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Immunophénotypage des hémopathies


malignes par cytométrie de flux
H. Merle-Béral, M. Le Garff-Tavernier

La cytométrie de flux représente une étape essentielle dans le diagnostic et le suivi de la plupart des
hémopathies malignes. Les cytomètres de flux actuellement disponibles permettent l’obtention de
résultats rapides et fiables, avec d’une part des paramètres de taille et de structure des cellules, et d’autre
part des paramètres de fluorescence spécifiques grâce à l’utilisation d’anticorps monoclonaux couplés à
des fluorochromes. Le diagnostic de leucémie aiguë lymphoblastique ou myéloblastique repose sur
l’analyse morphologique et l’immunophénotypage des cellules leucémiques dont certains marqueurs,
seuls ou associés à des anomalies cytogénétiques, sont capables d’influencer le pronostic. L’intérêt de la
cytométrie de flux est majeur dans le diagnostic des syndromes lymphoprolifératifs chroniques à
dissémination sanguine, où l’immunophénotypage permet l’identification de la lignée en cause, B ou T, et
très souvent une approche très précise du diagnostic. Cette technologie a été plus récemment appliquée à
la classification des gammapathies monoclonales, en particulier le myélome multiple, où elle apporte des
arguments intéressants pour le différencier des gammapathies monoclonales isolées ou de la maladie de
Waldenström. Si elle reste encore facultative dans les myélodysplasies en dehors d’études protocolisées,
elle représente en revanche, dans l’hémoglobinurie paroxystique nocturne, la seule technique qui
permette aujourd’hui le diagnostic biologique. Enfin, dans la plupart des hémopathies qui peuvent
bénéficier d’un traitement éradicateur, elle permet la quantification de la maladie résiduelle minimale et
apporte ainsi aux cliniciens des arguments prédictifs de la rechute ou d’une longue survie. De plus, grâce
aux avancées technologiques qu’elle continue à développer, elle représente un outil de choix pour mieux
comprendre la physiopathologie des hémopathies malignes.
© 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Cytométrie de flux ; Hémopathies malignes ; Anticorps monoclonaux ; Immunophénotypage ;


Maladie résiduelle minimale

Plan étape essentielle dans le diagnostic et le suivi de la majorité des


hémopathies malignes. Elle permet de caractériser les leucémies
aiguës lymphoïdes et myéloïdes, les leucémies lymphoïdes
¶ Introduction 1
chroniques et les autres syndromes lymphoprolifératifs chroni-
¶ Principes de la cytométrie de flux 1 ques B et T. Elle est également utilisée pour la classification des
¶ Leucémies aiguës 2 gammapathies monoclonales : le myélome multiple, la maladie
Leucémies aiguës myéloïdes 3 de Waldenström et les dysprotéinémies monoclonales de
Leucémies aiguës lymphoblastiques 4 signification indéterminée. Dans l’hémoglobinurie paroxystique
Leucémies aiguës biphénotypiques 5 nocturne, la CMF représente la seule technique permettant le
Évaluation de la maladie résiduelle (MRD) 6 diagnostic biologique. Enfin, dans les myélodysplasies, son
¶ Leucémie lymphoïde chronique 6 utilisation reste encore limitée à certains centres spécialisés.
¶ Syndromes lymphoprolifératifs chroniques B 7
¶ Syndromes lymphoprolifératifs chroniques T 8 ■ Principes de la cytométrie de flux
¶ Myélome ou maladie de Kahler 8
La CMF permet d’évaluer simultanément différentes caracté-
¶ Hémoglobinurie paroxystique nocturne 8
ristiques d’une cellule ou d’une particule. Les cellules sont
¶ Myélodysplasies et syndromes myéloprolifératifs 9 préalablement marquées par des anticorps monoclonaux (Acm)
¶ Conclusion 10 couplés à des fluorochromes. Les mesures sont effectuées
pendant que ces cellules défilent une à une, dans un flux
liquidien, devant une ou plusieurs sources lumineuses d’excita-
tion (laser). Les cytomètres actuellement disponibles permettent
■ Introduction d’analyser deux paramètres indépendants des Acm, apportant
des informations « morphologiques » : le forward angle scatter
La cytométrie de flux (CMF) détecte et quantifie l’expression (FAS, FW ou FSC), paramètre de taille et le right angle scatter
d’antigènes (Ag) à la surface et dans le cytoplasme des cellules (RAS ou SSC), paramètre de granularité cellulaire (Fig. 1). Ceci
hématopoïétiques normales et pathologiques. Elle constitue une permet de réaliser un fenêtrage sur la population cellulaire

Hématologie 1
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Polynucléaires
Right angle scatter neutrophiles
(granularité de la cellule)

Right angle scatter


(RAS ou SSC)
Source
Forward angle
lumineuse
scatter
excitatrice
(taille de la cellule)
(≥ 1 laser)

GR, débris Forward angle scatter


cellulaires, (FAS ou FSC)
Monocytes
plaquettes

Lymphocytes
A B
Figure 1. Informations « morphologiques » apportées par la CMF. La CMF permet d’analyser deux paramètres indépendants des anticorps monoclonaux :
le forward angle scatter (FAS) proportionnel à la taille de la cellule, qui correspond à la lumière mesurée dans l’axe de la cellule et le right angle scatter (RAS)
proportionnel à la granularité de la cellule, qui correspond à la lumière mesurée à 90° de l’axe de la cellule (A). Ils permettent de réaliser un fenêtrage sur la
population leucocytaire à étudier : les lymphocytes, monocytes ou polynucléaires neutrophiles (B).

Longueur d'onde Longueur d’onde Figure 2. Principe de la cytométrie de flux. Les


d'excitation (laser) d’émission fluorochromes, fixés sur les anticorps monoclo-
naux, sont capables d’absorber l’énergie du laser
519 nm
puis de la libérer par émission de photons de
FITC
longueur d’onde supérieure (fluorescence), ce
578 nm qui permet de quantifier les antigènes à la surface
CD23
Laser bleu (488 nm) PE ou dans le cytoplasme d’une cellule. Dans cet
CD5
exemple est représenté un lymphocyte B expri-
mant les molécules CD19, CD20, CD5 et CD23
CD19 (adapté d’après Becton Dickinson®). FITC : iso-
Laser rouge (633 nm)
CD20 PerCP thiocyanate de fluorescéine ; PE : R-phycoé-
rythrine ; APC : allophycocyanine ; PerCP : peri-
678 nm
Lymphocyte B dinine chlorophylle-protéine.
APC

