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Saint-Joseph de Tivoli 2020-2021

Cours de MATHÉMATIQUES

TERMINALE
EXPERTES

TS1 B Barrier

À mes élèves
MÉTHODE DE TRAVAIL

LA PRISE DE NOTES

Prévoir 3 cahiers de 192 pages 24x32 (pour coller les polycopiés) et à petits carreaux (absence de marge).
Séparer obligatoirement la partie cours (démonstrations et applications) de la partie exercices.

Principe : l'usage des cahiers est obligatoire. Tout ce qui est écrit au tableau doit être recopié.

L’APPRENTISSAGE et LA COMPRÉHENSION

Si possible, lire le cours à la maison avant l’étude en classe.


En classe, dans un premier temps, chercher à comprendre les démonstrations des théorèmes et leurs applications.
De retour à la maison, tout en se questionnant, apprendre par coeur les définitions et les théorèmes et écrire sur
feuille ce qui vous questionne.
Dans les séances suivantes en classe, poser vos questions pour affiner votre compréhension puis reprendre
l'apprentissage à la maison et recommencer l'ensemble jusqu'au sentiment d'avoir compris.

Principe : ne pas imaginer tout comprendre dès la prèmière étude, accepter que l'apprentissage et la
compréhension sont à alterner de nombreuses fois avant de "maîtriser" une notion.

LA RECHERCHE

Après l’indissociable couple apprentissage-compréhension vient le temps de la recherche qui s’inscrit dans l’activité
des exercices.
Que ce soit à la maison ou en classe, les exercices sont à chercher exclusivement sur feuille de brouillon et il faut
être capable de présenter un écrit qui sera vérifié et évalué. Les devoirs maison sont à chercher sur copie double.

La correction des exercices dépasse souvent la question posée par le texte, incluant des rappels de cours, un
modèle de rédaction et parfois plusieurs manières de répondre. C’est le moment de se projeter mentalement, en
lisant au tableau ce que vous devrez écrire sur votre copie. C’est pourquoi le temps de correction n’est pas juste
un recopiage mais un temps essentiel de raisonnement.

Principe : il n'y a pas de recherche d'exercice sans écrit.


Un brouillon témoigne du raisonnement mené, il est la preuve du travail de recherche.
Interagir lors des corrections.
C’est le moment où vous pouvez concrètement réaliser ce que vous devrez rédiger le jour d’un devoir.


MÉTHODE DE TRAVAIL 1
L’ASSIMILATION

Les notions étudiées trop brièvement, juste avant les contrôles sans intention de les mémoriser à long terme sont
mal assimilées et très vite oubliées. Une fois corrigés en classe, les exercices importants doivent être refaits à
intervalles de temps réguliers et rédigés avec les mêmes exigences qu’un jour de devoir (rédaction en temps limité).
Vous êtes libre et encouragé à me les montrer régulièrement. Je vous en donnerai une évaluation.

Principe : l’assimilation étant le point le plus difficile à acquérir, ne négligez pas cette proposition qui vous permet
d’être corrigé avant même un devoir en classe.

LES CONTRÔLES

Environ 5 contrôles écrits par semestre évaluant, chacun, trois types de compétences :
la récitation par coeur (les démonstrations de certains théorèmes du cours sont à connaître, exigence bac)
la répétition des techniques étudiées (avec des exercices proches de ceux faits en classe)
le raisonnement (avec des questions ouvertes liant plusieurs notions).
Chaque devoir est coefficienté proportionnellement à sa durée. (coef 2 pour les devoirs de 2 heures).

Principe : les compétences évaluées en contrôle répondent à trois objectifs :


vous motiver à l’apprentissage par coeur.
valoriser l’acquisition de savoirs-faire et de techniques.
évaluer les capacités de raisonnement dans les questions ouvertes.

MÉTHODE DE TRAVAIL 2
SOMMAIRE

LES FONDAMENTAUX EN ARITHMÉTIQUE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

RELATION DE DIVISIBILITÉ DANS Z


Diviseurs et multiples,
Propriété de la divisibilité
LA DIVISION EUCLIDIENNE
Division euclidienne dans N ,
Division euclidienne dans Z
CONGRUENCE
Définition dans Z ,
Congruences et opérations,
Inversibilité
NOTION DE PGCD
Diviseur d’un couple d’entiers relatifs,
Algorithme d’Euclide,
Nombres premiers entre eux,
Théorème de Bezout,
Théorème de Gauss
LES NOMBRES PREMIERS
Définition,
Décomposition d’un entier en produit de facteurs premiers,
Le petit théorème de Fermat.

LES BASES DU CALCUL MATRICIEL. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

NOTION DE MATRICE
Matrice de taille N × P, Matrice carrée
OPÉRATIONS SUR LES MATRICES
Addition de matrices de taille N × P,
Multiplication d’une matrice de taille N × P par un réel l,
Soustraction de matrices de taille N × P,
Multiplication d’une matrice ligne de taille 1 × M par une matrice colonne de taille M × 1,
Multiplication d’une matrice ligne de taille N × M par une matrice colonne de taille M × P,
Puissance K-ième d’une matrice carrée d’ordre N,
Inverse d’une matrice carrée d’ordre N,
Inversion d’une matrice carrée d’ordre 2.
EXEMPLES D’UTILISATION DES MATRICES
Résolution d’un système par inversion de matrice,
Cas d’un système deux équations, deux inconnues,
Définition matricielle de quelques transformations géométriques
APPLICATION DES MATRICES AUX GRAPHES
Notion de graphe,
La matrice d’adjacence

SUITES DE MATRICES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

DÉFINITION
Suite géométrique de matrices colonnes,
Suite arithmético-géométrique de matrices colonnes
LES CHAÎNES DE MARKOV
Notion de graphe probabiliste,
Notion de chaîne de Markov,
Évolution d’une chaîne de Markov

SOMMAIRE 3
DÉCOUVERTE DES NOMBRES COMPLEXES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

INTRODUCTION
Aperçu historique d’une lente construction,
De l’invention à la théorisation.
UNE CONSTRUCTION DE L’ENSEMBLE DES NOMBRES COMPLEXES
Remarque préliminaire,
Deux nouvelles opérations sur les nombres,
Notations fondamentales
PROPRIÉTÉS ALGÉBRIQUES DES NOMBRES COMPLEXES
Définition des nombres complexes,
Opérations soustraction et division,
Règles opératoires de base,
Règles de calcul des puissances,
Équation du 2nd degré à coefficients réels.
NOTIONS-OUTILS POUR INTERPRÉTER GÉOMÉTRIQUEMENT LES COMPLEXES
Affixe d’un point,
Conjugué d’un complexe,
Module d’un complexe,
Congruence,
Argument d’un complexe
INTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE DES COMPLEXES
Formule de Moivre,
Coordonnées polaires,
Forme trigonométrique,
Forme exponentielle

CONNAISSANCE ÉTENDUE DES NOMBRES COMPLEXES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

…EN ALGÉBRE
Racines d’un polynôme,
Binôme de Newton.
…EN GÉOMÉTRIE
Inégalité triangulaire,
Interprétation géométrique de .
Racines n-ièmes de l’unité. 


SOMMAIRE 4
LES FONDAMENTAUX EN ARITHMÉTIQUE
1. RELATION DE DIVISIBILITÉ DANS Z

1.1 DIVISEURS ET MULTIPLES

DÉFINITION 1. Soient a, b ∈ Z. On dit que b divise a s’il existe q ∈ Z tel que a = b × q.


En ce cas, b est nommé diviseur de a, a est nommé multiple de b, q est nommé quotient de a par b.
Notation : b ∣ a.

