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Notes de cours: Introduction à l’arithmétique dans Z

Par Abdellah Lizdihar. lizdihar.cpge@gmail.com


Date de la dernière modification:

11 janvier 2024

Table des matières


1 Diviseurs et multiples d’un entier-Relation de divisibilité et d’association 2

2 Division euclidienne dans Z 3

3 Représentation des entiers dans une base 4

4 PGCD et PPCM de deux ou d’une famille finie d’entiers relatifs 5


4.1 PGCD et PPCM de deux entiers relatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
4.1.1 Définition et propriétés du PGCD et du PPCM de deux d’entiers relatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
4.1.2 Théorème de Bezout et algorithme d’Euclide pour deux entiers relatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
4.1.3 Une caractéristique fondamentale du PGCD et du PPCM de deux d’entiers relatifs . . . . . . . . . . . . . . . 8
4.2 PGCD et PPCM d’une famille finie d’entiers relatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
4.2.1 Définition et propriétés du PGCD et du PPCM d’une famille finie d’entiers relatifs . . . . . . . . . . . . . . . 9
4.2.2 Théorème de Bezout pour une famille finie d’entiers relatifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
4.2.3 Une caractéristique fondamentale du PGCD et du PPCM d’une famille finie d’entiers . . . . . . . . . . . . . 10
4.3 Entiers premiers entre eux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

5 Lemme d’Euclide et lemme de Gauss 11

6 Nombres premiers - Théorème fondamental de l’arithmétique 12


6.1 Définition et propriétés d’un nombre premier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
6.2 Théorème fondamental de l’arithmétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
6.3 Valuation p-adique d’un entier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
6.4 Expression du PGCD et du PPCM à l’aide du théorème fondamental de l’arithmétique . . . . . . . . . . . . . . . . 16

7 Congruence des entiers relatifs 17


7.1 Relation de congruence des entiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
7.2 Opérations sur les congruences des entiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
7.3 Inversion modulaire et équation de congruence linéaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
7.4 Le petit théorème de Fermat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

8 Annexe : Théorème des restes chinois - Indicateur et théorème d’Euler 19


8.1 Théorème des restes chinois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
8.2 Résolution des systèmes de congruence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
8.3 L’indicateur d’Euler et le théorème d’Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

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1 Diviseurs et multiples d’un entier-Relation de divisibilité et d’associa-


tion

Définition 1 (Divseur et multiple d’un entier)


Soit a et b deux entiers relatifs. On dit que a est un multiple de b dans Z s’il existe un entier q de Z tel que a = q × b . Dans
ce cas, on dit aussi que b est un diviseur de a dans Z ou que b divise a et on écrit b/a. Dans le cas contraire, on écrit b ̸ | a.

Remarque 1 et notations
— L’ensemble {x ∈ Z/x/a }= {x ∈ Z/∃q ∈ Z : a = qx } de tous les diviseurs de a dans Z se note par D(a).
— L’ensemble {x ∈ Z/a/x }= {x ∈ Z/∃q ∈ Z : x = qa }= {qa/q ∈ Z } de tous les multiples de a dans Z se note par
M(a). Cette notation coı̈ncide avec la notation naturelle Za ou aZ.
— D(0) = Z, M(0) = {0}, D(1) = {−1, 1}, M(1) = Z et ∀a ∈ Z : D(−a) = D(a) et M(−a) = M(a).
— Pour tout a ∈ Z∗ , D(a) et M(a) sont des parties symétriques par rapport à zéro. De plus, on a :
D(a) ⊂ J−|a|, |a|K \ {0} et M(a) ⊂K − ∞, −|a|K ∪ {0} ∪ J|a|, +∞J. D(a) est donc finie et non vide.

Proposition 1 (Relation de divisibilité)


— La relation de divisibilité ”xRy ⇔ x/y” dans Z est une relation reflexive et transitive.
Sa restriction sur N est une relation d’ordre partielle.
— La relation d’association : ”xRy ⇔ (x/y et y/x)” dans Z est une relation d’équivalence.
Sa restriction sur N est la relation d’égalité. De plus, xRy ⇔ (x = y ou x = −y), pour tout (x, y) ∈ Z2 .

Preuve: Facile !

Proposition 2
— ∀(x, y) ∈ Z2 : x/y =⇒ (y = 0 ou |x| ⩽ |y|). Ou encore : ∀(x, y) ∈ Z × Z∗ : x/y =⇒ |x| ⩽ |y|.
En particulier, la relation d’ordre de division dans N∗ implique donc la relation d’ordre usuelle ⩽.
— La relation de divisibilité est stable par changement des signes. Autrement dit :
∀(x, y) ∈ Z2 , ∀(ε, δ) ∈ {−1, 1} : (εx)/(δy) ⇐⇒ |x|/|y|.
— La relation de divisibilité est stable par multiplication par scalairs. Autrement dit :
∀(x, y) ∈ Z2 , ∀λ ∈ Z : x/y =⇒ (λx)/(λy). L’implication réciproque est vraie lorsque λ ̸= 0.
— La relation de divisibilité est
 stable par transformation linéaire à droite. Autrement dit :
x/y 
— ∀(x, y, z) ∈ Z3 : =⇒ x/(y + z).
x/z 
— ∀(x, y) ∈ Z2 , ∀λ ∈ Z : x/y =⇒ x/(λy). 
x/y 
— ∀(x, y, z) ∈ Z3 , ∀(α, β) ∈ Z2 : =⇒ x/(αy + βz).
x/z 
— La relation de divisibilitéest compatible avec la multiplication des entiers. Autrement dit :
x/y 
∀(x, y, z, t) ∈ Z4 : =⇒ (xz)/(yt).
z/t 

Preuve: Facile !

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2 Division euclidienne dans Z

Théorème 1 et définition( de la division euclidienne) 


 (i) a = qb + r ;
Pour tout (a, b) ∈ Z × N∗ , il existe un unique couple d’entiers relatifs (q, r) tel que :
 (ii) r ∈ J0, bJ

a b
L’entier q s’appelle le quotient de la division euclidienne de a sur b et l’entier r s’appelle le reste de cette division.
r q

Preuve du théorème:
Preuve de l’unicité: On suppose qu’ils existent deux couples (q, r) et (p, s) qui vérifient à la fois les deux conditions de la division
euclidienne de a sur b.
Alors qb + r = pb + s et par suite (q − p)b = s − r.
Aprèes encadrer la différence s − r(puisque 0 ⩽ r < b et 0 ⩽ s < b), on déduit que −b < (q − p)b < b.
Avec le fait que b > 0, on trouve que −1 < q − p < 1.
Et puisque q − p ∈ Z, alors q − p = 0 et par suite que s − r = 0. Bref : (q, r) = (p, s).
Preuve de l’existance: Le cas où a < 0 peut se déduire du cas où a ⩾ 0.
En effet : Supposons (provisoirement) que le théorème est démontré pour tout a ⩾ 0. 
 −a = qb + r ;
Si a < 0, alors on peut appliquer le théorème à −a > 0 : il existe (q, r) ∈ Z2 tel que :
 r ∈ J0, bJ

Donc : a = −qb − r = (−q − 1)b + (b − r).



 (−q, 0), si r = 0
On pose (q ′ , r′ ) = de sorte que (q ′ , r′ ) ∈ Z × J0, bJ(à vérifier !) et a = q ′ b + r′ .
 (−q − 1, b − r), sinon
Maintenant on suppose que a ⩾ 0 :
Deux techniques pour montrer l’existance de (q, r) : Une par récurrence transfinie ou forte avec distinction des cas et l’autre en considérant
le maximum d’une partie non vide de Z majorée dans R.
1ière téchnique :
• Initialisation : Pour le cas a = 0, on prend (q, r) = (0, 0).
• Héridité : Soit a > 0 et supposons que la propriété est vraie pour tout a′ ∈ J0, aJ.

▶ Si 0 ⩽ a < b, on prend (q, r) = (0, a).

▶ Si non : a ⩾ b, on pose a′ = a − b qui appartient donc à ∈ J0, aJ(à vérifier !). On applique donc l’hypothèse d’héridité à a′ :
∃(q, r) ∈ Z × J0, bJ: a′ = qb + r. Donc a = (q + 1)b + r et le couple (q + 1, r) convient.

2ième téchnique :
n o r az a
On pose A = t ∈ N/tb ⩽ a = 0, qu’est une partie non vide Z(voir 0 ∈ A) et majorée(et même finie) dans R(voir que en est
b b
un majorant). Donc A admat un maximum noté q.
Il suffit donc de vérifier que qb ⩽ a < (q + 1)b et poser ensuite r = a − qb.

