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CHAPITRE 2

Notions de mécanique des roches


• Définition,
• Discontinuité du massif rocheux,
• Propriétés mécaniques de la matrice rocheuse, Modélisation du massif
rocheux,
• Méthodes de calcul des ouvrages au rocher
(stabilité des versants rocheux, calcul des fondations au rocher, calcul des
ouvrages souterrains).

Dr BOUROKBA
MECANIQUE DES ROCHES
La mécanique des roches est une discipline théorique et appliquée, partie
de la géomécanique discipline mathématisée de la géotechnique. C’est
l'adaptation de la mécanique des sols à laquelle elle était initialement attachée,
pour étudier le comportement du substratum rocheux sollicité par des
implantations d’ouvrages – barrages, galeries, mines, carrières… Les roches de
cette mécanique sont des milieux virtuels, modèles de matériaux réels de
formations géologiques ; les formes géométriques et les comportements
mécaniques de ces modèles doivent donc être compatibles avec les formes et
les comportements naturels des massifs rocheux réels que décrivent deux
disciplines géologiques, la géomorphologie et la géodynamique. Ainsi, la
mécanique des roches, la géomorphologie et la géodynamique sont des
disciplines indissociables, interdépendantes et complémentaires.

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Différence entre le sol et la roche
La première différence que l'on peut noter est le degré de liaison des grains
minéraux. Ils sont des grains jointifs libres dans le cas du sable, des grains jointifs
faiblement liés dans le cas des grés, dispersés et fortement liés dans le cas du granit
et jointifs fortement liés dans le cas du basalte, (figure n°1). Dans le cas des grains
non jointifs liés c'est un liant naturel (ciment) qui crée la cohésion entre les grains.
On peut donc dire qu'il y a une continuité entre le sol et la roche quand on passe
d'une cohésion à une cohésion dont la valeur augmente comme on peut stipuler
une différence entre le sol et la roche entre une cohésion nulle ou faible et une
cohésion forte.

(a) Grains non jointifs (b) Grains jointifs

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La deuxième différence est que le sol est considéré comme homogène (milieu continu)
pour que le calcul soit possible alors que dans la roche existe plusieurs type de
discontinuités et hétérogénéités (discontinuités structurales ou anisotropie), voir figure n°2.

Schistosité Stratification

Dr BOUROKBA
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Mouvement et déformation des roches et des sols
• Un champ de forces peut produire 2 types de transformations sur un volume de
roche :
• * un déplacement global du volume par translation et rotation rigide ;
• * un changement des positions relatives des particules constituant le volume: cette
dernière transformation correspond à la déformation au sens strict. La déformation
traduit les changements de forme subis par la roche. Elle est ductile ou fragile
(rupture). Selon le champ de forces, il se produit une compression, une extension ou
un cisaillement.

Types de déformation en fonction des forces


appliquées

Déplacement et déformation
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Définition de roche
Définition 1 : La roche est un groupement naturel de matière minérale (cristaux
ou verre) se présentant en grande masse (échelle de l'échantillon manipulable
jusqu'au grand affleurement) et présentant une certaine homogénéité statistique.
Remarque: Le solide peut exister sous deux formes , soit sous forme cristalline
avec une maille de base et une répétition de la maille dans les trois dimensions
avec un ordre, soit sous forme de verre (amorphe) dans lequel la maille de base
est reproduit de façon aléatoire dans l'espace créant un désordre, voir figure n°4.

(a) Forme cristalline (b) forme vitreuse


(amorphe
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Définition de roche
Définition 1I:
Une roche est un matériau solide formé en général d’un assemblage
de minéraux.

Les roches sont constituées de minéraux tandis que les minéraux


sont constitués d'éléments chimiques.

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Une roche peut être constituée de plusieurs minéraux.

