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Remerciements 3
Dédicaces 3
Introduction générale 3
3 Équations de Stokes 20
3.1 Formulation mixte du problème de Stokes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3.2 Condition "inf-sup" continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
3.2.1 Un résultat abstrait pour les problèmes mixtes. . . . . . . . . . . . . . . 22
Méthode des éléments nis mixtes :application aux équations de Stokes stationnaires.
TABLE DES MATIÈRES
4 Résultats numériques 41
4.0.1 Application dans un écoulement de Poiseuille . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.1 Calcul des erreurs d’interpolation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
4.1.1 Estimation de l’erreur numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Conclusion et perspectives 53
Bibliographie 55
3
Remerciements
Dédicaces
Je dédie ce travail A ma petite famille, A celui qui m’a indiqué la bonne voie en me rappelant
que la volonté fait toujours les grands hommes :mon père.
A celle qu’a attendu avec la patience les fruits de leur bonne éducation : ma mère.
Méthode des éléments nis mixtes :application aux équations de Stokes stationnaires.
MST : MACS.
Introduction générale
La résolution des équations aux dérivées partielles occupe une place importante en ingénierie
et en mathématiques appliquées. Chacune de ces disciplines apporte une contribution différente
mais complémentaire à la compréhension et à la résolution de tels problèmes.
Il existe plusieurs techniques permettant de résoudre numériquement les problèmes relatifs aux
équations aux dérivées partielles. On pense par exemple aux méthodes de différences finies, de
volumes finis, aux méthodes spectrales, etc. On peut sans aucun doute affirmer qu’aujourd’hui
la plus largement répandue est la méthode des éléments finis.
Les origines de la méthode des éléments finis remontent aux années 1950 lorsque des ingé-
nieurs l’utilisèrent afin de simuler des problèmes de mécanique des milieux continus déformables.
Depuis, le champ d’applications s’est considérablement étendu et les fondements théoriques de
la méthode se sont amplement consolidés. Il existe de nos jours un nombre important de logi-
ciels commerciaux et académiques qui utilisent la méthode des éléments finis comme un outil
de simulation robuste pour des problèmes de mécanique des milieux continus, de mécanique
des fluides, de thermique, d’électromagnétisme...
La méthode des éléments finis est très générale et possède une base mathématique rigoureuse
qui est fort utile, même sur le plan très pratique. En effet, cette base mathématique permet de
prévoir jusqu’à un certain point la précision de notre approximation et même d’améliorer cette
précision par l’utilisation de maillages adaptés.
Ainsi, en mécanique des fluides, par exemple, les mathématiciens et les physiciens ont effec-
tué beaucoup de recherches pour tenter de modéliser des écoulements de différents fluides dans
différents contextes. Ils ont, entre autres, modélisé par ordinateur l’écoulement de l’air autour
des ailes d’avions pour augmenter l’aérodynamisme de celles-ci, tout en évitant les coûts élevés
des tests en soufflerie. Toujours en mécanique des fluides, ils ont également essayé de simuler
l’écoulement de fluides newtoniens et non newtoniens dans différents conduits. On parle de
Méthode des éléments nis mixtes :application aux équations de Stokes stationnaires.
TABLE DES MATIÈRES
fluide newtonien lorsque la viscosité de celui-ci est constante, dans le cas contraire, on parle
d’un fluide non newtonien.
Plusieurs écoulements peuvent être modélisés à l’aide des équations de Navier-Stokes ou,
dans notre cas, des équations de Stokes. Dans la majorité des cas, comme on ne peut obtenir des
solutions exactes à ces équations aux dérivées partielles, on utilise des méthodes numériques
comme celle qui fait l’objet de ce mémoire, la méthode des des éléments finis mixte. Cette
méthode permet la résolution numérique des équations aux dérivées partiales définies sur des
domaines assez général. Avec les ordinateurs de plus en plus puissants que l’on dispose de nos
jours, il est maintenant possible de résoudre des problèmes d’une telle ampleur, notamment sur
des géométries très complexes.
Les travaux que nous avons mené lors de ce projet de fin d’étude ont porté essentiellement
en premier lieu sur les aspects théoriques de la méthodes des éléments finis mixtes, l’adaptation
de cette dernière à la résolution du problème de Stokes pour un fluide incompressible qui se
présente sous la forme d’un système d’équations dont les inconnues sont la vitesse et la pression.
Le deuxième volet de ces travaux a été consacré au développement et à l’implémentation d’un
code Matlab basé sur la méthode des éléments finis mixtes pour approcher les équations de
Stokes, ce code a été réalisé en partant d’un code éléments finis pour la résolution d’un problème
du Laplacien. Une étude de l’erreur d’interpolation a été faite, elle montre que l’ordre obtenu
par notre code est identique à l’ordre théorique. Par ailleurs, plusieurs tests numériques de
validation ont été réalisé et présenté dans ce rapport.
7
MST : MACS.
La méthode des éléments finis repose sur la formulation variationnelle d’une équation aux
dérivées partielles. Pour se fixer les idées nous prendrons pour exemple le problème du laplacien
dans un domaine Ω de frontière ∂Ω, avec condition de bord de Dirichlet homogène :
(
−∆u = f dans Ω
(P)
u|r = 0 sur ∂Ω
Avec Ω un ouvert borné de R2
On peut donc définir la formulation variationnelle du problème (P) comme suit :
Cette formulation peut être vue comme le cas particulier d’un problème du type suivant :
Trouver u ∈ V tel que
a(u, v) = l(v) ∀v ∈ V.
Avec a(·, ·) une forme bilinéaire symétrique, et l(·) une forme linéaire.
Rappelons que le théorème fondamental de Lax-Milgram nous donne l’existence et l’unicité de
la solution d’un tel problème sous certaines conditions de régularité sur a et l.
Dans tout ce qui suit nous supposerons que le domaine Ω est polygonal, afin que nous
puissions le mailler exactement.
Méthode des éléments nis mixtes :application aux équations de Stokes stationnaires.
1.1. FORMULATION VARIATIONNELLE
1) Ki ⊂ Ω̄ et Ω̄ = ∪ni=1 Ki
2) en dimension N = 2, l’intersection Ki ∩ Kj de deux triangles distincts est soit vide, soit
réduite à un sommet commun, soit à une arête commune entière. Les sommets (ou noeuds) du
maillage Th sont les sommets des N -triangle Ki qui le composent. Par convention, le paramètre
h désigne le maximum des diamètres des N -triangle Ki .
En dimension 2, on pose a1 = (a11 , a12 ), a2 = (a21 , a22 ), a3 = (a31 , a32 ) trois point non alignés, K
est le triangle passant par ces trois sommets.
a2
a3 a1
Figure 1.1 – Élément finis triangulaire.