Remarque 2
— Sous les notations du théorème, le quotient q est de même signe large que a (càd q ⩾ 0 ⇔ a ⩾ 0 et q ⩽ 0 ⇔ a ⩽ 0
ou encore : toujours aq ⩾ 0). On a aussi q = 0 ⇔ a ∈ J0, bJ et q > 0 ⇒ a > 0 et q < 0 ⇒ a < 0.
hai hai
— Avec la partie entère, on peut toujours écrire le quotient q et le reste r de a sur b : q = et r = a − b. Ceci
b b
nous donne une idée pour autre preuve de ce théorème.

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Théorème 2 (Autres versions de la division euclidienne) 


 (i) a = qb + r ;
— Pour tout (a, b) ∈ Z × Z∗ , il existe un unique couple d’entiers relatifs (q, r) tel que :
 (ii) r ∈ J0, |b|J

 (i) a = qb + r ;
— Pour tout (a, b) ∈ Z × N∗ , il existe un unique couple d’entiers relatifs (q, r) tel que :
 (ii) r ∈ −b , b
y y
2 2

 (i) a = qb + r ;
— Pour tout (a, b) ∈ Z × Z∗ , il existe un unique couple d’entiers relatifs (q, r) tel que : z z
 (ii) r ∈ −|b| , |b|
2 2

 (i) a = qb + r ;
— Pour tout (a, b) ∈ Z × Z∗ , il existe un unique couple d’entiers relatifs (q, r) tel que : ,
 (ii) r ∈ I
où I est un intervalle discret, qui contient exactement |b| éléments et fixé au départ.

Preuve: Pour les trois première versions, on peut se ramener au théorème précédent et en distinguant des cas. Pour la dernière version,
il suffit de remarquer qu’un tel intervalle est le translaté de J0, bJ= J0, b − 1K par un certain entier t, puis appliquer le théorème précédent
à a − t.

Proposition 3
On adopte une certaine version de division euclidienne. Pour qu’un entier relatif non nul b divise un entier relatif a, il faut
et il suffit que le reste de la division euclidienne de a sur |b|(ou sur b) pour une certaine version de division euclidienne soit
nul.

Preuve: Facile !

Définition 2 (Division à restes centrés) { { { {


−b b −|b| |b|
La division qui impose à que le reste r soit dans , ou en général dans , s’appelle la division à restes
2 2 2 2
centrés.

3 Représentation des entiers dans une base

Théorème 3
On fixe un entier b ⩾ 2. Pour tout entier n ∈ N∗ , il existe un unique p ∈ N et une unique (p + 1)-liste (a0 , . . . , ap ) d’entiers
p
X
de J0, bJ tels que n = ai bi et ap ̸= 0.
i=0

Définition 3
Sous les notations de ce théorème, On écrit n = (ap ap−1 . . . a1 a0 )b ou n = ap ap−1 . . . a1 a0 b et on l’appelle l’écriture(ou la
représentation) de n dans la base b. Pour chaque i ∈ J0, pK, ai s’appelle le iième chiffre de n dans la base b.

Remarque 3
p
X
— Pour l’entier n = 0, avec tout entier p ⩾ 0, on peut écrire n = 0 × bi . Donc l’entier nul peut se réprésenté
i=0
dans une base b par toutes les listes nulles de longueurs quelconque p + 1.
— Si n ∈ N∗ et p est l’entier indiqué dans le théorème ci-dessus, alors p + 1 n’est que le nombre de chiffres dans la
représentation de n dans la base b.

Preuve du théorème:
− Pour l’unicité, faire une absurde, et considérer le maximum des indices qui réalise la différence(Analogie au degré d’un polynôme)...etc.
− La preuve de l’existence qu’on va proposer fournit en même temps un algorithme pour calculer explicitement l’entier p et les chiffres
a0 , . . . , ap .

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Proposition 4 (Algorithme de représentation d’un entier naturel dans une base)


On fixe un entier b ⩾ 2 et soit n ∈ N∗ . De manière récurrente, on définit les suites (ak )k⩾0 et (qk )k⩾0 en posant :
i) a0 = Reste(n, b) et q0 = Quotient(n, b) (selon la version du théorème 1).
ii) Pour tout k ⩾ 0, ak+1 = Reste (qk , b) et qk+1 = Quotient (qk , b).
Alors on aura :
k
X
1. ∀k ∈ N : n = qk bk+1 + ai bi .
i=0
2. Il existe un rang m ⩾ 0 tel que qm = 0.
p
X
3. Si on pose p = min ({k ∈ N/qk = 0})(qu’est donc bien défini), alors n = ai bi et ap ̸= 0.
i=0

Preuve:
− Pour 1., faire une récurence !
 k+1
− Pour 2., Par absure, l’ensemble infinie b /k ∈ N (pourquoi ? considérer une injection strictement croissante) va être inclu dans
l’ensemble fini(théorème 12) J1, nK !

Algorithme 1 (Algorithme explicite de représentation d’un entier naturel dans une base)
On se donne une base b ⩾ 2 et un entier naturel n non nul. L’algorithme suivant fait sortir l’entier p et la p-liste
(a0 , . . . , ap ) selon les notations du théorème 3 précédent.

1. k ←− 0, a0 ←− Reste(n, b), q0 ←− Quotient(n, b) (selon la version du théorème 1).

2. Tant que qk ̸= 0 faire

i. ak+1 ←− Reste (qk , b), qk+1 ←− Quotient (qk , b).


ii. k ←− k + 1.

3. p ←− k.

Proposition 5
Soit b entier ⩾ 2 et n ∈ N∗ . L’entier p indiqué dans le théorème 3 ci-dessus, vérifie bp ⩽ n < bp+1 .
Par conséquent le nombre de chiffres dans la représentation de n dans la base b est p + 1 = [logb (n)] + 1.

Preuve: Facile en suivant un encadrement. On utilise l’inégalité ai ⩽ b − 1, plutôt que ai < b et le fait que ai ⩾ 0 pour tout i = 0 . . . p
et le fait que ap ̸= 0.

4 PGCD et PPCM de deux ou d’une famille finie d’entiers relatifs

4.1 PGCD et PPCM de deux entiers relatifs

4.1.1 Définition et propriétés du PGCD et du PPCM de deux d’entiers relatifs

Proposition 6 et définition(PGCD de deux entiers)


Soit (a, b) ∈ Z2 .
— Si (a, b) ̸= (0, 0), alors l’ensemble D(a) ∩ D(b) ∩ N∗ est une partie non vide et majorée de N∗ . L’entier naturel
max (D(a) ∩ D(b) ∩ N∗ ) admet bien un sens. Cet entier s’appelle le plus grand commun divieurs de a et b et se note
par PGCD(a, b) ou par a ∧ b.
— Lorsque (a, b) = (0, 0), on pose par convention PGCD(a, b) = 0.

Preuve: Facile !

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Proposition 7 et définition(PPCM de deux entiers)


Soit (a, b) ∈ Z2 .
— Si a ̸= 0 et b ̸= 0, alors l’ensemble M(a) ∩ M(b) ∩ N∗ est une partie non vide de N∗ . L’entier naturel
min (M(a) ∩ M(b) ∩ N∗ ) admet bien un sens. Cet entier s’appelle le plus petit commun multiplicateur de a et b
et se note par PPCM(a, b) ou par a ∨ b.
— Lorsque a = 0 ou b = 0, on pose par convention PPCM(a, b) = 0.

Preuve: Facile !

Proposition 8 (Une caractériqtique du PGCD et du PPCM de deux entiers)


— Soit (a, b) ∈ Z2tel que (a, b) ̸= (0, 0) et soit d ∈ N∗ . Alors on a l’équivalence :
 (i) d/a et d/b ;
d = a ∧ b ⇐⇒
 (ii) ∀k ∈ N∗ : (k/a et k/b) =⇒ k ⩽ d .
tel que a ̸= 0 et b ̸= 0 et soit m ∈ N∗ . Alors on a l’équivalence :
— Soit (a, b) ∈ Z2 
 (i) a/m et b/m ;
m = a ∨ b ⇐⇒
 (ii) ∀k ∈ N∗ : (a/k et b/k) =⇒ m ⩽ k .

Preuve: Imédiate en traduisant les caractéristiques du maximum et du minimum d’une partie de R.

Remarque 4
Pour tout a ∈ Z, on a : a ∧ 0 = |a| = 0 ∧ a a ∧ ±1 = 1 = ±1 ∧ a a∨0=0=0∨a a ∨ ±1 = |a| = ±1 ∨ a .
Voir que dans N, 0 et 1 sont respectivement élément neutre et absorbant pour la loi ∧ et sont respectivement élément
absorbant et neutre pour la loi ∨.

