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‫ ا‬‫اط‬‫ ا‬‫ا‬‫ ا‬‫ر‬‫ا‬

République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique ‫ ا‬‫ و ا‬‫ ا‬‫وزارة ا‬


Université Hassiba Benbouali de Chlef     
Faculté de Génie Civil et d’Architecture ‫ر‬‫ و ا‬‫م‬‫ ا‬‫ ا‬
Département de Génie Civil ‫م‬‫ ا‬‫ ا‬

Polycopié

Ossatures du Bâtiment

MASTER GENIE CIVIL OPTION : BATIMENT


Prof. KASSOUL Amar
Programme
CHAPITRE 1 : LES MURS
1.1. Définition - Fonctions - mode de fonctionnement des divers types de
murs
1.2. Les différents types de murs
1.3. Les murs en maçonneries
1.4. Les voiles en béton armé
1.5. Les parois enterrées (voiles périphériques)

CHAPITRE 2 : FONDATIONS
2.1. Rôles des fondations - Fonctionnement des fondations - Types de
fondations
2.2. Fondations superficielles (isolés et continues) - Radiers
2.3. Fondations profondes - Pathologie des fondations

CHAPITRE 3 : LES CONTREVENTEMENTS


3.1. Définition - Choix du contreventement
3.3. Contreventement général des bâtiments - Solutions mixtes
3.4. Comportement et dimensionnement à la torsion

CHAPITRE 4 : CONCEPTION PARASISMIQUE DES BÂTIMENTS


4.1. Concepts généraux
4.2. Principes de conception parasismique des bâtiments
Chapitre 1 : LES MURS 1

CHAPITRE 1 : LES MURS

1. GENERALITES
1.1. DÉFINITION
On entend par «murs» des ouvrages verticaux en béton ou en maçonnerie. Ils peuvent être
préfabriqués ou réalisés directement à leur emplacement définitif dans la construction.

1.2. Mode de fonctionnement des murs


Les murs ou voiles sont des éléments structuraux sollicités principalement dans leur plan et dont
l’épaisseur est généralement faible en regard des autres dimensions. Selon leur fonction et mode de
sollicitation, on peut distinguer essentiellement les types de murs suivants :
-Les murs porteurs, sollicités principalement par des efforts normaux quasi centrés
découlant de la descente des charges ; il en résulte un état unidimensionnel de contraintes normales
de compression. Pour la reprise des charges verticales, les murs peuvent ainsi être dimensionnés et
conçus comme des poteaux. Peut être réalisé en béton armé où en maçonnerie.

-les poutres cloisons (linteaux), dénommées aussi parois porteuses, soumises à des
sollicitations de flexion et de cisaillement dans leur plan à la manière de poutres fléchies. Leur
comportement et leur calcul se distinguent de ces dernières en raison de la répartition non linéaires
des contraintes dans les sections due à leur faible élancement.

-Les murs de contreventement, sollicités à la fois par des efforts normaux dus aux charges
verticales et par des efforts de flexion et de cisaillement dans leur plan dus aux actions horizontales.
Ces murs fonctionnent comme des consoles encastrées dans les fondations ou au niveau du rez de
chaussée ; ces consoles pouvant, en fonction de leur élancement, être analysées soit comme des
poutres, soit comme des parois porteuses.

- Les voiles périphériques, dans le cas où des murs et des parois porteuses subissent
simultanément des sollicitations de flexion transversalement à leur propre plan, on appliquera
également les règles et dispositions prévues pour les dalles. C’est notamment le cas des murs contre
terre des sous sols de bâtiments (Les voiles périphériques), des murs de soutènement, des murs de
réservoirs et des parois de silos.

1.3. FONCTIONS DES MURS


En plus de leurs rôle de portance où de contreventement, les murs assurent le confort et la sécurité
des habitants. Dans la suite, on cite les différentes fonctions d’un mur où une paroi verticale.
1.3.1. Séparation
 la construction de l'extérieur (ex : murs de façades, pignons)
 les pièces ou locaux entre eux (ex : refends, cloisons)
 la construction du sol (ex : murs de soubassement)
 des terrains (ex : murs de clôture).
Solution : N’importe quelle paroi du moment qu’elle existe convient.

1.3.2. Résistance
 aux différentes charges permanentes (poids des éléments porteurs et non porteurs de
l’ouvrage) et variables (charges d’exploitation et climatiques comme la neige et le vent).
Solution : Il faut une couche résistante adéquate dans la paroi verticale suivant s’il s’agit
d’une paroi porteuse ou non.

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Chapitre 1 : LES MURS 2

 aux séismes pour protéger les personnes et les biens.


 aux infractions.

1.3.3. Isolation
 thermique en limitant le plus possible le passage de la chaleur par la paroi dans le cas
d’une paroi séparant un local chauffé d’un local non chauffé. Pour les autres parois,
cette isolation est inutile. Solution : on utilise un isolant thermique si l’élément résistant
n’est pas isolant.

-contre les bruits :


 Aériens extérieurs (ex : trafic routier) et intérieurs (ex : télévision, chaîne, chant…).
Solution : on emploie un isolant phonique ou une paroi lourde surtout pour les murs de
façade ainsi que ceux séparant deux logements.
 D’impact (ex : planter un clou). Mais il est rare qu'il y ait des bruits d'impact sur les
parois verticales. Il n'est donc pas nécessaire d'isoler les parois verticales de ces bruits
d'impact.

-contre l’incendie pour pallier la diminution des caractéristiques mécaniques des matériaux
sous la chaleur. Solution : On tient compte des normes exigeantes sur tous les
matériaux utilisés dans la paroi sur leur tenue au feu et on peut par exemple augmenter
les sections résistantes.

- contre l'eau :
 de pluie (uniquement pour les murs de façades). Solution : on peut
utiliser un revêtement de façade étanche ou voir III.
 obtenue à cause de la vapeur d'eau dans la construction (cuisson des
aliments, douches…).
Solution : la vapeur d'eau va de l'intérieur du bâtiment vers l'extérieur et peut endommager les
propriétés thermiques des isolants hydrophiles, c’est à dire qui absorbe l’eau. Pour éviter cela, on
utilise un pare-vapeur placé avant l’isolant.
 du sol qui provoque des remontées capillaires.

1.3.4. Esthétique pour l’environnement, et donc pouvant être décorée. Solution : Un beau
parement, un enduit ou un jeu de formes différentes et de couleurs.

1.3.5. Eclairer l’intérieur de la construction par la lumière du jour. Solution : des baies à double
vitrage pour des isolations thermique et acoustique.

1.3.6.Étanchéité à l’air.
Solution : Les parois opaques sont étanches à l’air et c’est au niveau des baies que l’air peut
s’infiltrer. C’est à ce niveau qu’il faudra faire attention.

2. DIFFERENTS TYPES DE MURS


Les murs et élévations peuvent être faits de différents matériaux : béton coulé, parpaings, briques,
béton cellulaire, …
Selon leur position et leur rôle, on distingue principalement :

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- le mur - pignon : qui ferme l'extrémité du bâtiment,


- le mur de façade : qui ferme les côtés du bâtiment, Il s’agit souvent de murs en maçonnerie
possédant des baies (pour les portes, les fenêtres et les portes-fenêtres) et pourvus ou non d’un
isolant thermique.

- le mur de refend : Ceux sont des murs porteurs intérieurs. Ils constituent un appui intermédiaire
pour les planchers qu’ils supportent. Réalisés en béton armé où en maçonnerie, ils possèdent
généralement des baies pour les portes sauf s’il s’agit de murs de refend séparant deux logements.

- le mur de fondations : qui s'élève directement depuis la fondation, partie généralement enterrée,

- le mur enterré : qui clôt des pièces enterrées : cave, sous-sol …


- le mur de remplissage : qui ne supporte aucune charge et joue uniquement le rôle de fermeture,
- le mur de clôture : mur ou muret, extérieur au bâtiment, qui délimite et cerne le terrain.

3. LES MURS EN MACONNERIES


3.1. Définition
Un mur en maçonneries est une structure verticale composée par l’assemblage d’éléments de petites
dimensions, montés en lits horizontaux et à joints croisés, liés entre eux par joint de mortier, par
collage ou par emboîtement.
La cohésion du mur est obtenue par l’imbrication des différentes pièces qui le constituent, ce qui
nécessite un décalage des joints d’une assise sur l’autre.
Ces éléments de petites dimensions peuvent être :
- de la pierre comme moellons de granit, basalte, grès, calcaire,....
- des blocs de béton courant ou cellulaire,
- des briques en terre cuite.

3.2. Matériaux utilises pour les parois verticales


Pour une construction individuelle ou un petit immeuble collectif (pas plus de 3 ou 4 étages), les
parois porteuses sont le plus souvent réalisées en maçonneries traditionnelles de petits éléments
assemblés sur le chantier à joints de mortier. Les produits utilisés sont :
- les briques creuses ou pleines en terre cuite,
- les blocs creux ou pleins en béton de granulats courants ou légers,
- les blocs de béton cellulaire assemblés au mortier ou à joints minces de colle,
- les moellons d’usage courant ou en pierre de taille, maintenant plus souvent utilisés pour des
parements que pour des parties porteuses.

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En habitat collectif, les parois porteuses sont la plupart du temps réalisées en béton banché, c’est à
dire coulées à leur emplacement définitif entre deux banches sur le chantier, mais aussi en panneaux
préfabriqués en béton armé assemblés sur place.

Les parois non porteuses comme les cloisons et les murs de remplissage peuvent être :
- des blocs creux ou pleins en béton ou en terre cuite,
- des carreaux de plâtre à parements lisses,
- des plaques de parement en plâtre à faces cartonnées.

Dans la suite, nous ne nous intéresserons pas à la pierre car son utilisation est de plus en plus
abandonnée à cause de son coût.

3.3. Différents types de blocs et de briques


1. Les blocs de béton
Le bloc de béton est le produit le plus utilisé pour la construction des murs de maçonnerie. Les blocs
de béton sont généralement parallélépipédiques et de dimensions qui les rendent manu-portables
lors de leur mise en œuvre. Ils sont produits industriellement en béton non armé afin d’être montés
sur chantier à joints de mortier (joints épais de mortier traditionnel) ou par collage (joints minces de
mortier-colle) ou par emboîtement.

Les blocs les plus couramment utilisés sont estampillés de la marque NF propre à la France, qui
garantit la fourniture de matériaux de qualité aux caractéristiques bien définies et identiques. Cette
marque impose la mise en place d’un système de contrôle par le fabricant.

a- les trois sortes de matériaux de blocs de béton couramment utilisés :


Il existe trois matériaux pouvant constituer ces blocs de béton :
- les blocs de béton en granulats courants,
- les blocs de béton en granulats légers,
- et les blocs de béton cellulaire autoclavé.

b- blocs de béton Cellulaire


Les blocs de béton cellulaire autoclave, encore appelés thermo pierre, ont une masse volumique
très peu élevée, environ 500 kg/m3, et offrent une résistance mécanique relativement faible. Ils ne
peuvent donc pas recevoir de charges importantes.

c- blocs de béton en granulats courants ou légers


Les blocs de béton dits de granulats légers ont une masse volumique inférieure à 1700 kg/m 3.
Lorsque la masse volumique est supérieure à 1700 kg/m3, les blocs sont dits en granulats courants.

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Les blocs de béton en granulats légers ont une résistance thermique plus grande que les blocs de
béton en granulats courants mais présentent une résistance mécanique moindre.
On distingue trois catégories de blocs de béton standards de granulats courants ou légers, selon
l’importance de la surface des alvéoles :

- les blocs pleins sans alvéoles, - les blocs perforés, - les blocs creux..

d- blocs à isolation intégrée


Les blocs-coffrages isolants de béton avec polystyrène à l’extérieur ou à l’intérieur ou les deux
assurent une isolation thermique par l'extérieur ou par l'intérieur ou simultanée (voir photos ci-
dessous). Le montage s'effectue à sec par emboîtements horizontaux et verticaux. Ces blocs sont
utilisés dans les bâtiments industriels et agricoles, publics et sportifs, et les habitats individuels et
collectifs.

e- blocs à bancher
Destinés à être utilisés lorsque les murs sont soumis à des efforts importants, les blocs à bancher
servent de coffrage perdu au béton coulé en place et remplacent les banches. Ils sont utilisés dans la
réalisation de murs porteurs extérieurs et intérieurs enduits, de soubassement, de descentes de
garages, de réservoirs, de silos et de sous-sol enterré. Avant le coulage du béton, des armatures
verticales et horizontales devront être placées à l’intérieur des blocs.

f- les briques
Les briques sont obtenues par façonnage, filage et/ou pressage, séchage et/ou cuisson d’une pâte
argileuse. Elles sont employées dans les ouvrages de maçonneries courantes tels que les murs, les

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cloisons et les doublages. Il existe comme pour les blocs de béton, des blocs accessoires pour les
linteaux, les chaînages verticaux, les abouts de planchers…
On distingue les catégories suivantes :

Il existe deux sortes de briques creuses :


- les briques montées à joints de mortier horizontaux continus, notées C,

- les briques dites à rupture de joint, montées à joints de mortier horizontaux discontinus, notées RJ,
destinées à améliorer les caractéristiques thermiques du mur. La mise en œuvre respectant la
discontinuité du joint de pose horizontal reste difficile à maîtriser.

1 : brique à rupture de joint (RJ)


2 : brique plâtrière utilisée pour les cloisons ou les
doublages
3 : brique utilisée en façade ou en refend, en remplissage
ou en porteur, selon l’épaisseur
4 : brique creuse à pouvoir isolant élevé

g- briques pleines ou perforées


Les briques pleines ou perforées verticalement sont montées à joints de mortier épais. Employés
pour l’habitation, elles sont généralement enduites ou protégées extérieurement afin d’améliorer
des caractéristiques thermiques, acoustiques, de résistance au feu ou pour rattraper des irrégularités
de surface.
On distingue plusieurs modèles :
- brique pleine de format le plus courant 6 cm x 11 cm x 22
cm, (1)

- brique perforée de largeur inférieure à 14 cm et dont la


somme des perforations est inférieure à 50% de la
section perpendiculaire à la face de pose, (2)

- bloc perforé de terre cuite à alvéoles verticales


permettant de réaliser toute l’épaisseur brute du mur
avec un seul élément, et à fort pouvoir isolant (3).

3.4. Résistance - stabilité des ouvrages de maçonneries


3.4.1. Principe de résistance
Quel que soit le type de maçonneries, elles ne doivent subir que des compressions.
L’épaisseur des blocs à utiliser et leur classe de résistance dépendent :
- du type de maçonnerie et de ses dimensions,
- et des sollicitations mécaniques (descente de charges).

Une fois le calcul de charges effectué et le type de maçonnerie choisi, on calcule la contrainte réelle
dans le mur que l’on compare à la contrainte admissible.

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3.4.2. Contrainte normale réelle de compression


On admet que les contraintes dans les murs se répartissent de manière uniforme.
La contrainte normale réelle de compression en partie courante d'un mur en maçonneries est
calculée en divisant la charge N obtenue grâce une descente des charges, par la surface horizontale
u
S du mur chargé par N .
u
S = épaisseur du mur x longueur du mur
Pour une charge uniformément répartie, cette contrainte normale réelle à mi-hauteur du mur doit
être inférieure ou égale à la contrainte normale admissible à la compression C.