660 nm

Flux liquidien

d’intérêt puis d’analyser les paramètres de fluorescence spécifi- Adelaïde en décembre 2004 (http://www.hlda8.org). Ces ateliers
ques de chacun des fluorochromes (« couleurs ») couplés aux permettent d’assigner aux différents Acm l’appartenance à un
Acm utilisés. Les fluorochromes sont en effet capables d’absor- cluster ou classe de différenciation (CD), 350 CD étant
ber l’énergie lumineuse provenant du laser puis de libérer cette actuellement référencés.
énergie, appelée fluorescence, par émission de photons de La CMF permet ainsi de caractériser les cellules pathologiques
longueur d’onde supérieure (Fig. 2). Les fluorochromes les plus sur des prélèvements sanguins, médullaires ou dans des liquides
utilisés sont décrits dans le Tableau 1. Pour le diagnostic des de ponction avec la possibilité de marquer directement les cellules
hémopathies malignes, la plupart des laboratoires d’hématologie sans nécessité de réaliser au préalable une séparation cellulaire.
utilisent actuellement des appareils à 4 ou 6 couleurs. À côté de Ceci est particulièrement intéressant pour le diagnostic et le suivi
ces analyseurs utilisés en routine, il existe des cytomètres trieurs des hémopathies malignes, la rapidité de cette technique
permettant de séparer des populations cellulaires et des cytomè- permettant d’avoir un résultat fiable en moins d’une
tres pouvant analyser jusqu’à 17 paramètres de fluorescence [1], demi-journée.
dont l’intérêt est actuellement réservé à la recherche. Les Acm
sont le plus souvent d’origine murine et sont dirigés contre des
Ag membranaires ou intracellulaires. Depuis 1982 [2], ils sont
■ Leucémies aiguës
regroupés dans une classification régulièrement mise à jour à Les leucémies aiguës (LA) sont des hémopathies malignes
l’occasion de Workshops dont le dernier s’est tenu à définies par la présence dans la moelle osseuse de plus de 20 %

2 Hématologie
Immunophénotypage des hémopathies malignes par cytométrie de flux ¶ 13-000-L-10

Tableau 1. Phénotypes
Caractéristiques des fluorochromes les plus utilisés.
Leucémie aiguë myéloïde peu différenciée (FAB : LAM-0)
Fluorochrome Laser (nm) Émission maximale (nm)
La caractérisation immunologique des blastes prend ici un
Alexa Fluor® 405 360, 405, 407 421 intérêt majeur, puisqu’il s’agit de cellules indifférenciées,
Pacific Blue® 360, 405, 407 455 myéloperoxydases (MPO) négatives en intracytoplasmique, et
AmCyan 405, 407 491 pour lesquelles l’étude cytologique et cytochimique ne permet
Alexa Fluor® 488 488 519 pas de faire la distinction entre une LAM-0 et une LAL. La mise
en évidence à la surface des blastes, de molécules appartenant à
FITC 488 519
la lignée myéloïde (CD33, CD13, CD117) associées au marqueur
PE 488, 532 578
des cellules souches CD34, à l’absence de marqueurs des cellules
PE-Texas Red® (ECD®) 488, 532 615 matures (CD15, CD16) et surtout à l’absence de marqueurs de
Texas Red® 595 615 la lignée lymphoïde, aboutit au diagnostic de LAM-0. Il est
APC 595, 633, 635, 647 660 également indispensable de vérifier l’absence de marqueurs
Alexa Fluor® 647 595, 633, 635, 647 668 érythrocytaires (glycophorine A), plaquettaires (CD41, CD42b et
PE-Cy5 488, 532 667 CD61), et monocytaires (CD14, CD64, CD11b), pour exclure les
PerCP 488, 532 678
autres LAM négatives pour les MPO.
PerCP-Cy5.5 488, 532 695 Leucémie aiguë myéloïde sans maturation (FAB : LAM-1)
Alexa Fluor® 700 633, 635 719 et leucémie aiguë myéloïde avec maturation (FAB : LAM-2)
PE- Cy7 488, 532 785 Le phénotype des LAM-1 est comparable à celui des LAM-0,
APC-Cy7 595, 633, 635, 647 785 avec en outre la positivité des MPO. Les LAM-1 diffèrent des
LAM-2 par la présence de marqueurs d’immaturité (forte
FITC : isothiocyanate de fluorescéine ; PE : R-phycoérythrine ; APC :
allophycocyanine ; PE-Cy5 : PE-cyanine 5 ; PerCP : peridinine chlorophylle- expression des molécules CD34, HLA-DR et CD117) et l’absence
protéine ; PerCP-Cy5.5 : PerCP- cyanine 5.5 ; PE-Cy7 : PE-cyanine 7 ; APC-Cy7 : de marqueurs retrouvés sur les formes plus matures (CD16,
APC-cyanine 7 (d’après http://bdbiosciences.com). CD15).
Leucémie aiguë promyélocytaire (FAB : LAM-3)
Tableau 2. Le diagnostic de LAM-3, qui implique une attitude thérapeu-
Classification OMS des leucémies aiguës myéloïdes [3].
tique spécifique, est possible grâce à un phénotype le plus
Leucémie aiguë myéloïde avec des anomalies génétiques récurrentes souvent typique : positivité des marqueurs myéloïdes (CD33,
Leucémie aiguë myéloïde avec t(8;21)(q22; q22); (AML1(CBFa)/ETO) CD13 et intense positivité des MPO intracytoplasmiques)
associée à la négativité du CD34 et de la molécule HLA-DR,
Leucémie aiguë myéloïde avec éosinophilie inv(16)(p13q22) ou
présente dans tous les autres types de LAM.
t(16;16)(p13; q22); (CBFb/MYH11)
Leucémie aiguë promyélocytaire : LAM avec t(15;17)(q22; q12); Leucémie aiguë myélomonocytaire (FAB : LAM-4) et leucémie
(PML/RARa) et variants aiguë monoblastique ou monocytaire (FAB : LAM-5)
Leucémie aiguë myéloïde avec11q23 (MLL) Le diagnostic est porté sur la présence de marqueurs mono-
Leucémies aiguës myéloïdes avec dysplasie de plusieurs lignées cytaires (CD14, CD64, CD11b) associés aux marqueurs myéloï-
Leucémies aiguës myéloïdes et syndromes myélodysplasiques des (CD33, CD13). De plus, le CD36 non spécifique de la lignée
secondaires à la thérapeutique monocytaire, est aussi fréquemment exprimé. La différence
Leucémies aiguës myéloïdes non classées précédemment entre les LAM-4 et les LAM-5 est fondée, comme pour la
Leucémie aiguë myéloïde peu différenciée cytologie, sur la proportion de blastes monocytaires par rapport
Leucémie aiguë myéloïde sans maturation
aux blastes myéloïdes.
Leucémie aiguë myéloïde avec maturation Érythroleucémie (FAB : LAM-6)
Leucémie aiguë myélomonocytaire À côté de la population blastique de type granuleux expri-
Leucémie aiguë monoblastique/monocytaire mant faiblement les marqueurs myéloïdes, on observe la
Érythroleucémie présence d’une population érythroblastique représentant plus de
Leucémie aiguë mégacaryoblastique 30 % des éléments analysés et qui est positive pour des mar-
Leucémie aiguë à basophiles queurs des érythroblastes comme le CD235a (glycophorine A,
AGA). Deux marqueurs présents sur les érythroblastes, mais de
Myélofibrose aiguë
façon non spécifique, sont également très utiles pour évoquer ce
Sarcome myéloïde diagnostic : le CD36, également présent sur les monocytes et les
plaquettes et le CD71, récepteur pour la transferrine, présent sur
toute la lignée érythroblastique mais pouvant être retrouvé sur
(classification Organisation mondiale de la Santé [OMS]) [3] ou tout type cellulaire qui prolifère.
de 30 % (classification franco-américano-britannique ou FAB) de Dans la forme LAM-6 variante [7], de diagnostic difficile, les
blastes [4] . Pour repérer les cellules blastiques au sein d’un blastes peuvent n’exprimer aucun Ag myéloïde et être CD235a
échantillon, il existe un consensus pour effectuer un « fenêtrage négatifs. Le diagnostic repose alors sur le CD36 et doit souvent
immunologique » sur les cellules de phénotype « CD45 fai- être confirmé par des cultures in vitro ou une étude en micros-
ble » [5, 6], marqueur panleucocytaire plus faiblement exprimé copie électronique.
sur les blastes que sur les autres leucocytes. La CMF permet de
distinguer les leucémies aiguës myéloïdes (LAM lignées granu- Leucémie aiguë mégacaryoblastique (FAB : LAM-7)
leuse, myélomonocytaire, mégacaryocytaire ou érythroïde) et les Identifiée plus tardivement que les précédentes grâce à
leucémies aiguës lymphoblastiques (LAL-B ou T). l’application des Acm dans la caractérisation des leucémies [8], la
LAM-7 est définie par la présence d’au moins deux molécules
Leucémies aiguës myéloïdes spécifiques de la lignée plaquettaire (CD41, CD42b ou CD61)
sur des blastes MPO négatifs.
Le phénotypage immunologique des cellules blastiques est un
des paramètres de la nouvelle classification de l’OMS de 2002 Caractérisation de sous-groupes de LAM
(Tableau 2) [3], classification qui intègre dans sa dernière partie Certains phénotypes de LAM présentent une forte corrélation
l’ancienne classification cytologique et cytochimique du FAB avec des anomalies cytogénétiques ou moléculaires et peuvent
(M0 à M7). Les expressions des marqueurs les plus souvent orienter le diagnostic vers une LAM du groupe 1 de la classifi-
utilisés sont décrites dans le Tableau 3. cation de l’OMS (groupe LAM avec des anomalies génétiques