Exemple : Granite PG
- Quartz (QZ) HB FK
- Plagioclase (FK)
- Feldspath potassique (FK)
- Biotite (BO)
- Hornblende (HB)

QZ
Granite

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Définition de roche
Une roche peut être monominérale, c’est-à-dire formée d’un seul minéral

Exemple : marbre calcite


quartzite quartz

Marbre Quartzite

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Classification des roches
Il existe trois grandes catégories de roche :

• Roches magmatiques (roches ignées)

• Roches sédimentaires

• Roches métamorphiques

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Roches magmatiques
Les roches magmatiques (ou roches ignées) comprennent les roches
intrusives et les roches extrusives.
Roches intrusives ou plutoniques
Les roches intrusives ou
roches plutoniques se forment à
à partir d’un magma qui refroidit
lentement à de grandes profondeurs
(30 à 35 km) sous la croûte terrestre

En conséquence, les cristaux ont le


temps de bien se former et la roche
présente une texture grenue. Granite
Exemples : granite, gabbro

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Roches magmatiques
Roches extrusives ou volcaniques

Les roches extrusives ou


roches volcaniques sont issues d’un
magma qui refroidit rapidement à
la surface de la croûte terrestre.

En conséquence, les cristaux n’ont Édifice volcanique


pas le temps de bien se former et la
roche est à grain très fin.

Exemples : basalte, rhyolite, andésite

Basalte

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Roches sédimentaires
Les roches sédimentaires proviennent de l'accumulation de sédiments
(boue, sable, gravier) qui se déposent en couches dans un bassin de
sédimentation.

Sédiments

Bassin sédimentaire

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Roches sédimentaires
Les roches sédimentaires sont des roches qui se forment à la surface
de la croûte terrestre.

Ce sont des roches qui résultent de la compaction et de la


cimentation de boues, de sables, de graviers ou de fossiles.

Selon le mode de formation des roches sédimentaires on distingue :

• Roches sédimentaires détritiques

• Roches sédimentaires chimiques et biochimiques

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Roches sédimentaires
Les roches sédimentaires détritiques : roches qui proviennent de
l’érosion de roches préexistantes continentales (roches plutoniques,
roches volcaniques, roches métamorphiques ).
Exemples : argilite, grès, conglomérat

Argilite
Grès

Conglomérat
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Roches sédimentaires

Couches ou strates de roches sédimentaires détritiques

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Roches sédimentaires
Les roches sédimentaires chimiques et biochimiques : roches qui
résultent de la précipitation d’une solution chimique ou de l’accumulation
de débris de squelette d’organisme (fossiles) et de la transformation
de matière végétale.

Exemples : calcaire, dolomie, gypse, charbon

Gypse

Calcaire

Charbon
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Roches sédimentaires

Couches ou strates de roches sédimentaires chimiques

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Roches métamorphiques
Une roche métamorphique est
une roche formée par la recristallisation
(et généralement la déformation) de
roches sédimentaires ou de roches
magmatiques sous l’effet de la
température et de la pression
qui augmentent avec la profondeur
dans la croûte terrestre.

Les roches métamorphiques peuvent Gneiss


se former également au contact de roches
plutoniques et de roches sédimentaires.
Exemples : gneiss, paragneiss

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Cycle des roches
Les roches ignées et métamorphiques
se forment totalement ou
partiellement à l'intérieur de la terre
→ roches endogènes.
Les roches sédimentaires se forment
à la surface de la terre, ou à proximité
→ roches exogènes.

La figure suivante représente un schéma qui résumera le


cycle de formation des roches.

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Discontinuités du massif rocheux
Tout massif rocheux, quel que soit son histoire et sa localisation, possède des
discontinuités. Celles ci peuvent être prononcées, invisibles, cimentées ou bien
ouvertes, mais elles existent. Elles possèdent en commun les caractéristiques
suivantes : faible résistance au cisaillement, résistance à la traction négligeable et
grande conductivité hydraulique, tout ceci en comparaison de la matrice rocheuse
environnante. En géologie on les regroupe par catégories : Les diaclases , les
failles, Les joints sédimentaires et la schistosité
– Les diaclases : ce sont des fractures de la roche, issues d’une rupture par
compression, traction ou cisaillement liée aux mouvements tectoniques6. Les
deux parties de la roche qui se sont constituées n’ont cependant pas bougé.

