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Résumé : Le Professeur Zut cherche un volontaire pour tester sa nouvelle invention. Après le
refus de ses trois apprentis, il décide de faire appel à une spectatrice. Pendant ce temps, la
méchante Madame Forban confie à son assistant la mission d’espionner le laboratoire du savant.
Les deux méchants réussiront à mettre la main sur la machine, mais le Professeur, toujours
perspicace, saura venir à bout des plans diaboliques de ses ennemis.
Personnages :
Mme Forban
Sagouin
Cubitus
Motus Rictus
Professeur Zut
Katherine
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Musique mystérieuse ou d’espionnage. Madame Forban et Sagouin arrivent chacun de leur côté.
Ils se dirigent l’un vers l’autre tranquillement. Ils se retrouvent face à face.
Sagouin : Et le vôtre ?
Sagouin : Parfait.
Mme Forban : Ah, pourquoi faut-il que mes assistants soient des abrutis qui ne comprennent
jamais rien ?
Sagouin : Mais c’est vous Madame qui changez toujours tout. Vous auriez pu me téléphoner
pour me confier cette mission.
Mme Forban : Le téléphone serait une erreur grave. Nos ennemis sont partout.
Mme Forban : Notre conversation téléphonique pourrait être écoutée. C’est pourquoi je t’ai
donné rendez-vous, ici, en terrain neutre. Ainsi, nos échanges resteront secrets.
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Mme Forban : Appelle-moi chef ! Et je dirais même que je suis prodigieuse, sensationnelle,
lumineuse.
Mme Forban : Maintenant, approche, je vais te confier dans le creux de l’oreille ta mission
ultrasecrète.
Sagouin très fort : Quoi ? Vous voulez que j’espionne le Professeur Zut.
Mme Forban : En fait, j’aimerais connaître la nouvelle invention que prépare le Professeur Zut
pour le grand concours annuel des inventeurs.
Sagouin : Il est fort quand même le Professeur. Il a gagné les quatre derniers concours.
Mme Forban : Et je ne supporterai pas qu’il remporte la palme pour une cinquième année de
suite. Je vais tout faire pour l’en empêcher et enfin, gagner à mon tour.
Mme Forban : Voilà sa faiblesse, son talon d’Achille. Mon génie créateur va plus loin et me
permet de franchir les règles permises. Cette fois-ci, je vais être proclamée inventeur de l’année.
Mme Forban : Arrête de poser des questions. Je ne t’ai pas engagé pour cela. Voici mes
instructions : tu vas te faire passer pour un client du Professeur pour entrer dans son laboratoire
et essayer de percer le secret de sa dernière invention. Compris ?
Mme Forban : Tu t’arranges pour me ramener le plus d’indices possible. Toutes les méthodes
sont permises. Est-ce clair ?
Il réfléchit un peu.
Cubitus : Ils pensent pouvoir me semer, mais je suis plus futé qu’eux. Je vais les surprendre.
Il se cache sur le bord de la scène au lieu de descendre au sous-sol. Motus et Rictus reviennent en
rigolant.
Cubitus qui sort de sa cachette : Ah, ah ! C’est ce que vous pensez. Je vous ai bien eus. Je ne
suis jamais descendu au sous-sol, j’étais caché tout près. Je suis plus malin que vous, ah, ah.
Cubitus : Le Professeur Zut m’a donné une liste de tâches à accomplir. C’est moi qui ai la
responsabilité de distribuer le travail.
Cubitus : Pas du tout, je fais tout pour obtenir la confiance du Professeur, alors que Rictus veut
toujours s’amuser et toi Motus, tu es paresseux et disons-le, un peu idiot.
Motus : Non.
Cubitus : Oui.
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Motus : Tu mens.
Motus : Eh bien…
Motus : C’est un diplôme que j’ai obtenu lors d’un concours de casse-tête.
Cubitus : Tu perds ton temps, car il n’y a que sept couleurs dans l’arc-en-ciel. La huitième n’existe
pas.
Rictus : Je peux les nommer les sept : rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet.
Motus : Bon, bon, je ne suis peut-être pas très savant. Mais, j’ai une intelligence pratique.
Cubitus qui sort sa liste de tâches: Bien, on va te faire pratiquer. Tu vas t’occuper de recompter
les grains du sablier du professeur.
Cubitus : Exactement. Le professeur tient à ce que son sablier soit extrêmement précis.
Cubitus : Pourquoi ?
Rictus : Mais, qu’est-ce que je vois là-bas, c’est la belle Cossinus qui vient tout juste de passer.
Cubitus : Ah oui, où ça ?
Rictus : Elle vient de tourner le coin. Elle a jeté un coup d’œil vers toi.
Rictus : Oui, pendant qu’il est à la poursuite de Cossinus, il ne s’occupera pas de nous.
