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209 – Approximation d’une fonction par des polynômes et des polynômes

trigonométriques. Exemples et applications.

1 Approximation par des polynômes n tel que ∀i ∈ {0, ..., n}, L(xi ) = f (xi ).
Ce polynôme est appelé polynôme interpolateur de Lagrange de f aux points
(x0 , ..., xn ).
1.1 Approximation des fonctions régulières[G] Xn
x − xi
Il est définie par L(x) = f (xi )li (x) où li (x) = Πnj=1
i=0
x j − xi
Théorème 1 (Théorème de Taylor-Lagrange). Soit f : [a, b] → R une fonction
de classe C n sur [a, b], tel que f (n+1) existe sur ]a, b[. Alors il existe c ∈]a, b[ tel que Proposition 8. Avec les notations précédentes. Si de plus f ∈ C n+1 ([a, b]), on à :
n
X f (k) (a) f (n+1) (c) (x − x0 )...(x − xn ) n+1
f (b) = (b − a)k + (b − a)n+1 ∀x ∈ [a, b], ∃c ∈ [a, b] tel que f (x) − L(x) = f (c)
k! (n + 1)! n!
k=0
Proposition 9 (Formule de quadrature élémentaire par Lagrange). Avec
Théorème 2 (Formule de Taylor-Young). Soit f : [a, b] → R une fonction de Z b
n
X f (k) (a + h) k les hypothèses de la propriété précédente, l’erreur commise en remplaçant f (t)dt
classe C n+1 sur [a, b]. Alors pour h proche de a on à : f (a) = h + Z b Z b Z b n+1 Z b a
k! ||f ||∞,[a,b]
k=0 par L(t)dt est : f (t)dt − L(t)dt ≤ |N (t)|dt où N (t) =
f (n+1) (a) n+1 a a a n! a
h + o(hn+1 ). (t − x0 )...(t − xn )
(n + 1)! Z
Exemple 3. Cela nous permet d’obtenir les développements limités de fonctions Théorème 10 (Méthode classique de quadrature). On note I(f ) = f (t)dt
usuelles. Voir tableau en annexe. ab
— Méthode des rectangles à gauche : On remplace I(f ) par R(f ) = (b −
Application 4. Les formules de Taylor permettent d’étudier la consistance des a)f (a)
schémas numériques d’équations différentielles (où aux dérivées partielles) : a+b
Soit [a, b] divisée en (x1 , ..., xn ) avec xi+1 − xi = h le pas du schéma et U ∈ — Méthode du point milieu : On remplace I(f ) par R(f ) = (b − a)f ( )
2
U n+1 − 2U n + U n−1 (b − a)
C 2 ([a, b]). Le schéma numérique est une approximation de — Méthode des trapèzes : On remplace I(f ) par R(f ) = (f (a)f (b)
00
h2 2
U (xn ) d’ordre 2. On donne des dessins en annexe.
Application 5 (Méthode de Newton). Ces formules sont à l’origine de la méthode Proposition 11. On donne des majorations des erreurs E(f ) = |I(f ) − R(f )| des
de Newton pour trouver un zéro approché de f (x) = 0. méthodes ci-dessus :
Théorème 6 (Formule de Taylor-Young à reste intégrale). Soit f : [a, b] → — Méthode des rectangles à gauche : Si f ∈ C 1 ([a, b]), E(f ) ≤
(b−a)2
Xn
f (k) (a) 2 ||f 0 ||∞,[a,b]
R une fonction de classe C n+1 sur [a, b]. Alors f (b) = (b − a)k + (b−a)3 00
k=0
k! — Méthode du point milieu :Si f ∈ C 2 ([a, b]), E(f ) ≤ 24 ||f ||∞,[a,b]
Z b (n+1) (b−a)3
f (t) — Méthode des trapèzes : Si f ∈ C 2 ([a, b]), E(f ) ≤ 00
(b − t)n+1 dt 12 ||f ||∞,[a,b]
a n!
Définition 12. On appelle méthode de quadrature composée les méthodes qui
−1
consiste à subdivisionner [a, b] en ∪N k k+1
k=0 [a + N (b − a), a + N (b − a), puis à ap-
Z a+ k+1
1.2 Interpolation polynomiale et formules de quadrature [D] N (b−a)
Z
procher les intégrales f (t)dt dans l’objectif d’approcher f (t)dt. Il
k
a+ N (b−a) ab
Théorème 7 (Interpolation de Lagrange). Soit f : I → 7 R et n ∈ N∗ , est facile de trouver les erreurs commises dans les cas précédent si on les execute en
n+1
(x0 , ..., xn ) ∈ I distincts. Alors il existe un unique polynôme L de degré au plus composées.
Remarque 13. Ces formules de quadrature sont à l’origine des méthodes classiques De plus, on a les relations suivantes entre les coefficients : an (f ) = cn (f ) + c−n (f )
d’approximation numériques des équations différentielles. et bn (f ) = i(cn (f ) − c−n (f ))
Remarque 19. Si f est paire, les an (f ) sont nuls, et on à cn (f ) =
1 π
Z
1.3 Le théorème de Weierstrass[G] f (t) cos(nt)dt.
π 0
1 π
Z
Si f est impaire, les bn (f )) sont nuls, et on à cn (f ) = f (t) sin(nt)dt.
π 0
Théorème 14 (De Weierstrass). Toute fonction continue sur [a, b] est li-
mite uniforme d’une suite de polynôme.