THÉORÈME 1.

* Si n ∈ Z alors n admet un nombre fini de diviseurs.

** Soient a, b ∈ Z. Alors, on a les équivalences suivantes : b ∣a ∈ Z q ∈ Z/a=b×q

*** Soient a, b ∈ Z. Alors, on a les équivalences suivantes : b ∣a -b ∣a b ∣ -a -b ∣ -a

1.2 PROPRIÉTÉS DE LA DIVISIBILITÉ

THÉORÈME 2. Soient a, b, c ∈ Z.

* Si b ∣ a et c ∣ b alors c ∣ a.
** Si b ∣ a et b ∣ c alors b ∣ am + cn (pour tous entiers relatifs m et n).

*** Si b ∣ a alors b ∣ a + b

**** Si b ∣ a alors b ∣ a - b

2. LA DIVISION EUCLIDIENNE

2.1 DIVISION EUCLIDIENNE DANS N

THÉORÈME 3. Si a, b ∈ N avec b ≠ 0 alors il existe un unique couple (q, r) ∈ N2 tels que a = b × q + r et 0 r < b.

DÉFINITION 2. L’opération ci-dessus est nommée division euclidienne de a par b.


a est nommé le dividende, b est nommé le diviseur, q est nommé le quotient, r est nommé le reste.

Remarques :
* au primaire, on a appris à poser une division euclidienne sous la forme : a b
r q

On a donc l’équivalence suivante (sous la condition que 0 r < b) : a = b × q + r a b


r q

** Si a, b ∈ N avec b 2 alors
a s’écrit sous une (et une seule) des formes suivantes : bq, bq + 1, bq + 2, … , bq + (b-1).

2.2 DIVISION EUCLIDIENNE DANS Z

THÉORÈME 4. Si (a, b) ∈ Z×N* alors il existe un unique couple (q, r) ∈ Z×N tel que a = b × q + r et 0 r < b.

LES FONDAMENTAUX EN ARITHMÉTIQUE 5


3. CONGRUENCE

3.1 DÉFINITION DANS Z

DÉFINITION 3. Si a, b ∈ Z et si n ∈ N* alors :

a et b sont congrus modulo n si et seulement si a et b ont le même reste dans la division euclidienne par m.

Notation : a / b (n)

THÉORÈME 5. Si a, b ∈ Z et si n ∈ N* alors :

* a et b sont congrus modulo n n ∣ a - b.


** a et b sont congrus modulo n $k ∈ Z, a – b = kn.

3.2 CONGRUENCES ET OPÉRATIONS

THÉORÈME 6. Si a, b, c, d ∈ Z et si n, p ∈ N* alors :

* (transitivité) Si a / b (n) et b / c (n) alors a / c (n)

** (compatibilité avec +) Si a / b (n) et c / d (n) alors a + c / b + d (n)

*** (compatibilité avec ×) Si a / b (n) et c / d (n) alors a × c / b × d (n)

**** (compatibilité des puissances) Si a / b (n) alors a p / b p (n)

3.3 INVERSIBILITÉ

DÉFINITION 4. Soient a, b ∈ Z et n ∈ N*. On dit que a et b sont inverses modulo n si a × b / 1 (n)

4. NOTION DE PGCD

4.1 DIVISEUR D’UN COUPLE D’ENTIERS RELATIFS

LEMME.
Tout sous-ensemble non-vide et majoré de Z admet un plus grand élément.

DÉFINITION 5.

Soit (a,b) ∈ Z 2 -(0;0). Alors, on nomme diviseur commun à a et b tout nombre d ∈ Z diviseur à la fois de a et b.

THÉORÈME 7.

* La liste des diviseurs communs à deux entiers a et b n’est pas vide.


** La liste des diviseurs communs à deux entiers a et b est majorée par max(∣a∣;∣b∣).
*** La liste des diviseurs communs à deux entiers a et b admet un maximum : on le nomme plus grand
diviseur commun à a et b. Notation : PGCD (a;b).

**** PGCD (a;b) = PGCD (∣a∣;∣b∣)

***** PGCD (a;0) = ∣a∣

****** PGCD (a;1) = 1

******* b ∣a PGCD (a;b) = b

******** PGCD (a;b) = PGCD (a-b ; b)


LES FONDAMENTAUX EN ARITHMÉTIQUE 6


4.2 ALGORITHME D’EUCLIDE

Euclide (environ 500 av JC) a inventé un algorithme (très rapide) pour calculer PGCD (a;b).

THÉORÈME 8. Si r est le reste de la division euclidienne de a par b alors PGCD(a;b) = PGCD(b;r).

THÉORÈME 9. (ALGORITHME D’EUCLIDE).

Soit a, b ∈ N* avec a > b.


On effectue les divisions euclidiennes suivantes : a = b × q1 + r1
b = r1 × q2 + r2
r1 = r2 × q3 + r3

rk = rk+1 × qk+2 + rk+2

Alors :
* La suite r des restes est une suite d’entiers strictement décroissante.

** Il existe un rang n0 à partir duquel les termes de la suite sont nuls.

*** Le dernier reste non-nul est le PGCD de a et b .

COROLLAIRE.

* Soit a, b et k ∈ N*. Alors : PGCD(ka;kb) = k × PGCD(a;b).

** Soit (a,b) ∈ Z 2 -(0;0). Alors : (d ∣ a et d ∣ b) d ∣ PGCD (a;b)

4.3 NOMBRES PREMIERS ENTRE EUX


DÉFINITION 6.

Soit a, b ∈ Z* .
Si PGCD (a;b) = 1 alors on dit que a et b sont premiers entre eux.

THÉORÈME 10.

Soit a, b, a’, b’ ∈ Z*.

* Si a’ et b’ vérifient a = a’ × PGCD (a;b) et b = b’ × PGCD (a;b) alors a’ et b’ sont premiers entre eux.

** Si a’, b’ sont premiers entre eux et s’il existe d ∈ N vérifiant a = a’ × d et b = b’ × d alors d = PGCD (a;b).

4.4 THÉORME DE BEZOUT (1730-1783, français)

LEMME.
Tout sous-ensemble non-vide de N admet un plus petit élément.

THÉORÈME 11 (IDENTITÉ DE BEZOUT).

Soit a, b ∈ Z* .
Alors : il existe u, v ∈ Z tels que au + bv = PGCD (a;b)

THÉORÈME 12 (THÉORÈME DE BEZOUT).

Soit a, b ∈ Z* .
Alors : a et b sont premiers entre eux il existe u, v ∈ Z tels que au + bv = 1

DÉFINITION 7.
On appelle équation diophantienne une équation à coefficients entiers dont on cherche des solutions entières.

COROLLAIRE (DE BEZOUT).

Soit (a,b) ∈ Z 2 -(0;0), c ∈ Z et l’équation diophantienne ax + by = c. Alors :


des couples d’entiers (x;y) sont solutions de ax + by = c si et seulement si c est un multiple de PGCD(a;b).


LES FONDAMENTAUX EN ARITHMÉTIQUE 7


4.5 THÉORÈME DE GAUSS (1777-1855, allemand)

THÉORÈME 13 (THÉORÈME DE GAUSS).

Soit a,b,c ∈ Z *. Si a ∣ bc et si a et b sont premiers entre eux alors a ∣ c.

COROLLAIRE.

Soit a,b,c ∈ Z *. Si b et c sont premiers entre eux et si b ∣ a et si c ∣ a alors bc ∣ a.