Hématologie 3
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Tableau 3.
Caractéristiques phénotypiques des leucémies aiguës myéloïdes.
CD LAM-0 LAM-1 LAM-2 LAM-3 LAM-4 LAM-5 LAM-6 LAM-7
Cellules Myéloblastes Myéloblastes Promyélocytes Myéloblastes/ Monoblastes Érythroblastes Mégacaryoblastes
souches monoblastes
myéloïdes
Marqueurs d’immaturité
CD34 +++ +++ ++ +/- + - -/+ -/+ +/-
CD117 +++ +++ ++ +/- + -/+ -/+ -/+ +/-
HLA DR +++ +++ +++ - ++ ++ +++ +/- +/-
Marqueurs myéloïdes
CD13 +++ +++ +++ +++ ++ ++ ++ +/- +/-
CD33 +++ +++ +++ ++ ++ ++ ++ +/- +/-
MPO cy - + ++ +++ ++ +/- +/- - -
Marqueurs de granuleux matures
CD15 et - - +/- + - + + - -
CD16
Marqueurs monocytaires
CD14 - - - - - + + - -
CD64 - - - - - + + - -
CD11a, b, c - - - - - ++ ++ - -
Marqueurs érythroïdes
CD235a - - - - - - - + -
(AGA)
Marqueurs plaquettaires
CD41a et - - - - - +/- +/- - +
CD42b
CD61 - - - - - +/- +/- - +
Marqueurs non spécifiques
CD36 - - - - - + + + +
CD71 - - - - - - - ++ -
LAM-0 : leucémie aiguë myéloïde peu différenciée ; LAM-1 : leucémie aiguë myéloïde sans maturation ; LAM-2 : leucémie aiguë myéloïde avec maturation ; LAM-3 : leucémie
aiguë promyélocytaire ; LAM-4 : leucémie aiguë myélomonocytaire ; LAM-5 : leucémie aiguë monoblastique/monocytaire ; LAM-6 : érythroleucémie ; LAM-7 : leucémie aiguë
mégacaryoblastique ; CD : classe ou « cluster » de différenciation ; MPO cy : myéloperoxydases intracytoplasmiques ; AGA : glycophorine A.

récurrentes, Tableau 2) [9]. Ainsi la coexpression du CD19 et du également impliquées dans les phénomènes de chimiorésis-
CD34 (et parfois du CD56) est retrouvée dans les LAM avec tance, mais l’intérêt clinique de leur détection reste
t(8;21) [10]. La présence du marqueur CD2 est très fréquente controversé [25].
dans les LAM avec participation éosinophile et anomalies du
chromosome 16q [11]. Les LA promyélocytaires avec transloca- Leucémies aiguës lymphoblastiques
tion t(15;17) sont caractérisées par l’absence d’expression des
La classification actuelle de l’OMS [27] distingue deux entités
molécules HLA-DR et CD34 [12]. Enfin, les anomalies inv(16) ou
diagnostiques : la LAL à précurseur B et la LAL à précurseur T,
t(16;16) sont souvent associées à des leucémies à différenciation
chacune d’entre elles comprenant un large spectre de formes
myélomonocytaire avec expression du CD14 ou du CD64 [13].
cliniques, morphologiques, immunophénotypiques, cytogénéti-
ques et moléculaires. Le diagnostic de LAL-B et LAL-T se fait par
Signification pronostique le phénotypage.
Dans les LAM, ce sont surtout les caractéristiques cytogénéti-
ques qui ont une valeur pronostique. Cependant, les LAM de
LAL-B
phénotype rare, telles que les LAM-0, LAM-6 et LAM-7 (en Pour la lignée B (Tableau 4), les marqueurs pan-B sont CD19,
dehors des LAM-7 observées au cours de la trisomie 21 consti- cCD22, cCD79a. Les marqueurs de stade de la lignée B étant
tutionnelle) sont associées à un mauvais pronostic aussi bien en CD10, cµ (chaîne µ d’immunoglobuline [Ig] cytoplasmique) et
termes d’obtention que de durée de la rémission complète [14]. sIgM (IgM de surface), le CD20 et le marqueur de maturité
Les LAM-5 sont également associées à un pronostic plus FMC7. La molécule HLA-DR et l’Ag nucléaire TdT (désoxynu-
défavorable. cléotidyl transférase terminale), non spécifiques de la lignée B
La valeur pronostique de l’expression isolée de marqueurs sont présents dans presque tous les cas de LAL-B [28] . Les
myéloïdes reste encore très controversée. On a ainsi attribué un précurseurs B très immatures sont caractérisés par l’absence d’Ig,
critère péjoratif à l’expression du CD34 [15-17] et du CD56 [18]. que ce soit en surface (sIgM) ou en intracytoplasmique (cµ) et
De plus, le CD11b serait associé à un mauvais pronostic [19, 20] se divisent en deux catégories, les lymphoblastes pro-B (LAL
et le CD15 à un bon pronostic [20, 21] . Le CD7, marqueur pro-B ou de type I) n’exprimant pas l’Ag CD10 et les blastes pré-
précoce de la lignée T, peut être présent et sa signification pré B (LAL pré-pré B ou de type II) qui l’expriment (Fig. 3). Les
pronostique est discutée [22]. Enfin, les patients dont les blastes lymphoblastes pré-B (LAL pré B ou de type III) restent
expriment un large panel de marqueurs myéloïdes (CD13, CD10 positifs et acquièrent l’expression de la chaîne lourde µ
CD33, CD117, CD65, et les MPO) auraient une meilleure intracytoplasmique. Enfin, les cellules B matures (LAL-B matures
survie [23, 24]. L’ensemble de ces données a été repris par l’équipe ou de type IV) sont définies par l’expression en surface d’une Ig
de Szer [24]. complète. La LAL-3 de type Burkitt (classification FAB) [4] (ou
La molécule de résistance aux chimiothérapies codée par le lymphome/leucémie de Burkitt selon la classification OMS [27])
gène MDR1, très préférentiellement exprimée dans les LAM est une entité particulière où le phénotypage ne correspond à
secondaires ou les LAM du sujet âgé, est associée à un pronostic aucun stade physiologique de la maturation d’une cellule B,
défavorable [25, 26]. D’autres protéines (MRP, LRP, BCRP) sont co-exprimant le CD10 et l’IgM de surface.