Motus : Bien fait, il se croyait le plus malin, mais c’est lui le plus idiot finalement, ah, ah !
Rictus : Viens.
Ils viennent pour sortir, mais ils se cognent sur le Professeur Zut.
Rictus : Euh, nous allions accomplir nos tâches, pas vrai Motus ?
Motus : …se cacher parce qu’il y a trop de lumière ici pour accomplir nos tâches.
Zut : Zut de zut, oubliez vos tâches, j’ai un travail beaucoup plus important pour vous.
Motus : Et moi, au fond, je suis très content de compter les grains de sable du sablier.
Zut : Attendez, restez ici. Pourquoi ne voulez-vous pas m’aider et ainsi participer à cette grande
aventure scientifique ? Lorsque vous testez une de mes inventions, vous êtes comme des
astronautes qui, pour la première fois, posent le pied sur la Lune.
Zut : Maintenant, ne faites plus d’histoire, j’ai très hâte de vous faire essayer ma dernière
invention.
Rictus : La dernière fois que j’ai servi de cobaye, j’ai reçu des chocs en essayant votre tirebouchon
électrique.
Motus : Et moi, avec votre pilule qui devait me rendre savant, j’ai eu des boutons bleus au visage
durant une semaine.
Zut : Il s’agissait de simples erreurs de calcul, mais cette fois-ci, tout a été vérifié et contrevérifié.
Cubitus : Rictus, tu t’es moqué de moi. Vous m’avez fait croire au passage de Cossinus pour
mieux vous défiler. Mais, je vais en avertir le Professeur Zut immédiatement.
Rictus : Justement, il est là le Professeur et il a besoin de toi pour tester sa dernière invention.
Rictus : Mais oui, quoi de mieux que de donner son corps à la science. En plus, le Professeur sera
très content de toi et tu obtiendras de grandes responsabilités.
Cubitus : Hum, c’est intéressant. Cependant, je crois que j’ai une meilleure idée.
Zut : Cher Cubitus, que ferais-je sans toi ? Aide-moi à transporter mon invention. Rictus, Motus,
allez me chercher un cobaye dans l’assistance.
Motus et Rictus se regardent et lèvent les yeux. Ils descendent dans la salle, trouvent un cobaye
masculin et le font monter sur la scène. Pendant ce temps, Cubitus et le Professeur installent la
machine qui est composée d’une chaise à roulettes, d’un casque plein de fils et d’un écran vidéo.
Cubitus : Si je comprends bien Professeur, les ondes du cerveau sont retransmises par ce casque
jusqu’au projecteur, ce qui nous permet de voir les pensées de Monsieur sur l’écran.
Zut : C’est tout à fait exact mon cher Cubitus. J’ai nommé cette brillante invention :
l’Encéphaloscope.
Rictus au cobaye : J’ai souvent reçu des chocs électriques, mais ça ne fait pas trop mal.
Zut : N’oubliez pas mon cher cobaye et mes chers apprentis que cette invention est ultra-secrète.
J’ai trop peur que des gens mal intentionnés mettent la main sur les plans. Compris ?
Sur l’écran, on voit apparaître des images de sports, de voitures, de malbouffe et de belles
femmes.
Zut : Attendez, je vais fouiller pour voir si on ne pas trouver autre chose.
Zut qui retire le casque du cobaye : Je suis désolé Monsieur, vos pensées sont trop simples, trop
primaires. Vous n’êtes pas un bon sujet d’expérience. Il va falloir retourner à votre place. Merci.
Zut : Motus, Rictus, choisissez quelqu’un d’autre. Et cette fois, je veux de la qualité !
Motus et Rictus choisissent Katherine qui était déjà assise parmi le public. Katherine monte sur la
scène. Le Professeur va à sa rencontre.
Katherine : Katherine.
Zut : Oui, Katherine, excuse-moi. Dis-moi, est-ce que tu es une jeune fille qui réfléchit beaucoup
?
Zut : Excellent ! Tu vas t’asseoir ici et te concentrer sur une pensée bien précise ou encore
mieux, un souvenir de jeunesse.
Rictus : Mais voyons Professeur, elle est encore toute jeune. Elle ne peut pas avoir de souvenirs
de jeunesse.
Zut : Bien sûr, focalisez donc votre énergie sur un souvenir récent.
La machine s’active. Sur l’écran, on voit une image où Katherine est bébé. Elle tète un biberon et
manipule de petits jouets. Tout à coup, on entend un bruit électrique mêlé d’une détonation.
Katherine agite les bras et se met à trembler.
Katherine se lève et prend une voix masculine : Moi, j’ai faim. Je voudrais aller au restaurant pour
manger une grosse poutine avec un hamburger à deux étages extra fromage.
Motus : Moi aussi ça m’a donné la faim cette histoire. Je prendrais une grosse pizza extra
épinard.