Proposition 9
— ∀(a, b) ∈ Z2 : a ∧ b = |a| ⇐⇒ a/b.
— ∀(a, b) ∈ Z2 : a ∨ b = |a| ⇐⇒ b/a.

Proposition 10
— Les lois ∧ et ∨ sont commutatives. Autrement dit, on a : ∀(a, b) ∈ Z2 : a ∧ b = b ∧ a et a ∨ b = b ∨ a.
— Les lois ∧ et ∨ ne dépondent pas des signes. Autrement dit, on a :
∀(a, b) ∈ Z2 , ∀(ε, δ) ∈ {−1, 1} : (εa) ∧ (δb) = |a| ∧ |b| et (εa) ∨ (δb) = |a| ∨ |b|.

Preuve: Facile : utiliser la définition du pgcd et du ppcm.

4.1.2 Théorème de Bezout et algorithme d’Euclide pour deux entiers relatifs

Théorème 4 (Théorème de Bezout pour deux entiers)


Soient a, b et d des éléments de Z. Alors on a : d = a ∧ b =⇒ ∃(u, v) ∈ Z2 : d = ua + vb.

Preuve: Le cas (a, b) = (0, 0) est trivial. Supposons que (a, b) ̸= (0, 0) et posons d = a ∧ b et A = { pa + qb / (p, q) ∈ Z2 } ∩ N∗ .
Poser (après justifier que cela est possible) δ = M in(A) et montrer que d = δ. Pour cela, vérifier que d/δ(ce qui donne d ⩽ δ). Pour
montrer que δ ⩽ d, il suffit de montrer que δ/a(considérer pour cela r le Reste(a, δ)) et δ/b(analogue) et utiliser une caractéristique du
pgcd(proposition 8) pour conclure.

Remarque 5
— Lorsqu’il existe (u, v) ∈ Z2 tel que d = ua + vb, alors on ne peut pas tirer que d = a ∧ b, mais plutôt, on peut
confirmer que (a ∧ b) /d. Bref : (a ∧ b)/d ⇐⇒ ∃(u, v) ∈ Z2 : d = ua + vb.

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— Le couple (u, v) vérifiant une relation de Bezout n’est pas unique. On peut voir que l’ensemble de tels couples pour
(a, b) ̸= (0, 0) est une droite discrète et contenant donc une infinité de couples(Voir TD).

Proposition 11 (Algorithme d’Euclide)


Soient a et b deux entiers relatifs. On contruit une suite finie (rk ) d’entiers à termes indexés de 0 vers un entier n ⩾ 1 de
la manière récurrente suivante :
On pose r0 = |a| et r1 = |b|.
On suppose que pour un ceratin k ⩾ 1, les termes r0 , . . . , rk sont construits. Alors, soit on arrête lorsque rk = 0, soit on
construit le terme rk+1 comme étant le reste de la division euclidienne de rk−1 sur rk . Autrement, dit :
— Si rk = 0, alors on arrête.
— Si rk ̸= 0, alors on pose rk+1 = Reste (rk−1 , rk ) (selon la version du théorème 1).
Ce processus va s’arrêter au premier rang n ⩾ 1, tel que rn = 0. De plus on aura :
PGCD(a, b) = r0 ∧ r1 = r1 ∧ r2 = · · · = rn−2 ∧ rn−1 = rn−1 ∧ rn = rn−1 .

Preuve: Se baser sur le lemme suivant dont la preuve est facile en utilisant la prposition 8.
Pour l’existence de n, on utilise le fait qu’une suite strictement décroissante d’entiers ne peut être à termes dans un intervalle borné(pourqoui ?).

Lemme 1 (Rôle du reste de la division euclidienne pour le PGCD)


— Le PGCD de deux entiers ne se change pas si on rajoute à l’un des opérant un multiple de l’autre.
Autrement dit : ∀(a, b) ∈ Z2 , ∀t, t′ ∈ Z : a ∧ (ta + b) = a ∧ b = (a + t′ b) ∧ b.
— En particulier, pour tout (a, b) ∈ Z × Z∗ et r est le reste de la division euclidienne de a sur b, alors a ∧ b = r ∧ b.

Algorithme 2 (Algorithme explicite d’Euclide)


Soient a et b deux entiers relatifs. L’algorithme suivant permet de calculer d = PGCD(a, b) :
1. r0 ←− |a|, r1 ←− |b|
2. Tant que r1 ̸= 0 faire
i. s ←− Reste(r0, r1)
ii. r0 ←− r1
iii. r1 ←− s
3. d ←− r0.

Proposition 12 (Algorithme d’Euclide étendu)


On considère les données et les notations de l’algorithme d’Euclide(proposition 11).
Notons de plus pour chaque k ∈ J1, nJ, qk+1 = Quotient (rk−1 , rk ) de sorte que :
∀k ∈ J1, nJ: rk−1 = qk+1 rk + rk+1 . On définit les deuxsuites finies :

 u = 1, u = 0;  v = 0, v = 1;
0 1 0 1
et
 uk+1 = uk−1 − qk+1 uk , pour k = 1, . . . , n − 1  vk+1 = vk−1 − qk+1 vk , pour k = 1, . . . , n − 1
On a les relations ”∀k ∈ J0, nK : uk |a| + vk |b| = rk ”. En particulier, (un−1 , vn−1 ) est un couple de coefficients de Bezout
pour le couple (|a|, |b|). Par conséquent, (Signe(a)un−1 , Signe(b)vn−1 ) est un couple de coefficients de Bezout pour le couple
(a, b).

Preuve: Se fait par récurrence double(ou forte) à intervalle borné.

Algorithme 3 (Algorithme explicite d’Euclide étendu)


Soient a et b deux entiers relatifs. L’algorithme suivant permet de calculer d = PGCD(a, b), ainsi qu’un couple (u, v) de
coefficients de Bezout :
1. r0 ←− |a|, r1 ←− |b|, u0 ←− 1, u1 ←− 0, v0 ←− 0, v1 ←− 1

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2. Tant que r1 ̸= 0 faire


i. s ←− Reste(r0, r1), q ←− Quotient(r0, r1), r0 ←− r1, r1 ←− s
ii. s ←− u0 − qu1, u0 ←− u1, u1 ←− s
iii. s ←− v0 − qv1, v0 ←− v1, v1 ←− s
3. d ←− r0, u ←− Signe(a)u0, v ←− Signe(b)v0.

4.1.3 Une caractéristique fondamentale du PGCD et du PPCM de deux d’entiers relatifs

Exercice 1 (Une caractéristique du PGCD et du PPCM de deux entiers)

1. Montrer que pour tout (a, b) ∈ Z2 , on a :

(a) D(a) ∩ D(b) = D(a ∧ b).Indication: Utiliser le théorème de Bezout.


(b) M(a) ∩ M(b) = M(a ∨ b).Indication: Utiliser la division euclidienne sur (a ∨ b).

2. En déduire les caractéristiques suivantes du PGCD et du PPCM de deux entiers.

Proposition 13 (Caractériqtique du PGCD et du PPCM de deux entiers à l’aide de la relation de divisibilité)


 (i) d/a et d/b ;
— Pour tout (a, b, d) ∈ Z × Z × N, on a l’équivalence : d = a ∧ b ⇐⇒
 (ii) ∀k ∈ Z : (k/a et k/b) =⇒ k/d .

 (i) a/m et b/m ;
— Pour tout (a, b, m) ∈ Z × Z × N, on a l’équivalence : m = a ∨ b ⇐⇒
 (ii) ∀k ∈ Z : (a/k et b/k) =⇒ m/k .

Preuve: Utiliser le théorème de Bezout ou l’exercice 1 ci-dessus !