2.2 Convergence ponctuelle et uniforme [ZQ]
Exemple 15. On donne une suite de polynômes qui tend uniformément vers¨ t sur
[0, 1]. Proposition 20 (Noyau de Dirichlet). Pour N ∈ N, on définit le noyau de
N
Remarque 16. Le théorème est faux sur un intervalle non-bornée : Une fonction X
f R 7→ R limite uniforme sur R d’une suite de fonction polynômes est une fonction Dirichlet d’ordre N par DN = en . Il vérifie les propriétés suivantes :
polynôme. n=−N
Z 2π
1
— DN est pair et DN (t)dt = 1
2π 0
2 Approximation par des polynômes tri- sin (N + 12 )x

— DN (x) =
sin x2

gonométriques — DN ∗ f = SN (f ) (convolution dans L2 )
Théorème 21 (Théorème de Dirichlet). Soit f ∈ L12π et x0 ∈ [0, 2π]. On sup-
2.1 Les séries de Fourier [ZQ][G] pose que f admet des limites a droites et à gauche en x0 que l’on note f (x0 −) et
f (x0 + h) + f (x0 − h) − f (x0 +) − f (x0 −)
Cadre : On définit les espaces de fonctions 2π-périodique de R → C suivants : f (x0 +) et que la fonction h : h 7→ est
h
— L’espace C2π 0
des fonctions continues. bornée au voisinage de 0.
p f (x0 +) + f (x0 −)
— L’espace L2π pour 1 ≤ p < ∞ des (classes de) fonctions mesurables, tel que : Alors SN (f )(x0 ) −→
1
1
R 2π p N →+∞ 2
||f ||p = ( 2π 0
|f (t)|p dt) < ∞
Définition 17. Soit f ∈ L12π et n ∈ Z. On définit le n-ème coefficient de Fourier de Corollaire 22. Si f est 2π-périodique et de classe C 1 par morceaux, alors pour tout
Z 2π f (x+) + f (x−)
1 x ∈ R, lim SN (f )(x) = . De plus, si f est continue en x, alors on
f par la formule cn (f ) = f (t)e−int dt. N →∞ 2
2π 0 à lim SN (f )(x) = f (x)
Soit f dans L12π et N ∈ N. On définit la somme partielle de Fourier d’indice N de N →∞

XN
Exemple 23 (Fonction signal). Soit  ∈]0, π[ et σ la fonction de L∞ 2π telle que
f par SN (f ) = cn (f )en , avec en : t 7→ eint . La somme partielle de f est un σ (t) = 1 si |t| ≤  et σ (t) = 0 si  < |t| ≤ π (voir dessin en annexe). Alors pour
n=−N N
polynôme trigonométrique.  X sin n
tout t, SN (σ )(t) = + en (t).
π nπ
Définition 18. Soit f dans L12π et n ∈ N∗ . On définit les coefficients suivants : n=−N (n6=0)
Z 2π Z 2π N −1
an (f ) = f (t) cos(nt)dt et bn (f ) = f (t) sin(nt)dt
X Di
Proposition 24. On définit le noyau de Fejer d’ordre N > 0 : KN = . Il
0 0
i=0
N
La somme de Fourier partielle de f s’écrit alors : vérifie :
N
!2
N
sin( N2x )
 