3.4.3. Contrainte normale admissible de compression ou d’écrasement C


La stabilité mécanique dépend :
- de l'élancement L = H/e, H étant la hauteur libre entre planchers et e, étant l'épaisseur brute du
mur, L étant limité à 20 pour les murs porteurs et à 30 pour les cloisons et les murs de remplissage,
- et de la nature du cas de charges appliqué au mur, centré (mur de refend) ou excentré
(généralement, mur de façade sous plancher ou poutre avec appui ne se faisant pas sur toute
l’épaisseur du mur).
La contrainte normale admissible de compression C, dont il faut tenir compte dans les calculs, vaut :

3.5. Dispositions constructives


3.5.1. Les appuis sur les murs
Afin d'éviter à la maçonnerie de travailler en traction, il faut que les poutres, dalles et linteaux
prennent suffisamment appui sur le mur.
La longueur d'appui d'un plancher sur un mur est au minimum de 2/3 de l'épaisseur brute du mur.
La longueur d'appui d'un linteau isolé sur un mur est au minimum de 20 cm.

3.5.2. Les chaînages


Un chaînage horizontal continu en béton armé doit ceinturer la construction à chaque étage pour
les planchers en béton armé ou pour couronner les murs.
Ils sont habillés d’une planelle du côté extérieur dans le cas de planchers ou sont moulés dans des
blocs en forme de U comme pour les linteaux dans le cas d’un couronnement des murs sans
plancher.
Dans le cas d’une planelle, celle-ci doit être de préférence de même nature que la maçonnerie.
Le chaînage horizontal ne doit pas être trop volumineux et les habillages isolants sont interdits.

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3.6. Choix d'un mur de façade : (DTU 20.1 et 23.1)


Indépendamment de leurs caractéristiques mécaniques, les murs de façade sont définis par la
résistance qu’ils offrent à la pénétration de la pluie combinée avec le vent pendant des durées plus
ou moins longues. Cette pénétration d’eau dépend de plusieurs paramètres tels que le type de mur,
la situation et la hauteur de la construction et l’exposition de la façade.

3.6.1. Les 4 types de murs


Les murs de Type I ne comportent aucun
dispositif pouvant s’opposer au cheminement
de l’eau au travers du mur tel qu’un
revêtement étanche en face extérieure et une
coupure de capillarité dans son épaisseur.
L’isolant, dans ce cas, peut être hydrophile,
c’est à dire absorbant l’eau.

Les murs de Type II sont sans


revêtement étanche coté extérieur mais
comprennent dans leur épaisseur une
coupure continue de capillarité qui peut
être soit des panneaux isolants non
hydrophiles comme du polystyrène
expansé ou de la mousse de
polyuréthane (Type II a), soit une lame
d’air continue (Type II b).

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Chapitre 1 : LES MURS 9

Les murs de Type III sont aussi sans revêtement


étanche coté extérieur mais sont doublés
intérieurement par une seconde paroi séparée
de la première par une lame d’air continue à la
base de laquelle sont prévus des dispositifs de
collecte et d’évacuation vers l’extérieur des eaux
d’infiltration éventuelles.

Les murs de Type IV sont étanches à l’eau grâce à un


revêtement étanche dérivé des techniques de couverture situé
à l’extérieur de la paroi.
La conception des murs de Type I, II a, II b et III est fondée sur
le principe qu’une certaine quantité d’eau, plus ou moins
importante peut au bout d’un temps plus ou moins long
traverser la maçonnerie et qu’il faut l’arrêter et la rejeter avant
qu’elle n’atteigne le parement interne. Au contraire, dans le
mur de Type IV, l’eau ne peut pénétrer dans le mur protégé
extérieurement par un revêtement étanche.

4. LES PAROIS ENTERREES (Voiles périphériques)


4.1. Définition
Les parois enterrées sont construites directement sur les fondations ou les longrines et sont situées
sous le niveau du sol fini.

Elles servent à délimiter :


- le terre-plein sur lequel prend appui la dalle,
- le vide-sanitaire sous le plancher bas,
- les locaux du sous-sol.

Elles se situent sous tous les porteurs verticaux (façades et refends) et sont donc complètement ou
partiellement enterrées.
On les appelle aussi murs de soubassement.

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4.2. Fonctions
a- fonction mécanique
Les parois enterrées doivent évidemment supporter les charges provenant des porteurs verticaux
qu’elles reprennent et du plancher bas s’il est solidaire, mais aussi la poussée des terres puisqu’elles
sont enterrées.

b- fonction isolation thermique


Les parois enterrées doivent être isolées thermiquement si le local enterré est chauffé donc habité.
Dans le cas contraire il n’est pas nécessaire d’isoler.

c- fonction étanchéité
Les parois enterrées doivent s’opposer aux pénétrations d’eau :
- par infiltration à travers la paroi, ce qui donne des traces d’humidité à l’intérieur,
- par remontées capillaires qui donnent des traces d’humidité et des condensations à l’intérieur
du mur,
- par infiltration au niveau des fondations, ce qui entraînerait une diminution de la capacité
portante du sol.

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4.3. Solutions
a- fonction mécanique
Pour reprendre les charges, les parois enterrées doivent être :
- soit en béton armé d’épaisseur minimale 16 cm,
- soit en maçonneries de blocs de béton creux ou pleins, d’épaisseur 20 cm pour les murs
périphériques et d’épaisseur 15 cm pour les refends,
- soit en maçonneries de briques perforées, les autres types de briques étant proscrits.
On remarque sur le schéma, les poteaux en béton armé incorporés aux angles et dans la longueur
des murs périphériques et de refend.

b- fonction isolation thermique


Contre les déperditions thermiques, on place un isolant thermique verticalement à l’intérieur. Vous
verrez les isolants dans le chapitre ISOLATION étudié en terminale.

c- fonction étanchéité
Les solutions dépendront :
- de l’origine des venues d’eau (nappe phréatique ou eaux de ruissellement),
- de l’abondance de ces venues d’eau (région, topographie du lieu comme terrain en butte ou en
creux, pente du terrain),

- de la perméabilité du sol (les sables et graviers sont des sols perméables, les argiles et les
limons sont des sols peu perméables).
On distingue trois catégories de murs :
Catégorie 1 : murs des locaux habitables en sous-sol où aucune trace d’humidité n’est admise.
Catégorie 2 : murs de chaufferie, garages ou certaines caves, où des infiltrations limitées peuvent
être tolérées.

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Chapitre 1 : LES MURS 12

Catégorie 3 : murs de vide-sanitaire ou de terre-plein qui n’ont pas de fonction étanchéité et qui
n’ont qu’une fonction porteuse.

d- contre les infiltrations à travers les parois


Les solutions contre les infiltrations à travers les parois sont de prévoir à l’extérieur de la paroi, un
revêtement étanche. Pour cela,
- on peut appliquer un enduit au mortier de ciment hydrofuge avec peinture bitumineuse
appliqué en une ou deux couches (exemple : enduit Sika). Cette solution est utilisée pour les
murs de catégorie 2.

- On peut aussi mettre en place un revêtement étanche (exemple : Delta MS) ou un complexe de
drainage vertical rapporté. Cette solution est utilisée pour les murs de catégorie 1.

e- contre les remontées capillaires


Dans le cas des murs en béton armé, on ajoute au béton lors de sa confection, un adjuvant qui est un
hydrofuge.
Dans le cas des murs en maçonneries, on réalise une coupure de capillarité. Pour cela, les solutions
sont :
- soit une bande de bitume armé placée en sandwich entre deux couches de mortier, par
exemple FONDABAND comme le montre le dessin ci-contre
- soit une feuille de polyéthylène placée aussi en sandwich entre deux couches de mortier,
- soit une chape de mortier de ciment richement dosé en sable et avec hydrofuge,
- soit une membrane d’étanchéité élastomère adhésive.

On place ces coupures dans tous les murs en maçonneries, qu’ils soient périphériques ou intérieurs.

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Chapitre 1 : LES MURS 13

Ces coupures de capillarité doivent être situées à 0,15 m au moins au-dessus du sol fini, comme le
montrent les différents cas de figures ci-dessous.

f- contre les infiltrations au droit des fondations :


On place en général un drain tout autour du bâtiment pour collecter et évacuer les eaux pluviales et
de ruissellement.
Ce drain peut être en :
- béton poreux ou perforé,
- en terre cuite,
- en PVC perforé, (cas très souvent utilisé)
Il doit avoir une pente de 1 cm par mètre tout en descendant vers le collecteur. Suivant la pente du
terrain (DTU 20 – 1), le drainage ceinture totalement ou partiellement le bâtiment.

g- contre la nappe phréatique


Dans le cas où les parois enterrées sont baignées souvent dans la nappe phréatique, il faut prévoir un
cuvelage, c’est à dire une enveloppe étanche tout autour des parties enterrées de l’ouvrage.

h- exemple de mise en œuvre d’une étanchéité de paroi enterrée :


Utilisation du SOMDRAIN

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Chapitre 1 : LES MURS 14

4.4. Voile périphérique d’après RPA99/v2003


Les ossatures au dessous du niveau de base, formées de poteaux courts (par exemple les vides
sanitaires) doivent comporter un voile périphérique continu entre le niveau des fondations (semelles,
radier...) et le niveau de base.

Toutefois, en zone I, cette prescription est facultative pour les maisons individuelles et bâtiments
assimilés ou pour toute autre construction de hauteur inférieure ou égale à 10m au dessus du niveau
moyen du sol.

Dans le cas de blocs séparés par des joints de rupture, le voile périphérique doit ceinturer chaque
bloc.
Ce voile doit avoir les caractéristiques minimales ci-dessous :
- épaisseur 15cm ;
- les armatures sont constituées de deux nappes
Le pourcentage minimum des armatures est de 0,10% dans les deux sens (horizontal et vertical)
Les ouvertures dans ce voile ne doivent pas réduire sa rigidité d'une manière importante.
Dans le cas des dallages sur terre plein, on pourra se dispenser du voile périphérique à condition de
dimensionner les poteaux suivant les prescriptions prévues pour les poteaux d'élancement
géométrique inférieur à 5 dans le paragraphe 7.4.2.2.

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Chapitre 1 : LES MURS 16

le rôle de résistance aux forces horizontales.

Figure 2 : Structures « mixtes » avec des murs porteurs couplés à des portiques

Figure 3 : Structure a noyau central

Figure 4 : Structure uniquement a murs porteurs

5.3. Rôles des voiles de contreventement

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Chapitre 1 : LES MURS 17

L’utilisation des voiles en béton armé pour la construction des structures dans les zones sismiques
est exigée obligatoirement par le code parasismique Algérien RPA99/V2003 [5]. La raison est que les
voiles, outre leur rôle porteur vis-à-vis des charges verticales, sont très efficaces pour assurer la
résistance aux forces horizontales. Reprenant la plus grande partie de l’effort sismique, ils
conditionnent le comportement des structures et jouent un rôle primordial pour la sécurité. Par
rapport à d’autres éléments de structures, les voiles jouent d’outres rôle à savoir [6] :
1-Augmente la rigidité de l’ouvrage ;
2- Diminue l’influence des phénomènes du second ordre et éloigne la possibilité d’instabilité ;
3- Diminue les dégâts des éléments non-porteurs dont le coût de réparation est souvent plus grand
que celui des éléments porteurs ;
4- Apaise les conséquences psychologiques sur les habitants de haut bâtiment dont les déplacements
horizontaux sont importants lors des séismes.
5- Rend le comportement de la structure plus fiable que celui d’une structure ne comportant que des
portiques.

5.4. CARACTERISTIQUES GEOMETRIQUE ET MECANIQUES DES VOILES


5.4.1. Caractéristiques géométrique
Le modèle le plus simple d’un voile est celui d’une console parfaitement encastrée à sa base,
(Figure 5).

Nu
Mu

Figure 5 : Voile pleine


Les principaux paramètres influençant le comportement des voiles en béton armé sont l’élancement
(rapport hauteur H sur la largeur du voile L), les armatures (pourcentages et dispositions) et la
contrainte normale moyenne. Il y a lieu de distinguer les voiles élancés (élancement H / L supérieur à
2 environ) et les voiles courts (Élancement H / L inférieur à 2) [4].

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Chapitre 1 : LES MURS 18

- Dimension d’après RPA99/V2003


D’après RPA99/V2003 [5], les dimensions minimales des voiles doivent satisfaites les conditions
suivantes :
L≥ 4a.
a ≥ 15 cm
où L étant la longueur du voile (Figure 6) et a est l’épaisseur du voile.
Dans le cas contraire, ces éléments sont considérés comme des éléments linéaires où poteaux.

a L
he

L≥4a.4
a

Figure 6 : Coupe de voile en élévation [5]

De plus, l'épaisseur doit être déterminée en fonction de la hauteur libre d'étage he et des conditions
de rigidité aux extrémités comme indiqué à la figure 7.

a ≥3a

h h
a≥ a≥
21 25

≥3a ≥2a
a
a
≥2a
h
a≥
22

Figure 7 : Coupes de voiles en plan [5]

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Chapitre 1 : LES MURS 19

Pour les calculs de l'inertie des voiles, il est admis de considérer l'influence des murs
perpendiculaires. La longueur du mur prise en compte de chaque côté devrait être la plus petite des
valeurs indiquées sur la figure 8.

a
c c c
L0

c c0 c0

Figure 8 : Prise en compte des murs retour [5]

- Dimension d’après l’Eurocode 8


D’après l’Eurocode 8[4], l’épaisseur bwo (a dans RPA99/2003) de l’âme doit respecter la condition
donnée par l’expression suivante :

bwo ≥ max {0.15, hs/20} (m) (1)

Où hs est la hauteur libre d’étage, en mètres.


D’autres exigences complémentaires s’appliquent pour l’épaisseur des éléments de rive raidis (Figure
9). Il n’est pas nécessaire de prévoir d’élément de rive confiné dans les membrures de mur ayant une
épaisseur bf ≥ hs/15 et une largeur lf ≥ hs/5, où hs étant la hauteur libre d’étage (Figure 9).

Figure 9 : Élément de rive confiné inutile à une extrémité du mur avec membrure transversale
importante [4].

- D’après l’Eurocode 8, l’épaisseur bw des parties confinées de la section de mur (éléments de rive) ne
soit pas inférieure à 200 mm. De plus, si la longueur de la partie confinée ne dépasse pas la valeur
maximale de 2bw et 0,2 lw , il convient que bw ne soit pas inférieure à hs/15, hs étant la hauteur
d’étage. Si la longueur de la partie confinée excède la valeur maximale de 2bw et 0,2 lw , il convient
que bw ne soit pas inférieure à hs/10 (voir Figure 10).