Exercice 2 (Distributivité de × par rapport aux ∧ et ∨ - Relation entre PGCD et PPCM de deux entiers)

1. Montrer que ∀(a, b, λ) ∈ Z3 : (λa) ∧ (λb) = |λ|(a ∧ b). (En particulier, dans N, la loi × est distributive par rapport
à la loi ∧)

2. Montrer que ∀(a, b, λ) ∈ Z3 : (λa) ∨ (λb) = |λ|(a ∨ b). (En particulier, dans N, la loi × est distributive par rapport
à la loi ∨)

3. Montrer que pour tout (a, b) ∈ Z2 , on a : (a ∧ b)(a ∨ b) = |ab|.

Réponse:
− Pour 1., utiliser la proposition 13 et le théorème de Bezout.
− Pour 2., utiliser la proposition 13.(si (λa)/k et (λb)/k : ∃p, q ∈ Z, p(λa) = k = q(λb), considérer(si cas λ ̸= 0, M = pa = qb qu’est
multiple à la fois de a et de b . . . etc)
− Pour 3., traiter d’abord le cas(a = 0 ou b = 0). Supposer que a ̸= 0 et b ̸= 0. Après justifier que (a ∨ b) divise |ab|, considérer
l’entier t tel que t(a ∨ b) = |ab| et montrer en utilisant la proposition 13 que a ∧ b = t. (Vérifier que t/a et t/b. Si k/a et k/b :
∃p, q ∈ Z, a = pk et b = qk, considérer M = pqk qu’est multiple à la fois de a et de b . . . etc)

Remarque 6
A l’aide de la dernière relation de l’exercice et de l’algorithme d’Euclide, on peut calculer le ppcm de deux entiers.

Proposition 14

1. La relation de divisibilité est stable par rapport à chacune des lois ∧ et ∨. Autrement dit, on a :
∀(a, b, x) ∈ Z3 : a/b =⇒ (x ∧ a)/(x ∧ b) et (x ∨ a)/(x ∨ b).

2. Les lois ∧ et ∨ sont associatives. Autrement dit, on a :


∀(a, b, c) ∈ Z3 : a ∧ (b ∧ c) = (a ∧ b) ∧ c et a ∨ (b ∨ c) = (a ∨ b) ∨ c.

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Preuve: Dans tous les points, vous pouvez commencer par traiter les cas extrêmes et qui sont triviaux.
− Pour le premier point, utiliser la caractéristique fondamentale(proposition 13) du pgcd et du ppcm.
− Pour le deuxième point, utiliser l’exercice 1 ou la prposition 13.

4.2 PGCD et PPCM d’une famille finie d’entiers relatifs

4.2.1 Définition et propriétés du PGCD et du PPCM d’une famille finie d’entiers relatifs

Proposition 15 et définition(PGCD d’une famille finie d’entiers)


Soit (a1 , . . . , an ) ∈ Zn . !
n
\
— Si (a1 , . . . , an ) ̸= (0, . . . , 0), alors l’ensemble D (ai ) ∩ N∗ est une partie non vide et majorée de N∗ .
! ! i=1
\n

L’entier naturel max D (ai ) ∩ N admet bien un sens. Cet entier s’appelle le plus grand commun divieurs
i=1
n
^
des entiers a1 , . . . , an et se note par PGCD (a1 , . . . , an ) ou PGCD (ai ) ou a1 ∧ · · · ∧ an ou ai .
1⩽i⩽n
i=1
— Lorsque (a1 , . . . , an ) = (0, . . . , 0), on pose par convention PGCD (ai ) = 0.
1⩽i⩽n

Preuve: Facile, comme le cas du pgcd de deux entiers !

Proposition 16 et définition(PPCM d’une famille finie d’entiers)


Soit (a1 , . . . , an ) ∈ Zn . !
n
\
— Si a1 ̸= 0 et . . . et an ̸= 0, alors l’ensemble M (ai ) ∩ N∗ est une partie non vide de N∗ .
n
! ! i=1
\
L’entier naturel min M (ai ) ∩ N∗ admet bien un sens. Cet entier s’appelle le plus petit commun divieurs
i=1
n
_
des entiers a1 , . . . , an et se note par PPCM (a1 , . . . , an ) ou PPCM (ai ) ou a1 ∨ · · · ∨ an ou ai .
1⩽i⩽n
i=1
— Lorsque (a1 , . . . , an ) = (0, . . . , 0), on pose par convention PPCM (ai ) = 0.
1⩽i⩽n

Preuve: Facile, comme le cas du ppcm de deux entiers !

Proposition 17 (Une caractériqtique du PGCD et du PPCM de plusieurs entiers)


— Soit (a1 , . . . , an) ∈ Zn tel que (a1 , . . . , an ) ̸= (0, . . . , 0) et soit d ∈ N∗ . Alors on a l’équivalence :
n  (i) ∀i ∈ J1, nK : d/a ;
^ i
d= ai ⇐⇒
 (ii) ∀k ∈ N∗ : (∀i ∈ J1, nK : k/ai ) =⇒ k ⩽ d .
i=1
— Soit (a1 , . . . , an )∈ Zn tel que a1 ̸= 0 et . . . et an ̸= 0 et soit m ∈ N∗ . Alors on a l’équivalence :
n  (i) ∀i ∈ J1, nK : a /m ;
_ i
m= ai ⇐⇒
 (ii) ∀k ∈ N∗ : (∀i ∈ J1, nK : ai /k) =⇒ m ⩽ k .
i=1

Preuve: Facile en utilisant la caractéristique de maximum et du minimum d’une partie de R et les définitions ci-dessus du pgcd et du
ppcm de plusieurs entiers !

Exercice 3 (L’associativité est commode avec la définition du PGCD et PPCM de plusieurs entiers)
Soit (a, b, c) ∈ Z2 . En uttilisant l’execice 1 et la définition du PGCD et du PPCM de plusieurs entiers, montrer que
a ∧ (b ∧ c) = a ∧ b ∧ c = (a ∧ b) ∧ c et a ∨ (b ∨ c) = a ∨ b ∨ c = (a ∨ b) ∨ c.

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4.2.2 Théorème de Bezout pour une famille finie d’entiers relatifs

Théorème 5 (Théorème de Bezout pour plusieurs entiers)


n
^ n
X
Soient a1 , . . . , an et d des éléments de Z. Alors on a : d = ai =⇒ ∃ (u1 , . . . , un ) ∈ Zn : d = ui ai .
i=1 i=1

Preuve: Vous pouvez procéder par récurrence en utilisant l’associativité du PGCD et le théorème de Bezout pour deux entiers.

Remarque 7
Les points de la proposition 9, de la proposition 10, de la remarque 5, de l’exercice 1 et de l’exercice 2 peuvent s’étendre
de manière naturelle pour le pgcd et le ppcm d’une famille finie d’entiers relatifs (A faire ceci !).

4.2.3 Une caractéristique fondamentale du PGCD et du PPCM d’une famille finie d’entiers

Proposition 18 (Une caractériqtique du PGCD et  du PPCM de plusieurs entiers)


n
^  (i) ∀i ∈ J1, nK : d/ai ;
— ∀ (a1 , . . . , an ) ∈ Zn , ∀d ∈ N : d = ai ⇐⇒
 (ii) ∀k ∈ N : (∀i ∈ J1, nK : k/ai ) =⇒ k/d .
i=1

n  (i) ∀i ∈ J1, nK : a /m ;
_ i
— ∀ (a1 , . . . , an ) ∈ Zn , ∀m ∈ N : m = ai ⇐⇒
 (ii) ∀k ∈ N : (∀i ∈ J1, nK : ai /k) =⇒ m/k .
i=1

Preuve: Utiliser directement le théorème5 de Bezout pour plusieurs entiers. Vous pouvez également utiliser l’exercice 1 accompagné
avec une récurrence et une utilisation de l’associativité !

Remarque 8
— Le calcul du pgcd ainsi que les coefficients de Bezout de plusieurs entiers peut se faire par récurrence en se basant
bien sûr sur les algorithmes d’Euclide et sur l’associativité du pgcd.
— Le ppcm de plusieurs entiers ne se calcule pas comme pour le cas de deux entiers à l’aide d’une relation entre
Vn Wn Vn Wn Qn Wn
i=1 ai et i=1 ai (En effet, en général ( i=1 ai ) ( i=1 ai ) ̸= | i=1 ai |). Pour calculer i=1 ai , on procède de
manière récurrente en se basant sur l’associativité du ppcm et sur le fait qu’on peut calculer le ppcm de deux
entiers comme signalé dans la remarque 6.

4.3 Entiers premiers entre eux

Définition 4 (Entiers premiers entre eux)

1. Deux entiers relatifs a et b sont dits premiers entre eux si a ∧ b = 1.

2. Les entiers relatifs a1 , . . . , an sont dits deux à deux premiers entre eux si ∀i, j ∈ J1, nK : i ̸= j ⇒ ai ∧ aj = 1.
^n
3. Les entiers relatifs a1 , . . . , an sont dits premiers entre eux dans l’ensemble si ai = 1.
i=1

Remarque 9
Si a1 , . . . , an sont deux à deux premiers entre eux, alors ils seront premiers entre eux dans l’ensemble. La réciproque est
évidemment fausse. On peut affirmer mieux que ceci : Si seulement deux parmi ces nombres sont premiers entre eux, alors
tous les n nombres seront premiers entre eux dans l’ensemble.

