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Définition 5.1 — Convergence simple. Soit ( fn )n une suite de fonctions définie sur D, on
dit que ( fn )n converge simplement (sur D) vers f : D → R si pour tout x ∈ D fixé, la suite
numérique ( fn (x))n converge vers f (x), c’est-à-dire
Et on dit que la suite de fonctions ( fn )n converge simplement (sur D) si il existe une fonction f
de D dans R telle la suite de fonctions ( fn )n converge simplement vers f .
1
Exemple 1. Soit ( fn )n la suite de fonctions définies sur R par fn (x) = x2 + . Soit x ∈ R, on a
n2
√
1
lim fn (x) = lim x2 + 2
= x2 = |x|.
n→+∞ n→+∞ n
Alors, la suite de fonctions ( fn )n converge simplement (sur R) vers la fonction f définie sur R par
f (x) = |x|.
54 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions
2. Soit ( fn )n la suite de fonctions définies sur [0, +∞[ par fn (x) = e−nx , on a
0 si x > 0,
lim fn (x) = lim e−nx =
n→+∞ n→+∞
1 si x − 0.
Alors, la suite de fonctions ( fn )n converge simplement (sur [0, +∞[) vers f définie sur [0, +∞[ par
0 si x > 0,
f (x) =
1 si x = 0.
Dans cet exemple, on peut remarquer que bien que toutes les fonctions fn sont continues sur [0, +∞[,
la fonction limite f de la suite de fonctions ( fn )n n’est pas une fonction continue sur [0, +∞[.
C.S
Notation. La notation "( fn )n −−→ f " signifie "( fn )n converge simplement sur D vers la fonction f ".
D
Remarque En général, l’entier N = Nx,ε de la définition précédente dépend à la fois de x et de ε.
Il arrive que dans certains cas, l’entier N dépend uniquement de ε (il est le même quel que soit x
choisi dans D). En imposant à N d’être identique pour tous les x de D, on définit une condition de
convergence plus restrictive que la convergence simple. Il s’agit de la convergence uniforme sur D.
Pour que la suite de fonctions ( fn )n converge uniformément vers f sur D, il faut et il suffit que
C.U
Notation. La notation "( fn )n −−→ f " signifient que "( fn )n converge uniformément sur D vers f ".
D
2. La suite de fonctions ( fn )n de terme général fn : x ∈ [1, +∞[ 7→ fn (x) = e−nx converge uniformé-
ment sur [1, +∞[ vers la fonction nulle. En effet, on a
un = sup | fn (x) − f (x)| = sup |e−nx | = |e−n | −→ 0.
x∈[1,+∞[ x∈[1,+∞[ n +∞
Remarque Avec les deux exemples ci-dessus, on voit que la notion de convergence uniforme
dépend de l’ensemble D considéré, et alors il est indispensable de toujours préciser sur quel
ensemble il y a convergence uniforme.
5.1 Les suites de fonctions 55
Proposition 5.1 Si il existe une suite numérique (vn )n convergeant vers 0 telle que
C.U C.S
( fn )n −−→ f =⇒ ( fn )n −−→ f .
D D
Remarque Pour étudier la convergence uniforme, il faut tenir compte des remarques suivantes
C.S
- si il existe x0 ∈ D tel que la suite réelle ( fn (x0 ))n diverge, alors ( fn )n −
6 −→ f .
D
C.S C.U
- si ( fn )n −−→ f et si ( fn )n converge uniformément sur D, alors ( fn )n −−→ f .
D D
C.U
Corollaire 5.1 Si ( fn )n −−→ f , alors pour tout suite (xn )n d’éléments de D, on a
D
Par contraposition, s’il existe une suite (xn )n de D telle que ( fn (xn ) − f (xn ))n 6−−→ 0, alors
n+∞
C.U
( fn )n −
6 −→ f .
D
Exemple La suite de fonctions ( fn )n définie sur [0, 1[ par fn (x) = xn , converge simplement vers
la fonction nulle sur [0, 1[. En effet, on a
∀ x ∈ [0, 1[, lim fn (x) = lim xn = 0.
n+∞ n+∞
n 1
Mais, elle ne converge pas uniformément sur [0, 1[ , puisque la suite xn = ∈ [0, 1[ vérifie
2
1
| fn (xn ) − f (xn )| =
6−−→ 0.