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Chapitre 1 : LES MURS 20

Figure 10 : Épaisseur minimale des éléments de rive confinés [4]

5.4.2. Longueur de flambement


-Voile non raidis latéralement
La longueur de flambement Lf en fonction de la hauteur libre L du voile entre nus de plancher
1. lf = 0,8l voile encastré en tète et en pied avec un plancher de part et d’outre.
2. lf = 0,85l voile encastré d’un seul coté.
3. lf = l voile articulé en tète et en pied.
-Voile raidis latéralement

Raidisseur aux
extrémités du voile

Longeur de
flambement lf Si ≤ 2,5 = (2) Si ≤ = (4)
,
(valeur de lf calculée
précédemment)
Si > 2,5 = (3) Si > = (5)

4.4.3. Caractéristiques mécanique


La Figure 11 montre l’exemple d’un élément de section rectangulaire ou en I, soumis à une charge
verticale N et une charge horizontale V en tête. Le voile est sollicité par un effort normal N et un
effort tranchant V constants sur toute la hauteur et un moment fléchissant qui est maximal dans la
section d’encastrement. Le ferraillage classique du voile est composé d’armatures verticales
(pourcentage ρv), d’armatures horizontales (pourcentage ρh). Les armatures verticales extrêmes sont
soumises à d’importantes forces de traction/compression créant ainsi un couple capable d’équilibrer
le moment appliqué. A la base du voile, sur une hauteur critique, des cadres sont disposés autour de
ces armatures afin d’organiser la ductilité de ces zones. Enfin, les armatures de l’âme horizontales et
verticales ont le rôle d’assurer la résistance à l’effort tranchant. Les différents pourcentages
règlementaires seront exposés dans le paragraphe 6.

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Chapitre 1 : LES MURS 21

N
V

Figure 11 : Schéma d’un voile plein et disposition du ferraillage

http://mescoursdegeniecivil.wifeo.com/documents/Ptech6.pdf
http://mescoursdegeniecivil.wifeo.com/documents/Ptech7.pdf
http://mescoursdegeniecivil.wifeo.com/documents/Ptech8.pdf
http://iut-tice.ujf-grenoble.fr/tice-espaces/GC/materiaux/mtx3/CoursMateriaux/3.1.pdf

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 1

CHAPITRE 2 : FONDATIONS
Plan du chapitre
1. ROLES DES FONDATIONS
2. FONCTIONNEMENT DES FONDATIONS
3. TYPES DE FONDATIONS
4. FONDATIONS SUPERFICIELLES (isolés et continues)
5. RADIERS
6. FONDATIONS PROFONDES
7. PATHOLOGIE DES FONDATIONS

Références :
(http://mescoursdegeniecivil.wifeo.com/documents/Ptech3.pdf)
http://www.cours-genie-civil.com/IMG/pdf/cours_fondations-superficielles1_procedes-generaux-de-
construction.pdf
http://www.cours-genie-civil.com/IMG/pdf/cours_fondations-profondes1_procedes-generaux-de-
construction-2.pdf
http://www.cours-genie-civil.com/IMG/pdf/Murs_rideaux_procedes-generaux-de-construction.pdf
http://www.cours-genie-civil.com/IMG/pdf/cours_fondations-profondes3_procedes-generaux-de-
construction.pdf
http://www.cours-genie-civil.com/IMG/pdf/cours_fondations-superficielles-radiers_procedes-
generaux-de-construction.pdf
http://www.cours-genie-civil.com/IMG/pdf/Expose-etudiants_Planchers_Dallages_procedes-
generaux-de-construction.pdf

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 2
1. ROLES DES FONDATIONS
I - 1 Définition
Un ouvrage quelle que soient sa forme et sa destination, prend toujours appui sur un sol d’assise. Les
éléments qui jouent le rôle d’interface entre l’ouvrage et le sol s’appellent fondations. Ainsi,
quelque soit le matériau utilisé, sous chaque porteur vertical, mur, voile ou poteau, il existe une
fondation.

I – 2 Rôle principal
La structure porteuse d’un ouvrage (voir cours de mécanique chapitre 4) supporte différentes
charges telles que :

- des charges verticales :


• comme les charges permanentes telles que le poids des éléments porteurs, le poids
des éléments non porteurs,
• comme les charges variables telles que le poids des meubles, le poids des personnes…,
le poids de la neige,

- des charges horizontales (ou obliques) :


• comme des charges permanentes telles que la poussée des terres,
• comme les charges variables telles que la poussée de l’eau ou du vent.

La structure porteuse transmet toutes ces charges au sol par l’intermédiaire des fondations.

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 3

Il ne s’agit pas de calculer la charge globale que reprend l’ouvrage mais la charge reprise par chaque
fondation. En effet chaque fondation ne reçoit pas la même charge. Cela dépend des éléments
porteurs repris. La charge reprise par une fondation se calcule au moyen d’une descente de charges.
Le rôle principal d’une fondation est donc d’assurer la transmission des charges appliquées sur
l’ouvrage au sol.

Les critères influant le choix d’une fondation sont donc :


- La qualité du sol.
- Les charges amenées par la construction.
- Le coût d’exécution.

I - 3 Rôles secondaires
1°) La fondation doit résister elle-même aux charges et doit être calculée en conséquence.
2°) L'ensemble ouvrage – fondation - sol doit être en équilibre stable. Il ne doit pas y avoir possibilité
de mouvement.
- pas de glissement horizontal : L’adhérence sol – fondation doit empêcher les forces
horizontales (poussées du vent, des terres…) de pousser l’ouvrage horizontalement.
- pas de basculement : Les charges horizontales ont tendance à faire basculer l’ouvrage car elles
créent un moment. Les forces verticales (poids) doivent les contrebalancer.
- pas de déplacement vertical : Le sol doit être suffisamment résistant pour éviter l’enfoncement
du bâtiment de manière uniforme ou dissymétrique (tassements différentiels entre deux
parties solidaires de l'ouvrage) et le bâtiment doit être suffisamment lourd pour éviter les
soulèvements dus à l'action de l'eau contenue dans le sol (poussée d'Archimède).

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 4
3°) Une fondation doit être durable. Toutes les précautions devront être prises dans les dispositions
constructives, le choix et l'emplacement des matériaux, ainsi que dans la mise en œuvre.
4°) Une fondation doit être économique. Le type de fondation, les matériaux employés et la mise en
œuvre doivent être le moins coûteux possible.

2. FONCTIONNEMENT DES FONDATIONS


Un mur ou un poteau supporte une partie des charges de l’ouvrage et compte-tenu de ses faibles
dimensions, risquent de poinçonner le sol. C’est pour cela que sous un mur et un poteau, on place
une fondation qui permet de répartir la même charge mais sur une surface horizontale plus
importante et donc de diminuer la pression exercée sur le sol, c’est à dire de diminuer la force
exercée sur le sol par unité de surface.

Il faudra toujours s’assurer que la pression exercée par la fondation sur le sol est inférieure à la
pression que peut supporter le sol. La pression que peut supporter le sol a été déterminée grâce aux
essais de reconnaissance de sol (voir chapitre 2 de technologie).

La FONCTION d’une FONDATION est de TRANSMETTRE au SOL les CHARGES qui résultent des
ACTIONS appliquées sur la STRUCTURE qu’elle supporte.
Cela suppose donc que le concepteur connaisse:
- la capacité portante de la semelle de fondation. Le sol ne doit pas rompre, ni tasser de façon
inconsidérée sous la semelle.
- les actions amenées par la structure au niveau du sol de fondation. La semelle doit résister aux
actions auxquelles elle est soumise.

Cette pression s’appelle contrainte et est notée σ.


2
σ = F/S (Son unité est le MPa = MN/m )

La pression exercée à la surface du sol entraîne des pressions dans les couches de sol situées en-
dessous jusqu’à une certaine profondeur qui varie suivant le type de fondations et la charge
appliquée.

3. TYPES DE FONDATIONS
III – 1 Types de fondations :
Les deux types de fondations sont :
- les fondations superficielles,
- les fondations profondes et spéciales.

Les fondations sont dites superficielles si une des deux conditions suivantes est respectée :
H/L < 6 ou H < 3 m
Avec H : profondeur de la fondation et L : largeur de la fondation.

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 5

III – 2 Choix des fondations


Le choix du type de fondation dépend :
- du type d'ouvrage à fonder, donc des charges appliquées à la fondation (charges différentes
pour une maison individuelle et pour une tour),
- de la résistance du sol. Il est important de faire une bonne reconnaissance des sols.
. Si la couche superficielle est suffisamment résistante, il sera quand même nécessaire de faire une
reconnaissance de sol sous le niveau de la fondation sur une profondeur de deux fois la largeur de la
fondation et s'assurer que les couches du dessous sont assez résistantes.
. Si la couche superficielle n'est pas assez résistante, une reconnaissance des sols devra être faite sur
une profondeur plus importante. On choisira toujours la fondation la plus économique.

4. LES FONDATIONS SUPERFICIELLES


4.1. INTRODUCTION
Les fondations superficielles sont mises en œuvre lorsque la construction peut prendre appui sur une
couche de résistance acceptable à faible profondeur par rapport au niveau le plus bas de la
construction et non du terrain naturel.
Les fondations superficielles sont de trois types :
Semelle isolée, placée sous un poteau,

semelle filante, placée sous un mur ou plusieurs poteaux rapprochés

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 6
4.2. Les semelles isolées
4.1.1. Définitions - Terminologie
Une fondation superficielle est définie par des caractéristiques géométriques.

Figure : Coupe verticale sur semelle superficielle

- L: longueur de la semelle ou plus grand côté dune semelle.


- B : largeur de la semelle ou plus petit côté de la semelle.
- semelle circulaire B = 2 R
- semelle carrée B = L
- semelle rectangulaire B < L < 5R
- semelle continue ou filante :... L > 5B
- D : hauteur d’encastrement de la semelle. Hauteur minimum au dessus du niveau de la fondation. Si
un dallage ou une chaussée surmonte la fondation ceux-ci sont pris en considération dans la hauteur
d’encastrement.
- h : ancrage de la semelle. Il correspond à la hauteur de pénétration de la semelle dans la couche
porteuse

Elle est aussi définie par le rapport B/D. Au delà d’un rapport de 1/6, nous sommes dans le domaine
des fondations profondes.

4.1.2. Dimensionnement des fondations superficielles


La surface de la semelle doit être suffisante pour répartir sur le sol, les charges apportées par les
porteurs verticaux.
Répartir une force sur une surface, c’est exercer une pression :

La capacité portante du sol doit être supérieure à la pression exercée par les fondations.
La surface S d’une semelle s’exprime :

Nu représente l’effort ultime apporter par l’ouvrage,


q représente la contrainte (capacité portante) du sol.

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 7

La valeur de q est identifiée par une campagne de reconnaissance de sol (essais en laboratoire et/ou
essais in situ).
4.1.2. Dimensions des semelles isolées
Les semelles isolées sont les fondations des poteaux. Leurs dimensions de surface sont
homothétiques à celles du poteau que la fondation supporte :

- Semelles circulaires :
Les semelles sont axées sur le poteau, la hauteur H est définie pareillement, en fonction des
diamètres du poteau et de la semelle.

c) Profondeur hors gel des semelles de fondation.


Pour éviter que le sol d’assise des semelles ne soit déstructuré par les cycles de gel et de dégel du sol,
le niveau d’assise des fondations doit être descendu à un niveau suffisant : profondeur hors gel.
Cette profondeur varie selon la zone climatique et l’altitude :

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 8
4.3. Formes de semelles isolées

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 9

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DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 11

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 12

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 14

4.4. Liaisons des fondations isolées.


Les massifs de fondations peuvent être isolés ou reliés entre eux pour rigidifier l’ensemble de
l’infrastructure (ou pour des raisons mécaniques particulières - semelles excentrées).
Ces éléments de liaison sont des longrines. Ce sont des semelles filantes qui peuvent ou non
supporter des voiles porteurs.

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 15

4.3. Les semelles filantes

Les semelles filantes sont les fondations des voiles.


La hauteur H est définie comme pour les semelles isolées

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 16

5- Reprise en sous-œuvre.
Dans le cas de mitoyenneté avec un bâtiment existant, les charges reportées d’une construction à
l’autre peuvent être dommageables. Les fondations ne doivent pas se gêner mutuellement.

1 - Les fondations d’un bâtiment en construction doivent descendre au niveau de celles du bâtiment
voisin existant.
2- Les fondations du bâtiment voisin doivent être descendues au niveau du bâtiment en
construction. On parle alors de

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 17

6- Représentation graphique - Les fondations superficielles

AI : Arase inférieure de la semelle.


AS : Arase supérieure de la semelle.

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 18
Les semelles, poteaux et longrines identiques sont cotés une seule fois et rappelés par S, un P ou un L
suivit de leur numéro. Pour les longrines, on donne toujours dans l’ordre : base x hauteur.

SEMELLE CONTINUE

CAS DE LA SEMELLE FLEXIBLE

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CAS DE LA SEMELLE RIGIDE

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 22

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 25
5. RADIERS
5.1. GÉNÉRALITÉS
Un radier est une dalle plane (Figure ), éventuellement nervurée (Figure ), constituant l'ensemble
des fondations d'un bâtiment. Il s'étend sur toute la surface de l'ouvrage. Elle comporte parfois des
débords (consoles extérieures)

Comme toute fondation, elle transmet les charges du bâtiment, sur l’ensemble de sa surface, au sol.
Avantages de la semelle unique :
- diminution des risques de tassement
- très bonne liaison donc rigidité de la base du bâtiment

Ce mode de fondation est utilisé dans deux cas :


– lorsque la capacité portante du sol est faible : le radier est alors conçu pour jouer un rôle
répartisseur de charges. Son étude doit toujours s'accompagner d'une vérification du tassement
général de la construction ;
– lorsque le sous-sol d'un bâtiment est inondable : le radier joue alors le rôle d'un cuvelage étanche
pouvant résister aux sous-pressions (cf. [1.6]).

Ce type d'ouvrage ne doit pas être soumis à des charges pouvant provoquer des tassements
différentiels trop élevés entre les différentes zones du radier.
Dans le cas de couches sous-jacentes très compressibles, le concepteur doit vérifier que le point de
passage de la résultante générale coïncide sensiblement avec le centre de gravité du radier.

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 26
Lorsque la compressibilité du sol varie de manière importante ou lorsque la structure présente des
différences marquées de rigidité, il y a lieu de prévoir des joints de rupture.