4 Hématologie
Immunophénotypage des hémopathies malignes par cytométrie de flux ¶ 13-000-L-10

Tableau 4.
Caractéristiques phénotypiques des leucémies aiguës lymphoïdes B.
CD LAL-pro B LAL pré-pré B LAL pré B LAL-B LAL3
commune mature de type
LAL-B I LAL-B II LAL-B III LAL-B IV Burkitt
Marqueurs d’immaturité
CD34 + + -/+ - -
Marqueurs pan-B
CD19 + + + + +
CD22 + + + + +
(cytoplasme)
cCD79a + + + + +
Marqueurs de stade de différenciation
CD10 - + + - +
Cµ / sIgM - - cµ+ sIgM+ sIgM+++
CD20 - +/- +/- + +
CD79b +/- + + + +
FMC7 - - - -/+ -/+
Marqueurs non spécifiques
HLA DR + + + + +
cCD79a : CD79a intracytoplasmique ; cµ : chaîne µ intracytoplasmique ; sIgM :
immunoglobuline M exprimée en surface.

De même que pour les LAM, les phénotypes immunologiques


des LAL peuvent présenter de nombreuses infidélités et donner
lieu à des combinaisons de marqueurs d’une apparente incohé-
rence avec la différenciation normale.
Certains phénotypes sont corrélés à la présence d’anomalies
cytogénétiques ou moléculaires. Le phénotype CD9+, CD10+,
CD19+, partiellement CD20+ et CD34– (représentant moins de
10 % des cas de LAL-B) est un indicateur de la t(1;19)(q23;
p13) [29] . Un phénotype CD10–, CD15+, CD19+, CD24–/
+ partiel, a été décrit associé aux LAL-B avec t(4;11) [30-32].

LAL-T
Pour les LAL-T (Tableau 5), les marqueurs pan-T utilisés sont
les CD2, CD5, CD7 et le CD3 intracytoplasmique. Les molécules
rigoureusement spécifiques de la lignée T, le récepteur T (TCR)
et le CD3, dont l’apparition à la surface des cellules est assez Figure 3. Diagnostic d’un cas de leucémie aiguë lymphoblastique
tardive dans la différenciation, ne sont le plus souvent pas (LAL). Les cellules blastiques (flèche rouge), représentant 37 % des cellules
retrouvés à la surface des cellules leucémiques. L’Ag cortical totales, sont repérées par leur faible expression du CD45 (A). Ces blastes
thymique, CD1a, et les Ag des sous-populations T, CD4 et sont positifs pour le marqueur d’immaturité CD34 (45 %) (B). Il s’agit de
CD8 peuvent être utilisés pour classer les différents précurseurs lymphoblastes de la lignée B, CD19+ (80 %)(B), CD79a intracytoplasmi-
des LAL-T : les cellules blastiques T très immatures CD34+, que + (C), CD10+ (D) et n’exprimant pas encore la chaîne µ intracyto-
CD1a–, sCD3–, CD4– et CD8– (LAL pro-T ou de type I) ; les plasmique (E). Ce phénotype permet de porter le diagnostic de LAL
cellules immatures de même phénotype mais CD34– (LAL pré-T pré-pré B.
ou de type II) ; les thymocytes communs CD1a+, sCD3–,
CD4+ et CD8+ (LAL-T commune ou de type III) ; et les cellules
T matures CD1a–, CD3+, CD4+ ou CD8+ (LAL-T mature ou de
Leucémies aiguës biphénotypiques
type IV). Il est important de bien identifier cette catégorie particulière
de leucémies aiguës, de pronostic très défavorable et plus
Signification pronostique particulièrement retrouvées dans les formes dites secondaires.
Elles présentent également souvent des anomalies cytogénéti-
Les LAL-B et T très immatures sont associées à un pronostic ques, la très grande majorité des LAM biphénotypiques étant,
moins favorable, tout particulièrement les LAL-B avec t(4;11) [31, par exemple, associée soit à la présence du chromosome
33-37] . De plus, les LAL-T ont un meilleur pronostic que les
Philadelphie, soit à l’expression du gène MLL [41].
LAL-B chez l’adulte alors que l’inverse est observé chez l’enfant La définition des LA biphénotypiques est strictement immu-
de plus de 1 an. Les LAL-T pédiatriques corticales (CD1a+) nologique. On exige la présence d’un certain nombre de
semblent se caractériser par une meilleure réponse au traitement marqueurs spécifiques de deux lignées différentes sur les mêmes
et une augmentation significative de la durée de survie [38-40]. cellules blastiques. La classification européenne de l’European
L’analyse du cycle cellulaire, avec en particulier la quantification group for the immunologic classification of leukaemias
de l’ADN total par cellule (mesure de la ploïdie), peut être (EGIL) [42] ou le système de score du Groupe pour l’étude
appliquée en CMF aux LA. Celle-ci a une valeur pronostique, en immunologique des leucémies (GEIL) sont fondés sur la pré-
particulier dans les LAL de l’enfant où les formes hypodiploïdes sence d’un certain nombre d’Ag ayant différents niveaux de
sont associées à un pronostic péjoratif et les formes hyperdi- pondération (Tableau 6). L’assignation à une lignée nécessite un
ploïdes au phénotype pré-pré B à un meilleur pronostic. La score strictement supérieur à 2. L’assignation à deux lignées sur
ploïdie est ainsi déterminée de façon systématique dans un les mêmes cellules blastiques permet ainsi de caractériser les
certain nombre de protocoles thérapeutiques. leucémies aiguës biphénotypiques.