5. LES NOMBRES PREMIERS

5.1 DÉFINITION
DÉFINITION 8.
Un entier naturel est premier s’il admet exactement deux diviseurs positifs : 1 et lui-même.
La liste des nombres premiers débute par :
2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, 29, 31, 37, 41, 43, 47, 53, 59, 61, 67, 71, 73, 79, 83, 89, 97….

THÉORÈME 14.

* Si n ∈ N-{0;1} alors n est divisible par un nombre premier.

** Si n ∈ N-{0;1} et si n n’est pas premier alors n est divisible par un nombre premier p .

*** Il existe une infinité de nombres premiers.

Note : La contraposée de la ligne ** est aussi nommée “test de primalité” :


si n n’est pas divisible par un nombre premier p alors n est premier.

5.2 DÉCOMPOSITION D’UN ENTIER EN PRODUIT DE FACTEURS PREMIERS

THÉORÈME 15.

Si n ∈ N-{0;1} alors n = avec p1,…, pk nombres premiers distincts et a1,.., ak ∈ N *.

Cette décomposition est unique à l’ordre des facteurs près.

THÉORÈME 16.

Si n ∈ N-{0;1} de décomposition alors :

* les diviseurs de n sont les nombres de la forme avec 0 bi ai pour tout i ∈ [0;k].

** le nombre de diviseurs de n est (a1 + 1) (a2 + 1)… (ak + 1).

THÉORÈME 17.

Si n ∈ N-{0;1} de décomposition et

si m ∈ N-{0;1} de décomposition alors :

PGCD(m;n) =

PPCM(m;n) =

5.3 LE PETIT THÉORÈME DE FERMAT (1607-1655, Français)

THÉORÈME 18.

Si p est un nombre premier alors, pour tout entier relatif a : ap / a (p)

THÉORÈME 19. (PETIT THÉORÈME DE FERMAT)


Si p est un nombre premier et si a est un entier relatif non-divisible par p alors : ap-1 / 1 (p)


LES FONDAMENTAUX EN ARITHMÉTIQUE 8


LES BASES DU CALCUL MATRICIEL
1. NOTION DE MATRICE

1.1 MATRICE DE TAILLE N × P

DÉFINITION 9.

On appelle matrice de taille n × p un tableau de nombres réels ai,j de n lignes et p colonnes :

M=

Cas particuliers de matrices de taille n × p :

* Si n = 1 alors on dit que c’est une matrice ligne. (et si p = 1, une matrice colonne).

** Si ai,j = 0 pour tout couple (i;j) alors on dit que c’est la matrice nulle, notation On,p .

*** Si A et B sont deux matrices telles que ai,j = bi,j pour tout couple (i;j) alors on écrit que A = B.

1.2 MATRICE CARRÉE

DÉFINITION 10.
On appelle matrice carrée d’ordre n, une matrice de taille n × n.

Cas particuliers de matrices carrées :

* Si ai,j = 0 pour tout i ≠ j alors on dit que D est une matrice diagonale :

D=

** Si ai,j = 0 pour tout i ≠ j et ai,i = 1 pour tout i alors on dit que In est la matrice identité d’ordre n :

In = n lignes

n colonnes

** Si ai,j = aj,i pour tout (i;j) alors on dit que la matrice est symétrique. Exemple :

A=

DÉFINITION 11.

Si A = (ai,j) est une matrice carrée d’ordre n alors on nomme transposée de A la matrice tA = (aj,i).

THÉORÈME 20.

A est une matrice symétrique si et seulement si A = tA.



LES BASES DU CALCUL MATRICIEL 9
2. OPÉRATIONS SUR LES MATRICES

Dans les paragraphes 2.1 à 2.3,

A et B sont deux matrices de taille n × p telles que A = (ai,j) et B = (bi,j) avec 1 i n et 1 j p.

2.1 ADDITION DE MATRICES DE TAILLE N × P

DÉFINITION 12.

La somme de A et B est une matrice C de taille n × p définie comme suit :

C = (ci,j) avec ci,j = ai,j + bi,j pour tous 1 i n et 1 j p.

2.2 MULTIPLICATION D’UNE MATRICE DE TAILLE N × P PAR UN RÉEL l.


DÉFINITION 13.

Le produit de A par un réel l est une matrice de taille n × p, notée lA définie comme suit :

lA = (ci,j) avec ci,j = l × ai,j pour tous 1 i n et 1 j p.

DÉFINITION 14.

Le produit de A par un réel -1 est nommé opposé de A, notation -A et défini comme suit :

-A = (-ai,j) pour tous 1 i n et 1 j p.

2.3 SOUSTRACTION DE MATRICES DE TAILLE N × P

DÉFINITION 15.

La somme de A et de l’opposé de B est nommé différence de A et B, notation A - B et définie comme suit :

A - B = (ci,j) avec ci,j = ai,j - bi,j pour tous 1 i n et 1 j p.

THÉORÈME 21.

* L’addition de deux matrices est une opération commutative : A+B=B+A

** L’addition de matrices est une opération associative : (A + B) + C = A + (B + C)

*** La multiplication par un réel est une opération commutative : lA = Al

*** La multiplication par un réel est une opération distributive sur l’addition : l(A + B) = lA + lB

2.4 MULTIPLICATION D’UNE MATRICE LIGNE DE TAILLE 1 × M PAR UNE MATRICE COLONNE DE TAILLE M × 1.

DÉFINITION 16.

Soit L = (l1,k) et C = (ck,1) avec k ∈ .

Alors, le produit de L par C est le réel l1,k × lk,1.

Notation contractée : (l1,k) × (ck,1) = l1,k × lk,1.

Notation étendue : (l1,1 l1,2 … l1,k … l1,m) × = l1,1 × c1,1 + l1,2 × c2,1 +…+ l1,k × ck,1 +…+ l1,m × cm,1

LES BASES DU CALCUL MATRICIEL 10


2.5 MULTIPLICATION D’UNE MATRICE DE TAILLE N × M PAR UNE MATRICE DE TAILLE M × P.

DÉFINITION 17.

Soit A = (ai,k) une matrice de taille n × m et B = (bk,j) une matrice de taille m × p.


(ainsi, 1 i n, 1 k m et 1 j p).

Alors, le produit de A par B est une matrice C de taille n × p définie comme suit :

C = (ci,j) avec ci,j = ai,k × bk,j

(ainsi, ci,j , terme de la i-ème ligne, j-ème colonne est le produit de la i-ème ligne de A par la j-ème colonne de B).

Remarques :

* Si A et B sont de tailles respectives n × m et m × p avec n ≠ p alors le produit B × A n’est pas défini.

** Si A et B sont de tailles respectives n × m et m × n avec n ≠ m le produit B × A est défini et B × A ≠ A × B.

*** Si A et B sont deux matrices carrées d’ordre n le produit B × A est défini et il est rare que B × A = A × B.

Exemple :

Si A = et B = alors A × B = alors que B × A = .

THÉORÈME 22.

Si A, B et C sont trois matrices et l un nombre réel et sous réserve de définition des opérations on a :

* La multiplication de matrices est une opération associative : (A × B) × C = A × (B × C)

** La multiplication par un réel est une opération associative : l(A × B) = lA × B = A × lB

*** La multiplication de matrices est distributive sur l’addition : A × (B + C) = A × B + A × C

**** Si A est carrée, la matrice identité In est l’élément neutre de la multiplication : A × In = In × A = A

***** Si A est de taille n × p, la matrice nulle On,p estl’élément neutre de l’addition : A + On,p = On,p + A = A

2.6 PUISSANCE K-IÈME D’UNE MATRICE CARRÉE D’ORDRE N.

DÉFINITION 18.