2 n+∞
Remarque Les ensembles où il y’a convergence uniforme est souvent différents de ceux où il y’a
convergence simple. En général, on peut avoir les deux situations suivantes :
C.S C.U C.U C.U
( fn )n −−→ f , mais ( fn )n −
6 −→ f ; ( fn )n −−→ f , mais ( fn )n −
6 −→
0
f (D 6= D0 ).
D D D D
56 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions
x
Exercice 5.1 Montrer que la suite de fonctions ( fn )n de terme général fn : x ∈ R 7→ ,
(1 + x2 )n
converge uniformément vers une fonction f à déterminer.
Exercice 5.2 Étudier la convergence uniforme sur D, des suites de fonctions suivantes
√
1 1−nx nx
D = R , fn (x) = x2 + 2
; D = [0, 1] , fn (x) = ; D = R , fn (x) = .
n 1+nx 1 + n x2
C.U
( fn )n −−→ f ,
D =⇒ f est continue en a.
∀ n ∈ N, fn est continue en a
C.U
( fn )n −−→ f =⇒ f est continue sur D.
D
C.S
( fn )n −
−→ f ,
D C.U
=⇒ ( fn )n −
6 −→ f .
D
f n’est pas continue sur D
Exemple Soit ( fn )n une suite de fonctions définies sur D = [0, +∞[ par fn (x) = e−nx , on a
1 si x = 0,
C.S
( fn )n −−→ f avec f : [0, +∞[ → R, f (x) =
D 0 si x > 0.
C.U
Puisque f n’est pas continue sur [0, +∞[, alors ( fn )n −
6 −→ f .
D
Exercice 5.3 Étudier la convergence uniforme sur D, des suites de fonctions suivantes
sin(nx) xn − 1
D = R , fn (x) = ; D = [0, +∞[ , f n (x) = .
1 + nx2 xn + 1
Théorème 5.2 — Intégrabilité. Soit ( fn )n une suite de fonctions continues sur le segment
[a, b] et qui converge uniformément vers f sur [a, b], alors
Z b Z b Z b
lim fn (x) dx = lim fn (x) dx = f (x) dx.
n+∞ a a n+∞ a
5.2 Les séries de fonctions 57
Z x
F
En plus, x 7→ f (t) dt est la limite uniforme sur [a, b], de la suite de fonctions (Fn )n définie par
a
Z x
∀n ∈ N, ∀x ∈ [a, b], Fn (x) = fn (t) dt.
a
f (x) = n2 x (1 − nx) si x ∈ 0, 1 ,
î ó
n
n
fn (x) = 0 sinon.
Théorème 5.3 — Dérivabilité. Si ( fn )n est une suite de fonctions de classe C1 sur un intervalle
ouvert I telle que
1. il existe x0 ∈ I tel que la suite numérique ( fn (x0 ))n converge,
2. la suite de fonctions ( fn0 )n converge uniformément sur I vers une fonction g,
alors, la suite ( fn )n converge uniformément sur I vers une fonction f de classe C1 vérifiant
Remarque Il évident que si ( fn )n converge simplement sur I, alors la condition (1.) est satisfaite.
n n
X X 1 − xn 1
Sn (x) = fk (x) = xk = −→ = S(x).
k=0 k=0
1 − x n +∞ 1 − x
+∞
fn converge simplement sur ] − 1, 1[ et a pour somme
P P
On dit que la série de fonctions fn = S.
n n=0
P
Proposition 5.3 La série de fonctions fn converge simplement sur D vers la fonction S si et
n
seulement si, pour tout x ∈ D, la série numérique
P
fn (x) converge vers le réel S(x).
n
xn
fn de terme général fn : x ∈ R 7→ (−1)n
P
Exemple La série de fonctions converge simplement
n n
sur [0, 1]. En effet, pour tout x ∈ [0, 1[ fixé, on a
f (x)
n+1
lim = |x| < 1,
n+∞ f n (x)
P
et le critère de D’Alembert permet de conclure que la série numérique fn (x) converge. Par
n
P P (−1)n
ailleurs, pour x = 1, on a fn (1) = est la série harmonique alternée qui est convergente.
n n n
P
Exercice 5.6 Étudier la convergence simple et donner la somme des séries de fonctions fn
n
dont le terme général est : 1- fn : x 7→ cosn (x) , 2- fn : x 7→ e−n x , 3- fn : x 7→ x (1 − x)n .