Katherine : Ensuite, on va aller se promener en « char » pour aller voir une bonne « game » de
hockey.
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Zut : Tout se passe comme si le flux de la machine s’était inversé. Les pensées de (premier
cobaye) se sont enregistrées par-dessus les souvenirs de Katherine.
Zut : Ma petite Katherine, reprends ta place. Je vais tenter de te redonner tes souvenirs.
Katherine : Non !
Les trois apprentis attrapent Katherine et la forcent à s’asseoir sur la chaise. Ils lui mettent le
casque et le professeur actionne la machine. On entend un bruit électrique.
Motus : Pardon ?
Zut : Je dois avouer que j’ai essayé la machine sur Gamin, notre petit chat.
Zut : Pour ma défense, je dois ajouter qu’avant de tester ma machine sur des animaux, je l’avais
fait sur moi-même. J’ai des principes moraux tout de même.
Zut : Tout n’est pas perdu. Je pense avoir trouvé ce qui cloche. Je déplace un fil ici et là et
maintenant, ça devrait fonctionner comme sur des roulettes. Replacez le chat, je veux dire
Katherine sur sa chaise.
Rictus : Tu ne sais pas t’y prendre avec les animaux. Il faut utiliser la douceur. Regarde, tu la
caresses comme ça en arrière des oreilles.
Rictus tape sur la chaise avec sa main et Katherine y grimpe comme un félin.
Rictus : Voilà !
Le professeur enclenche la machine. On entend un bruit électrique. Katherine se fige toute droite.
Elle ne bouge plus.
Motus en agitant la main devant les yeux de Katherine : Elle est comme hypnotisée.
Katherine : Oui.
Zut : Merveilleux.
Katherine qui se lève d’un bond : Je me souviens maintenant. J’ai failli perdre mon identité, mes
souvenirs à cause de vous.
Katherine : Vous avez agi inconsciemment. Je vais vous intenter un procès et vous poursuivre
pour des millions de dollars. Vous allez être ruiné et vous retrouver en prison.
Katherine : Vous perdez votre temps. Je m’en vais de ce pas me dénicher un bon avocat. Au
revoir.
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Sagouin : Euh… En fait, je suis journaliste et je voudrais vous poser quelques questions.
Motus : Et personne ne doit savoir que nous testons une machine à visionner les pensées.
Rictus en poussant Sagouin vers la sortie: Une machine à visionner les pensées, ça n’existe pas.
Zut : Motus, nous avons déjà assez de problèmes comme ça. Tu n’étais pas obligé d’en rajouter.
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Zut : Je sais. Allez, aidez-moi à ramasser tout cela. J’ai besoin de réfléchir.
Mme Forban : Alors, si je comprends bien, vous dites que le Professeur Zut a testé sur vous une
machine qui permet de lire dans les pensées.
Katherine : Exactement. La machine s’est déréglée et elle a imprimé dans ma mémoire les
souvenirs d’un homme et d’un chat.
Sagouin : J’ai bien accompli ma mission, n’est-ce pas Mme Forban ? Je vous ai même amené un
témoin.
Sagouin : Elle voulait consulter un avocat, mais je l’ai persuadée de venir vous voir.
Mme Forban : Sagouin a raison. Je peux faire pour vous bien plus qu’un simple avocat.
Mme Forban : Grâce à toute l’information que vous possédez dans votre petite tête, nous
pouvons complètement détruire la réputation du Professeur Zut. Il sera anéanti, rayé de la carte.
Ah, ah ah !
Katherine : Je me fous de la réputation du Professeur Zut. Ce que je veux, moi, c’est de l’argent.
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Mme Forban : De l’argent, vous en aurez. Plus que vous n’en avez jamais rêvé. Si nous
réussissons à obtenir les plans de cette fameuse machine, vous serez riche, merveilleusement
riche.
Katherine : Ah oui ?
Mme Forban : Sagouin, ce n’est pas le moment. Tu ne vois donc pas que l’instant est grave ?
Mme Forban : Et si tu n’arrêtes pas de me déranger, je vais te jeter à la porte à l’instant même.
Mme Forban : Nous devons d’abord trouver un moyen de récupérer cette machine. Il va falloir
utiliser un stratagème.
Katherine : Oui. Je retournerais voir le Professeur Zut avec mon avocat afin de réclamer la
machine pour l’enquête policière.
Mme Forban : Je pense que tu ferais mieux d’accepter. L’idée de Katherine est magnifique.
Lorsque nous aurons mis la main sur cette machine, nous pourrons contrôler l’humanité. Nous
effacerons la mémoire de tous ceux qui se mettront sur notre chemin. Nous les transformerons
en zombies. Alors, je serai la plus puissante et la meilleure.
Mme Forban : Bien entendu. Allez, il faut se préparer. Il n’y a pas de temps à perdre.
Ils quittent.