R[ avec f (x) = an xn où an =
P
,
n=0 n!
alors f est une fonction de classe C∞ sur ] − R, R[ telle que
+∞ +∞
X (n + k)! X n!
∀ x ∈ ] − R, R[ , f (k) (x) = an+k xn = an xn−k .
n=0
n! n=k
(n − k)!

P 2 n
Exemple La série entière n x a pour rayon de convergence R = 1. Puisque n2 = n(n − 1) + n
n
5.3 Les séries entières 71

n(n − 1) xn et n xn sont de même de rayon de convergence R = 1, alors


P P
et que les deux séries
n≥0 n≥0

+∞
X +∞
X +∞
X
∀x ∈] − 1, 1[ , n2 xn = n(n − 1) xn + n xn
n=0 n=0 n=0

+∞
X +∞
X
2 n−2
=x n(n − 1) x +x n xn−1
n=2 n=1
Ç +∞ å00 Ç +∞ å0
X X
2 n n
=x x +x x
n=0 n=0

+∞ 1
Comme, pour tout x ∈ ] − 1, 1[, on a xn = , alors pour tout x ∈ ] − 1, 1[, on a
P
n=0 1−x

+∞ Ç å00 Ç å0
X
2 n 2 1 1
n x =x +x
n=0
1−x 1−x

2 1
= x2 3
+x
(1 − x) (1 − x)2
x(x + 1)
= .
(1 − x)3

x(x + 1)
Par suite, f (x) = est DSE sur ] − 1, 1[, et son DSE s’écrit
(1 − x)3
X
f (x) = n2 xn .
n>0

Remarque En particulier, si f est DSE en 0, alors elle admet un développement limité à tout
ordre en 0 et les coefficients des deux développements coincident. La réciproque est fausse, une
fonction de classe C∞ , n’est pas nécessairement développable en série entière.

Proposition 5.18 Si f est de classe C∞ sur ] − R, R[ et s’il existe une constante M > 0 telle que

∀ x ∈ ] − R, R[ , ∀ n ∈ N , | f (n) (x)| ≤ M,

alors, la fonction f est développable en série entière au voisinage de 0.

Exemple Les dérivées successives de x 7→ cos x sont ± cos x ou ± sin x, alors la fonction x 7→ cos x
est développable en série entière en 0, et on a

+∞
X cos(n) (0)
∀ x ∈ R , cos(x) = xn .
n=0
n!

Or cos(2n+1) (0) = 0 et cos(2n) (0) = (−1)n , alors il vient

+∞
X (−1)n
∀ x ∈ R , cos x = x2n .
n=0
(2n)!
72 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions

5.3.6 Développement en série entière des fonctions usuelles

Intervalle Développement en série entière


x2 xn
R ex = 1 + x + + · · · + + · · ·
2! n!
x3 x5 x2p+1
R sin x = x − + + · · · + (−1) p +···
3! 5! (2p + 1)!
x2 x4 x2p
R cos x = 1 − + + · · · + (−1) p +···
2! 4! (2p)!
x3 x5 x2p+1
R shx = x + + +···+ +···
3! 5! (2p + 1)!
x2 x4 x2p
R chx = 1 + + + · · · + +···
2! 4! (2p)!
α α(α − 1) 2 α(α − 1) · · · (α − n + 1) n
] − 1, 1[ (1 + x)α = 1 + x+ x +···+ x +···
1! 2! n!

1
] − 1, 1[ = 1 − x + x2 − · · · + (−1)n xn + · · ·
1+x
√ x 1 2 1.3 3 1.3 · · · (2n − 1) n
] − 1, 1[ 1+x = 1+ − x + x + · · · + (−1)n−1 x +···
2 2.4 2.4.6 2.4. · · · (2n)
1 x 1 2 1.3 3 1.3 · · · (2n − 1) n
] − 1, 1[ √ = 1− + x + x + · · · + (−1)n x +···
1+x 2 2.4 2.4.6 2.4. · · · (2n)

1 1
En intégrant les développements en séries entières de et , on obtient
1 + x 1 + x2

Intervalle Développement en série entière


x2 x3 xn
] − 1, 1[ ln(1 + x) = x − + + · · · + (−1)n−1 + · · ·
2 3 n
1 3 1.3 · · · (2n − 1)
R arctan(x) = x − x + · · · + (−1)n x2n+1 + · · ·
2.3 2.4 · · · (2n)(2n + 1)