P
Proposition 5.4 Si la série de fonctions fn converge simplement sur D, alors la suite de
n
fonctions ( fn )n converge simplement sur D vers la fonction nulle sur D.
P
Définition 5.4 — Convergence absolue. On dit que la série de fonctions fn converge
n
| fn | converge simplement sur D.
P
absolument sur D si et seulement si la série de fonctions
n
P
Proposition 5.5 La série de fonctions fn converge absolument sur D si et seulement si, pour
n
tout x ∈ D, la série numérique
P
fn (x) converge absolument.
n
xn
fn de terme général fn : x ∈ R 7→
P
Exemple La série de fonctions converge absolument sur
n n!
5.2 Les séries de fonctions 59
|xn+1 | |x|n+1
f (x)
n+1 (n + 1)! (n + 1)! |x|
= = = −→ 0 < 1.
|xn | |x|n
fn (x) n + 1 n +∞
n! n!
Le critère de D’Alembert indique que, pour tout x ∈ R, la série numérique
P
fn (x) converge
P n
absolument et par conséquent la série de fonctions fn converge absolument sur R.
n
P
Proposition 5.6 Si fn converge absolument sur D, alors elle converge simplement sur D.
n
P sin(nx)
Exercice 5.7 Montrer que la série de fonctions converge absolument sur R.
n n!
P (−1)n
Exercice 5.8 Montrer que √ converge simplement sur R, mais pas absolument.
n x2 + n2
P xn
Exercice 5.9 Montrer que converge simplement sur l’intervalle semi-ouvert [−1, 1[, mais
n n
ne converge pas absolument sur l’intervalle ouvert ] − 1, 1[.
P
Définition 5.5 — Convergence uniforme. On dit que la série de fonctions fn converge
n
uniformément sur D si la suite des sommes partielles (Sn )n converge uniformément sur D.
P
Proposition 5.7 Soit fn est une série de fonctions qui converge simplement sur D vers la
n P
fonction S, alors la série fn converge uniformément sur D (vers S) si et seulement si
n
ô ñ
1 1 1
Exemple La série xn converge uniformément vers f (x) = sur I = − , , puisque
P
n 1−x 2 2
+∞ +∞ +∞
X
k
X X 1
|Sn (x) − S(x)| = x ≤ |xk | ≤
2 k
k=n+1 k=n+1 k=n+1
sup | fn (x) − 0| −→ 0.
x∈D n +∞
P
Exercice 5.10 On considère la série de fonctions fn de terme général
n
x
fn : x 7→ .
(1 + x2 )n
P
Définition 5.6 — Convergence normale. On dit que la série de fonctions fn converge
n
normalement sur D, lorsque on a
1. à partir d’un certain rang N, toutes les fonctions fn sont bornées sur D,
un de terme général un = sup | fn (x)| converge.
P
2. la série numérique
n≥N x∈D
La convergence normale est un critère pratique et simple pour montrer la convergence uniforme.
La série géométrique rn converge si r < 1, et donc xn converge normalement sur [−r, r] lorsque
P P
n n
r < 1. Cette série ne converge pas normalement sur [−2, 2], sur [−1, 1] ou sur R par exemple.
P
Proposition 5.9 On dit que la série de fonctions fn converge normalement sur D, lorsque il
P n
existe une série à termes positifs an convergente telle que
n
∃ N ∈ N, ∀n ≥ N, ∀x ∈ D, | fn (x)| ≤ an .
P 1
Exemple 1. La série de fonctions converge normalement sur R, puisque, on a
n n2 + x2
1 1 X 1
∀ n ∈ N, ∀ x ∈ R, ≤ et la série est convergente.
n2 + x2 n2 n2
5.2 Les séries de fonctions 61
xn
2. Pour r ∈ R∗+ , la série de fonctions fn de terme général fn : x ∈ [−r, r] 7→
P
converge
n n!
normalement sur [−r, r] puisque
xn r n X rn
un = sup fn (x) = sup = et la série converge.
x∈[−r,r] x∈[−r,r] n! n! n!