Hématologie 5
13-000-L-10 ¶ Immunophénotypage des hémopathies malignes par cytométrie de flux

Tableau 5. quelques études de LA de l’adulte [60, 61]. La MRD est mainte-


Caractéristiques phénotypiques des leucémies aiguës lymphoïdes T. nant évaluée dans tous les protocoles de LAL et peut être
CD LAL-pro T LAL pré-T LAL-T LAL-T
utilisée pour adapter les traitements [62].
corticale mature Si dans les LAL, les résultats publiés semblent relativement
faciles à reproduire et très probants sur le plan clinique, il n’en
LAL-T I LAL-T II LAL-T III LAL-T IV
est pas de même dans les LAM [63]. Peu d’équipes ont actuelle-
LAL-T immature LAL-T LAL-T ment validé cette approche et seulement avec un nombre limité
commune mature
de patients. Néanmoins, l’équipe espagnole d’Orfao a démontré
Marqueurs d’immaturité sur une série de 126 patients que l’étude de la MRD était
CD34 +/- - - - prédictive de la survie sans rechute [44].
Marqueurs pan-T En France, l’évaluation de la MRD par CMF dans les LA est
CD7 + + + + pratiquée au sein de protocoles dans des centres spécialisés. Un
immunophénotypage complet permettant le diagnostic et la
CD2 + + + +
caractérisation initiale des blastes est effectué avec pour objectif
CD5 + + + + secondaire l’évaluation de la MRD. La quantification de la
CD3 + + + + décroissance des blastes les 5 premiers jours de la chimiothéra-
(cytoplasme) (cytoplasme) (cytoplasme) pie d’induction dans les LAM est un paramètre prometteur en
TCRab - - + + cours d’évaluation.
(cytoplasme)
Marqueurs de stade de différenciation
CD1a - - + - ■ Leucémie lymphoïde chronique
CD4 - - + soit +/-
L’étude des marqueurs de membrane par CMF est nécessaire
CD8 - - + soit -/+
et suffisante pour porter le diagnostic de leucémie lymphoïde
Marqueurs non spécifiques chronique (LLC). En effet, les cellules leucémiques portent les
CD38 + + +/- - Ag caractéristiques de la lignée B, en particulier le CD19 et le
HLA DR + + +/- - CD20, qui est plus faiblement exprimé que dans les cellules B
TCR : récepteur T pour l’antigène.
normales, ce qui est pathognomonique de cette maladie. La
nature monotypique de la prolifération est révélée par l’expres-
sion de membrane d’une seule chaîne légère d’Ig, kappa ou
Tableau 6. lambda, avec un nombre de sites très diminué par rapport aux
Système de score de l’European Group of Immunologic classification of cellules B normales ou à celles des autres syndromes lympho-
Leukaemias (EGIL) [42]. prolifératifs chroniques B. La molécule CD5, exprimée par les
cellules de la lignée lymphocytaire T, est retrouvée de façon
Score Marqueurs B Marqueurs T Marqueurs presque constante sur les cellules de LLC. Le CD23, marqueur
myéloïdes
d’activation des lymphocytes B, est également présent alors que
2 points CD79 CD3 MPO le FMC7, ainsi que le CD22, marqueur des cellules B au repos,
cµ TCR (lysozyme) et la chaîne accessoire b du récepteur pour l’antigène (CD79b),
cCD22 sont peu exprimés ou absents. Ces caractéristiques immunolo-
1 point CD19 CD2 CD117
giques permettent de définir le score de Matutes [64, 65] en
donnant une valeur de 1 à chacun des éléments suivants :
CD20 CD5 CD13
positivité du CD23 et du CD5, négativité ou faible expression
CD10 CD8 CD33 du FMC7 et du CD79b (ou du CD22), faible expression de la
CD10 CD65 chaîne légère kappa ou lambda (Tableau 7). La LLC est définie
0,5 point TdT TdT CD14 par un score de Matutes à 4 ou 5. Un score à 3 peut correspon-
CD24 CD7 CD15 dre à une « LLC atypique ». Un score inférieur à 3 permet
CD1a CD64 d’éliminer le diagnostic de LLC et de caractériser les autres
syndromes lymphoprolifératifs chroniques B. D’autres mar-
cµ : chaîne µ intracytoplasmique ; TCR : récepteur T pour l’antigène ; MPO :
myéloperoxydase ; TdT : terminal déoxynucléotidyl transferase.
queurs peuvent être présents, en particulier le CD25, marqueur
d’activation qui correspond au récepteur de l’IL2, le CD43, le
CD11c, le CD2 [66-68].
Le CD38, marqueur de prolifération qui correspond au
Évaluation de la maladie résiduelle (MRD) compartiment prolifératif de la maladie et lui confère sa gravité,
est un facteur de pronostic et le pourcentage des cellules du
La détection de la MRD par CMF est une étape importante
clone malin qui expriment ce marqueur doit être quantifié au
dans le suivi des LA, cette technique permettant de repérer des
cours du bilan initial et au cours du suivi [69, 70]. La CMF permet
populations en très faible quantité avec des sensibilités le plus
également de détecter la présence de la molécule ZAP-70. La
souvent inférieures à 0,01 % [43-47]. Le principe fondamental sur
technologie des puces à ADN en 2001 a révélé la présence de
lequel repose cette détection est que les cellules leucémiques
ZAP-70 dans certaines LLC et sa corrélation avec le statut
diffèrent de leur contrepartie normale par leur expression
qualitative ou quantitative d’un ou plusieurs Ag [48-50] . La
stratégie de la détection de la MRD est parfois limitée, certaines Tableau 7.
LA ne présentant pas de combinaison antigénique spécifique Le système de score de Matutes [64, 65]. La somme des points obtenus
permettant de les différencier d’une sous-population cellulaire donne le score de Matutes qui est ≥ 4 dans les leucémies lymphoïdes
normale. De plus, des changements dans le phénotype des chroniques (LLC). Un score de 3 correspond à une LLC atypique et un
cellules leucémiques peuvent apparaître au moment de la score < 3 exclut le diagnostic de LLC.
rechute, que ce soit dans les LAL [51-53], ou plus fréquemment
dans les LAM [54-56]. Score
L’apport de l’évaluation de la MRD est cependant particuliè- Chaîne légère monotypique de faible 1 point
rement important pour les LAL où de nombreuses études intensité
rapportent que la positivité de la MRD est un facteur prédictif CD5 positif 1 point
d’un plus haut risque de rechute [57-59], indépendamment des CD23 positif 1 point
autres facteurs de risque et que ce risque est proportionnel au CD79b (ou CD22) négatif ou faible 1 point
pourcentage détecté [57]. Ces constatations décrites surtout dans
FMC7 négatif ou faible 1 point
les nombreuses études pédiatriques sont retrouvées dans les