Si A = (ai,j) est une matrice carrée d’ordre n et k ∈ N,

alors on nomme puissance k-ième de A, notation Ak, la matrice définie comme suit :

* Si k = 0, A0 = In

** Si k = 1, A1 = A

** Si k ∈ N-{0;1}, Ak =

LES BASES DU CALCUL MATRICIEL 11


2.7 INVERSE D’UNE MATRICE CARRÉE D’ORDRE N.

DÉFINITION 19. Si A = (ai,j) est carrée d’ordre n et s’il existe B carrée d’ordre n telle que A × B = B × A = In
alors B est nommée matrice inverse de A. Notation : A-1.
Remarques :

* Si une matrice est inversible alors elle est carrée. La réciproque n’est pas vraie.

** La technique d’inversion d’une matrice d’ordre n 4 n’est pas un objectif du programme. Si besoin, on
utilisera la calculatrice.

2.8 INVERSION D’UNE MATRICE CARRÉE D’ORDRE 2.

THÉORÈME 23. Soit A = une matrice carrée d’ordre 2.

On nomme déterminant de A le nombre réel ad - bc. Notation : det(A) = ad - bc.

Alors, les équivalences suivantes sont vraies :

det(A) ≠ 0 A est inversible A-1 =

3. EXEMPLES D’UTILISATION DES MATRICES

3.1 RÉSOLUTION D’UN SYSTÈME PAR INVERSION DE MATRICE.

Soit Sn un système de n équations à n inconnues x1 , … xj , … xn :

Alors, on note A = , X= et B = .

On obtient alors l’écriture matricielle de Sn : AX = B

THÉORÈME 24 (admis).

Si Sn est un système de n équations à n inconnues x1 , … xj , … xn d’écriture matricielle AX = B


alors les équivalences suivantes sont vraies :

* A est inversible Sn admet un unique n-uplet solution (x1 ; … ; xj ; … ; xn) donné par X = A-1 × B.

** A n’est pas inversible Sn admet une infinité de n-uplets solutions ou n’en admet aucun.

3.2 CAS D’UN SYSTÈME DEUX ÉQUATIONS, DEUX INCONNUES.

Si S2 = alors on note A = ,X= et B = . En ce cas :

det(A) ≠ 0 S2 admet pour unique solution le couple (x ; y) donné par :

LES BASES DU CALCUL MATRICIEL 12


3.3 DÉFINITION MATRICIELLE DE QUELQUES TRANSFORMATIONS GÉOMÉTRIQUES.

Rappel : Un repère orthonormal est direct

Un repère orthonormal est indirect

Dans ce paragraphe :

* On munit le plan géométrique P d’un repère orthonormal direct.

** M est un point de coordonnées (x ; y) et M’(x’ ; y’) est son image.

THÉORÈME 25 (admis).

Si t est la translation de vecteur alors la définition matricielle de M’ est additive :

Si est la symétrie d’axe alors la définition matricielle de M’ est multiplicative :

Si est la symétrie d’axe alors la définition matricielle de M’ est multiplicative :

Si est la rotation de centre O et d’angle q alors la définition est multiplicative :

Si est l’homothétie de centre O et de rapport k alors la définition est multiplicative :

Remarque :
Pour les symétries, la rotation et l’homothétie, on note que

la définition matricielle est de la forme M’ = T × M avec T = appelée matrice de transformation.

LES BASES DU CALCUL MATRICIEL 13


4. APPLICATION DES MATRICES AUX GRAPHES

4.1 NOTION DE GRAPHE.

DÉFINITION 20. On appelle graphe une représentation constituée de sommets reliés par des arêtes.
Le graphe est dit orienté si les arêtes sont munies d’un sens de parcours.
On appelle ordre du graphe le nombre de sommets.
On appelle degré d’un sommet le nombre d’arêtes incidentes à ce sommet.
Deux sommets sont dits adjacents s’ils sont reliés par au moins une arête.
Un graphe est dit complet si tous ses sommets sont deux à deux adjacents.

Exemples :
Graphe incomplet, non-orienté, d’ordre 6. Graphe complet, orienté, d’ordre 4.
B est de degré 4, D est de degré 2.
B C
A S R

U T
E
F

DÉFINITION 21. Dans un graphe non-orienté, on appelle chaîne une suite d’arêtes consécutives reliant deux
sommets (éventuellement confondus).
Dans un graphe non-orienté, si chaque couple de sommets peut être relié par une chaîne alors le
graphe est dit connexe.
Dans un graphe orienté, on appellle chemin une suite d’arêtes consécutives reliant deux sommets
(éventuellement confondus) en tenant compte du sens de parcours.
Exemples :
Le graphe d’ordre 6 ci-dessus est connexe et contient la chaîne B-D-F-A-B de longueur 4.
Le graphe d’ordre 4 ci-dessus est orienté et contient le chemin U-S-R-T de longueur 3.

4.2 LA MATRICE D’ADJACENCE.


DÉFINITION 22. Soit un graphe d’ordre n (n ∈ N*) dont les sommets sont numérotés de 1 à n.

On appelle matrice d’adjacence du graphe, la matrice carrée A = (ai,j) d’ordre n telle que
ai,j = nombre d’arêtes reliant le sommet i au sommet j.

S1 S2 1 arête relie S2 à S4
Le graphe ci-contre
admet pour
matrice adajacence :
1 arête relie S3 à S1
S4
S3

THÉORÈME 26. Soit un graphe d’ordre n (n ∈ N*) et M sa matrice d’adjacence.


Pour tout k ∈ N*, si on calcule la matrice Mk = (ai,j) alors ai,j est le nombre de chaînes (ou de
chemins) de longueur k reliant le sommet i au sommet j.

Dans l’exemple précédent, M 2 = .

On lit que a4,1 = 2. Il existe donc deux chaînes de longueur 2 reliant S4 à S1 : S4-S3-S1 et S4-S1-S1 .


LES BASES DU CALCUL MATRICIEL 14


SUITES DE MATRICES

1. DÉFINITION

1.1 SUITE GÉOMÉTRIQUE DE MATRICES COLONNES

DÉFINITION 23.

* On appelle suite de matrices colonnes de taille k × 1 (k ∈ N*) toute fonction U définie de N dans U l’ensemble
des matrices par :

U: N U

n Un =

** Une suite de matrices colonnes U telle que : " n ∈ N, Un = An × U0 (avec A une matrice carrée) est dite
géométrique de matrice de transition A.

THÉORÈME 27.

Une suite de matrices colonnes U est géométrique si et seulement si : n ∈ N, Un+1 = A × Un

1.2 SUITE ARITHMÉTICO-GÉOMÉTRIQUE DE MATRICES COLONNES

DÉFINITION 24.

Une suite de matrices colonnes de taille k × 1 (k ∈ N*) U telle que : " n ∈ N, Un+1 = A × Un + B (avec A une
matrice carrée et B ≠ 0 une matrice colonne) est dite arithmético-géométrique de matrice de transition A.

THÉORÈME 28.

Soit U une suite arithmético-géométrique de matrices de transition A.

Si A - Ik est inversible alors, en posant C = -(A - Ik)-1 × B , on observe que


la suite V définie par : n ∈ N, Vn = Un - C est une suite géométrique de matrice de transition A.

Il s’ensuit que : n ∈ N, Un = An × (U0 - C) + C

Remarque :
Si A - Ik n’est pas inversible alors le comportement de U ressemble à celui d’une suite arithmétique.

SUITES DE MATRICES 15
2. LES CHAÎNES DE MARKOV (1856-1922, russe)

2.1 NOTION DE GRAPHE PROBABILISTE

DÉFINITION 25.