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– Les failles :
ce sont des fractures identiques aux diaclases mais qui ont entraîné un
mouvement relatif des deux parties de la roche encaissante. Un glissement a
donc eu lieu le long de cette faille. Leur longueur varie d’une dizaine de
centimètres à plusieurs centaines de kilomètres;

Ou encore ce sont des accidents verticaux ou à pendage fort et n'impliquant


pas de recouvrement important, la longueur des failles peut varier de
quelques mètres à plusieurs centaines de km. La description d'une faille
nécessite l'utilisation de plusieurs paramètres.

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Faille normale :
résultant d’un mouvement
d’ écartement ou
divergence

Faille inverse: résultant


d’un mouvement de
rapprochement ou
convergence

Faille de
décrochement:
résultant d’un
déplacement horizontale
d’un bloc rocheux

Mécanismes de déclanchement d’une faille

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– Les joints sédimentaires : dans les roches sédimentaires , ce sont les joints
séparant deux couches d’époques et de conditions de dépôt différentes. Chaque
couche – ou strate – constitue une "dalle" susceptible de se séparer de ses
voisines;

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– La schistosité : dans les roches métamorphiques, la forte compression a
perturbé et transformé l’organisation des minéraux internes. Ceux-ci se sont
alignés selon une direction orthogonale à la compression et ont entraîné la
formation de plans de rupture préférentiels. L’ardoise, qui est fendue selon cette
schistosité, en est une bonne illustration. Les discontinuités sont généralement
des lieux de grande déformabilité, où la rupture est plus facile et où l’eau circule
plus facilement. Elles transforment l’état de contrainte du massif à leur proximité.

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Discontinuités du massif rocheux

Les discontinuités d'un massif rocheux sont liées aux phénomènes intervenant lors de
sa formation et aux états de contrainte qu'il a subis au cours de son histoire
géologique. Il est donc normal qu'elles ne soient pas orientées de manière aléatoire,
mais qu'elles s'organisent en familles de même orientation et de mêmes
caractéristiques. Ces familles sont généralement mises en évidence en représentant,
en projection stéréographique, les normales de toutes les discontinuités observées
dans une zone homogène.
Chaque plan étant représenté par un point, il est facile de repérer les discontinuités
ayant des orientations voisines et de déterminer la normale au plan moyen, qui est le
barycentre des normales.

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Le nombre de familles de joints peut aller jusqu’à 5. Généralement, une
famille de joints découpe le massif rocheux en plaques, 2 familles
perpendiculaires découpent la roche en colonnes et 3 la découpent en blocs.
Plus de 3 familles découpent la roche en blocs de formes variées et de coins.
Plus le nombre de familles de joints est grand, plus le risque de glissements
potentiels sur les joints est grand.

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On définit pour une discontinuité ou une famille de discontinuités les
paramètres géométriques suivants :
A. Orientation
La position du plan de discontinuité est décrite par son orientation
dans l'espace muni d'un repère ayant un axe parallèle au nord
magnétique.
L'orientation est représentée par la direction de la ligne d'intersection
du plan de discontinuité et du plan horizontal, et par le sens et l'angle
de pendage de la ligne de plus grande pente.

le vecteur pendage : qui matérialise la ligne de plus grande pente du


plan de discontinuité. Il est défini par l'azimut de sa trace sur le plan
horizontal et son pendage.
- le vecteur perpendiculaire au plan de discontinuité : La projection
stéréographique des discontinuités sur un canevas, permet de faire un
classement des discontinuités en familles directionnelles. Une étude
statistique permet d'identifier les familles et de dégager une loi de
distribution des discontinuités au sein de chaque famille. L'orientation et le
pendage peuvent être traités comme une seule variable (vecteur) ou
séparément.