6 Hématologie
Immunophénotypage des hémopathies malignes par cytométrie de flux ¶ 13-000-L-10

Figure 4. Présence d’une maladie résiduelle dans le sang d’un patient atteint de leucémie lymphoïde chronique (LLC) après autogreffe. Les lymphocytes
totaux (flèche verte) sont quantifiés par rapport aux cellules totales (20 %) grâce à leur positivité en CD45 et leur structure peu complexe (A). Les lymphocytes
B sont quantifiés par rapport aux lymphocytes totaux (4 %) par leur expression du CD19 (B). Les cellules de LLC, représentant 25 % des lymphocytes B et 1 %
des cellules totales (flèche rouge) présentent ici des caractéristiques typiques : monotypie kappa de faible intensité (C), CD5+ (D), CD23+ (E), CD79b faible
(D) et FMC7 négatif (E) (score 5 de Matutes). Elles sont également CD20 de faible intensité (F). En comparaison, la population B normale est visualisée en vert.

mutationnel des gènes qui codent pour la partie variable des


chaînes lourdes des Ig (IgVH) [70, 71]. Or, le statut mutationnel Tableau 8.
est un marqueur de pronostic puissant de la maladie. ZAP- Caractéristiques phénotypiques des syndromes lymphoprolifératifs
70 est une tyrosine kinase, habituellement rencontrée dans la chroniques B.
cascade d’activation des lymphocytes T et des cellules NK, et CD LLC LCM LF LZM LPL-B HCL SLVL
qu’on pensait absente des cellules B. Ainsi, la mesure de ZAP-
CD19 + + + + + + +
70 par CMF permet de compléter, et dans certains cas de
CD5 + + - - +/- - -/+
remplacer, la détermination du statut mutationnel des gènes
IgVH, méthode longue et coûteuse basée sur le séquençage des CD22 -/+ faible + + + + ++ ++
gènes et qui ne peut pas être aujourd’hui pratiquée systémati- CD23 + - -/+ - - - -/+
quement en routine, alors que la mesure de l’expression de ZAP- sIg + faible ++ ++ ++ ++ +++ +++
70 par cytométrie est d’un maniement plus facile [72, 73]. FMC7 -/+ faible ++ ++ ++ ++ +++ +++
L’immunophénotypage est répété pendant le suivi de la CD79b -/+ faible ++ ++ ++ ++ +++ +++
maladie. Il permet de quantifier la variation des cellules
CD10 - - +/- - -/+ - -
leucémiques au cours de l’évolution, d’évaluer l’effet du
CD25 -/+ - -/+ -/+ - + (- variant) -
traitement, de détecter une rechute ou l’apparition d’un
nouveau clone. Après traitement curatif, en cas de rémission CD11c -/+ - -/+ -/+ - + +
complète selon les critères du National Cancer Institute CD103 - - - - - + -
(NCI) [74] , la CMF permet la quantification de la maladie LLC : leucémie lymphoïde chronique ; LCM : lymphome du manteau ; LF :
résiduelle minimale avec une sensibilité de 10–4 avec 4 Acm lymphome folliculaire ; LZM : lymphome de la zone marginale ; LPL-B : leucémie
jusqu’à 10–5 avec 6 Acm apportant au clinicien des informations prolymphocytaire B ; HCL : « Hairy cell leukemia » ou leucémie à
intéressantes, en particulier sur la durée prévisible de la survie tricholeucocytes ; SLVL : lymphome à lymphocytes spléniques villeux ; sIg :
immunoglobuline exprimée en surface.
(Fig. 4) [75, 76].

■ Syndromes lymphoprolifératifs correspondent, du point de vue de l’immunomarquage, à un


diagnostic d’élimination [80] . Les lymphomes folliculaires
chroniques B peuvent être évoqués devant la positivité du CD10, marqueur
généralement présent dans les cellules de LAL, traduisant
L’apport de l’immunophénotypage est majeur dans le dia- l’origine folliculaire de la pathologie [81]. La leucémie à tricho-
gnostic des syndromes lymphoprolifératifs B à présentation leucocytes ou hairy cell leukemia (HCL) est caractérisée par
leucémique (Tableau 8). Lorsque la prolifération a un score de l’association de trois marqueurs particuliers, le CD25, la
Matutes inférieur ou égal à 3, le phénotype permet d’orienter le molécule d’adhésion CD11c, et le CD103, marqueur spécifique
diagnostic vers une autre éventualité que la LLC. La positivité des tricholeucocytes. Dans la forme « HCL variant », plus
du CD5 fait envisager un lymphome du manteau ou une hyperleucocytaire, le phénotype est identique à l’exception du
leucémie prolymphocytaire où son expression est retrouvée CD25 généralement absent [82]. La maladie de Waldenström qui
dans respectivement 90 % et 50 % des cas [77-79]. Les lympho- est caractérisée par une infiltration lymphoplasmocytaire a fait
mes de la zone marginale n’ont pas de marqueur spécifique et l’objet de plusieurs publications sur l’analyse phénotypique sans

Hématologie 7
13-000-L-10 ¶ Immunophénotypage des hémopathies malignes par cytométrie de flux