1- CRITERES DE CHOIX
Le radier est justifié si la surface des semelles isolées ou continues est très importante (supérieure ou
égale à 50 % de l'emprise du bâtiment) Ce qui est le cas lorsque :
- le sol a une faible capacité portante mais il est relativement homogène.
- les charges du bâtiment sont élevées (immeuble de grande hauteur).
- l'ossature a une trame serrée (poteaux rapprochés).
- la profondeur à atteindre pour fonder sur un sol résistant est importante.
- Il est difficile de réaliser des pieux (coût - vibrations nuisibles).
- Il existe des charges excentrées en rive de bâtiment.
Eventuellement, dans le cas de sous-sols utilisables (parking, garages, caves ...) ou en vue d'obtenir
un sous-sol étanche (cuvelage)

2- MODE DE FONCTIONNEMENT
2.1 Actions mécaniques agissant sur le radier
- Les actions descendantes (poids propre, poids de la superstructure et actions extérieures)
transmises par les murs et poteaux
- Les actions ascendantes du sol réparties sous toute sa surface

Hypothèse :
La répartition des pressions sur le sol est uniforme.
Cela nécessite un radier de grande rigidité (forte épaisseur de béton - forte densité d'armatures) et si
possible des poteaux également distants et également chargés

Principes Généraux de Construction

Mais généralement les poteaux sont inégalement chargés, on admet la simplification ci dessous :

Les actions sur le radier engendrent la déformée suivante :


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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 27

Le radier se comporte comme un plancher renversé

2.3- Conséquences
Il est nécessaire de renforcer le radier au droit des appuis des murs et des poteaux
Le béton résistant mal à la traction, on placera des armatures dans les zones tendues : en partie
haute en travée et en partie inférieure au droit des murs et des poteaux
Principe d'armature :

Renfort des radiers plats au droit des éléments porteurs :


Schémas de principe de renforcement du radier soumis à des charges ponctuelles

Charges linéaires transmises par un mur

3- PRINCIPE DE CONSTRUCTION
On ne peut envisager la réalisation du radier qu'à certaines conditions :
- les charges apportées par le bâtiment doivent être régulièrement réparties : pas de bâtiment avec
une partie haute et une partie moins haute pour ne pas engendrer des tassements incompatibles.
- La répartition des contraintes sous le radier est uniforme
- Le terrain sous le radier n’est soumis qu’à des contraintes de compression en tout point.
- Le sol d'assise a une résistance régulière (pas de tassements différentiels, pas de points durs)

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 28
- La poussée d’Archimède due à une présence d'eau n'est pas trop forte (soulèvement de l’ensemble
du bâtiment)

Contraintes inégales imposées au sol et tassements inégaux

Vue en plan des bâtiments

Tassement différent sous le radier, dû au terrain de résistance inégale :


Déversement du bâtiment et excentricité de la résultante par rapport au centre de la semelle

4- DIFFERENTS TYPES DE RADIERS


tous les radiers sont mis en place sur un béton de propreté ou un lit de sable
4.1- Radier plat d'épaisseur constante
convient aux charges assez faibles et aux bâtiments de petite emprise

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 29
- facilité et rapidité d'exécution
- les murs ou les poteaux viennent s'appuyer directement sur la dalle avec possibilité de renforcer les
sections de béton au droit des appuis

4.2- Radier nervuré


Lorsque les charges sont importantes, pour que l'épaisseur du radier ne devienne pas excessif, on
dispose des travures de poutres (nervures) pour rigidifier la dalle ; elles peuvent être disposées dans
un seul sens ou dans deux ; cela dépend de la portée, de la disposition des murs ou des poteaux
l'ensemble donne des alvéoles qu'il est nécessaire de remblayer si on veut utiliser le sous-sol ou faire
une deuxième dalle en partie haute les poteaux et les murs portent sur les poutres.

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 30

La dalle du radier peut être située

C’est la solution rationnelle :


La dalle, placée en zone comprimée, renforce la poutre qui, de ce fait, est en forme de T renversé
grande rigidité

Inconvénients :
- fouille importante mais simple
- coffrage compliqué et important
- nécessité de remplir les creux entre les poutres et les nervures pour utiliser la surface
- risque de sous-pressions plus important

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 31

La dalle se trouve dans la zone tendue de la poutre, et ne participe pas à sa résistance

Inconvénients :
- terrassement complexe
- armatures plus compliquées : les armatures secondaires doivent reprendre les charges pour les
reporter sur les zones comprimées
- épaisseur plus grande de la dalle, donc augmentation du poids

Avantage :
- surface supérieure de la dalle directement utilisable

4.3- radier champignon


Dans le cas d'une construction ossature on peut traiter le radier selon le principe des planchers
champignons ; il ne comporte pas de nervure, ce qui permet d'avoir une surface plate et dégagée
pour de grandes portées.

Les charges sont transmises des poteaux à la dalle épaisse (50 cm) par l'intermédiaire de chapiteaux
ce qui permet de répartir progressivement la charge
- nécessité de répartir régulièrement les poteaux (la portée dans un sens ne peut dépasser 2 fois la
portée dans l'autre sens)
- facilité d'exécution
- les chapiteaux "encombrent" au sol

Remarque : le chapiteau peut être incorporé dans la dalle (béton fortement armé pour le chapiteau)
ce qui permet d'avoir une surface totalement plane

4.4- radier voûté


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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 32
L'axe des voûtes est perpendiculaire à la grande dimension du radier

Les voûtes permettent d'augmenter les portées (distance entre les éléments porteurs) sans
augmenter sensiblement l'épaisseur du radier

La mise en œuvre est assez complexe mais les radiers voûtés sont minces (12 à 20 cm) car ils
travaillent essentiellement en compression ; ils sont donc économiques en béton et en acier
- il est nécessaire de faire une répartition symétriques des charges ; les poussées des voûtes sont
reprises par des culées (aux extrémités) ou par des tirants (tous les 4 m environ)
- les tirants peuvent être constitués : par des barres en acier par des poutres en BA placées
perpendiculairement à l'axe des voûtes
- ils peuvent être lestés de sable si nécessaire (en cas de sous-pressions)
- des poutres sont placées au droit des murs et sous les alignements de poteaux

Inconvénients :
- difficulté de mise en forme du béton de la voûte
- coffrages des tirants
- remplissage des creux pour rendre la surface utilisable

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 33

5- ARMATURES :
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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 34
5.1- armature d'un radier plat avec console

5.2- radier nervuré


Solution rationnelle

Solution moins rationnelle : E > e

6.2. RADIER RÉPARTISSEUR DE CHARGES


D'une manière générale, il est impossible de connaître la répartition exacte des réactions s'exerçant
sous un radier. En effet, celles-ci dépendent de la nature du sol et des coefficients d'élasticité
respectifs sol-radier et radier-structure.
Le calcul d'un radier nécessite donc le choix d'hypothèses simplificatrices sur les diagrammes de
réaction du sol.
Toutefois il est impératif de vérifier les conditions de la Statique, c'est-à-dire l'équilibre global entre
les réactions du sol et l'ensemble des charges apportées par la superstructure.
Le radier, par simplification, est toujours considéré comme infiniment raide par rapport à sa
superstructure. En d'autres termes, les poteaux et les voiles s'appuyant sur le radier sont considérés
comme articulés à leur base.
En revanche, le radier est plus ou moins déformable par rapport au sol de fondation.

6.2.1. Radiers rigides


Si le radier peut être considéré comme rigide, le calcul est mené en considérant une répartition
linéaire des réactions du sol. Le dimensionnement du radier doit être tel que le cheminement des

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 35
efforts de la superstructure soit assuré, les efforts internes du radier étant déterminés par l'équilibre
des forces de gauche (ou de droite) d'une section quelconque.
Le calcul en plancher renversé n'est valable que sous réserve de vérifier sensiblement l'équilibre
entre la descente des charges apportées par la superstructure et les réactions du sol sous chaque
poteau.

En première approximation l'épaisseur des éléments constitutifs du radier est déterminée par les
relations :
– nervures :

Avec l'entre axes des poteaux parallèlement aux nervures.


– dalle :

avec l entre axes des poteaux perpendiculairement aux nervures (fig. 3.55).

De plus l'épaisseur de la dalle doit être telle que la vérification à l'effort tranchant soit assurée sans
qu'on ait besoin d'armatures d'effort tranchant.

a) Cas d'un mauvais terrain.


On considère que le radier fonctionne soit en plancher nervuré renversé soit en plancher-dalle
renversé.

6.2.2. Radiers souples


Cette méthode ne tient pas compte de la continuité. Elle consiste à vérifier les conditions de la
Statique et de non-poinçonnement du sol sous la surface correspondant à chaque poteau ou voile
pris isolément. Ces surfaces peuvent être discontinues si la résistance du sol le permet. La forme du
diagramme choisi peut être soit rectangulaire soit triangulaire (terrain pulvérulent).

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 36
6. FONDATIONS PROFONDES, PAROIS DE SOUTENEMENT

01 DEFINITON — TERMINOLOGIE
Une fondation profonde est caractérisée par la manière dont le sol est sollicité pour résister aux
charges appliquées.
- résistance en pointe
- par frottement latéral
- résistance de pointe et frottement latéral (cas courant)
Ses dimensions sont définies par:
- D : Longueur de fondation enterrée dans le sol
- B : largeur de la fondation ou diamètre
Au-delà de D/B > 6, et D > 3, nous sommes dans le domaine des fondations profondes.

D’une manière générale, les fondations profondes sont souvent désignées par le terme de «pieu»

6.2 PRINCIPES DE FONCTIONNEMENT


6.2.1 Cas d’un pieu isolé
Un pieu transmet au sol les charges qu’il supporte:
- par l’appui de sa base sur le sol résistant (effort de pointe noté Q)
- par le frottement latéral entre le sol et le pieu (effort de frottement latéral noté Q)

L’effort de pointe est proportionnel à:


- section de la base du pieu
- à la résistance du substratum

L’effort de frottement latéral est proportionnel à:


- la surface de contact entre le pieu et le sol
- au coefficient de frottement pieu-sol (rugosité du pieu, pression latérale, coefficient de frottement
interne du sol)

Le frottement latéral du pieu n’est mobilisable que s’il y a déplacement relatif entre le pieu et le sol.

Si le pieu a tendance à s’enfoncer dans un sol stable, le frottement sol-pieu génère un effort vertical
ascendant (frottement positif).
Si au contraire, le pieu étant immobile, le sol à tendance à tasser, le frottement sol-pieu est négatif.
Cela à pour conséquence de surcharger le pieu. Pour remédier à ce problème (couches
compressibles, remblais récents non stabilisés), on chemisera le pieu par un tubage afin de diminuer
l’effet du frottement négatif.
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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 37

Attention, si le pieu travaille à l’arrachement, Q = O. Il est admis que le frottement latéral mobilisable
est identique selon que le pieu travaille en compression ou en traction.

6.2.2 Cas de groupes de pieux

D’une part, lorsque les pieux sont suffisamment rapprochés, il ne suffit pas de vérifier la résistance
d’un pieu isolé. En effet, il arrive que la charge limite d’un groupe de pieux Qgu soit inférieure à la
somme des charges limites de chaque pieu isolé Qui.
Le coefficient d’efficacité du groupe de pieu se définit comme suit:

la zone compressible n’est pas influencée par le Groupement de pieux la zone compressible est
pieu influencée par l’effet radier du groupe de pieux

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 38
D’autre part la diffusion de contraintes en profondeur sous un groupe de pieux est différente de celle
sous un pieu isolé. Il se produit un effet radier.
Cela a pour conséquence de transmettre les contraintes en profondeur bien au delà de celles
générées par un pieu isolé.

6.3 DETERMINATION DE LA CHARGE LIMITE D’UN PIEU ISOLE


Considérons un pieu isolé soumis à une charge verticale. Le pieu traverse différentes couches de sol
de qualité plus ou moins bonnes pour s’ancrer dans une couche de sol aux caractéristiques
mécaniques favorables. Cette couche s’appelle couche d’ancrage ou substratum résistant.

La charge limite du pieu Qu est obtenue en additionnant la charge limite de pointe Qpu qui
correspond au poinçonnement du sol sous la base du pieu et la charge limite Qsu mobilisable par le
frottement latéral entre le sol et le pieu.

La charge limite de pointe est donnée par :

La charge limite de frottement est donnée par:

Avec:
- pp: coefficient réducteur de section de l’effort de pointe
- Ps: coefficient réducteur de section de l’effort de frottement latéral
- A: aire de la section droite
- P: périmètre de la section du pieu
- qpu: résistance limite de pointe
- qj : frottement latéral unitaire limite dans couche i
- e : épaisseur de la couche i
- h : hauteur d’ancrage

Nota : La détermination de A et de P ne pose pas de problème particulier pour les pieux à section
pleine ou pour les pieux tubulaires fermés. Pour les autres sections, on se référera au tableau ci-
dessous

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 39

Définition de A et P pour les pieux tubulaire ouverts, les palplanches et profilés H

Les valeurs de pp et ps sont données dans le tableau ci-contre.

6.4 DIMENSIONNEMENT DES PIEUX


Comme pour les fondations superficielles, le dimensionnement des pieux se réalise à partir des essais
de laboratoires, de l’essai pénétrométrique ou de l’essai pressiométrique. Actuellement la méthode
pressiométrique donne de bons résultats quel que soit le type de sol. Elle est présentée ci-après.
Les valeurs des charges admissibles sont données dans le tableau ci-dessous:

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 41

6.5 CLASSIFICATION DES FONDATIONS PROFONDES


Comme nous venons de le voir la charge limite d’un pieu est fonction de son mode d’exécution.
On distingue 3 grandes classes de fondations profondes:
• Les pieux mis en place par refoulement du sol
Ils concernent les pieux battus (catégories 1 et 2) et les pieux foncés (catégorie 5). Leur mise en place
se fait par vérinage battage ou vibro-fonçage. Ils repoussent le sol et le compriment; ce qui génère un
bon frottement latéral.
• Les pieux mis en place sans refoulement du sol
Ils concernent les pieux forés et les puits (catégories 3 et 4). Leur mise en place se fait par
substitution. Ce qui à pour effet de remanier le sol et de le décomprimer. Le frottement latéral est
donc diminué, sauf pour certains types de mise en oeuvre (pieux exécutés à la tarière creuse, ou
vissés moulés)
• Les fondations injectées
Elles concernent les parois moulées, les barrettes. D’autres types de fondations existent ,mais ils
sont plutôt classés comme renforcement de sol:
• les colonnes de Col-mix (mélange de sol en place et de liant à l’aide de deux tarières creuses)
• les colonnes de jet-grouting (forage puis injection de liant haute pression en remontant)
• les colonnes ballastées (fonçage d’un vibreur puis injection à l’air comprimé de ballast (40/80 mm)
en remontant)
• les picots de sable (fonçage d’un tube de petit diamètre, puis introduction de sable vibrocompacté
• les plots pilonnés (excavation à la pelle mécanique, puis introduction de matériaux granulaires
sains subissant un pilonnage intensif)

6.5.1 Différentes catégories de pieux


Les documents réglementaires classent les pieux selon es catégories ci-dessous:
1 - Pieux façonnés à l’avance
• battu préfabriqué
• métal battu
• tubulaire précontraint
• battu enrobé
• battu ou vibrofoncé, injecté haute pression
2 - Pieux à tube battu exécuté en place
• battu pilonné
• battu moulé

3 - Pieux forés
• foré simple
• foré tubé
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• foré boue
• tarière creuse (type 1 à type3 selon la technologie utilisée)
• vissé moulé
• injecté haute pression
4 — Puits
5 - Pieux foncés
• béton foncé
• métal foncé
6 - Micro-pieux de diamètre inférieur à 250 mm
• type I
• type Il
• type III
• type IV
Fondations profondes, parois de soutènement, amélioration des sols

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7 – PATHOLOGIE DES FONDATIONS
En général, les désordres dus à des problèmes de fondation entraînent des frais importants. Ils sont
très variés et d’origines diverses. Leurs effets peuvent aller de la fissuration de la structure du
bâtiment jusqu’à sa mise en péril, c’est à dire son abandon pur et simple, la construction devenant
impropre à sa destination initiale.
Les désordres peuvent être dus à :
- une reconnaissance de sol incomplète et donc souvent un sol mal adapté :
• profondeur insuffisante des sondages,
• présence de cavités non détectées,
• nappe d’eau insoupçonnée,
• agressivité de l’eau,
• point dur sous un radier,
• terrain d’assise non homogène ou peu résistant et très compressible,
• sol compressible d’épaisseur variable sous radier,
• sols différents sous un même bâtiment,

- une erreur de calcul ou de conception :


• fondations inadaptées ou mal calculées,
• fondations différentes sous un même ouvrage,
• radier chargé inégalement,
• fondations sur un remblai récent non stabilisé,
• chargement dissymétrique de l’ouvrage,

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Chapitre 2 : LES FONDATIONS 54

- une mauvaise exécution :


• fondation non mise hors gel car profondeur trop faible,
• ferraillage de la fondation mal positionné,
• bétonnage des pieux mal surveillé,
• oubli du drainage,
• présence de terre dans le béton des fondations,
- une cause extérieure :
• vibrations importantes lors du battage des
pieux d’une construction voisine,
• pieux pouvant être endommagés par les
charges apportées par une fondation
superficielle à proximité,

- une modification des conditions existantes :


reprises en sous-œuvre mal exécutées.
Il en résulte un tassement plus ou moins uniforme de la
construction, des tassements différentiels occasionnant
des désordres dans la structure et dans le second œuvre
ou des désordres dans les constructions existantes
voisines.