9
1.1. FORMULATION VARIATIONNELLE
Les espaces d’approximations Vh sont définis de la même façons qu’en dimension un, en choi-
sissant des fonctions qui sont globalement continue sur Ω̄ et qui sont polynomiale sur chaque
triangle du maillage. Pour l’approximation P1 on a :
n o
Vh = v ∈ C(Ω̄) tel que v|Ki ∈ P1 pour tout Ki ∈ Th
Les calculs des fonctions de forme et des matrices et second-membres élémentaires peuvent
s’effectuer en se ramenant à un élément de référence simple. Dans le cas d’éléments triangulaires
on choisit le triangle rectangle isocèle unité de sommets : â1 = (1, 0), â2 = (0, 1), â3 = (0, 0)
ŷ
ac2
K̂
ac3 ac1
x̂
λj (ai ) = δij , 1 ≤ i, j ≤ 3
10
1.1. FORMULATION VARIATIONNELLE
Dans ce triangle de référence les coordonnées barycentriques admettent les expressions sui-
vantes en fonction des coordonnées cartésiennes notées x̂ et ŷ :
λ̂1 = x̂
λ̂2 = ŷ
λ̂3 = 1 − x̂ − ŷ
ai = BK âi + bK ∀ 1 ≤ i ≤ 3
∀x ∈ R2 x̂ = FK−1 (x) = BK
−1
(x − bk )
11
1.2. ÉLÉMENTS FINIS P1 EN DIMENSION 2
a2
Fk
FK−1
K
ac2 a3 a1
K̂
ac3 ac1
On ramène alors simplement le calcul des intégrales sur un K quelconque au calcul homo-
logue sur le triangule de référence K̂ selon :
Z Z
g(x, y)dxdy = 2Aire(K) goFK (x̂, ŷ)dx̂dŷ.
K K̂
Lorsque l’on dispose d’un maillage où toute les mailles sont identiques à une transformation
affine près. Tout les calculs d’intégrales pourrons se ramener à des calculs sur une seul maille
"de référence" par un simple changement de variable.
Proposition 1.2.1
Preuve
Voir (Grégoire ALLAIRE-François ALOUGES [3] )
Grâce à cette caractérisation les coordonnées barycentrique λ1 , λ2 , λ3 forment une base de P1
sur K.
12
1.2. ÉLÉMENTS FINIS P1 EN DIMENSION 2
Proposition 1.2.2
Preuve
Voir (Grégoire ALLAIRE-François ALOUGES [3])
Remarque 1.2.1. On obtient un résultat semblable pour le sous-espace V0h , défini précédem-
ment, qui est un sous-espace de H01 (Ω) de dimension finie égale au nombre de degrés de liberté
intérieurs (on ne compte pas les nœuds sur le bord ∂Ω ).
Z
En notant Uh = (uh (aj ))1≤j≤ndl , bh = f φi dx , et en introduisant la matrice de
Ω 1≤i≤ndl
rigidité
Z
Kh = ∇φj · ∇φi dx
Ω 1≤i,j≤ndl
13
1.2. ÉLÉMENTS FINIS P1 EN DIMENSION 2
Ce petit jeu d’écriture a pour conséquence de ne plus calculer d’intégrale sur le domaine
Ω tout entier mais sur chaque élément de la triangulation, sur lequel chaque fonction λ est
soit nulle soit entièrement déterminée en fonction d’une des fonctions λ̂ associée à l’élément de
référence K̂ et de la transformation affine transportant cet élément vers l’élément K, de sorte
que la matrice K est entièrement déterminée à partir d’une matrice dite matrice élémentaire
calculée sur l’élément de référence.
X Z
(bh )i = f (x)φi dx
K∈Ω K
Sur l’élément K, il n’y a que trois fonctions de base non nulles : φI , φJ , φK , Ainsi les seules
composantes non nulles sont bI , bJ , bK . On utilise les formules d’intégration numérique, pour les
calculs.
1.2.4 Assemblage
L’étape de l’assemblage consiste à prendre en compte les contributions de tous les systèmes
élémentaires pour construire un système linéaire global que l’on devra résoudre. Supposons un
maillage en N éléments K. Notons Kh la matrice globale ( matrice de raideur ) à assembler et bh
le second membre et Kelem les matrices élémentaires correspondantes relatives à chaque élément
K. L’algorithme d’assemblage est très simple, dès lors que l’on dispose d’un tableau numéro
associant les sommets d’un élément K et les nœuds du maillage global. Dans ce cas simple
14
1.2. ÉLÉMENTS FINIS P1 EN DIMENSION 2
la matrice globale
Kh = 0 { Initialisation des éléments de Kh la matrice globale }
l = 1, N { Boucle sur les éléments Kelem }
calcul de Kelem
ilocal = 1, 2, 3 { Boucle sur les lignes de la matrice élémentaire }
Gi = l’indice globale i correspondant au point d’indice i local sur Kh
jlocal = 1, 2, 3, { Boucle sur les colonnes de la matrice élémentaire }
Gj = l’indice globale j correspondant au point d’indice j local sur Kh
K (Gi , Gj ) = K (Gi , Gj ) + Kelem (i, j) { Assemblage }
fin des trois boucles.
Le second membre
bh = 0 { Initialisation des éléments de bh }
l = 1, N { Boucle sur les éléments belem }
calcul de belem
ilocal = 1, 2, 3 { Boucle sur le second membre élémentaire }
Gi = l’indice globale i correspondant au point d’indice i local sur bh
b (Gi ) = b (Gi ) + belem (i) { Assemblage }
fin des deux boucles.
15
MST : MACS.
La densité ρ > 0 du fluide est choisie constante et µ > 0 désigne la viscosité dynamique du
fluide. Enfin, f = (f1 , ..., fN ) représente une densité massique de forces extérieures (la gravité
par exemple). Les différents opérateurs différentiels intervenant dans les équations de Navier-
Stokes sont définis de la façon suivante :
PN
∂
∇= ∂x1
, · · · , ∂x∂N , (u · ∇)u = ∂u N
i=1 ui ∂xi ∈ R ,
∂2u
∆u = N N PN ∂ui
i=1 ∂x2 ∈ R , div u = i=1 ∂xi ∈ R.
P
i
Aux équations de Navier-Stokes (2.1a), (2.1b), on ajoute une condition limite de type Dirichlet
sur le bord ∂Ω, c’est-à-dire
Méthode des éléments nis mixtes :application aux équations de Stokes stationnaires.