Par contre, elle ne converge pas normalement sur R, car fn n’est pas bornée sur R (lim fn (x) = +∞).
x+∞
xn
fn de terme général fn : x ∈ [0, 1] 7→ (−1)n
P
3. La série de fonctions converge simplement et
n n
uniformément sur [0, 1]. Mais, elle ne converge pas normalement sur [0, 1] puisque, on a
xn 1 X1
un = sup fn (x) = sup (−1)n = et la série harmonique diverge.
x∈[0,1] x∈[0,1] n n n n
P
Théorème 5.4 Soit fn une série de fonctions définies sur D, alors on a
n
X C.N X C.U X C.S
fn −−→ S =⇒ fn −−→ S =⇒ fn −−→ S.
D D
X C.N X C.A X C.S
fn −−→ S =⇒ fn −−→ S =⇒ fn −−→ S.
D D
X (−1)n
√ sur R+ .
n+x
P
Exercice 5.12 Étudier la convergence sur D, de la série de fonctions fn dans les cas suivants
n
sin(nx) √ (−1)n
fn (x) = , D=R ; fn (x) = n x2 e−x n
, D = R+ ; fn (x) = , D = R.
n! n + x2
X (−1)n−1 cos(n x)
Exercice 5.13 Soit la série de fonctions .
n2
1. Montrer que cette série converge normalement sur R, et soit f sa somme.
2. La fonction limite f est-elle continue ?
P
Corollaire 5.5 Soit fn une série de fonctions continues sur D et qui converge simplement
n
sur D vers la fonction f : D → R. Si la fonction f n’est pas continue sur D, alors
X C.U
fn −
6 −→ f .
D
P
Théorème 5.6 — Intégrabilité. Soit fn une série de fonctions continues sur le segment [a, b]
n
et qui converge uniformément vers f sur [a, b], alors
+∞
X
ÇZ b å +∞
Z bÇ X å Z b
fn (x) dx = fn (x) dx = f (x) dx.
n=n0 a a n=n0 a
+∞ Ç Z x å
X 1 n −t
Exercice 5.15 Montrer que pour tout x ∈ R, on a t e dt = x.
n=0
n! 0
P t n e−t
(Indication : considérer la série de fonctions fn définies sur [0, x] par fn (t) = )
n n!
alors
P 1
fn converge uniformément sur I vers une fonction f de classe C sur I vérifiant
n
+∞ ä0 +∞
f 0 = g (autrement dit ∀x ∈ I, fn0 (x)).
ÄX X
fn (x) =
n=n0 n=n0
5.3 Les séries entières 63
P
Exercice 5.16 Étudier les convergences de fn où fn est définie sur R par
n>1
x
fn (x) = .
n (1 + n x2 )
entières complexes). On a défini précédemment différents types de convergence pour les séries
fn de fonctions fn : R 7→ R de variable réelle x. Mais, si on considère des fonctions fn : C 7→ C
P
de variable complexe z, on peut définir de même la convergence simple, absolue, uniforme, normale
P
de la série de fonctions fn (il suffit de remplacer les valeurs absolues par des modules).
Sn = a0 + a1 z + a2 z2 + · · · + an zn ,
Une série entière est complètement déterminée par la donnée de la suite numérique (an )n , et ainsi
toutes les propriétés d’une série entière se liront sur la suite (an )n . La première question est de
déterminer l’ensemble D des z ∈ C pour lesquels la série entière an zn converge.
P
n
Lemme 5.1 — Lemme d’Abel. S’il existe z0 ∈ C∗ tel que la suite numérique (un )n où un =
n P n
an z0 est bornée, alors la série entière an z converge absolument pour tout z vérifiant |z| < |z0 |.
n
Pour tout |z| = R, on peut rien conclure, il faut faire une étude spéciale pour ce cas.
D = { z ∈ C, |z| < R }
P n
Par ailleurs, on a z diverge en tout point z du bord de son disque de convergence car
n
n
X n
X
|zn | = |z|n = n + 1 −→ +∞ (|z| = 1).
n +∞
k=0 k=0
P n n 1
En général, les séries géométriques q z ont pour rayon de convergence R = .
n |q|
P 1 n
Exemple 1. La série entière z a pour un rayon de convergence R = +∞, puisque
n n!
a
n+1 1
= −→ 0.
an n + 1 n +∞
5.3 Les séries entières 65
P n n
2. Le rayon de convergence de la série entière i z est R = 1 car
n
a n+1
n+1 i
= n = 1 −→ 1.
an i n +∞
n! zn est R = 0 puisque
P
2. Le rayon de convergence de la série entière
n
n+1 (n + 1)!