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Chapitre 3 : LES CONTREVENTEMENTS 1

CHAPITRE 3 : LES CONTREVENTEMENTS

3.1. DEFINITION
En génie civil, un contreventement est un système statique destiné à assurer la stabilité globale d'un
ouvrage vis-à-vis des effets horizontaux issus des éventuelles actions sur celui-ci (par exemple : vent,
séisme, choc, freinage, etc.). Il sert également à stabiliser localement certaines parties de l'ouvrage
(poutres, poteaux) relativement aux phénomènes d'instabilité (flambage ou déversement).
Afin d'assurer la stabilité globale d'un bâtiment, il est nécessaire que celui-ci soit contreventé selon
au moins 3 plans verticaux non colinéaires et un plan horizontal ; on distingue donc les
contreventements verticaux (destinés à transmettre les efforts horizontaux dans les fondations) des
contreventements horizontaux (destinés à s'opposer aux effets de torsion dus à ces efforts).
Un contreventement peut être réalisé par des voiles (contreventements verticaux) ou des plaques
(contreventements horizontaux) en béton armé, en maçonnerie, en bois ou en tôle ondulée ; ou par
des treillis en bois ou en acier.

3.2. CHOIX DU CONTREVENTEMENT


Le contreventement permet d'assurer une stabilité horizontale et verticale de la structure lors des
secousses qui, rappelons-le, ont des composantes dans les trois directions.
Le rôle du contreventement horizontal est de transmettre les actions latérales aux éléments
verticaux appelées palées de stabilité.
Pour assurer le contreventement horizontal, les planchers et toitures faisant office de diaphragme
rigide ne devraient pas être affaiblis par des percements trop grands ou mal placés pouvant nuire à
leur résistance et leur rigidité. Les diaphragmes flexibles devraient être évités pour combattre le
déversement des murs notamment en maçonnerie.
Le contreventement vertical par palées devrait répondre à des critères spécifiques tels que :
• leur nombre : au moins trois palées non parallèles et non concourantes par étage.
• leur disposition : elles seront situées le plus symétriquement possible par rapport au centre de
gravité des planchers et de préférence aux angles avec une largeur suffisante.
• leur distribution verticale : être régulière ; les palées seront de préférence superposées afin de
conférer aux différents niveaux, une rigidité comparable aussi bien en translation qu'en torsion.

3.3. CONTREVENTEMENT GENERAL DES BATIMENTS


Le premier souci que doit avoir l’ingénieur d’études est de prévoir des dispositions assurant la
stabilité générale et spécialement le contreventement d’ensemble des bâtiments. Ces dispositions
doivent avoir pour objet non seulement d’assurer la résistance aux forces horizontales prises en
compte dans les calculs, telles celles résultant de l’action du vent, mais aussi de permettre
éventuellement aux bâtiments de subir sans dommages excessifs les effets de certaines sollicitations
exceptionnelles, telles que des explosions localisées. Ces problèmes se posent avec une acuité
particulière dans les immeubles à grand nombre d’étages.

Les solutions susceptibles d’être choisies pour assurer le contreventement général des bâtiments
sont évidemment liées aux contraintes qui peuvent être imposées par le parti architectural ; elles
sont également dépendantes, dans une certaine mesure, du matériel dont dispose l’entreprise. Ces
solutions peuvent être classées en trois grandes catégories (§ 3.1, 3.2 et 3.3).

3.3.1. Contreventement assuré par portiques


Les portiques (figure 1) doivent être conçus pour résister non seulement aux forces de pesanteur,
mais également aux forces horizontales ; celle résistance implique la rigidité des nœuds. Cette

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Chapitre 3 : LES CONTREVENTEMENTS 2

solution conduit en général à des sections de béton et d’armatures plus importantes, et à des
dispositions de ferraillage plus complexes que celles usuellement adoptées dans les structures les
plus courantes de bâtiments.
À moins que l’on ne puisse prévoir, dans chaque plan de contreventement, des portiques
comportant un nombre relativement important de travées, cette solution de contreventement est
onéreuse, et on ne la retient guère que lorsqu’il n’est pas possible d’en choisir une autre. Il faut
cependant lui reconnaître l’avantage de ne pas créer d’obstacles à la présence d’ouvertures de
grandes dimensions dans le plan des portiques.

Figure 1 – Ossature en portiques (à des travées)

Le calcul des ossatures en portiques peut être conduit suivant de nombreuses méthodes plus ou
moins élaborées.

3.3.2 Contreventement assuré par pans rigides


La rigidité des pans de contreventement peut être assurée :
— soit par des triangulations en béton armé ;
— soit par des voiles en béton armé ;
— soit éventuellement par des remplissages en maçonnerie de résistance suffisante entre éléments
(poteaux et poutres) de l’ossature en béton armé.

3.3.2.1 Contreventement triangulé


Dans le premier cas, la présence des triangulations crée souvent des difficultés pour la réalisation
d’ouvertures dans les pans de contreventement : on peut quelquefois trouver une solution plus
satisfaisante en disposant les éléments de triangulation non plus sur la hauteur d’un étage, mais sur
celle de deux étages (figures 2).
La mise en œuvre des remplissages en maçonnerie est dans tous les cas rendue moins facile.

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Chapitre 3 : LES CONTREVENTEMENTS 3

Figure 2. Pans de contreventement triangulés

Le calcul des poutres à treillis dont les membrures sont constituées par les poteaux et qui
fonctionnent en console à partir du niveau des fondations ne soulève pas de difficultés particulières ;
il est conduit suivant les errements habituels, en admettant des articulations aux nœuds.

3.3.2.2 Contreventement avec voile en béton


La solution de contreventement avec voiles en béton armé est actuellement très répandue ; très
souvent, les voiles en cause, disposés transversalement aux bâtiments de forme rectangulaire
allongée, constituent également les éléments de transmission des charges verticales (§ 4), sans être
obligatoirement renforcés par des poteaux. Ils assurent ainsi, dans des conditions économiques, à la
fois la transmission des charges de pesanteur et le contreventement dans la direction transversale
des bâtiments ; cet avantage est évidemment surtout marqué pour les entreprises équipées d’un
matériel de coffrage approprié : banches et coffrages-tunnels [C 2 316].

Quant au contreventement longitudinal des mêmes bâtiments, il peut lui aussi être obtenu par des
voiles disposés dans les plans des façades et des refends longitudinaux. En général, ces voiles ne sont
prévus que dans certaines travées, et, pour limiter les inconvénients résultant des variations
dimensionnelles sous l’effet du retrait et de la température, il convient de disposer les voiles de
contreventement dans des travées voisines du centre des bâtiments, plutôt qu’à une extrémité, et en
évitant surtout de les prévoir aux deux extrémités (figure 3).

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Chapitre 3 : LES CONTREVENTEMENTS 4

Figure 3. Contreventement longitudinal d’un bâtiment. Disposition des pans rigides

Le calcul du contreventement par voiles en béton armé soulève notamment deux problèmes :
a) celui, d’ailleurs général, de la répartition des forces horizontales s’exerçant sur un bâtiment entre
les différents pans de contreventement ;
b) celui de la détermination des efforts dans les éléments de liaison (linteaux) des voiles disposés
dans un même plan.

3.3.2.3 Contreventement par remplissage en maçonnerie


La solution consistant à assurer le contreventement par des remplissages en maçonnerie de
résistance suffisante est plus spécialement à retenir dans le cas de bâtiments comportant un nombre
limité d’étages. Il faut évidemment être certain que les maçonneries en cause ne sont pas appelées à
disparaître ou à être modifiées (percement ultérieur d’ouvertures). Cette condition est en général
réalisée pour certains murs de cages d’escaliers, de séparation entre logements ou entre corps de
bâtiment au droit des joints, ou de pignons.
Il n’existe pas de méthode de calcul de caractère réglementaire permettant de déterminer les
contraintes dans les panneaux de maçonnerie sous l’action des forces horizontales appliquées aux
niveaux des planchers. Quelques essais ont bien été effectués tant en France qu’à l’étranger, mais ils
ont été limités à certains types d’ossatures et de remplissage [88]. On est conduit à considérer dans
les panneaux des diagonales comprimées fictives, dont on se fixe la largeur par des considérations de
bon sens et dont on vérifie que la contrainte reste inférieure aux valeurs normalement admissibles
pour les maçonneries en cause.

Système vulnérable
Plutôt favorable, si les parois de remplissage et le cadre sont liés en compression uniquement;
Particulièrement défavorable si les parois ne sont que partiellement remplies

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Chapitre 3 : LES CONTREVENTEMENTS 5

3.3.3 Noyau de stabilité des immeubles-tours


La stabilité des immeubles-tours à usage d’habitation et surtout de bureaux est très souvent assurée
par un ouvrage situé en partie centrale, constitué par des parois verticales, en voiles de béton armé,
disposées suivant des plans orthogonaux, et par les planchers. Cet ensemble trouve le plus souvent
sa place dans la zone où sont rassemblées les circulations verticales (ascenseurs et escaliers de
secours) et des locaux annexes ne recevant pas la lumière naturelle (salles de bains, toilettes,
vestiaires, archives, etc.).
Les parois de ce noyau assurent la transmission d’une partie des charges verticales et, à elles seules,
la résistance aux forces horizontales, notamment aux actions du vent. Les éléments verticaux de la
structure, tout autour du noyau, n’ont en principe à supporter que des charges verticales.
Dans certains cas, le noyau de stabilité a été réalisé en béton armé, alors que les parties
périphériques comportaient une ossature – poutres et poteaux – en métal.
Il faut cependant noter que, dans certains immeubles-tours, ce sont les ossatures des façades qui ont
été conçues pour assurer la stabilité sous l’action du vent.
Dans les cas visés au premier alinéa de ce paragraphe, les calculs ne diffèrent pas, dans leurs
principes, de ceux correspondant à la solution du contreventement par voiles en béton armé ; il faut
déterminer la répartition des efforts entre les différents voiles dans chaque sens et étudier
notamment la résistance des linteaux entre éléments de voiles situés dans un même plan (§ 3.2.2).
La solution envisagée au quatrième alinéa relève d’un calcul de portiques à grand nombre de travées
et d’étages, qui ne peut guère être abordé que par l’utilisation de programmes de calcul
automatique.

Noyaux, parois
• haute rigidité et stabilité
Ex. Noyaux: cages d‘ascenseurs, cages d‘escaliers (largement espacées)

3.4. Solutions mixtes


On peut très bien avoir recours à des solutions mixtes, utilisant simultanément plusieurs des
solutions mentionnées aux paragraphes 3.1, 3.2 et 3.3. La difficulté essentielle est alors de définir la
répartition des forces horizontales entre les divers pans de contreventement, dont les déformabilités
peuvent être très différentes en raison de leurs dimensions et de leur constitution.
Enfin, le contreventement longitudinal d’un bâtiment de forme rectangulaire allongée peut très bien
être assuré différemment du contreventement transversal : par exemple, ce dernier par voiles en
béton armé et le premier par portiques, si l’on peut disposer d’un nombre important de travées.

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3.4. Comportement et dimensionnement à la torsion


Dans le contexte de l’action sismique, plusieurs faits sont à l’origine de la torsion des bâtiments.
D’abord l’existence d’excentricités structurales entre les centres de gravité CM et les centre de
rigidité CR (ou centre de torsion, voir définition en 4.2.1):
- Les composantes horizontales de l'action sismique induisent dans une structure, outre la flexion et
le cisaillement, de la torsion, car le centre de gravité CMi, point de passage de la force d'inertie
engendrée par le tremblement de terre, n'est généralement pas confondu avec le centre de torsion
CRi de cet étage. Il en résulte les moments de torsion Mt = Vy. (CMi CRi )x ou Mt = Vx. (CMi CRi )y ( voir
Figure 4.1).
- Dans une construction multi - étagée, les centres de masses CMi des différents étages i ne sont pas
nécessairement sur une même verticale, pas plus que les centres de torsion CRi . Un niveau j dont le
centre de masse CMj serait confondu avec le centre de torsion CRj peut donc quand même être
soumis à une torsion résultant des décalages entre CM et CR aux niveaux supérieurs.

Figure 4.1. Le décalage entre CM et CR entraîne une torsion du bâtiment.

Ensuite l’existence d’incertitudes diverses sur les positions de CM et CR :


- La position du centre de masse CMi de chaque niveau n'est pas connue avec précision, car elle
dépend de l'utilisation : position du mobilier, affectation des locaux en archives, salle de réunion, etc
...
- La position du centre de raideur CRi de chaque niveau n'est pas connue avec précision, car elle
dépend de la flexibilité réelle des diverses unités de contreventement, qui est forcément estimée, en
particulier dans les constructions en béton.
Enfin, il existe des phénomènes additionnels engendrant de la torsion, tels que :
- La possibilité de couplage des réponses longitudinale et torsionnelle

Cours : Ossatures Bâtiment (2012/2013) – MASTER Génie Civil – Option : Bâtiment - Prof. Amar KASSOUL - UHBChlef
Chapitre 3 : LES CONTREVENTEMENTS 7

- Des mouvements horizontaux différentiels du sol correspondant à la propagation des ondes de


cisaillement en surface, qui appliquent aux constructions des rotations alternées faisant appel à leur
inertie torsionnelle ; cet effet existe toujours ; il est significatif pour les constructions dont la
longueur est comparable à la longueur des ondes de cisaillement.
On tient compte des phénomènes décrits en considérant 2 contributions à la torsion :
- la torsion résultant de la non-coïncidence des centres de gravité CM avec les centres de torsion CR,
qu’on appelle dans la suite la torsion "naturelle", cependant que la distance entre CM et CR est
appelée excentricité structurale e0.
- la torsion résultant des incertitudes et phénomènes additionnels divers, qu’on appelle dans la suite
torsion "accidentelle" et qui est traduite dans une excentricité accidentelle ea additionnelle à
l’excentricité structurale e0.