2.1. ADIMENSIONALISATION
2.1 Adimensionalisation
Adimensionnaliser des équations, c’est travailler avec des variables sans dimension (unité
physique) au lieu de variables physiques. Pour cela on va introduire des échelles de grandeur
du problème. Par exemple, pour l’abscisse x
x
|{z} = L∗ × X
|{z}
|{z}
variable dimensionnelle facteur d’échelle variable sans dimension
Où X désigne une variable sans dimension d’espace, L∗ est une échelle de longueur telle
qu’on ait X de l’ordre de 1 : X = O(1). Grâce à ce changement de variable, l’unité physique
et l’ordre de grandeur sont portés par l’échelle L∗ tandis que X ne représente que la variation
relative de x.
L’adimensionalisation des équations du mouvement est une étape importante :
1. Elle peut permettre de simplifier les équations en supprimant les termes " petits" par
rapport à d’autres.
2. Elle permet de trouver les nombres sans dimension qui sont utiles pour proposer des
critères de similitude.
3. Elle permet également de substituer les inconnues du problèmes, qui sont généralement
la vitesse est la pression, par des inconnues ayant le même ordre de grandeur, de ce qui
est très utile d’un point de vue numérique.
Le problème délicat est le choix des échelles caractéristiques du problème étudié. Pour les équa-
tions de Navier-Stokes, on introduit un jeu de variables sans dimension :
Soit U ∈ R2 une vitesse caractéristique de l’écoulement étudié (par exemple liée à une
condition limite non-homogène) et L une longueur caractéristique (par exemple le diamètre de
Ω). On considère le temps caractéristique T = L/U et on pose
x t u(x, t) p(x, t)
x̃ = , t̃ = , ũ(x̃, t̃) = , p̃(x̃, t̃) =
L T U ρU 2
17
2.2. RÉDUCTIONS DES ÉQUATIONS
1
ũt
+ (ũ · ∇)ũ − ∆ũ + ∇p̃ = f̃ dans Ω̃ × R+ (2.2a)
Re
div ũ = 0 dans Ω̃ × R+ . (2.2b)
L
avec f̃ = ρU 2
f et Re est le nombre de Reynolds défini par :
LU
Re = ρ
µ
Les équations de Navier-Stokes se réduisent aux équations de Stokes ou d’Euler selon que
le nombre de Reynolds Re est petit ou grand.
0
Pour Re << 1, les effets dus à la viscosité sont dominants. Si on pose p = LU pp̃ = µRep̃
0
et f = µRef˜, l’équation (2.2a) devient
1 1 1 0
ut + (u · ∇)u − ∆u + ∇p0 = f
Re µRe µRe
En faisant tendre Re vers 0, on obtient alors les équations de Stokes stationnaires (on oublie
les primes) :
−µ∆u + ∇p =f
dans Ω. (2.3a)
Pour Re 1, le terme de convection non linéaire (u · ∇)u est dominant ; dans ce cas, en
faisant tendre Re vers +∞ dans l’équation (2.2a) (ou bien en prenant directement µ = 0 dans
(2.1a) , on obtient les équations d’Euler (sans les tildes) :
+ (u · ∇)u + ∇p = f dans Ω × R+
ut (2.4a)
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2.2. RÉDUCTIONS DES ÉQUATIONS
Les principales difficultés pour étudier et résoudre les équations de Navier-Stokes (2.1a),
(2.1b) sont d’une part le couplage vitesse/pression et d’autre part la présence du terme de
convection non-linéaire (u · ∇)u.
Dans cette étude, on traite uniquement la difficulté due à la mixité de la formulation en
vitesse pression du problème du Navier-Stokes. Pour ce faire, on va ignorer le terme d’advection
et on va donc se concentrer sur l’approximation par la méthode des éléments finis mixtes du
problème de Stokes.
19
MST : MACS.
Comme nous l’avons déjà mentionné, l’une des étapes fondamentales du processus de réso-
lution consiste à construire les équations discrètes à partir des équations continues à résoudre,
dans notre cas les équations de Stokes. Pour ce faire, on se donne la formulation variationnelle
(ou formulation faible) des équations de Stokes.
Pour éviter d’alourdir le texte, nous ne considèrerons, dans un premier temps, que le cas de
conditions aux limites de type Dirichlet. De plus, on supposera que l’on a des conditions limites
homogènes, c’est-à-dire que u=0 sur ∂Ω.
On va établir une formulation variationnelle mixte du problème de Stokes (3.1a), (3.1b).
Pour ça, on multiplie l’équation (3.1a) par une fonction test v qui s’annule sur le bord ∂Ω et
Méthode des éléments nis mixtes :application aux équations de Stokes stationnaires.
3.1. FORMULATION MIXTE DU PROBLÈME DE STOKES
on intègre sur Ω :
Z Z Z
−µ ∆u · vdx + ∇p · vdx = f · vdx
Ω Ω Ω
En utilisant la formule de Green, en intégrant par parties le terme de pression et enfin en tenant
compte du fait que la fonction test v s’annule sur le bord du domaine, on obtient :
Z Z Z
µ ∇u : ∇vdx − p div vdx = f · vdx
Ω Ω Ω
n o
Avec v ∈ H01 (Ω)N = v ∈ H 1 (Ω)N , v|∂Ω = 0
On introduit alors les formes bilinéaires suivantes :
Z
L20 (Ω) = q ∈ L2 (Ω), qdx = 0 (3.2)
Ω
l’espace des fonctions de L2 (Ω) à moyenne nulle . La formulation variationnelle mixte du pro-
blème de Stokes s’écrit alors :
Trouver (u, p) ∈ H01 (Ω)N × L20 (Ω) tels que :
Z Z Z
f · vdx ∀v ∈ H01 (Ω)N
µ ∇u : ∇vdx − p div vdx = (3.3a)
ZΩ Ω Ω
Remarque 3.1.1. Dans le cas particulier où X = H01 (Ω)N la relation (3.3b), il est équivalent
de prendre des fonctions test dans L2 (Ω) (c’est-à-dire non nécessairement à moyenne nulle).
En effet, supposons que (3.3b) soit satisfaite. Pour r ∈ L2 (Ω), on note r̄ sa valeur moyenne
1 R
i.e. r̄ = |Ω| Ω
rdx et on a
Z Z Z
(div u)rdx = (div u)(r − r̄)dx + r̄ (div u)dx
Ω ZΩ ZΩ
= (div u)(r − r̄)dx + r̄ u · ndx
Ω ∂Ω
Or, r − r̄ ∈ L20 (Ω) et par conséquent pour u ∈ H01 (Ω)N satisfaisant (3.3b), on obtient :
Z
(div u)rdx = 0
Ω
21
3.2. CONDITION "INF-SUP" CONTINUE
Trouver (u, p) ∈ H01 (Ω)N × L20 (Ω) tels que
a(u, v) + b(v, p) = (f , v) ∀v ∈ H01 (Ω)N (3.4a)
b(u, q) = 0 ∀q ∈ L20 (Ω)
(3.4b)
Remarque 3.1.2. Il est important de chercher la pression p à moyenne nulle. En effet, si p
vérifie l’équation (3.1b) de Stokes alors il en est de même pour p + C où C est une constante
quelconque. Comme on le verra, l’espace L20 (Ω) des fonctions à moyenne nulle assure l’unicité
de la pression.
a:X ×X →R
b:X ×Y →R
On note k · kX (resp. k · kY ) la norme sur X (resp. sur Y ). Les formes a et b sont supposées
continues. Étant donné f ∈ X 0 , on cherche (u, p) ∈ X × Y tels que :
∀v ∈ X
a(u, v) + b(v, p) =< f, v >X 0 ,X (3.5a)
b(u, q) = 0 ∀q ∈ Y (3.5b)
Remarque 3.2.1. Les théorèmes qui suivent, et que nous ne démontreront pas, sont d’une
grande importance théorique.