a
= = n + 1 −→ +∞.
an n! n +∞
1 1 1
an zn est R =
P
alors le rayon de convergence de avec les convention = +∞ et = 0.
n λ 0 +∞
P 1 n
Exemple 1. Le rayon de convergence de la série entière n
z est R = +∞ car
n≥1 n
»
n 1
|an | = −→ 0.
n n +∞
Ç ån
1 1
zn a pour un rayon de convergence R = , puisque
P
2. La série entière 2+
n≥1 n 2
»
n 1
|an | = 2 + −→ 2.
n n +∞
1 √
zn est R = 2 puisque
P
3. Le rayon de convergence de la série entière n
n≥1 (1 + i)
»
n n 1 1 1 1
|an | = n
= = √ −→ √ .
|1 + i| |1 + i| 2 n +∞ 2
66 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions
1 P 1 n
sin( ) zn et
P
Exemple 1. Les séries entières z ont le même rayon de convergence car
n≥1 n n≥1 n
1 1
sin( ) ∼ .
n +∞ n
P nn−1 − 1 n P 1 n
2. Les séries entières n
z et z ont le même rayon de convergence car
n≥1 n n≥1 n
nn−1 − 1 1
nn−1 − 1 ∼ nn−1 et donc n
∼ .
+∞ n +∞ n
1
cos( ) zn et n zn ont le même rayon de convergence puisque
P P
3. Les séries entières
n≥1 n
1
cos( ) ∼ 1,
n +∞
Proposition 5.14 La série entière cn zn avec cn = an + bn , est appelée somme des deux séries
P
n
entières
P n P
an z et n P n
bn z . Si Rc est le rayon de convergence de la série somme cn z , alors
n n n
- Rc = inf(Ra , Rb ) si Ra 6= Rb ,
- Rc ≥ inf(Ra , Rb ) si Ra = Rb .
P 1 n P −1 n
Exemple 1. Les séries entières z et n
z ont pour rayon de converge respectifs Ra = 1
n n n n
P nn−1 − 1 n
et Rb = +∞. On a Ra 6= Rb , alors leurs série somme n
z a pour rayon de convergence
n n
Rc = inf(Ra , Rb ) = 1.
5.3 Les séries entières 67
P 1 n P (−1)n n
2. Les séries réelles z et z ont le même rayon de convergence Ra = Rb = +∞, et
n n! n n!
P 2 2n
donc le rayon de convergence de leur série entière somme z vérifie
n (2n)!
Rc ≥ inf(Ra , Rb ) = +∞ et donc Rc = +∞.
P n P
3. Les séries z et (−1)n zn ont le même rayon de convergence Ra = Rb = 1, et donc le rayon
n n
P 2n
de convergence de leur série somme 2z vérifie
n
Rc ≥ inf(Ra , Rb ) = 1.
2 z2n diverge en z = 1, alors son rayon de convergence est
P
Par ailleurs, la série entière
n
Rc = 1.
P 1 n P 1 − nn−1 n
4. Les séries entières z et n
z ont le même rayon de convergence Ra = Rb = 1.
n≥1 n n≥1 n
P 1 n
Le rayon de convergence de leur série somme n
z est Rc = +∞. On en déduit donc que
n≥1 n
Rc > inf(Ra , Rb ).
an zn et bn zn sont disjointes lorsque
P P
Remarque On dit que deux séries entières
n>n0 n>n0
∀ n > n0 , an bn = 0.
Et dans ce cas, on a l’égalité suivante
Rc = inf(Ra , Rb ).
an zn où
P
Exercice 5.22 Déterminer R le rayon de convergence de
n si n est pair
an =
1/n si n est impair
n
X
cn = ak bn−k = a0 bn + a1 bn−1 + · · · + an−1 b1 + an b0 ,
k=0
cn zn , alors on a
P
Si Rc est le rayon de convergence de la série entière produit
n
Rc > inf(Ra , Rb ).
P n P 1−n n
Exemple Les deux séries entières z et z ont pour rayon de convergence respectifs
n n n!
P 1 n
Ra = 1 et Rb = +∞, et donc leur série entière produit z a pour rayon de convergence
n n!
Rc ≥ inf(Ra , Rb ) et donc Rc = +∞.
68 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions
Théorème 5.8 — CV normale. Soit an xn une série entière de rayon de convergence R > 0.