Dans l’Eurocode 8, l’« excentricité accidentelle » additionnelle à l’excentricité naturelle vaut :


eai = ±0,05Li

où eai est l’excentricité accidentelle de la masse du niveau i par rapport à sa position nominale,
appliquée dans la même direction à tous les niveaux et Li est la dimension du plancher
perpendiculaire à la direction de l’action sismique. Pour un séisme de direction y, les moments de
torsion de calcul à considérer dans l’analyse simplifiée sont
Mt1 = Vi (eox + 0,05 Li) et Mt2 = Vi (eox – 0,05 Li).

De même pour un séisme de direction x.


La réponse en torsion d'un bâtiment peut en pratique être calculée par deux approches :
- une analyse à l'aide d'un modèle 3D de la structure, effectuée à l'aide d'un logiciel permettant de
considérer les flexibilités de tous les éléments structuraux. La torsion naturelle est automatiquement
calculée par ce modèle, mais pas la torsion accidentelle – voir 4.4.
- une analyse approchée, permettant un calcul manuel, mais qui demande diverses hypothèses
simplificatrices pour aboutir – voir 4.2.

Répartitions de la force statique équivalente qui remplace la force sismique.

Répartition verticale de la force sismique Répartition horizontale

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Chapitre 3 : LES CONTREVENTEMENTS 8

comportement des structures symétriques et asymétriques


Bâtiment symétrique:

Bâtiment asymétrique:

Réalisation de l’équilibre:

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Chapitre 3 : LES CONTREVENTEMENTS 9

Cas de charge à considérer:


M: centre de masse
S: centre de cisaillement

Avec la méthode du spectre de réponse:


emax = e + 0.05d
emin = e – 0.05d

Comportement et dimensionnement à la torsion


Hypothèses:
– système élastique linéaire
– dalles infiniment rigides dans leur plan (déformation en bloc)
– dalles et refends infiniment souples hors de leur plan
– déformations d’effort tranchant et rigidité torsionnelle négligeables

Détermination du centre de cisaillement S:


Le centre de cisaillement S correspond au centre de gravite des inerties

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Chapitre 3 : LES CONTREVENTEMENTS 10

www.ihf.fr/pdf/...en.../05%20%20Contreventements.pdf
http://xa.yimg.com/kq/groups/23711357/1587544183/name/Shear_walls-frame_design.ppt
http://departements.univ-reunion.fr/.../STABILITE%20DES%20OUVRAGES.ppt -

Cours : Ossatures Bâtiment (2012/2013) – MASTER Génie Civil – Option : Bâtiment - Prof. Amar KASSOUL - UHBChlef
CONCEPTION PARASISMIQUE DES BÂTIMENTS -
PRINCIPES DE BASE
1. Concepts généraux.
1.1 Concept général de stabilité des bâtiments sous action sismique
1.2 Objectif global du projet d’ossature parasismique
2. Principes de conception parasismique des bâtiments
2.1 Principe 1 - Simplicité
2.2 Principe 2 - Continuité
2.3 Principe 3 - Régularité en plan
2.4 Principe 4 - Régularité en élévation
2.6 Principe 6- Diaphragmes efficaces
2.7 Principe 7- Des éléments structuraux verticaux surdimensionnés
2.8 Principe 8- Créer les conditions d’un mécanisme plastique global
2.9 Principe 9 - Choix rationnels relatifs aux masses
2.10 Principe 10- Largeur des contreventements
2.11 Principe 11- Largeur des fondations
2.12 Principe 12- Partition en sous structures
2.13 Principe 13- Fixation des éléments non structurels

3. Options de conception
3.1 Dissipativité (et comportement plastique) ou sur-résistance (et comportement élastique)?
3.2 Structure très hyperstatique ou peu hyperstatique?

Bibliographies:
André PLUMIER, CONSTRUCTIONS EN ZONE SISMIQUE, Chapitre 5. Conception
parasismique des bâtiments, Université de liège, Belgique, Edition 2006,
(ww.ArGEnCo.ULg.ac.be.)

Hugo Bachmann, Conception parasismique des bâtiments – Principes de base à


l’attention des ingénieurs, architectes, maîtres d’ouvrages et autorités, Directives de
l’OFEG – Richtlinien des BWG – Direttive dell’UFAEG, Berne, 2002
INTRODUCTION
Le présent cours offre un large aperçu de l’art de la conception parasismique des bâtiments. Il
expose des principes de base à suivre pour réaliser des ouvrages aptes à résister aux
tremblements de terre. Ces principes régissent essentiellement
• la conception et
• les dispositions constructives
pour
• la structure porteuse et
• les éléments non porteurs

La conception et le choix des détails constructifs de la structure porteuse (murs, poteaux,


dalles) et des éléments non-porteurs (cloisons intérieures, éléments de façade) jouent un rôle
déterminant dans la tenue des bâtiments (comportement avant la rupture) et leur vulnérabilité
face aux séismes (sensibilité à l'endommagement). Les principes exposés dans ce cours
s’appliquent essentiellement aux nouvelles constructions.

Ce document s'adresse d'abord aux professionnels de la construction, tels qu'ingénieurs civils


et architectes, mais il intéressera également les maîtres d'ouvrages et les autorités en charge de
la construction. S'il se prête bien à l'étude personnelle, on peut également s’en servir avec
profit pour élaborer des exposés lors de séminaires et de cours de perfectionnement ou pour
dispenser des cours dans les Hautes écoles.

1. CONCEPTS GENERAUX
1.1 Concept général de stabilité des bâtiments sous action sismique
Tous les bâtiments constituent des «boites », dont le fonctionnement général est schématisé à
la Figure 1 et dont la stabilité implique le respect des 3 conditions suivantes:

Une résistance adéquate des plans constituant la boite:


• contreventements verticaux: murs, triangulations, portiques
• contreventements ou diaphragmes horizontaux ou sub-horizontaux: planchers, toitures,
poutres «au vent », etc...

Un choix convenable de ces plans, tel que la géométrie globale de la boite reste inchangée
lors des mouvements sismiques : limitation des mouvements hors plan, gauchissement,... ;
ceci demande:
- un nombre convenable de plans de contreventement verticaux et horizontaux
- une bonne disposition relative de ces plans.

- Des liaisons adéquates entre ces plans.


Figure 1. Schéma général de fonctionnement en « boite » pour la reprise des actions
horizontales de séisme ou de vent.

1.2 Objectif global du projet d’ossature parasismique


L’objectif global du projet d’une ossature parasismique est de définir une structure capable de
subir, sans s’effondrer, les déformations engendrées par l’action sismique.
Cet objectif peut être atteint avec succès par des projets d’ossatures de divers types et de
divers degrés de capacité de dissipation d’énergie par déformations plastiques - Figure 2- en
particulier:
- des ossatures où les déformations sont essentiellement élastiques
- des ossatures qui forment une seule zone plastique significative, généralement en base.
Exemple : structure à noyau en béton armé
- des ossatures où sont formées de nombreuses zones dissipatives.

Figure 2. Comportement d’ossatures de même période T soumises à poussée progressive


jusqu’au déplacement de projet SDe(T): a) projet à réponse purement élastique DCL,b) projet
modérément dissipatf DCM et c) projet très dissipatif DCH.
Ces 3 niveaux possibles de dissipativité des projets sont distingués dans l’Eurocode 8 par :

- des Classes de Ductilité de 3 niveaux, distinguées par les symboles DCL, DCM et DCH et
par les valeurs du coefficient de comportement q associé à ces classes (voir Tableaux 1).
- des exigences de dimensionnement associées au niveau visé de ductilité locale et globale.
On discute en §3.1 l’intérêt des options de projet DCL, DCM ou DCH.

2. PRINCIPES DE CONCEPTION PARASISMIQUE DES BATIMENTS

2.1 Principe 1 - Simplicité


Le comportement d’une structure simple est plus facile. À comprendre et à calculer; le risque
d’omettre un phénomène particulier, comme une interaction entre parties de raideur
différentes ou un cumul d’effets différents entre ces parties est faible. La simplicité
d’ensemble concourt à la simplicité des détails.

2.2 Principe 2 - Continuité


Toute discontinuité dans le dessin d’une structure conduit à une concentration de contraintes
et de déformations. Une structure discontinue est toujours mauvaise, car le mécanisme de
ruine qu’elle fait intervenir est local. Le principe de continuité a un impact sur le dessin
d’ensemble des structures, qui est explicité dans les principes 3 et 4.

Le principe de continuité se traduit aussi dans les détails de structure et dans la surveillance de
chantier.

Dans les détails de la structure, il faut


- éviter les affaiblissements de section (âmes évidées)
- réaliser des poutres et colonnes d’axes concourants;
- éviter les changements brutaux de directions des éléments porteurs
- éviter les changements brutaux de largeurs des éléments porteurs; d’où il découle que les
largeurs des poutres et colonnes concourantes doivent être peu différentes
- soigner la conception des assemblages des éléments préfabriqués
- positionner les joints de montage (acier, système industrialisés en béton) ou les reprises
(béton armé) en dehors des zones fortement contraintes.
Surveillance du chantier.
Il s’agit d’un aspect particulièrement important pour garantir la qualité réelle du travail
effectué, en particulier:
- le positionnement des éléments préfabriqués en béton
- le bétonnage de leurs joints d’assemblage
- la mise en place correcte des armatures, l’exécution soignée des reprises, en béton armé
- la qualité des matériaux mis en œuvre.
Critères de régularité: méthode des forces de remplacement

En plan:

En élévation:
Comportement et dimensionnement à la torsion

2.3 Principe 3 - Régularité en plan


Le mouvement sismique horizontal est un phénomène bidirectionnel. La structure du bâtiment
doit être capable de résister à des actions horizontales suivant toutes les directions et les
éléments structuraux doivent des caractéristiques de résistance et de rigidité similaires dans
les deux directions principales, ce qui se traduit par le choix de formes symétriques. La forme
idéale n’est pas seulement symétrique suivant deux axes, mais se rapproche de l’axi-symétrie
(Figures 4 et 5), car des dégâts importants ont souvent été observés à la jonction des pans
dans des structures composées de plusieurs pans perpendiculaires.

Figure 4. Formes favorables : plans simples à 2 axes de symétrie (AFPS, 2002)

Figure 5 : Effets néfastes de l’asymétrie.

a b c

Figure 6 : Oscillations différentielles dommages dans les angles rentrants


Ce qui est vrai pour la flexion d’ensemble l’est aussi pour la torsion : les éléments reprenant la
torsion doivent être distribués assez symétriquement. Le non respect de ce principe peut
conduire à une déformation permanente gauchie de la structure ( Figure 7).

Figure 7. Influence de la forme du bâtiment sur les effets dus à la torsion : concentration de
contraintes dans les angles rentrants (en haut) ; rotation permanente (en bas).

2.4 Principe 4 - Régularité en élévation


Dans la vue en élévation, les principes de simplicité et de continuité se traduisent par un
aspect régulier de la structure primaire, sans variation brutale de raideur. De telles variations
entraînent des sollicitations locales élevées.

Figure 8. Régularité en élévation.

Les problèmes rencontres dans les irrégularités en élévations sont les distributions de la
masse, la rigidité et la résistance ainsi que les oscillations différentielles (Figure 8). La
structure devrait avoir une distribution uniforme et continue de la masse, de rigidité, de la
résistance et de ductilité.
a- b-
Figure 8 : oscillations différentielles dommages dans les angles rentrants dans le plan
vertical

Le principe de distribution continue et uniforme des éléments résistants de la structure


primaire demande d’assurer une continuité des colonnes et des murs structurels, sous peine de
créer la situation d’ «étage mou» schématisée à la Figure 9.

Figure 9. A gauche : régularité en élévation. A droite: niveau rez flexible ou “mou “(anglais :
soft).

Les niveaux transparents sont très courants dans les bâtiments parce qu’on laisse le rez de
chaussée ouvert en raison de l’usage: commerces, bureaux, réception dans les hôtels,
parkings. Les niveaux transparents sont fortement déconseillés dans les zones sismiques car
ils peuvent constituer des niveaux flexibles, dans lesquels se concentrent toutes les
déformations de la structure (Figure 10).
Figure 10. Bâtiments avec niveaux transparents. Lorsque les niveaux transparents sont plus
flexibles que les autres niveaux, les poteaux de ces niveaux subissent de grandes déformations
qui peuvent provoquer la ruine du bâtiment, (AFPS, 2002)

Le résultat de cette disposition est souvent l’effondrement de 1’ «étage mou », qui entraîne
l’effondrement total du bâtiment.

Les structures en portique dans lesquelles sont disposés des murs de remplissage sont
particulièrement sujettes aux ruines d’ «étage mou », car leur analyse au moment du projet est
souvent effectuée en considérant que la structure est une ossature en portiques et que les
parois de remplissage sont non structurelles et n’interviennent que par leur masse. La réalité
peut être très différente et 2 situations néfastes sont possibles

Les contre mesures à ces situations d’ «étage mou» associées à des remplissages sont les
suivantes (Figure 11):

Figure 11 : solutions proposés pour éviter des niveaux transparents (mou où souple)

1. L’étude de la structure considère celle-ci comme un mur en maçonnerie et l’évaluation des


périodes est faite sur ce modèle (périodes T plus petites, résultante de cisaillement plus
grande) ; le coefficient de comportement q est celui, plus petit, des maçonneries.

2. L’étude de la structure considère celle-ci comme un portique. On prend la précaution de ne


pas monter les remplissages en contact raide avec les portiques, en interposant sur les côtés
verticaux et supérieurs des remplissages un joint flexible (voir Figure 10 : séparation entre
allèges et poteaux).

3. L’étude de la structure considère celle-ci comme un portique. Les remplissages sont faits de
maçonneries offrant nettement moins de résistance et/ou de raideur que l’ossature en portique.

4. On interdit la construction en zone sismique de bâtiments dont la structure «primaire» de


contreventement est faites de portiques, en particulier en béton armé, et on impose des
structures à voiles porteurs ou en charpentes acier, plus sûres.

2.5 Principe 5 - Raideur et résistance à la torsion


La distribution des contraintes dans un solide soumis à torsion est telle qu’il faut que les
éléments susceptibles de donner la raideur/résistance torsionnelle à la structure soient portés
le plus possible vers la périphérie du bâtiment pour atteindre leur effet maximal. Figures 11
et 12. Une résistance et une rigidité appropriées à la torsion sont nécessaires pour limiter les
mouvements du bâtiment et les sollicitations des éléments structuraux dus à la torsion. La
disposition constructive, classique en zone non sismique, où un seul noyau central (cage
d’escalier et ascenseur) constitue le seul contreventement, offre peu de raideur torsionnelle et
peut conduire à des sollicitations élevées des portiques périphériques.