22
3.2. CONDITION "INF-SUP" CONTINUE
Démonstration
b(v, q)
inf sup ≥β
q∈Y v∈X
q6=0 v6=0
kvkX kqkY
On souhait présent vérifier les hypothèses du Théorème 3.2.1 pour le problème de Stokes
N
avec X = [H01 (Ω)] , Y = L20 (Ω) et les formes a et b définies précédemment
N N
z z La forme a est continue et coercive sur [H01 (Ω)] × [H01 (Ω)] . En effet, pour tout u
N
et v dans [H01 (Ω)] , on a
Z N Z
X
a(u, v) = µ ∇u : ∇vdx = µ ∇ui · ∇vi dx
Ω i=1 Ω
0
a(u, u) = µk∇uk2L2 (Ω)N ≥ C kuk2H 1 (Ω)N ∀u ∈ H01 (Ω)N
N
z z La forme b est continue sur [H01 (Ω)] × L2 (Ω) :
Z
b(v, q) = − (div v)qdx ≤ kvkH 1 (Ω)N kqkL2 (Ω) ∀v ∈ H 1 (Ω)N , ∀q ∈ L2 (Ω)
Ω
Pour établir que la forme b du problème de Stokes vérifie la condition ’inf-sup’, on a besoin du
résultat préliminaire suivant :
23
3.3. APPROXIMATION PAR ÉLÉMENTS FINIS MIXTE ET CONDITION "INF-SUP"
DISCRÈTE
Lemme 3.2.1
Il existe une constante C > 0 telle que pour tout p ∈ L2 (Ω) il existe v ∈ H 1 (Ω)N tel
que
divv = p et kvkH 1 (Ω)N ≤ CkpkL2 (Ω)
Z
N
De plus, si p vérifie pdx = 0 alors on peut prendre v ∈ [H01 (Ω)] .
Ω
Démonstration
Voir S.C. Brenner, L.R. Scott [6]
Pour établir les conditions ’inf-sup’ pour le problème de Stokes, on procède de la façon
suivante.
N
Soit q ∈ L20 (Ω). D’après le Lemme précédent 3.2.2 il existe w ∈ [H01 (Ω)] tel que q = − div w
et kwkH 1 (Ω)N ≤ CkqkL2 (Ω) . On a alors b(w, q) = − = kqk2L2 (Ω) et par conséquent
R
Ω (div w)qdx
b(w, q) 1 b(w, q) 1
≥ = kqkL2 (Ω)
kwkH 1 (Ω)N C kqkL2 (Ω) C
Par conséquent, b vérifie la condition ’inf-sup’ avec β = 1/C > 0 où C est la constante du
Lemme précédent.
Conclusion
N
Le problème de Stokes continue admet une unique solution (u, p) ∈ [H01 (Ω)] × L20 (Ω)
On suppose que les espaces Xh et Yh sont tels que la forme b vérifie la condition ’inf-sup’
discrète suivante sur Xh × Yh :
24
3.3. APPROXIMATION PAR ÉLÉMENTS FINIS MIXTE ET CONDITION "INF-SUP"
DISCRÈTE
Il existe β ∗ > 0 indépendante de h tel que ∀qh ∈ Yh , ∃vh ∈ Xh , vh 6= 0 tel que :
Démonstration
voir S.C. Brenner, L.R. Scott [6]
On désigne par
{ϕi , i = 1, · · · , NXh }
{ψi , i = 1, · · · , NYh }
des bases de Xh et Yh respectivement. On substitue dans la formulation mixte approchée
(3.6a),(3.6a), les développements suivants :
NXh
X
uh (x) = ui ϕi (x)
i=1
NYh
X
ph (x) = pi ψi (x)
i=1
Chercher u1 , u2 ..., uNXh p1 , p2 ..., pNYh tels que
N Xh NYh
X Z X Z Z
∇ϕj (x)∇ϕi (x)dx −
µ uj pj ψj div ϕi dx = f (x)ϕi dx
j=1 Ω j=1 Ω Ω
N Xh Z
X
u j div ϕi ψj dx = 0.
j=1 Ω
Posons :
25
3.4. ÉLÉMENTS FINIS MIXTE POUR LE PROBLÈME DE STOKES.
Z
Fi = f (x)ϕi dx; F ∈ RNXh , Fi = (f , ϕi )
Ω
Z
Aij = µ ∇ϕj (x)∇ϕi (x)dx; A ∈ MNXh ×NXh , Aij = a (ϕi , ϕj )
Ω
Z
Bij = − ψj div ϕi dx; B ∈ MNYh ×NXh , Bji = b (ϕi , ψj )
Ω
Alors on a :
j=NXh j=NYh
BijT pj = Fi
X X
Aij uj + ∀i = 1, . . . , NXh
j=1 j=1
j=NXh
X
Bij uj = 0 ∀i = 1, . . . , NYh
j=1
On a ainsi obtenu un système linéaire de NXh + NYh équations à NXh + NYh inconnues, qui
peut s’écrire sous la forme matricielle suivante :
! ! !
A BT U F
=
B 0 P 0
où les inconnues sont T
U = u1 , · · · , uNXh ∈ RNXh
T
P = p1 , · · · , pNYh ∈ RNYh
Remarque 3.3.1. Il faut faire attention au choix des espaces d’approximation Xh et Yh pour
la vitesse et la pression, ils doivent être choisis de telles sorte que la condition ’inf-sup’ discrète
3.3 soit satisfaite.
Il nous faut maintenant définir les espaces Xh et Yh de telle façon que le problème variationnel
(3.6a), (3.6b) soit bien posé. Le choix le plus simple consiste à choisir une approximation P1
pour uh et ph , ce qui nous permet d’utiliser la même triangulation pour Xh et Yh et fixer les
inconnues sur les points de discrétisation de Xh et Yh . Malheureusement, un tel choix nous
donne un problème mal posé (contre exemple).