Proposition 19 (Une caractéristique des entiers premiers entre eux)

1. Les deux entiers relatifs a et b sont premiers entre eux si et seulement si : ”∀k ∈ N : (k/a et k/b) =⇒ k/1”.

2. Les n entiers relatifs a1 , . . . , an sont premiers entre eux dans l’ensemble si et seulement si :
”∀k ∈ N : (∀i ∈ J1, nK, k/ai ) =⇒ k/1”.

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Preuve: Facile !

Remarque 10
Si a ∧ b = 1, alors ∀x ∈ D(a), ∀y ∈ D(b) : x ∧ y = x ∧ b = a ∧ y = 1.

Théorème 6 (Bezout pour les entiers premiers entre eux)

1. Pour tout (a, b) ∈ Z2 , on a l’équivalence : ”a ∧ b = 1 ⇐⇒ ∃(u, v) ∈ Z2 : ua + vb = 1”.


n
^ n
X
2. Pour tout (a1 , . . . , an ) ∈ Zn , on a l’équivalence : ” ai = 1 ⇐⇒ ∃ (u1 , . . . , un ) ∈ Zn : ui ai = 1”.
i=1 i=1

Preuve: Une implication est déjà vue. L’autre est facile en utilisant la proposition ci-dessus.

Exercice 4
1. Soit (a, b) ∈ Z2 tel que a ̸= 0 et b ̸= 0. Montrer que : ” a ∧ b = 1 ⇐⇒ a ∨ b = |ab|”.
2. Soit (a, b) ∈ Z2 tel que (a, b) ̸= (0, 0) et posons d = a ∧ b.
Notons α et β les entiers qui vérifient a = αd et b = βd.
(a) Vérifier que α ∧ β = 1. Etendre cette propriété pour une famille finie d’entiers.
(b) Vérifier que α et β réalisent aussi m = |βa| et m = |αb|, où m = a ∨ b.

Réponse:
1. Utiliser la relation entre pgcd et ppcm pour deux entiers(exercice 2).

2. (a) Utiliser juste la définition du pgcd et la stabilité de la divisibilité par multiplication ou utiliser le théorème de Bezout.
(b) Utiliser la relation entre pgcd et ppcm pour deux entiers(exercice 2).

5 Lemme d’Euclide et lemme de Gauss

Théorème 7 (Lemme d’Euclide) 


(i) a/c et b/c 
Pour tout entiers relatifs a, b et c, on a l’implication : =⇒ ab/c .
(ii) a ∧ b = 1 

Preuve: Vous disposez deux méthodes :


Méthode 1 : Montrer la caractéristique fondamentale du ppcm de deux entiers en s’inspirant de la question 2a de l’exercice 4.
Méthode 2 : Utiliser le théorème de Bezout.

Théorème 8 (Lemme de Gauss) 


(i) a/bc 
Pour tout entiers relatifs a, b et c, on a l’implication : =⇒ a/c .
(ii) a ∧ b = 1 

Preuve:
Vous disposez deux méthodes :
Méthode 1 : Utiliser le lemme d’Euclide(Traiter le cas b = 0 à part pour pouvoir simplifier).
Méthode 2 : Utiliser le théorème de Bezout.

Corollaire 1  
p

∀r ∈ Q, ∃!(p, q) ∈ Z × N : r = et p ∧ q = 1 .
q

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Preuve:
Existance : Utiliser la question 2a de l’exercice 4.
Unicité : Utiliser le lemme de Gauss.

Exercice 5

1. Soit a, b, c ∈ Z. Montrer l’equivalence : ”a ∧ (bc) = 1 ⇐⇒ (a ∧ b = 1 et a ∧ c = 1)”.


Qr
2. Soit a, b1 , . . . , br ∈ Z. Montrer l’equivalence : ”a ∧ ( i=1 bi ) = 1 ⇐⇒ (∀i ∈ J1, rK : a ∧ bi = 1) ”.

3. Déduire la généralisation du lemme d’Euclide et du lemme de Gauss pour plusieurs entiers :

(a) Euclide : Pour tout entiers relatifs a1 , . . . , an et c, on a l’implication


 :
(i) ∀i ∈ J1, nK : ai /c  Qn
=⇒ ( i=1 ai ) /c .
(ii) Les entiers a1 , . . . , an sont deux à deux premiers entre eux 
(b) Gauss : Pour tout entiers relatifs
 a, b1 , . . . , bn et c, on a l’implication :
Qn
(i) a/ (( i=1 bi ) c) 
=⇒ a/c .
(ii) ∀i ∈ J1, nK : a ∧ bi = 1 
4. Soit a1 , . . . , an des entiers relatifs tous non nuls. Montrer l’equivalence :
_n Yn
”a1 , . . . , an deux à deux premiers entre eux ⇐⇒ ai = ai ”.
i=1 i=1

Réponse:
1. Pour le sens =⇒, utiliser la définition de deux entiers premiers entre eux. Pour le sens ⇐=, utiliser le théorème de Bezout ou le
lemme de Gauss.

2. Pour le sens =⇒, utiliser la définition de deux entiers premiers entre eux. Le sens ⇐= se déduit de la question précédente par une
récurrence simple.

3. (a) Euclide : Procéder par récurrence simple sur n ⩾ 1 en s’inspirant sur la question 2.
(b) Gauss : Procéder par récurrence simple sur n ⩾ 1 en s’inspirant sur la question 2.

4. Le sens =⇒ se démontre par une récurrence simple en utlisant la question 2 et l’associativité du ppcm.
Pour le sens ⇐= : Soit i, j ∈ J1, nK tel que i ̸= 
j etk ∈ N tel quek/a i et k/aj . Notons u et v les entiers tels que ai = uk

Yn
et aj = vk. Donc vai = kuv = uaj . Ensuite k  as  uv  sera divisible par tous les entiers a1 , . . . , an . Donc
s=1,s̸=i,s̸=j
n
!   n
 
n
!   n
 
_ Y Y Y
ai / k  as  uv . Donc as / k  as  uv . Puisque i ̸= j(c’est ici où s’intervient cette
i=1 s=1,s̸=i,s̸=j s=1 s=1,s̸=i,s̸=j
 
n
Y n
Y
condition), alors as = ai aj  as . On simplifie par le produit des as pour s ∈
/ {i, j}(on a le droit puisque tous ces
s=1 s=1,s̸=i,s̸=j
as sont non nuls) et on obtient que ai aj /kuv. On remplace, on obtient ukvk/kuv. On simplifie par kuv(on a le droit puisque ai
et aj sont non nuls implique que kuv ̸= 0) et on obtient que k/1.

6 Nombres premiers - Théorème fondamental de l’arithmétique

6.1 Définition et propriétés d’un nombre premier

Définition 5 
 n ⩾ 2;
Soit n ∈ Z. n est dit premier(ou irréductible) si :
 ∀k ∈K1, nJ: k ̸ |n .
Autrement dit, un nombre premier est tout entier⩾ 2 qui n’a aucun diviseur propre.
Notation : L’ensemble de tous les nombres premiers se note par P.

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Proposition 20
Pour tout entier n ⩾ 2, les prpositions suivantes sont équivalentes :

(i) n est premier.

(ii) ∀k ∈ N : k/n =⇒ (k = 1 ou k = n).

(iii) ∀a, b ∈ N : n = ab =⇒ (a = 1 ou b = 1).

(iv) ∀a, b ∈ N : n = ab =⇒ (a = n ou b = n).

Preuve: Facile !

Remarque 11
On tire du point (iii) ci-dessus, qu’un nombre premier n ne peut être décomposable en produit de deux entiers à la fois
⩾ 2. La réciproque est évidemment vraie lorsque n ⩾ 2.

Proposition 21 (Caractéristique pour qu’un entier premier soit premier avec un entier)

1. Soit p un nombre premier et a ∈ Z. On a l’équivalence : ”p ∧ a = 1 ⇐⇒ p ̸ | a”.

2. Soit p et q deux nombres premiers. On a l’équivalence : ”p ∧ q = 1 ⇐⇒ p ̸= q”.

Preuve: Facile !

Théorème 9 (S’appelle aussi lemme d’Euclide : Une autre caractéristique d’un nombre premier)
Pour tout entier p ⩾ 2, les prpositions suivantes sont équivalentes :

(i) p est premier.

(ii) ∀a, b ∈ Z : p/ab =⇒ (p/a ou p/b).


Qr
(iii) ∀r ∈ N∗ , ∀a1 , . . . , ar ∈ Z : p/ ( i=1 ai ) =⇒ (∃i ∈ J1, rK : p/ai ).