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B. Extension
L'extension caractérise la dimension de la discontinuité dans l'espace. Ce
paramètre est difficile à évaluer car sur le terrain on n'observe pas la
totalité de la discontinuité mais uniquement sa trace sur un parement.
L'extension peut être estimée à partir de la distribution de la longueur
de trace de la discontinuité.

C. Espacement et densité
L'espacement représente la distance moyenne séparant deux
discontinuités d'une même famille. La densité définit le nombre de
discontinuités, d'une même famille, par unité de volume ou de surface ou
de longueur.
Ces paramètres sont liés et souvent, la densité est estimée à partir de
l'espacement puisque ce dernier est facile à mesurer en pratique.
Ces paramètres sont essentiels car ils donnent une idée de la
fracturation moyenne du massif et de la continuité in-situ du massif.

D. Ouverture
C'est la distance qui sépare les deux lèvres d'une discontinuité. Elle est
très difficile à évaluer à cause du remplissage de la discontinuité et de sa
rugosité, elle est déterminante pour l'écoulement et le comportement
mécanique des fissures.
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Les Propriétés mécaniques d’une discontinuité

La Société Internationale de Mécanique des Roches a proposé en 1978


un schéma d'analyse systématique des discontinuités basé sur la
caractérisation de chaque fracture par dix paramètres :
1. Orientation ;
2. Continuité ou extension ;
3. Espacement ;
4. Rugosité et ondulation de la surface ;
5. Résistance à la compression simple des épontes ;
6. Ouverture ;
7. Remplissage ;
8. Humidité et situation hydraulique ;
9. Nombre de familles de discontinuités ;
10. Taille moyenne des blocs.

International Society of Rock Mechanics, ISRM


Association Française des Tunnels et Ouvrages Souterrains AFTES

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Indice RQD (Rock Quality Designation)

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Propriétés mécaniques de la matrice rocheuse,
Modélisation du massif rocheux
Les roches sont fondamentalement hétérogènes, nous l’avons vu. Mais à l’échelle
d’un échantillon de laboratoire, on essaie dans la mesure du possible de se
ramener à un volume qui possède des propriétés homogènes sans discontinuités
discrètes et isolées. La roche est alors considérée comme un matériau plus ou
moins poreux, constitué d’un assemblage de cristaux que l’on appelle minéraux.
Depuis sa formation, la roche a non seulement évolué dans sa structure globale à
l’échelle du massif, mais aussi dans sa composition minéralogique. Le
métamorphisme caractérise cette transformation interne, possible sous forte
compression et/ou forte température. Le tableau suivant propose quelques ordres
de grandeurs de masses volumiques de roches et minéraux courants. En l’absence
d’indications, on prend souvent ρ = 2500 kg/m3 pour estimer les contraintes in
situ. De nombreux essais permettent de caractériser la matrice rocheuse.

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Du point de vu mécanique, nous allons étudier dans un premier temps la
courbe contraintes-déformations d’un essai de compression uniaxiale. Les
éprouvettes font classiquement 50 mm de diamètre et 100 à 120 mm de
hauteur. Les contraintes selon l’axe de compression sont notée σ1.

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Courbes caractéristiques
Juste après une première phase dite de serrage, où les fissures et micro- fissures
internes orientées orthogonalement à la direction du chargement se referment, on
observe une phase quasi-linéaire (de σS 1 à σF 1 ).
On définit alors un module d’Young E et un coefficient de Poisson ν. La plage de
variation de E est très grande, allant de quelques milliers de MPa pour des marnes à
plus de 100 GPa pour certains grès siliceux. Le coefficient de Poisson est quant à
lui le plus souvent pris égal à 0,2 ou 0,3.

Essai de compression simple d’une matrice rocheuse.