26
3.4. ÉLÉMENTS FINIS MIXTE POUR LE PROBLÈME DE STOKES.
Vitesse Pression
Vitesse Pression
Vitesse Pression
27
3.4. ÉLÉMENTS FINIS MIXTE POUR LE PROBLÈME DE STOKES.
Vitesse Pression
Remarque 3.4.1. La condition ’inf-sup’ pour les éléments finis Pk /Pk n’est pas satisfaite en
général.
Les espaces Pk+1 /Pk satisfont la condition ’inf-sup’ pour tout k > 1.
On cherche la vitesse discrète dans l’espace Xh construit avec l’élément fini de Lagrange P1
et la pression dans l’espace Yh construit également avec cet élément fini.
Sur le carré unité maillé avec une triangulation structurée et uniforme, on peut construire
facilement un mode de pression parasite : il s’agit de la fonction p∗h qui vaut alternativement
+1,0 et -1 sur les sommets du maillage.
1 0 -1 1
1
0 -1 0
1 0
-1 -1
1 1
0 -1
Figure 3.5 – Exemple P1 /P1 : non unicité de la pression.
28
3.4. ÉLÉMENTS FINIS MIXTE POUR LE PROBLÈME DE STOKES.
On vérifie que :
Z
∀vh ∈ Xh , p∗h ∇ · vh = 0
Ω
Z
On a bien p∗h ∈ Yh car p∗h dx = 0.
Ω
En effet, on a :
3
Z XZ |K| X
p∗h dx = p∗h dx = p∗h aiK
X
Ω K K K 3 i=1
Où aiK désigne les sommets du triangle K. Or, par construction de p∗h , on a
P3 ∗ K
i=1 ph ai =0
Z
et donc on a bien p∗h dx = 0. De plus,
Ω
XZ Z
(div vh , p∗h ) (div vh ) p∗h dx p∗h dx
X
= = (div vh )|K
K K K K
Z
Par construction de p∗h , on a encore p∗h dx = 0 et donc (div vh , p∗h ) = 0 (2.4.2.1).
K
Condition ’inf-sup’ non satisfaite
On peut également montrer qu’avec cet exemple, il n’y a pas unicité de la pression ph . En effet,
pour la fonction p∗h on a (div vh , p∗h ) = 0 ∀vh ∈ Xh .
Dans ce cas on a :
Par conséquent, si ph est solution alors ph + cp∗h est encore solution. Il n’y a donc pas unicité
de la pression.
L’existence d’un p∗h vérifiant (2.4.2.1) montre que la condition ’inf-sup’ discrète n’est pas
vérifiée par les éléments P1 /P1 . Si bien que les espaces Xh et Yh ne satisfont pas la condition
de compatibilité (’inf-sup’).
On peut montrer de la même façon que la condition ’inf-sup’ discrète n’est pas non plus
vérifiée par les éléments P1 /P0 où l’espace d’approximation Xh pour la vitesse est le même que
précédemment mais où l’espace approché pour la pression est donné par :
n o
Yh = qh ∈ L20 (Ω) | qh|K ∈ P0 , ∀K ∈ Th
29
3.4. ÉLÉMENTS FINIS MIXTE POUR LE PROBLÈME DE STOKES.
La raison pour, laquelle l’élément P1 /P1 ne conduit pas à la condition ’inf-sup’ discrète 3.3
est que l’espace d’approximation des vitesses n’est pas assez riche. L’idée de la construction
de l’élément mini est de conserver une approximation de la pression basée sur l’élément fini de
Lagrange P1 et d’enrichir l’espace d’approximation des vitesses afin qu’il existe un champ de
vitesse discret vh∗ tel que (div vh∗ , p∗h ) 6= 0 où p∗h est le mode de pression parasite illustré dans la
figure (3.5).
Soient λK K K K
1 , λ2 , λ3 les coordonnées barycentriques par rapport à un triangle K. On note λb
(
(d + 1)d+1 λK K K
1 λ2 λ3 sur K
(3.4.1) λK
b =
0 ailleurs.
On a λb K K
|K ∈ P3 (d’où le terme de fonction "bulle") et λb ≡ 0 sur le bord ∂K.
2
La fonction "bulle" λK 1
b est continue sur Ω̄. On considère alors le sous-espace Xh de [H0 (Ω)]
défini par
3
Xh = {vh ∈ C 0 (Ω̄)2 | vh (x) = αiK λK K K
X
i (x) + β λb (x)
i=1
avec αiK , βiK 2
∈ R , ∀x ∈ K, ∀K ∈ Th et vh = 0 sur ∂Ω} (3.4.2)
L’espace Xh est composé des fonctions continues sur Ω̄, nulles sur le bord et somme d’une
fonction affine par morceaux et d’une combinaison linéaire de fonctions “bulles” (les fonctions
λK
b sont nulles en dehors de K).
30
3.4. ÉLÉMENTS FINIS MIXTE POUR LE PROBLÈME DE STOKES.
Avec β > 0 indépendant de qh (en revanche u dépend bien sur de qh ). Pour établir (3.4.4), il
suffit alors de montrer l’existence de uh ∈ Xh tel que
Or ∇qh est constant sur chaque triangle donc il suffit de trouver uh ∈ Xh tel que
Z Z
(3.4.8) uh dx = udx ∀K ∈ Th
K K
3
vh aiK λi (x) + β K λK
X
vh (x) = b (x) ∀x ∈ K
i=1
K
et β est déterminé par la relation
Z 3 Z Z
vh aiK λK K
λK
X
vh dx = i dx + β b dx
K i=1 K K
31
3.4. ÉLÉMENTS FINIS MIXTE POUR LE PROBLÈME DE STOKES.
On a donc
kuh k2H 1 (Ω)2 = kuh k2H 1 (K)2
X
K∈Th
X
2
≤ kRh ukH 1 (K)2 + β K
λK
b
H 1 (K)
K∈Th
X 2
2
≤2 kRh uk2H 1 (K)2 + β K
λK
b
H 1 (K)
K∈Th
X 2
2
= 2 kRh uk2H 1 (Ω)2 + 2 β K
λK
b
H 1 (K)
K∈Th
X 2
2
≤ Ckuk2H 1 (Ω)2 + 2 β K
λK d’après la proposition 2.4([6])
b
H 1 (K)
K∈Th
d’où Z
(u − Rh u) dx
K K
(3.4.13) β = Z
λK
b dx
K
D’après la formule d’intégration suivante .
Pour tout k1 , k2 , k3 ≥ 0,
Z
k1 !k2 !k3 !