* On appelle graphe pondéré un graphe dans lequel chaque arête est affectée d’un nombre réel positif appelé
poids de l’arête.

** On appelle graphe probabiliste un graphe orienté et pondéré par des réels compris entre 0 et 1 et dans lequel la
somme des poids des arêtes issues d’un même sommet égale 1.

*** On appelle matrice de transition d’un graphe probabiliste la matrice carrée P = (pi,j) où pi,j = poids de l’arête
allant du sommet i au sommet j.

Exemple de graphe probabiliste et sa matrice de transition :

La probabilité du chemin de
S1 vers S3 est de 0
P

La probabilité du chemin de
S3 vers S2 est de 0,7

2.2 NOTION DE CHAÎNE DE MARKOV

On considère une suite de variables aléatoires (Xn) modélisant l’évolution par étapes successives d’un système
aléatoire.
Exemple :
Un robot est placé au sommet A d’un triangle ABC. Il se déplace ensuite selon les règles suivantes :
s’il est en A, il choisit aléatoirement de : rester en A, aller en B, aller en C.
s’il est en B, il choisit aléatoirement de : aller en A, aller en C.
s’il est en C, il va en A.

On note (Xn) la suite de variables aléatoires indiquant la position du robot à chaque étape de ses déplacements
successifs.

Ainsi, X0 = A. Puis, X1 = A ou X1 = B ou X1 = C avec une probabilité de un-tiers pour chaque position.

X1 suit donc la loi de probabilité : P(X1 = A) = P(X1 = B) = P(X1 = C) = .


1/3 A
1/3
A B
1/3 1/3
Pour établir la loi de probabilité de X2, C
1/3 1/2
on sait construire un arbre pondéré puis calculer A B A
en utilisant la loi des probabilités totales : 1/2
1/3 C
1
C A

Cependant, l’arbre pondéré n’est pas adapté pour appréhender l’évolution du système. Pour parvenir à établir la
loi de Xn à tout rang n, on va préférer construire un graphe probabiliste et sa matrice de transition P :
B

1/2 1/3 1/2

1
1/3 C
A
1/3 SUITES DE MATRICES 16
DÉFINITION 43.

* On appelle états les valeurs x0 , x1 , … , xn prises par Xn successivement à chaque étape.

** On appelle distribution initiale du système la loi de probabilité de X0.

*** On appelle distribution après n transitions la loi de probabilité de Xn.

**** On appelle probabilité de transition de l’état xk à xk+1,


la probabilité conditionnelle .

***** On appelle chaîne de Markov une suite de variables aléatoires (Xn) dont la probabilité de transition
d’un état à l’autre ne dépend pas de n.

Dans l’exemple page précédente :

* L’état initial de Xn est x0 = A. Puis, , xk ∈ {A;B;C}.

** La distribution initiale du système est : x0 A B C


p(X0= x0) 1 0 0
Notation matricielle : π0 = (1 0 0)

*** La distribution après n transitions est : xn A B C


p(Xn= xn) p1 p2 p3
Notation matricielle : πn = (p1 p2 p3)

**** La probabilité de transition de x0 = A à x1 = B est :

La probabilité de transition de x1 = A à x2 = B est :

De même : ,

***** La suite (Xn) est une suite de Markov. En effet, la matrice de transition P de son graphe qui regroupe
les probabilités de transition d’un état à l’autre ne comporte aucun coefficient dépendant de n.

Remarque :
La suite de Markov de l’exemple est dite à 3 états parce que l’ensemble des états est E = {A,B,C}.

THÉORÈME 29.

* La matrice de transition d’une chaîne de Markov est de la forme P = (pi,j) avec pi,j ∈ .

** À chaque ligne de la matrice de transition d’une chaîne de Markov, la somme des coefficients est 1.

0,2
S1

0,8
0,3 1
S2
S3 0,7

SUITES DE MATRICES 17
2.2 ÉVOLUTION D’UNE CHAÎNE DE MARKOV

THÉORÈME 30.

Soit (Xn) une suite de Markov de matrice de transition P et (πn) la suite de matrices lignes décrivant la loi de
distribution de (Xn). Alors,
(πn) est une suite géométrique de matrice de transition P :

* n ∈N : πn = π0 × Pn.

** n ∈N : πn+1 = πn × P.

Remarque :
(πn) étant une suite de matrices lignes, il est nécessaire d’effectuer par la droite la multiplication avec la matrice
de transition.

THÉORÈME 31.

Soit (Xn) une suite de Markov de matrice de transition P.

S’il existe au-moins un entier n tel que Pn ne comporte aucun coefficient égal à 0 alors (πn) converge vers la
matrice ligne π vérifiant : π = π × P.
On nomme distribution invariante cette limite π.

Rappel de l’exemple page précédente :


Selon le graphe probabiliste orienté, on construit la matrice de transition P qui comporte des zéros.

1/2 1/3 1/2

1
1/3 C
A
1/3

Cependant, le calcul montre que P 2 n’en comporte pas :

Cela signifie qu’il est possible de passer de n’importe quel état à n’importe quel autre en 2 étapes.
Alors, la suite converge vers (πn) converge vers la matrice ligne π vérifiant : π = π × P.
On résout :

(x y z) = (x y z) × Traduction en système : Résolution :

De plus, la somme des coefficients égale 1 ! Donc : . Ainsi : D’où : π =

Interprétation :
le temps avançant, le robot tendra à se diriger 6 fois sur 11 vers A, 2 fois sur 11 vers B et 3 fois sur 11 vers C. 


SUITES DE MATRICES 18
DÉCOUVERTE DES NOMBRES COMPLEXES
1. INTRODUCTION

1.1 APERÇU HISTORIQUE D’UNE LENTE CONSTRUCTION

En 1543, Cardan (1501–1576, italien), publie les travaux de Tartaglia (1500–1557, italien), et introduit des racines
carrées de nombres négatifs dans le but de trouver des racines à tous les polynômes. Bombelli (1526–1572, italien),
reprend les travaux de Cardan sur les racines réelles d'une équation du type x3 + px = q et, en partant de
l’équation x3 – 15x = 4, il montre l’égalité ci-dessous :

4 = 3 2 + - 121 + 3 - 2 + - 121

Un nombre réel peut donc être représenté par l’intermédiaire d’opérations sur des nombres que Descartes (1596–
1650, français), qualifie d’imaginaires en 1637.
Par la suite, les mathématiciens réalisent que, dans de nombreux problèmes, ces nombres de nature mystérieuse,
permettent, de façon plus simple et plus rapide, de parvenir aux mêmes résultats que des méthodes n’employant
que les nombres réels !

Dès 1629, A. Girard (1595-1632, français) pressent que toute polynôme de degré n possède n racines réelles ou
imaginaires, ce qui revient à pressentir que les nombres imaginaires sont le cadre idéal pour résoudre les équations
polynômiales. Par exemple :

x2 + 1 n’admet aucune racine dans R mais on en admet deux dans l’ensemble des nombre imaginaires.

À la fin du XVIIIème siècle, les nombres imaginaires sont d’usage courant mais leur existence mathématique n’est
pas établie. Ce n’est qu’en 1843 qu’Hamilton (1805–1865, irlandais), invente le cadre théorique qui permet de
comprendre leur réalité mathématique. Cette formalisation algébrique permet alors le prodigieux essor de la théorie
des fonctions d’une variable complexe et le début de l’analyse moderne enseignée aujourd’hui.