Courbes classiques de réponse
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Sur la courbe contraintes-déformations, la phase linéaire se poursuit jusqu’à σL 1
mais la courbe de déformations volumiques (εv = ε1+2ε3) ne l’est plus.
Cette phase correspond à la création et à l’ouverture de micro-fissures, par
flambement parallèle à l’axe de l’éprouvette. La stabilité globale est toujours
assurée. Au-delà de σL 1 , la roche a un comportement instable, avec un volume
qui augmente (foisonnement ou dilatance) et des fissures qui se propagent
rapidement.

Dans le cas d’un essai uniaxial, la rupture est fragile et la courbe post-pic n’est
obtenue qu’avec une presse pilotée en déformations. La contrainte σM 1 est la
résistance à la compression simple, aussi notée Rc. Rc peut prendre des valeurs
très différentes : de quelques MPa pour une roche très altérée à plus de 300 MPa
pour certains basaltes ou quartzites.

Rc peut prendre des valeurs très différentes : de quelques MPa pour une roche
très altérée à plus de 300 MPa pour certains basaltes ou quartzites.

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Comportement sous étreinte triaxiale

L’essai de compression simple semble suggérer un comportement fragile et des


caractéristiques "postpic" presque nulles.
Les résultats issus des essais triaxiaux ont largement contredit cette observation
pour les états de contrainte tridimensionnels. Sous étreinte triaxiale (confinement),
on a ainsi pu observer :
– que la charge de rupture croit;
– que le mode de rupture change. La rupture est ductile, plastique avec palier de
résistance, et parfois même non identifiable : la résistance croit progressivement
sans pic.
Selon le type de roche auquel on a affaire, on observera un comportement à la
rupture différent. Dans tous les cas, on pourra approcher la rhéologie du matériau
par la théorie de la plasticité. Sans rentrer dans les détails, il est bon de présenter
sommairement les deux critères de rupture les plus utilisés en mécanique des
roches pour des matériaux homogènes.
Critère de Mohr-Coulomb C’est le même qu’en mécanique des sols. Il se
représente dans le plan de Mohr par une droite d’équation :

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τ = c + σtanϕ

Dans le plan des contraintes principales, il prend la forme :


σ1 = Kpσ3 + Rc
Avec Kp = tan2(̟ /4+ ϕ /2)
Rc = 2c cosϕ/ (1−sinϕ)
Dans le plan des contraintes principales, ce critère ne prend pas en compte la
forme arrondie de la courbe de rupture observée expérimentalement aux faibles
contraintes et pour les sollicitations en traction.
Critère de Hoek et Brown En 1980, Hoek et Brown, deux ingénieurs anglo-
saxons, proposent un nouveau critère de plasticité, empirique mais respectant la
forme "optimale" de parabole dans le plan des contraintes principales. Il s’écrit de
la manière suivante :
σ1 −σ3 = √ m σ3Rc + s Rc2 Avec :

– Rc la résistance en compression simple de la roche saine;


– s un paramètre définissant le degré de fissuration (1 pour un échantillon intact
et 0 pour un matériau complètement granulaire);
– m un paramètre lié à la nature de la roche (notion de cohésion, typiquement
de 0.1 à 5).

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L’essai dilatométrique
A l’instar du célèbre essai pressiométrique pour les sols, l’essai dilatométrique permet
d’accéder directement à la courbe de chargement de la paroi d’un forage dans un
milieurocheux.
Leprincipeestlesuivant:ondescenddansunforage,auboutd’untraindetige,lasondedilatomé
trique qui permet d’appliquer au terrain une pression orthotrope sur une longueur
d’environ 1m. Au milieu de la sonde sont disposés 3 capteurs de déplacement
diamétral — en général — régulièrement espacés sur le pourtour de la manchette
gonflante. En mesurant la pression de gonflement et le déplacement radial
indépendamment, on obtient une courbe de charge-décharge.

Essai dilatométrique sur le projet


d’Autoroute A45 entre Lyon et St-
Etienne.