Exercice 5.24 Donner les trois premiers termes non nuls dans les DSE(0) des fonctions

7x
f (x) = ; g(x) = ex sin x ; h(x) = tan x.
2+x

x2 − x + 2
Exercice 5.25 Calculer le DSE de la fonction f (x) = en 0 (préciser son rayon R).
x4 − 5x2 + 4

5.4 Les séries de Fourier


Ces séries dites de Fourier sont un outil essentiel pour l’étude des fonctions périodiques.
5.4 Les séries de Fourier 73

5.4.1 Séries trigonométriques


Définition 5.13 — Écriture complexe. On appelle série trigonométrique une série de fonctions
P
à variable réelle x de la forme c0 + inx −inx
cn e + c−n e
P inx
et qu’on peut noter en abrégé cn e
n∈N∗ n∈Z
où les cn sont des coefficients complexes.

Comme einx = cos(nx) + i sin(nx), une série trigonométrique est une série de fonctions de la forme
a0 X
+ an cos(nx) + bn sin(nx),
2 n∈N∗

où an et bn sont des nombres complexes reliés aux coefficients cn par les relations

∀k ∈ N, ak = ck + c−k et ∀k ∈ N∗ , bk = i(ck − c−k )

ou réciproquement
a0 ak − ibk ak + ibk
c0 = et ∀k ∈ N∗ , ck = , c−k = .
2 2 2
P
Exemple cos(nx) + sin(nx) est une série trigonométrique de rayon de convergence R = 0 car
n>0

∀x ∈ R, cos(nx) + sin(nx) 6−→ 0.


n +∞

Exercice 5.26 Passer de l’écriture en sinus/cosinue à l’écriture complexe (et inversement) pour
les séries trigonométriques suivante
+∞ +∞
1 eix − e−2ix + 5 X cos(kx) − sin(kx) X cos(kx) + eikx
2 cos x − sin(4x) ; ; 2
; .
3 2 k=1
k k=1
2k

|cn | et |c−n | (resp. |an | et |bn |) conver-


P P P P
Proposition 5.19 Si les séries numériques
n∈N n∈N
gent, alors la série trigonométrique
X a0 X
cn einx (resp. + an cos(nx) + bn sin(nx))
n∈Z
2 n∈N∗

converge normalement sur R et sa somme définie une fonction continue 2π-périodique sur R.
X cos(nx)
Exemple La série trigonométrique converge normalement sur R, puisque
n>1
n!

cos(nx) 1 X 1
∀n > 4, ∀x ∈ R, 6 2 et converge.

n! n n>1
n2

Exercice 5.27 Montrer que les séries trigonométriques suivantes


X sin(nx) X einx
et ,
n>1
n2 n∈≥0
n!
74 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions

convergent uniformément sur R. Que peut-on dire de leurs fonctions sommes ?

5.4.2 Séries de Fourier


Définition 5.14 — coefficients de Fourier. Soit f : R → C 2π-périodique et continue par
morceaux sur R. On appelle coefficients de Fourier de f les nombres complexes définis par
Z 2π
1
∀n ∈ Z, cn ( f ) = f (x) e−inx dt,
2π 0
Z 2π
1
∀n ∈ N, an ( f ) = f (x) cos(nx) dt,
π 0
Z 2π
1
∀n ∈ N, bn ( f ) = f (x) sin(nx) dt.
π 0

En plus, les coefficients de Fourier de f vérifient les relations

∀ n ∈ N, an ( f ) = cn ( f ) + c−n ( f ) et ∀ n ∈ N∗ , bn ( f ) = i (cn ( f ) − c−n ( f )).

Dans les écritures de coefficients de Fourier de f , les intégrandes sont 2π-périodiques, alors on
peut remplacer l’intervalle d’intégration [0, 2π] par n’importe quel intervalle de longueur 2π.

Remarque En général, on utilise les coefficients an ( f ) et bn ( f ) lorsque f est à valeurs réelles. Et


en plus, on a
- si la fonction f est paire, alors les coefficients bn ( f ) sont nuls,
- si la fonction f est impaire, alors les coefficients an ( f ) sont nuls.