Figure 11. Une grande distance entre les éléments parallèles favorise la résistance de la
structure à la torsion grâce à un bras de levier important dans le plan horizontal.
Figure 12. Dispositions des contreventements pour la reprise de la torsion.

Figure 13. Une position décentrée des éléments de contreventement est à l’origine d’une
sollicitation du bâtiment en torsion (en plus d’un bras de levier très faible) (AFPS, 2002).

2.6 Principe 6. Diaphragmes efficaces


Les diaphragmes d’un bâtiment sont les structures horizontales qui reportent l’action
horizontale, résultant de la mise en mouvement des masses des planchers et de leurs charges,
vers les structures verticales de contreventement. Les diaphragmes doivent être peu
déformables dans leur plan, de manière à assurer une distribution efficace de l’action
horizontale entre les différentes structures verticales. Idéalement, ils assurent à chaque niveau
où ils sont présents une absence de déplacement horizontal relatif entre les structures
verticales.

Dans ce cas, l’action horizontale résultante à un niveau se répartit sur les contreventements
verticaux proportionnellement à la raideur relative de ces derniers. Les éléments verticaux les
plus rigides supportent ainsi les charges les plus importantes. Lorsque la raideur d’un
contreventement vertical diminue à cause de fissurations ou de sa ruine, les efforts qu’il ne
peut plus reprendre sont automatiquement redistribués par le diaphragme horizontal sur les
autres contreventements verticaux. Il est donc souhaitable que le nombre de contreventements
verticaux soit supérieur au minimum nécessaire à la stabilité de la structure. Le rôle de
diaphragme est joué par la toiture et par les planchers, qui peuvent être constitués de
différentes façons : plancher en béton armé, mixte, grillage de poutres contreventées, treillis
spatial, portiques horizontaux. La rigidité des diaphragmes dépend:

- de leur forme: les diaphragmes longs et étroits sont flexibles. Les diaphragmes présentant
des angles rentrants peuvent subir des concentrations de contraintes entraînant des dommages.

- des rigidités respectives du diaphragme et du contreventement vertical. Si la rigidité du


contreventement vertical est importante (murs en maçonnerie ou voiles de béton), les portées
modérées du diaphragme sont préférables afin de limiter leur flexibilité.

- de leur matériau: les planchers en contreplaqué sur solives en bois se comportent comme des
diaphragmes relativement rigides dans une structure en bois, mais sont flexibles dans une
structure en maçonnerie.

- de l’efficacité de la solidarisation de leurs éléments constituants (exemple : diaphragme en


treillis de bois)

- de l’importance des ouvertures (trémies) qui devrait être minimisée. La présence de trémies
est à l’origine de concentrations de contraintes, les plus importantes dans les angles rentrants.
Les ouvertures doivent être les plus petites possibles et leur contour renforcé (Figure 15).

Figure 15. Diaphragme avec trémie.

Les liaisons d’un diaphragme aux structures de contreventement verticales sont calculées pour
permettre le transfert de l’action horizontale du niveau considéré. Des connecteurs adéquats,
goujons, armature de cisaillement, sont utilisés à cette fin.

De même, les dégâts importants et les victimes nombreuses du tremblement de terre en


Arménie (1989) résultent principalement d’une faiblesse des diaphragmes dans des bâtiments
en béton armé dont la structure était :

1. verticalement, des murs porteurs en panneaux de béton armé


2. horizontalement, des hourdis en béton armé sans liaison armée entre eux (couche de
recouvrement armée coulée sur place), offrant donc peu de raideur dans un plan horizontal; de
plus, des fixations positives (ancrages) aux poutres faisaient défaut. Figure 16.

Figure 16. Effet d’un séisme sur une construction en maçonnerie sans (à g.) et avec (à dr.)

Au niveau des fondations, il doit aussi exister une liaison empêchant l’écartement ou le
rapprochement relatif des éléments verticaux de la structure. Une solution de type radier
général est favorable dans ce sens. Si on utilise des semelles de fondation isolée, elles doivent
être reliées entre elles par des poutres capables de transmettre en traction ou en compression
une fraction de la réaction verticale d’appui (ordre de grandeur 10%).

2.7 Principe 7 — Des éléments structuraux verticaux surdimensionnés


La ruine des éléments structuraux verticaux d’un bâtiment a un impact nécessairement
catastrophique, car elle entraîne la chute d’un étage, qui entraîne à son tour souvent
l’effondrement total de la structure.
Il est donc fondamental pour la sécurité d’éviter à tout prix la ruine des éléments structuraux
verticaux. Ceux-ci sont hélas potentiellement le siège de plusieurs modes de ruine sans guère
de ductilité
- flambement
- écrasement (peu ductile en béton armé)
- cisaillement alterné (fragile en béton armé, ductile en acier)
De plus, si les éléments structuraux verticaux sont le siège de flexions M combinées à de la
traction ou de la compression N, leur moment de flexion résistant:
- peut perdre tout caractère de moment «plastique» ductile, en particulier en béton armé car la
capacité de raccourcissement de ce matériau dans le domaine plastique est très faible et sa
ruine en compression fragile.
- peut être fortement réduit par rapport à une situation de pure flexion.

Dans les poteaux également, la zone de nœud est soumise à fort cisaillement du fait des
moments de flexion de signe opposé qui se développent dans les poutres. La ruine par
cisaillement de la zone de nœud n’est en aucun cas ductile dans les constructions en béton
armé. Par contre, le cisaillement plastique de la zone de nœud d’un poteau en acier est
extrêmement ductile et acceptée dans des proportions limitées.
2.8 Principe 8. Créer les conditions d’un mécanisme plastique global

Exemple 1 : le principe «poteaux forts — poutres faibles» pour la formation des rotules
plastiques dans les poutres plutôt que dans les colonnes des ossatures en portique.

Dans les bâtiments dont l’ossature primaire est faite de portiques qu’on souhaite faire
travailler dans le domaine plastique sous séisme de projet (projets DCM ou DCH), il est
fondamental pour la sécurité de développer les déformations plastiques dans les poutres et non
dans les poteaux (Figure 17).

Plusieurs raisons justifient cette option:


- c’est une condition nécessaire pour former un mécanisme plastique d’ossature de type global
impliquant la formation de nombreuses rotules plastiques ; au contraire, la formation de zones
plastiques dans les colonnes peut se limiter au seul niveau des premières rotules formées
- l’effet P -  est moins important dans ce cas.
- des planchers et des poutres même fortes endommagées ne s’effondrent pas
individuellement, ils restent suspendus par les armatures ou les parties restantes des
assemblages, alors que les dégâts aux poteaux entraînent facilement un effondrement
d’ensemble.
- la ductilité est plus facilement réalisable dans des éléments purement fléchis (voir 2.7).

Figure 17. L’objectif de projet ‘poutres faibles — poteaux forts” b) Les rotules plastiques
dans les poteaux entraînent des effets du second ordre plus importants.

L’implication pratique de ce principe est la réalisation de colonnes dont le moment plastique


M1,Rd est supérieur à celui des poutres, ce qui correspond à des sections de poutres moins
hautes que celles des colonnes, très inhabituelles en dehors des zones sismiques. Il convient
donc d’éviter les poutres voiles continues sur colonnes légères.

2.9 Principe 9 - Choix rationnels relatifs aux masses

Le choix de planchers légers plus performants peut ainsi entraîner une réduction des quantités
et coûts d’ossature et de fondation, car les planchers représentent environ 80% de la masse
d’un bâtiment. Cette réduction de prix de l’ossature peut compenser le surcoût des planchers
plus performants.

Concernant les masses correspondant aux actions de service, il faut, lorsqu’on a le choix,
éviter de les placer dans des zones de la structure où elles engendrent des sollicitations
importantes de flexion ou de torsion. Ainsi, des zones massives telles que bibliothèques,
archives, salle de radiographie, etc... devraient être placées au sous-sol ou au rez de chaussée
plutôt qu’aux étages, afin de réduire le cisaillement et la flexion. Afin de réduire la torsion,
ces mêmes locaux, s’ils sont placés en hauteur, devraient être situés au plus près du centre de
torsion du bâtiment.

2.10 Principe 10. Largeur des contreventements


Les forces horizontales équivalentes au séisme sont équilibrées en base de la structure par une
résultante de cisaillement et un moment de flexion. Ce dernier entraîne
- des tractions dans les poteaux ou voiles
- des compressions dans les poteaux ou voiles
On peut réduire les contraintes correspondant à ces sollicitations dans la structure en
élargissant le contreventement (voile en béton armé, ossature triangulée): le bras de levier des
efforts dans le plan vertical est augmenté, ce qui à action constante réduit les sollicitations
(Figure 18).
On notera toutefois que ce principe est à nuancer par la considération du spectre de réponse e
accélération
- pour une structure dont la période T correspond à la branche descendante du spectre,
l’augmentation de raideur résultant de l’augmentation de largeur des contreventements
entraîne une augmentation de la résultante de cisaillement horizontal, de sorte qu’il n’y a pas
nécessairement réduction des sollicitations
- pour une structure dont la période T correspond au palier du spectre (de «TB» à «Tc» dans
l’Eurocode 8), la résultante de cisaillement horizontal est indépendante de la raideur et la
réduction de sollicitation est à coup sûr effective.
Figure 18. Les structures de contreventement primaires à large base réduisent les
sollicitations des barres du contreventement grâce à un bras de levier des efforts internes plus
grand (AFPS, 2002).

2.11 Principe 11. Largeur des fondations


Les forces horizontales équivalentes au séisme sont équilibrées en base de la structure par une
résultante de cisaillement et un moment de flexion. Ce dernier entraîne
- des tractions à la fondation
- des compressions à la fondation
- un risque de soulèvement en base du côté traction
Comme pour les éléments de la structure de contreventement, on peut réduire les sollicitations
à la fondation en réalisant un radier général raidi par des murs en béton armé plutôt que de
multiples fondations sur semelles. Ce radier répartit les réactions sur la plus grande surface
possible, ce qui réduit les contraintes appliquées au sol, en cas de fondation directe, ou les
efforts dans les pieux — Figure 19. Ceci est vrai quel que soit le type de contreventement
utilisé: ossature en portique, voiles ou triangulation. Cette option de réduction des contraintes
à la fondation est intéressante, car:
- elle facilite le respect de la condition « contrainte calculée S contrainte admise»
- des fondations fractionnées (semelles indépendantes) offrent plus de risque d’un
comportement hétérogène et tassement différentiel, car les capacités portantes du sol sont
souvent variables, même sur la largeur d’un bâtiment;
- il y a toujours des incertitudes sur le niveau exact des sollicitations appliquées à la fondation,
pour plusieurs raisons.
Figure 19. Un radier général raidi par les murs de sous-sol base réduit les contraintes à la
fondation.

Ces raisons sont:

- l’incertitude générale sur le niveau de l’action sismique dans une région donnée (Note : plus
on connaît la séismicité, plus 1 ‘action de calcul à considérer augmente...).

- l’incertitude sur la réponse exacte de l’ossature : période, cisaillement correspondant à


l’entrée en plasticité de l’ossature, cisaillement correspondant à un niveau donné de
déformation (voir courbe obtenue dans une analyse par déplacement progressif).

- La possibilité d’un soulèvement à la fondation, côté traction. Figure. Cette dernière


circonstance n’est pas en soi un problème, mais elle entraîne une distribution différente des
contraintes au sol nécessaires pour équilibrer les forces appliquées par le séisme ; les
contraintes de compression à la fondation augmentent plus rapidement que la résultante de
cisaillement en base, car on passe d’une distribution de contraintes de compression impliquant
toute la largeur de fondation à une distribution n’impliquant que portion restreinte la
fondation.

2.12 Principe 12. Partition en sous structures


Lorsque pour une raison quelconque (usage, esthétique), les principes de régularité en plan et
de symétrie ne peuvent être respectés, on peut penser à effectuer une partition du bâtiment en
plusieurs «blocs» ou sous structures; celles-ci sont séparées pour leur comportement
structural, mais jointives pour leur utilisation. Figure 20.

La difficulté de cette solution consiste en la réalisation de joints corrects entre les sous
structures. Ces joints doivent être suffisamment larges pour éviter le martèlement entre sous
structures lors d’un tremblement de terre, car ces sous structures n’oscillent pas
nécessairement à la même fréquence et il faut cumuler leurs déplacements maxima possibles
pour définir l’intervalle minimum qui doit les séparer. Cette solution doit en outre être
complétée par des passerelles souples entre les différentes unités ainsi réalisées. Cette solution
peut être réalisée sans dédoublement des poteaux de la structure, si les déplacements aux
joints sont faibles (zone peu sismique, bâtiments peu élevés). Sinon, le dédoublement
s’impose. Figure 21.b). On notera que les mêmes considérations s’appliquent aux joints de
dilatation des bâtiments.

a) Vues en plan

b) Vues en élévation

Figure 20. Fractionnement des bâtiments par des joints sismiques ou partition en sous
structures.
a) Joints de dilatation problématique pour de grands déplacements sismiques, tant en
écartement qu’ en rapprochement, en particulier en partie haute des bâtiments élevés

b)Bon : poteaux doublés Ouverture > déplacements

Figure 21. Détails de joints entre bâtiments ou entre blocs constituant un bâtiment.

2.13 Principe 13. Fixation des éléments non structurels


La première cause de mort en cas de séisme de faible intensité est la chute d’éléments non
structurels mal fixés ou peu résistants placés en hauteur: cheminées (mortiers dégradés),
éléments décoratifs de façade, cloisons ou vitrages appliqués aux façades, parois intérieures
de séparation simplement posées au sol (maçonneries intérieures des immeubles) et non
tenues en leur point haut, bibliothèques, équipements techniques, etc...

8 Isolation parasismique
L’isolation parasismique qui est en général disposée entre les massifs de fondation et la
superstructure permet de découpler l’infrastructure, qui se déplace avec le sol sans se
déformer (déplacements horizontaux), de la superstructure, qui réagit à l’action du sol et se
déforme sous l’effet des forces d’inertie.

Dans ce cas ce sont les isolateurs, « infiniment » plus flexibles, qui se déforment et pas le
bâtiment.

Dans ce cas, la déformation se concentre sur les isolateurs qui sont conçus pour la supporter
sans dommages. L’isolation est généralement associée à des dispositifs amortisseurs qui
limitent l’amplitude des déplacements de la structure sur ses appuis (Figure 22).

La conception des isolateurs doit impérativement être confiée à un bureau d'études spécialisé
qui assiste le BET structure dans sa mission : la détermination de la réponse de la structure, la
localisation, le nombre et le dimensionnement des appuis et des amortisseurs n’étant pas du
tout une application de règles « traditionnelles » (Figure 23 et 24).
Figure 22. Déformation des isolateurs dont l’amplitude est limitée par l’amortisseur fixé
entre le massif de soubassement qui se déplace avec le sol et une poutre de fixation à la
superstructure (Document P. Sorel)

Avantages de l’isolation parasismique :


Le niveau de protection pouvant être obtenu est très supérieur au niveau exigé par les règles
parasismiques pour les ouvrages à risque normal. Les ouvrages restent normalement
opérationnels, même après les séismes violents.