1.2 DE L’INVENTION À LA THÉORISATION

Notre bon sens nous laisse sceptique face à cet artifice de l’esprit des mathématiciens : des racines carrées de
nombres négatifs ! Si eux le font, pourquoi pas nous ? C’est que, de notre place, nous pourrions avoir l’illusion que
les mathématiques s’apprennent comme une science où tout est parfaitement défini. Or, ce n’est pas la réalité.
Aujourd’hui, plus que jamais, on continue d’inventer des mathématiques (il n’y a jamais eu autant de théorèmes
inventés qu’au XXème siècle, jamais eu autant de chercheurs qu’aujourd’hui et nos sociétés technologiques sont
entièrement dépendantes des mathématiques). Rappelons que le dernier homme a avoir maîtrisé toutes les
mathématiques de son temps était Poincaré (1854–1912, français) !

Chronologiquement, l’invention précède la théorisation. Par exemple, pour les nombres complexes, la théorie qui
légitime leur existence est construite trois siècles après leur apparition dans les écrits mathématiques. Elle
nécessite de classer les nombres dans des ensembles (N, Z, D, Q et R) et de les doter de structures. C’est le but de
la théorie des ensembles (1ère année universitaire). Cette théorie permet de bien comprendre la construction de C,
l’ensemble des nombres qualifiés de complexes par Gauss (1777–1855, allemand), dès 1831. En faire une
présentation sommaire permet de réaliser que les nombres complexes ne sont pas artificiels. De plus, en
manipulant ces nombres, on constate très vite leur utilité aussi bien en mathématiques qu’en physique. C’est le
but de notre chapitre.

2. UNE CONSTRUCTION DE L’ENSEMBLE DES NOMBRES COMPLEXES

2.1 REMARQUE PRÉLIMINAIRE

Il existe plusieurs manières de définir l’ensemble des nombres complexes. Celle qui est présentée ici se base sur la
bijection associant un point M du plan et son couple de coordonnées (x,y) : à un point M, on associe un unique
couple de réels (x,y) appelé coordonnées de M et réciproquement.

DÉCOUVERTE DES NOMBRES COMPLEXES 19


2.2 DEUX NOUVELLES OPÉRATIONS SUR LES NOMBRES

On sait que la notion d’opération dépasse le cadre des opérations sur les nombres réels.

Par exemple, on connaît deux opérations (internes) sur les fonctions :


L’opération addition notée ⊕ : si f et g sont deux fonctions alors
f ⊕ g est une fonction définie par : (f ⊕ g)(x) = f(x) + g(x)
L’opération multiplication notée ⊕ : si f et g sont deux fonctions alors
f ⊗ g est une fonction définie par : (f ⊗ g)(x) = f(x) × g(x)

On connaît aussi une opération (externe) sur les vecteurs :


L’opération produit scalaire notée . : si et sont deux vecteurs non-nuls alors
est un réel défini par :

On définit à présent deux opérations sur R2 (ou R × R) l’ensemble des couples de réels (x,y) :
L’opération addition notée + : si (x,y) et (x’,y’) sont deux couples alors
(x,y) + (x’,y’) est un couple défini par : (x,y) + (x’,y’) = (x + x’ , y + y’)
L’opération multiplication notée × : si (x,y) et (x’,y’) sont deux couples alors
(x,y) × (x’,y’) est un couple défini par : (x,y) × (x’,y’) = (x × x’– y × y’ , x × y’ + x’ × y)

2.3 NOTATIONS FONDAMENTALES

* Notation des couples (x,0)


À tout réel x correspond un unique couple (x,0) et, réciproquement, ce qui justifie la notation suivante :

On note x tout couple de la forme (x,0).


Conséquences :
(1,0) est noté 1, (–1,0) est noté –1.
Observer que (x,0) + (0,0) = (0,0) + (x,0) = (x,0). Nouvelle notation : x + 0 = 0 + x = x
Observer que (x,0) + (–x,0) = (0,0). Nouvelle notation : x + (–x) = 0
Observer que (x,0) × (1,0) = (1,0) × (x,0) = (x,0). Nouvelle notation : x × 1 = 1 × x = x
Observer que (x,0) × ( ,0) = (1,0). Nouvelle notation : x × =1

** Notation des couples (0,y)


Observer que (0,1) × (y,0) = (0,y). Ainsi (0,1) × y = (0,y).
Une notation simple de (0,1) donnerait donc une notation simple de (0,y). Euler a fixé cette notation en 1777 :

On note i le couple (0,1).


Conséquence :
Tout couple (0,y) est noté iy.

*** Notation des couples (x,y)


Observer que (x,0) + (0,y) = (x,y)
Une notation simple de (x,y) donnerait une notation simple de l’opération x + iy. On a fixé la notation suivante :

On note z tout couple (x,y).


Conséquence :
Pour tout couple (x,y), on a : z = x + iy

**** Une racine de x2 + 1 dans C


Dans l’écriture x + iy , x est un réel représentant (x,0) et iy une contraction de i × y représentant (0,1) × (y,0).
Observer que : (0,1) × (0,1) = (–1,0). Ce calcul se note : i × i = –1. On décide de noter z2 le produit z × z.
Ainsi i × i = –1 s’écrit i 2 = –1 ou i 2 + 1 = 0. Donc :

Si x ∈ C, i est une racine du polynôme x 2 + 1.



DÉCOUVERTE DES NOMBRES COMPLEXES 20
3. PROPRIÉTÉS ALGÉBRIQUES DES NOMBRES COMPLEXES

3.1 DÉFINITION DES NOMBRES COMPLEXES

DÉFINITION 26. Sur R2, on définit deux opérations notées + et × :


" (x,y) et (x’,y’) ∈ R2 : (x,y) + (x’,y’) = (x + x’ , y + y’)
(x,y) × (x’,y’) = (x × x’– y × y’ , x × y’ + x’ × y)

On note x tout couple (x,0), i le couple (0,1) et z tout couple (x,y). Ainsi : z = x + iy.
z est nommé nombre complexe, x + iy est nommée forme algébrique de z.
x est nommé partie réelle de z (notée Re(z)) et y est nommé partie imaginaire (notée Im(z)).

Note :
Tous les nombres complexes z forment un ensemble noté C.
À un complexe z on associe un unique couple (x,y) et réciproquement. Ainsi, C est identifiable à R2.

3.2 OPÉRATIONS SOUSTRACTION ET DIVISION

DÉFINITION 27. On nomme opposé de z , le nombre y tel que z + y = 0. Notation –z.


On nomme inverse de z , le nombre y tel que z × y = 1. Notation .

Sur C, on définit deux opération notées – et ÷ :


" z1 , z2 ∈ C : z1 – z2 = z1 + ( – z2 )
z1 ÷ z2 = z1 ×

On nomme soustraction l’opération – et division l’opération ÷.

3.3 RÈGLES OPÉRATOIRES DE BASE

THÉORÈME 32. Soit z, z’ ∈ C de formes algébriques x + iy et x’ + iy’.

(a) nullité : z=0 x=y=0

(b) égalité : z = z’ x = x’ et y = y’
(c) opérations : z + z’ = (x + x’) + i(y + y’) z × z’ = (xx’ – yy’) + i(xy’ + x’y)
(d) commutativité : z + z’ = z’ + z z × z’ = z’ × z
(e) distributivité : z(z’ + z’’) = zz’ + zz’’ = (z’ + z’’)z

Note :

* + et × suivant les mêmes règles opératoires dans C que dans R, on ne distinguera plus + de + ni × de ×.
De même, on ne distinguera plus – de - ni ÷ de ÷.