Définition 5.15 On appelle série de Fourier associée à f la série trigonométrique suivante

X a0 ( f ) X
SF ( f )(x) = cn ( f ) einx ou encore SF ( f )(x) = + an ( f ) cos(nx) + bn ( f ) sin(nx).
n∈Z
2 n∈N∗

Remarque Dans le calcul des coefficients de Fourier, les formules suivantes peuvent être utiles :



 0 si n 6= p,
Z 2π 

∀ n, p ∈ N, cos(px) cos(nx) dt = π si n = p avec n 6= 0, .
0 



 0 si n = p = 0




 0 si n 6= p,
Z 2π 

∀ n, p ∈ N, sin(px) sin(nx) dt = π si n = p avec n 6= 0, .
0 



 0 si n = p = 0
Z 2π
∀ n, p ∈ N, sin(px) sin(nx) dt = 0.
0

Exemple 1. Pour calculer les coefficients de Fourier de la fonction continue et 2π-périodique


x
f : x ∈ R 7→ cos4 ( ),
2
5.4 Les séries de Fourier 75
x
on peut linéariser l’expression cos4 ( ). En effet, pour tout x ∈ R, on a
2
x 1Ä ä
cos4 ( ) = cos(2x) + 4 cos(x) + 3 .
2 8
Par conséquent, on en déduit que
Z 2π Z 2π Z 2π Z 2π
1 1 1 3 3
a0 ( f ) = f (t) dt = cos(2x) dt + cos(x) dt + 1 dt = .
π 0 8π 0 2π 0 8π 0 8
De plus, pour tout n ∈ N∗ , on a
Z 2π Z 2π
1 1
an ( f ) = f (t) cos(nx) dt = cos(2x) cos(nx) dt
π 0 8π 0
Z 2π Z 2π
1 3
+ cos(x) cos(nx) dt + cos(nx) dt.
2π 0 8π 0

Par suite, on déduit de la remarque ci-dessus que


1 1
a1 ( f ) = , a2 ( f ) = et ∀ n ≥ 3, an ( f ) = 0.
2 8
Par ailleurs, on déduit de la même remarque que

∀ n ∈ N, bn ( f ) = 0.
3 1 1
La série de Fourier de f s’écrit donc SF ( f )(x) =+ cos(x) + cos(2x), une expression qu’on
8 2 8
déjà obtenue par linéarisation. On remarque ici que f est égale sur R à sa série de Fourier SF ( f ).

2. Soit f : R → R 2π-périodique et impaire qui en restriction à l’intervalle ]0, π] est définie par

1 si x ∈ ]0, π[ ,
f (x) =

0 si x = π.

La fonction f étant impaire, an ( f ) = 0 pour tout n ∈ N. En plus, pour tout n ∈ N, on a


ôπ
2 1 − (−1)n
Z π Z π ñ
2 2 cos(nt)
bn ( f ) = f (t) sin(nt) dt = sin(nt) dt = − = .
π 0 π 0 n 0 π n

4
Il en découle que b2n ( f ) = 0 et b2n+1 ( f ) = , et donc la série de Fourier de f s’écrit
(2n + 1) π
X 4
SF ( f )(x) = sin((2n + 1) x).
n>0
(2n + 1) π

Exercice 5.28 Calculer la série de Fourier de la fonction f : x 7→ | sin(x/2)|.

Exercice 5.29 Calculer les coefficients de Fourier de la fonction 2π-périodique f telle que
∀ x ∈ [−π, π[, f (x) = x (π − x) (π + x).
76 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions

Remarque En général, si f est T -périodique, on peut définir les coefficients de Fourier de f par
Z T
1 2π
cn ( f ) = f (t) exp(−iωnt) dt avec ω = .
T 0 T
Z T Z T
2 2
an ( f ) = f (t) cos(ωnt) dt et bn ( f ) = f (t) sin(ωnt) dt.
T 0 T 0

La série de Fourier de f s’écrit alors sous la forme suivante


X
SF ( f )(x) = cn ( f ) eiωnx
n∈Z

ou encore
a0 ( f ) X
SF ( f )(x) = + an ( f ) cos(ωnx) + bn ( f ) sin(ωnx).
2 n∈N∗

Théorème 5.12 — Dirichlet. Si f : R → C est une fonction 2π-périodique, dérivable par


morceaux sur [0, 2π], alors pour tout x0 ∈ R, la série de Fourier de f converge et sa somme en x0
- vaut f (x0 ) si f est continue au point x0 ,
1Ä ä
- vaut lim+ f (x) + lim− f (x) si f n’est pas continue en x0 .
2 x→x0 x→x0

En particulier, si f est continue et dérivable à droite et à gauche en tout x de R, alors on a

∀x ∈ R, SF ( f )(x) = f (x). (5.1)

Quand l’équation (5.1) est satisfaite, on dira que f est développable en série de Fourier.