λk11 λk22 λk33 dx = 2|K|
K (2 + k1 + k2 + k3 )!
on obtient
Z Z
27|K|
(3.4.14) λK
b dx = 27λK K K
1 λ2 λ3 dx =
K K 60
Par Cauchy-Schwarz, l’expression (3.4.13) de β K conduit à
K ku − Rh ukL2 (K)2
β ≤ 60
27|K|1/2
Or |K| ≥ π4 ρ2K (l’aire d’un triangle est plus grande que celle du cercle inscrit) et par conséquent
1 0 1 00 1
≤ C ≤ C
|K|1/2 ρK h
32
3.4. ÉLÉMENTS FINIS MIXTE POUR LE PROBLÈME DE STOKES.
Où C 0 est indépendant de K et h
On obtient donc,
C
kuh k2H 1 (Ω)2 ≤ Ckuk2H 1 (Ω)2 + kRh u − uk2L2 (Ω)2
h2
On conclut en utilisant la Proposition 2.4 de ([6]) que
On a ainsi montré que l’élément P1 -bulle /P1 vérifie la condition ’inf-sup’ discrète.
Pour chaque triangle K, le champ de vitesse uh et la pression ph sont approximés par une
combinaisons linéaires des fonctions de base sous la forme :
3
X
u(x) = ui λi (x) + ub λb (x),
i=1
X3
p(x) = pi λi (x)
i=1
Où ui et pi sont des valeurs de uh et ph en nœud i tandis que ub est le terme associé à la bulle.
On pose " #
ui
ūi = , i = 1, 2
uib
" #
¯ fi
fi = , i = 1, 2
fib
Or le champs bulle possède la propriété que son gradient est orthogonal à tout tenseur constant
par élément, ce qui donne :
Z
∇λi : ∇λb dx = 0 [9]
K
33
3.4. ÉLÉMENTS FINIS MIXTE POUR LE PROBLÈME DE STOKES.
−B̄1t f¯1
Ā 0 ū
1
f¯2
t
(3.4.14) 0
Ā −B̄2 ū2 =
−B̄1 −B̄2 0 p 0
Avec Ā est La matrice de rigidité, et B̄i est la sous matrice de divergence correspond à la dérivée
partielle i.
¯
Z
(K)
Aij = µ∇λi · ∇λj dx
ZK Z
(K)
B̄ij = ∂1 λi λj dx + ∂2 λi λj dx
ZK K
(K)
f¯i = f λi dx
K
Ensuite, les opérations d’assemblage consistent à additionner directement les matrices élémen-
taires sur Ω pour obtenir les matrices globales : Ā = Āij , B̄ = B̄ij et f¯ = f¯i
X (K)
Āij = Āij
K∈Th
X (K)
B̄ij = B̄ij
K∈Th
(K)
f¯i = f¯i
X
K∈Th
−1
∇λt1
1 1 1 0 0 y − y 3 x3 − x2
1 2
∇λt2 = x1 x2 x3 1 0 = y 3 − y 1 x1 − x3
2|K|
∇λt3 y1 y2 y3 0 1 y 1 − y 2 x2 − x1
Où |K| est l’aire de K donné par :
" #
x2 − x1 x3 − x1
2|K| = det = (x2 − x1 ) (y3 − y1 ) − (x3 − x1 ) (y2 − y1 )
y2 − y1 y3 − y1
xij = xi − xj , yij = yi − yj , i, j = 1, 2, 3
Et
x32 y23
x(K) = x13
, y (K) = y31
x21 y12
Donc le sous matrice élémentaire A, qui n’est pas associé à la fonctions bulle est donné par :
Pour tout 1 ≤ i, j ≤ 3, on a :
34
3.4. ÉLÉMENTS FINIS MIXTE POUR LE PROBLÈME DE STOKES.
Z
µ (K) (K) (K) (K)
Aij = µ∇λi · ∇λj dx = yi yj + xi xj
K 4|K|
µ
t t
A= y (K) y (K) + x(K) x(K)
4|K|
Puisque Ā est symétrique, donc il suffit de calculer Ābj , for j = 1, 2, 3, b.
On sait que :
3
9 X
Ābj = |K| ∇λi = 0, j = 1, 2, 3
4 i=1
t
(K)
y
1 t
B1 = y (K)
6
t
y (K)
t
(K)
x
1 t
B2 = x(K)
6
t
x(K)
35
3.4. ÉLÉMENTS FINIS MIXTE POUR LE PROBLÈME DE STOKES.
9 (K) 9 (K)
B1b = y , B2b = x
40 40
Calcul des composantes du second membre F
Pour le terme fi qui n’est pas associe à la bulle est donné par :
(K) |K|
fi = fiK , i = 1, 2, 3
3
où fiK est la moyenne de fi en K. c-à-d
1
fiK = (fi (x1 ) + fi (x2 ) + fi (x3 ))
3
Les termes associé aux bulle sont donnés par :
(K)
Z
9
fib = fi λb dx = |K|fiK , i = 1, 2
K 20
Les fonction bulle sont associées à des nœuds internes sur chaque élément du maillage de
plus les fonctions de forme associées aux nœuds internes ont un support qui se limite à un
élément, et sont donc nulles sur le bord de chaque élément. les degré de liberté correspondant
ne sont liés à aucun autre degré de liberté que ceux de l’élément considéré. Cela nous permet
donc d’éliminer par condensation les degré de liberté de la bulle au niveau élémentaire avant
l’assemblage.
Alors le système matricielle global peut s’écrire sous la forme suivante :
0 −B1t
A 0 0 u1 f1
t
0 ωR 0 0 B1b u1b f1b
t
0 0 A 0 −B2 u2 =
f2
t
0 0 0 ωR B2b u2b f2b
−B1 B1b −B2 B2b 0 p 0
On permute la ligne 3 de la matrice avec la ligne 2 et on obtient :
0 −B1t
A 0 0 u1 f1
0 A 0 0 −B2t u2 f2
t
0 0 ωR 0 B1b u1b = f1b .
t
0 0 0 ωR B2b u2b f2b
−B1 −B2 B1b B2b 0 p 0
36
3.4. ÉLÉMENTS FINIS MIXTE POUR LE PROBLÈME DE STOKES.
Alors on peut éliminer les inconnues u1b , u2b qui sont associés à la bulle.
De la ligne 3 et 4 on en déduit :
t
u1b = f1b − B1b p /ωR
t
u2b = f2b − B2b p /ωR ,
Maintenant on remplace ces équations dans la ligne 5 et on obtient le système linière suivant :
−B1t
A 0 u1 f1
t
0 A −B 2
u
2
=
f2
−B1 −B2 −ωR−1 (B1b B1b
t t
+ B2b B2b ) p −ωR−1 (B1b f1b + B2b f2b )
Posons :
E = −ωR−1 B1b B1b
t t
+ B2b B2b
Alors on a
81
t t
E=− x(K) x(K) + y (K) y (K)
1600ω
La matrice global devient :
−B1t
A 0 u1 f1
t
0 A −B2 u2 = f2
−1
−B1 −B2 E p −ωR (B1b f1b + B2b f2b )
Les degrés de liberté associés au terme de la bulle sont totalement éliminés du système algé-
brique global. la contribution dans le problème global de la bulle est évaluée localement par
condensation. on obtient alors une formulation mixte en vitesse/pression avec seulement des
inconnues nodales, les trois composantes du vitesse et celle de la pression.