P
n
P n
Pour tout 0 < r < R, la série an x converge normalement vers sa somme sur l’intervalle [−r, r].
n
an xn , la série entière
P
Définition 5.9 On appelle série dérivée d’une série entière
n
X X
n an xn−1 ou encore (n + 1) an+1 xn .
n≥1 n≥0
P n P n−1
Exemple La série x et sa série dérivée nx ont le même rayon de convergence R = 1.
n≥0 n≥1
+∞
De plus, la fonction somme x 7→ xn est de classe C1 sur ] − 1, 1[ telle que
P
n=0
+∞ Ç +∞ å0 Ç å0
X
n−1
X
n 1 1
nx = x = = .
n=1 n=0
1−x (1 − x)2
5.3 Les séries entières 69
+∞
X n!
∀ x ∈ ] − R, R[ , S(p) (x) = an xn−p .
n=p (n − p)!
an xn , la série entière
P
Définition 5.10 On appelle la série primitive d’une série entière
n
X an X an−1
xn+1 ou encore xn .
n≥0
n+1 n≥1
n
an n+1
an xn et sa primitive
P P
Remarque La série x ont le même rayon de convergence.
n≥0 n≥0 + 1
n
+∞
Z x ÇX å +∞ ÇZ x å +∞
n
X
n
X an
∀ x ∈] − R, R [ , an t dt = an t dt = xn+1 .
0 n=0 n=0 0 n=0
n+1
P n P xn+1
Exemple La série entière x et sa série primitive ont le même rayon R = 1, et on a
n≥0 n≥1 n+1
+∞ n+1 +∞ ÇZ x å +∞ å
Z x ÇX Z x
X x X
n 1
∀ x ∈] − 1, 1[, = t dt = t n dt = dt = − ln(1 − x).
n=0
n+1 n=0 0 0 n=0 0 1−t
X sin(n) X
Exercice 5.23 Justifier que les séries zn et sin(n) zn ont le même rayon R = 1.
n>1
n2 n>0
Nous nous demandons ici si une fonction réelle définie dans un voisinage ] − R, R [ de 0 est la somme
d’une série entière réelle. Nous allons voir que dans le cas des fonctions dérivable (et même de
classe C∞ ) dans un voisinage de 0 ne sont pas nécessairement somme de série entière.
Définition 5.11 Soit f : ] − R, R[ → R une fonction avec R > 0, on dit que f est développable
en série entière (DES) sur ] − R, R[ , si il existe une suite de réels (an )n>0 telle que
+∞
X
∀ x ∈ ] − R, R[ , f (x) = an xn .
n=0
Définition 5.12 On dit qu’une fonction f définie au voisinage de 0 est développable en série
entière en 0, s’il existe R > 0 tel que f soit développable en série entière sur l’intervalle ] − R, R[.
70 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions
1
Exemple 1. La fonction f : x 7→ est développable en série entière sur ] − 1, 1[, puisque
1−x
+∞
1 X
∀ x ∈ ] − 1, 1[ , = xn .
1 − x n=0
Z x
1
∀ x ∈ ] − 1, 1[ , ln(1 − x) = − dt
0 1−t
+∞ å
Z x ÇX
=− t n dt
0 n=0
+∞ Ç Z x
X
å
n
=− t dt
n=0 0
+∞ +∞
X −1 X −1
= xn+1 = xn .
n=0
n+1 n=1
n
Proposition 5.16 Si f est DSE sur ] − R, R[, alors f est de classe C∞ sur ] − R, R[ avec
+∞ (n)
X f (0) n
∀ x ∈ ] − R, R[ , f (x) = x .
n=0
n!
X f (n) (0)
Remarque La série entière xn est appelé série de Mac-Laurin de la fonction f .
n n!
Corollaire 5.9 Si f est une fonction DSE au voisinage de 0, ce développement est unique et il
est donné par le série de Mac-Laurin de f .
Proposition 5.17 Si f est DSE sur ] − R, R[, alors f est dérivable sur ] − R, R[ telle que
+∞ (n+1) +∞ (n)
f (0) n X f (0) n−1
f 0 (x) =
X
∀ x ∈ ] − R, R[ , x = x .
n=0
n! n=1
(n − 1)!