a0 (f ) X X |n| 1
SN (f )(x) = + an (f ) cos(nx) + bn (f ) sin(nx) — KN (x) = 1− en =
2 N N sin x2
n=1 n=−N
0
— (KN )N ∈N est une approximation de l’unité. Corollaire 33 (Convergence normale). Soit f ∈ C2π et de classe C 1 par mor-
S0 (f ) + ... + SN −1 (f ) ceaux. Alors SN (f ) converge normalement vers f.
— σN (f ) = f ∗ KN où σN (f ) = pour tout f ∈ L12π
N
Application 34 (Equations de la chaleur). Historiquement, les séries de Fourier
Remarque 25. On a en fait que (KN )N ∈N est une approximation de l’unité. ont permis de résoudre explicitement l’équation de la chaleur sur le cercle en cher-
0
chant les solutions sous forme d’une série de Fourier.
Théorème 26 (Théorème de Fejer). Soit f ∈ C2π . Alors ||σN (f )||∞ ≤ De plus, les séries de Fourier sont aussi un outil pour réaliser l’analyse de Von

||f ||∞ ∀N ∈ N et σN (f ) converge uniformément vers f . Neumann des EDP, afin d’obtenir des conditions CFL assurant la stabilité L2 du
0 schéma.
Corollaire 27. — Soit f ∈ C2π et x0 ∈ R tel que SN (f )(x0 ) −→ l. Alors
N →+∞
f (x0 ) = l. X
0
— Soit f ∈ C2π telle que |cn (f )| < ∞. Alors f est développable en série de 3.2 Polynôme orthogonaux sur L2 (I, ρ) [Obj ag] [Farraut]

X
Fourier f = cn (f )en
n=−∞
Définition 35. Soit I un intervalle de R. On dit que ρ est une fonction poid si elle
est définie et mesurable sur I, telle que
Exemple 28 (Fonction triangle). Soit  ∈]0, pi[, on définit T par T (t) = 1 − |t|
 Z
si |t| ≤  et T (t) = 0 si  ≤ |t| ≤ π. T est développable en série de Fourier : |x|n ρdλ

 X 1 − cos(n) I
T (t) = + cos(nt). Voir dessin en annexe.
2π n2 π
N =−∞(n6=0) soit finie pour tout entier naturel n. On note L2 (I, ρ) l’ensemble des fonctions de
carrés intégrables pour cette mesure, quotienté par l’égalité preque-partout. L2 (I, ρ)
Corollaire 29 (Comparaison). 0
Soit f ∈ C2π . Si k > 1 et cn (f ) = O(|n|−k ), est un espace de Hilbert.
alors f ∈ C k−2 .
Proposition 36. La famille des monomes (x 7→ xn )n fournit une famille libre de
L2 (I, ρ). Le procédé d’orthogonalisation permet de fournir une famille libre de po-
lynômes orthogonaux : (Pn )n , où Pn est de degré n.
3 Méthode hilbertienne
3.1 L’espace hilbertien L22π [ZQ] Théorème 37 (Base hilbertienne des polynômes orthogonaux). On
suppose qu’il existe α positif tel que
Définition 30. L∞ 2π l’espace des (classes de) fonctions mesurables, tel que : ||f ||∞ <
Z
∞, avec ||f ||∞ la borne supérieure essentielle de |f | eα|x| ρdλ
I
En particulier, L22π est un espace de Hilbert muni du produit scalaire
Z 2π soit finie. Alors la famille des polynômes orthogonaux associées à ρ est une
hf |gi = f (t)g(t)dt base hilbertienne de L2 (I, ρ).
0
Exemple 38. Si I =]0, + inf[, ρ(x) = x−ln(x) . En considérant la fonction
Corollaire 31. La famille {en | n ∈ Z} forme une base hilbertienne de L22π . f (x) = sin(2πln(x)), on montre que la famille des polynômes orthogonaux
∞ associée à ρ n’est pas une base hilbertienne.
L22π X
Corollaire 32 (Conséquences). — Soit f ∈ L22π , alors f = cn (f )en où
n=−∞
l’égalité est au sens de la convergence L22π . Application 39. Pour I =] − 1, 1[ et ρ(x) = 1, on trouve les polynômes de Le-
n! d
1
Z 2π ∞ gendre. On montre que pn (x) = ( )n (x2 − 1)n forment une base hilbertienne
(2n)! dx
X
— On a de plus l’égalité de Parseval : |f (t)|2 dt = |cn (f )|2
2π 0 n=−∞ de L2 (] − 1, 1[, ρ) à normalisation près
2
Application 40. Pour I = R et ρ(x) = e−x , on trouve les polynômes de Hermite.
2 d 2
On montre que pn (x) = (−1)n 2−n ex ( )n e−x forment une base hilbertienne de
dx
L2 (R, ρ) à normalisation près

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