Élément P1 + /P1 :
Un autre exemple pour l’élément P1 + /P1 , consiste à construire (d+1) simplexes dans K̂
en reliant le barycentre de K̂ aux (d + 1) sommets de K̂, puis à prendre pour λb la fonction
continue et affine par morceaux dans K̂ qui s’annule aux (d + 1) sommets de K̂ et qui vaut un
en son barycentre.
Arnold et al. en 1984 montrent que la fonction hiérarchique égale à la partie inférieure des
fonctions de formes du triangle linéaire donne rapidement d’excellents résultats. c’est-à-dire
λb = 3M in(λ1 , λ2 , λ3 ) Cette fonction présente l’avantage de fournir le même ordre d’intégration
pour les fonctions bulle que pour les vitesses et les pressions (voir figure 3.7-b).
37
3.4. ÉLÉMENTS FINIS MIXTE POUR LE PROBLÈME DE STOKES.
ŷ
λ1 (x̂, ŷ) = 1 − x̂ − ŷ
pression
λ2 (x̂, ŷ) = x̂
vitesse
λ3 (x̂, ŷ) = ŷ
x̂
K
d
3
Lorsque des fonction hiérarchiques sont utilisées, la fonction de forme associée au nœud
bulle n’est pas dérivable sur l’ensemble de l’élément comme le montre la figure 3-7 (b). Dans le
cas d’un élément 2D triangle, les quantités élémentaires ne peuvent donc pas être intégrées à
partir d’un seul point de gauss situé au centre de l’élément comme c’est habituellement le cas
pour les éléments triangles à approximation linéaire.
Figure 3.7 – Choix de la fonction d’interpolation pour le degré bulle dans le cas d’un élément
triangle 2D - (a) polynôme de degré 3, (b) fonctions hiérarchique.
38
3.4. ÉLÉMENTS FINIS MIXTE POUR LE PROBLÈME DE STOKES.
Dans le cas du triangle cette fonction est continue et dérivable sur 3 sous-domaines K̂1 ,K̂2
,K̂3 et de surface égale sur lesquels :
L’intégration peut donc être menée à partir d’un schéma à 1 point de Gauss sur chacun des
sous domaines. Dans le cas du triangle, nous pouvons écrire les dérivées dans le cas de fonctions
hiérarchiques :
3 Z 3 3
Z
∂λb X ∂λb X ∂λb K̂ X 3∂λj
∀m ∈ [1, 2] dv = dv = K̂j =
K̂ ∂xm j=1 K̂j ∂xm j=1 ∂xm 3 j=1 ∂xm
Donc les matrices et le seconde membre restent les même que avec la fonction bulle sauf :
Z
Abb = µ∇λb · ∇λb dx
K
3 Z
X
= µ∇λb · ∇λb dx
j=1 Kj
3 Z
X
= 9µ∇λj · ∇λj dx
j=1 Kj
3
X
= 3µ|K|∇λj · ∇λj
j=1
3
X µ (T ) (K) (K) (K)
= yj yj + xj xj
j=1 4|K|
∂ i λ1
Bib = |K| ∂i λ2 , i = 1, 2
∂ i λ3
Z
(K)
fib = fi λb dx = |K|fiT , i = 1, 2
K
Remarque 3.4.2. Bien souvent le calcul d’intégrales dans le cas bidimensionnel peut s’avérer
très difficile. C’est pourquoi dans la pratique, on utilise des méthodes numériques pour appro-
cher de telles intégrales. Parmi ces méthodes on cite la méthode de quadrature de Gauss et la
méthode que nous avons utilisé dans ce projet (la formule barycentrique).
Nous avons montré que le problème de Stokes peut être ramené aux problème suivant Ax = b
39
3.4. ÉLÉMENTS FINIS MIXTE POUR LE PROBLÈME DE STOKES.
Ce n’est rien d’autre qu’une résolution d’un système linéaire, où la matrice est symétrique et
inversible si nos espaces vérifient la condition de l’inf-sup. Nous pouvons donc appliquer les
algorithmes connus de résolution de systèmes linéaires pour résoudre ce problème.
Après avoir résolu le système 3.4.14 on obtient une solution en chaque nœud de calcul du
maillage triangulaire. Plus précisément, on obtient les composantes 2 de la vitesse et la compo-
sante de la pression sur chacun des nœuds. Il ne reste plus qu’à visualiser les résultats.
40
MST : MACS.
!
4x(1 − x)y
u|∂Ω =
0
On impose également la pression en un point quelconque du domaine. En effet, la pression est
définie à une constante près car nous sommes en domaine fermé.
Méthode des éléments nis mixtes :application aux équations de Stokes stationnaires.
Champ de vitesse
1.2
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
1.2
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
42
Champ de vitesse
1.2
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
1.2
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
Pour pouvoir apprécier la stabilité apportée par l’élément P1 − bulle/P1 , on fait un test en
utilisant des éléments de type P1 /P1 qui ne respectent pas la conditions inf − sup ( Théorème
2.3.1 )
43
Les tests réalisés avec l’élément P1 /P1 , donnent des solutions satisfaisantes pour le champ de
vitesse (voir figure 2.6) mais un champ de pression instable (voir Figure.2.14)
1.2
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2
44
On observe que le champ de vitesses a l’air correct mais la solution en pression est polluée par
la présence de pressions parasites. Dans ce cas, il s’agit de la fonction qh qui vaut alternativement
+1 ; 0 et -1 sur les sommets du maillage, comme la théorie le prévoyait.
Pour vérifier la validité des résultats obtenus, on a comparé nos résultats avec celles obtenue à
partir des logiciels Gibianes ([13])
On observe que les résultats obtenus sont assez proches, ce qui confirme la validité de nous
programme réalisé avec Matlab.
Nous allons maintenant procéder à la validation de nos développements, en comparant la
solution exacte avec notre solution approchée sur des cas particuliers où la solution exacte est
connue.
Cas test-1
45
Figure 4.9 – Les solutions exactes et approchées .
Cas test-2
46
Figure 4.10 – Les solutions exactes et approchées .
Lorsqu’un fluide parcourt un tube infiniment long de section circulaire de rayon constant R
ou s’écoule entre deux plaques parallèles distante de h, on parle alors d’écoulement de Poiseuille.