Preuve:
− (ii) =⇒ (i) : Soit k ∈ N tel que k/p. Alors il existe t ∈ N tel que p = kt.
Donc p/kt. D’après (ii), p/k ou p/t.
Si p/k, alors comme déjà on a k/p, alors on ait k = p.
Si p/t, alors comme déjà on a t/p, alors on ait t = p et par suite k = 1.
− (i) =⇒ (ii) : Soit a, b ∈ Z tel que p/ab.
Supposons que p ∤ a. Alors p ∧ a = 1. Le lemme de Gauss implique que p/b.
− (iii) =⇒ (ii) : Imédiate !
− (ii) =⇒ (iii) : Se fait par récurrence simple sur r ∈ N∗ .

6.2 Théorème fondamental de l’arithmétique


Lemme 2
Tout entier naturel n ⩾ 2 admet au moins un diviseur premier.

Preuve:
-Méthode(1) : récurrence transfinie(forte) sur n : Dans l’héridité, distinguer deux cas : n premier ou non.
-Méthode(2) : Justifier que A = {k ∈K1, nK/k/n} admet un minimum, puis vérifier que p = min(A) est nombre premier divisant n.

Corollaire 2 (Théorème d’Euclide)


L’ensemble P des nombres premiers est une partie infinie de N.

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Y
Preuve: Suivre une absurde et appliquer le lemme précédent à n = 1 + p pour trouver une contradiction.
p∈P

Corollaire 3

1. Pour tout a, b ∈ Z, on a l’équivalence : a ∧ b ̸= 1 ⇐⇒ ∃p ∈ P : p/a et p/b.


Autrement dit, a ∧ b = 1 ⇐⇒ ∀p ∈ P : p ̸ |a ou p ̸ |b.
n
^
2. Pour tout a1 , . . . , an ∈ Z, on a l’équivalence : ai ̸= 1 ⇐⇒ ∃p ∈ P, ∀k ∈ J1, nK : p/ak .
i=1
n
^
Autrement dit, ai = 1 ⇐⇒ ∀p ∈ P, ∃k ∈ J1, nK : p ̸ |ak .
i=1

Preuve:
1. Pour ⇐= : c’est facile à partir de la définition du pgcd de deux entiers.
Pour =⇒ : utiliser le lemme précédent.

2. Analogue.

Exercice 6 n
Y
Soit a1 , . . . , an des entiers quelconques et on pose pour chaque k ∈ J1, nK, Ak = ai .
i=1,i̸=k
Montrer que : ”a1 , . . . , an deux à deux premiers entre eux ⇐⇒ A1 , . . . , An premiers entre eux dans l’ensemble”.

Réponse: Vous pouvez utiliser le corllaire ci-dessus.

Théorème 10 (Décopmosition en facteurs premiers)


Tout entier naturel n ⩾ 2 se décompose sous forme : n = p1 . . . pm , où m ∈ N∗ et p1 , . . . , pm sont des nombres premiers.

Preuve:
Suivre une récurrence transfinie(forte) sur n. Dans l’héridité, distinguer les deux cas : n premier ou non et dans le deuxième cas, vous
pouvez utiliser le lemme précédent.

Théorème 11 (Décopmosition canonique en facteurs premiers)


Tout entier naturel n ⩾ 2 se décompose de manière unique à une permutation près de facteurs sous forme : n = pα αr
1 . . . pr ,
1

où r ∈ N∗ et p1 , . . . , pr sont des nombres premiers deux à deux distincts et α1 , . . . , αr sont des éléments de N∗ .

Remarque 12
L’unicité dans ce théorème signifie : ”Si r ∈ N∗ , p1 , . . . , pr ∈ P deux à deux distincts et α1 , . . . , αr des éléments de
N∗ tels que n = pα αr ∗ ∗
1 . . . pr et si s ∈ N , q1 , . . . , qs ∈ P deux à deux distincts et β1 , . . . , βs des éléments de N tels que
1

β1 βs
n
= q1 . . . ps , alors :
 ⋄s=r
 ⋄ ∃σ : J1, rK −→ J1, rK bijection (permutation de J1, rK) : ∀i ∈ J1, rK : qi = pσ(i) et βi = ασ(i) .

Preuve(du théorème):
▷ L’existance : se base sur le théorème précédent en regroupant les entiers premiers p1 , . . . , pm par classes selon qu’ils sont identiques ou
non. Ceci fournit une autre liste p′1 , . . . , p′r où r ∈ N∗ , r ⩽ m est le nombre des pi qui sont deux à deux distincts. Pour chaque i ∈ J1, rK,
poser αi le nombre des pj , j = 1, . . . , m tels que pj = p′i . Donc n = p1 , . . . , pm = p′1 α1 . . . p′r αr .
▷ L’unicité : se base sur l’utilisation du deuxième lemme d’Euclide(théorème 9)

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6.3 Valuation p-adique d’un entier

Proposition 22
Soit n ∈ N∗ et p ∈ P. Alors l’ensemble Ap (n) = k ∈ N/pk /n

est une partie non vide et et majorée de N et par suite
admet un plus grand élément.

Définition 6
Sous les mêmes notation ci-dessus, l’entier max (Ap (n)) s’appelle la valuation p-adique de n (ou la multiplicité de p dans
n) et se note par vp (n).
Lorsque n = 0, on pose par convention vp (n) = +∞.

Preuve:
Ap (n) est non vide, car il suffit de voir que 0 ∈ Ap (n).
La suite pk k⩾0 est strictement croissante d’entiers, donc ∀k ∈ N : k ⩽ pk .


Soit k ∈ Ap (n).
Alors pk /n et par suite pk ⩽ n(car n > 0). Donc k ⩽ n.
On déduit de tout ceci que Ap (n) ⊂ J0, nK et par suite Ap (n) est majorée.
Remarquer qu’on dispose une majoratiopn plus précise en utilisant le logarithme en base p : Ap (n) ⊂ J0, logp (n)K.

Remarque 13

▷ Pour tout p ∈ P, on a vp (1) = 0.

▷ En général, pour tout n ∈ N et tout p ∈ P, on a vp (n) = 0 ⇐⇒ p ̸ |n.

Proposition 23 (Des caractéristiques de la valuation p-adique)


Soit p un nombre premier et n un entier non nul. Pour tout α ∈ N, les propositions suivantes sont équivalentes :
(1) α
 = vp (n) ;
 (i) pα /n
(2)
 (ii) ∀k ∈ N : pk /n =⇒ k ⩽ α ;

 (i) pα /n
(3)
 (ii) pα+1 ̸ | n ;

 (i) pα+1 ̸ |n
(4)
 (ii) ∀k ∈ N : pk+1 ̸ |n =⇒ k ⩾ α ;
(5) ∃m ∈ Z : n = pα m et p ̸ | m .

Preuve: Facile !

Remarque 14
De ces caractéristiques, on tire que pour tout p premier et tout entier n non nul, on a :

max (Ap (n)) = vp (n) = min (Bp (n)), où Bp (n) = k ∈ N/pk+1 ̸ |n .
Les parties de N, Ap (n) et Bp (n) sont dites adjacentes. Plus précisement on a : Ap (n) = J0, vp (n)K et Jvp (n), +∞J= Bp (n).

Remarque 15

▷ Si on impose dans le théorème à que p1 < · · · < pr , alors la liste (r, p1 , . . . , pr , α1 , . . . , αr ) serait unique.

▷ Dans le théorème, on a de plus : ∀i ∈ J1, rK : αi = vpi (n). (à vérifier !)

15
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▷ On note l’ensemble des nombres premiers par P et soit n ∈ Z∗ . Le théorème confirme qu’il n’y a qu’un nombre
fini de nombres premiers qui divisent n, alors l’ensemble P(n) = {p ∈ P/vp (n) ̸= 0} = {p ∈ P/p/n} est finie et
Y
que de plus n = pvp (n) . Or si p ∈ P \ P(n), on a vp (n) = 0, donc même que P \ P(n) est infini comme on
p∈P(n)
Y
a vu, on peut se convenir que pvp (n) admet un sens et que c’est égale à 1. Ensuite, on se convient que
p∈P\P(n)
  
Y Y Y Y
n= pvp (n) =  pvp (n)   pvp (n)  = pvp (n) . D’où le théorème suivant :
p∈P(n) p∈P(n) p∈P\P(n) p∈P

Théorème 12 (Décopmosition canonique en facteurs premiers à l’aide de valuation)


Y
Si on note par P l’ensemble des nombres premiers, alors pour tout entier n ∈ N∗ , on a n = pvp (n) .
p∈P

Exercice 7

1. Soit p un nombre premier. Montrer que vp : x 7−→ vp (x) comme étant une application définie de Z vers N =
N ∪ {+∞} vérifie les propriétés suivantes :

(a) Elle est paire :Autrement dit : ∀x ∈ Z : vp (−x) = vp (x) = vp (|x|).