qu’un profil spécifique ait été fermement établi. On peut


observer en particulier que les cellules sont très proches de celles
■ Myélome ou maladie de Kahler
du lymphome de la zone marginale [83]. Bien que les études immunophénotypiques en CMF des
cellules plasmocytaires myélomateuses aient été effectuées
■ Syndromes lymphoprolifératifs depuis plus de 15 ans, la définition du phénotype exact de ces
cellules reste controversée ainsi que son intérêt clinique.
chroniques T L’antigène CD38 est une molécule largement distribuée dans
le système hématopoïétique. La CMF a permis de montrer que
La détermination de l’appartenance à la lignée T ne pose pas l’intensité de cette molécule à la surface des plasmocytes est
de difficulté particulière grâce à la présence de marqueurs plus importante que celle observée sur n’importe quel autre
hautement spécifiques tels que le complexe CD3/TCR. L’asso- type cellulaire. Le CD138 est un marqueur spécifique du
ciation aux autres marqueurs pan-T, le CD7, le CD2, le CD5 et plasmocyte et n’est exprimé sur aucune autre cellule hémato-
d’autres Ag T spécifiques d’un stade de différenciation et d’une poïétique. La combinaison de ces deux marqueurs permet de
fonction, permet une classification plus précise des hémopathies repérer précisément et de quantifier les cellules plasmocytaires.
chroniques T. La plupart des études immunophénotypiques pratiquées sur
Les lymphoproliférations T à envahissement leucémique, les moelles de patients atteints de myélome ont montré que les
beaucoup moins fréquentes que les lymphomes B, correspon- plasmocytes ont en général perdu la plupart des marqueurs
dent principalement aux leucémies prolymphocytaires T, aux associés à la lignée B (CD19, CD22), bien qu’ils puissent rester
lymphomes/leucémies de l’adulte liés au virus HTLV-1, aux présents dans près de 15 % des cas. En outre, la présence d’Ig
syndromes de Sézary et aux leucémies à LGL (grands lympho- de surface est retrouvée chez environ un tiers des patients
cytes avec granulations) et leur phénotypage est visualisé sur le myélomateux, ce qui traduit un certain degré de capacité de
Tableau 9 [84, 85]. maturation pour les plasmocytes de myélome comme les
Les leucémies prolymphocytaires T sont le plus souvent des cellules plasmoblastiques normales [86].
cellules T matures, CD4+, mais sont parfois CD8+ ou CD4+/ Les plasmocytes myélomateux interagissent avec le microen-
CD8+ exprimant dans ce cas le CD1a. Le syndrome de Sézary vironnement médullaire grâce à la présence de nombreuses
est caractérisé par des cellules CD4+ dans presque tous les cas, molécules d’adhésion à leur surface, en particulier les CD11a,
qui ont perdu le déterminant T le plus précoce de la lignée, le CD18, CD138, CD44, CD56 qui sont exprimés dans au moins
CD7. Toutefois, dans de rares cas, elles peuvent être CD8+, ou 60 % des myélomes. D’autres Ag sont fréquemment retrouvés :
CD4+/CD8+, et sont toujours associées majoritairement à la le CD117 ou c-kit dans à peu près un tiers des cas, les mar-
perte du CD7. Les leucémies/lymphomes T liés au virus queurs granuleux CD13 et CD33 dans un quart des cas, et des
HTLV1 sont classiquement CD4+/CD25+, et peuvent être molécules de coactivation des lymphocytes T et B, tels le
partiellement CD7–. Les leucémies chroniques à LGL se subdi- CD40 et le CD28, dans respectivement 66 % et 40 % des
visent en deux sous-types : les leucémies à cellules suppressives myélomes. Quelques études ont tenté de trouver une valeur
ou cytotoxiques qui correspondent à l’expansion clonale de la pronostique à l’expression atypique de ces marqueurs, mais les
sous-population T mature CD8+/CD57+ ; les leucémies à LGL séries sont trop courtes et trop dissemblables pour être signifi-
les plus graves sont celles qui correspondent aux vraies cellules catives [86, 87].
tueuses naturelles (natural killer [NK]) proprement dites : les Un des intérêts majeurs de l’immunophénotypage des plas-
cellules du clone malin ne possèdent pas les antigènes de la mocytes réside dans la possibilité de différencier les plasmocytes
lignée T et sont principalement CD16+/CD56+, parfois expri- normaux des myélomateux sur la base de l’expression de quatre
mant au moins en partie le CD8 et le CD57. marqueurs : les plasmocytes normaux sont CD19+/CD45+
Dans tous les cas, la perte d’un marqueur pan-T ou des /CD56–/CD38+++ , alors que les plasmocytes du myélome
anomalies d’expression du CD4 et/ou du CD8 peuvent contri- sont généralement CD19–/CD45– ou + faible/CD56+++
buer au diagnostic. Contrairement aux hémopathies B où la /CD38++ (Fig. 5). La coexistence d’une population de plasmo-
détermination de la monotypie des chaînes légères permet cytes résiduels polyclonaux normaux et de plasmocytes clonaux
aisément le diagnostic de malignité, le diagnostic de lympho- de nature maligne est une observation constante dans les
prolifération T nécessite souvent une recherche de clonalité par gammapathies monoclonales de signification indéterminée
biologie moléculaire. (MGUS) alors qu’elle est rare dans les myélomes et représente
ainsi un argument de diagnostic différentiel important. De plus,
Tableau 9. selon certaines études, la proportion de plasmocytes résiduels
Caractéristiques phénotypiques des syndromes lymphoprolifératifs parmi les plasmocytes totaux (> ou < à 3 %), serait l’outil le plus
chroniques T. puissant permettant de discriminer les MGUS des myélomes au
moment du diagnostic [88, 89] . Les lymphoplasmocytes de
CD LPL-T ATL/L Syndrome Leucémie Leucémie
(HTLV-1) de Sézary à LGL à LGL
maladie de Waldenström ont également un profil différent :
CD19+/CD38++/CD5+/CD45+/CD56– avec une IgM
(T CD8+) (NK)
monotypique [90].
CD7 + -/+ - +/- -/+ La CMF peut être également utile dans le myélome pour
CD2 + + + + + quantifier l’ADN total par cellule et ainsi mesurer la ploïdie. En
CD5 + + + +/- - effet, plusieurs publications ont montré que l’aneuploïdie existe
CD3 + + + + - dans 30 % à 80 % des cas. Il a été suggéré que l’hypodiploïdie
est associée à une plus mauvaise réponse au traitement et à une
TCR ab + +/- + + -
courte survie, alors que l’hyperdiploïdie serait associée à un
TCR cd - - - -/+ -
meilleur pronostic. Dans les MGUS, l’incidence de l’aneuploïdie
CD4 + + + - - de l’ADN est moins fréquente, variable de 0 % à 60 % des cas,
CD8 -/+ -/+ - + +/- et on ne lui attribue pas une valeur pronostique définie [91].
CD25 - + +/- - -
HLA-DR
CD56
-
+/-
-
-
+
-
-
-/+
+/-
+
■ Hémoglobinurie paroxystique
CD16 +/- - - -/+ + nocturne
CD57 - - + -/+
L’hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN) ou maladie
LPL-T : leucémie prolymphocytaire T ; ATL/L (HTLV-1) : leucémie/lymphome T de Marchiafava-Micheli est liée à l’expansion clonale d’une ou
de l’adulte associé au virus HTLV-1 ; Leucémie à LGL (T CD8+) : leucémie à
lymphocytes à grandes granulations de type lymphocytes T CD8+ ; Leucémie à
plusieurs cellules souches hématopoïétiques qui présentent une
LGL (NK) : leucémie à lymphocytes à grandes granulations de type cellules tueuses mutation somatique acquise du gène PIG-A. Ce gène est impli-
naturelles (natural killer) ; TCR : récepteur T pour l’antigène. qué dans la synthèse du glycosyl-phosphatidylinositol ou GPI

8 Hématologie
Immunophénotypage des hémopathies malignes par cytométrie de flux ¶ 13-000-L-10

Figure 5. Exemple de diagnostic de myélome. Comme tous les plasmocytes, les cellules myélomateuses sont CD138+ et CD38+ de très forte intensité (A).
Contrairement aux quelques plasmocytes normaux résiduels (en vert), les plasmocytes myélomateux (en rouge) sont CD19– et CD56+ (B). Les cellules
myélomateuses peuvent parfois être repérées sur leur absence d’expression du CD45. Dans ce cas précis, elles ont également une structure particulièrement
complexe (C). Population CD138/CD38+, CD19– et CD56+ correspondant aux plasmocytes myélomateux : 15 % des cellules totales (flèche rouge).