+∞ f (n) (0)
Théorème 5.11 Si f est une fonction DSE sur ] − R, R[ avec f (x) = an xn où an =
P
,
n=0 n!
alors f est une fonction de classe C∞ sur ] − R, R[ telle que
+∞ +∞
X (n + k)! X n!
∀ x ∈ ] − R, R[ , f (k) (x) = an+k xn = an xn−k .
n=0
n! n=k
(n − k)!
P 2 n
Exemple La série entière n x a pour rayon de convergence R = 1. Puisque n2 = n(n − 1) + n
n
5.3 Les séries entières 71
+∞
X +∞
X +∞
X
∀x ∈] − 1, 1[ , n2 xn = n(n − 1) xn + n xn
n=0 n=0 n=0
+∞
X +∞
X
2 n−2
=x n(n − 1) x +x n xn−1
n=2 n=1
Ç +∞ å00 Ç +∞ å0
X X
2 n n
=x x +x x
n=0 n=0
+∞ 1
Comme, pour tout x ∈ ] − 1, 1[, on a xn = , alors pour tout x ∈ ] − 1, 1[, on a
P
n=0 1−x
+∞ Ç å00 Ç å0
X
2 n 2 1 1
n x =x +x
n=0
1−x 1−x
2 1
= x2 3
+x
(1 − x) (1 − x)2
x(x + 1)
= .
(1 − x)3
x(x + 1)
Par suite, f (x) = est DSE sur ] − 1, 1[, et son DSE s’écrit
(1 − x)3
X
f (x) = n2 xn .
n>0
Remarque En particulier, si f est DSE en 0, alors elle admet un développement limité à tout
ordre en 0 et les coefficients des deux développements coincident. La réciproque est fausse, une
fonction de classe C∞ , n’est pas nécessairement développable en série entière.
Proposition 5.18 Si f est de classe C∞ sur ] − R, R[ et s’il existe une constante M > 0 telle que
∀ x ∈ ] − R, R[ , ∀ n ∈ N , | f (n) (x)| ≤ M,
Exemple Les dérivées successives de x 7→ cos x sont ± cos x ou ± sin x, alors la fonction x 7→ cos x
est développable en série entière en 0, et on a
+∞
X cos(n) (0)
∀ x ∈ R , cos(x) = xn .
n=0
n!
+∞
X (−1)n
∀ x ∈ R , cos x = x2n .
n=0
(2n)!
72 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions
1
] − 1, 1[ = 1 − x + x2 − · · · + (−1)n xn + · · ·
1+x
√ x 1 2 1.3 3 1.3 · · · (2n − 1) n
] − 1, 1[ 1+x = 1+ − x + x + · · · + (−1)n−1 x +···
2 2.4 2.4.6 2.4. · · · (2n)
1 x 1 2 1.3 3 1.3 · · · (2n − 1) n
] − 1, 1[ √ = 1− + x + x + · · · + (−1)n x +···
1+x 2 2.4 2.4.6 2.4. · · · (2n)
1 1
En intégrant les développements en séries entières de et , on obtient
1 + x 1 + x2
Exercice 5.24 Donner les trois premiers termes non nuls dans les DSE(0) des fonctions
7x
f (x) = ; g(x) = ex sin x ; h(x) = tan x.
2+x
x2 − x + 2
Exercice 5.25 Calculer le DSE de la fonction f (x) = en 0 (préciser son rayon R).
x4 − 5x2 + 4
Comme einx = cos(nx) + i sin(nx), une série trigonométrique est une série de fonctions de la forme
a0 X
+ an cos(nx) + bn sin(nx),
2 n∈N∗
où an et bn sont des nombres complexes reliés aux coefficients cn par les relations
ou réciproquement
a0 ak − ibk ak + ibk
c0 = et ∀k ∈ N∗ , ck = , c−k = .
2 2 2
P
Exemple cos(nx) + sin(nx) est une série trigonométrique de rayon de convergence R = 0 car
n>0
Exercice 5.26 Passer de l’écriture en sinus/cosinue à l’écriture complexe (et inversement) pour
les séries trigonométriques suivante
+∞ +∞
1 eix − e−2ix + 5 X cos(kx) − sin(kx) X cos(kx) + eikx
2 cos x − sin(4x) ; ; 2
; .
3 2 k=1
k k=1
2k
converge normalement sur R et sa somme définie une fonction continue 2π-périodique sur R.