(b) Elle est croissante pour le préordre de divisbilité sur Z.
Autrement dit : ∀(x, y) ∈ Z2 : x/y =⇒ vp (x) ⩽ vp (y).
(c) Elle transforme tout produit en une somme(comme les logarithmes).
Autrement dit : ∀(x, y) ∈ Z2 : vp (xy) = vp (x) + vp (y).

2. Montrer que pour tout (a, b) ∈ Z2 , on a : ” a/b ⇐⇒ (∀p ∈ P : vp (a) ⩽ vp (b)) ”.

Réponse: Pour 1. c’est facile. Pour 2., utiliser le théorrème fondamental de l’arithmétique à l’aide de valuation(théorème 12)

6.4 Expression du PGCD et du PPCM à l’aide du théorème fondamental de l’arithmétique

Proposition 24
Soit a et b deux entiers relatifs non nuls. Quitte à completer les facteurs par des puissances à exposants nuls, il existe un
(même) r ⩾ 1, des entiers p1 , . . . , pr premiers deux à deux distincts, des entiers α1 , . . . , αr , β1 , . . . , βr tous ⩾ 0 et ε, δ ∈
β1
{−1, 1} tels que : a = εpα αr βr
1 . . . pr et b = δp1 . . . pr . On pose pour chaque i ∈ J1, rK, µi = min (αi , βi ) et νi = max (αi , βi ).
1

Alors a ∧ b = pµ1 1 . . . pµr r et a ∨ b = pν11 . . . pνrr .

Preuve: Se voit facile en utilisant la proposition 13 et l’exercice 7 ci-dessus.

Remarque 16

− Selon le théorème fondamental de l’aritmétique à l’aide de valuation(théorème 12), pour tout entiers relatifs non
nuls a et b, on a :
Y Y
a∧b= pmin(vp (a),vp (b)) et a ∨ b = pmax(vp (a),vp (b)) .
p∈P p∈P
− La proposition précédente s’étend au cas de plusieurs entiers relatifs non nuls a1 , . . . , an :
n n
^ Y n _ Y n
ai = pmini=1 (vp (ai )) et ai = pmaxi=1 (vp (ai )) .
i=1 p∈P i=1 p∈P

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7 Congruence des entiers relatifs

7.1 Relation de congruence des entiers

Définition 7
Soit n ∈ N∗ . Deux entiers relatifs x et y sont dit congrus modulo n si x − y est divisible par n et on écrit dans ce cas
x ≡ y [n]. Donc pour tout n ∈ Z∗ et tout (x, y) ∈ Z2 , on a : x ≡ y [n] ⇐⇒ n/(x − y).

Proposition 25
Pour tout n fixé dans N∗ , la relation de congruence modulo n est une relation d’équivalence sur Z.

Preuve: Facile !

Proposition 26
Soit n ∈ N∗ et fixons un intervalle discret I des restes d’une version de division euclidienne sur n(par exemple J0, nJ :
théorème 1 ou J0, |n|J : théorème 2).
Pour tout x ∈ Z, l’entier Reste(x, n) est l’unique entier r dans I tel que x ≡ r [n].

Preuve: Facile !

Proposition 27
Soit n ∈ N∗ et (x, y) ∈ Z2 . Les propositions suivantes sont équivalentes :
i) x ≡ y [n] ;
ii) ∃k ∈ Z : x = y + kn ;
iii) Reste(x, n) = Reste(y, n) .(pour n’importe quelle version de division euclidienne)

Preuve: Facile !

7.2 Opérations sur les congruences des entiers

Proposition 28
Fixons n ∈ N∗ . On a les propriétés suivantes :
— ∀(x, y, z) ∈ Z3 : x ≡ y [n] =⇒ x + z ≡ y + z [n] . (Stabilité de la congruence par translation par un entier)
— ∀(x, y, λ) ∈ Z3 : x ≡ y [n] =⇒ λx ≡ λy [n] . (Stabilité de la congruence par multiplication par scalair entier)
— ∀(x, y, λ, z) ∈ Z4 : x ≡ y [n] =⇒
 λx + z ≡ λy + z [n] . (Stabilité de la congruence par transformation linéaire affine)
x ≡ y [n] 
— ∀(x, y, z, t) ∈ Z4 : =⇒ x + z ≡ y + t [n] . (Compatibilité de la congruence avec l’addition)
z ≡ t [n] 

x ≡ y [n] 
— ∀(x, y, z, t, α, β) ∈ Z6 : =⇒ αx + βz ≡ αy + βt [n] . (Compatibilité de la congruence avec combinaison
z ≡ t [n] 
linéaire) 
x ≡ y [n] 
— ∀(x, y, z, t) ∈ Z4 : =⇒ xz ≡ yt [n] . (Compatibilité de la congruence avec la multiplication)
z ≡ t [n] 
— ∀((x, y), k) ∈ Z2 × N : x ≡ y [n] =⇒ xk ≡ y k [n] . (Stabilité de la congruence par puissance à exposant naturel)

Preuve: Facile !

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7.3 Inversion modulaire et équation de congruence linéaire

Proposition 29
Soit n ∈ N∗ . Alors pour tout a ∈ Z, on a : ”(∃u ∈ Z : ua ≡ 1 [n]) ⇐⇒ a ∧ n = 1”.
Le cas échéant, on a :

(i) u est un coefficient de Bezout associé à a pour le couple (a, n).

(ii) u est unique modulo n. Autrement dit, si u et u′ deux entiers tels que ua ≡ 1 [n] et u′ a ≡ 1 [n], alors u ≡ u′ [n].

Définition 8
Sous les mêmes notation ci-dessus, l’entier u s’appelle un inverse de a modulo n. Il s’applle aussi l’inverse modulaire de a
relativement à n et on écrit u ≡ a−1 [n] ou encore a−1 ≡ u [n].

Preuve: Facile ! On utilise le théorème de Bezout !

Proposition 30
Soit n ∈ N∗ et fixons I un intervalle des restes des divisions des entiers sur n(enfaite, c’est tout intervalle discret à n
éléments, par exemple I = J0, nJ). Alors pour tout a ∈ Z, tel que a ∧ n = 1, il existe un unique entier u ∈ I tel que ua = 1 [n].

Preuve: Facile !

Proposition 31
Soit n ∈ N∗ et a, b ∈ Z, tel que a ∧ n = 1.
L’équation linéaire(d’inconnu x dans Z) ax ≡ b [n] admet une unique solution modulo n donnée par x ≡ ub [n], où u est
l’inverse modulaire de a relativement à n.

Preuve: Facile !

Remarque 17
En réalité, cette équation admet une infinité de solutions dans Z, mais elles sont tous congrues modulo n.

7.4 Le petit théorème de Fermat

Théorème 13 (Petit théorème de Fermat)


Soit p un nombre premier. Alors pour tout entier relatif a, on a : p ̸ |a =⇒ ap−1 ≡ 1 [p] .
La réciproque de cette implication reste évidemment vraie !

Preuve:
On propose ici une démonstration sans utiliser le théorème de Lagrange qui peut être vu dans l’arithmétique des groupes !
Vérifier d’abord que ∀k ∈K0, pJ: p ∧ k! = 1 et p/Cpk . Dédduire que ∀(x, y) ∈ Z2 : (x + y)p ≡ xp + y p [p]. Procéder enfin par récurrence
pour déduire que ∀a ∈ N : ap ≡ a [p] et puis déduire que ∀a ∈ Z : ap ≡ a [p](traiter deux cas de p). Enfin utiliser l’inversion
modulaire(proposition 29) entre a et p et conclure !
Pour le sens inverse du théorème, suivre une absurde et utiliser la proposition 21.

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8 Annexe : Théorème des restes chinois - Indicateur et théorème d’Euler

8.1 Théorème des restes chinois

Théorème 14 (des restes chinois)


Qp
Soient b1 , . . . , bp des entiers naturels non nuls deux à deux premiers entre eux. On pose B = i=1 bi et pour chaque n ∈ Z
et chaque i ∈ J1, pK, on pose Ri (n) = Reste (n, bi )(selon la version du théorème 1).
Yp
ξ : J0, BJ −→ J0, bi J
Alors l’application i=1 est bien définie et bijective.
n 7−→ (R1 (n), . . . , Rp (n))

Preuve: Il est clair que ξ est bien définie, puisque pour chaque i ∈ J1, pK et chaque n ∈ J0, BJ, Ri (n) est unique et appartient à J0, bi J.
Qp
J0, bi J (fini), alors il suffit de montrer que ξ est injective et il suffit pour cela d’utiliser le 2ième

Comme Card (J0, BJ) = Card i=1

point du lemme d’Euclide(théorème 7).