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LE DILATOMETRE
tête de levage avec module
électronique incorporé

cône de serrage haut


P

manchette :
Φ 90υυ95mm

3 capteurs diamètraux
course max. 25mm
Poids : 55 Kg
Longueur de la manchette : 1 m
Course des palpeurs : 22 mm

cône de serrage bas

bouchon dém ontable


42
Les meilleurs dilatomètres peuvent aller jusqu’à 30 MPa de pression et descendre à
plus de 1000m sous terre. Ils sont très utiles pour étudier le comportement du
massif rocheux à l’échelle de la sonde (métrique) et dans des conditions in-situ.
La formule d’élasticité isotrope d’un trou pressurisé permet d’approcher la valeur
du module d’Young du massif :
E = (1+ν)D ∆P /∆u
ν est pris égal à 0,25 ou 0,3 et D est le diamètre du forage.
Les ∆P et ∆u sont estimés pour chaque cycle mais c’est souvent uniquement la
deuxième charge-décharge qui est utilisée.

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Fluage et effets différés
Avec de nombreuses roches tendres (Craie, calcaire, marne, sel gemme, gypse,
etc...), on peut observer, sous charge maintenue constante, des ruptures à
long terme. Ce sont les effet différés dûs au phénomène de fluage.
Trois principaux mécanismes sont à l’oeuvre :
1. Mouvements de dislocations dans les cristaux ( favorisés par les
températures élevées )assez courant dans le sel, le gypse et la calcite;
2. Développement d’une micro-fissuration, notamment aux joints de grains,
et pour des contraintes supérieures au seuil σL 1 ;
3. Altération chimique du ciment minéral entre les grains de roche. Cette
dégradation peut agir sur des milliers, voir des millions d’années.
Dans les zones d’infiltrations et où l’eau peut s’accumuler (en radier par
exemple), on peut observer un tout autre phénomène aboutissant au même
résultat : une augmentation de la pression de confinement. Il s’agit du
gonflement, qui survient en présence de certaines argiles, comme les
smectites par exemple. Les dégats occasionnés par cette augmentation de
volume du terrain peuvent être spectaculaires si le dimensionnement n’a pas
été suffisant (ruptures du radier).

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Essai de fluage

R.F.F. Tunnel de Nerthe - ME2i


DILATOMETRIE

1000,0 40

900,0
35

800,0
30
700,0
Déplacem ent (m icrom ètres)

25
600,0

Pression (Bars)
500,0 20

400,0
15

300,0
10
200,0

5
100,0

0,0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24

Tem ps (heures)

Colonne J Colonne K Colonne L Colonne M Colonne D

45 /14
Modélisation du massif rocheux

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1 Modélisation dans un milieu continu

2 Modélisation dans un milieu discontinu

Dr BOUROKBA
Distinction entre un milieu continu et discontinu

Dr BOUROKBA
Dr BOUROKBA
Modes de rupture en fonction des discontinuités

Un tableau synthétique présente les différents modes de rupture

Dr BOUROKBA
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Typologie des désordres et des mécanismes de rupture :
Typologie des désordres :
Les chutes de pierres, les chutes de blocs et les éboulements en masse sont des
mouvements gravitaires qui affectent les massifs rocheux sous-cavés présentant de
forts reliefs (falaises ou versants raides). Les masses rocheuses prédécoupées par
des discontinuités donnent lieu à des instabilités pouvant mettre en jeu des
volumes importants de roche, allant de quelques dizaines à plusieurs centaines de
mètre cubes. Parmi les désordres recensés au niveau du front, il faut distinguer : 
les chutes de pierres et de petits blocs (Figure 3.11a) : les volumes concernés sont
inférieurs ou de l’ordre du décimètre cube.  les chutes de blocs (Figure 3.11b) :
les volumes concernés sont supérieurs au décimètre cube mais restent inférieurs
au mètre cube.  les chutes de gros blocs (Figure 3.11c) : les volumes concernés
sont supérieurs au mètre cube et inférieurs à dix mètres cube.  les éboulements
de masses rocheuses (Figure 3.11d) : les volumes concernés sont supérieurs à dix
mètres cube et peuvent aller jusqu’à des centaines de mètres cube.

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