** Dans z = x + iy, x ∈ R. Par contre, si on pose x = a + ib avec (a;b) ∈ R2 alors x ∈ C.

*** " x, y ∈ R : x + iy = 0 x = 0 et y = 0.

**** " x, y ∈ C : x + iy = 0 x = 0 et y = 0.

DÉCOUVERTE DES NOMBRES COMPLEXES 21


3.4 RÈGLES DE CALCUL DES PUISSANCES

THÉORÈME 33.

* Définition des puissances : " z ∈ C, " n ∈ N* : zn = (Note : z 0 = 1)

"z ∈ C*, " n ∈ Z:

** Règles sur les puissances : " z, z1, z2 ∈ C*, " n, p ∈ Z:

*** Identités remarquables : " z1, z2 ∈ C: " a, b ∈ R:


(z1 + z2)2 = z12 + 2z1z2 + z22 (a + ib)2 = a2 – b2 + 2ab i
(z1 – z2)2 = z12 – 2z1z2 + z22 (a – ib)2 = a2 – b2 – 2ab i
(z1 + z2)(z1 – z2) = z12 – z22 (a + ib)(a– ib) = a2 + b2

**** Factorisations : " z, z1, z2 ∈ C, " n ∈ N*:


z1n – z2n = (z1 – z2) (z1n-1 + z1n-2z2 + ....+ z1z2n-2 + z2n-1)
zn – 1 = (z – 1)(zn-1 + zn-2 + ....+ z + 1)

3.5 ÉQUATION DU SECOND DEGRÉ À COEFFICIENTS RÉELS

THÉORÈME 34 (THÉORÈME DU PRODUIT NUL).

Si z, z’ ∈ C alors : zz’ = 0 z = 0 ou z’ = 0

THÉORÈME 35.

Si a, b, c ∈ R et x ∈ C alors ax2 + bx + c est un trinôme complexe du second degré à coefficients réels.


On appelle discriminant de ax2 + bx + c le nombre Δ = b2 – 4ac.

Si Δ > 0 alors ax2 + bx + c = 0 admet deux solutions réelles : -b - ∆ -b + ∆


et
2a 2a
-b
Si Δ = 0 alors ax2 + bx + c = 0 admet une solution réelle :
2a

-b - i ∆ -b + i ∆
Si Δ < 0 alors ax2 + bx + c = 0 admet deux solutions complexes : et
2a 2a

Remarque :
Dans C, les solutions de x 2 + 1 = 0 sont i et – i.


DÉCOUVERTE DES NOMBRES COMPLEXES 22


4. NOTIONS-OUTILS POUR INTERPRÉTER GÉOMÉTRIQUEMENT LES COMPLEXES

Wessel (1745-1818, norvégien) est le premier à présenter un article sur l’interprétation géométrique des nombres
complexes mais c’est Argand (1768-1822, français) qui parvint à l’interprétation de l’ensemble des nombres
complexes comme une extension à deux dimensions des nombres réels.
Pour cela, il définit quatre notions fondamentales :
l’affixe, le conjugué, le module et l’argument.
Grace à elles, il découvre alors deux autres écritures des complexes :
la forme trigonométrique et la forme exponentielle.

4.1 AFFIXE D’UN POINT

DÉFINITION 28. Soit un repère orthonormal du plan géométrique.

Au complexe z, on associe le point M(Re(z) ; Im(z)). On dit que M est l'image de z , on note M(z).
Au point M(a;b), on associe le complexe z = a + ib. On dit que z est l'affixe de M , on note zM.

Note :
* Les images des réels sont les points de l'axe des abscisses : on le nomme axe des réels.
** Les images des imaginaires purs sont les points de l'axe des ordonnées : on le nomme axe des imaginaires purs.

DÉFINITION 29. Soit une base du plan vectoriel.

Au complexe z , on associe le vecteur (Re(z) ; Im(z)). On dit que est l'image de z, on note (z).

Au vecteur (a;b), on associe le complexe z = a + ib. On dit que z est l'affixe de , on le note .

THÉORÈME 36. Si , sont deux vecteurs, A et B deux points et k un réel alors :

* égalité : zA = zB A=B

** linéarité :

*** lien vecteur-points :


zA + zB
**** milieu : I milieu de [AB] zI =
2

4.2 CONJUGUÉ D’UN NOMBRE COMPLEXE

DÉFINITION 30.

Si z = a + ib ∈ C alors le nombre a – ib est nommé conjugué de z. On note : = a – ib

THÉORÈME 37. Si z, z’ ∈ C et M(z), M’(z’) sont leurs images alors :

* M’ = s(O; e1) (M) zM’ = . M’ = s(O; e2) (M) zM’’ = – .

** z ∈ R z= z ∈ iR z+ =0

*** z+ = 2 Re(z) z– = 2i × Im(z) z× = a2 + b2.

****

**** "n ∈ Z:

U Z= U Z=
z z 1 1
z 

z' z' z

DÉCOUVERTE DES NOMBRES COMPLEXES 23


4.3 MODULE D’UN NOMBRE COMPLEXE

DÉFINITION 31.

Si z = a + ib alors le nombre a 2 + b 2 est appelé module de z. On note : = a2 + b2

THÉORÈME 38. Si M(z), M’(z’) sont deux points dans orthonormé alors :

* = OM 0 = AB (avec A(zA) et B(zB))

** z=0 =0 -z = z

*** z = zz

z z 1 1
**** = z
= (avec n ∈ Z)
z' z' z

4.4 CONGRUENCE

DÉFINITION 32. Si a, b, n ∈ R alors : a et b sont congrus modulo n $k ∈ Z, a – b = kn. Notation : a / b (n)

THÉORÈME 39. Si a et b ∈ R alors : * a / b (π) a / b (2π) ou a / π + b (2π)

** a / b (2π) 2a / 2b (2π) ( réciproque fausse)

*** a / b (π) 2a / 2b (2π)

4.5 ARGUMENT D’UN NOMBRE COMPLEXE

DÉFINITION 33. Si M(z) ≠ O(0) dans orthonormé alors :

Toute mesure de l’angle est nommée argument de z. On note : arg(z) / (2π)

Note :
* Si z = 0 , l’angle n’est pas défini donc 0 n’a pas d’argument.
** L’angle possède une infinité de mesures donc z ≠ 0 possède une infinité d’arguments.

THÉORÈME 40. Si z, z’ ∈ C* alors :

* z ∈ R*. arg(z) / 0 (π) z ∈ iR* arg(z) / (π)

** z ∈ R*+ arg(z) / 0 (2π) z ∈ R*– arg(z) / π (2π)

*** arg( ) / – arg(z) (2π) arg(–z) / π + arg(z) (2π)

**** arg(zz’) / arg(z) + arg(z’) (2π) arg(zn) / n arg(z) (2π)

***** arg U Z / arg R z W - arg R z' W R 2π W arg U Z / - arg R z W R 2π W


z 1
z' z

DÉCOUVERTE DES NOMBRES COMPLEXES 24


5. INTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE DES COMPLEXES

5.1 FORMULE DE MOIVRE

THÉORÈME 41 (formule de Moivre (1667-1754, français)).

Si z, z’ ∈ C*, θ ∈ R et n ∈ Z alors :

(cosθ + i sinθ)n = (cosnθ + i sinnθ)

(cosθ – i sinθ)n = (cosnθ – i sinnθ)

5.2 COORDONNÉES POLAIRES (indépendantes des complexes)

DÉFINITION 34. Si M(a,b) ≠ O(0,0) dans orthonormé alors :

* OM est nommé rayon polaire r.