Figure 6. Mise en évidence d’un clone HPN. Le clone HPN


représente 70 % de la population des polynucléaires neutrophiles
sélectionnés par l’expression du CD45 et par leur structure (A). Ce
clone, visualisé en rouge, est caractérisé par une diminution de
l’expression des molécules ancrées par le GPI : CD55 (B), CD59
(C), CD66b (D) et CD16 (E).

qui lui-même sert d’ancrage à de nombreuses protéines mem- n’aient pas reçu de transfusion récente, associés pour les
branaires dont deux, le CD55 et le CD59, sont indispensables à monocytes avec l’anti-CD14 et pour les polynucléaires neutro-
la protection des cellules sanguines vis-à-vis de la lyse par le philes avec l’anti-CD16 et l’anti-CD66b (Fig. 6). Un des intérêts
complément. Il existe dans l’HPN un déficit partiel ou total en de la CMF pour les leucocytes de l’HPN est que l’évaluation des
CD55 et en CD59 à la surface des globules blancs, des plaquet- molécules ancrées par le GPI n’est pas modifiée par les transfu-
tes et des globules rouges. sions ni par la lyse cellulaire, leur durée de vie restant normale,
La méthode historique biochimique de diagnostic de l’HPN contrairement aux globules rouges. De plus, le risque des
par la mesure de l’activité lytique du complément sur les manifestations cliniques majeures inhérentes à cette maladie
globules rouges en milieu acide a été abandonnée du fait de son pourrait être corrélé avec l’importance du clone des
manque de spécificité et de son intérêt limité. La CMF est granuleux [94].
actuellement la seule méthode de référence car elle est la plus
sensible et la plus spécifique. Elle utilise des anticorps recon-
naissant des Ag ancrés à l’état normal par le GPI à la surface des
cellules hématopoïétiques : globules rouges, polynucléaires
■ Myélodysplasies et syndromes
neutrophiles et monocytes. Le diagnostic est basé sur la détec- myéloprolifératifs
tion d’une population de cellules sanguines déficitaires en au
moins deux molécules ancrées par le GPI. La mesure du pour- La CMF reste encore d’un intérêt limité dans ces hémopa-
centage de cellules anormales permet de définir la taille du thies. Toutefois, ce sont des affections dont la frontière avec les
clone. Il faut que le pourcentage de cellules négatives soit LAM est difficile à déterminer. C’est l’expression du CD34,
supérieur à 5 % pour évoquer le diagnostic [92, 93]. marqueur des cellules souches, associé aux marqueurs myéloïdes
Les anticorps utilisés sont ceux qui reconnaissent des molé- qui permet d’estimer le plus précisément le nombre de myélo-
cules ancrées par le GPI : anticorps anti-CD55 et anti- blastes et d’aider au diagnostic. De plus, le CD34 peut avoir une
CD59 pour les globules rouges, à condition que les patients valeur pronostique [95].

Hématologie 9
13-000-L-10 ¶ Immunophénotypage des hémopathies malignes par cytométrie de flux

■ Conclusion [16] Campos L, Guyotat D, Archimbaud E, Devaux Y, Treille D, Larese A,


et al. Surface marker expression in adult acute myeloid leukaemia:
L’immunophénotypage des cellules hématopoïétiques anor- correlations with initial characteristics, morphology and response to
males est utile au diagnostic, à la classification, à l’évaluation therapy. Br J Haematol 1989;72:161-6.
[17] Geller RB, Zahurak M, Hurwitz CA, Burke PJ, Karp JE, Piantadosi S,
pronostique et à la détection de la maladie résiduelle, chez les
et al. Prognostic importance of immunophenotyping in adults with
patients suivis pour une hémopathie maligne. Plus récemment,
acute myelocytic leukaemia: the significance of the stem-cell
est apparue une nouvelle indication de la CMF : la quantifica- glycoprotein CD34 (My10). Br J Haematol 1990;76:340-7.
tion de l’expression de molécules cibles en immunothérapie, [18] Di Bona E, Sartori R, Zambello R, Guercini N, Madeo D, Rodeghiero F.
comme par exemple le CD20 et le CD52 pour les syndromes Prognostic significance of CD56 antigen expression in acute myeloid
lymphoprolifératifs et le CD33 pour certaines LAM. leukemia. Haematologica 2002;87:250-6.
En raison de son intérêt clinique et des informations souvent [19] Bradstock K, Matthews J, Benson E, Page F, Bishop J. Prognostic value
déterminantes qu’elle apporte, la CMF a été massivement of immunophenotyping in acute myeloid leukemia. Australian
développée et s’est imposée comme une méthode de diagnostic Leukaemia Study Group. Blood 1994;84:1220-5.
utilisée en routine hématologique. Un de ses défis majeurs est [20] Tien HF, Wang CH, Lin MT, Lee FY, Liu MC, Chuang SM, et al.
la standardisation des procédures techniques [96] qui permet- Correlation of cytogenetic results with immunophenotype, genotype,
tront l’obtention d’un résultat phénotypique identique pour les clinical features, and ras mutation in acute myeloid leukemia. A study
mêmes cellules analysées dans tous les laboratoires. De plus, of 235 Chinese patients in Taiwan. Cancer Genet Cytogenet 1995;84:
grâce à ses perpétuels progrès technologiques, la CMF représente 60-8.
un outil de choix pour avancer dans la compréhension des [21] Schwarzinger I, Valent P, Koller U, Marosi C, Schneider B, Haas O,
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176-81. www.hemato.org.

H. Merle-Béral, Professeur des Universités, praticien hospitalier, chef de service (helene.merle-beral@psl.aphp.fr).


Service d’hématologie biologique, Pavillon Laveran, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France.
M. Le Garff-Tavernier, Assistante spécialiste (magali.legarff@psl.aphp.fr).
Laboratoire d’immunochimie du Dr Musset, Groupe hospitalier Pitié-Salpêtrière, 47-83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Merle-Béral H., Le Garff-Tavernier M. Immunophénotypage des hémopathies malignes par cytométrie de
flux. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Hématologie, 13-000-L-10, 2008.

Disponibles sur www.em-consulte.com


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