X cos(nx)
Exemple La série trigonométrique converge normalement sur R, puisque
n>1
n!
cos(nx) 1 X 1
∀n > 4, ∀x ∈ R, 6 2 et converge.
n! n n>1
n2
Dans les écritures de coefficients de Fourier de f , les intégrandes sont 2π-périodiques, alors on
peut remplacer l’intervalle d’intégration [0, 2π] par n’importe quel intervalle de longueur 2π.
X a0 ( f ) X
SF ( f )(x) = cn ( f ) einx ou encore SF ( f )(x) = + an ( f ) cos(nx) + bn ( f ) sin(nx).
n∈Z
2 n∈N∗
Remarque Dans le calcul des coefficients de Fourier, les formules suivantes peuvent être utiles :
0 si n 6= p,
Z 2π
∀ n, p ∈ N, cos(px) cos(nx) dt = π si n = p avec n 6= 0, .
0
0 si n = p = 0
0 si n 6= p,
Z 2π
∀ n, p ∈ N, sin(px) sin(nx) dt = π si n = p avec n 6= 0, .
0
0 si n = p = 0
Z 2π
∀ n, p ∈ N, sin(px) sin(nx) dt = 0.
0
∀ n ∈ N, bn ( f ) = 0.
3 1 1
La série de Fourier de f s’écrit donc SF ( f )(x) =+ cos(x) + cos(2x), une expression qu’on
8 2 8
déjà obtenue par linéarisation. On remarque ici que f est égale sur R à sa série de Fourier SF ( f ).
2. Soit f : R → R 2π-périodique et impaire qui en restriction à l’intervalle ]0, π] est définie par
1 si x ∈ ]0, π[ ,
f (x) =
0 si x = π.
4
Il en découle que b2n ( f ) = 0 et b2n+1 ( f ) = , et donc la série de Fourier de f s’écrit
(2n + 1) π
X 4
SF ( f )(x) = sin((2n + 1) x).
n>0
(2n + 1) π
Exercice 5.29 Calculer les coefficients de Fourier de la fonction 2π-périodique f telle que
∀ x ∈ [−π, π[, f (x) = x (π − x) (π + x).
76 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions
Remarque En général, si f est T -périodique, on peut définir les coefficients de Fourier de f par
Z T
1 2π
cn ( f ) = f (t) exp(−iωnt) dt avec ω = .
T 0 T
Z T Z T
2 2
an ( f ) = f (t) cos(ωnt) dt et bn ( f ) = f (t) sin(ωnt) dt.
T 0 T 0
ou encore
a0 ( f ) X
SF ( f )(x) = + an ( f ) cos(ωnx) + bn ( f ) sin(ωnx).
2 n∈N∗
Quand l’équation (5.1) est satisfaite, on dira que f est développable en série de Fourier.
Comme f satisfait les conditions du théorème de Dirichlet, cette série converge en tout x ∈ R vers
f (x+ ) + f (x− )
f˜(x) = .
2
Cette convergence est simple, mais ne peut pas être uniforme puisque f n’est pas continue.
π
Comme application, la continuité de la fonction f en x0 = entraîne que
2
π+ π− π π
f( )+ f( ) f( )+ f( )
f˜(π/2) = 2 2 = 2 2 = f ( π ) = 1.
2 2 2
5.4 Les séries de Fourier 77
Ä πä Ä πä
Et en tenant compte de sin (2n + 1) = sin nπ + = (−1)n , il vient
2 2
+∞ +∞
X 4 X 4 (−1)n
1= sin((2n + 1) π/2) = .
n=0
(2n + 1) π n=0
(2n + 1) π
+∞ +∞
|a0 ( f )|2 1 X
Z 2π
X
2 1
|cn ( f )| = + |an ( f )|2 + |bn ( f )|2 = | f (x)|2 dx.
−∞
4 2 n=1 2π 0
Remarque L’égalité de Parseval entraîne qu’une fonction continue et 2π-périodique qui a tout
ses coefficients de Fourier nuls est une fonction nulle.
Corollaire 5.11 Si deux fonctions continues sur R et 2π-périodiques ont les même coefficients
de Fourier alors ces deux fonctions sont égales.
+∞
X 1 π2
= .
n=0
(2n + 1)2 8
78 Chapter 5. Suites et Séries de fonctions
∀ x ∈ ] − π, π[ , f (x) = ex .