** La mesure principale θ de l’angle est nommé angle polaire.
*** Le couple (r,θ) est nommé couple de coordonnées polaires de M.

b M

O a

THÉORÈME 42. Si M ≠ O dans orthonormé alors :

* Si M(r,θ) alors les coordonnées cartésiennes (a,b) de M vérifient :

Z
] r = a2 + b2
]
** Si M(a,b) alors les coordonnées polaires (r,θ) de M vérifient : [ a b
]] cos i = r ; sin i = r
\

5.3 FORME TRIGONOMÉTRIQUE

DÉFINITION 35. Dans orthonormal,

si (a,b) sont les coordonnées cartésiennes et (r,θ) les coordonnées polaires de M(z) alors :

a + ib est la forme algébrique de z et r (cosθ + i sinθ) est la forme trigonométrique de z.

On retient : z = a + ib = r (cosθ + i sinθ) = r [cos(arg(z)) + i sin(arg(z))]

Note :

z = z’ z = z' et arg R z W / arg R z' W R 2π W

DÉCOUVERTE DES NOMBRES COMPLEXES 25


5.4 FORME EXPONENTIELLE D’UN NOMBRE COMPLEXE

Étudions la fonction ϕ : R $ C

θ ϕ(θ) = cosθ + i sinθ

Calcul :
" θ, θ’ ∈ R : ϕ(θ + θ’) = cos(θ + θ’) + i sin(θ + θ’) = cosθ cosθ’ – sinθ sinθ’ + i [sinθ cosθ’ + cosθ sinθ’]

D’autre part :
ϕ(θ) ϕ(θ’) = [cosθ + i sinθ] [cosθ’ + i sinθ’] = cosθ cosθ’ – sinθ sinθ’ + i [sinθ cosθ’ + cosθ sinθ’].

Ainsi, la fonction ϕ vérifie ϕ(θ + θ’) = ϕ(θ) ϕ(θ’).

Or, f(x + y) = f(x) f(y) est la relation fonctionnelle caractéristique de la fonction exponentielle.

Aussi, comme la fonction ϕ vérifie ϕ(θ + θ’) = ϕ(θ) ϕ(θ’), elle sera appelée fonction exponentielle complexe.

Par analogie avec la fonction exponentielle, on note ϕ(θ) = eiθ.

DÉFINITION 36. Si z = r(cosθ + i sinθ) alors, on pose : eiθ = cosθ + i sinθ. On obtient : z = reiθ
Cette forme est nommée forme exponentielle de z.

THÉORÈME 43. Soit θ, θ’ ∈ R. Soit k ∈ Z.

* e i^θ + 2kπh = e iθ arg(eiθ) / θ (2π) e iθ = e iθ' θ / θ’ (2π)

** e iθ = e -iθ e iθ = 1

iθ n
*** e iθ e iθ' = e i^θ + θ'h "n ∈
inθ
Z, ]e g = e (formule de Moivre)

e iθ 1
= e i θ - θ' d notamment iθ' = e -iθ' n
] g
****
e iθ' e

e ii + e -ii e ii - e -ii (formules d’Euler)



***** cos i = sin i =
2 2i

DÉCOUVERTE DES NOMBRES COMPLEXES 26


CONNAISSANCE ÉTENDUE DES NOMBRES COMPLEXES

1. …EN ALGÈBRE

1.1 RACINES D’UN POLYNÔME

DÉFINITION 37.
Si n ∈ N et a0, …, an ∈ R (an ≠ 0) alors la fonction suivante est nommée fonction polynôme de degré n à
coefficients réels : P: C C

z anzn + an-1zn-1 + an-2zn-2 + ....+ a2z2+ a1z1 + a0z0 =

Le nombre anzn + an-1zn-1 + an-2zn-2 + ....+ a2z2+ a1z + a0 est nommé polynôme de degré n à coefficients réels.

L’équation P(z) = 0 est nommée équation polynômiale de degré n.

Les solutions de l’équation polynômiale de degré n sont nommées racines du polynôme.

THÉORÈME 44.

Si P est un polynôme de degré n et si a est une racine de P alors P est factorisable par z - a.

Précisément : "z ∈ C, P(z) = (z - a) Q(z) avec Q un polynôme de degré n - 1.

THÉORÈME 45.

Si P(z) est un polynôme de degré n alors il admet au plus n racines distinctes.

Remarque :
Si on factorise P(z) en produit de facteurs de degré 1 alors P(z) admet exactement n racines mais il se peut que
certaines soient égales.

Par exemple, si P(z) = (z + 1)(z + 1)(z - 2)(z - 2)(z - 2) alors on dit que P(z) admet 5 racines mais seulement
2 racines distinctes : -1 est une racine double, 2 est une racine triple.

THÉORÈME 37 (formules de Viète (1540-1603, français)).

Si P est un polynôme de degré n alors : la somme de ses n racines est égale à .

le produit de ses racines est égal à .

1.2 BINÔME DE NEWTON

THÉORÈME 46 (binôme de Newton (1642-1727, anglais)).

/ U k Za k bn - k
n n
"n ∈ N, " a et b ∈ C: (a + b)n =
0

CONNAISSANCE ÉTENDUE DES NOMBRES COMPLEXES 27


2. …EN GÉOMÉTRIE

2.1 INÉGALITÉ TRIANGULAIRE

THÉORÈME 47. Si M(z), M’(z’) sont deux points dans orthonormé alors : z + z' G z + z'

2.2 INTERPRÉTATION GÉOMÉTRIQUE DE .

THÉORÈME 48. Si A(zA), B(zB), C(zC) et D(zD) dans orthonormal alors :

* / arg(zB – zA) (2π)

** S AB ; CD X / arg U
zD - zC
Z R 2π W
zB - zA

*** A, B et C sont alignés arg U


zC - zA
Z / 0 RπW
zB - zA

**** (AB) et (AC) sont perpendiculaires arg U


zC - zA
Z / π RπW
zB - zA 2

2.3 RACINES N-IÈMES DE L’UNITÉ.

DÉFINITION 38.

* On note U l’ensemble des nombres complexes de module 1 : z ∈ U =1

** "n ∈ N, on nomme racine n-ième de l’unité tout nombre complexe z solution de l’équation zn = 1.

*** On note Un l’ensemble des racines n-ièmes de l’unité : z ∈ Un zn = 1

Exemples :

U1 = {1}, U2 = {1 ; -1}, U3 = {1 ; j ; j 2}, U4 = {1 ; -1 ; i ;-i}. (avec j = - )

THÉORÈME 49.

* Si z ∈ C alors : z ∈ Un z= avec k ∈

** Si n 3 alors l’ensemble des points M d’affixe z ∈ Un forme un polygone régulier à n côtés.

CONNAISSANCE ÉTENDUE DES NOMBRES COMPLEXES 28


Aube de l’humanité, le premier nombre inventé : 1
2000 ans avant J-C, selon les babyloniens,

il existe un rapport constant entre le périmètre d’un cercle et son diamètre, ils le notent : r

VIIème siècle après J-C, Brahmagupta définit le nombre qui représente le vide : 0

1728, Euler donne une notation au nombre exponentielle de 1 : e

1777, Euler donne une notation au couple de nombres (0,1) : i

...........

Selon la définition de l’exponentielle complexe :

e ir + 1 = 0

Place dans l’histoire des mathématiciens cités en Terminale


Euclide Al Kashi

-500 JC 500 1000 1500

Fermat Bezout Laplace


Cardan Briggs Descartes Bernouilli Koenig Gauss Fourier Hamilton Poincaré
Tartaglia Bürgi Wallis De Moivre Argand Riemann
Galilée Neper Viète Pascal Leibniz Lagrange Wessel Bienaymé Tchebychev
Markov
Bombelli Kepler Girard Newton Euler Ampère

1500 1600 1700 1800 1900

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