Les dégâts aux éléments non structuraux et à l'équipement, qui représentent parfois un
investissement considérable (dans le cas des hôpitaux par exemple), sont faibles ou nuls.
Les appuis restent en principe intacts après un séisme et sont opérationnels vis-à-vis des
nouvelles secousses (répliques du séisme principal par exemple).

Inconvénients de l’isolation parasismique :


Tous les ouvrages traversant le plan des appuis (escaliers, tuyauterie,…) ou reliant le bâtiment
avec ses abords immédiats (réseaux, marches extérieures,…) doivent être conçus de manière à
tolérer sans dommages les déplacements relatifs de la superstructure et des fondations. Ces
mesures sont impératives dans le cas des réseaux de gaz, de protection contre l'incendie et des
réseaux contenant des fluides polluants.

Les joints de séparation entre deux bâtiments ou parties de bâtiment sur isolateurs nécessitent
des largeurs importantes en raison des déplacements de chaque bloc, pouvant atteindre des
valeurs décimétriques.

Les transformations ultérieures de la structure, des cloisons, des façades et d'autres éléments
lourds ou rigides ne doivent pas modifier d'une manière significative le comportement
dynamique initial du bâtiment pris en compte pour le dimensionnement des isolateurs, sous
peine d’entraîner des coûts d’adaptation élevés.

Incidence sur le coût :


L'isolation parasismique augmente sensiblement le coût des bâtiments mais elle offre une
protection supérieure à la protection réglementaire. Toutefois, on peut sensiblement réduire ce
surcoût en optimisant ses différents paramètres du projet. On doit rapprocher ce surcoût au
coût de l’endommagement évité, rapporté à la probabilité de récurrence des séismes pouvant
provoquer ces niveaux de pertes.
Figure 23. A gauche, isolateurs sur les massifs de fondation au lycée de Ducos (Martinique).
Cliché pris avant la mise en œuvre de la superstructure (Documents P. Balandier et J.
Sainsilly)

Figure 24. Un gros plan sur un isolateur de la société Gapec. A l’intérieur de l’enveloppe de
caoutchouc se trouvent de fines plaques d’acier entre des couches de caoutchouc.
L’ensemble, testé selon des méthodes très éprouvantes est très résistant aux déformations
latérales. (Documents P. Balandier et J. Sainsilly)

3. OPTIONS DE CONCEPTION

3.1 Dissipativité (et comportement plastique) ou sur-résistance (et comportement élastique)?


Comme on l’a rappelé en 1.2, on peut projeter des structures très dissipatives (DCH, DCM)
ou peu dissipatives (DCL). Les aspects positifs de la capacité de dissipation d’énergie des
éléments structuraux par déformation dans le domaine plastique ont mené à l’idée que cette
«dissipativité » est pratiquement un synonyme de «bonne conception », au point de retenir
cette caractéristique comme un « principe» à respecter.

La réalité est plus complexe. On en explicite des nuances ci-après.

On rappelle qu ‘en première approche le déplacement maximum de structures de même


période T est indépendant du caractère plus ou moins dissipatif de leur comportement sous
séisme de projet:

L’action de calcul réduite( divisée) par le facteur de comportement q donne des déplacements
calculés de également réduits, mais les déplacements réels ds, des noeuds de la structure sont
finalement évalué en multipliant de par qd: ds = qd. de , d’où l’indépendance par rapport à
q- Figure 33. Seule la démonstration que qd < q pourrait changer cette conclusion.

Figure 33.Le déplacement d est indépendant de q.

Les structures peu dissipatives (DCL), qui correspondent au concept a) de la Figure 34,
présentent les particularités suivantes:

- un faible coefficient de comportement (q = 1,5 dans l’Eurocode 8).

- donc des forces sismiques de calcul et des sollicitations sismiques plus importantes qu’avec,
Force

- des vérifications classiques des éléments structuraux, similaires à celles du cas de charge
gravitaire : les Eurocodes 2, 3, 4 et 5 sont seuls d’application, pas l’Eurocode 8.
Figure 34. Différence entre projet peu “dissipatif” — concept a) et projet dissipatif—
concept b).

Structure peu dissipatives ou « sur-résistantes ».

Les projets de structures peu dissipatives sont logiques pour

1. des structures où l’action du vent est égale ou supérieure à l’action sismique, telles que des
halles de faible masse, car le vent doit de toutes façons être repris élastiquement.

2. des systèmes constructifs non dissipatifs qu’on ne désire pas changer, car le coût du
changement de système est supérieur au coût de l’accroissement de matière nécessaire à la
reprise de l’action sismique dans le domaine élastique.

3. des ossatures dont les dimensions ne sont pas fixées par les vérifications relatives au non -
effondrement sous séisme majeur (ELU), mais par d’autres conditions. Cette circonstance
existe d’autant plus que la séismicité est faible.

4. les situations où l’environnement technique est défavorable au respect de toutes les


conditions requises pour constituer des ossatures où les zones dissipatives devraient être
nombreuses et fiables.

Structures dissipatives.
Les structures dissipatives DCM ou DCH, qui correspondent au concept b) de la Figure 34,
présentent les particularités suivantes:

- des forces sismiques de calcul réduites par un facteur q élevé, jusqu’à 6 ou plus

- des structures plus légères et une réduction des sollicitations à la fondation, si les
vérifications du cas sismique déterminent les sections nécessaires

- un travail d’étude plus important nécessaire pour effectuer les vérifications spécifiques de
l’Eurocode 8

- des contrôles plus exigeants des matériaux, en particulier des zones dissipatives, nécessaires
pour vérifier que les bornes supérieures de résistance des éléments dissipatifs, imposées par le
concept du projet capacitif, sont respectées

- un contrôle plus exigeant de l’exécution pour assurer la conformité aux plans et cahier des
charge

Opter pour un projet de structure très dissipative demande donc un environnement technique
favorisant la qualité de l’étude et de l’exécution. Si toutes ces conditions nécessaires à la
ductilité ne sont pas réunies, un projet de structure peu dissipative, dont la qualité est moins
sensible au respect de multiples conditions techniques, est sans doute préférable pour la
sécurité de la structure.

Cette affirmation revient à dire qu ‘il serait peut être opportun d’associer à chaque type
d’ossature un « Coefficient KFI de différentiation de la fiabilité ». Un tel coefficient
traduirait la plus ou moins grande probabilité de trouver dans une ossature des défauts
susceptibles d’entraîner son effondrement. Le recours possible à coefficient K F1 est mentionné
dans l’Annexe B de l’Eurocode O. KFI serait un coefficient pénalisant ? J appliqué à l’action
de calcul et d’autant plus grand que la structure est peu fiable. Des circonstances techniques
très peu fiables correspondraient, par exemple, à KF1= 1/q.

Dans cet ordre d’idée, plus la qualité réelle d’une typologie de structure est dépendante de 1
‘intensité des contrôles, moins cette typologie est «fiable ».

Ainsi, dans le domaine des constructions en béton armé, un contreventement réalisé par des
murs en béton offre facilement une surabondance de section résistante pour une exécution
peu complexe et peu sujette à défaut. Leur fiabilité élevée a été observée à de nombreuses
reprises après séisme.

Par contre, les ossatures en portique comportent une multitude de zones poutres - poteaux qui
sont autant de zones critiques très sollicitées en flexion et cisaillement et donc très sensibles
au defauts de tous ordres: dessins d’armature, exécution des armatures, résistance du béton.

Dans le domaine des constructions en acier, les joints soudés bout à bout sont un tendon
d’Achille. Ils sont considérés a priori comme sur - résistants par rapport aux sections
adjacentes de métal de base, alors que leur section peut être égale à celle de ces sections
adjacentes. La sur-résistance est acquise par les caractéristiques plus résistantes du métal du
joint soudé, mais plusieurs facteurs peuvent contrarier cette espérance:
- les defauts de préparation du joint; ainsi, la non exécution d’un chanfrein transforme un
joint bout à bout en joint d angle, de résistance forcément insuffisante; c est une lacune
classique hélas trop réelle

- les defauts de soudage (type de métal de base ou d ‘apport, paramètres de soudage,


conditions réelles de soudage, etc).

3.2 Structure très hyperstaticiue ou peu hyperstatigue?


Un degré élevé d’hyperstaticité plus élevé permet en principe une plus large distribution de la
dissipation d’énergie entre les zones dissipatives et une augmentation du potentiel total
d’énergie dissipable. Comme l’énergie totale à dissiper est relativement indépendante du
nombre de zones dissipatives, la demande de déformation plastique par zone dissipative est
plus faible si les zones dissipatives sont plus nombreuses. En conséquence, des valeurs plus
faibles des coefficients de comportement sont attribuées aux systèmes structuraux faiblement
hyperstatiques (voir Tableaux de q aux chapîtres 9, 10 et 11).

Cependant, une hyperstaticité élevée n’est pas à elle seule le gage de l’existence de
nombreuses zones dissipatives. Il faut encore que soit appliqué au dimensionnement:

- des critères de hiérarchie conduisant à la formation d’un mécanisme plastique global de la


structure et empêchant, par exemple la formation d’un mécanisme d’étage, peu dissipatif et
très catastrophique.

- des règles de ductilité locale garantissant que les zones plastiques premières formées soit
capables de se déformer sans rupture jusqu’à la formation du mécanisme plastique global
prévu de la structure.

3.3 Structure flexible ou structure raide?


Les sollicitations sismiques d’un bâtiment sont fonction des périodes T de la structure, comme
l’exprime le spectre de réponse en accélération Sd (T) (voir 2.4).

Si la structure peut être assimilée à un oscillateur simple de période T, la résultante


horizontale de cisaillement est égale à (cfr. ) : F = m Sd(T)

Si l’économie du projet est conditionnée par le coût de l’ossature parasismique, un projet,


pour être économique, devrait chercher à définir des structures de période T telles que les
ordonnées Sd(T) du spectre soient les plus faibles possibles.

La liberté du choix n’est pas totale, car, en moyenne, la période T d’une structure de plus
grande hauteur est plus élevée, comme l’indique la relation statistique de l’Eurocode 8 entre la
hauteur H et la période fondamentale T1 d’un bâtiment (voir 2.14.2): T1 . H

Cependant, on peut infléchir le projet de manière à réaliser une structure plus flexible et ainsi
réduire ses sollicitations. Cette démarche n’est utile que si la période T correspond à la
branche descendante du spectre de réponse en accélération, c’est à dire si la période T > T, T
étant la période de «coin» ou fin du palier horizontal du spectre. Le spectre de 1 ‘Eurocode 8
présenté à la Figure 35 montre que plus les conditions de sol et site sont mauvaises, plus T
est grand et moins la recherche d’une structure flexible a de chance d’être utile. On donne au
Tableau suivant les hauteurs H de bâtiments correspondant à la période T caractérisant les
types de sol de l’Eurocode 8, calculées en utilisant la relation I . H avec C=O,O75 (portiques
en béton armé) : dans un site donné, il n’est pas utile de chercher une structure flexible si la
hauteur du bâtiment projeté est inférieure à la hauteur H donnée au Tableau ci dessous.

Figure 3 Influence du sol sur le spectre de réponse en accélération Se(T). De sol A (rocher
affleurant) à sol D (sans cohésion).

3.4 Ossatures en acier ou en béton armé?

On peut construire parasismique en béton armé ou en acier (voir les Chapitres 9 et 10).
Cependant, les observations effectuées après tremblement de terre mettent en évidence de très
nombreuses ruines totales de bâtiments en béton armé, alors que les dégâts aux bâtiments en
acier sont inexistants ou limités à quelques zones de l’ossature, en particulier les assemblages.

Plusieurs raisons justifient cette réalité.

Les charpentes métalliques font l’objet d’un projet et d’un montage effectués presque
nécessairement par des personnes qualifiées. Beaucoup de bâtiments en béton armé dans le
monde sont exécutés pratiquement sans plan ou sur base de plans approximatifs établis par
des personnes peu formées. Les charpentes métalliques font usage de produits manufacturés et
les produits mis en oeuvre correspondent aux caractéristiques considérées dans le calcul de
l’ossature. Le béton armé est, dans beaucoup de pays, un matériau de qualité moins maîtrisée ;
le contrôle de qualité du matériau béton, le contrôle de la conformité des plans à la Norme
parasismique, le contrôle de la position des armatures font souvent défaut ou sont imparfaits.
Il existe de nombreux mécanismes dissipatifs locaux possibles en charpentes métalliques. Ce
nombre est de 7 si on se réfère au Chapitre 9. Souvent plusieurs mécanismes contribuent à la
dissipativité. Ainsi, quand on surdimensionne les assemblages par rapport aux éléments
assemblés, on impose encore que dans l’assemblage, qui devrait alors pourtant rester
élastique, la résistance des plats à la pression diamétrale (phénomène ductile)soit inférieure à
la résistance au cisaillement des boulons (qui correspond à une ruine présumée non ductile),
de sorte qu’à la fois on peut atteindre de la ductilité là où on le souhaite (dans la barre), mais
aussi, si nécessaire, là où on ne l’a pas prévu (dans l’assemblage). De même, dans les
ossatures en portique en acier, si les moments plastiques de poutres sont trop élevés (suite à
une erreur sur la nuance d’acier, par exemple), il y a cisaillement plastique cyclique du
panneau d’âme du poteau, mais ce phénomène est aussi très ductile (voir 9.2). En béton armé,
il n’existe qu’un seul mécanisme dissipatif possible, la flexion plastique dans des éléments
raisonnablement peu comprimés. N’importe quel événement adverse à la formation de ce
mécanisme de flexion plastique conduit à une ruine locale fragile entraînant souvent la ruine
totale de la structure. Ainsi, dans l’exemple d’une ossature en portique où les moments
plastiques de poutres seraient trop élevés (suite à une hauteur de poutre trop élevée, par
exemple), le cisaillement cyclique du béton armé entraîne une ruine rapide des noeuds de
l’ossature et son effondrement complet.

La combinaison des facteurs mentionnés explique les observations souvent négatives


effectuées après tremblement de terre pour les bâtiments en béton armé, en particulier dans les
ossatures en portique où le degré d’hyperstaticité élevé correspond facilement à une
multiplication de zones néfastes plutôt que de zones dissipatives. Figure 36.
On note que la même remarque vaut pour les ossatures en portique d’acier, si l’exécution des
assemblages ne garantit pas la formation de mécanismes de ruine ductile. Ceci est arrivé à
Northridge (1994) et Kobe (1995), sans entraîner la ruine totale des bâtiments concernés. Il
est possible que de telles ruines se produisent dans le futur, impliquant des bâtiments réalisés
à l’époque où les exigences relatives aux assemblages soudés étaient insuffisantes.

En conclusion, on peut réaliser des structures parasismiques en béton armé comme en acier,
mais en béton armé plus qu’en acier il importe d’être rigoureux quant au respect des règles de
projet (voir les Chapitres 9 et 10) et au contrôle lors de l’exécution.

Il appartient à l’auteur de projet de choisir le matériau et le type d’ossature à construire en


fonction de la fiabilité de l’environnement technique.

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