Corollaire 4 (Aussi une autre version du théorème des restes chinois)


Qp
Soient b1 , . . . , bp des entiers naturels non nuls deux à deux premiers entre eux. On pose B = i=1 bi . Alors pour tout p-uplet
(a1 , . . . , ap ) d’entiers relatifs, il existe un unique entier n dans J0, BJ tel que : ∀i ∈ J1,
pK : n ≡ ai [bi ].


 n ≡ a1 [b1 ]
.. .. ..

Ceci signifie en d’autre termes que tout système de congruence de la forme (Sc) : . . . admet une unique


≡ ap [bp ]

 n
solution n dans l’intervalle J0, BJ.

Remarque 18
— Tout système de la forme précédente, admet en réalité une infinité de solutions dans Z(il suffit d’ajouter à une
solution n’importe quel kB, où k ∈ Z pour trouver une autre solution), mais toutes sont congrues modulo l’entier
B.
— La condition ”deux à deux premiers entre eux” est indispensable dans le théorème ou dans le corollaire : Il se
peut que certains systèmes n’admettent pas de solutions(même dans Z)(prendre b1 = 2, b2 = 4, a1 = 1, a2 = 0) et
autres admettent plus d’une solution dans J0, BJ(prendre b1 = 2, b2 = 4, a1 = 0, a2 = 0).
— Toute démonstration explicite de la surjectivité(càd résolution explicite dans J0, BJ de toute équation ξ(n) = m, où
Qp
m ∈ i=1 J0, bi J) de l’application ξ(théorème) est l’équivalent d’une méthode de résolution explicite des systèmes
de congruence(corollaire).

8.2 Résolution des systèmes de congruence


On se propose maintenant d’achever une méthode de résolution de ce système dans Z et dans J0, BJ(ceci signifie en d’autres termes
résoudre l’équation ξ(n) = (a1 , . . . , ap )). On pose pour chaque i = 1 . . . p, Bi = pj=1,j̸=i bj . D’après l’exercice 6, les nombres B1 , . . . , Bp
Q

seront premiers entre eux dans l’ensemble. On détermine une famille (u1 , . . . , up ) de coefficients de Bezout pour la famille (B1 , . . . , Bp ).
Il est clair que pour chaque i = 1 . . . p, ui est un coefficient de Bezout associé à Bi relativement à bi et par conséquent ui Bi ≡ 1 [bi ].
p
X
On pose enfin m = ui Bi ai qui sera -gràce à l’inversion modulaire(proposition 29)- une solution du système (Sc) dans Z. Son reste
i=1
modulo B dans J0, BJ noté n est donc l’unique solution cherchée de ce système dans cet intervalle. Les solutions quelconques de ce
système seront sous forme n + kB, où k ∈ Z.

Remarque 19
En pratique, les nombres utilisés sont plus grands. Même avec des ordinateurs puissants, les capacités de mémoires sont
limitées. Pour des nombres b1 , . . . , bp assez grands, les nombres à manipuler lors d’une résolution peuvent dépasser les

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capacités de l’ordinateur. L’inconvénient de la méthode ci-dessus est que le nombre m avant le diviser sur B est en général
de valeur absolue plus grande et dépasse le nombre B. Donc avec un ordinateur de capacité inférieur n’acceptant que les
nombres de valeurs absolues inférieures à B, cette méthode n’aboutit pas ! On trouve des méthodes plus efficaces, car les
calculs se font aucours de toutes les étapes de résolution avec seulement des nombres de valeurs absolues dans l’intervalle
J0, BJ. On cite par exemple la méthode de Garner(voir TD).

8.3 L’indicateur d’Euler et le théorème d’Euler

Définition 9 (Indicateur d’Euler)


Pour tout n ∈ N∗ , on pose φ(n) = Card ({k ∈ J1, nK/k ∧ n = 1}) (à justifier que φ(n) est bien défini et entre 1 et n). On a
ainsi défini une application φ : N∗ −→ N∗ . Cette application s’appelle l’indicateur d’Euler.

Remarque 20
On a φ(1) = 1, car 1 est le seul entier k de J1, 1K tel que k ∧ 1 = 1.
φ(2) = 1, φ(3) = 2, φ(4) = 2, φ(5) = 4, φ(6) = 2, φ(7) = 6, φ(8) = 4, ... etc. Voir que φ n’est pas monotone !
En outre, si n ⩾ 2, alors φ(n) = Card ({k ∈ J1, nJ/k ∧ n = 1}) et par conséquent 1 ⩽ φ(n) ⩽ n − 1.

Proposition 32
Soit p un nombre premier. On a les formules :
— φ (p) = p − 1.
— ∀α ∈ N∗ : φ (pα ) = pα−1 (p − 1).

Preuve: Le premier point résulte automatiquement de la définition d’un nombre premier. Pour le deuxième point(cas général), remarquer
que le complémentaire de {k ∈ J1, pα K /k ∧ pα = 1} dans J1, pα K est {k ∈ J1, pα K /p/k}
q y
= xp/x ∈ 1, pα−1 qu’est de cardinal pα−1 .


Proposition 33

− Soit n et m deux entiers naturels non nuls. Si n et m sont premiers entre eux, alors φ(nm) = φ(n)φ(m).

− Soit n1 , . . . , nr des entiers naturels non nuls. Si ces nombres sont deux à deux premiers entre eux, alors φ(n1 . . . nr ) =
φ(n1 ) . . . φ(nr ).

Preuve: Il suffit de prouver la proposition pour le cas de deux entiers. Pour le cas général, procéder par récurrence sur r ⩾ 2.
Si n = 1 ou m = 1 la relation est remplise. Supposer que n ⩾ 2 et m ⩾ 2. Il s’agit de montrer que Card (Anm ) = Card (An ) Card (An ),
où Ax = {k ∈ J1, xK/k ∧ x = 1} = {k ∈ J1, xJ/k ∧ x = 1}, pour tout entier x ⩾ 2. Pour cela, utiliser la bijection(voir théorème
ξ : J0, nmJ −→ J0, nJ×J0, mJ
14) , où R1 (k) = Reste (k, n) et R2 (k) = Reste (k, m)(selon la version du théorème 1) et montrer
k 7−→ (R1 (k), R2 (k))
à l’aide de l’exercice 5 que ξ (Anm ) = An × Am .

Proposition 34
Qr
Pour tout n ∈ N∗ , si n = pα
i , où les p1 , . . . , pr sont premiers deu à deux distincts et les α1 , . . . , αr sont des entiers
i
i=1
r    
Y 1 Y 1
naturels non nuls, alors φ(n) = n 1− . On peut écrire aussi φ(n) = n 1− .
i=1
pi p
p∈P,vp (n)̸=0

Preuve: Facile en utlisant les deux propsitions précédentes.

Théorème 15 (Théorème d’Euler)


Soit n ∈ N∗ . Alors pour tout entier relatif a, on a : a ∧ n = 1 =⇒ aφ(n) ≡ 1 [n] .
La réciproque de cette implication reste évidemment vraie.

20
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Remarque 21
Le théorème d’Euler généralise le petit théorème de Fermat.

Preuve du théorème:
On propose ici une démonstration sans utiliser le théorème de Lagrange qui peut être vu dans l’arithmétique des groupes !
Traiter le cas simple a = 0 et supposer pour la suite que a ̸= 0.
Poser A = {k ∈ J1, nK/k ∧ n = 1} qu’est de cardinal φ(n). Poser B = aA = {ak/k ∈ A} qu’est aussi de même cardinal φ(n). Poser R
l’application de Z vers J0, nJ qui à chaque x associe Reste(x, n) selon la version de la division standard. Montrer que sa restriction sur
B réalise une bijection vers A(Il suffit de montrer l’injection en utilisant l’inversion modulaire(proposition 29).
Voir que t∈B t = aφ(n) k∈A k(changement k 7→ ak = t) et que k∈A k = t∈B R(t)(changement d’indice).
Q Q Q Q

Puis que t∈B R(t) ≡ t∈B t [n]. Donc k∈A k ≡ aφ(n) k∈A k [n]. L’exercice 5, puis l’inversion modulaire(proposition 29) s’appliquent
Q Q Q Q

pour conclure !

21

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