Proposition 4.0.1
La vitesse du fluide u dans le cas d’un tube d’axe orienté selon z et de section circulaire
est donnée par :
!
1 dp 2
u(r, θ, z) = u(r) = 0, 0, R − r2
4µ dz
Démonstration
voir Jonathan Rochat [17]
Soit Ω un ouvert de R2 dont le bord est le rectangle de sommet (0, −1/2), (2.5, −1/2), (2.5, 1/2)
et (0, 1/2) :
47
Figure 4.11 – Maillage
2(µ − 1)
−µ∆u + ∇p = dans Ω
0
div u = 0 dans Ω
u = (0, 0) sur 1, 3
u = (1/4 − y 2 , 0) sur 2, 4.
48
4.1. CALCUL DES ERREURS D’INTERPOLATION
Cela nous montre que la vitesse sera maximale lorsque le fluide se trouve au centre du tube
et nulle sur les bords, comme la théorie le prévoyait.
Lorsque nous calculerons des problèmes avec solution exacte, nous vérifierons le résultat en
calculant les erreurs relatives entre les solutions exactes u et p et leur approximation sur Matlab
uh et ph .
On rappelle que l’erreur dans une certaine norme ku − uh k entre la solution exacte u et la
solution calculée uh est majorée par :
49
4.1. CALCUL DES ERREURS D’INTERPOLATION
1 1 1
u1 (x, y) = sin(π(x + y)), u2 (x, y) = − sin(π(x + y)), p(x, y) = sin(π(x + y)).
π2 π2 π2
Z
krh p − ph k2L2 (Ω) = (Pe − P )t [ϕ1 ...ϕndl ]t [ϕ1 ...ϕndl ] (Pe − P )
Ω
| {z }
Matrice de masse
Z
= (Pe − P )t ϕj ϕi (Pe − P ) pour tout 0 ≤ i, j ≤ ndl
Ω
= (Pe − P )t M (Pe − P )
Avec M est la matrice de masse
De même on a
Taille de maille krh p − ph k2L2 (Ω) krh u1 − u1h k2L2 (Ω) krh u2 − u2h k2L2 (Ω) CPU
8×8 5.4205e-07 5.4707e-06 4.1303e-06 0.233855
16×16 3.5598e-08 1.4070e-07 1.3461e-07 0.711692
32×32 2.0599e-09 3.1494e-09 3.0869e-09 1.751763
64×64 1.3576e-10 2.4320e-10 2.7382e-10 14.754207
Voici le graphe d’erreurs produites par la méthode des éléments finis mixte, pour N allant de 4
(h = 14 ) à 64 (h = 1
64
)
50
4.1. CALCUL DES ERREURS D’INTERPOLATION
Erreur en norme L2
10-2
rhU1-U1h
rhU2-U2h
rhP-Ph
10-3
Erreur
10-4
10-5
0 10 20 30 40 50 60 70
Le pas N=1/h
Figure 4.13 – Erreur sur les composantes de la vitesse et la pression dans Ω en échelle log/log.
Remarque 4.1.1. Une méthode pratique pour estimer l’ordre de convergence pour une méthode
de discrétisation est de déterminer la pente de la droite d’équation suivante :
51
4.1. CALCUL DES ERREURS D’INTERPOLATION
10
Erreur calculée
Droite de régression
8
log(err)
4
1 1.5 2 2.5 3 3.5
log(h)
Figure 4.14 – La droite de régression linéaire d’erreur pour la 1ère composante de la vitesse
dans Ω en échelle log/log.
10
Erreur calculée
Droite de régression
9
8
log(err)
4
1 1.5 2 2.5 3 3.5
log(h)
Figure 4.15 – La droite de régression linéaire d’erreur pour la 2ème composante de la vitesse
dans Ω en échelle log/log.
52
4.1. CALCUL DES ERREURS D’INTERPOLATION
10.5
Erreur calculée
10 Droite de régression
9.5
8.5
log(err)
7.5
6.5
5.5
1 1.5 2 2.5 3 3.5
log(h)
Figure 4.16 – La droite de régression linéaire d’erreur pour la pression dans Ω en échelle
log/log.
Pratiquement l’ordre de convergence en norme L2 est 0.93 pour la vitesse et d’ordre 0.89
pour la pression.
53
MST : MACS.
Conclusion
Le problème de stokes s’écrit sous la forme d’un système d’EDPs dont les inconnues sont la
vitesse et la pression, cette mixité de la formulation en vitesse-pression nécessite une discrétisa-
tion compatible entre les deux espaces d’approximations de ces deux inconnues, ils doivent être
choisis de telles sorte que la condition inf-sup discrète ou la condition de Babuška-Brezzi soit
satisfaite. C’est pour satisfaire cette condition que nous avons utilisé des éléments finis mixte
de type P1 − bulle /P1 et P1 + /P1 . Ces deux derniers sont un élément P1 /P1 dont on enrichit
l’interpolation de la vitesse par l’ajout d’un degré de liberté associé au centre de gravité sur
chaque élément du maillage et il diffèrent par le choix de la fonction de forme associée à ce
centre. Ces deux choix d’espaces de discrétisation compatibles présente l’avantage d’avoir une
approximation linéaire pour les deux champs inconnues mais également le fait que les fonctions
bulles sont associées à des nœuds internes sur chaque élément du maillage, ces fonctions d’enri-
chissement de l’interpolation de la vitesse pour garantir des espaces d’interpolation compatibles,
ont un support qui se limite à un élément, et sont donc nulles sur le bord de chaque élément.
Les degrés de liberté correspondants ne sont liés à aucun autre degré de liberté que ceux de
l’élément considéré. Cela nous permet donc d’éliminer par condensation les degrés de liberté
de la bulle au niveau élémentaire avant l’assemblage. Enfin, la taille du problèmes discrets
obtenue par ces deux discrétisations est la même qu’on aurait obtenue avec une discrétisation
non-enrichi P1 /P1 .
Nous avons réalisé plusieurs simulations numériques, les résultats obtenus ont montré l’ap-
port de l’enrichissement de l’espace d’interpolation de la vitesse pour stabiliser la discrétisation
P1 /P1 . La comparaison de ces résultats numérique à la fois avec des résultats de la littéra-
ture ou avec des solutions exactes a montré que nos développements donnent des résultats très
satisfaisants. Dans le but de validation de notre code, nous avons également étudié l’erreur
d’interpolation, un ordre de convergence proche de l’ordre théorique a été obtenu.
Méthode des éléments nis mixtes :application aux équations de Stokes stationnaires.
MST : MACS.
Bibliographie
[1] Alberty J., Carstensen C. and Funken S.A. Remarks around 50 lines of matlab : short
[2] Alberty J., Carstensen C., Funken S.A. and Klose R. Matlab implementatio of the
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