Exemple Soit f : R → R la fonction 2π-périodique, impaire dont la restriction à ]0, π] est



1 si x ∈ ]0, π[ ,
f (x) =

0 si x = π.

Dans l’exemple précédent, on a vu que la série de Fourier associée à f s’écrit


X 4
SF ( f )(x) = sin((2n + 1) x).
n>0
(2n + 1) π

Comme f satisfait les conditions du théorème de Dirichlet, cette série converge en tout x ∈ R vers

f (x+ ) + f (x− )
f˜(x) = .
2
Cette convergence est simple, mais ne peut pas être uniforme puisque f n’est pas continue.
π
Comme application, la continuité de la fonction f en x0 = entraîne que
2
π+ π− π π
f( )+ f( ) f( )+ f( )
f˜(π/2) = 2 2 = 2 2 = f ( π ) = 1.
2 2 2
5.4 Les séries de Fourier 77
Ä πä Ä πä
Et en tenant compte de sin (2n + 1) = sin nπ + = (−1)n , il vient
2 2
+∞ +∞
X 4 X 4 (−1)n
1= sin((2n + 1) π/2) = .
n=0
(2n + 1) π n=0
(2n + 1) π

Finalement, on obtient la somme suivante


+∞
X (−1)n π
= .
n=0
(2n + 1) 4

Corollaire 5.10 Soit f : R → C une fonction 2π-périodique, continue et de classe C1 par


morceaux sur R. La série de Fourier de f converge normalement sur R et a pour somme f .

Théorème 5.13 — Égalité de Parseval. Soit f : R → C une fonction 2π-périodique, continue


P 2
par morceaux sur [0, 2π], de coefficient de Fourier (an )n et (bn )n . Les séries numériques an et
n
P 2
bn convergent et on a
n

+∞ +∞
|a0 ( f )|2 1 X
Z 2π
X
2 1
|cn ( f )| = + |an ( f )|2 + |bn ( f )|2 = | f (x)|2 dx.
−∞
4 2 n=1 2π 0

Remarque L’égalité de Parseval entraîne qu’une fonction continue et 2π-périodique qui a tout
ses coefficients de Fourier nuls est une fonction nulle.

Corollaire 5.11 Si deux fonctions continues sur R et 2π-périodiques ont les même coefficients
de Fourier alors ces deux fonctions sont égales.

Exemple Soit f : R → R la fonction 2π-périodique, impaire dont la restriction à ]0, π[ est



1 si x ∈ ]0, π[ ,
f (x) =

0 si x = π.

On a vu précédemment, que la série de Fourier associée à f s’écrit


X 4
SF ( f )(x) = sin((2n + 1) x).
n>0
(2n + 1) π

Puisque la fonction f est impaire, alors l’égalité de Parseval s’écrit


Z π +∞ +∞
1 1X 8 X 1
| f (t)|2 dt = |bn ( f )|2 = 2 .
2π −π 2 n=1 π n=0 (2n + 1)2
Z π
Et comme | f (t)|2 dt = 2 π, on obtient la somme suivante
−π

+∞
X 1 π2
= .
n=0
(2n + 1)2 8
78 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions

Exercice 5.30 Dans l’exemple ci-dessus, montrer que


+∞ +∞
X 1 π2 X (−1)n−1 π2
= ; =
n=0
n2 6 n=0
n2 12

Exercice 5.31 Soit f : R → R la fonction 2π-périodique telle que

∀ x ∈ ] − π, π[ , f (x) = ex .

1. Calculer les coefficients de Fourier exponentiels de la fonction f .


2. Étudier la convergence simple et uniforme de la série de Fourier de f .
3. En déduire les valeurs des sommes suivantes
+∞ +∞
X (−1)n X 1
et .
n=1
n2 + 1 n=1
n2 + 1

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